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Oral tradition relating to slavery and slave trade in Nigeria, Ghana ...

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La traite négrière transatlantique et ses modalités<br />

Les femmes devaient <strong>to</strong>urner au<strong>to</strong>ur de l’arbre de « Yemoja »<br />

sept fois et les hommes neuf fois. Traditionnellement, les femmes de<br />

la communauté sont associées au chiffre sept et les hommes au chiffre<br />

neuf. Cela s’explique par la <strong>tradition</strong>, selon laquelle les femmes<br />

auraient sept côtes et les hommes neuf.<br />

Le fait de <strong>to</strong>urner au<strong>to</strong>ur de l’arbre de l’oubli devait conduire<br />

les esclaves à élim<strong>in</strong>er de leur mémoire <strong>to</strong>ut ce qui appartenait au<br />

passé. À partir de ce moment, on considérait qu’ils oubliaient leurs<br />

orig<strong>in</strong>es et leur identité naturelle.<br />

Toutefois, certa<strong>in</strong>s considèrent qu’il y avait aussi de temps en<br />

temps parmi les esclaves, un qui n’acceptait pas la soumission collective<br />

que ces actes et ces convictions exigeaient. L’exemple d’Alex<br />

Haley (Kunta Kwente), l’ancien esclave qui retraça son it<strong>in</strong>éraire après<br />

diverses vicissitudes, est décrit dans une représentation de son expérience<br />

d’esclave. On raconte que, si Kunta Kwente avait accepté de se<br />

soumettre au rituel de l’arbre de l’oubli au cours du voyage, il n’aurait<br />

pas été capable de se souvenir de ses orig<strong>in</strong>es, ni de prendre la décision<br />

de retrouver ses rac<strong>in</strong>es ancestrales en Afrique. Aujourd’hui, l’arbre<br />

n’est plus là mais il est représenté par une effigie de Yemoja, sorte<br />

de sirène qui est censée rappeler le rôle qu’a joué cet arbre important.<br />

Le long de la route, il y avait une case appelée « Zomayi »,<br />

ce qui signifie littéralement « le lieu sans lumière ». Les esclaves<br />

étaient parqués dans cette case jusqu’à ce que le navire sur lequel ils<br />

devaient embarquer soit prêt. Les chances de survie des esclaves<br />

étaient généralement confirmées par un oracle, qui était rendu à côté<br />

de la case.<br />

A<strong>in</strong>si, les march<strong>and</strong>s d’esclaves <strong>tradition</strong>nels savaient quels<br />

étaient les esclaves qui étaient <strong>in</strong>aptes à faire le voyage en mer. On les<br />

mettait à part et on les jetait dans une fosse commune le long de la<br />

route, qu’ils soient morts ou vivants.<br />

On trouve aujourd’hui à cet endroit des sculptures de têtes,<br />

qui donnent des <strong>in</strong>dications sur la proportion des esclaves qui<br />

furent gardés à Zomayi à l’époque. Plus la taille de la tête représentée<br />

par la sculpture est importante, plus la proportion d’esclaves appartenant<br />

à une tribu ou à un groupe culturel est élevée parmi ceux qui<br />

furent capturés et parqués à Zomayi. Ces « têtes » portent des signes<br />

dist<strong>in</strong>ctifs, qui sont des marques d’appartenance tribale <strong>in</strong>diquant leur<br />

identité. Par exemple, la race yorouba apparaît comme fortement<br />

représentée parmi les esclaves qui furent parqués à Zomayi.

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