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Groupe de travail - Psychologie communautaire

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inquiétu<strong>de</strong>s à recevoir <strong>de</strong>s grands adolescents et <strong>de</strong>s jeunes adultes ne sachant pas où s’adresser pourun problème <strong>de</strong> santé, confondant le mé<strong>de</strong>cin du <strong>travail</strong> et le généraliste <strong>de</strong> quartier. Tel pharmacienindiquait recevoir régulièrement <strong>de</strong>s jeunes adultes ne faisant pas la différence entre la carte vitale etune carte <strong>de</strong> crédit ordinaire. Entre régime général, assurances sociales, régime agricole, assuranceset mutuelles, reste à charge, franchise, tiers payant, il y a là une cartographie à préciser, à expliquer.Les sites internet sont souvent trop complexes et s’adressent plutôt aux spécialistes qu’aux béotiens, etl’on ne s’étonnera pas que les forums et les blogs regorgent <strong>de</strong> conseils, mais aussi <strong>de</strong> beaucoupd’erreurs lorsqu’il s’agit d’orienter tel ou tel <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur dans le système <strong>de</strong> soins.Le manque <strong>de</strong> connaissances sur le système <strong>de</strong> santé est d’autant plus important que ce système estd’une gran<strong>de</strong> complexité surtout lorsqu’il s’adresse aux personnes les plus pauvres. Ces <strong>de</strong>rnièrespeuvent bénéficier <strong>de</strong> la CMU <strong>de</strong> base, si elles rési<strong>de</strong>nt en situation régulière et stable sur le territoireet ne peuvent être affiliées à un autre titre ; mais aussi <strong>de</strong> la CMU complémentaire si leurs ressourcessont inférieures à un certain seuil, et lorsque leurs ressources dépassent ce plafond, elles peuventrecourir à une assurance complémentaire, oui mais laquelle ? Internet propose bien quelquescomparateurs mais ceux-ci n’entrent pas très loin dans les détails <strong>de</strong>s prestations. Sous conditions <strong>de</strong>ressources, elles pourront bénéficier d’une ai<strong>de</strong> à la complémentaire santé (ACS). Si l’on ajoute que lescaisses d’assurance maladie peuvent proposer <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s supplémentaires à l’achat <strong>de</strong>scomplémentaires, alors, comment s’y retrouver ? Comme dans bien d’autres domaines, l’empilement<strong>de</strong>s dispositifs, la juxtaposition <strong>de</strong>s législations, sont ici <strong>de</strong> véritables obstacles à l’accès aux soins pourtoutes et tous, mais encore plus pour les personnes à faibles ressources financières et culturelles.L’origine <strong>de</strong>s non recours aux soins peut être inscrite plus profondément dans la trajectoire et la viepersonnelle. Se soigner, c’est, pour certains, faire un véritable effort sur soi même pour reconnaître lessymptômes <strong>de</strong> sa maladie, pour oser se présenter <strong>de</strong>vant un mé<strong>de</strong>cin, malgré la fatigue, le manqued’argent, l’impossibilité d’un effort supplémentaire. Toutes ces circonstances font que le soin ne serapas définitivement refusé, mais différé, parce que d’autres priorités comme chercher un <strong>travail</strong>, unlogement, ou simplement <strong>de</strong> la nourriture, occupent le temps jusqu’à l’excès. Lorsque la situation esttrop détériorée, pour soi même ou le plus souvent pour un enfant, le recours aux urgences <strong>de</strong>vientinévitable. Il y a <strong>de</strong>s situations dans lesquelles le soin est commencé, mais par lassitu<strong>de</strong> ou paréconomie, abandonné, différé <strong>de</strong> nouveau, jusqu’à la prochaine crise, jusqu’au nouveau retour auxurgences.Enfin, il arrive que les abandons <strong>de</strong> soins ou <strong>de</strong> recours à la protection sociale tiennent à <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>guichet. Lorsque le temps réservé à l’accueil au guichet est trop court, lorsque les dossiers sont tropcomplexes, lorsque la barrière <strong>de</strong>s langues se fait trop contraignante, lorsque les files d’attentess’allongent, il arrive que l’énervement gagne <strong>de</strong> chaque côté du guichet. Il ne faut pas non plus sousestimer l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la suspicion <strong>de</strong> frau<strong>de</strong> qui a pu se développer ces <strong>de</strong>rnières années et conduireles agents du guichet à craindre d’avantage les recours excessifs que leur absence.L’ensemble <strong>de</strong> ces constats conduit à suggérer le développement <strong>de</strong> la formation, <strong>de</strong> l’information, laprésence <strong>de</strong> médiateurs et <strong>de</strong> traducteurs, la croissance <strong>de</strong>s interfaces, l’évolution vers un système <strong>de</strong>soins plus accompagnant.35

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