Gong 34 - Association Francophone de Haiku
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À quel âge avez-vous entendu, ou lu, pour la première fois <strong>de</strong>s haïkus? A la maison ? A l’école ? Que vous disait-on du haïku alors quevous étiez encore très jeune ?Je ne me souviens plus du jour exact <strong>de</strong> ma première rencontre avec lehaïku. Au début <strong>de</strong> l’adolescence, je connaissais <strong>de</strong>s poèmes classiques<strong>de</strong> Bashô, Buson et Issa. À cette époque, <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> mon lycée soumettaientleur haïku à une revue mensuelle pour les étudiants.À quel âge avez-vous commencé à écrire <strong>de</strong>s haïkus ? Qu’est-ceque cela représentait pour vous ? Des choses intimes ? Des poèmesà offrir pour une occasion particulière ?A l’âge <strong>de</strong> 14 ans, j’ai écrit le premier haïku <strong>de</strong> neige et d’eau. Mais jel’ai oublié. C’était pour remplir le blanc dans le journal d’un club <strong>de</strong> marégion d’enfance, un club <strong>de</strong> recherche en histoire pour les étudiants dulycée.3. Il semble que, à l’opposé <strong>de</strong>s cultures européennes et américainesqui prônent l’originalité dans la poésie, la tradition et la transmissiond’un poète expérimenté à un poète plus jeune soit importanteau Japon. Comment avez-vous appris vous-même l’écriture du haïku? Donnez-vous <strong>de</strong>s « cours d’écriture » ou <strong>de</strong>s « kukaï » ? Quepensez-vous <strong>de</strong> cette question <strong>de</strong> la transmission qui peut privilégierun fort conservatisme et s’opposer à la nouveauté dans le genre ?J’ai pratiqué le kukaï <strong>de</strong> nombreuses fois, mais je ne suis pas satisfait <strong>de</strong>l’ensemble <strong>de</strong>s suggestions faites dans un kukaï. Le kukaï est fait pour lesdébutants. Le kukaï produit <strong>de</strong> nombreux poètes <strong>de</strong> haïku amateurs. AuJapon, les amateurs <strong>de</strong> haïku aiment le kukaï, s’absorbent dans le kukaï,et les vrais poètes <strong>de</strong> haïku y sont rares.4. Vos premières publications <strong>de</strong> haïku au Japon datent <strong>de</strong>s années1980. Comment ont-elle été reçues par les critiques ?Mon premier recueil <strong>de</strong> haïku : « Ryojoki » fut publié en 1983. L’un <strong>de</strong>splus respectés poètes <strong>de</strong> forme libre, Minoru Yoshioka, l’accepta avecintérêt.5. La mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong> votre écriture : rupture du sens, usage détournéou non usage du kigo, localisation internationale ou fictive <strong>de</strong> vospoèmes, est-elle bien acceptée au Japon ?Non.6. Au cours d’échange avec certains poètes japonais, j’ai parfoisperçu une tendance à « l’intégrisme », au désir <strong>de</strong> retourner vers <strong>de</strong>svaleurs du passé (par exemple, comparer un poète <strong>de</strong> haïku<strong>34</strong>20