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JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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Au cours <strong>de</strong> l'été <strong>de</strong>rnier, lors du débatBUT <strong>la</strong> S.N.E.C.M.A., j'avais eu l'occasion<strong>de</strong> poser cette question à M. le secrétaire'd'Etat à l'air et j'avais eu l'impression'que, dans sa réponse, il renvoyait <strong>la</strong>; balle au ministre <strong>de</strong>s travaùx publics que"vous étiez déjà à cette époque.- Nous savons bien,que le directeur techniqueindustriel, c'est-à-dire M. le ministre<strong>de</strong>s forces armées, â <strong>la</strong> responsabilité<strong>de</strong>s constructions aéronautiques aussibien pour l'armée que pour les compagnies<strong>de</strong> transport aérien. Mais nous aimerionssavoir dans quelle mesure lé secrétariatgénéral à l'aviation civile et commerciale,c'est-à-dire vous-même, monsieurlé ministre, a une influence sur <strong>la</strong>définition du programme, <strong>de</strong> constructions-ftéronaùti'ques.Il y a quelques semaines, certains <strong>de</strong>mes collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale et moi-même avons eul'occasion d'assister à une présentation <strong>de</strong>-matériel aérien. Nous avons eu l'occasion<strong>de</strong> voir voler le fameux S.O. 30 P dont ona parlé tout à l'heure et dont les servicesdu centre d'essai en vol nbus ont préciséqu'il était prêt, que ses essais techniques-étaient terminés et que l'on n'attendaitplus que les commandés pour le mettreen service.Monsieur le ministre, je suis persuadé•que me^ collègues serbnt heureux commeHioi-même <strong>de</strong> Connaître les possibilités,-exactes <strong>de</strong> cet appareil ou plutôt <strong>la</strong> conceptionque- vous avez <strong>de</strong> ses. possibilités,-afin que cet appareil ou bien vienne enservice tout <strong>de</strong> Suite, ou bien que nous- sachions s'il convient <strong>de</strong> ne plus y engager<strong>de</strong> crédits, soit parce qu'il est périmé,soit" parce que ses essais n'ont pasdonné satisfaction.Je ne parte pas du S.E. 2010 dans lequelj'ai espoir mais sur lequel, bien entendu,il serait prématuré <strong>de</strong> porter unjugement. Toutefois, en ce qui concerne leS.O. 30 P., nous aimerions avoir <strong>de</strong>s éc<strong>la</strong>ircissements.Au déibut dé 1947, on nous annonçait quele S.O. 30 P. serait en service dans lecourant <strong>de</strong> l'été, et qu'il commenceraiteffectivement ses premiers essais sur, les'lignes. Nous sommes au printemps 1949et il est toujours question <strong>de</strong> cet appareilsans lui trouver une utilisation. Nous aimerionssavoir si c'est le fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> directiontechnique d'Air-France ou si, au contmre,d'autres raisons s'opposent à <strong>la</strong>mise en œuvre <strong>de</strong> ce matériel.La secon<strong>de</strong> observation a pour moi plusd'importance. Elle concerne l'infrastructure.Faire un effort budgétaire pour <strong>la</strong> construction<strong>de</strong> matériel aéronautique, c'estbien. Mais il m'apparaît que, dans un payscxtraordinairément privilégié comme l'est<strong>la</strong> France par sa situation géographique,il serait mieux encore <strong>de</strong> faire un effortbudgétaire important pour l'équipement <strong>de</strong>nos bases aériennes, en d'autres termespour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une infrastructuresuffisante.L'expérience du pont aérien à Berlin amontré tout l'intérêt qu'il y avait à disposerd'une forte infrastructure, et lesexemples qiue nous donnent les pays européensavoisinants montrent que lesgran<strong>de</strong>s nations aéronàutiques <strong>de</strong> <strong>de</strong>mainseront non seulement celles qui disposerontd'une industrie <strong>de</strong> construction aéronautique,mais surtout celles qui disposerontd'une infrastructure puissante.Or, je suis obligé <strong>de</strong> constater, d'après lebudgefLgpti nous est présenté, que <strong>la</strong> directionoe <strong>la</strong> navigation aérienne, dont lerôle est <strong>de</strong> mettre en œuvre une telle infrastructure,n'aura à sa disposition que<strong>de</strong>s crédits extrêmement faibles*vASSEMBLEE NATIONALE — 3« SEANCE DU 22 MARS 1949 1717Puisque l'Assemblée n'a pas l'initiative<strong>de</strong>s dépenses, c'est un peu, monsieur leministre, à titré préventif que je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> nous saisir, dans le prochainprojet <strong>de</strong> budget, qui nous sera sans doutesoumis cette aunée en temps utile,,..M. le rapporteur général. Nous l'espéronsbien!M. Henri Bouret. ... <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> créditssubstantiels.La politique qui consiste à construire <strong>de</strong>savions sans avoir d'infrastructure est unpeu celle d'un chef <strong>de</strong> famille qui achèterait<strong>de</strong>s meubles sans avoir <strong>de</strong> logement.Nous vous faisons donc confiance, monsieurle ministre, pour promouvoir cette.politique par les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> crédits quevous nous présenterez pour le prochainexercice budgétaire.Nous sommes heureux, d'autre part, <strong>de</strong>prendre acte <strong>de</strong> l'effort que vous avez faitpour améliorer le traitement du personneltechnique d'aérodrome. Il y a là unpersonnel dont <strong>la</strong> responsabilité est écrasante; vous savez en effet, mes cherscollègues, qu'un commandant d'aérodrome,ou même,. que<strong>la</strong>uefois, un simpleagent dé <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion aérienne, est responsable<strong>de</strong> tous les mouvements <strong>de</strong> nuit,par mauvais temps, sur une piste <strong>de</strong> première-importance.Il est donc inquiétant<strong>de</strong> penser que,.parce que îe traitement <strong>de</strong>ces agents est insuffisant, il faut se contenterd'un personnel <strong>de</strong> moindre qualité,les éléments d'élite, déçus par les appointementsqu'on leur sert, étant partis servirsous d'autres cieux ou s'étant orientésvers d'autres branches d'activité.Vous avez fait un effort, monsieur leministre, et vous avez pratiqué là uneexcellente politique, mais je pense qu'ilfaudra encore l'accentuer, car <strong>la</strong> politiqued'infrastructure que je me permets <strong>de</strong>préconiser sera fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité dupersonnel.En ce qui concerne le matériel d'infrastructure,je crois que nous avons eu, si jepuis m'exprimer ainsi, une excellente politiquedu béton.Nous avons <strong>de</strong>s pistes qui paraissentsuffire à l'ensemble du trafic, mais oui meparaissent malheureusement encore trèsmal équipées en ce qui concerne l'ai<strong>de</strong> à<strong>la</strong> navigation.Nous avons eu <strong>la</strong> satisfaction d'apprendrepar <strong>la</strong> presse aéronautique — certainsd'entre nous, même, ont eu l'occasion <strong>de</strong>visiter les instal<strong>la</strong>tions nouvelles — quenous construisons d'excellents enginsd'ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> navigation et, en particulier,que nous sommes dès maintenant en mesure<strong>de</strong> produire Le fameux « GroundControl Approach », le G. G. A., qui doitnous permettre, dans les années qui viennent,le vol par tous les temps, et quinous permettra <strong>de</strong> faire atterrir tous lesavions par p<strong>la</strong>fond nul.Ainsi donc, monsieur le ministre, puisquenous avons <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> construireces engins chez nous, il me semble quevotre intervention, votre action votreimpulsion peuvent être déterminantes.En terminant, je me permets <strong>de</strong> vousrenouveler, au sujet <strong>de</strong> l'infrastructure,l'observation que je vous fais en ce quiconcerne <strong>la</strong> politique du matériel.Là encore, j'ai l'impression qu'il existeun véritable hiatus entre le domaine militaireet le domaine civil. Je ne sais pasvers quelle politique nous nous orienteronsà l'avenir. Certains pays ont réalisél'unité <strong>de</strong> leur infrastructure an profit <strong>de</strong>l'aéronautique civile. Vous savez, monsieurle ministre, que c'est le cas <strong>de</strong>sEtats-Unis d'Amérique. D'autres ont fait*l'unité <strong>de</strong> leur infrastructure au profit dfleur armée <strong>de</strong> l'air.Je ne sais .pas s'il faut maintenir <strong>la</strong> divisionqui existe actuellement chez nousentre l'infrastructure civile et rinirastruo*ture militaire En tout cas, je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>,monsieur le ministre, <strong>de</strong> vouloirbien prévoir <strong>de</strong>s contacts permanents etune politique d'ensemble avec votre collègue<strong>de</strong> l'air.C'est sous le bénéfice <strong>de</strong> ces observationsque je voterai l'ensemble <strong>de</strong>s créditsqui nous sont <strong>de</strong>mandés, en regrettanttoutefois qu'il ne soit pas possible <strong>de</strong> lesaugmenter aujourd'hui, mais avec l'espérance<strong>de</strong> les voir améliorer pour le pro-»chain exercice. (App<strong>la</strong>udissements au centre.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Livry-Level.M. Philippe Livry-Level. Je voudraisajouter un seul mot pour préciser que nepas réaliser l'infrastructure ou <strong>la</strong> différercoûte beaucoup plus cher que l'exécutionmême <strong>de</strong> cette infrastructure.En effet, un retard d'un quart d'heur®à l'atterrissage d'un gros avion du typeConstel<strong>la</strong>tion représente une dépense supplémentaire<strong>de</strong> 30.000 francs.L'économie <strong>la</strong> plus élémentaire consisteà équiper d'abord l'infrastructure. C'e*tune question <strong>de</strong> sécurité, et ce<strong>la</strong> empôchd<strong>de</strong> coûteux retards à l'atterrissage.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. 1«ministre <strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>s transportset du tourisme.M. Christian Pineau, ministre <strong>de</strong>s travauxpublics, <strong>de</strong>s transports et du tourisme.Mes chers collègues, je voudraisrépondre à toutes les questions qui viennent<strong>de</strong> m'être adressées <strong>de</strong> différents côtés<strong>de</strong> l'Assemblée.Le (problème qui s'est posé à moi, lorsquej ai été amené à appliquer les réduction^ globales <strong>de</strong> crédits décidées, a étécelui <strong>de</strong> leur répartition -entre les différentschapitres du budget <strong>de</strong> l'aviation civile.Il y avait là un choix à faire, qui n'étaitpas facile. Je ne pouvais pas réduire lescrédits <strong>de</strong> personnel, je ne vou<strong>la</strong>is pasréduire les crédits afférents aux basesaériennes, pas plus d'ailleurs que les créditsipôur l'aviation légère et sportive.Si j'ai accepté <strong>de</strong> faire porter <strong>la</strong> majorité<strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction qui m'était imposée surle chapitre du matériel <strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie,c'est parce qu'en réalité nos <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>crédits pour ce matériel correspondaient à<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'augmentation <strong>de</strong> personnel,pour <strong>la</strong>quelle je n'avais pu obtenir<strong>la</strong> majoration <strong>de</strong> crédits nécessaire etqu'ainsi <strong>la</strong> réduction proposée sur les crédits<strong>de</strong> matériel maintenait en fait lestatu quo.Dès lors, je n'ai rien diminué par rapportà 1948, mais je n'ai pas non plusréalisé un certain nombre <strong>de</strong> progrès quieussent été, je le reconnais très volontiers,parfaitement utiles.Là encore, le ministre technique setrouve p<strong>la</strong>cé <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>voirs contradictoires,d'une part celui <strong>de</strong> défendre sescrédits <strong>de</strong>vant le ministre <strong>de</strong>s finances,d'autre part celui <strong>de</strong> membre d'un gou*vernement solidaire, soucieux dans sonensemble <strong>de</strong> défendre les finances <strong>de</strong>l'Etat et d'opérer les réductions <strong>de</strong> créditsnécessaires s'il veut respecter <strong>la</strong> décisiondu Parlement que constitue <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>sinaximaLe problème n'est pas facile. C'est unproblème <strong>de</strong> choix entre <strong>de</strong>s obligationscontradictoires, et les coupures que ]'ai été64

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