1670 ASSEMBLEE NATIONALE — i*« ~ SEANCE DU 22 MARS 4349sur <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> date scrutin surune motion <strong>de</strong> censure, les députés ontaussi le droit d'expliquer leur vote. Ledébat sur. <strong>la</strong> date peut donc être aussilong que le débat sur le fond.Ce qui est grave, c'est qu'en votant sur<strong>la</strong> date, au lieu <strong>de</strong> voter sur le fond, <strong>la</strong>majorité donne le spectacle d'un manque<strong>de</strong> courage politique. Elle fuit ses responsabilitésen utilisant une astuce subalterne.Il est plus facile, par exemple, àM. Schmitt <strong>de</strong> voter le renvoi du scrutinsur notre motion <strong>de</strong> censure au 9 novem-. bre, que <strong>de</strong> voter contre un texte émananten réalité <strong>de</strong> M. Guy Mollet, puisque notremotion reprenait les termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettreadressée par le secrétaire général du partisocialiste à M. le prési<strong>de</strong>nt du conseilHenri Queuille.Pour toutes ces raisons, nous élevonsune protestation contre le procédé qui aété employé par <strong>la</strong> majorité et nous tenonsà ce que cette protestation figure au procès-verbal.Je veux dire, en outre, <strong>de</strong>ux mots à proposd'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que j'ai adressée àSi. le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assemblée pour qu'un,débat sur le pacte At<strong>la</strong>ntique ait lieu aujourd'huiet <strong>de</strong>main. Il n'est pas possibleque <strong>la</strong> signature d'un tel acte puisse êtredonnée sans qu'un débat ait lieu ici.Je. <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que <strong>la</strong> conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>ntssoit réunie pour modifier l'ordre dujour prévu et pour mettre au point un débatsur le pacte At<strong>la</strong>ntique car nous considéronsque ce pacte permet l'interventionétrangère dans nos affaires intérieureset qu'il entraîne <strong>la</strong> France dansune politique <strong>de</strong> guerre contre un paysallié <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, l'Union soviétique.En outre, j'ai déposé une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'interpel<strong>la</strong>tionsur ce sujet.Pour toutes ces raisons, nous considéronsqu'un débat sur le pacte At<strong>la</strong>ntique s'imposeet puisque le Gouvernement est représentépar plusieurs <strong>de</strong> ses membres, jevoudrais savoir ce qu'il pense <strong>de</strong> notre(Ap-proposition et ce qu'il compte faire.p<strong>la</strong>udissements à l'extrême gauche.)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Monsieur JacquesDuclos, les observations que vous avezprésentées sur le procès-verbal le seraientplus utilement <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> commission durèglement qui a été saisie, par M. le prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> l'Assemblée, du. problème <strong>de</strong> <strong>la</strong>réglementation <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure re<strong>la</strong>tive à<strong>la</strong> motion <strong>de</strong> censure.Quant à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que vous avezAdressée à M. le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assemblée,elle a été communiquée, à toutes fins utiles,aux prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s groupes et au Gouvernement.M. Jacques Duclos. Quoi qu'il en soit,mes observations pourront servir à <strong>la</strong> commissiondu règlement, lorsquelie étudieralà procédure re<strong>la</strong>tive aux motions <strong>de</strong> censure.•Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Ce<strong>la</strong> n'est pas douteux.Il n'y a pas d'autre observation ?M. Jacques Duclos. Je constate que leGouvernement ne répond pas aux questionsque j'ai posées.M. Paul Ramadier, ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale. Le Gouvernement respectera <strong>la</strong>volonté <strong>de</strong> l'Assemblée et interviendra à<strong>la</strong> date fixée par elle, c'est-à-dire le 9 novembre.M. Jacques Duclos. Mais, monsieur le minisire,ce n'est pas seulement <strong>de</strong> ce<strong>la</strong> qu'ils'agit.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. II n'y a pas d'autreobservation sur le procès-verbal ?...Le procès-verbal est adopté,- 2 ~EXCUSE ET CONGEMme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. M. Bardoux s'excuse<strong>de</strong> ne pouvoir assister aux séances <strong>de</strong> cejour et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un congé.Le bureau est d'avis d'accor<strong>de</strong>r ce congé.Conformément à l'article 42 du règlement,je soumets cet avis à l'Assemblée,Il n'y a pas d'opposition ?...Le congé est accordé.— 3 —DEPOT, AVEC DEMANDE DE DISCUSSIOND'URGENCE, DE PROPOSITIONS DE RESOLU-TIONMme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. J'ai reçu <strong>de</strong> M. Capitant,avec <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussion d'urgence,une proposition <strong>de</strong> résolution tendantà interpréter les termes <strong>de</strong>s articles34, 39, 45, 46 et 92 du règlement sur <strong>la</strong>possibilité <strong>de</strong> renvoyer à <strong>la</strong> suite une interpel<strong>la</strong>tiondont <strong>la</strong> discussion généraleest en cours.La proposition sera imprimée sous len° 6835 distribuée et, s'il n y a pas d'opposition,renvoyée à <strong>la</strong> commission du suffrageuniversel, du règlement et <strong>de</strong>s pétitions.(Assentiment.)Il va être procédé à l'affichage et à <strong>la</strong>notification <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussiond'urgence.J'ai reçu <strong>de</strong> M. Desjardins, avec <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> discussion d'urgence, une proposition<strong>de</strong> résolution tendant à inviter le Gouvernementà prendre les mesures nécessairespour faire cesser le scandaleux marché noirsur l'essence.La proposition sera imprimée sous len° 6829, distribuée et, s'il n*y a pas d'opposition,renvoyée à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong>production industrielle (Assentiment.)Il va être procédé à l'affichage et à <strong>la</strong>notification <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussiond'urgence.— 4 —INSCRIPTION D'OFFICE A L'ORDRE DU JOURDE DISCUSSIONS D'URGENCEMme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Dans <strong>la</strong> séance du12 mars 1949, M. Bouxom a déposé, avec<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussion d'urgence, une proposition<strong>de</strong> résolution tendant à inviter leGouvernement à augmenter très sensiblementet sans retard les attributionsd'essence aux mé<strong>de</strong>cins et aux voyageursreprésentants "et p<strong>la</strong>ciers.M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil et <strong>la</strong> commissionont tacitement accepté l'urgence.Conformément au paragraphe 1 er <strong>de</strong> l'article63 du règlement, l'urgence est acquise<strong>de</strong> plein droit.La commission n'a pas fait distribuer sonrapport dans le dé<strong>la</strong>i réglementaire <strong>de</strong>trois jours francs et ne m'a pas fait connaîtrequ'elle était prête à rapporter.En conséquence, <strong>la</strong> discussion d'urgenceest inscrite, d'office, en tête <strong>de</strong> l'ordre dujour du prochain jour <strong>de</strong> séance.Dans <strong>la</strong> séance du 15 mars 1949, M. leprési<strong>de</strong>nt du conseil a <strong>de</strong>mandé <strong>la</strong> discussiond'urgence du projet <strong>de</strong> loi portantouverture <strong>de</strong> crédits au budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franced'outre-mer (subvention au budget localdu territoire <strong>de</strong> Saint-Pierre et Miquelon).La commission a tacitement accepté l'urgence.Conformément au paragraphe 1 er <strong>de</strong> l'article63 du, règlement, l'urgence estacquise <strong>de</strong> plein droit.La commission n'a pas fait distribuer sonrapport dans le dé<strong>la</strong>i réglementaire <strong>de</strong>trois jours francs et ne m'a pas fait connaîtrequ'elle était prête à rapporter.En conséquence, <strong>la</strong> discussion d'urgent®est inscrite, d'office, en tête <strong>de</strong> l'ordre cftijour du prochain jour <strong>de</strong> séance.— 6 —CENTRE NATIONAL DE LA PENICILLINEDiscussion d'urgence d'une proposition <strong>de</strong> loi.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. L'ordre du jouiappelle <strong>la</strong> discussion d'urgence <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi <strong>de</strong> M. Ségelle et plusieurs<strong>de</strong> ses collègues tendant à permettrel'acquisition du centre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicillinepar le centre national <strong>de</strong> transfusion «sanguine (n° 6720).La commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jpopu<strong>la</strong>tion et <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique a déposé *un rapport ¡portant également sur <strong>la</strong> projposition <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> M. Arthaud e*plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendant à inviterle Gouvernement à promulguer sai%dé<strong>la</strong>i les textes d'application prévus par <strong>la</strong>" •>:loi n° 46-1172 du 23 mai 1946 portantcréation <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>de</strong>s produitschimiques et notamment le décret prév4i\à l'article 6 approuvant les statutscette société, qui a été renvoyée, dans <strong>la</strong> *séance du 1 er mars <strong>de</strong>rnier, à <strong>la</strong> commission -<strong>de</strong>s finances, saisie pour avis.^Avant d'ouvrir" <strong>la</strong> discussion, je dois faira»connaître que j'ai reçu un décret désignant, -en qualité <strong>de</strong> commissaires du Gouvernement,ipour assister M. le ministre <strong>de</strong>santé publique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion :M. Wirth, directeur du cabinet; V C.M. Aujaleu, directeur <strong>de</strong> l'hygiènék^publique.Acte est donné <strong>de</strong> cette communication. / sLa parole est à M. Ségelle, rapporteur<strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>-^Ttion et <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique.M. Pierre Segelle, rapporteur. Mesdames,messieurs, je ne présenterai que "brèves observations, car c'est <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>fois que l'Assemblée nationale est appeléeà envisager le sort du centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pëni*cilline et il semble superflu <strong>de</strong> faire ànouveau l'historique <strong>de</strong> cette question.Je rappelle toutefois que le service <strong>de</strong>spoudres a décidé <strong>de</strong> se séparer définitivementdu centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline et <strong>de</strong>le dissoudre. C'est pour éviter l'abandon<strong>de</strong> l'immeuble, du matériel ou, tout aumoins, une liquidation qui serait coûteusepour l'Etat, que <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong>famille, <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionavait décidé <strong>de</strong> transférer ce localet ce matériel à l'université <strong>de</strong> Paris.«Cette dévolution a fait l'objet du premierdébat que l'Assemblée nationale aouvert sur ce sujet. Elle n'a pas pu êtreréalisée pour <strong>de</strong>s raisons financières.Nous avions, en effet, rencontré uneopposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du département, <strong>de</strong>sfinances, qui nous rappe<strong>la</strong>it que le (budget<strong>de</strong>s poudres était un budget annexe qui<strong>de</strong>vait être rigoureusement équilibré. Ilserait donc nécessaire <strong>de</strong> prévoir, encontre-partie <strong>de</strong>s dépenses qui lui seraientainsi imposées, une subvention du budgetgénérai, celle-ci étant fixée dans leslimites <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>s maxima. La prise encharge <strong>de</strong> <strong>la</strong> subvention par le budget<strong>de</strong>vrait être accompagnée soit d'uneréduction d'un crédit déjà ouvert, soit <strong>de</strong><strong>la</strong> création <strong>de</strong> ressources correspondantes.L'une et l'autre <strong>de</strong> ces solutions paraissaient,dans les circonstances actuelles,à peu près impossibles. C'est pourquoi ceprojet a dû être abandonné.J'ai alors déposé une autre proposition<strong>de</strong> loi tendant à ce que <strong>la</strong> dévolution soitfaite non plus à l'université <strong>de</strong> Parie,mais au centre national <strong>de</strong> transfusionsanguine.
ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 22 MARS 1949 1671Le centre national <strong>de</strong> transfusion sanguinepourrait bénéficier gran<strong>de</strong>ment, à<strong>la</strong>- fois, <strong>de</strong> l'immeuble <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Alexandre-Cabanelet du matériel. On pourraitmôme croire que ce matériel a été faitpour son usage, car les compresseurs,les instal<strong>la</strong>tions frigorifiques, autoc<strong>la</strong>ves,ctuives, <strong>la</strong>boratoires <strong>de</strong> contrôle, etc.,tout ce qui peut favoriser <strong>la</strong> culture microbienne,ont leur utilisation à peu prèscomplète au centre <strong>de</strong> transfusion sanguine.C'est ce qui explique que nous yayons songé.Le centre national <strong>de</strong> transfusion sanguinequi semble ainsi si bien répondreaux conditions requises pour une conversionrapi<strong>de</strong> et économique du centre <strong>de</strong><strong>la</strong> rue Cabanel, est un établissement privéconstitué sous le régime <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du1 er juillet 1901 et reconnu d'utilité publique'.Créé il y a vingt ans par l'initiativeprivée, ce centre, en dépit <strong>de</strong> <strong>la</strong> précarité<strong>de</strong> ses moyens financiers et matériels,a rendu au pays <strong>de</strong>s services éminents.Lors <strong>de</strong> sa création, il inscrivait àson bi<strong>la</strong>n bienfaisant 270 transfusionsmamelles ; en 1948, grâce à lui, 35.000transfusions ont pu être opérées dans <strong>la</strong>région parisienne en particulier, grâce audévouement <strong>de</strong>s donneurs <strong>de</strong> sang.Mais <strong>la</strong> fondation Raba Deutsch <strong>de</strong> <strong>la</strong>MIÏ urtile, qui abrite le centre <strong>de</strong>puiset les <strong>de</strong>ux baraques Adrian dontle service <strong>de</strong> santé militaire l'a doté lors<strong>de</strong> <strong>la</strong> libération, pas plus que les instal<strong>la</strong>tionsmatérielles, ne correspon<strong>de</strong>nt auxnécessités actuelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusion .sanguine.Une véritable industrie, en effet, estnée <strong>de</strong>s progrès scientifiques réalisés enmatière <strong>de</strong> conservation et. <strong>de</strong> transformationdu sang. En raison <strong>de</strong> l'exiguïté <strong>de</strong>slocaux et <strong>de</strong> l'insuffisance <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tionsindustrielles, le centre national estdans <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s établissementspublics et privés.C'est ainsi que le p<strong>la</strong>sma, dont l'efficacitése révèle parfois miraculeuse dans<strong>de</strong>s cas où <strong>la</strong> transfusion <strong>de</strong> sang totalserait inutile, voire nuisible, ne peutêtre produit par le centre <strong>de</strong> l'iiôpitaJSaint-Antoine. Grâce ar service centrai <strong>de</strong>transfusion <strong>de</strong> l'armée, à l'hôpital Percy,ce p<strong>la</strong>sma peut lui être fourni, mais enquantité insuffisante, car le centre militairedoit pourvoir aux besoins militaireset civils.« Les besoins en sang frais, en sangconservé et en p<strong>la</strong>sma sont, en fait, fonction<strong>de</strong>s indications cliniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> réanimation«transfusion, que nous ne nouspermettrons pas d'évoquer ici.« Pour fixer un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur, ilest possible,, sinon <strong>de</strong> chiffrer avec exactitu<strong>de</strong>les quantités <strong>de</strong> sang utilisées dansles hôpitaux <strong>de</strong> Paris en 1948, du moinsd'évaluer à plus <strong>de</strong> 13.000 litres le sangprélevé sur les donneurs volontaires <strong>de</strong>Saint-Antoine et d'indiquer que les donneursrétribués se sont prêtés à près <strong>de</strong>33.000 transfusions dans les hôpitaux ouen ville. »Ces quelques phrases sont extraitesd'une note sur « La nécessité d'une politiquenationale du sang », par les professeursLaubry, Tzanck et Debene<strong>de</strong>ttiiMalgré l'impossibilité, faute <strong>de</strong> renseignementsprécis, d'établir le bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>sbesoins nationaux en produits sanguins,0 est permis <strong>de</strong> poser ce problème <strong>de</strong> <strong>la</strong>nécessité d'une politique nationale dusang. C'est un problème multiple : problème<strong>de</strong>s donneurs <strong>de</strong> sang, problème<strong>de</strong>s banques du sang qui se constituentpetit à petit, problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherchescientifique, qui doit être continuée, bro-Mème <strong>de</strong> l'organisation industrielle, quiif oit s'aligner sur les entreprises les plusmo<strong>de</strong>rnes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> conservation du sangtotal, <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation du p<strong>la</strong>sma liqui<strong>de</strong>,du p<strong>la</strong>sma <strong>de</strong>sséché ou congelé, <strong>de</strong>s sérums<strong>de</strong> convalescents, <strong>de</strong>s sérums-tests,etc., toutes opérations industrielles qui nepeuvent être menées à bien que dans <strong>de</strong>scentres parfaitement équipés.J'indique, pour fixer les idées par <strong>de</strong>schiffres, que le centre militaire ne peut,malgré son activité, livrer que 600 f<strong>la</strong>cons<strong>de</strong> 350 centimètres cubes <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma parmois pour l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionfrançaise, ce qui est déjà insuffisant pour<strong>la</strong> seule région parisienne. D'ailleurs, leprix <strong>de</strong> ces f<strong>la</strong>cons va passer <strong>de</strong> 1.550 à2.450 francs, ce qui représentera une dépensetrès lour<strong>de</strong> pour <strong>la</strong> sécurité sociale,les mines et les différents services qui utilisentce produit.En passant du p<strong>la</strong>n du <strong>la</strong>boratoire aup<strong>la</strong>n industriel, nous arrivons à faire baisserce prix. Par conséquent, une partie<strong>de</strong>s sommes qui seront avancées par <strong>la</strong>sécurité sociale sera récupérée grâce àcette amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrication.Certes, on ne peut dire qu'il n'y aurapas <strong>de</strong> difficultés d'instal<strong>la</strong>tion. Dans <strong>la</strong>discussion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux propositions successives,<strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille a étécontinuellement gênée du fait que l'urfifficile<strong>de</strong> chiffrer les besoins d'une ma-ence avait été déc<strong>la</strong>rée et il lui a éténière précise. Il nous aurait fallu procé<strong>de</strong>rà une étu<strong>de</strong> approfondie. Nous n'avons paseu le temps <strong>de</strong> nous y livrer. Nous accepterionsvolontiers les suggestions qui nousseraient faites si quelque dé<strong>la</strong>i nous étaitdonné pour cette étu<strong>de</strong>.D'ailleurs, nous avons <strong>de</strong>mandé à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale <strong>de</strong> bienvouloir surseoir à <strong>la</strong> fermeture du centre<strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline, qui était prévue, en principe,pour le 31 mars. Je ne crois pas qu'ils'opposera à ce sursis. En effet, actuellement,ce centre n'est pas déficitaire. Illiqui<strong>de</strong> un stock <strong>de</strong> tyrothricine et fabrique,suivant <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, du solvant-retard,ce qui lui permet d'équilibrer sonbudget. Nous pouvons bien lui donner undé<strong>la</strong>i d'un à <strong>de</strong>ux mois. Ainsi, nous pourronsétudier un nouveau texte <strong>de</strong> manièreplus approfondie et envisager les modificationsqui pourraient être apportées ànotre texte initial.Je ne m'étendrai pas davantage surtoutes ces difficultés. Il serait cependantmalheureux d'abandonner le centre <strong>de</strong>transfusion sanguine à ses moyens matérielsqui sont actuellement très minimes.Ce centre a déjà rendu <strong>de</strong>s services éminents.Nous ne doutons pas que si nousle dotions d'instal<strong>la</strong>tions mo<strong>de</strong>rnes, quicoûteraient au pays au moins 800 millions,si elles étaient réalisées <strong>de</strong> piano, il neren<strong>de</strong> <strong>de</strong>s services encore plus éminents.Nous nous tournons vers <strong>la</strong> sécurité sociale,vers les services <strong>de</strong>s mines, vers <strong>la</strong>Société nationale dès chemins <strong>de</strong> fer français,vers tous les organismes qui peuventbénéficier <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusion sanguine,pour leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r à réalisercette transformation, grâce à <strong>la</strong>quelleEourra être utilisée et développée une trèselle œuvre française, pour le plus grandbien <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation et <strong>de</strong> l'humanité. (Trèsbien ! très bien!)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.M. Paul Ramadier, ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale. Le Gouvernement seraittrès disposé à accepter le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong>proposition présentée par <strong>la</strong> commission<strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publiqueL'utilisation au profit du centre national<strong>de</strong> transfusion sanguine, dans son principe,recueille sans aucun doute l'agrémentdu ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique.Et le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense national*n'a, <strong>de</strong> son côté, aucune opposition à faireà ce projet.Mais une mise au point est nécessaireen ce qui concerne le texte et certainsdétails administratifs.C'est pourquoi* le renvoi à <strong>la</strong> commission,que suggérait M. le rapporteur, nomanquerait pas d'utilité.J'ajoute que le personnel du centre national<strong>de</strong> <strong>la</strong> (pénicilline est, à l'heure actuelle,dans une très <strong>la</strong>rge mesure, rec<strong>la</strong>ssé.Il ne reste pratiquement que trente-cinqpersonnes employées aux embal<strong>la</strong>ges, etdont on pense qu'elles pourront trouverun emploi dans un dé<strong>la</strong>i assez rapproché.Je dois ajouter à ce chiffre <strong>de</strong>ux ou troischercheurs dont <strong>la</strong> situation n'est pas encorec<strong>la</strong>irement établie.Le centre est donc presque arrivé auterme <strong>de</strong> sa liquidation.Il va sans dire que, tant que le centre<strong>de</strong> transfusion sanguine ne prendra paspossession <strong>de</strong>s locaux, nous ne fermeronspas le centre actuel qui fonctionne avecle personnel restant. vQuant aux marchandises, il va égalementsans dire, que, même une fois lecentre fermé, leur écoulement se poursuivra.Nous n'avons ipas l'intention <strong>de</strong>stériliser le stock, important quant à savaleur, qui y a été constitué, dont d'ailleurs<strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie ne se trouvepas dans les locaux du centre Cabanel, etque nous continuerons en tout état <strong>de</strong>cause à écouler.Voilà où en sont les choses.Le plus sage est, à mon sens, <strong>de</strong> serallier à <strong>la</strong> suggestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionet, après avoir réalisé un accord généralsur le principe, <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> mettreau point, en accord avec <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s finances et le Gouvernement, un textepermettant <strong>de</strong> régler les problèmes administratifsqui subsistent et qui sont maintenanttout à fait secondaires.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M. Ar~thaud, pour répondre au Gouvernement.M. René Arthaud. Vous venez, monsieurle ministre, <strong>de</strong> p-oiposer une fois <strong>de</strong> plusLe renvoi à <strong>la</strong> commission d'un texte quine nous donne pas satisfaction.Nous avions déposé un contre-projetqui tendait, non pas à transférer l'immeuble<strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Cabanel et ses instal<strong>la</strong>tionsau centre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusionsanguine, mais à maintenir en activité lecentre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline.Nous <strong>de</strong>mandions l'é<strong>la</strong>boration d'untexte d'application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi qui créa <strong>la</strong>société nationale <strong>de</strong>s produits biochimiques— loi que vous <strong>de</strong>vez respecter, monsieurle ministre — qui aurait permis, enmaintenant et en développant cette société,<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer sous le contrôle <strong>de</strong> l'Etat cettebranche importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong>médicaments indispensables à <strong>la</strong> nationfrançaise.Vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z le renvoi à <strong>la</strong> commission.Nous irons nous battre en commissionpour tâcher <strong>de</strong> faire triompher nosvues.Mais les remarques que vous venez <strong>de</strong>faire appellent quelques précisions.Lors d'un précé<strong>de</strong>nt débat, vous nousaviez déjà donné un grand nombre d'assurancesconcernant le personnel qui, aviezvousindiqué, serait déjà entièrement rec<strong>la</strong>ssé.Nous avons pris contact avec le personnel.Il est établi que seulement <strong>de</strong>uxunités sur 237 ont été rec<strong>la</strong>ssées.Aujourd'hui, vous nous répétez que toutle personnel est rec<strong>la</strong>ssé, sauf une trentaine <strong>de</strong> personnes et <strong>de</strong>ux chercheur