lire ce numéro - Conseil général de l'Oise

Autant de problèmes à
traiter avant qu’ils ne
tournent au drame. Mais
si le quotidien des
pompiers est nourri de
beaucoup de ces interventions
sans gravité
immédiate, il leur faut
se tenir prêts pour des
cas plus lourds. Parmi
ceux-ci : la lutte contre
les inondations, un des
maux qui ont frappé
durement le département
par le passé.
Dans l’Oise, trois casernes
disposent d’un matériel
adapté en cas de montée
des eaux. À Thourotte,
à peine le nouveau centre
de secours inauguré, en
octobre 1993, la nature
a offert aux sapeurspompiers
l’occasion de
baptiser leur équipement
flambant neuf, rangé
dans la deuxième remise
de la caserne, la plus
grande du département.
« Quand le centre a été
construit, nous avons
demandé un espace assez
vaste pour pratiquer des
sports collectifs. Voilà
pourquoi cette remise
fait 1,5 hectare », confie
le major Joël Vervel.
Prêts à se mouiller
Derrière l’équipe du
matin, regroupée pour
quelques révisions, un
drôle d’engin est garé. Le
“Gama-Goat”, véhicule
amphibie utilisé par
l’armée américaine au
Vietnam, permet
d’effectuer des opérations
de sauvetage lorsque les
routes sont submergées.
Pour compléter la panoplie
utile face à la montée des
“
Parole de professionnel
D.R.
Président de l’Union départementale
des sapeurs pompiers de l’Oise,
LE COMMANDANT RÉGIS BAUJOIN est l’héritier
de quatre générations de pompiers.
Pourquoi êtes-vous devenu pompier ?
Mon arrière-grand-père, mon grand-père et mon père étaient
volontaires à Thourotte. Donc
il ne se passait pas un repas
familial sans qu’on évoque
les interventions des sapeurs-pompiers. J’ai été bercé
par ces discussions et il est certain que cela a influencé
mon choix, mais j’ai surtout souhaité en faire mon métier
parce que le secours aux personnes et le service public
sont importants pour moi.
Quelles évolutions majeures
avez-vous pu observer ?
Ce sont surtout des évolutions matérielles. Je me
rappelle du petit local dans le centre du village en face
de la ferme familiale, puis du premier poste de secours
implanté sur la place, et quand vous voyez aujourd’hui le
centre, ça n’a plus rien à voir. Les interventions aussi ont
évolué, avant il n’y avait pas de risques chimiques, et il y
avait moins de circulation donc moins d’accidents.
En revanche nous avons la chance dans notre profession
que l’esprit de corps demeure, c’est une force qui nous
permet de faire face à toutes les situations.
eaux, un bateau à moteur,
et deux ensembles
d’équipement adaptables
sur un véhicule porteur.
Le premier est doté de
quatre barges à fond plat.
Le second, de trois pontons
qui peuvent se transformer
en embarcation.
En janvier 2003, lorsque
le département a subi
de nouvelles crues
spectaculaires, les
pompiers de Thourotte,
en véritables guerriers de
l’eau, ont assuré près de
200 interventions.
Une mobilisation des
troupes exceptionnelle,
puisque les pompiers de
cette caserne sortent en
moyenne 130 fois par
mois. À Thourotte,
la plupart des
17 professionnels et
85 volontaires ont eu
l’occasion de vivre ces
périodes fortes, où la
nature a tous les droits.
Ils en gardent tous des
souvenirs marquants.
Et un esprit d’équipe à
toute épreuve.
MARIE PAIRE
> ZOOM SUR
Yves Rome
à la tête
du SDIS
Depuis le 7 janvier, Yves
Rome préside le conseil
d’administration du
Service départemental
d’incendie et de secours.
La loi de modernisation
de la sécurité civile du 13
août 2004 prévoit que les
conseils d’administration
sont désormais dirigés
par les présidents des
conseils généraux ou par
un représentant de leur
choix. Depuis la départementalisation
engagée
en 1996, les maires
comme les conseillers
généraux pouvaient être
élus à ce poste. Sur les
85 SDIS dirigés par un
représentant du département,
seuls sept l’étaient
par un président de
conseil général. Dans
ses nouvelles fonctions,
Yves Rome est notamment
entouré par trois
vice-présidents : Roger
Menn, Georges
Becquerelle, son prédécesseur
Jacques Cotel,
ainsi que par Alain
Blanchard.
60 - N°3 - Février 2005
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