10.07.2015 Views

télécharger la note complète (pdf, 1.7Mo) - Fondation FARM

télécharger la note complète (pdf, 1.7Mo) - Fondation FARM

télécharger la note complète (pdf, 1.7Mo) - Fondation FARM

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

diminuent le temps de travail, mais augmentent les autres charges (essentiellement l’achatd’herbicides). On remarque cependant une diminution globale des coûts en <strong>la</strong>bour minimumet rétention des résidus.Il est important de <strong>note</strong>r que l’insuffisante structuration des marchés peut empêcherl’approvisionnement en intrants et l’achat du matériel nécessaire (semoir) pour l’adoption duSCV ou son bon déroulement. L’accès au marché d’intrants (phytosanitaires ou semences) estparfois difficile comme au Ma<strong>la</strong>wi où 54 % des abandons sont motivés par un manqued’accès aux intrants (Ngwira et Aune 2011). Cette étude révèle également qu’une importantepartie des agriculteurs ne pratiquent pas <strong>la</strong> rotation culturale recommandée à cause depénuries de semences. Ces semences sont encore rares dans les pays où le SCV est récent. Larotation demande l’introduction de cultures différentes de celles réalisées habituellement parles agriculteurs. Or le marché de ces semences est encore peu organisé.Afin de faire face à ce type de difficultés d’approvisionnement en intrants, les paysans de <strong>la</strong>région du <strong>la</strong>c A<strong>la</strong>otra à Madagascar ont innové en développant une technique de SCV à basniveau d’intrants (Lamantia 2012). La fertilisation minérale a diminué face à <strong>la</strong> conjonctured’augmentation du prix des intrants (doublement en 2008/2009). Le principe préconisé estd’appliquer des engrais minéraux les premières années de SCV afin de favoriser rapidement <strong>la</strong>production de biomasse puis de passer à des SCV à bas niveau d’intrants avec présence delégumineuses. Au niveau des herbicides, l’utilisation du Gaucho pour protéger les semencesreste généralisée.Par ailleurs des conflits d’usages des terres et des ressources naturelles (élevage, matériel dechaume, chauffage...) ne permettent pas toujours aux agriculteurs de maintenir une couverturedu sol suffisante pour diminuer l’érosion ou contrôler les adventices, notamment en Afriquesub-saharienne (Giller et al. 2009). Ainsi <strong>la</strong> compétition possible pour l’usage des résidus deculture nécessite de prendre en compte les interactions avec l’élevage (Lamantia 2012). Dansce contexte, un projet sur le SCV au nord du Cameroun a travaillé pour l’augmentation de <strong>la</strong>production de fourrages dans certaines parties du terroir pour compenser les restrictions depâture sur les parcelles en SCV (Dugué et al. 2012).Enfin certains agriculteurs comme au Zimbabwe préfèrent ne pas mettre en p<strong>la</strong>ce une rotationde culture qui pourrait compromettre <strong>la</strong> sécurité alimentaire de leur famille en l’absence dedébouchés pour certains produits introduits en rotation (Mazvimavi et al. 2011). Par exemple,cette absence de débouchés ne permet pas toujours <strong>la</strong> valorisation de légumineuses, souventconseillées en rotation culturale pour leur capacité à fixer l’azote. En l’absence de marchécapable d’absorber cette production, l’agriculteur ne trouve pas d’intérêt à court termed’introduire une rotation culturale.Implications des différents acteurs pour <strong>la</strong> diffusionLa diffusion du SCV a été très rapide en Amérique <strong>la</strong>tine, notamment au Brésil et enArgentine, en parallèle avec le développement des phytosanitaires. Cette diffusion est baséesur de grandes exploitations intensives avec une faible compétition des ressources naturellestelles que les pailles pour le fourrage. Certaines firmes ont proposé des paquets techniquescomprenant des semences de soja transgénique pouvant être utilisées avec des herbicidesspécifiques. De nombreuses associations d’agriculteurs ont vu le jour pour promouvoir leSCV, aider les adoptants lors de <strong>la</strong> période de transition et soutenir les agriculteurs en SCV.Elles ont eu un impact fort sur <strong>la</strong> diffusion du SCV au sein de leurs pays, en organisant desvoyages d’échange et des conférences. Goulet et Hernández (2011) <strong>note</strong>nt une forteimplication d’agents de firmes agroindustrielles au sein des associations d’agriculteurs pour <strong>la</strong>promotion du SCV.Mieux gérer l’eau par des pratiques agricoles innovantes : quelles perspectives dans les pays en développement ?Billy Troy et Calypso Picaud - Mars 201328

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!