Tableau 4 : impacts du SCV sur l’eauAvantagesLimitesEffets Exemples Effets ExemplesRuissellementCouverture permanente dusol et amélioration de <strong>la</strong>structure du sol qui limitentle ruissellement et favorisentl’infiltration.Cameroun (Soutou et al.2005) :Culture de coton en SCVet en traditionnelDiminution de 48 % duruissellement en SCV.Disponibilité de l’eau pour <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte (stock d’eau du sol, eau pluviale)Augmentation de <strong>la</strong>profondeur d’humectationqui augmente le stock d’eaudu sol et permet uneCameroun (Soutou et al.2005) :Culture de coton en SCVet en traditionnel.augmentation desrendements là où l’eau estun facteur limitant.Absence de semelle deHumidité du sol :- 0,15 % en traditionnel- 0,20 % en SCV.<strong>la</strong>bour qui permetd’augmenter le volume desol exploré par les racines,et donc l’eau disponiblepour <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte.Profondeur du frontd’humectation (cm) :- 26,7 en traditionnel- 36,6 en SCV.sol).Moins de pertes d’eau duesau retournement de <strong>la</strong> terreen <strong>la</strong>bour.ÉvaporationDiminution de l’évaporationsuperficielle réalisée parl’ombrage du couvertvégétal permanent.DrainageP<strong>la</strong>nte de couverture etrésidus de culturepermettant de stockerprovisoirement lesnutriments hors du sol etempêche <strong>la</strong> lixiviation.Maroc (El Brahli et al.2009) :Dans le Centre ouest dupays,techniquetraditionnelle de jachèreavec <strong>la</strong>bour puis blé. Lajachère chimique suivied’un semis direct permetde stocker trois fois plusd’eau dans le sol (80-100mm d’eau contre 30 mm).Mexique et Brésil (Scopelet al. 2004) :Modélisation de culture demaïs intégrant un couvertvégétal. Diminution del’évaporation :- 280 mm en sol nu- 183 mm avec résidu (6Mg/ha).L’interception desradiations par le couvertest le principal facteurexplicatif.France (Khaledian et al.2010) :Comparaison en culturetraditionnelle et SCV avecdu blé, maïs et sorgho.Avantages moinsimportants dans deszones où <strong>la</strong> pluviométrien’est pas limitante :faible augmentation desrendements en zone deforte pluviométrie.Engorgement du solquand <strong>la</strong> pluviométrie esttrop importante (dépendde <strong>la</strong> nature drainante duL’utilisation d’une p<strong>la</strong>ntede couverture entame lestock d’eau du sol. Il fautdonc trouver une p<strong>la</strong>ntede couverture qui nepuise pas dans les mêmeshorizons que <strong>la</strong> cultureprincipale.Augmentation dudrainage qui entraîne unelixiviation des nutriments(dont l’azote). Ceci estcausé par un stock d’eaudans le sol plusimportant donc undrainage important,notamment en casd’engorgement du sol.Mexique (Erenstein 2003) :Comparaison, dans deux zones depluviométrie différente, del’augmentation de rendement demaïs lors du passage du <strong>la</strong>bourconventionnel au <strong>la</strong>bour minimum.- Pluviométrie marginale (400 - 600mm) : augmentation de rendementde 75 % (de 1,2 à 2,2 t/ha)- Pluviométrie favorable (600 - 800mm) : augmentation de rendementde 2.5 % (de 5,6 à 5,7 t/ha)France (Khaledian et al. 2010) :Comparaison en culturetraditionnelle et SCV de cultures deblé, maïs et sorgho.En SCV avec <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’unep<strong>la</strong>nte de couverture, le stock d’eaudu sol n’est pas entièrement rétabliau moment du semis de <strong>la</strong> cultureprincipale si les pluies de printempssont peu nombreuses (année sèche),alors qu’il l’est en conventionnel.Cameroun (Soutou et al. 2005) :Culture de coton en SCV et entraditionnel :augmentation de 77 % du drainageen SCV comparé à une culture entraditionnel.Mieux gérer l’eau par des pratiques agricoles innovantes : quelles perspectives dans les pays en développement ?Billy Troy et Calypso Picaud - Mars 201324
Les performances agronomiquesL’impact du SCV sur les rendements fait l’objet de débats importants. Le SCV a été beaucoupdébattu et critiqué sur <strong>la</strong> diminution de rendement qu’il engendrerait dans un premier temps,estimé aux 5 premières années de mise en p<strong>la</strong>ce du SCV, avec les effets que ce<strong>la</strong> impliquepour les revenus voire <strong>la</strong> sécurité alimentaire des petits producteurs. Cette diminution initialedes rendements s’expliquerait en partie par une forte pression des ravageurs et adventices lespremières années de mise en p<strong>la</strong>ce du système, et un équilibre des nutriments non encoreatteint dans le sol (diminution provisoire des nutriments du sol disponibles pour <strong>la</strong> culture carils sont piégés dans le couvert végétal et restitués plus lentement dans le sol). Néanmoins, lesemis direct a aussi potentiellement des effets bénéfiques sur le niveau de production, grâce àune meilleure qualité des sols et une plus grande disponibilité d’eau dans le sol pour <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte.En outre, le semis peut se faire dès les premières pluies ce qui permet de :• rallonger le cycle, et ainsi augmenter <strong>la</strong> production 8 ,• dép<strong>la</strong>cer le cycle : ce<strong>la</strong> peut permettre comme à Madagascar, de récolter avant <strong>la</strong>saison défavorable des cyclones susceptible de détruire l’ensemble de <strong>la</strong> récolte 9 .D’autre part, il existe un consensus sur le fait que le SCV induit des effets positifs sur le longterme de stabilisation des rendements (Giller et al. 2009).En fait, les expériences de terrain documentées font apparaître des résultats plus variables.Une revue d’expériences de <strong>la</strong> mise en œuvre du SCV en Éthiopie, au Nord Cameroun, auKenya, au Nigeria et Zimbabwe montre des diminutions ou des augmentations de rendements.La figure 5 est une illustration de ce constat pour des cultures de maïs en SCV au Nigeria etau Zimbabwe. Selon le site expérimental (l’un au Zimbabwe - courbe verte - et l’autre auNigeria – courbe rouge), les rendements sur les 8 premières années de mise en p<strong>la</strong>ce du SCVsuivent des trajectoires différentes, et peuvent globalement être supérieurs (courbe verte) ouinférieurs ou égaux (courbe rouge) aux rendements obtenus en conventionnel, avec des écartspouvant être supérieurs à 1 t/ha dans un sens ou dans l’autre.D’autres expériences montrent également des résultats variables :• Culture de maïs dans l’Ouest de l’Éthiopie (Debele 2011) : rendements supérieurs enSCV par rapport au conventionnel chaque année sur 5 ans, avec une augmentation de12 % en moyenne sur les 5 ans (6,5 t/ha contre 5,8 t/ha).• Culture de coton dans le Nord du Cameroun (Naudin et al. 2010) : sur une période 6ans, augmentation des rendements de 12 % en SCV par rapport au conventionnel dansune région, mais pas de différence dans une autre. Les auteurs supposent que cettedifférence est liée à un impact positif du SCV sur <strong>la</strong> disponibilité en eau. En effet,c’est dans <strong>la</strong> région où l’eau est <strong>la</strong> plus limitante que l’on observe une augmentation derendement. Cependant il est difficile d’isoler l’influence du paramètre eauuniquement. Ce<strong>la</strong> rejoint les résultats d’une étude réalisée au Mexique (Erenstein2003) qui a montré qu’en condition de faible pluviométrie (400 - 600 mm), le SCVpermettait d’obtenir des rendements de maïs supérieurs au système conventionnel (2,2t/ha contre 1,2), alors qu’en situation pluviométrique favorable (600 - 800 mm), lesrendements obtenus étaient simi<strong>la</strong>ires (5,6 – 5,7 t/ha) – cf. tableau 4.8 Entretien avec Dominique Rollin, 13 juin 2012.9 Entretien avec Krishna Naudin, 21 juin 2012.Mieux gérer l’eau par des pratiques agricoles innovantes : quelles perspectives dans les pays en développement ?Billy Troy et Calypso Picaud - Mars 201325
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