Fr-03-07-2013 - Algérie news quotidien national d'information
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A L A U N E<br />
3<br />
44,78% de réussite au bac <strong>2013</strong><br />
L'effet Baba Ahmed n'a pas eu lieu<br />
AmineB./D. News<br />
Si Boubekeur Benbouzid était encore ministre de l'Education <strong>national</strong>e, on aurait expliqué le faible taux <strong>national</strong><br />
de réussite par sa politique jugée désastreuse de l'école algérienne. Abdelatif Baba Ahmed n'aurait finalement<br />
rien apporté à cette école.<br />
Les six wilayas concernées<br />
« Secret d’Etat » pour le MEN et l’Onec !<br />
Pour le ministère de l’Education <strong>national</strong>e<br />
(MEN) et l’Office <strong>national</strong> des<br />
examens et concours (Onec), il ne<br />
faut pas divulguer les noms des six wilayas<br />
où l’on a enregistré une tricherie collective<br />
à l’examen du baccalauréat <strong>2013</strong>. Comme<br />
s’il s’agissait d’un « secret d’Etat» !<br />
« Qu’allez-vous faire avec ces noms ?», a<br />
martelé, hier, Ali Sahli, directeur de l’Onec,<br />
à une question posée par un journaliste, lors<br />
de la conférence tenue au siège du MEN.<br />
Une réponse qui n’a pas manqué de susciter<br />
l’ire de certains collègues qui ont contesté la<br />
réaction du responsable. Pourtant, ce dernier<br />
« gêné » dans sa position, sera vite soutenu<br />
par le chef de cabinet du ministre qui<br />
expliquera qu’« il ne faut pas rendre publics<br />
les noms des wilayas au risque de porter<br />
atteinte à leur image ». Qu’est-ce qui empêche<br />
donc le MEN et l’Onec de dévoiler les<br />
noms de ces wilayas, du moment que ceux<br />
des candidats sanctionnés eux-mêmes ont<br />
été affichés à travers le site de l’Onec ?<br />
S’agit-il d’une décision politique ? Possible,<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 3 juillet <strong>2013</strong><br />
44,78%, c'est le taux <strong>national</strong> de réussite enregistré<br />
cette année, à l'examen du baccalauréat.<br />
Loin du chiffre de l'année dernière (58,84%), ce<br />
taux confirme si besoin est, que le niveau de<br />
l'élève algérien n'augure en rien d'optimiste pour<br />
l'avenir. Mais aussi, les politiques menées jusquelà,<br />
ont prouvé leur échec. Le changement introduit<br />
à la tête du département de l'éducation, n'a<br />
pas, non plus, apporté ses fruits. Durant toutes les<br />
années qu'aura passées Boubekeur Benbouzid à<br />
la tête de ce ministère, les critiques ont touché à<br />
la pédagogie, au niveau de l'élève, de l'enseignant<br />
et même à la crédibilité des examens dont on a<br />
souvent taxé les chiffres de réussite aux examens<br />
de « taux politique ». Hélas, 44,78% de réussite au<br />
baccalauréat <strong>2013</strong>, démontrent que l'actuel<br />
ministre a échoué son premier examen. Sur les<br />
382 742 présents parmi les 390 340 inscrits, seuls<br />
171 397 candidats ont eu le fameux diplôme leur<br />
permettant d'accéder à l'université. Les élèves<br />
scolarisés représentent 44,78% des lauréats, alors<br />
que 17,72% sont des candidats libres et enfin<br />
31,20% sont issus des écoles privées. Le nombre<br />
de filles ayant réussi leur bac est de l'ordre de 109<br />
670, alors que les garçons lauréats, pour cette<br />
année, ne représentent que 61 727. Pour la meilleure<br />
moyenne, c'est l'élève Afaf Fatma-Zahra<br />
Boukesri de la wilaya de Mascara qui s'est adjugée<br />
la première place au niveau <strong>national</strong> après avoir<br />
décroché son bac avec 18,45/20. Au classement<br />
des wilayas, selon les chiffres présentés, hier, par<br />
le directeur de l'Onec, on retrouve Tizi Ouzou qui<br />
reprend la tête avec 60,95% de réussite, suivie de<br />
la wilaya de Tipasa (59,50%), Alger-centre<br />
(56,64), et enfin Alger-est (55,64). « Le faible taux<br />
de réussite a été enregistré dans la wilaya d'Adrar<br />
où le taux n'a pu atteindre que 28,05% », a indiqué<br />
Ali Sahli.<br />
Comme attendu par tous les observateurs, le<br />
bac <strong>2013</strong> aura été une catastrophe. En dépit de la<br />
batterie de mesures décidées et les moyens financiers<br />
et matériels mobilisés pour l'organisation et<br />
la surveillance de l'examen, le ministère de<br />
l'Education n'a pas réussi son pari. D'abord, il y a<br />
eu ce scandale de copiage collectif avec la complicité<br />
de certains surveillants, qui a sali l'image du<br />
baccalauréat. Ajoutez à cela le faible taux de réussite<br />
enregistré malgré la souplesse du ministère de<br />
l'Education qui avait, rappelons-le, limité le seuil<br />
des cours concernés par l'examen comme exigé<br />
par les élèves et approuvé des sujets proposés à<br />
travers les pages de certains <strong>quotidien</strong>s. La tricherie<br />
a bel et bien commencé avant le bac, non pas<br />
le jour de l'examen de philosophie. Ce jour-là, des<br />
centaines de candidats ont quitté les salles d'examen<br />
contestant les sujets proposés, avant de les<br />
rejoindre et imposer un copiage général.<br />
Le ministre de l'Education ne s'est pas présenté,<br />
hier, à l'habituelle conférence d'annonce<br />
des résultats officiels. Avait-il « honte » d'affronter<br />
les questions des journalistes présents en force<br />
au siège de son département ? Ou, s'agit-il d'une<br />
autre fuite en avant ? Baba Ahmed ne nous le dira<br />
pas…<br />
Aïssa Moussi<br />
si l’on se réfère à la suite de la déclaration du<br />
représentant du MEN qui explique que<br />
« Nous ne sommes pas dans une situation<br />
qui permet de divulguer les noms des<br />
wilayas ». De quelle situation parle-t-il ? Le<br />
conférencier n’ajoutera aucun mot.<br />
Alors que des sources syndicales font état<br />
de pas moins de 18 wilayas concernées par<br />
ce scandale, le ministère en collaboration<br />
avec l’Onec n’en a dénombré que 6. Garder<br />
au secret l’identité des wilayas serait une<br />
façon de maintenir le flou sur cette contradiction<br />
entre les deux chiffres. Le risque de<br />
porter atteinte au bac <strong>2013</strong> avec un nombre<br />
plus élevé de wilayas concernées où le nombre<br />
de candidats serait peut-être des plus<br />
importants est un grand enjeu . En tout état<br />
de cause, par leur réponse, les deux responsables<br />
auraient démontré, encore une fois,<br />
les limites des officiels en matière de « communication<br />
institutionnelle ». Ce slogan<br />
tant vanté par le gouvernement n’est qu’un<br />
vide discours.<br />
Aïssa Moussi