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SOMMAIRE<br />
SOMMAIRE<br />
DEDICACE<br />
REMERCIEMENT<br />
,<br />
DECLARATIDN.<br />
ATTESTAT]ONS<br />
LISTEDES ABREVIATIONS<br />
PREMIÈRE PARTIE: INTRODUCTION AUX CAS<br />
GYNECOLOGIQUES ET OBSTÉTRICAUX<br />
LE SERVICE D.'OBSTÉTRIQUE<br />
LE SERVICE DE GYNÉCOLOGIE<br />
i<br />
iv<br />
v<br />
viii<br />
ix<br />
xvi<br />
xviii<br />
xix<br />
xxvi<br />
DEUXIÈME PARTIE : OBSTÉTRIQUE 1<br />
CAS N°l: ACCOUCHEMENT PAR VOIE BASSE CHEZ PATIENTE<br />
DRÉPANOCYTAIRE HOMOZYGOTE 2<br />
CAS N°2 : PRISE EN CHARGE D'UN ACCES PALUSTRE SUR<br />
GROSSESSE 13<br />
CAS N 0 3 : ACCOUCHEMENT PAR VOIE BASSE CHEZ PATIENTE<br />
HIV INFECTEE 24<br />
CAS N°4 : APPENDICECTOMIE SUR GROSSESSE AVEC<br />
ACCOUCHEMENT NORMAL A TERME 36<br />
CAS N°S: CARDIOPATHIE SUR GROSSESSE .47<br />
CAS N°6: CÉSARIENNE ÉLECTIVE POUR PRÉSENTATION DE<br />
SIÈGE SUR UTÉRUS CICATRICIEL CHEZ PRIMIPARE<br />
AGEE 58<br />
l
CAS N°7 : PLACENTA PRAEVIA : PRISE EN CHARGE<br />
EXPECTATIVE PUIS CÉSARIENNE EN URGENCE 68<br />
CAS N°S: GROSSESSE ABDOMINALE A TERME AVEC<br />
FŒTUS VIVANT 78<br />
CAS N°9 : GROSSESSE GÉMELLAIRE AVEC MORT IN UTERO<br />
D'UN FŒTUS 87<br />
CAS N°IO: MORT FŒTALE IN UTERO 97<br />
CAS N°II : LEUCÉMIE MYÉLOÏDE CHRONIQUE SUR GROSSESSE 106<br />
CAS N°12 : HÉMORRAGIE DU PüST- PARTUM PAR<br />
DÉCHIRURE DU COL 115<br />
CAS N°13 : PRÉ- ÉCLAMPSIE SEVERE CHEZ PRIMIPARE :<br />
ACCOUCHEMENT A TERME PAR VOIE BASSE 123<br />
CAS N°14 : PRISE EN CHARGE D'UNE PYÉLONÉPHRITE AIGÜE<br />
SUR GROSSESSE 134<br />
CAS N°IS : RUPTURE PREMATUREE DES MEMBRANES A TERME :<br />
ACCOUCHEMENT SPONTANÉ PAR VOIE VAGINALE 142<br />
SUJET DE RECHERCHE: ÉTUDE DE LA CONNAISSANCE DU<br />
RISQUE DE TRANSMISSION MÈRE<br />
ENFANT DU VIHlSIDA EN<br />
CONSULTATION PRENATALE<br />
A yAOUNDÉ 150<br />
TROISIÈME PARTIE: CAS DE GYNÉCOLOGIE 168<br />
CAS N°l: PRISE EN CHARGE COELIOSCOPIQUE D'UNE<br />
GROSSESSE EXTRA- UTERINE ROMPUE APRÈS ÉCHEC<br />
DU TRAITEMENT MÉDICAL 169<br />
CAS N°2 : PRISE EN CHARGE D'UNE GROSSESSE MOLAIRE 178<br />
II
CAS N°3 : PRISE EN CHARGE D'UN CANCER DU SEIN<br />
LOCALEMENT AVANCE 188<br />
CAS N°4 : PRISE EN CHARGE D'UNE ENDOMÉTRITE DU POST-<br />
PARTUM "200<br />
CAS N°S: CANCER DU COL AU STADE lB : WERTHEIM ET<br />
RADIOTHÉRAPIE ADJUVANTE 208<br />
CAS N°6 : ENDOMÉTRIOSE : TRAITEMENT<br />
MEDICO- CHIRURGICAL 218<br />
CAS N°7 : FISTULE VESICO- VAGINALE D'ORIGINE<br />
OBSTETRICALE 228<br />
CAS N°S: HYSTÉRECTOMIE VAGINALE POUR HYPERPLASIE<br />
DE L'ENDOMÈTRE 240<br />
CAS N°9 : MYOMECTOMIE POUR UTÉRUS POLYMYOMATEUX<br />
SyMPTOMATIQUE 250<br />
CAS N°IO : PÉRITONITE POST- ABORTUM 260<br />
CAS N°II : PROLAPSUS UTÉRIN CHEZ PATIENTE JEUNE 271<br />
CAS N°12 : RÉSECTION HYSTEROSCOPIQUE D'UNE SYNÉCHIE<br />
UTERINE 280<br />
CAS N°13 : STÉRILISATION TUBAIRE ÉLECTIVE EN POST-<br />
PARTUM 288<br />
CAS N°14 : VULVECTOMIE POUR CANCER DE LA VULVE 295<br />
CAS N°IS : MALADIE INFLAMMATOIRE DU PELVIS CHEZ JEUNE<br />
FILLE DE 16 ANS 302<br />
SUJET DE RECHERCHE: CANCERS DU COL DE L'UTÉRUS A<br />
L'HÔPITAL GYNÉCO-.OBSTÉTRIQUE ET PÉDIATRIQUE:<br />
ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET<br />
ANATOMOPATHOLOGIQUES 311<br />
III
DEDICACES<br />
Au Seigneur, Dieu Tout- Puissant qui aura permis la réalisation de<br />
ce travail. Je te confie ma carrière et que ta volonté se manifeste toujours.<br />
A mes très chers parents, Rigobert et Adélaïde ITOUA, vous m'avez<br />
toujours cru capable. Ce travail c'est le fruit de tout l'amour que vous me<br />
portez et du soutien constant au cours de ces longues années d'étude. Merci<br />
Papa, merci Maman, je suis fière de vous avoir comme parents. Vous dire<br />
que je vous aime est un mot bien trop faible pour exprimer l'amour que je<br />
ressens pour vous.<br />
A mon Cher oncle, Lébondzo Jean- Didier, merci pour les sacrifices que<br />
tu as toujours consenti pour le bien être de tes enfants, en particulier moi.<br />
Que Dieu t'accorde longue vie.<br />
A mes frères et sœurs Junie Bertille, Sixte Martial, Françoise Marlène<br />
et Gilles Astrid pour le soutien au cours de ce dur labeur.<br />
IV
," '-'7~~~"l '._.. : '" -, .. , ••-_.... . ,_.. -, ..., '.<br />
REMERCIEMENTS<br />
Au moment de terminer ce travail, ma gratitude va tout spécialement:<br />
• Au Professeur Robert J. L LEKE, Chef de Département de<br />
gynécologie et obstétrique: Vous nous avez inculqué la rigueur, le<br />
sens de l'auto-critique, la ponctualité dans le travail et l'amour du<br />
travail bienfait.<br />
• Au Professeur Don A. SAM4, Coordonnateur du cycle de<br />
spécialisation de gynécologie obstétrique: vous avez toujours été à<br />
notre écoute, corrigeant nos erreurs. Vos conseils nous auront guidés<br />
tout au long de notreformation.<br />
• Au Professeur KAMDOM MOYO J: vous avez toujours été<br />
disponible pour nous faire partager votre grande expérience, malgré<br />
vos occupations.<br />
• Au Professeur KASIA J.M: près de vous nous avons appris le<br />
souci de la perfection dans le travail/ait.<br />
• Au Professeur KOUAM L: votre constante sollicitude, votre<br />
disponibilité et votre attrait pour la discussion scientifique nous<br />
auront été d'une aide précieuse.<br />
• Au Professeur FOMULU J.N: votre extrême simplicité, votre<br />
cordialité et votre conscience professionnelle nous marquent à tout<br />
jamais.<br />
• Au Dr WAMBA TEMGOUA M: vos conseils à nous sans cesse<br />
renouvellés ne sont pas tombés dans des oreilles de sourds.<br />
v
• Au Dr NGASSA Pius: vous nous avez appris à être méthodique<br />
dal1s toutes nos démarches,. ainsi que l'amour du travail soigné et<br />
méticuleux.<br />
• Au Dr MBU ENOWR : vous avez été disponible à nous écouté et<br />
el1seigné tout le long de la dure épreuve du résidanat.<br />
• Au Dr MBOUDOU Emile: vous êtes pour nous un modèle. Vous<br />
n'avez jamais ménagé vos efforts pour nous aider. Votre simplicité,<br />
disponibilité et amour à enseigner resteront à J·amais gravé dans nos<br />
mémoires.<br />
• Au Dr NANA N. Philippe: votre encadrement et vos conseils<br />
nous ont toujours été bénéfiques.<br />
• A tous les gynécologues-obstétriciens qui ont contribué à notre<br />
formation dans ce métier difficile, mais exaltant. Qu'ils trouvent ici<br />
notre reconnaissance. Nous citons particulièrement: Dr Eteki Tamha<br />
Nicole, Dr Tonye Ngo Rebecca, Dr Ako Simon, Dr Mve Koh Valère,<br />
])r Tumasang Florence, Dr Takang Wdliam, Dr Nkwabong Eli , Dr<br />
Ekono Michel, Dr Fokoua Séraphin, Dr Nkele Ndedi, Dr Etongue<br />
Mayer, Dr Nana Njamen, Dr Nkemayim Denis, Dr Foumane<br />
Pascal, Dr Tiomela pascal.<br />
• A Dr Sando et à tout le personnel du service d'anatomopathologie<br />
de l'hôpital gynéco- obstétrique et pédiatrique de<br />
Yaoundé.<br />
• A tout le personnel de l 'Hôpital Central, du Centre Hospitalier et<br />
Universitaire, de l 'Hôpital Général et de l'Hôpital Gynéco<br />
Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé. Particulièrement aux<br />
VI
infirmiers des services de gynéco-obstétrique de ces institutions<br />
hospitalières.<br />
• Au Dr Zambo Huguette, tu es une soeur pour moi. Merci pour tes<br />
conj~eils et ton soutien.<br />
• Aux Drs Maïmouna et Fouedjio, pour moi vous êtes des sœurs.<br />
Merci votre sollicitude et disponibilité.<br />
• A mes confrères et amis: Dr Wandji, Dr Otabela, Dr Dohhit,<br />
DrFoba, Dr Foumsou, Dr Fondop, Dr Akamba, Dr Elong, Dr<br />
Kemfang, Dr Tehana, Dr Essiben, Dr Tiyou, Dr Nong,Dr Ngui, Dr<br />
Tamo, Dr Feunou, Dr Kongnyuy, Dr verbe, Dr Tchana, Dr Tabi, Dr<br />
Ngono , Dr Enama, Dr Fogaing et à tous les résidents de<br />
gynécologie.<br />
• A Mr Mougani Gabriel, un merci tout à fait spécial pour ton<br />
soutien.<br />
• A Mme Lébondzo Yvette, à ma sœur chérie Lionelle et à maman<br />
Amélie, merci pour vos encouragements et soutien moral.<br />
• Aux famiUes Bandia, Kouezo et à mes amis: Dorothée Oyéka,<br />
Charles Boning, la famille Waffo, François Sade,., Menye Gisele,<br />
Atehoumi Annie, Drs [toua Satunin et Gisele. Mille fois merci, J' 'ai<br />
touJ'ours su pouvoir compter sur vous.<br />
• A tous ceux qui de quelque manière que ce soit ont contribué à la<br />
réalisation de ce mémoire.<br />
VII
- ° : OO~~,O ••_ _, ..,. • _ ". o' ° 't \<br />
DECLARATION<br />
Je certifie que tous les cas et les travaux de recherche présentés dans ce<br />
mémoire sont mes œuvres originales et n'ont pas été produits pour<br />
l'obtention d'un diplôme dans une autre université.<br />
Par ailleurs, latteste que tous les cas ont été traités par moi-même sous<br />
la supervision des enseignants du département de Gynécologie et<br />
,Obstétrique de la Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales<br />
° • °i'; '. . .:~<br />
:(FMSB) qui exercent dans l'une des formations sanitaires ci-après:<br />
- Maternité Principale, Hôpital Central de Yaoundé (HCY),<br />
- 'Centre Hospitalier et Universitaire de Yaoundé (CHUY),<br />
- Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé (HGOPY).<br />
- Hôpital Général de Yao~ndé (HGY).<br />
Date f?3../-<strong>1.</strong>1/trI. .<br />
.<br />
·i:;-l '.0'<br />
~'~a/a~y<br />
Y/:; i .<br />
. 's· 1 t nGynéco-Oh<br />
" Ignature......................... . ;,v,~~ .<br />
- -'IIversire Ydé 1<br />
vrn
ATTESTATION<br />
J'atteste que les cas d'obstétrique numéros 2, 5 et Il, ont été réalisés par le<br />
Docteur rrOUA- ISSENA JANY sous ma supervision à la Maternité<br />
PrincipaJe de l'Hôpital Central de Yaoundé (Cameroun).<br />
LEKE Robert J.I.<br />
~,CES,FRCS©,FVVACS<br />
··Professeur titulaire<br />
·':·~·r;êpartement d'Obstétrique et de Gynécologie<br />
Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales<br />
Université de Yaoundé l<br />
Chef du service de Gynécologie et d'Obstétrique<br />
Maternité Principale, Hôpital Central de Yaoundé<br />
République du Cameroun<br />
IX
.~ ••,-~- .~- ~ --." "'"1" .~~ ...~. ~<br />
ATTESTATION<br />
J'atteste que les cas de gynécologie numéros 1, 3, 5, Il, 14 et 15,<br />
-<br />
·ainsi que les cas d'obstétrique numéros 4, 9 et 14 ont été réalisés par le<br />
Docteur lTOUA- ISSENA JANY sous ma supervision à l'Hôpital Gynéco<br />
Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé (Cameroun).<br />
DOH Anderson SAMA<br />
MB BS, FRCS, FRCOG, FWACS, FICS.<br />
Professeur titulaire<br />
Département d'Obstétrique et de Gynécologie<br />
·Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales<br />
UnIversité de Yaoundé l<br />
Chefdu service de Gynécologie et d'Obstétrique<br />
Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé<br />
République du Cameroun<br />
o3 NOV 200i<br />
Date .<br />
x
·~ .. ,.....""~.<br />
.' "'.. ~.. . --' .. .<br />
ATTESTATION<br />
',o"J • ::........ _." _---. ~ -~'.<br />
J'atteste que les cas de gynécologie numéros 7 et 8 , ainsi que les<br />
cas d'obstétrique numéros 8 et 13 ont été réalisés par le Docteur ITOUA<br />
ISSENA JANY sous ma supervision au Centre Hospitalier et Universitaire<br />
de Yaoundé (Cameroun).<br />
KOUAMLuc<br />
MD, CES de Gynécologie et d'Obstétrique<br />
Maître de Conférences<br />
Département d'Obstétrique et de Gynécologie<br />
Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales<br />
Université de Yaoundé 1<br />
·.Centre Hospitalier et Universitaire de Yaoundé<br />
: République du Cameroun<br />
Date 3t>_ ..~.-. ..~ .<br />
Signature<br />
Pro KOUAM Lu<br />
cyMcolope OIM~~<br />
fMM /.Cffi).Vi<br />
XI
ATTESTATION<br />
J'atteste que le cas de Gynécologie numéro 13, ainsi que les cas<br />
d'obstétrique numéros 6 et 7 ont été réalisés par le Docteur lTüUAlSSENA<br />
JANY sous ma supervision au Centre Hospitalier et Universitaire<br />
de Yaoundé (Cameroun).<br />
NGASSA Pius<br />
FRCOG, FMCOG, FWACS, M.Med.Sci.<br />
Chargé de cours<br />
Département d'Obstétrique et de Gynécologie<br />
Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales<br />
Université de Yaoundé 1<br />
Centre Hospitalier et Universitaire de Yaoundé<br />
.Rél?ublique du Cameroun<br />
. '~.". .<br />
::' :. '. .'3 /<br />
/<br />
1<br />
0 / (Jl, ..<br />
Date /.1 .<br />
9),. G'V,,- ~U16<br />
GynéCologue 1Ob!5téUiCII.!"<br />
Signature ;~:~~?: ~~ .\.~ .<br />
XlI
A-··· .• ...... .__ ........<br />
ATTESTATION<br />
J'atteste que les cas de gynécologie numéros 4 et ]0, le cas<br />
d'obstétrique numéro 3, ainsi que le sujet de recherche en obstétrique ont été<br />
réalisés par le Docteur lTüUA- ISSENA JANY sous ma supervision à la<br />
Maternité Principale de l'Hôpital Central de Yaoundé (Cameroun). au l'Ill]<br />
de Yaoundé et à l'Hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé.<br />
MBU Robinson ENOW<br />
MD, CES de Gynécologie et d'Obstétrique<br />
Chargé de cours<br />
Département d'Obstétrique et de Qynécologie<br />
Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales<br />
Université cie Yaoundé 1<br />
Maternité Principale, Hôpital Central de Yaoundé<br />
République du Cameroun<br />
.Date..eL:.!!:.( ..<br />
,. --7':' '/1SZ0~(<br />
S~lgnatU1'é'" ;:..:Y;·...... . .<br />
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" ? .•.•....:: . .'.••. ~'.. I,.. ~((.<br />
. .' ;:, i , ... d;'".,,"1ST
ATTESTATION<br />
~'4 ........-r...i"=_.... ""'~>:-'-' ;i:~.i.;;'; ..'.' -- :._~.<br />
l'atteste que les cas de gynécologie numéros 6, 9, 12, le cas d'obstétriqut:<br />
numéro 15, ainsi que le sujet de recherche en gynécologie ont été réalisés<br />
raI' le Docteur ITÜUA- ISSENA JANY sous ma supervision à 1ï fb 0 b-, '{v't-- e.-f 1"1'...,'-'0 J-w.;-l..4<br />
République du Cameroun<br />
:.; " . : f']1 /<br />
. Date ~ :~.~.I..Ç t .<br />
_ ..~~Dr MBOt}p~."<br />
mile 'T.<br />
. Giléc:o -(!~. •tricien -<br />
Slgnature··········~···?YtGÔP .<br />
XI,"
ATTESTATION<br />
J'atteste que le cas de gynécologie numéro 2, les cas d'obstétrique<br />
numéros ), )0 et 12, ainsi que ainsi que le sujet de recherche en obstétrique<br />
été réalisés par le Docteur ITOUA- ISSENA JANY sous ma supervision à la<br />
Maternité Principale de l'Hôpital Central de Yaoundé (Cameroun), au CH U<br />
de Yaoundé et à 1'Hôpital gynéco- obstétrique et pédiatrique de Yaoundé.<br />
NANA NJOTANG Philip<br />
MD, CES de Gynécologie et d'Obstétrique<br />
Chargé de cours<br />
Département d'Obstétrique et de Gynécologie<br />
Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales<br />
Université de Yaoundé 1<br />
Maternité Principale, Hôpital Central de Yaoundé<br />
République du Cameroun<br />
/-1 \ "\" t"t,<br />
Date .<br />
(,<br />
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H~t'<br />
Signature. ............. . f ':r .<br />
J<br />
i<br />
NANA \' t'~j()i,ANv<br />
\, ,.1" Dr . r"""- ( Hf':~) ;',')4.<br />
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. Df\:MK L..l n:v:.1(;olu~:~f<br />
Obstel(lC/on-~<br />
_<br />
x'"
LISTE DES ABREVIATIONS<br />
AG<br />
BDCF<br />
BRCA<br />
CHUY<br />
CIVD<br />
DDR<br />
DPA<br />
ECHU<br />
ECG<br />
FMBS<br />
FVV<br />
GEU<br />
HCG<br />
HCY<br />
HGY<br />
HGOPY<br />
HPV<br />
IST<br />
Age gestationnel<br />
Bruit du cœur fœtal<br />
Breast cancer related antigen<br />
Centre hospitalier universitaire de Yaoundé<br />
Coagulation intravasculaire disséminée<br />
Date des dernières règles<br />
Date probable d'accouchement<br />
Examen cytobactériologique des urines<br />
Electrocardiogramme<br />
Faculté de médecine et des sciences biomédicales<br />
Fistules vésico-vaginales<br />
Grossesse extra-utérine<br />
Human chorionic gonadotrophin<br />
Hôpital central de Yaoundé<br />
Hôpital général de Yaoundé<br />
Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de<br />
Yaoundé<br />
Human papilloma virus<br />
Infection sexuellement transmissible<br />
XVI
IMC<br />
MIN<br />
MTG<br />
NFS<br />
. '--'<br />
prv..<br />
PDF<br />
RPM<br />
SIDA<br />
TA<br />
TeK<br />
TMF<br />
TP<br />
TPHA<br />
TV<br />
UIV<br />
VAT<br />
VDRL<br />
VIH<br />
Indice de masse corporelle<br />
Minute<br />
Maladies trophoblastiques gestationnelles<br />
Numération fonnule sanguine<br />
Prélèvement cervico-vaginal<br />
Produits de dégradation foetale<br />
Rupture prématurée des membranes<br />
Syndrome immunitaire de déficience acquise<br />
Tension artérielle<br />
Temps de cephalin kaolin<br />
Transmission materno- foetale<br />
Taux de prothrombine<br />
Treponema pallidum haemaglutination assay<br />
Toucher vaginal<br />
Urographie intra-veineuse<br />
Vaccin anti- tétanique<br />
VeneraI disease research laboratory<br />
Virus de l'immunodéficience humaine<br />
xvn
PREMIERE PARTIE<br />
INTRODUCTION AUX CAS<br />
GYNECOLOGIQUES ET OBSTETRICAUX<br />
XVIII
Nos cas gynécologiques et obstétricaux ont été recrutés dans les<br />
établissements hospitaliers de Yaoundé ci-dessous nommés:<br />
- L'Hôpital Général de Yaoundé (HGY),<br />
- Le Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé (CHUY),<br />
- La Maternité Principale de l'Hôpital Central de Yaoundé (RCY),<br />
- L'Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé (HGOPY).<br />
<strong>1.</strong> LE SERVICE D'OBSTETRIQUE<br />
LI. Les soins prénataux<br />
Lapremière visite<br />
La première visite est généralement effectuée par des sages-femmes,<br />
par le médecin ou par des consultants externes en obstétrique et comporte Wl<br />
interrogatoire, un examen physique et des examens para cliniques sur la base<br />
d'un questionnaire standard.<br />
Les patientes avec grossesses à haut risque sont référées au médecin,<br />
pour une évaluation plus complète. La durée de la grossesse, détenninée par<br />
rapport à la date du premier jour des dernières menstruations est exprimée en<br />
semaines ou au cas où la patiente ne peut la préciser, en mois lunaires. Des<br />
examens complémentaires sont effectués, telles que: échographie pour<br />
datation, biométrie, morphologie, insertion du placenta ou vitalité fœtale;<br />
une numération fonnule sanguine, une recherche d'hémoparasites, un<br />
groupe sanguin et rhésus, l'électrophorèse de 1'hémoglobine, un bilan<br />
infectieux (sérologie syphilis, rubéole, toxoplasmose, HIV non encore<br />
systématique, prélèvement cervico-vaginal, examen cyto-bactériologique des<br />
llrines), l'examen de selles, l'albuminurie, la glycosurie, la radiopelvimétrie<br />
XIX
au besoin, etc. C'est également le médecin qUI devra préciser le mode<br />
d'accouchement.<br />
Un certain nombre de femmes se présentent à leur première visite à un<br />
âge souvent très avancé de leur grossesse au deuxième, troisième trimestre et<br />
pour quelques-unes au moment de J'accouchement seulement~<br />
Les visites prénatales ultérieures<br />
La fréquence des visites est en moyenne de une fois par mois jusqu'à<br />
la 32 ème semaine, puis toutes les deux semaines jusqu'à la 36 ème semaine, et<br />
ensuite une fois par semaine jusqu'à l'accouchement. Cette fréquence est<br />
modifiée et adaptée à chaque cas, et si le risque est élevé. L'évaluation du<br />
bassin est faite à la 36 ème semaine d'aménorrhée pour détenniner le mode<br />
cl'accouchement.<br />
Les médicamentsprescritspendant la grossesse<br />
En raison de la prévalence de certaines carences et maladies, une<br />
prévention anti-palustre et une supplémentation en fer et acide folique sont<br />
administrées systématiquement. L'association Pyriméthamine et Sulfadoxine<br />
est utilisée en traitement préventif du paludisme au cours de la grossesse dès<br />
16 semaines en 3 doses. Au premier trimestre, la prévention est assurée par<br />
l'usage des moustiquaires et 1'hygiène du milieu.<br />
La prévention de la survenue de l'anémie en grossesse se fait par la<br />
prescription de fer (correspondant à 50 milligrammes par jour de fer<br />
élément) associé à l'acide folique:<br />
- Le sulfate ferreux associé à l'acide folique ( Fefol®, Tardyféron B 9 ®)<br />
- Le fumarate ferreux associé à l'acide folique ( Ferbekod®)<br />
xx
Les doses peuvent être revues à la hausse en fonction des données<br />
cliniques et des résultats de la numération fonnule sanguine. En cas<br />
d'anémie martiale avérée, d'autres sels de fer tels que le chlorure de fer (Fer<br />
UCB®), le gluconate ferreux (Tofhéma®), le ferrederate de sodium<br />
(Ferrostrane®) et le fumarate ferreux (Ranféron-12®, Fumafer®) peuvent<br />
également être utilisés.<br />
La vaccination antitétanique est très souvent faite en rappel, la plupart<br />
des femmes ayant déjà été vaccinées.<br />
Education Sanitaire<br />
Le début de chaque consultation prénatale est précédé d'un exposé fait<br />
par une sage-femme sur des divers sujets relatifs à la grossesse et portant<br />
notamment sur l'hygiène, l'alimentation, la vaccination, l'allaitement, le<br />
travail, le planning familial, le travail et l'accouchemen~etc.<br />
Admission des patientes enceintes<br />
L'admission se fait soit directement de la consultation prénatale, soit<br />
par le médecin de garde en cas d'urgence. Les urgences rencontrées ici sont:<br />
l'accès palustre sur grossesse~ les menaces d'avortement, les avortements<br />
incomplets, les grossesses arrêtées, les menaces d'accouchement prématuré,<br />
la pyélonéphrite aiguë sur grossesse, la mort fœtale mtra-utérine, etc.<br />
/.2. Soins en Salle d'accouchement<br />
Admission en urgence<br />
Elle se fait dans un nombre appréciable de cas. Ce sont souvent des<br />
patientes référées des centres périphériques, des femmes en travail ou ayant<br />
XXI
présenté une rupture prématurée des membranes se présentant au service des<br />
urgences de la maternité.<br />
Les urgences couramment rencontrées sont: la rupture prématurée des<br />
membranes~ les disproportions céphalo-pelviennes, les malprésentations<br />
(siège, front~ épaule négligée), la pré-éclampsie et l'éclampsie, la rétention<br />
du 2 ème jumeau, les hémorragies anté-partum et post-partum, etc...<br />
En cas de rupture prématurée des membranes; un examen vaginal au<br />
spéculum est fait pour confIrmer le diagnostic et une antibioprophylaxie<br />
engagée. Selon les cas, une échographie obstétricale, une recherche<br />
d,hémoparasites, une cytobactériologie urinaire et une bactériologie cervicovaginale<br />
sont effectués.<br />
Admission des patientes en travail<br />
La patiente se présente en travail, avec son livret de suivi prénatal et<br />
est reçue par une sage-femme qui remplit une fiche individuelle de travail<br />
après avoir procédé à l'examen physique, déterminé le poids, la tension<br />
artérielle, le rythme cardiaque fœtal, la hauteur utérine, la température, la<br />
présentation, la dilatation cervicale et la descente de la présentation.<br />
Les paramètres vitaux maternels et fœtaux sont monitorés toutes les<br />
deux heures ainsi que la progression du travail. La température quant à elle<br />
est prise toutes les quatre heures. L'examen vaginal est effectué sur une table<br />
gynécologique, en position gynécologique, et permet de déterminer l'état de<br />
la vulve, la souplesse du périnée, la dilatation cervicale, la présentation<br />
fœtale, l'état des membranes fœtales. En cas d'hémorragie anté-partum, seule<br />
la vulve est inspectée, le toucher vaginal n'est pas autorisé.<br />
Les patientes devant subir une césarienne élective sont admises en<br />
salle d'hospitalisation la veille de l'intervention après avoir fait les examens<br />
xxn
para-cliniques nécessaires et fait une consultation anesthésique. Une<br />
demande de deux unités de sang iso-groupe est faite en prévision<br />
d'éventuelles complications.<br />
•:. Déclenchementdu travail<br />
Le déclenchement du travail est effectué selon un protocole préétabli à<br />
l'aide d'une perfusion de 5 unités de Syntocinon® dans 500 millilitres de<br />
sérum glucosé à 5% et sous surveillance stricte du médecin et autorisation<br />
expresse de l'obstétricien consultant.<br />
Le déroulement du travail<br />
Premier stade du travail<br />
Les patientes sont généralement couchées en décubitus latéral gauche,<br />
les paramètres vitaux de la mère et du fœtus sont évalués toutes les deux<br />
heures ainsi que la progression du travail.<br />
Deuxième stade du travail<br />
A dilatation complète, la patiente est conduite en salle d'accouchement<br />
et y est installée en position gynécologique. La vulve, le périnée et le vagin<br />
sont désinfectés à l'aide d'une solution antiseptique. La patiente est<br />
encouragée à faire des efforts de poussée lors des contractions utérines.<br />
Accouchements assistés par forceps ou par ventouse<br />
L'accouchement instrumental est fait par le médecin. Quand les<br />
forceps sont indiqués, la patiente est préparée comme ci-dessus. Une<br />
évaluation de la position de la partie présentante est effectuée. Une<br />
anesthésie locale est faite avec de la Xyclocaïne® à 1%. Le périnée est<br />
protégé par une épisiotomie médio-Iatérale. Les forceps généralement<br />
utilisés sont ceux de Tarnier, de Simpson ou de Kielland. Après application<br />
du forceps et extraction du bébé, celui-ci est aspiré sur la table de<br />
xxrn
'"aammarion.. et ies soins habituels de l'accouchement normal sont donnés à<br />
a mère. L'extraction Dar ventouse se fait presque selon la même démarche,<br />
sans épisiotomie d'emblée cenendant.<br />
Troisième stade du travail<br />
La conduite du 3 ème stade de travail commence dès le dégagement de<br />
la partie fœtale présentante, une injection lM de méthylergométrine est faite<br />
s'il n'en existe pas de contre indications. La délivrance du placenta est fait;<br />
par traction contrôlée sur le cordon ombilical. Le massage trans-abdominal<br />
de l'utérus pennet d'obtenir une contraction utérine hémostatique avec<br />
fonnation d'un globe de sécurité. Les déchirures périnéales, vaginales ou<br />
cervicales, de même que l'incision d'épisiotomie sont réparées avec du<br />
matériel de suture résorbable (catgut n° 0 ou 1, Vicryl® n° 2/0 ou 0).<br />
•:. La césarienne segmentaire transversale<br />
Préparation pré-opératoire<br />
La technique cl'anesthésie est générale, après une prémédication faite<br />
généralement sur la table d'opération à l'atropine et au diazepam (Valium®).<br />
Une intubation endo-trachéale systématique est faite. Avant l'extraction<br />
fœtale, la ventilation spontanée est assurée par un mélange N2/02<br />
(azote/oxygène) à 50%. La prophylaxie du risque hémorragique et<br />
hypotenseur est assurée par la pose de deux voies d'abord veineuses~ une<br />
prévision de 1000 millilitres de sang iso-groupe, la surveillance du pouls et<br />
de la tension artérielle toutes les cinq minutes en cours d'intervention. La<br />
position de la patiente est un décubitus dorsal avec une inclinaison latérale<br />
de 10 à 15 degrés. A l'extraction du bébé, on met en place une perfusion de<br />
20 unités de Syntocinon® dans 500 millilitres de sérum glucosé 5% ou de<br />
ringer lactate.<br />
XXN
Procédure opératoire<br />
L'incision cutanée utilisée généralement est l'incision horizontale de<br />
Pfannenstiel, et parfois une laparotomie médiane sous-ombilicale.<br />
L'hystérotomie est faite par une incision segmentaire transversale, après<br />
protection de la cavité péritonéale par deux champs abdominaux, incision et<br />
décollement du péritoine vésical. La vessie est protégée grâce à une valve<br />
sus-pubienne.<br />
L'extraction de l'enfant est réalisée en trois phases: la mam de<br />
l'opérateur glissée entre la tête fœtale et la paroi utérine postérieure remonte<br />
celle-ci doucement au niveau de l'incision. Ensuite, la tête est orientée en<br />
occipito-pubien avant d'être guidée pour son dégagement au niveau de<br />
l'orifice d'hystérotomie. Pendant ce temps, la main de l'aide exerce une<br />
pression sur le fond utérin afin de faciliter le dégagement de la tête. Une fois<br />
celle-ci dégagée, l'enfant est désobstrué immédiatement, le cordon ombilical<br />
clampé et sectionné et le bébé confié au réanimateur.<br />
La fenneture de la brèche d'hystérotomie est faite généralement au<br />
Vicryl® nO 0 ou 1 en un plan, par un surjet simple ou croisé selon les<br />
fonnations sanitaires. Les points d'angles sont placés en premier et aident à<br />
la traction. Le contrôle de l'hémostase est effectué, suivi de la toilette<br />
péritonéale, l'ablation des champs abdominaux, et la repéritonisation au<br />
Vicryl® 2/0 ou au catgut simple 2/0 ou 0, puis la fermeture de la paroi<br />
abdominale est faite plan par plan au Vicryl® N° 1 ou 2. La peau est suturée<br />
en surjet sous cutanée au fil résorbable ou non numéro 2/0, ou en points<br />
séparés en U de Blair-Donati.<br />
xxv
L3. Soins du Post-Partum<br />
Les patientes sont hospitalisées pendant deux jours après un<br />
accouchement nonnal. Elles sont surveillées sur le plan des paramètres<br />
vitaux, de l'état général et celui des conjonctives, de l'état des poumons et<br />
dl] cœur, de l'involution utérine, de la qualité et de la quantité du<br />
saignement, de l'état de l'arbre urinaire et celui des membres. Ce séjour<br />
permet également d'éduquer les mamans sur des aspects aussi variés que<br />
l'allaitement maternel, les soins du nouveau-né, les soins du périnée, la<br />
contraception et l'espacement des naissances, etc. L'enfant bénéficie d'une<br />
consultation de pédiatrie au cours de cette hospitalisation. Ce séjour peut<br />
être prolongé en fonction des complications éventuelles.<br />
Après une césarienne, la patiente est gardée pendant 05 à 08 jours et la<br />
sortie est autorisée après l'ablation des fils, sous réserve des complications<br />
éventuelles.<br />
II. LE SERVICE DE GYNECOLOGIE<br />
Les services de gynécologie et d'obstétrique occupent les mêmes<br />
locaux et partagent le même personnel médical.<br />
ILl. Les consultations et l'hospitalisation des malades<br />
Les consultations se font aux mêmes endroits et sont assurées par les<br />
différents gynécologues-obstétriciens des services de gynécologie et<br />
d'obstétrique des différents hôpitaux sus-mentionnés. Le recrutement des<br />
patientes reçues en urgence ou sur rendez-vous se fait au service des<br />
consultations externes et dans les différents services d'urgence du<br />
XXVI
département. Les hospitalisations se font dans les salles d'hospitalisation du<br />
servIce.<br />
Les patientes à opérer sont admises la veille en dehors de certains cas<br />
spécifiques (anémie sévère à corriger par transfusion par exemple). Avant<br />
cette hospitalisation, les patientes effectuent une visite pré-anesthésique, une<br />
exploration para-clinique préopératoire. Cette hospitalisation permet une<br />
préparation préopératoire correcte des malades et la vérification des produits<br />
et du bilan. Les examens para-cliniques comportent un bilan minimum de<br />
base pouvant être adapté au cas par cas et comporte généralement:<br />
- Un hémogramme avec numération de plaquettes, une vitesse de<br />
sédimentation.<br />
- Un bilan d'hémostase comprenant: un Taux de Prothrombine (TP),<br />
un Temps de Saignement (TS), et un Temps de Céphaline Kaolin (TeK).<br />
- Un groupage sanguin avec test de compatibilité au besoin.<br />
- Une sérologie mv.<br />
- Un bilan fonctionnel hépatique et rénal: Transaminases (SGOT,<br />
SGPT), Glycémie àjeun, Urée sanguine, Créatininémie.<br />
- Un électrocardiogramme ou une radiographie pulmonaire au besoin.<br />
- Les autres examens radiologiques sont demandés suivant les cas<br />
(Abdomen sans préparation, Urographie intraveineuse,<br />
Hystérosalpingographie).<br />
La préparation pré-opératoire<br />
Après consentement éclairé de la patiente, elle est hospitalisée,<br />
informée sur le déroulement de l'intervention.. Deux à quatre unités de sang<br />
iso-groupe sont mises en réserve la veille de l'intervention. Une préparation<br />
digestive est faite par administration d'un laxatif (généralement le X-Prep@).<br />
xxvn
Les produits sont vérifiés et la patiente re-examinée au besoin. La pilosité<br />
pubienne et sus pubienne est diminuée aux ciseaux. La prémédication par le<br />
Valium® et l'atropine est faite sur table.<br />
ILl. Les activités de chirurgie gynécologique<br />
Les opérations gynécologiques mineures<br />
Les opérations gynécologiques mineures effectuées sur la vulve et le<br />
vagin, sont réalisées au bloc obstétrical. Patiente en position gynécologique,<br />
désinfection de la vulve, du vagin et du périnée par de la Bétadine®~ puis<br />
pose des champs stériles. L'anesthésie est locale ou générale selon les cas.<br />
L'anesthésie locale est infiltrée par l'opérateur, généralement avec de la<br />
lidocaïne à 1%. L'anesthésie générale est effectuée par l'équipe<br />
d'anesthésistes du centre hospitalier.<br />
•:. Le cerclage du col<br />
L'indication du cerclage est avant tout la prévention de la prématurité<br />
lors de la mise en évidence d'une béance cervico-isthmique. Il est réalisé aux<br />
alentours de 15 semaines.<br />
Le bilan préopératoire comprend:<br />
Une échographie obstétricale qui apprécie la vitalité fœtale, confrrme<br />
le terme et précise la position du placenta (quoiqu'une insertion basse ne soit<br />
pas une contre-indication);<br />
Un prélevement bactériologique endocervical. S'il est positif, il faut<br />
surseoir à l'intervention;<br />
Le groupe sanguin Rhésus, s'il n'est pas déjà fait car, si la femme est<br />
Rhésus négatif, il faut injecter des gamma-globulines anti-D après<br />
l'intervention.<br />
:xxvm
cl' accord~<br />
L'anesthésie générale n'est pas indispensable~ Si la patiente est<br />
un bloc paracervical est suffisant.<br />
La patiente est installée en position gynécologique~ Une désinfection<br />
vulvo-vaginale est réalisée avec un antiseptique. Des champs opératoires<br />
stériles sont mis en place délimitant la région vulvaire~ Il est préférable de<br />
réaliser W1 sondage minute si la patiente n'a pas évacué sa vessie avant son<br />
arrivée au bloc. Un examen systématique vérifie le volume utérin et<br />
l'absence de masse annexielle. Puis on expose le col à l'aide d'un spéculum<br />
ou de valves vaginales placées en opposition et on assure la préhension du<br />
col par deux pinces de pozzi placées à 9 heures et à 3 heures. Le bloc<br />
paracervical est fait avec de la Xylocaïne 1%. Le fil utilisé peut être un large<br />
fil tressé 110n résorbable ou une bandelette de Mersuture sur une aiguille de<br />
48 ou 63 mm à pointe mousse. L'idéal est d'avoir un fil aiguillé sur deux<br />
bouts. Le fil est faufilé aux quatres points cardinaux de la partie haute de la<br />
position intravaginale du col utérin. il faut passer sous la muqueuse cervicale<br />
sans pénétrer le myomètre. On doit prendre suffisamment de tissu car une<br />
prise trop fme expose à une lacération du col et à l'échec du cerclage mais<br />
on ne doit pas être trop profond pour ne pas atteindre le canal endocervical..<br />
Avec un fil mono-aiguillé, la première prise commence à midi et ressort à<br />
trois heures. Les autres quadrants sont ensuite passés de la même manière.<br />
Avec un fil aiguillé aux deux extrémités, le faufilage commence à six<br />
heures. La première aiguille ressort à neufheures puis à midi, et la seconde à<br />
trois heures, puis à midi. Cette méthode pennet de débuter sur le versant<br />
postérieur du col et de ne pas être incommodé par les saignements.<br />
Le fil est noué sans serrer. Le noeud est fait à midi et les brins laissés un peu<br />
longs pour faciliter l'ablation. Il s'agit du cerclage de la manière de Mac<br />
Donald.<br />
XXIX
Parfois~<br />
le col est très court, le cerclage sera alors réalisé par voie<br />
basse en commençant par un décollement vésical selon la technique de<br />
Shirodkar" On commence par une incision vaginale postérieure en tirant le<br />
col vers le haut. Cette incision est faite au bistuori à froid, transversalement,<br />
au niveau de l'orifice interne du col. On évite d'ouvrir le Cul-de Sac de<br />
Douglas. On incise ensuite en avant après avoir dirigé le col vers le bas.<br />
Cette incision est transversale et située au niveau de l'orifice interne du col,<br />
c'est-à-dire environ 3 <strong>cm</strong> au dessus de l'orifice externe. Après avoir incisé le<br />
vagin, on prendra garde à la vessie dont il faut réfouler le bord intérieur" La<br />
bandelette de Mersilène est alors faufilé sous le vagin, d'avant en arrière,<br />
sans pénétrer dans le col, mais en passant au contact de façon à préserver la<br />
vascularisation de la branche de l'arbre de l'artère utérine. Puis, elle est alors<br />
nouée sans serrer. On introduit la pulpe de l'index dans le col lors du serrage<br />
du nœud. Le vagin est enfm suturé en avant et en arrière par quelques points<br />
de Vicryl. Une prévention par bétamimétiques est entreprise pendant le<br />
cerclage. Le compte rendu opératoire doit préciser la position du nœud. En<br />
fm d'intervention, un ovule antiseptique peut être laissé en place.<br />
LES OPÉRATIONS PAR VOIE TRANS-ABDOMINALE<br />
Les opérations majeures effectuées par voie abdominale bénéficient<br />
de la même préparation que celle utilisée dans les cas de césarienne déjà<br />
décrite plus haut. L'incision est soit médiane sous-ombilicale longitudinale<br />
ou transversale sus-pubienne de type Pfannenstiel. Nous avons choisi de<br />
décrire quelques types d'interventions qui 011t été pratiquées pour certains<br />
cas gynécologiques que nous rapportons"<br />
xxx
.:. La chirurgie de lagrossesse extra-urérine<br />
Après laparotomie médiane sous ombilicale ou transversale basse de<br />
pfannenstie1, la chirurgie de la grossesse extra-utérine peut être radicale ou<br />
conservatrice.<br />
1 - La salpingectomie:<br />
La sa/pingectomie totale:<br />
Indications:<br />
Les indications sont: la grossesse extra-utérine, les séquelles<br />
d'infection (hydrosalpinx) au-delà de toutes ressources de chirurgie de<br />
l'infertilité ou chez la femme qui ne souhaite pas d'enfants, les<br />
hématosalpinx, les pyosalpinx, la stérilisation défmitive.<br />
La sa/pingectomie directe ou antérograde:<br />
L'exposition de la trompe est le premier temps. Si elle est libre~ il est<br />
facile de la prendre dans une pince de façon à bien exposer le mésovarium.<br />
Si elle est fixée par des adhérences, il faut sectionner ces adhérences en<br />
général vélamenteuses et avasculaires aux ciseaux.<br />
L'hémostase de l'artère tubaire latérale est ensuite réalisée par la pose<br />
de deux pinces de Bengoléa sur la frange ovarienne. On sépare alors à la<br />
pointe des ciseaux les deux feuillets du mésovarium puis on incise le feuillet<br />
interne jusqu'à la come utérine. On dégage ainsi les vaisseaux (artères et<br />
veines) qu'il faut lier avant de sectionner le deuxième feuillet externe.<br />
L'étape suivante consiste à sectionner la trompe et à traiter le<br />
moignon. La trompe peut être sectionnée sur une pince qUI écrase le la<br />
lumière, et liée au ras de la corne utérine (VicryI2/0).<br />
XXXI
Le péritoine est refermé par un surjet en prenant som de ne pas<br />
prendre l'artère ovarique latérale.<br />
La salpingectomie rétrograde:<br />
Cette technique est utile si la trompe est fixée et difficile à libérer à<br />
son extrémité distale. On commence par sectionner la trompe entre deux<br />
pinces de Bengoléa au ras de la corne utérine puis, après avoir ouvert le<br />
péritoine du mésovarium, on la dégage en liant les vaisseaux au fur et à<br />
mesure, l'artère ovarique latérale et la frange ovarienne étant sectionnées en<br />
dernier. Si des adhérences retiennent la trompe, elles sont alors sectionnées<br />
facilement.<br />
La sa/pingectomie partielle:<br />
La salpingectomie partielle segmentaire:<br />
Elle peut être indiquée en cas de grossesse extra-utérine médio tubaire<br />
ou isthmique de la trompe avec l'arrière-pensée d'une microchirurgie<br />
réparatrice ultérieure. Après avoir exposé la trompe, on repère la<br />
vascularisation, en particulier l'arcade infra tubaire qu'il faut respecter si<br />
possible en liant de préférence avec des pinces de Leriche les vaisseaux qui<br />
partent de l'arcade. La résection est aussi limitée que possible à la partie<br />
pathologique de la trompe. Les deux moignons de trompe sont liés au<br />
Vicryl, puis le péritoine refenné soigneusement en enfouissant les deux<br />
mOIgnons.<br />
La fimbriectomie:<br />
C'est l'ablation du pavillon. Elle peut se faire dans un but'contraceptif<br />
ou en cas de grossesse extra-utérine ampullaire. La reconstitution d'un<br />
pavillon fonctionnellement valable après cette opération étant illusoire, nous<br />
XXXII
ne la conseillons pas, étant donné les résultats bien supérieurs des techniques<br />
d'assistance médicale à la procréation.<br />
2 - La salpingotomie:<br />
Indication:<br />
L'indication principale est le traitement conservateur de la grossesse<br />
extra-utérine. Ce type d'intervention classique par laparotomie est<br />
actuellement réalisable par cœliochirurgie. Il est réservé aux hématosalpinx<br />
de petite taille « 5 <strong>cm</strong>) sur une trompe paraissant en bon état par ailleurs et<br />
chez une femme désirant d'autres enfants. Il est contre-indiqué si la trompe<br />
est en très mauvais état ou avec une grossesse extra-utérine volumineuse (><br />
5 <strong>cm</strong>). Il est discutable si la trompe opposée est saine car le risque de<br />
récidive de grossesse extra-utérine est d'environ 20%.. Il faut donc bien<br />
discuter avec la patiente de son désir de grossesse ultérieur avant de prendre<br />
une décision.<br />
Technique:<br />
La trompe est incisée sur la grossesse extra-utérine au niveau du bord<br />
anti-mésovarien avec le bistouri à froid ou le bistouri électrique. L'incision<br />
peut être prolongée jusqu'au pavillon si la grossesse extra-utérine est proche<br />
de celui-ci. L'œuf est alors énucléé ou aspiré sans difficulté. Le lit<br />
d'implantation est lavé au sérum chaud. L'hémostase est souvent le point<br />
délicat. Elle est réalisée le plus soigneusement possible par compression<br />
avec une compresse de sérum chaud ou au bistouri électrique. En cas de<br />
nécessité, on peut lier électivement les petits vaisseaux tubaires qui viennent<br />
xxxm
de l'arcade sous-tubaire et qui sont en regard avec le lit de la grossesse extrautérine.<br />
La fenneture de la trompe n'est pas indispensable, on peut laisser la<br />
trompe ouverte comme en cœliochirurgie ou bien rapprocher les berges de<br />
l'incision par quelques points séparés de fù 5.0. Le risque principal de cette<br />
technique est la reprise de l'hémorragie qui conduira à la salpingectomîe. Il<br />
faut donc attendre avant de fermer pour s'assurer de l'absence de saignement<br />
qui conduirait à une reprise de la laparotomie. Le risque d'oblitération<br />
secondaire est de 25% environ, et celui de récidive de la grossesse extrautérine<br />
de 20% environ.<br />
•:. L 'hystérectomie totale par voie abdominale<br />
On pratique l'incision médiane longitudinale sous ombilicale ou<br />
l'incision sus pubienne transversale de Pfannenstiel. Quel que soit le type<br />
d'incision, la cœliotomie est médiane, longitudinale, après écartement des<br />
muscles grands droits sur la ligne médiane. Les organes intra-abdominaux<br />
sont explorés, les organes pelviens sont exposés à l'aide de compresses<br />
stériles humides qui refoulent les anses vers le haut, et un écarteur<br />
orthostatique type Gosset est mis en place. L'utérus est saisi et exposé à<br />
l'aide d'un hystérolabe, ou transfixié par un fil solide qui aidera à la traction<br />
pendant l'intervention.<br />
- Les ligaments ronds sont identifiés puis clampés, sectionnés puis<br />
ligaturés entre deux pinces à environ 3 centimètres de l'utérus.<br />
- Après la section des ligaments ronds, les ligaments larges sont<br />
ouverts, et leurs feuillets sont séparés aux ciseaux. La section du feuillet<br />
antérieur est faite, du ligament rond vers le cul-de-sac vésico-utérîn, et la<br />
vessie est décollée et protégée par une valve sus-pubienne. Le feuillet<br />
postérieur est incisé sur la ligne médiane là où il est accolé à l'utérus et un<br />
XXXIV
tampon monté permet de le décoller vers le bas.<br />
- Ensuite, les deux ligaments utéro-sacrés pris entre deux pinces de<br />
Bengoléa longues sont clampés sectionnés et ligaturés au Vicryl® nO o.<br />
- Les pédicules utérins droit, puis gauche sont sectionnés entre deux<br />
pinces de Jean-Louis Faure, placées horizontalement et mordant de quelques<br />
millimètres l'isthme utérin. La ligature est faite au Vicryl nO 2 ou <strong>1.</strong> Une<br />
seconde ligature de sécurité renforce la première.<br />
- Les fascias pré-cervical et rétro-cervical sont disséqués sur un plan<br />
circulaire et l'hémostase assurée si nécessaire au Vicryl 2/0 ou au Catgut<br />
chromé o. Puis le col est individualisé.<br />
- L'incision de la paroi antérieure du vagin se fait au bistouri d'un<br />
bord à l'autre. La lèvre antérieure du vagin est prise par une pince de<br />
Museux et la section postérieure du vagin est complétée aux ciseaux.<br />
- Le vagin est fenné par un surjet~ comprenant toute l'épaisseur des<br />
tissus vaginaux et péri-vaginaux, à l'aide de fil résorbable (Vicl)'l nO 1 ou 2,<br />
catgut chromé n° 1 ou 2). C-ette ligature circulaire laisse un orifice médian<br />
pennettant un drainage spontané.<br />
- La repéritonisation du bassin est réalisée au fil non résorbable par<br />
un surjet simple avec rapprochement des berges de section antérieure et<br />
postérieure du péritoine en enfouissant les ligaments lombo-ovariens et les<br />
ligaments ronds.<br />
- La toilette péritonéale est faite à l'aide de sérum salé tiède qui est<br />
ensuite aspiré, puis l'ablation des champs est effectuée.<br />
- La fenneture de la paroi abdominale est réalisée plan par plan; le<br />
péritoine pariétal étant suturé au fil résorbable en surjet simple.<br />
- La plaie est désinfectée à la Bétadine® jaune et un pansement effectué<br />
avec des compresses stériles.<br />
xxxv
.:. L'hystérectomie radicale avec Iymphadénectomie pelvienne ou<br />
hystérectomie de Wertheim<br />
Cette intervention est réalisée pour le traitement des patientes avec<br />
cancers du col au stade 1 et liA.<br />
Procédure<br />
- Après exploration soigneuse de la cavité pelvienne et de l'abdomen<br />
servant à préciser le stade évolutif exact du cancer, on procède à la section<br />
des ligaments ronds entre deux ligatures.<br />
- Les ligaments larges sont ouverts de chaque côté, atm de mettre en<br />
évidence les uretères, et les ligaments lombo-ovariens sectionnés entre deux<br />
ligatures.<br />
- L'espace pelvi-rectal supérieur est ouvert, en avant dans sa position<br />
para-vésical, en arrière en refoulant le tissu celluleux de la fosse latérorectale<br />
au contact de la paroi pelvienne.<br />
- Les uretères sont séparés du feuillet postérieur du ligament large, et<br />
suspendus par deux rubans de laque maintenu par deux pinces.<br />
Les artères et les veines iliaques externes sont disséquées et<br />
séparées du plan du psoas, et les éléments ganglionnaires iliaques internes<br />
sont disséqués et enlevés.<br />
- Les artères iliaques internes sont isolées et ligaturées avec un ruban<br />
de laque ou du Vicryl® n° 0, 1 ou 2 en cas d'hémorragie incontrôlable.<br />
- L'hystérectomie est réalisée selon la procédure décrite plus haut.<br />
- Après exérèse de la pièce d'hystérectomie, on procède à la dissection<br />
et l'exérèse des éléments lymphatiques, au niveau des ganglions iliaques<br />
externes, du pédicule obturateur, des ganglions recto-cruraux internes, des<br />
ganglions sacrés latéraux et moyens qui sont enlevés en bloc avec les<br />
XXXVI
ganglions iliaques. On termine la lymphadénectomie par l'ablation des<br />
ganglions para-aortiques, s'ils avaient été palpés.<br />
- Le contrôle de l'hémostase est fait sur l'ensemble du champ<br />
opératoire, et les drains aspiratifs de Redon fixés aux fosses iliaques.<br />
- La toilette péritonéale sera faite après la péritonisation, et la<br />
fenneture de la paroi abdominale réalisée comme dans le cas d'une<br />
hystérectomie totale par voie abdominale.<br />
•:. Traitement chirurgical des prolapsus utérins<br />
Hvstérectomie vaginale<br />
Indications<br />
- Prolapsus utérin isolé ou associé à un prolapsus vaginal et/ou à une<br />
incontinence urinaire relative.<br />
- Taille utérine ne dépassant pas en général celle d'une grossesse de 3<br />
mois (10-12 centimètres).<br />
- Absence de cancer de l'ovaire.<br />
- Absence d'indication d'une laparotomie.<br />
- Dysplasie du col et carcinome in situ.<br />
- Contre-indication à la laparotomie.<br />
Technique opératoire<br />
- Anesthésie générale avec intubation.<br />
- Examen bimanuel sous anesthésie (position et taille de l'utérus).<br />
» Désinfection du champ opératoire à la polyvidone iodée (Bétadine®).<br />
~ Fixation à points séparés des petites lèvres de chaque côté avec du<br />
Vicryl® nO 2/0.<br />
XXXVII
~ Saisir le col avec une pince de Museux et le tirer vers le bas pour<br />
apprécier sa mobilité; mesurer la longueur de l'utérus avec un hystéromètre~<br />
~ Infiltrer la sous-muqueuse du col de manière circulaire une solution<br />
vaso-constrictive de sérum salé et de Lidocaïne adrénalinée à 1%.<br />
~ Incision circulaire péri-cervicale à la jonction entre le tissu cervical<br />
plus fenne et le tissu vaginal plus lâche (sillon cervico-vésical). Attention:<br />
éviter une incision trop profonde ou trop superficielle, qui ne permettrait ni<br />
l'une, ni l'autre un décollement satisfaisant de la vessie et l'ouverture du<br />
Douglas.<br />
~ Incision aux CIseaux du septum supra-vaginal. Dans la couche<br />
conjonctive ainsi rendue accessible, on refoule la vessie vers le haut au<br />
doigt. Les 2 piliers latéraux de la vessie sont ainsi exposés.<br />
y Section des 2 piliers vésicaux qu'on ligature à points séparés au<br />
Vicryl® nO 2/0.<br />
~ Exposition du cul-de-sac péritonéal vésico-utérin et ouverture de<br />
celui-ci (en soulevant la vessie à l'aide d'une valve et en tirant le col vers<br />
l'arrière). Si ce cul-de-sac n'est pas accessible ou s'il est oblitéré, ouvrir<br />
d'abord le péritoine du Douglas.<br />
y Compléter en arrière l'incision péri-cervicale. Ouvrir le Douglas.<br />
Mise en place d'une valve vaginale en arrière, pennettant d'exposer les 2<br />
ligaments utéro-sacrés. Ligature et section de ceux-ci, les fils repérant ces 2<br />
ligaments étant laissés longs et repérés par des pinces.<br />
~ Mettre à profit l'ouverture du péritoine antérieur et/ou postérieur<br />
pour explorer au doigt l'utérus et ses annexes.<br />
y Saisir le ligament cardinal gauche avec une pince de Jean-Louis<br />
Faure et le ligaturer au Vicryl® nO O. Section du ligament. Procéder de même<br />
à droite.<br />
xxxvrn
~ Puis 1D1se en place de 2 pmces de Jean Louis Faure sur les<br />
pédicules utérins. Ligature de ceux-ci et section.<br />
~ Bascule antérieure ou postérieure de l'utérus à l'aide d'une pince<br />
Museux.<br />
~ On peut alors clamper les 2 pédicules annexiels à l'aide d'une pince<br />
de Jean-Louis Faure, puis les sectionner, libérant ainsi complètement l'hémiutérus<br />
Ligature de ces pédicules au Vicryl® nO 0, 1 ou 2. Doubler les fils de<br />
ligature et les laisser longs en les repérant par des pinces.<br />
~ Chute de la pièce opératoire<br />
~ Inspecter et palper à présent soigneusement les annexes. En cas<br />
d'indication à leur ablation, les prendre entre des pinces dont la dernière<br />
clampera les vaisseaux ovariens. Remplacer les pinces par des ligatures et<br />
péritoniser la tranche de section par des points de Vicryl® n° 2/0~ en<br />
commençant du côté caudal et en terminant du côté cranial.<br />
~ Godronner le bord postérieur de la plaie. Suturer le péritoine<br />
postérieur la muqueuse vaginale entre les 2 ligaments utéro-sacrés ligaturés.<br />
~ Fixation de la tranche vaginale postérieure aux 2 ligaments utérosacrés.<br />
~ Péritonisation par suture en bourse au Vicryl® nO 2/0 en extrapéritonisant<br />
les pédicules ligaturés.<br />
~ Fermeture du moignon vaginal.<br />
Colporrhaphie antérieure<br />
~ Badigeonnage du champ opératoire à la polyvidone iodée<br />
(Bétadine®) et pose des champs.<br />
~ Mise en place d'une sonde urinaire.<br />
~ Infiltration de toute la paroi vaginale antérieure jusqu'à l'orifice<br />
XXXIX
externe de l'urètre. Incision au bistouri de la muqueuse vaginale à 1 <strong>cm</strong> audessus<br />
du col et sur la ligne médiane (largeur de l'incision: 1 centimètre~<br />
profondeur: 3 millimètres).<br />
~ Saisir la muqueuse vaginale avec deux pinces de Kelly.<br />
~ Élargir l'incision avec des ciseaux courbes à bouts mousses.<br />
>- Décoller la muqueuse vaginale en protégeant la vessie.<br />
~ Introduire les ciseaux fermés en écarter les branches les retirer en les<br />
maintenant écartées.<br />
~ Une fois la muqueuse vaginale décollée, sur une longueur de 2 <strong>cm</strong>~<br />
l'inciser aux ciseaux sur la ligne médiane.<br />
~ La ressaisir de chaque côté avec une pince de Kelly et poursuivre le<br />
décollement jusqu'à 1 <strong>cm</strong> au-dessous de l'orifice urétral externe. Marquer<br />
l'angle vaginal des 2 cotés par un fil de repère.<br />
~ Placer 3 Pinces de Kocher sur le bord droit de la muqueuse vaginale<br />
et la disséquer en partant de la surface vésicale en direction latérale.<br />
~ Procéder de même à gauche.<br />
~ Tendre le septum supra-vaginal avec des pmces anatomiques et<br />
l'inciser. Repousser la vessie au doigt. Décoller la vessie au milieu et sur les<br />
cotés jusqu'au repli péritonéal. Faire attention des 2 cotés aux vaisseaux<br />
utérins latéraux.<br />
~ Mise en place d'un petit spéculum pour exposer le fascia pubovésico-<br />
cervical.<br />
~ Dissection supplémentaire de la muqueuse vaginale en direction<br />
latérale, aussi loin que les conditions anatomiques le permettent.<br />
~ Procéder de même latéralement au niveau sous-urétral.<br />
~ Hémostase soigneuse à points séparés au Vicryl® serti 2/0.<br />
~ Reprendre le fascia pubo-vésico-cervical (fascia de Halban) par des<br />
XL
points séparés de Vicryl n02/0, en prenant soin de faire dans la mesure du<br />
possible des sutures latérales et bien serrées. Procéder du bas vers le hau~<br />
c'est-à-dire du niveau de l'ancien col au niveau sous-urétral. Attention à ne<br />
pas piquer la vessie.<br />
»- Résection parcimonieuse de la muqueuse vaginale excédentaire des<br />
2 cotés.<br />
~ Fermeture de la colporrhaphie antérieure à points séparés au Vicryl®<br />
3/0 en allant du coté ventral vers le coté dorsal.<br />
Colporrhaphie postérieure<br />
C'est la 2 ème phase des interventions par voie vaginale pour prolapsus<br />
avec ou sans incontinence urinaire relative. C'est une opération<br />
complémentaire indispensable dans les interventions par voie vaginale pour<br />
incontinence. Effectuée exclusivement, elle est indiquée pour la correction<br />
des grandes insuffisances périnéales et pour les rectocèles et/ou entérocèles<br />
isolées.<br />
Principe<br />
- Reconstruction du plancher pelvien (rétrécissement du hiatus<br />
génital) par réunion des bords postérieurs des releveurs de l'anus.<br />
- Réfection d'un périnée normal.<br />
Technique opératoire<br />
- Anesthésie générale avec intubation.<br />
- Si on compte se limiter à la seule colpopérinéoplastie: Examen<br />
bimanuel. Désinfection. Curetage fractionné dans la mesure où l'utérus est<br />
toujours présent.<br />
XLI
- Infiltration sous-cutanée des lignes de coupe à la Lidocaïne à 1%.<br />
- Saisir la muqueuse vaginale avec de petites pinces Kocher à sa<br />
jonction avec la peau vers 4-5 heures et 7-8 heures. En tenant les 2 pinces<br />
ensemble, on peut évaluer la largeur du vagin.<br />
- Tendre autant que possible la muqueuse vaginale postérieure vers le<br />
haut à l'aide de points séparés de Vicryl® 2/0.<br />
- Inciser au bistouri la commissure postérieure de pince à pince au<br />
niveau de la jonction peau muqueuse.<br />
- Placer 2 pinces de Kelly en position médiane sur le bord ainsi libéré<br />
de la muqueuse vaginale et une autre, également en position médiane, sur le<br />
bord cutané libéré.<br />
- Décoller la muqueuse vaginale dorsale aux ciseaux courbes à bouts<br />
mousses, comme dans la colpotomie antérieure, en poussant l'extrémité des<br />
ciseaux en direction ventrale. Attention à ne pas ouvrir le rectum.<br />
- Saisir la muqueuse vaginale dégagée à gauche à l'aide de 3 pinces<br />
Kelly.<br />
- Disséquer la muqueuse vaginale en direction latérale. Attention à ne<br />
pas ouvrir le rectum..<br />
- Résection parcimonieuse de la muqueuse vaginale excédentaire.<br />
- Procéder de même à droite.<br />
Hémostase soigneuse avec ligature éventuelle des vaIsseaux qUI<br />
saignent au Vicryl® 3/0..<br />
- Poser 2 sutures de Vicryl® 0 sur les releveurs, le porte-aiguille étant<br />
tenu parallèlement à celui-ci. Prendre les tissus médians dans ces sutures<br />
pour éviter la formation d'une poche.<br />
- Contrôler l'intégrité du rectum avant de nouer les fils des releveurs.<br />
-Compléter par dessus avec une suture en points séparés de la sous-<br />
XLll
muqueuse au Vicryl® 2/0.<br />
- Fermeture de la muqueuse vaginale en points séparés avec du<br />
Vicryl® 3/0.<br />
- Fenneture de la peau en intradennique avec du Vicryl® serti 3/0, de<br />
l'hymen à l'extrémité de l'incision.<br />
- Tamponnement vaginal compressif<br />
.:. la cœlioscopie<br />
Définition<br />
Il s'agit d'une voie d'abord chirurgicale, c'est à dire une technique<br />
opératoire pour accéder à un site anatomique. On peut accéder au même site<br />
par d'autres voies : laparotomie, quand on ouvre le ventre, ou la voie<br />
vaginale, en passant par les voies naturelles par exemple.<br />
Procédure de la cœlioscopie<br />
Sous anesthésie générale, l'abdomen est gonflé par un gaz (création<br />
d'un pneumopéritoine), le CO 2 , à l'aide d'une aiguille introduite en général<br />
par l'ombilic mais d'autres sites sont utilisables. Un trocart, un tube cre~ de<br />
10 mm est introduit à travers l'ombilic. On s'en sert pour glisser un<br />
instrument composé d'une fibre optique. Une caméra vidéo capte les images<br />
de l'intérieur qu'une source de lumière froide éclaire. Le chirurgien regarde<br />
sur un moniteur vidéo son champ opératoire, et non pas directement la<br />
patiente. Après une exploration rapide de la cavité abdominale, d'autres<br />
instruments sont introduits par d'autres trocarts, en général plus [ms (5 mm):<br />
ciseaux, pinces, instrument de lavage par exemple. L'intervention<br />
proprement dite peut alors commencer.<br />
XLIII
Indications de la cœlioscopie<br />
Il faut distinguer ce qui est courant de ce qui est exceptionnel, dont<br />
nous ne parlerons pas. Les deux domaines essentiels de la cœlioscopie sont<br />
la gynécologie et la chirurgie digestive.<br />
• en gynécologie :<br />
• le bilan de douleurs pelviennes, d'infertilité,<br />
• les kystes de l'ovaire,<br />
• les grossesses extra utérines,<br />
~ la ligature de trompes,<br />
• certaines myomectomies,<br />
• la préparation de certaines hystérectomies,<br />
~ la correction de certaines malpositions utérines.<br />
• en chirurgie digestive:<br />
• l'ablation de la vésicule biliaire,<br />
, l'appendicectomie,<br />
• le traitement de certaines hernies,<br />
• Certaines interventions sur l'estomac.<br />
Les risques de la cœlioscopie<br />
Il faut mettre de côté les risques liés à l'anesthésie générale ainsi que<br />
ceux liés au geste proprement dit (appendicectomie par exemple) pour<br />
aborder ceux liés à la cœlioscopie elle même.<br />
• le pneumopéritoine:<br />
XLIV
- Sa création peut faire passer du CO 2 dans la circulation sanguine, ce<br />
qlll peut devenir très dangereux voire mortel. Il faut des pressions élevées~<br />
des temps opératoires très longs, des dépéritonisations étendues. Le médecin<br />
anesthésiste contrôle ce paramètre afin de prévenir ce risque.<br />
- L'insufflation directe du gaz dans un vaisseau, ce qui est un accident,<br />
peut créer une embolie gazeuse très grave<br />
- Il gêne la respiration et impose des pressions de ventilation élevées<br />
au niveau du respirateur de l'anesthésiste, ce qui peut poser un problème<br />
chez les personnes asthmatiques ou souffrant d'une bronchite chronique<br />
(tabagiques), ainsi que chez les obèses.<br />
- Il gêne le retour sanguin veineux en direction du cœur, ce qui peut<br />
nuire à son fonctionnement si le malade souffre d'une pathologie cardiaque.<br />
• l'introduction des trocart.s<br />
- Il peut survenir une blessure intestinale, vasculaire ou urinaire. Cette<br />
blessure peut être réparée par cœlioscopie ou bien nécessiter la laparotomie.<br />
- Il peut aussi survenir une hernie à travers l'orifice du trocart.<br />
• l'utilisation de l'électricité de section et de coagulation peut<br />
créer des blessures des organes voisins des instrunlents opératoires (brûlures<br />
électriques)<br />
• comme dans toute incision, il peut y avoir des hématomes ou<br />
des infections cutanés.<br />
XLV
DEUXIEME PARTIE:<br />
CAS D'OBSTETRIQUE<br />
1
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ACCOUCHEMENT PAR VOIE BASSE CHEZ<br />
PATIENTE DREPANOCYTAIRE HOMOZYGOTE<br />
Identification<br />
Nom<br />
: Melle N M<br />
Age<br />
: 24 ans<br />
Profession : infirmière en chômage<br />
Statut matrimonial: célibataire<br />
Consultation : 22/06101<br />
DDR : 27/09/00<br />
Gravidité: G2PI000<br />
AG : 38 semaines 4 jours<br />
DPA : 04/06101<br />
Motifde consultation:<br />
Douleurs à type de contractions utérines<br />
Histoire de la maladie:<br />
Le matin, 8 heures avant son arrivée à l'hôpital, la patiente avait<br />
constaté un écoulement hydrique continu en dehors de toute contraction<br />
utérine. Elle avait changé en tout 5 garnitures bien mouillées. Les<br />
contractions ont commencé 2 heures avant son arrivée en consultation. Elle a<br />
donc décidé de consulter.<br />
Histoire de la grossesse:<br />
La patiente était régulièrement suivie par un gynécologue à l'hôpital<br />
militaire où elle avait fait 6 consultations prénatales et par son hématologue.<br />
De son bilan prénatal, nous retenons les résultats suivants:<br />
- NFS du 20 104 12001 :<br />
- Taux d'hémoglobine = 5,8 gldl<br />
2
- VGM == 79ft<br />
- Globules blancs == 6700/mm 3<br />
- Polynucléaires neutrophiles = 61 %<br />
- Lymphocytes == 26%<br />
- Polynucléaires basophiles = 4%<br />
- Polynucléaires éosinophiles == 6%<br />
- Monocytes == 3%<br />
- TPHAlVDRL : négatif<br />
-Sérologie du VIH : négative<br />
-Electrophorèse de l'hémoglobine: SS<br />
-Groupe sanguin : B Rhésus positif<br />
-Echographie à 27 semaines avait montrée une grossesse<br />
intra-utérine monofoetale évolutive de 24 semaines avec un retard de 3<br />
semaines par rapport au terme clinique. Poids fœtal estimé à 765 g.<br />
Elle prenait la chloroquine à la posologie de 500 mg par semaine et du<br />
fer+ l'acide folique 1 gélule parjour. Elle avait [mi sa vaccination contre le<br />
tétanos. Aucune autre pathologie n'avait compliqué sa grossesse.<br />
Antécédents:<br />
• Gynéco- obstétricaux: Elle avait un cycle régulier de 28 à 36 jours.<br />
Elle saignait pendant 5 jours. Elle avait eu sa ménarche à 17 ans.<br />
Elle n'avait jamais pris de contraceptifs oraux.<br />
Elle est G2PIOOO. Sa première fille était née en 1998 d'un accouchement<br />
normal par voie basse, décédée à l'âge d'un an d'une infection respiratoire.<br />
• Médico- chirurgicaux: Patiente drépanocytaire connue. Elle ne<br />
faisait pas de crises depuis 6 ans. Elle avait été transfusée plusieurs<br />
fois dans l'enfance.<br />
3
Son père et sa mère étaient AS. Elle avait un frère AA, une sœur AS et<br />
un frère SS.<br />
Le reste des antécédents n'étaient pas contributifs.<br />
Enquête des systèmes:<br />
A l'enquête, on retrouvait les contractions utérines, une asthénie, des<br />
légères céphalées et la perte d'eau.<br />
Examen physique:<br />
L'état général était marqué par l'asthénie. Sa TA était de 110/80<br />
mmHg, son pouls à 100 battements par minute bien frappé et régulier. Les<br />
conjonctives étaient pâles et légèrement ictériques. Son cœur était<br />
tachycarde mais sans souffle, son examen pulmonaire, sans particularité.<br />
Au plan obstétrical, la présentation foetale était céphalique, sa hauteur<br />
utérine à 25 <strong>cm</strong>, la circonférence abdominale à 78 <strong>cm</strong> avec un poids fœtal<br />
estimé à 2015grs. Les BDCF étaient réguliers à 150 battements par minute.<br />
Elle avait 3 contractions en 10 minutes peu toniques et duraient 30 secondes.<br />
Au TV, le col effacé à 50%, rigide, médian, dilaté à 3 <strong>cm</strong>, sa station à - 4 et<br />
les membranes rompues.<br />
Résumé<br />
Il résulte que cette patiente de 24 ans, G2 Pl000 rendue à 38 semaines<br />
4 jours de grossesse présentait comme problèmes:<br />
- la drépanocytose avec anémie clinique sévère ;<br />
- la rupture prématurée des membranes ;<br />
- le retard de croissance intra-utérin.<br />
4
Diagnostic:<br />
Au regard de ce qui précède, nous avons posé comme diagnostic : la<br />
phase latente du travail chez une patiente drépanocytaire homozygote.<br />
Prise en charge:<br />
Admise en salle de travail, un prélèvement avait été fait pour une<br />
NFS en urgence et d'un cross match. Une voie veineuse est mise en place<br />
avec un rmger lactate. Nous avons immédiatement commencé<br />
l'antibiothérapie avec l'ampicilline 1 g par 8h IVD.<br />
Sa NFS montrait un taux d'hémoglobine à 8,7 gldl. Ce qui a demandé<br />
2 poches de sang. Nous n'avons obtenu qu'une seule poche de sang B<br />
Rhésus positif compatible et testé que nous avons mis en réserve pour une<br />
utilisation éventuelle sous forme de culot.<br />
Une heure après son admission~ les contractions étaient efficaces et<br />
ses paramètres cervicaux étaient inchangés. Nous avons injecté 2 ampoules<br />
de tiémonium 5 mg d'emblée et ensuite 1 anlpoule une heure et deux heures<br />
plus tard. Le travail a par la suite évolué normalement. Elle a accouchée 7<br />
heures après, d'un garçon de 1900 grammes avec un score d'Apgar de 8 et<br />
9 à la première et cinquième minute respectivement. La délivrance était<br />
active. Elle n'a perdu environ que 150 ml de sang. L'enfant a été transféré en<br />
néonatalogie et en est sorti après deux semaines.<br />
En post-partum, nous ne l'avions pas transfusé. Elle avait continuée<br />
avec la supplémentation de fer+ acide folique et l'antibiothérapie a été<br />
poursuivie par voie orale à raison de Ig d'Amoxicilline toutes les 12 heures.<br />
Nous l'avons conseillé d'adopter une méthode de contraception et elle a<br />
préféré la méthode du calendrier. Elle est sortie au 3 ti jours post-partum.<br />
5
A la visite post-natale, son examen physique était nonnal en dehors<br />
d'une légère pâleur. Elle pratiquait l'allaitement mixte pour son bébé et son<br />
taux d'hémoglobine était de 8,6 gldl.<br />
Discussion:<br />
L'on sait que la drépanocytose est une hémoglobinopathie caractérisée<br />
par la présence d'une hémoglobine anormale appelée hémoglobine S (l).On<br />
en distingue deux fonnes dont l'une est hétérozygote (AS), qui est sans<br />
conséquence sur la grossesse et l'autre homozygote (SS), dite forme majeure<br />
dont les complications obstétricales sont importantes (2).<br />
Cette pathologie résulte d'une substitution de l'acide glutamique qui<br />
est en position 6 de l'extrémité N-terminale sur la chaîne ~ de l'hémoglobine<br />
A par la valine neutre. Cett.e hémoglobine ainsi formée se polymérise<br />
facilement lors des carences en oxygène, conférant aux globules rouges une<br />
fonne de faucille. Cette modification devient irréversible si elle perdure. La<br />
rate se charge alors de débarrasser l'organisme de ces globules anormaux, ce<br />
qui entraîne toutes les manifestation de la maladie: anémie chronique<br />
hémolytique, altération progressive anatomique et physiologique des<br />
organes (rate, poumons, reins, os) et les crises vaso-occlusives douloureuses<br />
(3). Les facteurs favorisants la falcifonnation des hématies sont l'hypoxie, la<br />
déshydratation, l'acidose, le stress et la grossesse (4).<br />
Dans notre cas, la patiente n'avait pas fait de crise, due sûrement à un<br />
taux élevé d'hémoglobine fœtal que nous n'avons pas retrouvé dans son<br />
dossier de suivi prénatal. En effet, les taux élevés d'hémoglobine fœtal<br />
empêche la falcifonnation (5).<br />
La drépanocytose est la plus fréquente des hémoglobinopathies (6).<br />
Elle est très répandue dans la race noire et dans une moindre mesure chez<br />
6
les peuples originaires du pourtour méditerranéen (Italiens, Grecs, turques et<br />
arabes) (3). La prévalence de l'affection en grossesse est variable selon les<br />
régions considérées. En Afrique centrale la prévalence des individus<br />
porteurs du gène est de l'ordre de 40% et de 5 à 20% en Afrique de l'ouest<br />
(1). Au Cameroun elle est de 20% dans la population générale, alors que la<br />
fonne homozygote représente 1,5 à 2% des cas (7). Kaptue et al (8) ont<br />
retrouvé que 0, 19% des femmes camerounaIses enceintes sont<br />
drépanocytaires homozygotes contre 0,25% en République du Congo (9).<br />
Notre patiente était drépanocytaire homozygote.<br />
Dans la maladie SS cette mutation est héréditaire sur le mode<br />
autosomique récessif (6). Les sujets hétérozygotes dont l'hémoglobine est de<br />
type AS ont le trait drépanocytaire et les sujets homozygotes à<br />
l'hémoglobine SS ont la maladie.<br />
Les femmes AS ont des manifestations cliniques assez bénignes. Chez<br />
celles qui sont enceintes, la mortalité et la morbidité est comparable à leurs<br />
sœurs à l'hémoglobine normale (3).<br />
Les problèmes posés par la drépanocyt.ose sur grossesse sont restés<br />
les mêmes au cours du temps, de nos jours bon nombre de femmes<br />
drépanocytaires demandent des soins prénataux (6).Ce sont des grossesses à<br />
haut risque du fait de l'impact de la drépanocytose sur la grossesse et de la<br />
grossesse sur la drépanocytose.<br />
Notre patiente était régulièrement suivie et n'avait présentée comme<br />
complication pendant sa grossesse qu'une aggravation de son anémie, cela<br />
peut être due à la prise en charge multidisciplinaire par un gynécologue et un<br />
hématologue. Il est évident que la prise en charge de ces patientes doit être<br />
multidisciplinaire.<br />
7
La grossesse est responsable de nombreuses complications ou de leur<br />
aggravation, à savoir:<br />
-Une aggravation de l'anémie et de l'ictère avec des taux variant de 6 à 8<br />
gldl et pouvant même descendre jusqu'à 2g/dl (5,10). Notre patiente avait<br />
présentée un taux d'hémoglobine de 5,8g.dl à 29 semaines qui a été corrigé<br />
par transfusion sanguine.<br />
-Les lllfections notamment urmarres, pulmonaires et génitales sont<br />
retrouvées dans 22,4% à 61 % surtout au troisième trimestre de la grossesse<br />
(11,12).<br />
-L'augmentation de la gravité et de la fréquence des crises vaso-occlusives<br />
surtout au troisième trimestre (3, 5,12).<br />
Les complications de la grossesse dues à la drépanocytose sont tout<br />
aussi variées et nombreuses :<br />
- la pré-éclampsie et donc l'éclampsie seraient plus fréquentes. L'ischémie<br />
placentaire pouvant expliquer cette fréquence élevée pouvant atteindre 20%<br />
pour certains (11).<br />
- la fréquence des avortements serait aussi augmentée, atteignant 40% (6).<br />
- les accouchements prématurés sont plus fréquents. Tuck et al (12)<br />
rapportent un taux de 13%. Notre patiente avait accouché à terme.<br />
- le risque de retard de croissance intra-utérin est favorisé par l'anémie et<br />
les crises vaso-occlusives. Le taux varie dans la littérature est de l'ordre de<br />
25% selon Tuck (12). Le bébé de notre patiente avait un retard de croissance<br />
mtra-utérin et ne pesait que 1900 grammes à la naissance.<br />
Toutes ces complications font que la mortalité périnatale soit élevée et<br />
atteindrait pour certains un taux de 12 à 25% (11,13).<br />
8
Notre patiente avait bénéficié d'une supplémentation en fer+acide<br />
folique pendant sa grossesse et était admise en salle de travail avec une<br />
anémie de 8,7g/dl et n'avait pas été transfusée après l'accouchement<br />
Cependant, la prévention antipaludéenne doit être efficace lorsqu'on<br />
sait que le paludisme aggrave l'anémie. La patiente drépanocytaire a souvent<br />
été considérée en état de saturation martiale. C'est pourquoi, la prescription<br />
de fer est souvent réservée aux patientes présentant une anémie ferriprive.<br />
Deux tiers des patientes sont souvent en anémie ferriprive (3). La prise en<br />
charge de l'anémie chez la drépanocytaire au cours de la grossesse est<br />
controversée. Certains auteurs préconisent la transfusion prophylactique au<br />
troisième trimestre. Ce qui réduirait considérablement la mortalité et la<br />
morbidité. Pour la majorité des auteurs, le bénéfice obtenu n'est pas<br />
significatif. Certains chercheurs pensent par ailleurs que les transfusions<br />
vont augmenter le risque d'immunisation induite (3,6). L'unanimité<br />
résiderait sur le fait que ces grossesses ont besoin d'une surveillance étroite,<br />
avec une supplémentation adéquate en fer et acide folique (14).<br />
Le travail évoluant normalement chez notre patiente, nous avons<br />
trouvé judicieux de la laisser accouchée par voie vaginale tout en assurant<br />
sa bonne réhydratation, et une réduction du saignement de la délivrance par<br />
une délivrance active. Ces mesures ainsi que l'oxygénation qui n'a pas été<br />
utilisés chez notre patiente par manque en salle d'accouchement, sont<br />
pourtant préconisées pendant le travail dans la littérature (7). Nous n'avons<br />
pas eu besoin de raccourcir la phase d'expulsion comme préconisé car elle<br />
était assez rapide dans notre cas. Il est à remarquer que les césariennes<br />
occupent une place importante lorsque plusieurs facteurs de risque sont<br />
retrouvés, à savoir: la souffrance fœtale, le syndrome vasculorénal, les<br />
déficiences préexistantes d'organes et les dystocies (15).<br />
9
En post-partum, certains préconisent un traitement antithrombotique<br />
prophylactique (6). Nous ne l'avons pas utilisé chez notre patiente qui se<br />
mobilisait sans difficulté.<br />
Pour ce faire, notre patiente a préféré une méthode naturelle de<br />
contraception. En général, la contraception repose essentiellement sur les<br />
micropogestatifs qui augmentent les propriétés rhéologiques du sang<br />
diminuant ainsi les douleurs osseuses (15,16). Pour certains auteurs les<br />
dispositifs intra-utérins peuvent être utilisés, mais sont greffés d'une<br />
incidence élevé d'infection. Les contraceptifs oraux combinés comportent un<br />
risque de déclencher les accidents thromboemboliques. La ligature des<br />
trompes serait indiquée chez des patientes ayant déjà accouchée et<br />
présentant des contre- indications fannelles à la grossesse (15).<br />
Conclusion<br />
Avec le progrès de la médecine de plus en plus de femmes<br />
drépanocytaires atteignent l'âge de la procréation et désirent avoir des<br />
enfants. La prévention est le principal moyen de lutte contre cette maladie,<br />
notamment par un counselling prénuptial adapté. D'un autre côté les femmes<br />
drépanocytaires en état de gestation devraient être à même d'espérer donner<br />
la vie avec le moins de complications possibles, ceci passerait par un suivi<br />
multidisciplinaire assidue du gynécologue, de l'hématologue et du pédiatre.<br />
la
Références<br />
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12
, \ • 'l'o,'" 1,. , '. '.. • ... .1 ." .. ~ M: ... J , 1 ~ ;..,.. • ...'. '"<br />
Identification<br />
CAS N°2:<br />
PRISE EN CHARGE D'UN ACCES PALUSTRE<br />
SUR GROSSESSE<br />
.. . ...".' . - ~ '- -~. - - .- ~ -. ....... , ~~, ~<br />
Nom : Melle A.E<br />
Age : 20 ans<br />
Parité : G2P1000<br />
Domicile : Yaoundé<br />
Profession : Elève<br />
Statut matrimoial : célibataire<br />
DDR: 15/05 /03<br />
DPA : 22/02/04<br />
AG: 29 semaines<br />
Admission: 04/12/03<br />
Motifde consultation:<br />
La patiente était évacuée d'un centre de santé de la ville pour prise en<br />
charge d'une anémie sévère.<br />
Histoire de la maladie:<br />
Le début remontait à environ une semaine marqué par la fièvre et les<br />
céphalées intennittentes. La patiente prenait en automédication du<br />
paracétamol pour calmer la fièvre. Un jour avant son admission, s'était<br />
ajouté des vomissements bilieux et une asthénie intense à tel point qu'elle ne<br />
pouvait se lever de son lit. Elle avait été transportée dans un dispensaire<br />
d'où elle était évacuée à la Maternité Principale pour anémie sévère.<br />
Antécédents;<br />
• Au plan gynécologique, elle avait eu sa ménarche ainsi que son<br />
premier rapport sexuel à 17 ans. Elle saignait pendant 3 jours tous les<br />
13
30 jours. Elle ne présentait ni dysménorrhée, ni antécédent d'infection<br />
sexuellement transmissible.<br />
• Au plan obstétrical, elle était G2PIOOO.Elle avait accouchée<br />
normalement à terme en 2002, d'un enfant de sexe masculin qui avait<br />
pesé 2850 grammes, qui était décédé à 1 mois de suite de maladie. Sa<br />
deuxième grossesse était celle en cours. Elle était suivie dans un<br />
dispensaire catholique, où elle avait fait 2 visites prénatales et la<br />
grossesse s'était déroulée jusque là sans problème. Sa pression<br />
artérielle de base était de 100/60 mmHg à la I8 e semaine de grossesse.<br />
Sa prophylaxie antipaludéenne et antianémique étaient à base de<br />
chloroquine et Féfol®. Dans le bilan prénatal, seul le groupe sanguin<br />
était effectué.<br />
• Au plan médico-chirurgical, elle n'avait pas de pathologie chronique<br />
connue et n'avaitjamais été opérée.<br />
• Au le plan immuno-allergique, son groupe sanguin était 0 Rhésus<br />
positif. Il n'y avait pas de notion de transfusion antérieure, elle avait<br />
reçu une dose de vaccin antitétanique au cours de cette grossesse.<br />
Les autres antécédents étaient non contributifs.<br />
Enquête des systèmes:<br />
Elle retrouvait la fièvre, des céphalées, les vomissements, l'asthénie et<br />
les vertiges. Il n'y avait pas de signes urinaires ni les pelvialgies.<br />
Examen physique:<br />
L'état général était altéré par l'asthénie. On notait une pâleur<br />
cutanéomuqueuse et un subictère des sclérotiques. La pression artérielle était<br />
14
de 90/60 mmHg, le pouls à 120 pulsations par minute, la température de<br />
39°C et la fréquence respiratoire de 35 cycles par minute. L'auscultation<br />
cardiaque révélait une tachycardie.. un souffle systolioue 2/6 ème à tous les<br />
foyers; l'auscultation pulmonaire était normale. L'abdomen était distendu,<br />
souple et sans organomégalie. Le fœtus était en présentation céphalique, la<br />
hauteur utérine était de 27<strong>cm</strong>, la circonférence abdominale à 98<strong>cm</strong>. Le<br />
rythme cardiaque fœtal était régulier avec légère tachycardie à 164<br />
battements par minute, aucune activité utérine n'était objectivée. Le Murphy<br />
Kidney punch était négatif des 2 côtés. Il n'y avait pas d'œdème des<br />
membres inférieurs. On notait au toucher vaginal un col postérieur, long et<br />
fermé.<br />
Diagnostic:<br />
Devant cette symptomatologie, nous avons évoqué un accès palustre<br />
probable compliqué d'anémie.<br />
Prise en charge:<br />
La patiente était hospitalisée et un bilan fait en urgence comportait<br />
une goutte épaisse qui était positive avec 35 trophozoïtes de Plasmodium<br />
falciparum par millilitre de sang et une NFS qui montrait une anémie normo<br />
chrome nonnocytaire à S gldl. L'ECBU et le PCV avaient également été<br />
demandé, mais n'avaient pas été faits.<br />
Face à cette anémie sévère, nous avions transfusé 2000cc de culot<br />
globulaire isogroupe, isorhésus, testé et cross matché et administré du<br />
Quinimax SOOmg dans 500cc de sérum glucosé 5% à passer en 4 heures<br />
toutes les 8 heures pendant 3 jours, de la Noramidopyrine (Novalgin) à<br />
15
faISon d'une ampoule en IVD à renouveler SI<br />
la température excédait<br />
37~5°C.<br />
L'évolution était par la disparition des symptômes au deuxième jour.<br />
La NFS de contrôle denlandée n'a pas été faite. La patiente s'étant<br />
cliniquement améliorée, elle a été libérée sous traitement oral Tot'Héma® et<br />
Quinimax®. Elle devrait revenir en consultation après deux semaines; mais<br />
avait été perdue de vue.<br />
Discussion:<br />
Le paludisme est l'endémie parasitaire la plus répandue affectant deux<br />
milliards de personnes dans le monde. Il est responsable de 2 à 2,5 millions<br />
de décès tous les ans dans le monde dont la plupart est représentée par les<br />
femmes enceintes, les enfants de 0 à 5 ans et les personnes infectées par le<br />
VIH (1). En milieu tropical, le paludisme constitue un sérieux problème de<br />
santé publique notamment en Afrique subsaharienne où la quasi totalité de la<br />
population, soit 500 millions de personnes est exposé au paludisme. Le<br />
paludisme est une affection gravissime et il l'est d'autant plus s'il est associé<br />
à une grossesse car responsable d'une morbidité materno-foetale pouvant se<br />
compliquer de mortalité, aussi bien pour la mère que pour l'enfant.<br />
Actuellement en Afrique, on estime la fréquence de cette association entre<br />
50/0 et 30%, et même 45% selon les régions.<br />
Au Cameroun, la prévalence du paludisme sur grossesse est d'environ<br />
40%.Le paludisme est responsable de 40 à 50% des consultations et de 300/0<br />
des hospitalisations et 15% d'anémie maternel (2,3).<br />
Le paludisme est dû à un parasite, plasmodium protozoaire<br />
intracellulaire transmis par la piqûre de l'anophèle femelle.<br />
Il existe<br />
16
plusieurs espèces panni lesquelles le Plasmodium falciparum est plus la<br />
fréquente (84,10 %) et est responsable des formes sévères<br />
palustres.<br />
des accès<br />
Le diagnostic repose sur les signes cliniques tels que: la fièvre, les<br />
céphalées, les troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées,<br />
épigastralgies), les polyarthralgies, les frissons, les myalgies, la tachycardie,<br />
l'asthénie et l'anorexie. Sur le plan clinique, notre patiente présentait la<br />
majorité de ces signes.<br />
En cas d'accès perrnCleux, à ces SIgnes s'associent des troubles<br />
neurologiques à type de trouble de la conscience, convulsions, coma. Chose<br />
que notre patiente n'avait pas présenté.<br />
La clinique n'étant pas souvent spécifique, le diagnostic est<br />
essentiellement biologique, utilisant :<br />
- Les techniques classiques comportent la goutte épaisse (technique de<br />
référence pour L'OMS) et le frottis sanguin. Dans notre cas nous avons<br />
utilisés la goutte épaisse pour confirmer le diagnostic. Une goutte épaisse<br />
négative n'exclue pas le paludisme chez la femme enceinte car 20% des<br />
femmes ayant un paludisme placentaire ont une goutte épaisse négative<br />
(4,5). Ainsi les plasmodium ne sont pas détectés dans le sang périphérique<br />
chez environ 1 femme sur 5 infectées par le paludisme, car les globules<br />
rouges infectées sont séquestrés au niveau du placenta (4).<br />
- Les nouvelles techniques:<br />
1) La détection d'antigènes solubles: Le parasight F est basé sur le<br />
détection en sang complet d'un antigène soluble spécifique au plasmodium,<br />
17
falciparum, 1'histidine- rich protein II (HRP II) sécrété au cours du cycle<br />
érythrocytaire, avec un pic au moment de la rupture des schizontes. Dans<br />
l'étude de Leke et al (4), 1,histidine- rich protein II était détectée chez 88%<br />
de femmes avec paludisme placentaire dont la goutte épaisse était négative.<br />
Donc cette technique associée à la microscopie du sang périphérique<br />
améliorerait le diagnostic du paludisme en grossesse. Le facteur limitant<br />
étant le coût très élevé de ce test.<br />
2) La quantitative buffy coat malaria est un test pour le diagnostic du<br />
paludisme basé d'une part sur l'affmité de l'acridine orange pour les acides<br />
nucléaires et d'autre part sur la densité spécifique des différentes cellules<br />
sanguines et des différents stades évolutifs des hématozoaires.<br />
L'influence de la grossesse sur le paludisme: La grossesse est un des<br />
principaux facteurs de gravité d'un paludisme évolutif Pendant la grossesse,<br />
les défenses spécifiques et non spécifiques sont déprimées, d'autant plus que<br />
la grossesse est plus avancée et plus profondément chez les primipares que<br />
chez les multipares (1). Shulman et al (6) trouvent que la prévalence du<br />
paludisme placentaire est de 64% chez la primigravide contre 30% lorsque la<br />
gravité est supérieure ou égale à 5.Ceci ne concerne pas notre patiente qui<br />
était à sa deuxième grossesse.<br />
L'augmentation du volume de l'utérus et la constitution de<br />
l'anévrisme placentaire peuvent retentir sur la circulation splénique et<br />
favoriser l'essaimage des hématozoaires embusqués dans la rate. Au cours<br />
de la première grossesse, les parasites nombreux dans le placenta,<br />
provoqueraient une réaction immunitaire locale induisant une régression de<br />
la parasitémie lors des grossesses ultérieures: Le taux d'infestation du<br />
placenta est toujours supérieur à celui du sang. Pendant la grossesse, les<br />
18
globules rouges infectés sont séquestrés au niveau du placenta en adhérant à<br />
la chrondroïtin 4 sulfate. Les primigestes sont plus à risque de paludisme<br />
placentaire que les multigestes parce qu'illeur manque des anticorps dirigés<br />
contre les antigènes de surface qui permettent l'adhésion à la chondroïtin 4<br />
sulfate. Ces anticoms sont des produits à partir de la 20 ème semaine de<br />
grossesse chez la primigeste contre la 12 ème semaine de grossesse chez la<br />
multigeste (7,8).<br />
L'influence du paludisme sur la grossesse: Le paludisme est<br />
responsable des complications matemo-fœtales. Pendant la grossesse,<br />
l'infestation palustre va entraîner une accumulation d'hématies parasitées au<br />
niveau du placenta, celui-ci agissant comme un filtre de la circulation<br />
maternelle. Cela va engendrer une altération du placenta avec afflux de<br />
macrophages dans la chambre intervilleuse, dépôt de fibrine périvillositaire,<br />
dépôt de pigments malariques et épaississement de la membrane basale<br />
trophoblastique. Les lésions placentaires auront pour conséquences une<br />
diminution de la circulation materno-foetale générant une hypoxie fœtale.<br />
Ces anomalies placentaires sont partiellement réversibles après traitement.<br />
Les conséquences sont: avortement (6,5%), mort fœtale in utero, retard de<br />
crOIssance intra-utérin (0,7%), souffrance fœtale aiguë lors de<br />
l'accouchement, prématurité, paludisme congénitale (1, 6, 9, 10). Le<br />
paludisme et l'anémie représentent la première cause de prématurité dans<br />
notre milieu chez la femme enceinte (11). Le paludisme est responsable<br />
d'anémie sévère, d'hypoglycémie, d'œdème pulmonaire, de paludisme<br />
cérébral (12). En milieu tropical, le paludisme est la principale cause<br />
d'anémie sévère en grossesse avec une fréquence de 33 % dont plus de la<br />
moitié n'ont ni parasites dans le sang périphérique, ni fièvre (5). Au Sud du<br />
19
Mali~<br />
plus de 50 % des cas d'anémie en grossesse sont liées au paludisme<br />
(13),. Le paludisme est responsable d'anémie par plusieurs mécanismes:<br />
hémolyse des globules rouges parasités, hémolyse immune et non immune<br />
des globules rouges non parasités, hypersplénisme, dysérythropoièse,<br />
diminution de la durée de vie des globules rouges, séquestration des globules<br />
fouges au niveau du placenta. Notre cas en est une parfaite illustration.<br />
L'OMS (Organisation mondiale de la santé) (14) dans le projet "Roll<br />
Back Malaria" qui a pour objectif de réduire la mortalité due au paludisme<br />
chez la femme enceinte et les enfants de 0 à 5 ans de 60 % à l'an 2010,<br />
recommande 3 approches de prévention et de prise en charge du paludisme<br />
chez la femme enceinte:<br />
• Usage des moustiquaires imprégnées d'insecticides;<br />
• Traitement préventif intennittent (TPI);<br />
• Diagnostic précoce et traitement adéquat des malades.<br />
Pour le TP1 (traitement préventifintennittent), l'OMS recommande au<br />
moins deux doses de l'association sulphadoxine pyriméthamine (Fansidar)<br />
espacées d'au moins un mois dont la première est administrée à partir du<br />
deuxième trimestre de la grossesse (16 SA). Une troisième dose est<br />
administrée aux femmes HIV infectées avant l'accouchement.<br />
Au Cameroun le consensus national recommande l'usage des<br />
moustiquaires imprégnées d'insecticides, le TPI tel que prescrit par<br />
l'OMS,le traitement du paludisme en grossesse par la quinine parentérale et<br />
dans la population générale, le médicament de première intention est<br />
l'association artémisinine et amodiaquine. Notre patiente avait été traité par<br />
20
de la quinine parentérale, mais sa chimioprophilaxie n'était pas confonne<br />
avec la politique du Cameroun.<br />
Pour des patientes allergiques au Fansidar, sera prescrit de la<br />
Savarine (CWoroqine lOOmg + Proguanil200mg) lcomprimé par jour ou de<br />
l'Amodiaquine pour le TPI.<br />
En conclusion, le paludisme sur grossesse est une entité grave et aux<br />
conséquences redoutables tant pour la mère et pour l'enfant.<br />
21
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23
CAS N°3:<br />
ACCOUCHEMENT PAR VOIE BASSE CHEZ<br />
'-'~-"'''''''''=''~..:o:~..• ':';''':'- c" .' T1i'/.JI,,!,l~l{'Jj'·C:Tl<br />
t:;.·, •.~- ~... ' ~~~~~ ~<br />
Identification<br />
Nom<br />
: Melle T M<br />
Age<br />
: 24 ans<br />
Parité<br />
: GIPO<br />
Profession : Professeur de lycée<br />
Domicile : Mokolo<br />
Statut matrimonial: Célibataire<br />
DDR: 14/05/04<br />
DPA : 19/02/05<br />
AG : 39 semaines 5 jours<br />
Admission: 21/02/05<br />
Sortie : 26/02/05<br />
Motifde consultation<br />
Douleur abdomino- pelvienne à type de contractions utérines.<br />
Histoire de la maladie<br />
Les douleurs lombo- pelviennes avaient commencé 5 heures plus tôt.<br />
Ces douleurs s'aggravaient progressivement en intensité et en fréquence ce<br />
qui avait motivé la consultation. La patiente avait avalé comme il lui avait<br />
été recommandé un comprimé de Névirapine.<br />
Histoire de la grossesse<br />
La patiente était à sa première grossesse. Elle était suivie dans le<br />
service et avait fait en tout 6 visites prénatales. Elle prenait comme<br />
prophylaxie antipaludéenne et antianémique, lcomprimé par jour de<br />
l'association Proguanil + chloroquine et 1comprimé par jour de fumarate<br />
24
ferreux 200 mg. Elle avait reçu deux doses de vaccin antitétanique. Dans son<br />
bilan prénatal à 14 semaines, on pouvait relever:<br />
- NFS:<br />
Taux d'hémoglobine: Il,5g/dl<br />
Hématocrite: 37%<br />
VGM: 80fl<br />
Globules blancs: 5600/mm 3<br />
Polynucléaires neutrophiles: 66%<br />
LyTnphocytes:29~<br />
Polynucléaires basophiles: 0%<br />
Polynucléaires éosinophiles: 4%<br />
Monocytes: 2%<br />
- TPHA / VDRL: négatif<br />
- Sérologie VIH : positif(VIH 1) confirmé par le Western blott.<br />
- Le typage des Lymphocytes T4: 968/mm 3 .<br />
- Un groupe sanguin et rhésus : 0 positif<br />
L'électrophorèse de l'hémoglobine: AA<br />
Les sérologies syphilitique ainsi que celle de l'hépatite, négatives.<br />
- Le PCV n'avait pas isolé de germes<br />
L'échographie faite à 32 semaines 3jours montrait une grossesse<br />
monofoetale intra-utérine évolutive de 31 semaines 6jours. Placenta bien<br />
inséré.<br />
Antécédents<br />
• Au plan gynéco- obstétrical, elle avait eu sa ménarche à 12 ans, son<br />
premier rapport sexuel à 21 ans. Elle avait un cycle régulier de 28- 30<br />
jours avec une durée des menstrues de 4 jours.<br />
Elle est G IPû, avec une aménorrhée de 39 semaines 5 jours.<br />
25
• Au plan médico- chirurgical, elle est séropositive tJu VIH et n'a<br />
jamais été opérée.<br />
Le statut du conjoint n'était pas connu.<br />
Le reste des antécédents n'étaient pas contributifs.<br />
Enquête des systèmes<br />
On ne retrouvait que les douleurs abdomino- pelvienne à type de<br />
contractions utérines et un écoulement de liquide gluant.<br />
Examen physigue<br />
L'état général était conservé, la pression artérielle de 120/70 mmHg,<br />
le pouls à 84 pulsations par minute et la température de 37,2oC.<br />
Les conjonctives étaient normocolorées.<br />
Les seins étaient nonnaux et l'examen cardio-pulmonaire sans<br />
particularité.<br />
La hauteur utérine et la circonférence abdominale étaient<br />
respectivement de 37 et 99 <strong>cm</strong>, le poids fœtal cliniquement estimé à 3700<br />
grammes. Les bruits du cœur fœtal étaient de 148 battements par minute,<br />
réguliers et présents au Quadrant inférieur gauche. Le fœtus était en<br />
présentation céphalique mobile. Les contractions utérines étaient présentes<br />
avec une fréquence de 3 à 4 en dix minutes, durant 45- 50 secondes et de<br />
bonne intensité.<br />
~ u toucher vaginal, le col était médian, souple, effacé à 70%, dilaté à 6<br />
<strong>cm</strong> et la station à 0 avec membranes intactes et bombantes.<br />
26
Résumé<br />
C'était une patiente de 29 ans, professeur de lycée, G 1 POOO à 39<br />
semaines 5 jours de grossesse, séropositive connue depuis la 14 e semaine.<br />
Elle venait consulter pour début de travail et à l'examen les contactions<br />
utérines étaient efficaces. un poids fœtal cliniquement estimé à 3700<br />
grammes, les BDCF à 148 battements par minute, la présentation<br />
céphalique, le col dilaté à 6<strong>cm</strong> avec une station à O.<br />
Diagnostic<br />
Phase active du travail chez une primipare séropositive.<br />
Prise en char&e<br />
Elle a été admise en salle de travail et un partogramme ouvert.<br />
Pendant la suite de son travail, les touchers vaginaux ont été réduits au<br />
minimum. Nous n'en avons fait que 3 en tout, soit un à l'arrivée en<br />
consultation, un autre 4h après et un autre à dilatation complète. Les BDCF,<br />
la dilatation et la station ont évolués normalement. Nous avons rompu les<br />
membranes à dilatation complète.<br />
Quatre heures trente minutes après son admission, elle accouchait<br />
d'une fille pesant 2800g avec un score d' Apgar de 8 et 10 à la première et<br />
cinquième minute respectivement. La délivrance était nomlaIe et complète.<br />
Le périnée était éraillé et nous n'avons pas eu à poser des points de sutures.<br />
Le bébé était nettoyé avec une solution antiseptique (hexamidine,<br />
chlorhexidine et chlorochrésol) dilué au 1Oe.<br />
En post-partum, la patiente avait choisi l'allaitement artificiel. Nous<br />
lui avions prescrit de la bromocryptine pour inhiber la montée laiteuse et<br />
27
l'association amoxicilline + acide clavulanique. A l'enfant nous aVIons<br />
administré 6 mg de Nevirapine sirop.<br />
Elle était sortie au 2 e jour post-partum et un rendez- vous lui avait été<br />
donner pour la visite post natale dans 6 semaines et un counselling avait été<br />
:ait sur l'hygiène du bébé et la nécessité de l'utilisation du préservatif.<br />
Discussion<br />
Quarante millions de personnes vivent avec le VIrUS de<br />
l'immunodéficience humaine(VIH) dans le monde. Chaque jour, en 2003,<br />
l'OMS (1) estimait que 14000 personnes était infectées par le VIR. Plus de<br />
95% des personnes infectées vivent dans les pays à bas revenu .Les femmes<br />
de âgée de 15 à 24 ans sont 2,5 fois plus à risque de s'infecter que les<br />
hommes de la même tranche d'âge. Notre patiente avait 24 ans et appartenait<br />
à cette tranche d'âge à risque.<br />
Des 690000 enfants de 0 à 14 ans infectés en 2001 au Cameroun la<br />
majorité l'était par transmission mère- enfant (2). Dans une étude portant sur<br />
180 malades, Mbu et al (3) estiment le taux de transmission matemo- fœtale<br />
à 25% chez les patientes ne recevant pas de prévention. Dans cette étude, la<br />
prévalence variait de 7 à 17% selon les régions du pays. L'infection à VIH<br />
sur grossesse est associée à une mortalité et une mortalité élevée. En Afrique<br />
du Sud, le VIH est responsable de 23% des morts maternelles (4).<br />
La prévention de la transmission mère- ennfant commence par la<br />
recherche des facteurs de risque qui favorisent cette transmission. C·es<br />
facteurs sont maternels, viraux, fœtaux, et obstétricaux (5).<br />
Le premier facteur pronostique est l'état de la mère : la transmission<br />
est deux fois plus fréquente lorsque la mère présente des symptômes<br />
28
cliniques, un taux de lymphocytes T4 inférieur à 200/mm3 et lou une charge<br />
virale supérieure à 10.000 copies par mm3.<br />
Notre patiente était cliniquement asymptomatique, elle n'avait pas de<br />
symptômes évoquant une primo- infection en cours de grossesse, de plus, la<br />
consultation de son dossier de l'hôpital du jour nous a révélé un taux de T4 à<br />
680/mm3. C'est dire que l'état de la malade offrait un bon pronostic.<br />
La TMF(transmission materno-fœtale) est plus fréquente avec le<br />
VIHI qu'avec le VIH2 (6).<br />
Notre patiente avait le VIHI qUI est plus fréquent dans notre<br />
population.<br />
De nombreuses études ont démontré que la grossesse n'influençait pas<br />
l'évolution de l'infection à VIH (6, 7). L'impacte du VIH sur la grossesse est<br />
relativement controversé (6,7,8). Brocklehurst et French (8) dans une<br />
métaanalyse, ont pu montrer que le VIH n'est délétère pour la grossesse qu'à<br />
la phase de SIDA maladie.<br />
La transmission materno-fœtale est de 25 à 40% en l'absence<br />
d'intervention en Afrique et dans l'ordre de 20% en Europe (1, 3, 8). Cette<br />
grande fourchette est due aux différences dans les habitudes d'allaitement,<br />
les charges virales et les habitudes obstétricales. Pendant le suivi prénatale, il<br />
est recommandé au femmes de se faire tester pour celles qui ne connaissent<br />
pas leur statut sérologique car le bénéfice d'une prévention de la TMF est<br />
abondamment documenté (1,2,9). Les moyens tels que la prise des<br />
antirétroviraux, césarienne élective et allaitement artificiel, réduisent le taux<br />
de transmission mère- enfant à un taux avoisinant 2% (9). Le test doit être<br />
fait le plus tôt possible au cours de la grossesse .notre patiente à été testée<br />
positive à 14 semaines ce qui a permis de planifier efficacement son suivi.<br />
Le test du VIH doit être précédé d'un counselling pré test et surtout d'un<br />
29
counselling post test. Ce test doit s'accompagner d'une recherche clinique et<br />
paraclinique des autres infections sexuellement transmissibles qu'on sait<br />
favoriser la TMF et la contamination en général (10). Le ou les partenaires<br />
doivent aussi être testé, les réinfections contribuant à augmenter la TMF (2).<br />
Les contractions de Braxton Hicks, ou pendant le travail, l'ascension du<br />
virus du vagin et du col à la rupture des membranes ainsi que l'absorption du<br />
virus à travers le tube digestif du fœtus sont les mécanismes par lesquels le<br />
fœtus s'infecte. La preuve en est que la césarienne élective avant le début du<br />
travail réduit la transmission matemo- foetale et la rupture prolongée des<br />
membranes l'augmente (9). Les bénéfices de la césarienne systématique<br />
doivent être balancés avec l'augmentation de la morbidité post opératoire lié<br />
au VIH qui est élevé dans les pays pauvres comme le nôtre (4). Les femmes<br />
chez qui l'option est l'accouchement par voie basse, les pratiques<br />
obstétricales minimisant la TMF doivent être bien suivies. Elles incluent<br />
principalement:<br />
- d'éviter les prélèvement invasifs (au niveau du scalp et du cordon),<br />
- d'éviter l'usage de ventouses et forceps,<br />
- d'éviter les épisiotomies,<br />
- de garder les membranes intactes le plus possible avant l'expulsion.<br />
Des études fiables doivent encore être menées pour démontrer<br />
l'efficacité des gestes que nous avons posés chez notre parturiente en<br />
l'occurrence l'abstention de traire le cordon, de la désinfection vaginale, de la<br />
toilette avec un antiseptique du bébé (4, 9).<br />
Le facteur le plus déterminant de la TMF est la charge virale élevée<br />
le taux bas de CD4 (11, 12). Ioannidis et al. (11) ont montré que la<br />
était de l'ordre de 3,6% sur un total de 1202 patientes pour une charge .<br />
inférieure à 1000 copies / ml. Les autres principaux facteurs augmentant
TMF sont les infections sexuellement transmissibles, le déficit en vitamines<br />
A~ B, C et E (et non seulement la vitamine A), le placenta praevia, le<br />
placenta abruptio, le paludisme (2, 10, 13).<br />
L'administration des ARV(antiretroviraux) réduit la TMF (2). Les<br />
médicaments les plus utilisé pour des raisons économiques dans notre<br />
contexte sont la Zidovudine et la Névirapine administrés à la mère et à<br />
l'enfant en monothérapie pour les patientes ne nécessitant pas d' ARV pour<br />
leur propre santé. Ceci bien que les protocoles à trois ou plusieurs ARV ou<br />
HAART (highly active antiretroviral therapy) soient plus efficaces (9). Ces<br />
deux ARV sont des inhibiteurs de le transcriptase inverse, le premier étant<br />
nucléosidique et le second non nucléosidique .Dans une méta analyse,<br />
Brocklehurst et al. (14), la monothérapie à la Zidovudine réduit<br />
significativement le risque de TMF (OR: 0,46). Elle réduit également le<br />
risque de décès maternel (OR: 0,32), de décès néonatal à la première année<br />
(OR: 0,57). Il n'y a par contre pas d'évidence que les taux de prématurité et<br />
d'enfant de petit poids sont réduits. La TMF est plus élevé pour le protocole<br />
"court-court" (à partir de 35 semaines de grossesse pour la mère et jusqu'à 3<br />
jours pour le bébé) avec la Zidovudine par rapport au protocole "long-long"<br />
(à partir de 28 semaines de grossesse pour la mère jusqu'à 6 semaines pour le<br />
bébé) mais les résultats avec les protocoles "long-court" et "court-long" ne<br />
sont pas significativement différents du protocole "long-long". Nous avons<br />
appliqué le protocole de Névirapine à dose unique au début du travail et à<br />
l'enfant dans les 72 heures qui suivent l'accouchement. Ce protocole dans<br />
l'étude réduisait significativement la TMF plus que la Zidovudine en début<br />
de travail et en post-partum au bébé (OR: 0,51). Lorsque la Névirapine est<br />
donnée aux patientes déjà sous ARV, il n'y a pas de différence. La<br />
thérapeutique chez ces patientes n'est donc modifiée à cause de la grossesse<br />
31
que si un ou plusieurs ARV sont contre-indiqués. La monothérapie est<br />
connue pour augmenter la résistance aux ARV (9). Il est possible d'associer<br />
les ARV pour augmenter leur efficacité. Récemment, une étude thaïlandaise<br />
a montré qu'un protocole associant le protocole Zidovudine "long-long"<br />
associé à un protocole Névirapine intra partum et néonatal précoce diminuait<br />
la TMF à 1,1% (15). Ce qui peut être intéressant pour les pays à bas revenu.<br />
De nos jours au Cameroun, la bithérapie est recommandée mais ce n'était<br />
pas le cas lorsque notre patiente était prise en charge. Cette bithérapie<br />
associe d'abord chez la mère: la Zidovudine 300mg 1 cp matin et soir à partir<br />
de la 28 c semaine de grossesse, pendant le travail, 2 cp de zidovudine 300<br />
mg et 1 comprimé de Névirapine 1 comprimé au début du travail; ensuite<br />
chez l'enfant la zidovudine sirop 4 mg / kg toutes les 12 heures pendant une<br />
semaine et la Névirapine 2 mg/kg en monodose dans les 72 heures de vie<br />
(2).<br />
L'allaitement maternel augmente le risque de TMF de 14% chez<br />
femmes infectées avant l'accouchement et de 30% chez les femmes infectées<br />
après (9). Notre patiente a choisit l'allaitement artificiel mais ce n'est pas le<br />
cas de toutes nos patientes. La politique est de préférer l'allaitement au sein<br />
lorsque la patiente n'a pas les moyens de supporter fmancièrement<br />
l'allaitement artificiel car l'allaitement mixte est plus néfaste que<br />
l'allaitement maternel uniquement (2).<br />
Le taux de CD4 chez notre patiente était de 680 / mm 3 • Le taux de<br />
CD4 et la charge virale sont la pierre angulaire de la surveillance spécifique<br />
du VIH. En l'absence de grossesse un taux de CD4 < 200/mm 3 ou une charge<br />
virale de > 55 000 copies /mm 3 est une indication de traitement aux ARV.<br />
Ces critères sont aussi appliqués chez la femme enceinte (4).<br />
32
~n conclusion. la Oflse en charge du VIH sur grossesse est<br />
"Ilultidiscinlinaire incluant l'obstétricien. le néonatologue, un spécialiste<br />
familiarisé au VIH et une équipe de soutient psychologique. Les femmes<br />
éligibles au traitement doivent le recevoir et les autres doivent recevoir des<br />
traitements efficaces pour diminuer la TMF. Une surveillance étroite de la<br />
grossesse et l'application des mesures appropriées doit permettre d'offrir au<br />
nouveau-né toutes les chances d'échapper au VIR.<br />
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35
• • .;~•.'<br />
....n;.<br />
CAS N°4:<br />
APPENDICECTOMIE SUR GROSSESSE AVEC<br />
A~COUCHEMENTNORMALATERME<br />
'{~:;;'..:"~~:~-··::~"~~~.#:.d.~..;;';'.;r~·:':':'~::;":';.;d-:-~~i~~~~;;~~~~",;~ i.6:·~~~~i~~i~~~~:r~:'·:;;~~j':':-::~-:~·_·~~~··<br />
Identification<br />
Noms<br />
Age<br />
: Melle B. E.<br />
: 27 ans<br />
DDR : 01/02/05<br />
Gravidité: G3P0020<br />
Statut Matrimonial: Célibataire<br />
Profession<br />
: Joumaliste sans emploi<br />
AG : 9 semaines 5 jours<br />
DPA : 08/11/05<br />
Admission<br />
: 10/04/05<br />
Motifde consultation:<br />
La patiente avait consulté pour des pelvialgies intenses évoluant depuis<br />
environ trois semaines, d'intensité croissante, malgré l'automédication à<br />
base d'antalgiques.<br />
Antécédents:<br />
• Gynéco- obstétricaux: Elle avait eu sa ménarche à 13 ans, son<br />
premier rapport sexuel à 16 ans. Son cycle était régulier et elle<br />
saignait tous les 28 jours pendant 3 jours. Elle n'avait ni<br />
dysménorrhée, ni dyspareunie. Elle n'avait jamais été sous aucune<br />
contraception et ne signalait aucun antécédent d'infection<br />
sexuellement transmissible.<br />
Il s'agissait de sa troisième grossesse. La première avait fait l'objet<br />
d'une interruption volontaire de grossesse en 1995. A la deuxième, elle avait<br />
bénéficié d'une interruption thérapeutique de grossesse en France en 2000<br />
pour des raisons qu'elle ne nous a pas précisées. La troisième grossesse celle<br />
36
en cours, avec un âge gestationnel de 9 semaines 5 jours et la patiente<br />
n'avait pas débuté ses consultations prénatales.<br />
• Médico- chirurgicaux: Elle souffrait de gastrite et n'avait jamais<br />
été opérée.<br />
• Immuno- allergiques: Son groupe sanguin est 0 positif, elle n'a<br />
pas d'allergie connue et n'a jamais été transfusée.<br />
Les autres antécédents n'étaient pas contributifs.<br />
Enquête des systèmes:<br />
Elle se plaignait également de nausées, vomissements et des leucorrhées<br />
jaunâtres.<br />
Examen physique:<br />
L'état général était altéré.<br />
Sa température était à 37,2°C, son pouls à 88/min et sa preSSIon<br />
artérielle à 100/60mmHg.<br />
Les conjonctives étaient colorées.<br />
L'auscultation cardio-pulmonaire était normale.<br />
Al'examen abdominal, on notait une sensibilité épigastrique et de la<br />
fosse iliaque droite.<br />
Au toucher vaginal, le col était long, postérieur et fermé. On relevait<br />
une sensibilité annexielle gauche avec impression de masse; l'utérus était<br />
augmenté de taille correspondant à l'âge gestationnel. Le doigtier ramenait<br />
des leucorrhées blanchâtres non fétides.<br />
37
Dia<br />
tableau clinique, nous aVions évoqué le diagnostic de<br />
sse extra-utérine non rompue associée à une gastrite aiguë. En<br />
stic différentiel, nous avions pensé à :<br />
- une menace d'avortement associé à une gastrite aigue.<br />
- une torsion de kyste ovarien sur grossesse.<br />
- Une appendicite sur grossesse.<br />
Prise en char e:<br />
La patiente avait été hospitalisée et mise sous traitement parentéral<br />
cons ·tué d'un anti-sécrétoire, la Ranitidine; d'un anti-émétique, du<br />
Mét pimazine ; d'un antispasmodique, la Drotavérine.<br />
Un échographie pelvienne réalisée avait mise en évidence une grossesse<br />
intra utérine mono fœtale évolutive de 9 semaines 5 jours..<br />
Evo ution :<br />
Elle avait été marquée par une amélioration des symptômes et la<br />
pari nte était sortie après 3 jours d'hospitalisation. Elle était revenue après<br />
deu jours pour pelvialgies intermittentes persistantes malgré la Drotavérine<br />
et 'Utrogestan® prescrit à la sortie. Elle signalait aussi une exacerbation<br />
des ausées.<br />
Un nouvel examen physique réalisé retrouvait comme éléments<br />
pos tifs: une douleur de la fosse iliaque droite avec un point de MAC<br />
B ey positif et Rovsing positif. Au toucher vaginal on avait un col long,<br />
é et sensibilité annexielle droite. La patiente restait afébrile. Nous<br />
ns donc conclu à une appendicite aiguë sur grossesse et elle avait été<br />
mi e sous antibiothérapie comportant de la Cefuroxime à raison de<br />
38
19/8heures, de la Gentamycine soit 160mg/24heures et du Métronidazole<br />
soit 500mg/8heures.<br />
Un hémogramme réalisé montrait une leucocytose à 13600 globules<br />
blancs / mm~ avec 76,1% de granulocytes (contre 8200/mm-J le 16/04/05<br />
pour 61,3% de granulocytes lors de la première consultation). Le taux<br />
d'hémoglobine était de 9,9g / dl.<br />
Au deuxième jour d'hospitalisation on avait une persistance de la<br />
symptomatologie, la température était à 37,4 oC et tous les signes<br />
d'appendicite aigue était présents avec:<br />
- Signe de Mac Burney positif<br />
- Signe de Rovsing positif<br />
- Signe de l'obturateurr positif<br />
- Signe du Psoas positif<br />
La patiente avait donc bénéficié d'une intervention par coelioscopie<br />
sous anesthésie générale quatre jours après sa réadmission. Les trouvailles<br />
per opératoires avaient été les suivantes :<br />
- un long appendice, érectile, inflammé et hyper vascularisé<br />
- un myome sous séreux fundique d'environ 2- 3 <strong>cm</strong><br />
- des ovaires et trompes macroscopiquement normaux<br />
- un utérus gravide, et une absence d'adhérences pelviennes.<br />
Une appendicectomie avait été faite à la pince bipolaire, suivie d'un<br />
lavage et aspiration de la cavité péritonéale, d'une hydroflotaison, une<br />
exsufflation. Les points d'abord abdominaux avaient été refermés en un plan<br />
au fil à peau. La chirurgie avait été exsangue et la diurèse était de 200 ml en<br />
fm d'intervention. Au traitement initial, nous avions adjoint de la<br />
progestérone retard.<br />
39
Les suites opératoires avaient été simples avec une régression des<br />
signes et symptômes à partir de la 24~lne heure post opératoire. La patiente<br />
était sortie au troisième jour post opératoire sous association amoxicillineacide<br />
clavulanique, progestérone retard, dompéridone et tardyferon B9. A la<br />
visite post-opératoire un mois plus tard, elle se portait bien et son suivi<br />
prénatal avait été débuté. Puis la patiente a accouchée à tenne, W1 bébé de<br />
sexe féminin ayant pesé 3500 grammes.<br />
Discussion:<br />
L'appendicite aiguë est une inflammation de l'appendice<br />
vermiculaire, consécutive à une obstruction aiguë de la lumière de celle-ci<br />
généralement par un fécalithe. L'obstruction appendiculaire conduit à une<br />
destruction et une altération de vidange, responsable de 1"engorgement de<br />
l'appendice. On peut avoir un début d'ischémie et il y a accumulation des<br />
bactéries intestinales dans l'appendice obstruée.<br />
L'appendicite est la cause d'abdomen aiguë la plus fréquente en<br />
grossesse avec une incidence variant entre 1/1000 à 1/1500 (l, 2)<br />
Le diagnostic est souvent retardé du fait de la symptomatologie qui<br />
généralement au premier trimestre mime le syndrome gestationnel classique<br />
avec anorexie, nausées et vomissements (3). Par ailleurs, la localisation de<br />
l'appendice variant pendant la grossesse. Chez la femme non enceinte,<br />
l'appendice est localisée au niveau de la fosse iliaque droite dans 65%, dans<br />
le pelvis dans 30% et en position rétrocoecale dans 5% des cas (4). Avec<br />
l'évolution de la grossesse, il est généralement admis que le caecum et<br />
l'appendice sont déplacés vers le haut (5). Les sIgnes classiques<br />
d'appendicite aiguë (à savoir les signes de Mac Burney, Rovsing, de<br />
l'obturateur et du psoas) peuvent être absents (3, 6, 7). Des auteurs tels que<br />
40
Martindale et Hodjati (2, 8) constatent quand même que la douleur est<br />
localisée dans 90% des cas à la fosse iliaque droite chez la majorité des<br />
patientes quelque soit l'âge de la grossesse.<br />
La majorité des cas surviennent au deuxième trimestre. Dans une<br />
étude recensant les cas d'appendicite au Danemark (9) 17,5% des cas sont<br />
survenus au premier trimestre, 61,4% au deuxième trimestre et 21,1 % au<br />
troisième trimestre.<br />
Dans notre cas, notre patiente était au premier trimestre de grossesse<br />
et nous avons effectivement été confronté à cette difficulté diagnostic. En<br />
effet notre patiente a été initialement traitée comme une menace<br />
d'avortement associée à une gastrite, ceci après exclusion d'une pathologie<br />
annexielle .Ce n'est qu'au bout du cinquième jour que le tableau classique<br />
d'appendicite aiguë s'est précisé..On retrouvait un fébricule à 37,8°C, des<br />
nausées et vomissements, une douleur à la fosse iliaque droite, ainsi que les<br />
signes de Mac Burney, Rovsing, du psoas et de l'obturateur positifs.<br />
Le diagnostic d'appendicite sur grossesse fait tardivement<br />
s'accompagne d'un taux élevé de complications .Le principal risque associé<br />
est la perforation appendiculaire (15 à 20% des cas) pouvant aboutir à une<br />
péritonite, un sepsis, augmentant par conséquent la morbidité et la mortalité<br />
maternelle (2). La morbidité et la mortalité fœtales sont aussi<br />
significativement élevées : ainsi, le taux de mortalité fœtale passe de 3-5%<br />
en absence de perforation à près de 36% si perforation (4). Le risque de<br />
travail prématuré passe de 10-15% à 15-43% (10). Le taux d'accouchement<br />
prématuré est élevé, 66% en cas de perforation contre 13% en cas<br />
d'appendicite non perforée (11).<br />
L'appendicite de notre patiente n'avait pas encore atteint le stade de<br />
perforation, comme nous l'avons vu pendant la chirurgie.<br />
41
Sur le plan paraclinique, l'hyperleucocytose n'est pas spécifique du<br />
diagnostic d'appendicite en grossesse; étant donné qu'elle est un<br />
phénomène physiologique. La NFS n'a donc de valeur que si elle est<br />
répétée. Le diagnostic est posé sur la base de l'augmentation du taux de<br />
leucocytes vers la gauche sur les prélèvements consécutifs (12). Chez notre<br />
patiente la leucocytose est passée de 8200/mm3 pour 61,3% de neutrophile à<br />
13600/mm3 pour 76,1% de leucocytes à 3 jours d'intervalle; en faveur de<br />
l'appendicite.<br />
L'échographie est utilisée pour aider au diagnostic de l'appendicite en<br />
grossesse, avec une précision de 98% (7). Une échographie nonnale<br />
n'exclue pas une appendicite en grossesse, car cette exploration a des limites<br />
à savoir: l'expérience de l'opérateur, les difficultés d'interprétation chez la<br />
femme obèse par exemple, et au troisième trimestre à cause de<br />
l'augmentation du volume de l'utérus. Nous n'avons pas eu recours à<br />
l'échographie, la clinique chez notre patiente étant très typique. Le scanner<br />
hélicoïdal est évoqué par certains (8) comme ayant une bonne sensibilité,<br />
comparable à l'échographie mais sa pratique systématique dans notre milieu<br />
pose un problème de coût.<br />
Le diagnostic différentiel d'appendicite aiguë se fait avec les<br />
pathologies telles que la cholécystite, la colique néphrétique, la pancréatite<br />
aiguë, la pyélonéphrite aiguë, la diverticulite et la torsion d'un kyste ovarien<br />
en grossesse (10).<br />
Le traitement repose sur une chirurgie en urgence par laparotomie ou<br />
par laparoscopie. En général, la voie laparoscopique est indiquée avant 20<br />
semaines, tandis que la laparotomie peut être pratiquée à tout âge de<br />
grossesse (12). L'intervention doit être réalisée le plus tôt possible afin<br />
d'éviter la survenue de complications. En effet, dans l'étude de Tamir et al,<br />
42
l'incidence des perforations quand l'intervention était retardée de 24 heures<br />
était de 66% (1).<br />
Notre patiente a été opérée 4 jours après le diagnostic. Nous pensons<br />
que l'absence de perforation a été due à l'antibiothérapie à large spectre à<br />
laquelle elle a été soumise et qui aurait limité la pullulation microbienne et le<br />
processus inflammatoire. Nous avons choisi la voie laparoscopique.<br />
Dans l'ensemble la voie laparoscopique est plus avantageuse que la<br />
laparotomie en terme de morbidité post opératoire (2,13). En effet, ici sont<br />
réduits:<br />
- Les risques de maladies thrombo emboliques, la mobilisation étant<br />
précoce.<br />
- La durée d'hospitalisation<br />
- La douleur post opératoire<br />
- Le risque d'adhérence post-opératoire, ce qui améliore le pronostic<br />
de fertilité ultérieure. En outre, elle est plus esthétique et semble<br />
réduire le risque d'avortement et de travail prématuré.<br />
Notre patiente n'a eu aucune douleur post-opératoire, ni de<br />
contractions utérines d'autant plus qu'elle a été mise sous tocolyse<br />
prophylactique comme préconisé par plusieurs études. Le risque de<br />
contractions utérines est d'ailleurs plus élevé en cas de laparotomie, du fait<br />
des manipulations utérines per opératoire.<br />
Quelque soit la voie d'abord, la chirurgie comporte des nsques<br />
anesthésiques tant pour la mère que pour le fœtus. Les risques maternels<br />
sont essentiellement liés aux modifications physiologiques de la grossesse.<br />
Le risque fœtal est important, qu'il s'agisse d'avortement, d'accouchement<br />
prématuré, d'hypotrophie, voire de mort périnatale (14). Nous n'avions noté<br />
43
dans notre cas aucune complication et notre patiente avait normalement<br />
accouchée à terme.<br />
Conclusion:<br />
L'association appendicite aigue et grossesse est rare mais existante.<br />
La présentation clinique étant frustre et bâtarde, il faut y penser devant toute<br />
douleur du flanc ou de la fosse iliaque droite associée à des nausées et des<br />
vomissements. De pronostic d'autant plus grave qu'on s'approche du tenne,<br />
diagnostiquée et traitée précocement, elle permet de limiter la morbidité et<br />
la mortalité materno- fœtale associées.<br />
La prise en charge est chirurgicale et la voie laparoscopique présente de<br />
nombreux avantages et doit être préconisée lorsque le plateau technique le<br />
pennet, surtout au premier trimestre de grossesse, tout en tenant compte des<br />
complications anesthésiques maternelles ou foetales qui peuvent survenir.<br />
44
Références<br />
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Gynécolgie / Obstétrique, 5-049-C-20, 1997, 8p.<br />
46
CARDIOPATHIE SUR GROSSESSE<br />
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Identification<br />
Nom<br />
: MmeN.N.H<br />
Age<br />
: 32 ans<br />
Statut matrimonial: Mariée<br />
Profession : Ménagère<br />
Domicile : Mballa II (Yaoundé)<br />
Admission : 09/06/02<br />
DDR : 09/10/01<br />
Parité : G8P7007<br />
AG : 34 semaines 5 jours<br />
DPA: 16/07/02<br />
Sortie : 10/07/02<br />
Motifs de consultation<br />
Dyspnée et douleur épigastrique.<br />
Histoire de la maladie<br />
Le début remontait à deux jours avant l'admission, par une dyspnée<br />
survenue lors de la marche sur environ deux kilomètres. Cette dyspnée était<br />
marquée par une sensation d'étouffement. Le matin de son admission, la<br />
dyspnée était devenue permanente même au repos et associée à une<br />
orthopnée (elle avait besoin de deux oreillers pour se coucher) et à des<br />
douleurs épigastriques à type de brûlure irradiant vers le dos. Devant la<br />
persistance de ces symptômes, avait décidé de consulter aux urgences de<br />
1'Hôpital Central de Yaoundé.<br />
47
Antécédents<br />
• Au plan gynéco- obstétrical, elle avait eu sa ménarche à 14 ans, son<br />
premier rapport sexuel à 15 ans. Elle saignait pendant trois jours tous<br />
les 28 à 29 jours. Elle ne présentait ni dysménorrhée, ni dyspareunie,<br />
ni antécédent d'infection sexuellement transmissible. Elle n'avait<br />
jamais utilisé une méthode contraceptive et n'avait jamais fait de<br />
frottis cervical.<br />
Elle était G8P7007. Elle avait fait 7 accouchements normaux à tenne<br />
sans complications et le dernier enfant était âgé de 20 mois. La grossesse<br />
actuelle avait été suivie à l'hôpital Jamot où elle avait déjà fait 6 visites<br />
prénatales. Sa tension artérielle de base était de 100/60 mmHg à la ISe<br />
semaine de grossesse. Sa prophylaxie antipaludéenne et antianémique était à<br />
base de Daraprim® et Fefol® respectivement. Ont été réalisés dans le cadre<br />
d;un bilan prénatal, les examens suivants: Groupe sanguin: 0 positif;<br />
Electrophorèse de l'hémoglobine: AA; TPHNVDRL: Négatif; Sérologie<br />
HIV n'a pas été faite.<br />
• Au plan immuno-aUergique, son groupe sanguin était 0 Rhésus<br />
positif. Elle n'avait jamais été transfusée auparavant. Elle avait reçu 2<br />
doses de vaccin anti tétanique.<br />
• Au plan médical, elle était gastritique connue. On retrouvait une<br />
notion d'angine en 1998 calmée par la prise des potions indigènes.<br />
Les autres antécédents étaient non contributifs.<br />
Enquête des systèmes<br />
Elle retrouvait: dyspnée de repos, orthopnée, toux sèche, épigastralgie,<br />
céphalées et asthénie intense.<br />
48
Examen physique<br />
L'état général était altéré. La température était de 37°4C, le pouls de<br />
90 pulsations par minute~ la fréquence cardiaque de 96 battements par<br />
minute, la fréquence respiratoire de 30 cycles par minute et la tension<br />
artérielle de 100/70 mm Hg.<br />
Les conjonctives étaient normocolorées.<br />
L'examen pulmonaire montrait une bonne ampliation thoracique~ un<br />
thorax symétrique, une bonne transmission des vibrations vocales, des<br />
murmures vésiculaires étaient présents avec des râles crépitants aux deux<br />
bases pulmonaires. L'examen cardiaque révélait: les bruits BI et B2 audibles<br />
à tous les foyers, souffle systolique 4/6 e maximale au foyer mitral irradiant<br />
vers l'aisselle. L'abdomen était distendu, la hauteur utérine était de 36 <strong>cm</strong><br />
avec une circonférence abdominale de 105 <strong>cm</strong>. La présentation était<br />
céphalique avec le dos à droite à la. manœuvre de Léopold. Les BDCF<br />
étaient réguliers à 140/min. Au toucher vaginal, le col était postérieur, effacé<br />
à 60%, mou et admettait la pulpe du doigt. Il n'y avait pas d'œdème des<br />
membres inférieurs.<br />
Diagnostic<br />
Nous avons évoqué une insuffisance cardiaque gauche sur grossesse<br />
(cardiopathie de grade III).<br />
Prise en charge<br />
Devant cette suspicion, nous avons fait appel aux autres spécialistes.<br />
La prise en charge a été pluridisciplinaire comportant: gynécologuesobstétriciens,<br />
cardiologues et réanimateurs.<br />
49