Groupe de travail - Psychologie communautaire
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Il y a là <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche à développer pour doter les campagnes <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> typeuniverselle d’une dynamique propre à réduire ces effets négatifs 39 et à inventer <strong>de</strong>s campagnes cibléessur les populations à bas revenus.3.3 Prévenir, dépister, soigner.La première ligne du système <strong>de</strong> soins ne doit pas qu’accueillir et informer, elle doit aussi prévenir,dépister et bien entendu soigner. C’est le lien entre ces trois fonctions qu’il nous paraît important <strong>de</strong>réinterroger, et cela <strong>de</strong> trois manières différentes :3.3.1 Rapprocher prévention, dépistage et soins.La construction du système <strong>de</strong> soins est profondément inspirée par les problématiques d’une part <strong>de</strong> lalutte contre les pathologies transmissibles et en particulier la lutte contre la tuberculose, mais égalementcontre l’alcoolisme, et d’autre part par le développement <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine libérale entre les <strong>de</strong>ux guerreset au moment <strong>de</strong> l’instauration <strong>de</strong> la Sécurité sociale. Ces problématiques ont généré une coupure netteentre la prévention et, secondairement, le dépistage et le soin. Aux mé<strong>de</strong>cines sociales comme lamé<strong>de</strong>cine scolaire, la protection maternelle et infantile ou la mé<strong>de</strong>cine du <strong>travail</strong>, la prise en charge <strong>de</strong>la prévention et du dépistage <strong>de</strong>s populations, aux mé<strong>de</strong>cins le rôle <strong>de</strong> soigner leurs clients. Lesjonctions entre les <strong>de</strong>ux étant faibles. Les mé<strong>de</strong>cins ne se voyant pas financièrement rémunérés pourleur activité <strong>de</strong> prévention et les secteurs <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine sociale ne pouvant, dans la plupart <strong>de</strong>s cas,que donner un avertissement ou un conseil <strong>de</strong> soins, libre aux intéressés <strong>de</strong> la suivre ou non. Là encorece système est <strong>de</strong>venu préjudiciable aux unes et aux autres, l’Etat et les collectivités ont peiné àmaintenir un système <strong>de</strong> prévention rapprochée et les mé<strong>de</strong>cins se sont repliés sur le noyau dur – etfinancé- <strong>de</strong> leur activité. Les populations les plus pauvres ont été les plus victimes <strong>de</strong> cette doubleévolution.Des mé<strong>de</strong>cins ont choisi <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’exercice soignant qui permettaient <strong>de</strong> pratiquer une mé<strong>de</strong>cineplus sociale, dans le cadre <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> santé ou d’autres formes <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine salariée. Cette pratiquereste largement minoritaire. Il est probable que nous sommes au début d’un changement <strong>de</strong> tendancequi fait que <strong>de</strong> jeunes mé<strong>de</strong>cins s’intéressent <strong>de</strong> façon plus nette à <strong>de</strong>s formes d’exercice salarié. Lesconventions qui intègrent <strong>de</strong>s forfaits au sein d’une mé<strong>de</strong>cine à l’acte vont également dans ce sens. Ilserait certainement utile <strong>de</strong> développer un mouvement inverse, en donnant aux praticiens qui exercenten mé<strong>de</strong>cine sociale <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> dépistage et <strong>de</strong> prévention d’aller davantage vers <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>soins. Cela serait possible, par exemple, si les assurances sociales prenaient en charge <strong>de</strong>s acteseffectués directement par <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins scolaires et surtout <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong> PMI.3.3.2 Redonner une place plus importante au dépistage et aux bilans <strong>de</strong> santé.Une publication épidémiologique récente indiquait que le nombre <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> tuberculose déclarés en2010 était <strong>de</strong> 5 187 ce qui représentait une baisse <strong>de</strong> 1,7 % par rapport à 2009. Les régions présentantles plus forts taux <strong>de</strong> déclaration étaient l’Île-<strong>de</strong>-France et la Guyane Les taux <strong>de</strong> déclaration étaientélevés parmi les personnes sans domicile fixe et celles nées à l’étranger, notamment dans <strong>de</strong>s pays àforte prévalence <strong>de</strong> tuberculose. Les auteurs <strong>de</strong> l’article indiquent que si les données <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>39Des travaux <strong>de</strong> cette nature ont été engagés par l’INEPS et l’EHESP dans le cadre d’une chaire communedont le titulaire est le Pr. Eric Breton.28