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Dossier > Solidarité ■ ■ ■ été accordés sur la circonscription. Mais pour Nicole Picot, conseillère en économie sociale et familiale, il est important de passer un contrat avec les bénéficiaires : « Si on fait une demande d’aide, il faut que la famille fasse, elle aussi, une démarche, qu’elle manifeste une volonté. Quelle qu’elle soit : inscrire un enfant dans un centre, entamer un traitement médical… Il faut leur demander un effort qui leur est possible .» Hélène Meunier, l’un des deux médecins de la circonscription, insiste elle aussi, sur cette exigence : pour « remettre le bénéficiaire dans une autre position, qu’il ne soit pas seulement assisté, mais qu’il fasse quelque chose, lui aussi, pour lui ». Au-delà de l’aide sociale À côté du travail traditionnel de fourmi, réalisé au quotidien par les travailleurs sociaux, via des rencontres sur le terrain ou dans les locaux de la Ciss, des actions collectives plus innovantes sont mises en place sur le Noyonnais. Martial Chartier, éducateur spécialisé, se sert, par exemple, de sa passion, la boxe française, pour éduquer des jeunes qui sont en échec scolaire ou en rupture familiale : « ça permet d’enseigner le respect des règles et de l’autorité », explique-t-il. Jean-François Vêques aimerait, dans le même esprit, monter un atelier théâtre autour des difficultés d’expression. De son côté, Nicole Picot anime un groupe de femmes : « pour qu’elles sortent de chez elles, qu’elles se valorisent par une activité manuelle. Chacune réalise actuellement un panneau d’un grand patchwork avec lequel on décorera les locaux de la Ciss ». Récemment agrandis, ils sont devenus plus lumineux mais leurs murs sont encore un peu nus et l’équipe voudrait que les usagers s’approprient les lieux. Ce sont enfin des ateliers de jeux pour les jeunes parents et leurs enfants de moins de trois ans qui sont organisés à Noyon. « La relation mère-enfant peut être difficile à établir, elle nécessite un travail au plus proche pour enseigner aux mamans à prendre leur bébé ou à jouer avec lui », explique Marie-José Agisson, éducatrice de jeunes enfants. « On ne fait pas à leur place mais on leur offre un cadre pour qu’elles entrent dans une relation apaisée avec leur enfant », poursuit la jeune femme. Toutes ces expériences d’ateliers collectifs sont peu nombreuses mais positives. Les professionnels aimeraient avoir les moyens de les développer plus largement. Par souci d’efficacité et de convivialité. Pour dessiner, aussi, un visage plus ouvert de l’action sociale du Département : « pour qu’on soit clairement identifiés, conclut Hélène Meunier, comme un service d’aide ». ISABELLE FRIEDMANN Philippe Lobgeois BRIGITTE OUTREBON, responsable du service territorial d’action sociale de Beauvais Quels sont les nouveaux défis de l’action sociale ? B.O. : Ce qui a le plus changé dans l’évolution du travail social, c’est certainement les conséquences du chômage de masse. Il y a 15 ans, des personnes pouvaient être intégrées dans le milieu du travail sans pour autant avoir de qualification. Aujourd’hui, le travail reste une valeur universelle, mais il n’offre plus que des emplois qualifiés. Si bien que des gens qui étaient intégrés, avec le Smic, se retrouvent 3 questions à... « On peut comprendre que les gens baissent les bras, c’est pourquoi on doit être à » leurs côtés. au RMI ou avec des emplois à temps partiel. En tout cas dans des situations de précarité. Et on se rend 12 60 - N°3 - Février 2005
compte que les gens qui n’ont pas travaillé depuis cinq ou dix ans, c’est très compliqué de les réinsérer : ils ont perdu le rythme et il y a tout un travail de fond à faire sur la personne. On peut comprendre que les gens baissent les bras, c’est pourquoi on doit être à leurs côtés. Et que faire face à l’augmentation du nombre de familles monoparentales ? B.O. : Face à cette question, une partie de notre travail consiste à remobiliser les pères. On essaye aujourd’hui de les rendre présents dans l’éducation. C’est un challenge. On développe pour cela des actions d’aide à la parentalité. Pour de meilleures relations entre parents et enfants, nous travaillons beaucoup aussi dans le sens de la prévention des maltraitances. Cette politique commence en amont même de la naissance, lors des consultations de planification familiale ou à l’occasion des suivis de grossesse. Pour toutes ces missions, le Conseil général travaille beaucoup en partenariat ? B.O. : Bien sûr, on ne travaille pas tout seul. Nous sommes en relation permanente avec la Caisse d’allocations familiales. Par ailleurs, le Conseil général aide financièrement les associations qui mènent des actions complémentaires des siennes. PROPOS RECUEILLIS PAR I.F. Paroles de travailleuses sociales SÉVERINE FEIGUEUX, ASSISTANTE SOCIALE « Il y a des histoires très douloureuses qui paralysent. Il nous faut renouer avec ces familles une relation de confiance. » NICOLE PICOT, CONSEILLÈRE EN ÉCONOMIE SOCIALE ET FAMILIALE « Je ne peux pas leur apprendre à vivre avec 360 euros. Humainement, c’est impossible. Humainement, on est obligé de demander des aides financières. » HÉLÈNE MEUNIER, MÉDECIN DE CIRCONSCRIPTION « Les médecins qui travaillent avec le service social ont un regard différent : on est plus sensible à l’environnement, aux conditions de vie et de ressources des patients. » Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal 60 - N°3 - Février 2005 Jean-Luc Cormier / Le bar Floréal
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