1682 ASSEMBLEE NATIONALE — i*« ~ SEANCE DU 22 MARS 4349date était inscrite à l'ordre du jour,.il<strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait le renvoi à <strong>la</strong> suite. ; S'il' refuseque l'on discute au fond, c'est parcequ'il ne veut pas que Ton débatte <strong>de</strong>vantvous <strong>de</strong> sa politique dans les territoiresd'outre-merVous voyez bien que le ministre estparticulièrement intéressé à <strong>la</strong> question,c'est pourquoi il a donné <strong>de</strong>s ordres.Il m'a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne pas m'opposer à<strong>la</strong> validation <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, car il approuvait leur choix.Puis, quand M. le ministre <strong>de</strong> Franced'outre-mer lie <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> validation<strong>de</strong> ces élections à celle du remp<strong>la</strong>cementd'un conseiller <strong>de</strong> l'Union française, quin'intéresse en aucune façon notre Assembléenationale, je prétends qu'il est intéressédans l'affaire.A mon camara<strong>de</strong> Konate, comme à moimême,il a <strong>la</strong>issé entendre que, dès lemoment où nous aurions <strong>la</strong>issé vali<strong>de</strong>r lesdéjmtés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, il prendrait undécret en vue <strong>de</strong> * remp<strong>la</strong>cer le conseiller<strong>de</strong> l'Union française manquant, représentantdu Soudan, et dont il n'ignore,pasl'appartenance à notre rassemblement démocratiqueafricain.Comment se fait-il que le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong>France d'outre-mer lie ces <strong>de</strong>ux questionsalors que l'une d'elles découle normalement<strong>de</strong> l'application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, et qu'ilne peut y mettre obstacle ?L f Assemblée <strong>de</strong> l'Union française a d'ailleursdéjà pris une décision tendant à annulerl'élection du candidat élu en mêmetemps à l'Assemblée nationale et qui, aubout du dé<strong>la</strong>i légal d'un mois, n'avaitpas opté., Au cas donc où son élection cornine députéne serait pas validée, il ne pourrait)as non plus siéger à l'Assemblée <strong>de</strong>Î 'Union française.J'ai développé cette argumentation <strong>de</strong>vantM. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outremer.Vous connaissez sa réponse: Il asubordonné le décret à prendre pour leremp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> notre camara<strong>de</strong> à l'Assemblée<strong>de</strong> l'Union française à <strong>la</strong> décision<strong>de</strong> l'Assemblée nationale. Si nous faisonsannuler l'élection <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, il ne prendra pas le décret.Voilà les propos qu'il nous a tenus, etmon collègue Tchicaya pourrait en témoigner.C'est pourquoi j'affirme que M. leministre est intéressé à ces élections.Il avait envoyé en Haute-Volta M. Mourantespour y faire une certaine politiquequi, si elle est poursuivie, peut amenerm Afrique noire <strong>de</strong>s événements très graves.Un jour, on viendra dire à l'Assembléenationale : Les noirs du centro <strong>de</strong>l'Afrique se sont révoltés comme les Malgaches.Vous vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rez quelles ensont les raisons. Vous direz: Cest parceque les noirs <strong>de</strong> l'Afrique centrale n'aimentpas <strong>la</strong> France.Nous ne confondons pas <strong>la</strong> France aveceertains Français qui ne <strong>la</strong> représententpas. ÎApp<strong>la</strong>udissernents à l'extrême gau•the )Je voudrais que vous sachiez quelorsqu'on pratique une pareille politique,t'est avec i'arrière-pensée <strong>de</strong> développerdans ces territoires <strong>la</strong> haine entre MossiBt non Mossi.Le gouverneur fut le premier à me parlerèie non Mossi. Nous, nous ne nous étionspas p<strong>la</strong>cés sur ce terrain. Si nos collèguesétaient présents, ils reconnaîtraient que,lorsque nous nous rencontrons en <strong>de</strong>hors<strong>de</strong>j'Assemblée, nous ne nous différencionsjamais entre Mossi et non Mossi. Il a falluçuHm gouverneur fasse cette distinction.M. Jean Félix-Tchicaya. Diviser pour réfuter,c'est toujours le môme procédé.M. Maurice Lucas. Vous dites que le ministrene vou<strong>la</strong>it pas que le débat vienne*mais nous avons voulu vous permettre <strong>de</strong>vous exprimer, et c'est grâce à- nous quevous le faites.Je vois d'ailleurs que vous vous en tireztrès bien. Vous pouvez parlez longuement,alors que vous avez voté pour le renvoi.Nous-, nous avons voté contre et c'est cequi vous permet <strong>de</strong> parler en ce moment.Vous nous en êtes reconnaissant en par<strong>la</strong>ntd'abondance.M. Ouezzin Coulibaly. Je vois très bienl'habileté <strong>de</strong> <strong>la</strong> manœuvre qui consiste àme faire développer ici <strong>de</strong>s arguments quine peuvent pas être contredits par ceuxque j'accuse parce qu'ils ne sont pas présents.Ainsi on pourra dire ensuite qu'ilsn'ont pas pu se défendre.Car je dénie à M. Aujou<strong>la</strong>t <strong>la</strong> possibilité<strong>de</strong> parler au nom <strong>de</strong> nos collèguesabsents. Il peut simplement développersa propre argumentation.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Jusqu'à présent,vous avez surtout accusé l'administration.Or, nous , savons tous que l'administrationne peut pas venir se défendre <strong>de</strong>vantl'Assemblée.Lorsque vous accuserez ceux qui ont étéélus, à ce moment-là votre argumentationaura <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur, mais pas avant.M. Maurice Krïegel-Valrimont. Le Gouvernementreprésente l'administration.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Le Gouvernementn'est pas présent.M. Maurice Kriegel-Valrimont. C'est letort qu'il a.M. Yves Fagon. Le Gouvernement n'apas à être présent. Ce débat ne le concernepas. (Exc<strong>la</strong>mations à Vextrême gauche.)M. Jean Minjoz. L'Assemblée est seulejuge <strong>de</strong> l'élection <strong>de</strong> ses membres.f M. Ouezzin Coulibaly. Voulez-vous direpar là due l'Assemlblée n'est pas juge <strong>de</strong><strong>la</strong> validité <strong>de</strong>s élections que nous contestons?M. Yves Fagon. Mais si, elle en est juge.M. Ouezzin Coulibaly. Il est en tout casinadmissible que, parce que le Gouvernementn'est pas représenté, l'Assemblée nepuisse juger l'ingérence <strong>de</strong> l'administrationdans les élections.Voilà donc ce que répondait M. .Bééhardau représentant <strong>de</strong> notre mouvement, lorsqu'illui a <strong>de</strong>mandé pour quelles raisonsil n'était pas intervenu sachant que legouverneur s'ingérait dans <strong>la</strong> politique etdirigeait les élections et que, par conséquent,cette attitu<strong>de</strong> était contraire auxparoles qu'il avait prononcées.Il oubliait que M. Béchard appartient àson parti. Il avait longuement et éloquemmentdéveloppé <strong>de</strong>s arguments, mais i<strong>la</strong>gissait tout différemment par <strong>de</strong>ssous^C'est ce que nous constatons chez lesreprésentants <strong>de</strong> l'administration dans lesterritoires d'outre-mer. Lorsqu'ils sont enface <strong>de</strong> nous, nous pourrions croire qu'ilspensent véritablement ce qu'ils disent.Le plus souvent, ils font le contraire <strong>de</strong>ce qu'ils affirment.M. Mamadou Konate. Nous sommes jugéssur <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> police.M. Ouezzin Coulibaly. Voici ce qu'il répondaità notre vice-prési<strong>de</strong>nt. Et pourtant,c'est le ministre, et le ministre seul,qui doit répondre à <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> cetordre.« Votre lettre, par contre, fait état <strong>de</strong>sdéc<strong>la</strong>rations que j'ai faites au cours <strong>de</strong>notre voyage commun en Haute-Volta.« Je tiens à vous assurer que ces déc<strong>la</strong>rations!ont été répétées partout où j'ai enl'occasion <strong>de</strong> prendre <strong>la</strong> parole. Elles s.erésument en ceci: Respect absolu <strong>de</strong>s institutionsque nous nous' sommes données,neutralité politique complète <strong>de</strong> l'adminis- sans aucunedésapprobation, se croit autorisé àfaire, autre chose,C'est ainsi que M. Mouragues a dirigé :les opérations électorales, s'est dressé officiellementcontre le R. D. A., a épargné' ânos collègues éliis le souci d'une càm-''pagne électorale.
1683 ASSEMBLEE NATIONALE — 1« SEANCE ' DU 22 MARS 1949En 'effet, aucun dps élus n'a pris publiquement<strong>la</strong> parole seul. Tout a été orchestré-par l'administration.La seule fois que j'ai rencontré M, Guissou— je le lui ai dit <strong>de</strong>puis — «'étaitdans un vil<strong>la</strong>ge où il avait <strong>de</strong> l'argent àdistribuer. Le chef <strong>de</strong> canton m'a montré<strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 2.500 francs qu'il venait <strong>de</strong>recevoir <strong>de</strong> lui pour payer à boire auxélecteurs. C'est <strong>la</strong> seule fois que j'ai vuH. Guissou.l'ai également rencontré M. Nazi Boniavec l'administrateur Garai Ils se promenaientdans, une .camionnette, et Garat par<strong>la</strong>itofficiellement <strong>de</strong>s élections.Le gouverneur a pu faire ce<strong>la</strong>. Le hautcommissaire a été mis au courant. Le mi-Bistre a également été mis au courant.Or, aucune protestation n'a été élevée,aucun rappel â* l'ordre n'a été adressé. Legouverneur se croit tout permis, et il araison.Il ambitionne d'annihiler complètementle R. D, A., mais il ne s'imagine pas qued'autres Font essayé avant lui et n'y sontpas parvenus, car il n'est pas possibled'étouffer un mouvement tel que celui-là.Il est trop petit pour ce<strong>la</strong>. La seule choseâ <strong>la</strong>quelle il arrive/ c'est d'amenuiser <strong>de</strong>plus en plus l'affection que les Africainsportent à <strong>la</strong> France.Quand, en décembre, nous avons voulutenir le congrès du R. D 0 A. à Bobo-Diou<strong>la</strong>sso,il est intervenu illégalement — j 1dis'bien: illégalement — et arbitrairementpour que ce congrès ne puisse se tenrdans le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta,Vous voyez donc que ce gouverneur agitcomme un véritable proconsul dans sonterritoire et que, quand il déci<strong>de</strong> qu'uneréunion .privée ne peut Se tenir en Haut*Volta, aucune autre autorité n'interviertpour rétablir <strong>la</strong> légalité. Où sont donc <strong>la</strong>liberté, <strong>la</strong> justice et <strong>la</strong> France ? -En outre, non seulement il interdit notrecongrès, mais il fait arrêter <strong>de</strong>s conseillersgénéraux et tous ceux qui font <strong>de</strong> <strong>la</strong> propagan<strong>de</strong>pour le mouvement,Et quand nous intervenons auprès duministre, alors que celui-ci sait parfaitementqu'à Ouahabou, par exemple, il y aeu <strong>de</strong>s blessés et <strong>de</strong>s morts, il manœuvrepour qu'on ne puisse en faire état <strong>de</strong>vantl'Assemblée. Vous ne vous étonnerez pas,alors, si d'autres événements surviennent,plus graves encore que ceux que je viens<strong>de</strong> vous citer.On nous a donc interdit <strong>de</strong> tenir notreeongrès en Haute-Volta, et nous sommesallés en Côte d'Ivoire.Le gouverneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte d'Ivoirem'a dit que <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong> notre congrès surson territoire le prenait au dépourvu, caril estimait que s'il était interdit en Haute-Volta il n'y avait pas <strong>de</strong> raison pour qu'ilne le soit pas également sur son territoire.C'est le développement normal d'unecertaine politique, car le gouverneur qui,par surprise, n'a pu empêcher notre congrès<strong>de</strong> se tenir s'est certainement vu rappeléà l'ordre ipour n'avoir pas essayé ael'empêcher.Qu'a-t-il fait, alors ? Pour se réhabiliter,il a provoqué les inci<strong>de</strong>nts que voussavez. Tout cte<strong>la</strong> se tient. C'est <strong>la</strong> politique<strong>de</strong> (provocation pratiquée dans les territoiresd'outre-mer qui a conduit aux événementsdu 6 février à Abidjan, à ceux,ensuite, du 28 février, où le gouverneu~a ordonné à un détachement <strong>de</strong> tirailleurs<strong>de</strong> tirer sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d'un vil<strong>la</strong>geIl n'était même pas question alors du rassemblementdémocratique africain ; c'étaitsimplement une querelle <strong>de</strong> famille qnSupposait les membres d'une même tribu.Le gouverneur lyant ordonné à une seclion<strong>de</strong> tirailleurs <strong>de</strong> tirer pour rétablirl'ordre, l'opération s'est soldée par seizemorts et une quantité <strong>de</strong> blessés.M. Jean Félix-Tchikaya. C'est assez bonmarché.M. Ouezzin Coulibaly. Ces faits se sontpassés le 28 février.Lorsque je suis allé en parler au ministre,il m'a dit n'être pas au courant.Qui donc est le gardien <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong>notre territoire, sinon lui, et commentpeut-il ne pas être tenu au courant <strong>de</strong>semb<strong>la</strong>bles événémcnts ? Je lui ai dit: Sivous ignorez ces faits, prenez <strong>la</strong> copie <strong>de</strong>nos télégrammes.Et <strong>de</strong>puis, le silence continue.J'estime que l'Assemblée ne peutadmettre que le gouverneur d'un territoireordonne <strong>de</strong> pareils massacres et tolérer,par son attitu<strong>de</strong> une semb<strong>la</strong>ble politique.Tout ce<strong>la</strong> date du jour où M. le ministre<strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-mer, M. Coste-Floret,a pris l'engagement <strong>de</strong> faire une politiquequ'il estime profitable à son parti, alorsqu'elle est contraire aux intérêts et auxtraditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. Si les popu<strong>la</strong>tions<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta éprouvent envers lsfont une politique contraire à celle quipeut construire l'Union française. Un jour,<strong>de</strong>s événements tels que ceux qui s'y sontproduits, et qui ne sont pas dénoncés à <strong>la</strong>tribune <strong>de</strong> l'Assemblée parce qu'on nousFrance <strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong> loyauté, c'estparce qu'il s'est trouvé dans ces territoires<strong>de</strong>s Français qui leur ont inspiré <strong>la</strong> confianceen <strong>la</strong> France et qui ont représentévéritablement leur pays. Lorsque cesFonçais sont remp<strong>la</strong>cés par <strong>de</strong>s hommes"iïime M. Mouragues, comme M. Tobi etcomme tant (¡D'autres, ce n'est pas poury défendre <strong>de</strong>s intérêts nationaux puisq1s sont <strong>de</strong>s représentants du commerce,<strong>de</strong> <strong>la</strong> banque et <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntations, maispour y pratiquer une politique <strong>de</strong> colons.Ils défen<strong>de</strong>nt les intérêts <strong>de</strong>s colons eten refuse l'occasion, un jour ce événementsporteront les Africains à <strong>de</strong>s extrémitésfunestes, et on les qualifiera alors <strong>de</strong>séparatistes.Or les séparatistes sont ceux qui pratiquentdès maintenant cette politique <strong>de</strong>livision. {App<strong>la</strong>udissements à Vextrêmegauche.)M. Jean Félix-Tchîcaya. Très bien!M. Ouezzin Coulibaly. A l'occasion <strong>de</strong> cesélections , légis<strong>la</strong>tives, le gouverneur atrouvé le moyer <strong>de</strong> mécontenter une partie<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Dans les territoiresnon Mossi, M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franced'outre-mer lui-même a constaté un changementil a observé que l'accueil y a étéplus froid! qu'à Dakar.Ce changement d'attitu<strong>de</strong> s'explique paria politique <strong>de</strong> désunion, par <strong>la</strong> politique<strong>de</strong> dislocation <strong>de</strong> l'Union française, parceque certains noirs qui comprennent n'approuventpas une telle politique, et ceuxqui ne comprennent pas n'approuvent pas<strong>la</strong> France, car eux rejettent le tort sur <strong>la</strong>France.Les faits que j'ai rapportés sont véricliqueset toutes les personnes que j'ai citéessont encore en Haute-Volta, On peutdonc leur en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r confirmation.C'est pour qui je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assembléenationale <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r un supplément d'enquêtequi viendra renforcer mes observationspar une documentation plus compile.Si vous m <strong>la</strong> faites pas, les non Mossi<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta continueront â croirequ'ils ne sont pas représentés dans cetteSemblée, alors qu'ils ont droit à an député.Je vous parle en connaissance <strong>de</strong> cause.En effet, je n'étais pas candidat dans cesterritoires, mais j'ai faii <strong>la</strong> campagne életorale et fai vu.Cette popu<strong>la</strong>tion n'est pas représentée 9l'Assemblée nationale et elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> &l'être. Je pense que c'est son droit le plusstrict et, au surplus, un droit constitutionnel.Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que soit décidé le complémentd'enquête qui édifierait l'Assembléesur <strong>la</strong> véritable physionomie <strong>de</strong>s élections<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, et provoquerait <strong>de</strong> nouvellesélections.Si, comme l'a dit M. Moisan, on est sisûr qu'une nouvelle consultation aboutiraitau même résultat, pourquoi s'oppose«rait-on à ce qu'elle ait lieu ?Si donc l'on croit que le résultat en serale même, ri l'on ne veut pas entériner purementet simplement <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> électorale;et donner une piètre idée <strong>de</strong> notre Assemblée,admettre l'ingérence <strong>de</strong> l'administrationdans les élections, les procédés cyniquesqui ont été employés dans ces territoires,il est nécessaire d'ordonner cecomplément d'enquête à <strong>la</strong> lumière duquell'Assemblée déci<strong>de</strong>rait <strong>de</strong> nouvellesélections.En conséquence, et parce que mes collèguesne sont pas présents aujourd'hui,je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> q ie ce complément d'enquêtesoit ordonné. Je répète que si vous interrogezles hommes que j'ai cités, ils vousconfirmeront mes déc<strong>la</strong>rations et vousédifieront exactement sur ce qui s'estpassé dans ce coin <strong>de</strong> terre qu'on auraittort d'abandonner à ceux qui torpillentl'Union française. {App<strong>la</strong>udissements âl'extrême gauche.)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. L'Assemblée voudrasans doute renvoyer à cet après-midi <strong>la</strong>suite du ébat ? (Assentiment.)H 'en est ainsi décidé.— ? —DEMANDES EN AUTORISATIONDE POURSUITESInscription d'office à l'ordre du jour<strong>de</strong> trois rapports.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. J'informe l'Assem*blée qu'en application <strong>de</strong> l'article 3, alinéa4, <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du 22 février 1949,les trois rapports n 08 6780, 6804 et 6806,faits par les commissions chargées d'examinerles <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en autorisation <strong>de</strong>poursuites n 08 5271, 5633, 4156, 4984, 5027,5859, 6055 et 6540, contre trois membres<strong>de</strong> l'Assemblée, ayant été mis en distributionaujourd'hui; seront inscritsd'office,en tête <strong>de</strong> l'ordre du jour du prochainjour <strong>de</strong> séance,REGLEMENT DE L'ORDRE DU JOURMme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Aujourd'hui, àquinze heures et <strong>de</strong>mie, 2 e séance publique:Suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s conclusionsdu rapport du 10° bureau sur les opérationsélectorales du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-; Volta (M. Moisan, rapporteur) ;I Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant réfv <strong>la</strong>rtiiion <strong>de</strong> l'abattement global opéré sur„ e budget du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sofcialepar <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre|948 (n os 6177. 6521. — M. Charles Bajangé,rapporteur général. — RapporteurIpécial : M. Rainette) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong> l'abattement global opéré sur lebudget <strong>de</strong>s anciens combattants et vio