11.07.2015 Views

jugement - Commission scolaire de Montréal

jugement - Commission scolaire de Montréal

jugement - Commission scolaire de Montréal

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

200-09-005051-047 PAGE : 11[167] Ce changement en vertu duquel l’intégration en classe ordinaire est enquelque sorte passée du statut <strong>de</strong> « moyen privilégié d’adaptation <strong>de</strong>s serviceséducatifs » à celui d’une véritable norme juridique d’application générale seconcrétise d’ailleurs plus particulièrement par l’adoption, par les <strong>Commission</strong>s<strong>scolaire</strong>s, <strong>de</strong> politiques visant à assurer une réelle mise en œuvre <strong>de</strong> cettenorme juridique. La Politique 2002, adoptée par la <strong>Commission</strong> <strong>scolaire</strong> <strong>de</strong>sPhares, prévoit d’ailleurs à son article 5.2 qu’elle « place l’adaptation <strong>de</strong>sservices éducatifs comme première préoccupation <strong>de</strong> toute personne intervenantauprès <strong>de</strong> l’élève handicapé ou en difficulté. »(Soulignements ajoutés)(Renvoi volontairement omis)[37] L’appelante reproche également au Tribunal son interprétation <strong>de</strong> la formuled’intégration qui l'obligerait à intégrer un élève handicapé « à l’essai » dans une classeordinaire pour vérifier si cette formule est favorable ou non aux apprentissages et àl’insertion sociale <strong>de</strong> l’élève. Le Tribunal s’exprime ainsi à ce sujet :[191] Il était pourtant du <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> la <strong>Commission</strong> <strong>scolaire</strong> <strong>de</strong> favoriser pour Joëll’intégration en classe ordinaire afin <strong>de</strong> voir comment celle-ci pouvait êtrepossible, comme l’a d’ailleurs fait la <strong>Commission</strong> <strong>scolaire</strong> <strong>de</strong> Kamouraska -Rivière-du-Loup <strong>de</strong> janvier 2002 à juin 2003, en adaptant les services auxbesoins <strong>de</strong> Joël plutôt qu’en le plaçant d’emblée dans un groupe composéd’élèves présentant <strong>de</strong>s besoins particuliers.[192] La commission <strong>scolaire</strong> avait l’obligation <strong>de</strong> voir comment l’intégration <strong>de</strong>Joël pouvait se faire, en se donnant les moyens <strong>de</strong> favoriser et privilégier lanorme d’intégration, que ce soit avec le soutien d’un éducateur spécialisé, avecdu matériel didactique et une pédagogie adaptés qui tiennent compte du rythmed’apprentissage et <strong>de</strong> la spécificité <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> Joël. C’est seulement si cetteintégration n’était pas possible et qu’elle n’était pas finalement <strong>de</strong> nature àfaciliter ses apprentissages et son insertion sociale, une fois ces adaptationsproposées et mises en place, qu’on pouvait alors conclure à une classe spéciale.(Soulignements ajoutés)[38] Cette interprétation ferait en sorte, selon l’appelante, d’établir une présomptionlégale en faveur <strong>de</strong> l’intégration en classe ordinaire, contrairement aux enseignements<strong>de</strong> la Cour suprême dans l’arrêt Eaton c. Conseil <strong>scolaire</strong> du comté <strong>de</strong> Brant 12 .[39] Finalement, l’appelante soutient que le Tribunal a erré en décidant que la normed’égalité était l’intégration en classe ordinaire plutôt que le respect <strong>de</strong> la dignitéhumaine <strong>de</strong> l’élève handicapé.12Eaton c. Conseil <strong>scolaire</strong> du comté <strong>de</strong> Brant, [1997] 1 R.C.S. 241.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!