ANNEXES : LES SOLUTIONS BIOCLIMATIQUES - BHEE
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La prestation du puits canadien ne se limite plus à une économie d’énergie, mais permet au<br />
contraire un rafraîchissement à part entière : le débit d’air peut alors être élevé à des taux<br />
de ventilation plus importants (à condition de dimensionner le système en conséquence), et<br />
par conséquent ventiler le bâtiment avec de l'air frais et d'en extraire les excédents<br />
thermiques (si ces derniers ne sont pas excessifs).<br />
L’utilisation de débits de ventilation accrus devrait s’accompagner d’une étude soignée des<br />
pertes de charges additionnelles (donc de l’électricité supplémentaire nécessaire à la<br />
ventilation). A cet égard ce ne sont généralement pas les systèmes de tubes, mais les<br />
nourrices et les gaines de distribution dans le bâtiment qui engendrent des goulets<br />
d’étranglement.<br />
Par comparaison avec un renouvellement d’air en direct, un décompte énergétique attentif<br />
montre que l’apport de fraîcheur total se sépare en deux composantes (Hollmuller, 2002) :<br />
La première, portée par le débit d’aération nécessaire au renouvellement d’air, est<br />
proportionnelle au différentiel de température entrée-sortie. La seconde, portée par le<br />
surplus de débit , est donnée par le différentiel de température entre la sortie de<br />
l’échangeur et le bâtiment :<br />
Équation A 65<br />
Le dimensionnement d’un puits canadien à des fins de rafraîchissement dépend donc non<br />
seulement du puits lui-même, mais également de la réponse inertielle du bâtiment.<br />
A8.5.3. Dimensionnement<br />
Le dimensionnement d'un puits canadien ne peut être dissocié d’une approche globale de<br />
la ventilation du bâtiment en considérant le volume et de la localisation géographique du<br />
bâtiment, le débit d'air nécessaire en hiver et en été, la nature du sol, la place disponible<br />
pour l'enfouissement des tubes et enfin le système de ventilation choisi (VMC simple ou<br />
double flux, aération naturelle, ...). Peu de règles de dimensionnement simples existent<br />
pour un puits canadien. Il existe une méthode graphique utilisant une méthode de NUT<br />
(nombre d'unités de transfert) (De Paepe et al, 2003). Une autre méthode consiste à<br />
considérer des « règles du pouce » qui sont simples et faciles à comprendre, tirées de<br />
(Hollmuller, 2003) basées sur une solution analytique développée à partir des équations de<br />
la chaleur. Les paramètres nécessaires sont : le débit d’air (m 3/h), la surface d’échange (m²),<br />
la fréquence journalière ou annuelle. Ces « règles du pouce », valables pour un échangeur<br />
cylindrique, sont présentées dans le Tableau A 35 tiré de (Hollmuller et al, 2005) en fonction<br />
des vitesses d'air en entrée : le rapport entre la surface d'échange et le débit d'air indiqué<br />
doit être appliqué, pour l’amortissement « complet » de l’oscillation météo (amplitude<br />
résiduelle de e -2~ 15%). Le tableau se lit de la façon suivante : si l’on s’intéresse par exemple<br />
uniquement à l’oscillation journalière, il faudra 1 m 2 de tube pour chaque 5 m 3/h d’air<br />
circulant à une vitesse de 1 m/s. Cette valeur passera en moyenne à 8 ou 12 m 3/h si l’air<br />
circule à 2 ou 4 m/s (grâce à l’amélioration de l’échange convectif, mais au détriment des<br />
pertes de charge). Il est alors inutile de passer à une géométrie en tubes profonds/écartés,<br />
qui n’amènent à cet égard rien de plus qu’une nappe de tubes superficiels/serrés. Si<br />
nécessaire celle-ci pourra être réalisée en multicouches.<br />
Thèse de doctorat - C. FLORY-CELINI Université Claude Bernard<br />
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