lire ce numéro - Conseil général de l'Oise
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i rayonne<br />
Quel est l’objectif<br />
poursuivi par <strong>ce</strong>tte<br />
rési<strong>de</strong>n<strong>ce</strong> ?<br />
Ladislas Chollat :<br />
Je suis en rési<strong>de</strong>n<strong>ce</strong><br />
d’implantation pour trois<br />
ans et la Drac (ndlr :<br />
direction régionale <strong>de</strong>s<br />
affaires culturelles)<br />
souhaite que je rayonne<br />
avec ma compagnie, le<br />
Théâtre <strong>de</strong> l’Héliotrope,<br />
dans le département.<br />
Moi, ça me plaît d’aller à<br />
la rencontre <strong>de</strong>s publics<br />
et j’ai toujours fait en<br />
sorte que les salles soient<br />
pleines quand je jouais<br />
<strong>de</strong>s spectacles. Le rapport<br />
au public fait aussi partie<br />
<strong>de</strong> mon métier. Les<br />
spectateurs doivent être<br />
préparés au spectacle<br />
qu’ils vont voir.<br />
Que proposez-vous<br />
aux différents<br />
publics que vous<br />
rencontrez ?<br />
L.C. : Je donne <strong>de</strong>s<br />
cours adultes sur le rire<br />
au théâtre, <strong>de</strong>ux fois<br />
direction du Théâtre<br />
<strong>de</strong> l’Ouest parisien<br />
à Boulogne-Billancourt.<br />
2004 : Le Détail <strong>de</strong>s choses<br />
au Théâtre du Beauvaisis.<br />
2005 : En rési<strong>de</strong>n<strong>ce</strong> d’implantation<br />
au Théâtre du Beauvaisis.<br />
par semaine, par<strong>ce</strong> que<br />
Le Barbier <strong>de</strong> Séville<br />
est une comédie et que<br />
la question du rire y est<br />
primordiale. C’est le<br />
même cours que je fais à<br />
la maison d’arrêt pour les<br />
détenus. Au moment <strong>de</strong><br />
la préparation du Détail<br />
<strong>de</strong>s choses, qui parlait <strong>de</strong><br />
la famille, j’ai organisé<br />
<strong>de</strong>s ateliers au collège<br />
<strong>de</strong> Formerie. En fait,<br />
je découvre l’Oise sous<br />
ses multiples fa<strong>ce</strong>ttes.<br />
Je donne <strong>de</strong>s cours à<br />
l’internat du lycée Corot,<br />
je me rends à la maison<br />
familiale rurale <strong>de</strong> Senlis,<br />
je rencontre les lycéens au<br />
lycée Jeanne-Hachette ou<br />
<strong>de</strong> jeunes instituteurs à<br />
l’IUFM <strong>de</strong> Picardie.<br />
Ces publics, très<br />
différents, ont-ils<br />
néanmoins <strong>de</strong>s<br />
points communs ?<br />
L.C. : J’ai vécu longtemps<br />
à Marseille. Si là-bas on<br />
vous tape tout <strong>de</strong> suite<br />
dans le dos et qu’on<br />
<strong>de</strong>vient copains en très<br />
peu <strong>de</strong> temps, ici c’est<br />
différent. Il y a une vraie<br />
chaleur, <strong>ce</strong>tte chaleur<br />
<strong>de</strong>s gens du Nord.<br />
Dans mes ateliers,<br />
les gens sont contents <strong>de</strong><br />
se retrouver, c’est festif.<br />
On sent un vrai plaisir à<br />
partager. Ici, le sillon est<br />
plus profond…<br />
Vous avez déjà<br />
créé à Beauvais un<br />
premier spectacle ?<br />
L.C. : Le Détail <strong>de</strong>s<br />
choses, un texte <strong>de</strong><br />
Gérald Aubert, un<br />
auteur contemporain, a<br />
été monté en dé<strong>ce</strong>mbre<br />
<strong>de</strong>rnier. Nous l’avons<br />
joué cinq fois à Beauvais,<br />
puis nous avons<br />
tourné, dans le cadre<br />
<strong>de</strong> « Théâtre en pays <strong>de</strong><br />
l’Oise » et l’avons joué à<br />
Lalan<strong>de</strong>-en-Son, Bailleulsur-Thérain,<br />
Formerie,<br />
Ully-Saint-Georges et<br />
Fitz-James. Une très<br />
belle expérien<strong>ce</strong>. En avril<br />
prochain, je vais monter<br />
Le Barbier <strong>de</strong> Séville <strong>de</strong><br />
Beaumarchais.<br />
Vous avez déclaré<br />
à propos <strong>de</strong> <strong>ce</strong><br />
spectacle que<br />
vous vouliez “une<br />
création branchée<br />
sur 100 000 volts !”…<br />
L.C. : Ma con<strong>ce</strong>ption<br />
du théâtre repose sur<br />
l’idée d’un théâtre<br />
vivant, inscrit dans la<br />
vie d’aujourd’hui. Je ne<br />
monterai pas Le Barbier<br />
<strong>de</strong> manière historique,<br />
figée dans le passé.<br />
Je veux que le théâtre<br />
résonne aujourd’hui.<br />
Quand Beaumarchais a<br />
écrit son Barbier, il a rêvé<br />
l’Espagne. Eh bien moi,<br />
je rêve mon Espagne telle<br />
que je la sens et avec tout<br />
<strong>ce</strong> que j’ai pu découvrir<br />
à Séville où j’ai passé<br />
quelques jours.<br />
« J’ai arrêté d’être comédien<br />
par<strong>ce</strong> qu’en même temps<br />
que je jouais, je regardais<br />
»<br />
les autres comédiens.<br />
Qu’est-<strong>ce</strong> qui est<br />
important pour<br />
vous au théâtre ?<br />
L.C. : Pour moi, <strong>ce</strong> sont<br />
les auteurs et les acteurs<br />
qui me donnent envie <strong>de</strong><br />
faire du théâtre, avant<br />
les metteurs en scène.<br />
Et quelquefois quand je<br />
vois un bon spectacle,<br />
j’enrage et je me dis : tu<br />
ne pourras pas le faire !<br />
Mais c’est tant mieux<br />
par<strong>ce</strong> que les auteurs sont<br />
tellement nombreux<br />
et les envies tellement<br />
importantes que c’est bien<br />
qu’on m’en enlève un peu !<br />
PROPOS RECUEILLIS<br />
PAR CLAUDE BARDAVID<br />
60 - N°3 - Février 2005<br />
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