1688 ASSEMBLEE NATIONALE — i*« ~SEANCE DU 22 MARS 4349. M. Guissou a également prétendu que <strong>la</strong>situation a été <strong>la</strong> même pour tous et qu'ily a eu <strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>rités pour tous lescandidats. Si nous pouvons admettre qu'il< existe Là-ibas une situation particulière,que certaines difficultés empêchent que <strong>la</strong>foi soit olbservée strictement, il 6'est certainementproduit <strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>rités à sensunique, qui ne peuvent être mises auseul compte <strong>de</strong> ces difficultés.H suffit <strong>de</strong> jeter un coup d'oeil sur letableau donnant le 'résultat <strong>de</strong>s électionspour être convaincu à ce sujet. On s'aperçoitque, pour les cercles non'Mossis, ily a peu <strong>de</strong> votants par rapport aux inscrits,ce qui résulte du fait que l'administrateur<strong>de</strong> ces cercles avait fait savoir à<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion que ce n'était pas <strong>la</strong> peine<strong>de</strong> voter, que le vote n'était pas obligatoire.Par contre, en ce qui concerne lescercles Mossis, on s'aperçoit qu'il y a eubeaucoup <strong>de</strong> votants par rapport au nombred'inscrits. D'ailleurs, M. Coulibaly adonné ce matin <strong>de</strong>s chiffres précis, surlesquels il ne me paraît pas nécessaire <strong>de</strong>revenir.Pourquoi y a4-il donc eu <strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>ritésà sens unique ? Parce que le gouverneurM. Mouragues patronnait <strong>la</strong> listeGuissou. Personne ici ne peut contesterqu'U y a eu <strong>de</strong>s pressions et <strong>de</strong>s interventionsadministratives, et M. Guissou luimêmea signalé qu'en 1946 le gouverneur<strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte d'Ivoire a fait pression afin qu'iln'y ait qu'une seule liste.il existe (bien une circu<strong>la</strong>ire ministérielle,dont M. Coulibaly a donné lecture,mais M. le gouverneur Mouragues ne s'estpas soucié <strong>de</strong> <strong>la</strong> faire respecter pas plusque M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outremerne s'est inquiété <strong>de</strong> <strong>la</strong> faire appliquer,et pour cause!Je r&ppelile les articles <strong>de</strong> journalistesd'opinions différentes, tels M. Seligman etM. Maurice Voisin qui écrivent, l'un dansLe Réveil, l'autre dans Défense française,articles dont M. Couliibaly a déjà donnéconnaissance ce matin.En conclusion, il y a eu ineontestaiblement<strong>de</strong> grosses irrégu<strong>la</strong>rités reconnuespar tous. Le principe constitutionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong>liberté du vote n'a pas été respecté. Ily a eu <strong>de</strong>s pressions sur les électeurs etsur les candidats. H y a eu également<strong>de</strong>s vices <strong>de</strong> forme, <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s électorales.En tou&e objectivité, l'Assembléene peut, dans ces conditions, vali<strong>de</strong>rMM. Henri Guissou, Ouedraogo M amadouet Nazi Boni déc<strong>la</strong>rés élus par <strong>la</strong> commissiongénérale <strong>de</strong> recensement <strong>de</strong>s votes,réunie à Ouagadougou, en Haute-Volta, le1 er juillet i mComme le disait notre collègue M. Rivet,ce sont <strong>de</strong>s pays qui s'ouvrent à <strong>la</strong>démocratie. Mais <strong>la</strong> démocratie fait peurà certains, dont les manœuvres arbitraireset illégales ne vont pas dans lemême sens qu'elle., La réalité est que leur propre illégalitéleur faiît peur et, <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> poussée <strong>de</strong>speuples coloniaux, ils emploient <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>sque les démocrates conséquents réprouvent.L'Assemblée va se prononcer. Ceux quivoteront pour l'invalidation prouverontleur attachement aux principes démocratiquesJUÎ sont inscrits dans <strong>la</strong> Constitution<strong>de</strong> <strong>la</strong> République française et se montrerontsoucieux <strong>de</strong> voir se constituer uneUnion française vraie et fraternelle, fondéesur l'égalité <strong>de</strong>s droits et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs.(App<strong>la</strong>udissements à Vextrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt, La parole est àM. MokhtarûM. Mohamed Mokhtarî. Mesdames, messieurs,j'interviens dans ce débat pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rl'annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s élections <strong>de</strong> <strong>la</strong>Haute-Volta et, en même temps, pour protestercontre l'attitu<strong>de</strong> du Gouvernementqui, une fois <strong>de</strong> plus, a permis le truquage<strong>de</strong>s élections en Algérie.Nous nous sommes déjà élevés, à plusieursreprises, contre les procédés employéspour fausser <strong>la</strong> représentation popu<strong>la</strong>ire,celle du <strong>de</strong>uxième collège notamment.Nous avons récemment dénoncé lespressions et les menaces accompagnées <strong>de</strong>mesures arbitraires, d'arrestations, voire<strong>de</strong> fusil<strong>la</strong><strong>de</strong>s qui ont permis au Gouvernementd'envoyer à l'Assemblée algérienneun nomibre considérable <strong>de</strong> gens à <strong>la</strong>sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'administration algérienne et <strong>de</strong><strong>la</strong> grosse colonisation.Pour prévenir le retour <strong>de</strong> tels abus autantque pour assurer, d'une manière effective,<strong>la</strong> liberté et <strong>la</strong> sincérité du vote, uneproposition <strong>de</strong> loi a été déposée qui viseA Xtrt n A f Ail f n - lnn ris en considération le 8 mars à <strong>la</strong> con 1érence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts et mis à l'ordre dujour <strong>de</strong> <strong>la</strong> seance du H mars. Or, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>du Gouvernement, cette propositiona été retirée <strong>de</strong> l'ordre du jour quelquesjours avant les élections.Nous comprenons <strong>la</strong> position du Gouvernement.Ayant tout fait pour truquer lesélections <strong>de</strong>s 4 et 11 avril 1948, il n'entendaitpas permettre <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> vote quelquesmois après. Des élections libres auraient,en effet, consacré l'écrasement <strong>de</strong>scandidats dits « Indépendants » oud' « Union franco-musulmane », et ainsiaurait été désavouée <strong>la</strong> politique menéelà-bas et l'Assemblée algérienne, l'Assembléemal élue, définitivement déconsidérée.Mais les faits sont là. Quoique très incomplets,nous tenons à les signaler àl'attention <strong>de</strong> l'Assemblée.Dans une lettre en date du 14 mars 1947,notre collègue Mme Alice Sportisse, oui setrouve en Algérie, nous informait ae cequi suit :« Les démarches que nous faisons auprès<strong>de</strong>s préfets se heurtent à l'attitu<strong>de</strong>qu'ils avaient au moment <strong>de</strong>s élections àl'Assemblée algérienne, à savoir que <strong>la</strong> loine précise pas qu'il peut y avoir <strong>de</strong>s délégués.»Elle nous <strong>de</strong>mandait en même temps,afin d'ai<strong>de</strong>r le parti communiste algériendans sa campagne en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté<strong>de</strong> vote et le contrôle <strong>de</strong>s bureaux, d'insis*ter auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>ntspour que vienne en discussion en séancepublique, avant <strong>la</strong> séparation <strong>de</strong> l'Assemblée,<strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi dont notrecollègue Djemad est le rapporteur. Lemême jour, elle adressait le télégrammesuivant à notre ami Jacques Duclos, prési<strong>de</strong>ntdu groupe communiste à l'Assembléenationale :« Prière insister près conférence prési<strong>de</strong>ntspour discussion séance publique propositionloi sur délégués dans bureauxvote en Algérie adoptée par commissionsuffrage universel. Stop. Administrationalgérienne prétend interdire faute <strong>de</strong> textesprésence <strong>de</strong> ces délégués pour prochainesélections. »Le 15 mars, le parti communiste algérienadressait à M. le gouverneur généralune lettre dans <strong>la</strong>quelle il dénonçait lesillégalités à l'approche <strong>de</strong>s élections.Cette lettre expose notamment ce quisuit :« Premièrement, jeudi, dans <strong>la</strong> soirée,<strong>de</strong>s rafles <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure ont étéorganisées par <strong>la</strong> police <strong>de</strong> Blida ? armesen mains, pour soi-disant vérificationd'i<strong>de</strong>ntités.« Deuxièmement, le sous-préfet <strong>de</strong> Blida,vendredi, a dix-neuf heures, a convoquétous les gérants <strong>de</strong>s cafés maures, les recevantdans son bureau quatre par quatre.Il les a menacés <strong>de</strong> fermeture si le mardi15 mars chacun d'eux ne lui remettait pasvingt cartes d'électeurs <strong>de</strong> Blida qu'ils<strong>de</strong>vaient se procurer à n'importe quel prixparmi leur clientèle.« En outre, M. le sous-préfet leur a annoncéque le candidat <strong>de</strong> l'administrationest M. Ouargui, commerçant à Boufarik.« Troisièmement, le sous-préfet <strong>de</strong> Blidaa mobilisé tout son appareil d'exécution:caïds, gar<strong>de</strong>s champêtres, chefs <strong>de</strong> fraction,pour faire pression sur les popu<strong>la</strong>tionset empêcher les candidats démocrates<strong>de</strong> parler et <strong>de</strong> circuler librement dans<strong>la</strong> circonscription.« Quatrièmement, à Tablât, l'administrationfait interdire au candidat communistel'accès <strong>de</strong>s cafés maures et <strong>de</strong>s cars. Lapression est telle que l'hôtelier et le pro-Eriétaire du bain maure refusent <strong>de</strong> l'héergerainsi que son ami qui l'accompagne.« L'administrateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune mixte<strong>de</strong> Ténès refuse au candidat communistel'accès <strong>de</strong>s mairies <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> colonisationpour <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong> ses réunions électorales.Il se déc<strong>la</strong>re, par contre, disposéà accor<strong>de</strong>r les mêmes salles aux autrescandidats. »M. Edouard Moïsan, rapporteur. Noussommes loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.M. Mohamed Mokhtarî. Mon cher collègue,l'Union française forme un tout et ce quiexacte-se passe en Algérie se reiprorlnitment en Haute-Volta.
1M, Marcel Poimbœuf. On n'a pas encoreparlé du p<strong>la</strong>n Marshall, mais ça viendra.- M. Mohamed Mokhtari. Vous verrez ainsi* que j'arriverai aux mêmes conclusions queH. Coulibaly...M. le rapporteur. Je m'en doute.M. Mohamed Mokhtari. ...et que je suis«parfaitement dans le sujetM. Hamani Piorï, La métho<strong>de</strong> a été inauguréeen Algérie et exploitée en Afrique«io ireM. Mohamed Mokhtari. Le 18 mars,M* Chergui Mehieddine, bâtonnier du barreau<strong>de</strong> Mascara, proteste., par lettre, aurèsdu préfet d'Oraii, lui signa<strong>la</strong>nt no-ÊLes métho<strong>de</strong>s qui viennent d'être employéesont augmenté le mécontentementet l'indignation dans le cœur <strong>de</strong> dizainesj<strong>de</strong> milliers d'Algériens qui, pourtant, n'aspirentqu'à vivre ejn paix et dans l'amitiéavec le peuple <strong>de</strong> France. Cette paix etcette amitié ne sont possibles que dans<strong>la</strong> mesure où vous permettrez à nos popu<strong>la</strong>tions<strong>de</strong> jouir pleinement <strong>de</strong>s libertésinscrites dans <strong>la</strong> Constitution.ASSEMBLEE NATIONALE — 2» SEANCE DU 22 MARS 1949 1689Si je suis intervenu dans ce débat, c'estpour dénoncer, au nom <strong>de</strong>s députés communistesalgériens, comme l'a fait excellemmentmon ami Coulibaly, <strong>de</strong>s abus indignesd'un pays qui se réc<strong>la</strong>me <strong>de</strong> <strong>la</strong>démocratie et qui nuisent beaucoup, aussibien à <strong>la</strong> France qu'à l'Union française.Ainsi, ce qui se passe en Algérie, enmatière électorale, se produit égalementdans les territoires <strong>de</strong> l'Union française.Voilà pourquoi nous voterons l'annu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>s élections <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta. [App<strong>la</strong>udissementsà Vextrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Coulibaly.M. Ouezzin Coulibaly. Mesdames, messieurs,je viens donner certains éc<strong>la</strong>ircissementsà M. Aujou<strong>la</strong>t qui est intervenuau nom <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.Notre collègue a dit que <strong>la</strong> non-distribu-imment ce qui suit:« Lundi 14 mars, à Saint-Maur, dès l'annonce<strong>de</strong> <strong>la</strong> réunion, lès gendarmes ontarrêté et emmené dans lé hall <strong>de</strong> <strong>la</strong> maition<strong>de</strong>s cartes avait été volontaire. J'ai•rie une trentaine <strong>de</strong> musulmans, sous prétexte<strong>de</strong> vérifier leur i<strong>de</strong>ntité, bouchantdémontré, ce matin, preuves en main, queles bulletins <strong>de</strong> ^ote qui ont été distribuésainsi l'accès <strong>de</strong> <strong>la</strong> salledans les bureaux l'ont été par 'es soins <strong>de</strong>« D'autre part; le 17 mars, à Tafaraoui,-chaque commandant <strong>de</strong> cercle et que lesà peine arrivé pour organiser <strong>la</strong> réunionnôtres sont restés dans certains bureaux,que j'avais, annoncée pour le matin, àle commandant <strong>de</strong> cercle ayant lui-même10 heures, un gar<strong>de</strong> charnpêtre et un pré:avoué qu'il n'était pas chargé <strong>de</strong> les p<strong>la</strong>cerdans les bureaux <strong>de</strong> vote, alors qu'ilsirîent dé djemâa m'ont; menacé et ontrefoulé tous les électeurs hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> sallel'avait fait pour les autres..<strong>de</strong> réunion; sans l'intervention d'un gendarme,les menaces auraient été mises à bulletins ont été retirés <strong>de</strong> certains bu-J'ai démontré, en second lieu, que lesexécution. »reaux <strong>de</strong> vote par les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s bureauxeux-mêmes.* Voici, enfin, <strong>de</strong>s télégrammes que nousavons reçus hier, noue signa<strong>la</strong>nt dès abûs: En outre, j'ai indiqué que, dans certainescirconscriptions, les bulletins ont étédus à l'ingérence <strong>de</strong> l'administration. J'en'lirai <strong>de</strong>ux seulement.refusés. J'ai montré <strong>de</strong>s listes entièresLe premier est ainsi conçu: ,d'électeurs inscrits à qui l'on a refusé les sang<strong>la</strong>nts dont tout le mon<strong>de</strong> se souvient.Î « Dans commune Aurès prési<strong>de</strong>nts bureauxvote interdisent accès candidats. conscription <strong>de</strong> non Mossis.restés avec moi dans ces territoires pourbulletins parce qu'ils etaient dans une cir-Si les conseillers généraux n'étaient pasStop. Proteste énergiquement contre cet Lorsque M. Aujou<strong>la</strong>t dit, par exemple, prêcher le calme, <strong>de</strong> nouveaux événements* abus. Stop. Mekdad Messaoud, candidat que dans les bureaux <strong>de</strong> vote on n'avait sang<strong>la</strong>nts se seraient produits.communiste. »pas assuré <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> nos bulletins., ! C'est <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle il ne s'agitEt voici le second*je voudrais lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, étant donné pas <strong>de</strong> s'installer ici pour voir ce qu'on a« Nous candidats U. D. M. A. et communistes18 e circonscription protestons comment il comprend qu'un Africain, en-<strong>la</strong>isser ces popu<strong>la</strong>tions, qui nous ont élus,qu'il a été dans les territoires d'outre-mer, i appelé le « crétinisme parlementaire », etavec indignation contre circu<strong>la</strong>ire préfet touré <strong>de</strong> douze gar<strong>de</strong>s armés, puisse resterdans un bureau <strong>de</strong> vote où il est maministration,alors que nous sentons quesouffrir et se mettre en guerre contre l'ad-d'Algérie du 14 mars 1949 <strong>la</strong>issant facultéprési<strong>de</strong>nts bureaux vote interdire accès à traqué <strong>de</strong>puis le matin jusqu'au soir ? nous pouvons remédier à cet état <strong>de</strong>nos mandataires ou même candidats. Totalitébureaux vote appliquant interdiction d'hommes attachés avec <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s etJ ai montré, ce matin, <strong>de</strong>s photographies choses.C'est <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle nous avonsuniquement à nos candidats et mandataires.Stop. Membres bufeaux choisis arbi-vou<strong>la</strong>it pas les voir dans un bureau <strong>de</strong>conduits par <strong>de</strong>s g:-<strong>de</strong>s parce qu'on ne prêché le calme.trairement et accès autorisé seulement à vote. Ces hommes, attachés pour être I M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Voulez-vous mecandidats administratifs ou représentants. conduits en prison, pouvaient-ils assurer permettre <strong>de</strong> vous interrompre, mon cherStop. Preuve évi<strong>de</strong>nte manœuvre frauduleuse.Stop. Dénions dès à présent scrutin M. Coussou a reconnu lui-même l'inter-M. Ouezzin Coulibaly, Volontiers, mon-un contrôle quelconque ?collègue ?antidémocratique et indigne prestige <strong>de</strong> vention abusive <strong>de</strong> l'administration et a sieur Aujou<strong>la</strong>t.<strong>la</strong> France et en <strong>de</strong>mandons annu<strong>la</strong>tion. » indiqué <strong>de</strong>vant tous les membres duCes quelques faits démontrent, à eux 10 e bureau que, s'il n'avait pas été élu, M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Vous savez,seuls, que les élections en Algérie ont été il aurait élevé une protestation.mon cher collègue, toute <strong>la</strong> svmpathieune fois <strong>de</strong> plus truqués à l'occasion <strong>de</strong>que j'ai pour vous.Il est normal, par ailleurs, que vous sachiezqpe, dans les territoires d'outre-mer,<strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière consultation.Je suis tout à fait d'accord avec vousM. le prési<strong>de</strong>nt. Monsieur Mokhtari, jesur <strong>la</strong> nécessité qu'il y a, pour les dépunousnous heurtons, je ne dirai pas àvous rappelle au sujet: il ne s'agit pàsI tés <strong>de</strong>s territoires d'outre-mer, à se ren*l'incompréhension, mais à une prise <strong>de</strong> positionnette <strong>de</strong> l'administration en faveur tion.<strong>de</strong> l'Algérie, mais <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta., dre assez souvent dans leur circonscrip-M. Mohamed Moktari. J'y arrive, monsieurle prési<strong>de</strong>nt.<strong>de</strong> certains candidats et que, en dépit <strong>de</strong> Sans aucun doute, nous sommes appeléscircu<strong>la</strong>ires comme celle dont je vous ai à passer une bonne partie <strong>de</strong> l'année dansAussi, n'est-il pas étonnant d'apprendredonné lecture ce matin proc<strong>la</strong>mant <strong>la</strong> neutralitéadministrative, les chefs eux-mêmes, africains plus que d'autres ont'besoin <strong>de</strong>nos circonscriptions et certains territoiresque, sur les onze élus du <strong>de</strong>uxième collègedans le département d'Oran, il n'yaprès avoir prêché cette neutralité, interviennenten sous-main.Mais lorsque je suis intervenu tout à<strong>la</strong> présence <strong>de</strong> leurs élus.ait pas un seul représentant <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>sgroupements véritablement représentatifs Je me <strong>de</strong>vais <strong>de</strong> vous exposer ces faits l'heure, en insistant sur le fait que leset nationaux qui ont présenté <strong>de</strong>s candidats,tels que Î'U. D. M. A. et le parti On a dit à cette tribune que nous avions auraient pu être examinées plus tôt, j'aiavec une entière franchise.opérations électorales <strong>de</strong> <strong>la</strong> liaute-Voltacommuniste algérien.tardé à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l'invalidation <strong>de</strong>s députés<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta. Je voudrais que que certains élus d'outre-mer ont besoinvoulu faire remarquer ceci: S'il est vraiM. Aujou<strong>la</strong>t se souvienne qu'à l'heure présenteae se trouver dans leur territoire pourcertaines circonscriptions <strong>de</strong>s terri-toires d'outre-mer connaissent <strong>de</strong> tellesdifficultés que si leurs élus ne restaientpas en permanence sur p<strong>la</strong>ce pour prêcherle calme, <strong>de</strong>puis .ongternps déjà seseraient déroulés <strong>de</strong>s événements plussang<strong>la</strong>nts que ceux que nous déploronsL dans les territoires d'outre-mer.III est exact que je suis resté assez long*temps dans le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute«Volta. Mais M. Aujou<strong>la</strong>t ne doit pas ignorerque le gouverneur, M. Mouragues, dispose<strong>de</strong> l'instrument d'Etat pour opprimerles popu<strong>la</strong>tions d'une façon injuste etintolérable.Je vous ai dit qu'on l'espace d'un mois,plus <strong>de</strong> cent personnes avaient été emprisonnéesà Bobo-Diou<strong>la</strong>sso ; je vous ai indiquéque <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges avaient été incendiésà Ouahabou; on est allé jusqu'à mettre lefeu à <strong>de</strong>s greniers <strong>de</strong> nil. Or le« habitants<strong>de</strong> ces régions ne se nourrissent que <strong>de</strong>mil.Des vil<strong>la</strong>ges entiers ont été entoures par<strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s et les paysans qui voûtaient sesauver ont été appréhendés par eux. Parconséquent, s'il ne s'était trouve personnepour prêcher b calme, c'est toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionqui se serait peut-être révoltée.Plusieurs <strong>de</strong> nos collègues ici présents neconnaissent pas ces popu<strong>la</strong>tions. Celles-cisont promptes à <strong>la</strong> révolte. Elles sont habituéesà . une sorte d'indépendance, car,avant l'arrivée <strong>de</strong>s Français, elles n'étaientpas soumises, comme chez les Mossis, Al'autorité d'un grand chef qui, sous sadomination, avait habitué les popu<strong>la</strong>tionsà une certaine résignation.Dans nos territoires, une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionn'est nullement résignée et s©révolte très facilement. Ainsi, en 1916, unerévolte sang<strong>la</strong>nte a eu lieu. En 193^, je suisintervenu avec <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> l'administrationdans <strong>la</strong> circonscription <strong>de</strong> Dédouganpour tmter ^ ramener le aimeparmi <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion révoltée. En 1941, àBobo-Diou<strong>la</strong>sso, il y eut <strong>de</strong>s événementsy prêcher le calme, quel besoin certainsélus ont-ils <strong>de</strong> passer <strong>de</strong>s semaines, sinon<strong>de</strong>s mois...M. René Malbrant. Et même <strong>de</strong>s années.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. ...non pas dansleur propre territoire, mais dans les circonscriptions<strong>de</strong> leurs collègues où ils63