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DÉFICONTRIBUER À ASSURER UN HAUT NIVEAU DE SÛRETÉ ET DE RADIOPROTECTIONDANS LES INSTALLATIONS EXISTANTES JUSQU’À LA FIN DE LEUR VIE1Faire progresser la sûretéLe maintien d’un haut niveau de sûreté dans les installations nucléaires existantes nécessiteune vigilance permanente. À ce titre, l’IRSN examine les justifications présentées par lesexploitants dans le cadre des modifications envisagées, de leurs installations et de leurs pratiquesd’exploitation ainsi que des évolutions des organisations qu’ils mettent en œuvre. Cesanalyses critiques, qui conduisent à la transmission d’avis aux autorités ou à la présentationde rapports au groupe permanent d’experts compétent concernent les réacteurs, les usinesdu cycle du combustible, les laboratoires, les transports de matières radioactives, le démantèlementet la gestion des déchets. Une attention est par ailleurs consacrée à l’analyse, surla base des éléments transmis par l’exploitant, des incidents survenus lors de l’exploitationdes installations, afin d’en tirer tous les enseignements permettant d’éviter leur répétition.905 incidents ont été notifiés en 2006 par les différents exploitants.Pour remplir ces missions dans des conditions satisfaisantes, l’IRSN mène des programmes derecherche lui permettant de développer les connaissances utiles et de susciter des évolutionstechniques ou organisationnelles permettant une meilleure maîtrise des risques nucléaires.Ces recherches sont, pour une large part, réalisées dans le cadre de collaborations nationaleset internationales.630 participationsaux inspectionsdes INB(630 en 2005)22 réunionstenues parles groupespermanents(25 en 2005)690 avistechniques à l’ASN(688 en 2005)9 870mouvementsde sourcesradioactivesenregistrés(10 000 en 2005)Suivi des installationsL’appui technique apporté par l’IRSN aux auto ritésconcerne notamment la sûreté des réacteurs, desusines du cycle du combustible, des laboratoireset du démantèlement, pour lesquels l’Institutétudie les dossiers techniques transmis par lesexploitants.ANOMALIE SUR L’INJECTION DE SÉCURITÉDU RÉACTEUR 3 DE GRAVELINESLors de l’arrêt du réacteur 3 de la centrale de Gravelines(Nord), en avril 2005, l’exploitant s’est trouvé confrontéà une indisponibilité temporaire des disjoncteurs d’arrêtautomatique du réacteur, bloquant la réalisation del’essai périodique du système d’injection de sécurité. Pourpouvoir réaliser cet essai dans la fenêtre qui lui étaitallouée par le planning d’arrêt de tranche, l’exploitant aprocédé au débranchement de deux fils électriques dansle système de contrôle-commande (un sur chaque voie),pour simuler la fermeture des disjoncteurs correspondants.Ce type de disposition (utilisation de « dispositions etmoyens provisoires » ou DMP) peut être utilisé à titreexceptionnel. Après la réalisation de l’essai périodique,les contrôles effectués par l’exploitant n’ont pas permisde détecter que les fils étaient en fait restés débranchés,ce qui ne permettait pas le fonctionnement correct ducircuit d’injection de sécurité. EDF a découvert et déclarécette anomalie en mars 2006, lors de l’arrêt suivant duréacteur après un cycle de fonctionnement.Cet incident n’a pas eu d’impact réel pendant l’exploitationde l’installation, mais l’analyse réalisée par l’IRSN en 2006a montré que ses conséquences possibles auraient puêtre graves. En effet, l’analyse a permis de mieux cernerl’ensemble des conséquences fonctionnelles de l’anomalie.Il est notamment apparu que le basculement automatiquedu circuit d’injection de sécurité en mode de recirculationsur les puisards n’aurait été possible sur aucune des deuxvoies du circuit. L’Institut a évalué, à l’aide de son simulateurpostaccidentel SIPA, que les délais dont auraient disposé lesopérateurs pour modifier manuellement la configurationdes circuits n’auraient pas été suffisants dans un certainnombre de situations accidentelles. Le système d’injectionde sécurité aurait alors été irrémédiablement perdu parla destruction de ses pompes. En l’absence d’injection desécurité, le dénoyage prolongé du combustible entraînela fusion du cœur.Dans son analyse des causes de cet incident, l’IRSN a misen évidence que la mise en place des DMP a été faite dansl’urgence et sans respecter les règles. L’utilisation de DMPest à l’origine d’une part non négligeable d’incidents et leserreurs dans la mise en œuvre (pose et retrait) peuventavoir des conséquences graves. L’Institut a rappelé lesdispositions essentielles qui doivent être respectées lorsde l’utilisation d’un DMP.34 I RAPPORT D’ACTIVITÉ IRSN 2006