10.07.2015 Views

télécharger la note complète (pdf, 1.7Mo) - Fondation FARM

télécharger la note complète (pdf, 1.7Mo) - Fondation FARM

télécharger la note complète (pdf, 1.7Mo) - Fondation FARM

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

En Inde, Kumar et al. (2005) ont réalisé une revue sur l’ensemble du pays des expériencesdisponibles en termes de micro irrigation et d’irrigation au goutte-à-goutte en particulier. Lamicro irrigation représentait en 2005 une très faible part (1,6 %) des surfaces irriguées dupays. Les expériences disponibles montrent des économies d’eau par rapport à une irrigationpar submersion mais avec une forte variabilité. Par ailleurs les résultats obtenus en station derecherche (12 à 84 % d’économie d’eau) sont meilleurs que ceux recensés dans lesexploitations (7 à 59 %). Les auteurs expliquent ce résultat par le fait que les stations derecherche peuvent réunir les conditions les plus favorables. Ils indiquent également que cesrésultats doivent être analysés avec précaution, car les systèmes d’irrigation par submersionservant de point de comparaison ne sont pas forcément gérés de manière optimale, ce qui peutinduire une comparaison plus favorable au goutte-à-goutte. Les auteurs suggèrent égalementque l’économie d’eau serait plus importante pour les cultures où l’espacement entre les p<strong>la</strong>ntsest grand, comme pour de nombreux légumes. En effet, <strong>la</strong> surface entre les p<strong>la</strong>nts exposée àl’ensoleillement et au vent est plus grande pour ces cultures. Avec une irrigation parsubmersion, l’eau évaporée sera donc plus importante ce qui renforce l’intérêt du goutte-àgoutte.Au niveau des rendements, il y a également une augmentation mais qui est elle aussitrès variable : de 2 à 179 % en station de recherche et de 3 à 50 % en exploitation.Au Niger, l’expérience documentée par Oumarou (2008) a comparé les résultats pour uneculture de <strong>la</strong>itue en goutte-à-goutte et en arrosage manuel (par arrosoirs) sur une surface de500 m 2 , les engrais et le volume d’eau appliqués étant les mêmes. Le rendement en goutte-àgoutteapparaît nettement supérieur à celui obtenu par l’arrosage manuel (différence de 47 %),ce que l’auteur explique par <strong>la</strong> technique d’irrigation en goutte-à-goutte et <strong>la</strong> fertigation. Demême, <strong>la</strong> culture de coton en Ouzbékistan montre une augmentation des rendements engoutte-à-goutte par rapport à une irrigation à <strong>la</strong> raie, ainsi qu’une économie en eau, ce quientraîne une augmentation de <strong>la</strong> productivité de l’eau. Au contraire, malgré une économied’eau dans l’expérience au Zimbabwe sur du colza, les rendements en goutte-à-goutte et enirrigation à <strong>la</strong> raie ne sont pas significativement différents, ils le sont seulement lors de <strong>la</strong> miseen p<strong>la</strong>ce d’une fertigation. La productivité de l’eau est néanmoins augmentée.Outre ces études à l’échelle de <strong>la</strong> parcelle, on peut <strong>note</strong>r <strong>la</strong> diffusion à grande échelle del’irrigation au goutte-à-goutte dans certains pays. Ainsi, en Tunisie, 135 000 ha sontaujourd’hui équipés selon les techniques d’irrigation localisée, pour une superficie totaleéquipée pour l’irrigation de 420 000 ha. Des estimations indiquent que l’efficience de l’eaumoyenne de l’irrigation à <strong>la</strong> parcelle serait passée de 50-60 % à 70-80 % grâce aux nouvellestechniques introduites, et que les rendements des cultures auraient augmenté de l’ordre de70 % (Hamdane 2012).Sur l’ensemble de ces expériences, on observe donc des économies d’eau réalisées par <strong>la</strong> miseen p<strong>la</strong>ce du goutte-à-goutte al<strong>la</strong>nt de 18 à 50 % comparé à une irrigation à <strong>la</strong> raie, et de7 à 84 % en comparaison avec un système d’irrigation par submersion. Ces économies sontdonc très variables en fonction des cultures et des régions où le goutte-à-goutte est mis enp<strong>la</strong>ce.On peut <strong>note</strong>r que l’économie d’eau n’est pas toujours réalisée si <strong>la</strong> gestion du système estmauvaise. Dans une enquête auprès de 14 agriculteurs dans <strong>la</strong> basse vallée de Medjerda(Tunisie), S<strong>la</strong>tni et al. (2004) ont relevé que 30 % des agriculteurs apportaient un surplus de150 mm d’eau à <strong>la</strong> culture de tomate par rapport aux besoins de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte. Malgré <strong>la</strong>possibilité de diminuer les apports d’eau avec le système de goutte-à-goutte, certainsagriculteurs continuent à avoir une gestion de l’irrigation comparable à celle en systèmegravitaire.Mieux gérer l’eau par des pratiques agricoles innovantes : quelles perspectives dans les pays en développement ?Billy Troy et Calypso Picaud - Mars 201342

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!