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l’action sociale<br />

quel que soit le moment <strong>de</strong> la journée,<br />

le téléphone n’arrête pas <strong>de</strong> sonner : la<br />

circonscription d’interventions sanitaires<br />

et sociales (Ciss) <strong>de</strong> Noyon re<strong>ce</strong>nse<br />

3000 appels par mois. « On est un <strong>de</strong>s rares<br />

servi<strong>ce</strong>s publics à répondre directement »,<br />

explique Martine Caron, l’une <strong>de</strong>s secrétaires dévouées à<br />

l’accueil. « Directement », c’est-à-dire par voix humaine et<br />

non électronique. Voilà qui fait la différen<strong>ce</strong> en termes <strong>de</strong><br />

convivialité. Or, « la façon dont la personne est accueillie,<br />

physiquement ou par téléphone, détermine la suite <strong>de</strong>s<br />

contacts », insiste Jean-François Vêques, responsable<br />

<strong>de</strong> la Ciss. Et à Noyon, comme dans les 12 autres Ciss<br />

du département, la qualité <strong>de</strong>s relations avec les usagers<br />

est valorisée. Dans les consultations <strong>de</strong> PMI (protection<br />

maternelle infantile) notamment : pour Stella et Johan,<br />

jeunes parents d’une petite Krystal <strong>de</strong> trois mois, la PMI<br />

« c’est pratique par<strong>ce</strong> qu’on ne paie pas », mais c’est aussi<br />

« agréable : il y a <strong>de</strong>s jeux pour distraire les bébés, <strong>de</strong> bons<br />

conseils et les mé<strong>de</strong>cins sont beaucoup plus proches et<br />

moins pressés ».<br />

Des tâches parfois ingrates<br />

Et effectivement, <strong>ce</strong> lundi matin, le docteur Martine<br />

Derenty prend tout le temps qu’il faut pour donner à un<br />

couple, conseils alimentaires et calendrier<br />

<strong>de</strong> vaccinations. On parle avec les mains<br />

autant qu’avec <strong>de</strong>s mots, mais le courant<br />

13<br />

passe et les jeunes parents reviennent<br />

régulièrement aux consultations.<br />

Parmi les 2500 foyers qui ont eu <strong>de</strong>s<br />

contacts avec la Ciss <strong>de</strong> Noyon, en 2003,<br />

nombreux sont <strong>ce</strong>ux qui connaissent <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>s difficultés : « c’est un bassin <strong>de</strong><br />

vie très précarisé au niveau économique,<br />

social, culturel, et sur le plan <strong>de</strong> la santé »,<br />

explique Jean-François Vêques. La circonscription<br />

compte 1 095 bénéficiaires du RMI, « un<br />

chiffre en augmentation <strong>de</strong> 13 % sur un an », souligne<br />

Viviane <strong>de</strong> Zutter, chargée <strong>de</strong> mission RMI. Et un tiers<br />

<strong>de</strong>s RMistes le sont <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> trois ans !<br />

Au quotidien, le travail est difficile pour les assistantes<br />

sociales, les éducateurs<br />

et le personnel médical :<br />

« il y a <strong>de</strong>s personnes qui<br />

n’ont pas <strong>de</strong> ressour<strong>ce</strong>s<br />

<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années, elles<br />

doivent régulariser <strong>de</strong>s<br />

droits mais elles sont loin<br />

<strong>de</strong> pouvoir réaliser seules<br />

<strong>ce</strong>s démarches. Il faut les<br />

ai<strong>de</strong>r à renouer le contact<br />

et à surmonter leurs difficultés<br />

», témoigne Virginie<br />

Pinckers, assistante sociale<br />

en milieu rural. Beaucoup<br />

d’habitants connaissent <strong>de</strong>s<br />

problèmes <strong>de</strong> mobilité.<br />

La tâche <strong>de</strong>s travailleurs<br />

sociaux est parfois ingrate :<br />

« on est repérés comme<br />

<strong>ce</strong>ux qui évaluent et contrôlent les situations familiales<br />

et sociales », explique Séverine Feigueux. Comme ses<br />

collègues assistantes sociales, elle a l’impression <strong>de</strong> faire<br />

peur aux habitants. « Pour le grand public, l’assistante<br />

sociale, c’est surtout <strong>ce</strong>lle qui va retirer les enfants »,<br />

poursuit la jeune femme. Il faut dire que dans le Noyonnais<br />

la situation est difficile :<br />

169 enfants étaient placés<br />

dans <strong>de</strong>s foyers en 2003,<br />

%, c’est<br />

le taux d’augmentation<br />

du nombre <strong>de</strong> bénéficiaires<br />

du RMI, sur la seule<br />

circonscription <strong>de</strong> Noyon,<br />

en un an.<br />

JEAN-FRANÇOIS VÊQUES, RESPONSABLE<br />

DE LA CIRCONSCRIPTION D’INTERVENTIONS<br />

SANITAIRES ET SOCIALES DE NOYON<br />

pour 240 audien<strong>ce</strong>s auprès<br />

du juge <strong>de</strong>s enfants. « On<br />

travaille alors avec les<br />

parents pour comprendre<br />

<strong>ce</strong> qui s’est passé et voir<br />

comment permettre à terme<br />

le retour <strong>de</strong> l’enfant. C’est<br />

très douloureux, c’est un<br />

moment <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> remise<br />

en cause pour les familles », explique Séverine Feigueux.<br />

Quand ils portent la casquette <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> financière, et non<br />

plus du contrôle, les travailleurs sociaux ont une autre<br />

relation avec les habitants. En 2003, suite à leur évaluation,<br />

368 000 euros d’ai<strong>de</strong>s financières ont ■ ■ ■<br />

60 - N°3 - Février 2005<br />

11<br />

Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal

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