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Groupe de travail - Psychologie communautaire

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La notion <strong>de</strong> renoncement aux soins a connu un vif succès dans le débat public en dépit <strong>de</strong>sincertitu<strong>de</strong>s qui entourent encore ce concept 43 . Si elle contribue à fournir une indication sur une largepartie <strong>de</strong>s freins, en particulier financiers, qui réduisent les possibilités d’accé<strong>de</strong>r aux soins, elle ne rendpas entièrement compte <strong>de</strong>s raisons plus personnelles et culturelles qui font qu’une personne n’utilisepas, mal ou pas assez, le système <strong>de</strong> soins. Renoncer à <strong>de</strong>s soins suppose un acte volontaire à partirdu constat <strong>de</strong> l’existence d’un besoin <strong>de</strong> soins. Pour beaucoup <strong>de</strong> personnes, adolescents ou jeunesadultes, personnes en souffrance psychiques, le besoin <strong>de</strong> santé n’est pas forcément reconnu. Lanotion <strong>de</strong> non-recours, moins bien documentée statistiquement, apparaît plus large et différente.5.1 Le non-recours aux soins, une approche plurielle.Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’aspect financier, objet du paragraphe suivant, le non recours aux soins a <strong>de</strong> nombreusescauses. L’accessibilité géographique en constitue l’une <strong>de</strong>s mieux documentées et, a priori, ne <strong>de</strong>vraitpas constituer un obstacle majeur si l’on considère les travaux <strong>de</strong> la DREES 44 et <strong>de</strong> l’IRDES. Ces<strong>de</strong>rniers montrent que 95 % <strong>de</strong> la population française a accès à <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong> proximité en moins <strong>de</strong> 15minutes 45 . Selon ces mêmes travaux, la plupart <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins spécialistes libéraux et les équipementsmédicaux les plus courants sont accessibles en moins <strong>de</strong> 15 minutes par la route. 95 % <strong>de</strong> lapopulation peut accé<strong>de</strong>r aux soins hospitaliers en moins <strong>de</strong> 45 minutes et les trois quarts en moins <strong>de</strong>25 minutes. Des inégalités persistent toutefois, en particulier pour les régions rurales à faible <strong>de</strong>nsité<strong>de</strong> population et l’IRDES indique que <strong>de</strong>puis 1990 la distance moyenne d’accès aux soins a augmentépour certaines spécialités dont la pédiatrie.Si globalement la situation peut être considérée comme satisfaisante, elle peut poser <strong>de</strong>s problèmespour <strong>de</strong>s populations pauvres qui ne disposent pas <strong>de</strong> voiture, ce qui est souvent le cas en milieu rural,surtout lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> personnes âgées. Cela a conduit quelques communes à organiser <strong>de</strong>stransports collectifs, une ou <strong>de</strong>ux fois par semaine, en direction <strong>de</strong> la ville voisine ou <strong>de</strong> l’hôpital. Cesexpérimentations peuvent relever uniquement du domaine <strong>de</strong> l’accès à la santé ou, plus largement,s’insérer dans une politique d’ai<strong>de</strong> aux services locaux. C’est, par exemple le cas du service <strong>de</strong>transport public <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Loudéac qui a développé avec « le Tibus », un service <strong>de</strong> mobilitépermettant <strong>de</strong> joindre facilement le centre ville à l’hôpital et à la polyclinique.Les étu<strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes montrent également que la distance géographique n’est pas le seul paramètreà prendre en compte. La présence d’un ophtalmologiste à 15 minutes <strong>de</strong> voiture n’empêche pas que leren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong>mandé ne soit accordé que dans <strong>de</strong>ux ou trois mois. Autant que l’accessibilitégéographique, la disponibilité du praticien, sa présence même sur le territoire, est ici en jeu.Le non recours est aussi souvent lié à une méconnaissance <strong>de</strong>s dispositifs. Les responsables ou lesréférents santé <strong>de</strong>s missions locales n’ont pas manqué <strong>de</strong> faire part <strong>de</strong> leur surprise et <strong>de</strong> leurs43sur les notions <strong>de</strong> renoncement et <strong>de</strong> non recours, voir les travaux <strong>de</strong> l’ODENORE, (www.o<strong>de</strong>nore.mshalpes.fr)mais également les actes du Colloque organisé par la DREES sur le thème du « Renoncement auxsoins », Coll. Etu<strong>de</strong>s et statistiques, ainsi que <strong>de</strong>ux documents <strong>de</strong> <strong>travail</strong> <strong>de</strong> la DREES : « le renoncement auxsoins pour raisons financières dans l’agglomération parisienne » <strong>de</strong> Pierre Chauvin, Emilie Rénahy, IsabelleParizot et Julie Vallée, n° 120, mars 2012, et « le renoncement aux soins pour raisons financières » <strong>de</strong> CarolineDespres, n°119, mars 2012.44Muriel Barlet, Clémentine Collin, Mélanie Bigard et David Lévy, « Offre <strong>de</strong> soins <strong>de</strong> proximité ne rime pastoujours avec accessibilité », Drees, Etu<strong>de</strong>s et résultats, n° 817, octobre 2012.45Magali Col<strong>de</strong>fy, laure Com-Ruelle, Véronique Lucas-Gabrielli, « Distances et temps d’accès aux soins enFrance métropolitaine, Qes, n° 164, avril 201134

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