12.07.2015 Views

JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

^ Année Í949. — N® 30 A. N. Le Numéfô : 5 francs. Mercredi 23 Mars 1949, ^<strong>JOURNAL</strong> <strong>OFFICIEL</strong>DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISEDÉBATSASSEMBLÉECOMPTEPARLEMENTAIRESNATIONALERENDU IN EXTENSO DES SÉANCESQUESTIONS ÉCRITES ET REPONSES DES MINISTRES A CES QUESTIONSAbonnements à l'Édition <strong>de</strong>s DÉBÂTS DE L'ASSEMBLÉE NATIONALEMÉTROPOLE ET PRANGE 3D«OUTR.E-MER î 700 fp. ; ETRANG{Compte chèque postal : 100.97, Paris.)fr.PRIERE DE JOINDRE LA DERNIÈRE BANDEaux renouvellements et réoiamationsDIRECTION, RÉDACTION ET ADMINISTRATIONQUAI VOLTAIRE, X o 31, PARIS-POUR LES CHANGEMENTS D'ADRESSEAJOUTER 15 FRANCSI roLEGISLATURESESSION DE 1949 — COMPTE RENDU IN EXTENSO 58 e SEANCEi re Séance du Mardi 22 Mars 1949.SOMMAIRE1« — Procès-verbal,M. Jacques Duclos, Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte,M. Ramadier, ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale,— Adoption.2. — Excuse et congé.t. — Dépôt, avec <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussion d'urgence,<strong>de</strong> propositions


1670 ASSEMBLEE NATIONALE — i*« ~ SEANCE DU 22 MARS 4349sur <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> <strong>la</strong> date scrutin surune motion <strong>de</strong> censure, les députés ontaussi le droit d'expliquer leur vote. Ledébat sur. <strong>la</strong> date peut donc être aussilong que le débat sur le fond.Ce qui est grave, c'est qu'en votant sur<strong>la</strong> date, au lieu <strong>de</strong> voter sur le fond, <strong>la</strong>majorité donne le spectacle d'un manque<strong>de</strong> courage politique. Elle fuit ses responsabilitésen utilisant une astuce subalterne.Il est plus facile, par exemple, àM. Schmitt <strong>de</strong> voter le renvoi du scrutinsur notre motion <strong>de</strong> censure au 9 novem-. bre, que <strong>de</strong> voter contre un texte émananten réalité <strong>de</strong> M. Guy Mollet, puisque notremotion reprenait les termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettreadressée par le secrétaire général du partisocialiste à M. le prési<strong>de</strong>nt du conseilHenri Queuille.Pour toutes ces raisons, nous élevonsune protestation contre le procédé qui aété employé par <strong>la</strong> majorité et nous tenonsà ce que cette protestation figure au procès-verbal.Je veux dire, en outre, <strong>de</strong>ux mots à proposd'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que j'ai adressée àSi. le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assemblée pour qu'un,débat sur le pacte At<strong>la</strong>ntique ait lieu aujourd'huiet <strong>de</strong>main. Il n'est pas possibleque <strong>la</strong> signature d'un tel acte puisse êtredonnée sans qu'un débat ait lieu ici.Je. <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que <strong>la</strong> conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>ntssoit réunie pour modifier l'ordre dujour prévu et pour mettre au point un débatsur le pacte At<strong>la</strong>ntique car nous considéronsque ce pacte permet l'interventionétrangère dans nos affaires intérieureset qu'il entraîne <strong>la</strong> France dansune politique <strong>de</strong> guerre contre un paysallié <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, l'Union soviétique.En outre, j'ai déposé une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'interpel<strong>la</strong>tionsur ce sujet.Pour toutes ces raisons, nous considéronsqu'un débat sur le pacte At<strong>la</strong>ntique s'imposeet puisque le Gouvernement est représentépar plusieurs <strong>de</strong> ses membres, jevoudrais savoir ce qu'il pense <strong>de</strong> notre(Ap-proposition et ce qu'il compte faire.p<strong>la</strong>udissements à l'extrême gauche.)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Monsieur JacquesDuclos, les observations que vous avezprésentées sur le procès-verbal le seraientplus utilement <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> commission durèglement qui a été saisie, par M. le prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> l'Assemblée, du. problème <strong>de</strong> <strong>la</strong>réglementation <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure re<strong>la</strong>tive à<strong>la</strong> motion <strong>de</strong> censure.Quant à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que vous avezAdressée à M. le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assemblée,elle a été communiquée, à toutes fins utiles,aux prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s groupes et au Gouvernement.M. Jacques Duclos. Quoi qu'il en soit,mes observations pourront servir à <strong>la</strong> commissiondu règlement, lorsquelie étudieralà procédure re<strong>la</strong>tive aux motions <strong>de</strong> censure.•Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Ce<strong>la</strong> n'est pas douteux.Il n'y a pas d'autre observation ?M. Jacques Duclos. Je constate que leGouvernement ne répond pas aux questionsque j'ai posées.M. Paul Ramadier, ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale. Le Gouvernement respectera <strong>la</strong>volonté <strong>de</strong> l'Assemblée et interviendra à<strong>la</strong> date fixée par elle, c'est-à-dire le 9 novembre.M. Jacques Duclos. Mais, monsieur le minisire,ce n'est pas seulement <strong>de</strong> ce<strong>la</strong> qu'ils'agit.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. II n'y a pas d'autreobservation sur le procès-verbal ?...Le procès-verbal est adopté,- 2 ~EXCUSE ET CONGEMme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. M. Bardoux s'excuse<strong>de</strong> ne pouvoir assister aux séances <strong>de</strong> cejour et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un congé.Le bureau est d'avis d'accor<strong>de</strong>r ce congé.Conformément à l'article 42 du règlement,je soumets cet avis à l'Assemblée,Il n'y a pas d'opposition ?...Le congé est accordé.— 3 —DEPOT, AVEC DEMANDE DE DISCUSSIOND'URGENCE, DE PROPOSITIONS DE RESOLU-TIONMme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. J'ai reçu <strong>de</strong> M. Capitant,avec <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussion d'urgence,une proposition <strong>de</strong> résolution tendantà interpréter les termes <strong>de</strong>s articles34, 39, 45, 46 et 92 du règlement sur <strong>la</strong>possibilité <strong>de</strong> renvoyer à <strong>la</strong> suite une interpel<strong>la</strong>tiondont <strong>la</strong> discussion généraleest en cours.La proposition sera imprimée sous len° 6835 distribuée et, s'il n y a pas d'opposition,renvoyée à <strong>la</strong> commission du suffrageuniversel, du règlement et <strong>de</strong>s pétitions.(Assentiment.)Il va être procédé à l'affichage et à <strong>la</strong>notification <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussiond'urgence.J'ai reçu <strong>de</strong> M. Desjardins, avec <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> discussion d'urgence, une proposition<strong>de</strong> résolution tendant à inviter le Gouvernementà prendre les mesures nécessairespour faire cesser le scandaleux marché noirsur l'essence.La proposition sera imprimée sous len° 6829, distribuée et, s'il n*y a pas d'opposition,renvoyée à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong>production industrielle (Assentiment.)Il va être procédé à l'affichage et à <strong>la</strong>notification <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussiond'urgence.— 4 —INSCRIPTION D'OFFICE A L'ORDRE DU JOURDE DISCUSSIONS D'URGENCEMme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Dans <strong>la</strong> séance du12 mars 1949, M. Bouxom a déposé, avec<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> discussion d'urgence, une proposition<strong>de</strong> résolution tendant à inviter leGouvernement à augmenter très sensiblementet sans retard les attributionsd'essence aux mé<strong>de</strong>cins et aux voyageursreprésentants "et p<strong>la</strong>ciers.M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil et <strong>la</strong> commissionont tacitement accepté l'urgence.Conformément au paragraphe 1 er <strong>de</strong> l'article63 du règlement, l'urgence est acquise<strong>de</strong> plein droit.La commission n'a pas fait distribuer sonrapport dans le dé<strong>la</strong>i réglementaire <strong>de</strong>trois jours francs et ne m'a pas fait connaîtrequ'elle était prête à rapporter.En conséquence, <strong>la</strong> discussion d'urgenceest inscrite, d'office, en tête <strong>de</strong> l'ordre dujour du prochain jour <strong>de</strong> séance.Dans <strong>la</strong> séance du 15 mars 1949, M. leprési<strong>de</strong>nt du conseil a <strong>de</strong>mandé <strong>la</strong> discussiond'urgence du projet <strong>de</strong> loi portantouverture <strong>de</strong> crédits au budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franced'outre-mer (subvention au budget localdu territoire <strong>de</strong> Saint-Pierre et Miquelon).La commission a tacitement accepté l'urgence.Conformément au paragraphe 1 er <strong>de</strong> l'article63 du, règlement, l'urgence estacquise <strong>de</strong> plein droit.La commission n'a pas fait distribuer sonrapport dans le dé<strong>la</strong>i réglementaire <strong>de</strong>trois jours francs et ne m'a pas fait connaîtrequ'elle était prête à rapporter.En conséquence, <strong>la</strong> discussion d'urgent®est inscrite, d'office, en tête <strong>de</strong> l'ordre cftijour du prochain jour <strong>de</strong> séance.— 6 —CENTRE NATIONAL DE LA PENICILLINEDiscussion d'urgence d'une proposition <strong>de</strong> loi.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. L'ordre du jouiappelle <strong>la</strong> discussion d'urgence <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi <strong>de</strong> M. Ségelle et plusieurs<strong>de</strong> ses collègues tendant à permettrel'acquisition du centre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicillinepar le centre national <strong>de</strong> transfusion «sanguine (n° 6720).La commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jpopu<strong>la</strong>tion et <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique a déposé *un rapport ¡portant également sur <strong>la</strong> projposition <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> M. Arthaud e*plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendant à inviterle Gouvernement à promulguer sai%dé<strong>la</strong>i les textes d'application prévus par <strong>la</strong>" •>:loi n° 46-1172 du 23 mai 1946 portantcréation <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>de</strong>s produitschimiques et notamment le décret prév4i\à l'article 6 approuvant les statutscette société, qui a été renvoyée, dans <strong>la</strong> *séance du 1 er mars <strong>de</strong>rnier, à <strong>la</strong> commission -<strong>de</strong>s finances, saisie pour avis.^Avant d'ouvrir" <strong>la</strong> discussion, je dois faira»connaître que j'ai reçu un décret désignant, -en qualité <strong>de</strong> commissaires du Gouvernement,ipour assister M. le ministre <strong>de</strong>santé publique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion :M. Wirth, directeur du cabinet; V C.M. Aujaleu, directeur <strong>de</strong> l'hygiènék^publique.Acte est donné <strong>de</strong> cette communication. / sLa parole est à M. Ségelle, rapporteur<strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>-^Ttion et <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique.M. Pierre Segelle, rapporteur. Mesdames,messieurs, je ne présenterai que "brèves observations, car c'est <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>fois que l'Assemblée nationale est appeléeà envisager le sort du centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pëni*cilline et il semble superflu <strong>de</strong> faire ànouveau l'historique <strong>de</strong> cette question.Je rappelle toutefois que le service <strong>de</strong>spoudres a décidé <strong>de</strong> se séparer définitivementdu centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline et <strong>de</strong>le dissoudre. C'est pour éviter l'abandon<strong>de</strong> l'immeuble, du matériel ou, tout aumoins, une liquidation qui serait coûteusepour l'Etat, que <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong>famille, <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionavait décidé <strong>de</strong> transférer ce localet ce matériel à l'université <strong>de</strong> Paris.«Cette dévolution a fait l'objet du premierdébat que l'Assemblée nationale aouvert sur ce sujet. Elle n'a pas pu êtreréalisée pour <strong>de</strong>s raisons financières.Nous avions, en effet, rencontré uneopposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du département, <strong>de</strong>sfinances, qui nous rappe<strong>la</strong>it que le (budget<strong>de</strong>s poudres était un budget annexe qui<strong>de</strong>vait être rigoureusement équilibré. Ilserait donc nécessaire <strong>de</strong> prévoir, encontre-partie <strong>de</strong>s dépenses qui lui seraientainsi imposées, une subvention du budgetgénérai, celle-ci étant fixée dans leslimites <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>s maxima. La prise encharge <strong>de</strong> <strong>la</strong> subvention par le budget<strong>de</strong>vrait être accompagnée soit d'uneréduction d'un crédit déjà ouvert, soit <strong>de</strong><strong>la</strong> création <strong>de</strong> ressources correspondantes.L'une et l'autre <strong>de</strong> ces solutions paraissaient,dans les circonstances actuelles,à peu près impossibles. C'est pourquoi ceprojet a dû être abandonné.J'ai alors déposé une autre proposition<strong>de</strong> loi tendant à ce que <strong>la</strong> dévolution soitfaite non plus à l'université <strong>de</strong> Parie,mais au centre national <strong>de</strong> transfusionsanguine.


ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 22 MARS 1949 1671Le centre national <strong>de</strong> transfusion sanguinepourrait bénéficier gran<strong>de</strong>ment, à<strong>la</strong>- fois, <strong>de</strong> l'immeuble <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Alexandre-Cabanelet du matériel. On pourraitmôme croire que ce matériel a été faitpour son usage, car les compresseurs,les instal<strong>la</strong>tions frigorifiques, autoc<strong>la</strong>ves,ctuives, <strong>la</strong>boratoires <strong>de</strong> contrôle, etc.,tout ce qui peut favoriser <strong>la</strong> culture microbienne,ont leur utilisation à peu prèscomplète au centre <strong>de</strong> transfusion sanguine.C'est ce qui explique que nous yayons songé.Le centre national <strong>de</strong> transfusion sanguinequi semble ainsi si bien répondreaux conditions requises pour une conversionrapi<strong>de</strong> et économique du centre <strong>de</strong><strong>la</strong> rue Cabanel, est un établissement privéconstitué sous le régime <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du1 er juillet 1901 et reconnu d'utilité publique'.Créé il y a vingt ans par l'initiativeprivée, ce centre, en dépit <strong>de</strong> <strong>la</strong> précarité<strong>de</strong> ses moyens financiers et matériels,a rendu au pays <strong>de</strong>s services éminents.Lors <strong>de</strong> sa création, il inscrivait àson bi<strong>la</strong>n bienfaisant 270 transfusionsmamelles ; en 1948, grâce à lui, 35.000transfusions ont pu être opérées dans <strong>la</strong>région parisienne en particulier, grâce audévouement <strong>de</strong>s donneurs <strong>de</strong> sang.Mais <strong>la</strong> fondation Raba Deutsch <strong>de</strong> <strong>la</strong>MIÏ urtile, qui abrite le centre <strong>de</strong>puiset les <strong>de</strong>ux baraques Adrian dontle service <strong>de</strong> santé militaire l'a doté lors<strong>de</strong> <strong>la</strong> libération, pas plus que les instal<strong>la</strong>tionsmatérielles, ne correspon<strong>de</strong>nt auxnécessités actuelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusion .sanguine.Une véritable industrie, en effet, estnée <strong>de</strong>s progrès scientifiques réalisés enmatière <strong>de</strong> conservation et. <strong>de</strong> transformationdu sang. En raison <strong>de</strong> l'exiguïté <strong>de</strong>slocaux et <strong>de</strong> l'insuffisance <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tionsindustrielles, le centre national estdans <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s établissementspublics et privés.C'est ainsi que le p<strong>la</strong>sma, dont l'efficacitése révèle parfois miraculeuse dans<strong>de</strong>s cas où <strong>la</strong> transfusion <strong>de</strong> sang totalserait inutile, voire nuisible, ne peutêtre produit par le centre <strong>de</strong> l'iiôpitaJSaint-Antoine. Grâce ar service centrai <strong>de</strong>transfusion <strong>de</strong> l'armée, à l'hôpital Percy,ce p<strong>la</strong>sma peut lui être fourni, mais enquantité insuffisante, car le centre militairedoit pourvoir aux besoins militaireset civils.« Les besoins en sang frais, en sangconservé et en p<strong>la</strong>sma sont, en fait, fonction<strong>de</strong>s indications cliniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> réanimation«transfusion, que nous ne nouspermettrons pas d'évoquer ici.« Pour fixer un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur, ilest possible,, sinon <strong>de</strong> chiffrer avec exactitu<strong>de</strong>les quantités <strong>de</strong> sang utilisées dansles hôpitaux <strong>de</strong> Paris en 1948, du moinsd'évaluer à plus <strong>de</strong> 13.000 litres le sangprélevé sur les donneurs volontaires <strong>de</strong>Saint-Antoine et d'indiquer que les donneursrétribués se sont prêtés à près <strong>de</strong>33.000 transfusions dans les hôpitaux ouen ville. »Ces quelques phrases sont extraitesd'une note sur « La nécessité d'une politiquenationale du sang », par les professeursLaubry, Tzanck et Debene<strong>de</strong>ttiiMalgré l'impossibilité, faute <strong>de</strong> renseignementsprécis, d'établir le bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>sbesoins nationaux en produits sanguins,0 est permis <strong>de</strong> poser ce problème <strong>de</strong> <strong>la</strong>nécessité d'une politique nationale dusang. C'est un problème multiple : problème<strong>de</strong>s donneurs <strong>de</strong> sang, problème<strong>de</strong>s banques du sang qui se constituentpetit à petit, problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherchescientifique, qui doit être continuée, bro-Mème <strong>de</strong> l'organisation industrielle, quiif oit s'aligner sur les entreprises les plusmo<strong>de</strong>rnes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> conservation du sangtotal, <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation du p<strong>la</strong>sma liqui<strong>de</strong>,du p<strong>la</strong>sma <strong>de</strong>sséché ou congelé, <strong>de</strong>s sérums<strong>de</strong> convalescents, <strong>de</strong>s sérums-tests,etc., toutes opérations industrielles qui nepeuvent être menées à bien que dans <strong>de</strong>scentres parfaitement équipés.J'indique, pour fixer les idées par <strong>de</strong>schiffres, que le centre militaire ne peut,malgré son activité, livrer que 600 f<strong>la</strong>cons<strong>de</strong> 350 centimètres cubes <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma parmois pour l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionfrançaise, ce qui est déjà insuffisant pour<strong>la</strong> seule région parisienne. D'ailleurs, leprix <strong>de</strong> ces f<strong>la</strong>cons va passer <strong>de</strong> 1.550 à2.450 francs, ce qui représentera une dépensetrès lour<strong>de</strong> pour <strong>la</strong> sécurité sociale,les mines et les différents services qui utilisentce produit.En passant du p<strong>la</strong>n du <strong>la</strong>boratoire aup<strong>la</strong>n industriel, nous arrivons à faire baisserce prix. Par conséquent, une partie<strong>de</strong>s sommes qui seront avancées par <strong>la</strong>sécurité sociale sera récupérée grâce àcette amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrication.Certes, on ne peut dire qu'il n'y aurapas <strong>de</strong> difficultés d'instal<strong>la</strong>tion. Dans <strong>la</strong>discussion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux propositions successives,<strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille a étécontinuellement gênée du fait que l'urfifficile<strong>de</strong> chiffrer les besoins d'une ma-ence avait été déc<strong>la</strong>rée et il lui a éténière précise. Il nous aurait fallu procé<strong>de</strong>rà une étu<strong>de</strong> approfondie. Nous n'avons paseu le temps <strong>de</strong> nous y livrer. Nous accepterionsvolontiers les suggestions qui nousseraient faites si quelque dé<strong>la</strong>i nous étaitdonné pour cette étu<strong>de</strong>.D'ailleurs, nous avons <strong>de</strong>mandé à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale <strong>de</strong> bienvouloir surseoir à <strong>la</strong> fermeture du centre<strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline, qui était prévue, en principe,pour le 31 mars. Je ne crois pas qu'ils'opposera à ce sursis. En effet, actuellement,ce centre n'est pas déficitaire. Illiqui<strong>de</strong> un stock <strong>de</strong> tyrothricine et fabrique,suivant <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, du solvant-retard,ce qui lui permet d'équilibrer sonbudget. Nous pouvons bien lui donner undé<strong>la</strong>i d'un à <strong>de</strong>ux mois. Ainsi, nous pourronsétudier un nouveau texte <strong>de</strong> manièreplus approfondie et envisager les modificationsqui pourraient être apportées ànotre texte initial.Je ne m'étendrai pas davantage surtoutes ces difficultés. Il serait cependantmalheureux d'abandonner le centre <strong>de</strong>transfusion sanguine à ses moyens matérielsqui sont actuellement très minimes.Ce centre a déjà rendu <strong>de</strong>s services éminents.Nous ne doutons pas que si nousle dotions d'instal<strong>la</strong>tions mo<strong>de</strong>rnes, quicoûteraient au pays au moins 800 millions,si elles étaient réalisées <strong>de</strong> piano, il neren<strong>de</strong> <strong>de</strong>s services encore plus éminents.Nous nous tournons vers <strong>la</strong> sécurité sociale,vers les services <strong>de</strong>s mines, vers <strong>la</strong>Société nationale dès chemins <strong>de</strong> fer français,vers tous les organismes qui peuventbénéficier <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusion sanguine,pour leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r à réalisercette transformation, grâce à <strong>la</strong>quelleEourra être utilisée et développée une trèselle œuvre française, pour le plus grandbien <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation et <strong>de</strong> l'humanité. (Trèsbien ! très bien!)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.M. Paul Ramadier, ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale. Le Gouvernement seraittrès disposé à accepter le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong>proposition présentée par <strong>la</strong> commission<strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publiqueL'utilisation au profit du centre national<strong>de</strong> transfusion sanguine, dans son principe,recueille sans aucun doute l'agrémentdu ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique.Et le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense national*n'a, <strong>de</strong> son côté, aucune opposition à faireà ce projet.Mais une mise au point est nécessaireen ce qui concerne le texte et certainsdétails administratifs.C'est pourquoi* le renvoi à <strong>la</strong> commission,que suggérait M. le rapporteur, nomanquerait pas d'utilité.J'ajoute que le personnel du centre national<strong>de</strong> <strong>la</strong> (pénicilline est, à l'heure actuelle,dans une très <strong>la</strong>rge mesure, rec<strong>la</strong>ssé.Il ne reste pratiquement que trente-cinqpersonnes employées aux embal<strong>la</strong>ges, etdont on pense qu'elles pourront trouverun emploi dans un dé<strong>la</strong>i assez rapproché.Je dois ajouter à ce chiffre <strong>de</strong>ux ou troischercheurs dont <strong>la</strong> situation n'est pas encorec<strong>la</strong>irement établie.Le centre est donc presque arrivé auterme <strong>de</strong> sa liquidation.Il va sans dire que, tant que le centre<strong>de</strong> transfusion sanguine ne prendra paspossession <strong>de</strong>s locaux, nous ne fermeronspas le centre actuel qui fonctionne avecle personnel restant. vQuant aux marchandises, il va égalementsans dire, que, même une fois lecentre fermé, leur écoulement se poursuivra.Nous n'avons ipas l'intention <strong>de</strong>stériliser le stock, important quant à savaleur, qui y a été constitué, dont d'ailleurs<strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie ne se trouvepas dans les locaux du centre Cabanel, etque nous continuerons en tout état <strong>de</strong>cause à écouler.Voilà où en sont les choses.Le plus sage est, à mon sens, <strong>de</strong> serallier à <strong>la</strong> suggestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionet, après avoir réalisé un accord généralsur le principe, <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> mettreau point, en accord avec <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s finances et le Gouvernement, un textepermettant <strong>de</strong> régler les problèmes administratifsqui subsistent et qui sont maintenanttout à fait secondaires.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M. Ar~thaud, pour répondre au Gouvernement.M. René Arthaud. Vous venez, monsieurle ministre, <strong>de</strong> p-oiposer une fois <strong>de</strong> plusLe renvoi à <strong>la</strong> commission d'un texte quine nous donne pas satisfaction.Nous avions déposé un contre-projetqui tendait, non pas à transférer l'immeuble<strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Cabanel et ses instal<strong>la</strong>tionsau centre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusionsanguine, mais à maintenir en activité lecentre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline.Nous <strong>de</strong>mandions l'é<strong>la</strong>boration d'untexte d'application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi qui créa <strong>la</strong>société nationale <strong>de</strong>s produits biochimiques— loi que vous <strong>de</strong>vez respecter, monsieurle ministre — qui aurait permis, enmaintenant et en développant cette société,<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer sous le contrôle <strong>de</strong> l'Etat cettebranche importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong>médicaments indispensables à <strong>la</strong> nationfrançaise.Vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z le renvoi à <strong>la</strong> commission.Nous irons nous battre en commissionpour tâcher <strong>de</strong> faire triompher nosvues.Mais les remarques que vous venez <strong>de</strong>faire appellent quelques précisions.Lors d'un précé<strong>de</strong>nt débat, vous nousaviez déjà donné un grand nombre d'assurancesconcernant le personnel qui, aviezvousindiqué, serait déjà entièrement rec<strong>la</strong>ssé.Nous avons pris contact avec le personnel.Il est établi que seulement <strong>de</strong>uxunités sur 237 ont été rec<strong>la</strong>ssées.Aujourd'hui, vous nous répétez que toutle personnel est rec<strong>la</strong>ssé, sauf une trentaine <strong>de</strong> personnes et <strong>de</strong>ux chercheur


1672 ASSEMBLEE NATIONALE — i*« ~ SEANCE DU 22 MARS 4349Ces affirmations sont très éloignées <strong>de</strong>celles que vous nous avez apportées il ya environ un mois.Vous nous permettrez par conséquentd'être méfiants, d'autant plus que ce n'estpas dans ce seul domaine que nous avonsappris à nous méfier d'un Gouvernementqui a suffisamment fait <strong>la</strong> preuve d'un«divorce constant entre les actes et lesparoles.C'est pourquoi, monsieur le ministre,je pose cette question précise : prenezvousl'engagement formel <strong>de</strong> ne licencier,en aucun cas, aucun personne<strong>la</strong>vant <strong>la</strong> dévolution définitive du centreCaibanel ?Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> répondre à cettequestion par oui ou par non, faute <strong>de</strong>quoi nous serons obligés <strong>de</strong> nous éleverc-ontre le ren\oi à <strong>la</strong> commission. (App<strong>la</strong>udissementsà V extrême gauche.)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.M. Arthaud vient <strong>de</strong> poser <strong>la</strong> question très•simplement.Lui et ses collègues du parti communisteestiment qu'il faut continuer, contre touteraison et contre tout bon sens, une expériencequi, par suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision prise€n 1946 <strong>de</strong> ne tpas fabriquer <strong>de</strong> pénicillineen profon<strong>de</strong>ur,, a complètement échoué,et dont il ne subsiste plus aujourd'huique l'apparence.M. René Arthaud. A cause <strong>de</strong> votre sabotage.(Exc<strong>la</strong>mations à gauche et aucentre.)ML le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.Pas du tout. Par suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> décisionprise alors par le ministre <strong>de</strong> l'armement,contre l'avis d'une commission scientifiquequ'il avait envoyée en Angleterre,<strong>de</strong> iie pas mettre en route <strong>la</strong> fabrication<strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline en profon<strong>de</strong>ur.M. André-François Monte!!. Voilà <strong>la</strong> vérité.M. René Arthaud. Pourquoi alors a-t-onacheté <strong>de</strong> l'acier inoxydable ?Et pourquoi M. Boulloehe n'a-t-il jamais<strong>la</strong>issé signer ces textes ?M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.Voilà ce qui a été fait. Voilà <strong>la</strong> raison<strong>de</strong> l'échec, et voilà <strong>la</strong> responsabilité précise.M. René; Arthaud. Celle <strong>de</strong> M. Hamadier 1M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.Bien entendu, voue n'en avez cure.Le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline s'est résolu,pour l'approvisionnement français,en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ce centre national qui, d'ailleurs,n'a jamais eu sa p<strong>la</strong>ce au sein duministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.Ce centre ne peut plus maintenant êtreressuscité sous quelque forme que ce soit.Il y a <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions; il y a du matériel.On a cherché une solution.La commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé pubLquenous en apporte une qui est raisonnable,qui permet, en somme, sur les débrisd'une expérience mal conçue, <strong>de</strong> créer,au profit <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusion sanguine, unétablissement nationa} du plus haut intérêt.Il s'agit <strong>de</strong> fixer les conditions administrativeset financières <strong>de</strong> ce transfert,compte tenu <strong>de</strong>s intérêts financiers <strong>de</strong>l'Etat, compte tenu du fait que le centre<strong>de</strong> transfusion sanguine est, non pas unservice public <strong>de</strong> l'Etat pouvant normalementêtre bénéficiaire d'une expropriation,mais une association déc<strong>la</strong>rée d'utilité publiqueau profit <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle l'expropriationne peut avoir lieu qu^en vertu d'une dispositionlégale particulière.Tout ce<strong>la</strong> peut être réglé, je crois, facilementet sans gran<strong>de</strong> discussion.Nous <strong>de</strong>mandons le renvoi à <strong>la</strong> commission.Le parti communiste s'y oppose.Le renvoi à <strong>la</strong> commission correspondra,pratiquement, à l'expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté<strong>de</strong> 1 Assemblée nationale <strong>de</strong> rejeter <strong>la</strong>proposition <strong>de</strong> M. Arthaud.M. René Arthaud. Pas du tout, monsieurle ministre. Je ne me suis {pas opposé aurenvoi à <strong>la</strong> commission. J'ai indiqué quenous nous opposerions à ce renvoi sivous ne preniez pas rengagement <strong>de</strong>ne licencier aucun personnel avant <strong>la</strong>dévolution définitive du centre Catoanel.M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale«Le Gouvernement attache'au renvoi à <strong>la</strong>commission le sens du rejet <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> M. Arthaud, et il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àl'Assemblée <strong>de</strong> se prononcer sur le renvoi.M. René Arthaud. Je constate que vousne prenez ¡pas rengagement <strong>de</strong> rec<strong>la</strong>sserle personnel.M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.La personnel est, actuellement, presqueentièrement rec<strong>la</strong>ssé.Mme Maria Rabaté. Déc<strong>la</strong>ssé par vossoins, monsieur le ministre.M. René Arthaud. Voilà ce sur quoi l'Assembléeva se prononcer.M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.Parfois sur notre initiative, parfois spontanément,le personnel a retrouvé sap<strong>la</strong>ce.Un certain nombre d'ouvriers qui appartenaientaux cadres ou qui avaient étéprécé<strong>de</strong>mment employés dans les établissements<strong>de</strong>s poudres, y ont été réintégrés.D'autres ont trouvé <strong>de</strong>s emplois divers.li reste un petit nombre d'employés quicontinueront a faire <strong>de</strong>s paquets pour les<strong>de</strong>stinataires <strong>de</strong>s marchandises venduesquotidiennement, jusqu'au jour où le centre<strong>de</strong> transfusion sanguine prendra <strong>la</strong>p<strong>la</strong>ce du centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline.Le problème est très simple. Il s'agit <strong>de</strong>rompre avec une expérience malheureuse,<strong>de</strong> reconnaître qu'elle a échoué, qu'uneerreur a été commise, et que, maintenant,le redressement s'impose.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La ¡parole est à M. lerapporteur. ..M. le rapporteur. Le renvoi à <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>mandé par le Gouvernement est<strong>de</strong> droit. Par conséquent, nous n'avons pasà le discuter.Mais, comme je l'avais suggéré tout àl'heure, <strong>la</strong> commission l'accepte volontiers.Il permettra <strong>de</strong> mettre au pointun texte qui, évi<strong>de</strong>mment, présente quelquesimperfections.N&us avons voulu aujourd'hui faireadmettre <strong>de</strong>ux principes.Le premier est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-fenneluredu centre au 3î mars, car <strong>la</strong> fermeture nenous permettrait pas <strong>de</strong> transférer lecentre et son matériel au centre <strong>de</strong> transfusionsanguine.M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationaleprend un engagement formel à ce sujetNous aurions mauvaise grâce d'insister.D'autre part, nous avons voulu fixer unprincipe nouveau : celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> dévolutiondu centre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline au centrenational <strong>de</strong> transfusion sanguine.11 semble bien que le Gouvernementaccepte également. De ce côté nous avonsdonc aussi satisfaction.Que reste-t-il à discuter ?Tout d'abord Je contre-projet <strong>de</strong> M. Arthaud,qui a déjà été présenté à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnièreséance <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, <strong>de</strong><strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique,lorsqu'elle discutait mon texte proposant<strong>la</strong> dévolution au centre national <strong>de</strong> Iran**fusion sanguine.Le contre-projet a été repoussé parmajorité. Nous l'examinerons à nouveausi c'est nécessaire, mais <strong>la</strong> décision estdéjà prise.D'autre part, en ce qui concerne le personnel,nous sommes heureux d'enregistrer<strong>la</strong> promesse que nous fait M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.Certes, nous sommes un peu inquietsparce que le personnel n'est pas encoreentièrement rec<strong>la</strong>ssé. Même celui quiappartenait au service <strong>de</strong>s poudres et quiest rec<strong>la</strong>ssé ne récupérera pas les avantageset l'intégralité du traitement dont ilbénéficiait au centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline, etnous examinerons <strong>de</strong> nouveau <strong>la</strong> questionen commission.Néanmoins, au nom <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière— son prési<strong>de</strong>nt l'a d'ailleurs déc<strong>la</strong>ré luimême— j'accepte le renvoi.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Le renvoi à <strong>la</strong> commissionest <strong>de</strong> droit lorsque <strong>la</strong> commissionle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ou l'accepte.%En ce cas, il duit êîre prononcédébat.M. Marcel RocJore, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission.La commission le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Le renvoi est £»droit.Il est prononcé.— g _VERIFICATION DES POUVOIRS(Suite)TERRITOIRE 1)E LA UAUÏE-VOLTAMme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. L'ordre du Jourappellerait <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s conclusions<strong>de</strong> 10° bureau sur les opérations électoralesdu territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.Mais <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce a reçu <strong>de</strong> M. OnestaiConlibaly <strong>la</strong> lettre suivante:« Paris, le 17 mais« Monsieur le prési<strong>de</strong>nt,« La validation <strong>de</strong>s élections <strong>4e</strong> MHaute-Volta est inscrite à l'ordre du jourdu 22 mars. A celte date aucun êes députésdont l'élection est soumise à validationne sera présent à Paris. Je suis leprincipal opposant à cette validation etj'ai <strong>de</strong>s arguments accab<strong>la</strong>nts à présenterà <strong>la</strong> tribune <strong>de</strong> l'Assemblée, argumentsauxquels j'aurais voulu que les députéeintéressés aient <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> répondreeux-mêmes, afin que l'Assemblée éc<strong>la</strong>iréecomplètement sur les faits puisse se prononceren toute connaissance <strong>de</strong> cause.« Je craindrais enfin, si mon interventionavait lieu en l'absence <strong>de</strong>s députésincriminés, <strong>de</strong> manquer aux règles <strong>de</strong> <strong>la</strong>courtoisie.« Ce sont les raisons pour lesquellesj'ai l'honneur <strong>de</strong> vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> bienvouloir proposer à <strong>la</strong> conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts<strong>de</strong> disjoindre <strong>de</strong> l'ordre du jourdu 22 mars l'examen du dossier <strong>de</strong> validation<strong>de</strong>s élections <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.« Veuillez agréer, monsieur le prési<strong>de</strong>nt,l'assurance <strong>de</strong> ma parfaite considération.« Signé: OUEZZIN COULIBALY. »Je vais consulter l'Assemblée sur eette<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> retrait <strong>de</strong> l'ordre du jour.M. <strong>de</strong> Moro-Giafferri. Le prési<strong>de</strong>nt bureaus'était prononcé en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> validation.M. le rapporteur est-il présent ? J'ai entendudire qu'il <strong>de</strong>mandait <strong>la</strong> discussionimmédiate <strong>de</strong>s conclusions du 10 e bureau.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M. Àftjou<strong>la</strong>t.


M. Louis-Paul Aujouiat. Je viens <strong>de</strong> voirM. Moisan, rapporteur <strong>de</strong>s conclusions duiO® bureau sur <strong>la</strong> validation <strong>de</strong>s élections<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.Etant revenu spécialement <strong>de</strong> son départementpour présenter son rapport, il m'afait savoir qu'il désirait que <strong>la</strong> discussionait lieu immédiatement.Je reconnais que nous ne sommes pastrès nombreux en séance. Mais voilà assezlongtemps que cette validation est en instance.Je rappelle à l'Assemblée qu'en effet,les députés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta ont étéélus le 27 juin. Il convient <strong>de</strong> ne pas retar<strong>de</strong>rindéfiniment le débat.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est àM. Coulibaly.M. Ouezzin Coulibaly. Voici pour quellesraisons je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> disjonction <strong>de</strong> cetteaffaire ae l'ordre du jour.Je voudrais porter <strong>de</strong>vant l'Assembléeun certain nombre <strong>de</strong> faits qui accusentl'ingérence <strong>de</strong> l'administration dans l'électiondont il est question.J'aurai l'occasion <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s accusationscontre certains collègues. J'auraispréféré qu'ils fussent présents pour réfuterà cette tribune les accusations queje porterai contre eux. Je ne voudraispas qu'ils puissent dire que ces accusationssont portées en raison même <strong>de</strong> leurabsence.je ne pourrai donc présenter toutes lesobservations que j'aurais faites s'ilsavaient été là. 'Ces collègues se trouvent présentementdans leur territoire pour une dizaine <strong>de</strong>jours. Je sais que l'Assemblée va interrompreses travaux jusqu'à <strong>la</strong> fin du mois.Avant le 30 mars, les intéressés seront <strong>de</strong>retour. A ce moment-là, je pourrai m'exprimerlibrement, puisqu ils pourront ap;porter <strong>la</strong> contradiction, et je ne manqueraipas à leurs yeux <strong>de</strong> cette courtoisie quiest <strong>de</strong> règle dans notre Assemblée.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M. lerapporteur.M. Edouard Moisan, rapporteur. M. Coulibaly<strong>de</strong>man<strong>de</strong> le report <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussionsur <strong>la</strong> validation <strong>de</strong>s élections du territoire<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.Je crois <strong>de</strong>voir rappeler à l'Assembléeque le premier rapporteur du 10 e bureau,notre collègue M. Guiguen, n'a pas misune bien gran<strong>de</strong> célérité au dépôt <strong>de</strong> sonrapport, lequel, d'ailleurs, a été rejeté.il a fallu <strong>de</strong> nombreuses interventions<strong>de</strong> membres du 10® bureau pour faire veniren discussion cette affaire.Après le rejet du rapport <strong>de</strong> M. Guiguen,j'ai été nommé moi-même rapporteur.Cette affaire est inscrite à l'ordre dujour <strong>de</strong>puis un certain nombre <strong>de</strong> semaines.En raison <strong>de</strong> l'encombrement<strong>de</strong>s travaux légis<strong>la</strong>tifs, elle a été reportéesuccessivement.Je m'élève contre le nouvel ajournementqui est proposé, d'autant plus que, cetteaffaire ayant été inscrite à l'ordre du jourentre les <strong>de</strong>ux tours <strong>de</strong>s élections cantonales,on aurait pu prévoir un peu plustôt les raisons avancées par M. Coulibaly.C'est pourquoi j'insiste très vivement,au nom <strong>de</strong> votre 10° bureau, pour quel'affaire soit maintenue à l'ordre du jour<strong>de</strong> <strong>la</strong> présente séance.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M.Coulibaly.M. Ouezzin Coulibaly. J'apporterai unesimple précision.A <strong>la</strong> conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts, j'aidonné les, arguments que je viens <strong>de</strong> développer.Nous n'avons pas <strong>de</strong>mandé le renvoi <strong>de</strong><strong>la</strong> discussion, parce que notre collègueM. Guissou <strong>de</strong>vait être présent le 22 mars.ASSEMBLEE NATIONALE — i 1 * SEANCE DU 22 MARS 1940 1673Or, je constate qu'il est retourné dansle territoire qu'il représente. Comme jepense qu'il n'y a pas ici un collèguecapable <strong>de</strong> le représenter et <strong>de</strong> parler avecautorité <strong>de</strong>s événements qui se sont déroulésen Haute-Volta lors <strong>de</strong>s élections,je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que <strong>la</strong> discussion soit retardéed'une semaine pour permettre à notre collègued'y participer.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M. AujouiatM. Louis-Paul Aujouiat. Notre collèguem'a remis un dossier qui me permettra <strong>de</strong>défendre à sa p<strong>la</strong>ce une cause qui me paraîtgagnée d'avance.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>plus <strong>la</strong> parole ?...Je consulte l'Assemblée sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> retrait <strong>de</strong> l'ordre du jour <strong>de</strong>s conclusionsdu rapport du 10® bureau sur lesopérations électorales du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong>Haute-Volta.M. Charles Viatte et M. René Malbrant.Nous <strong>de</strong>mandons le scrutin.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Je suis saisie <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<strong>de</strong> scrutin, ¡présentées au nom dugroupe du mouvement républicain popu<strong>la</strong>ireet du groupe d'action démocratiqueet sociale.Le scrutin est ouvert.(Les votes sont recueillis.)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>plus à voter ?Le scrutin est clos.(MM. les secrétaires font le dépouillement<strong>de</strong>s votes.)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Voici le résultat dudépouillement du scrutin :Nombre <strong>de</strong>s votants ........ 543Majorité absolue 272Pour l'adoption 181Contre 362L'Assemblée nationale n'a pas adopté.En conséquence, l'ordre du jour appelle<strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s conclusions du rapportdu 10 e bureau sur les opérations électoralesdu territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.Le rapport a été inséré à <strong>la</strong> suite ducompte rendu in extenso <strong>de</strong> <strong>la</strong> 2 e séancedu 24 février 1949.Votre 10 e bureau conclut à <strong>la</strong> validation.La parole est à M. Moisan, rapporteur.M. Edouard Moisan, rapporteur. Meschers collègues, le 27 juin 1948, le territoire<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta était appelé à élireses trois représentants à l'Assemblée ntionale.Trois listes se trouvaient en présence :<strong>la</strong> liste d'union pour <strong>la</strong> défense <strong>de</strong>s intérêts<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, composée <strong>de</strong> MM.Guissou, Ouedraogo Mamadou et Nazi Boni,<strong>la</strong> liste d'union indépendante, comprenantMM. Barraud N'Gone Ali, Kaborey YemdaogoDominique et Bassinga BagaraRené Biaise, et enfin <strong>la</strong> liste du rassemblementdu peuple français, avec MM. Maniglier, Bobin et Koch.M. Ouezzin Coulibaly. Le rassemblementdémocratique africain...M. le rapporteur. Mon cher collègue,il vous sera permis <strong>de</strong> présenter vos observations.Les résultats ont été les suivants t électeursinscrits, 140.339; nombre <strong>de</strong>s votants,87.318; bulletins b<strong>la</strong>ncs ou nuls,199; suffrages exprimés, 86.819.Ont obtenu : liste d'union pour <strong>la</strong> dé*fense <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, 71.304voix ; liste d'union indépendante, 15.515voix: liste du rassemblement du peuplefrançais, 0 voix.Ici, mes chers collègues, je vous doisune explication. Les résultats que je viens<strong>de</strong> vous indiquer proviennent <strong>de</strong>s procèsverbauxd'élection qui ont été remis àl'Assemblée. En réalité, les candidats <strong>de</strong><strong>la</strong> liste du rassemblement du peuple françaiss'étaient retirés <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétitionavant le 27 juin 1948; c'est pourquoi leurliste n'a obtenu aucun suffrage.Conformément à l'article 13 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loidu 5 octobre 1946, <strong>la</strong> règle <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus fortemoyenne a conduit à attribuer les troissièges à <strong>la</strong> liste d'union pour <strong>la</strong> défense<strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.En vertu <strong>de</strong> l'article 16 <strong>de</strong> <strong>la</strong> même loi,MM. Guissou, Ouedraogo Mamadou et NaziBoni ont été proc<strong>la</strong>més élus, les candidats, proc<strong>la</strong>més justifiant <strong>de</strong>s conditions d'éligibilitérequises par <strong>la</strong> loi.Une protestation est jointe au dossier.Elle émane <strong>de</strong> notre collègue M. OuezzmCoulibaly.Notre collègue <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>sopérations électorales en raison, d'unepart, <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression qui aurait été exercéepar l'administration, _en raison, d'autrepart, d'irrégu<strong>la</strong>rités voire <strong>de</strong> frau<strong>de</strong>s électorales.J'ai en main le long rapport <strong>de</strong> M. OuezzinCoulibaly. Nous pouvons y trouver <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion d'un certain nombre <strong>de</strong> faits, quel'on a d'ailleurs déjà cités à propos <strong>de</strong>diverses campagnes électorales dans <strong>de</strong>sterritoires d'outre-mer.Il est question <strong>de</strong> ponts coupés, d'urnesrenversées, <strong>de</strong> menaces proférées. On jtrouve même <strong>de</strong>s documents qui ne manquentpas d'une certaine poésie, comm«ce télégramme :« Sous pression administrateurs, forcesdu mal ont remporté majorité re<strong>la</strong>tivedouze voix sur celles du bien. »En d'autres termes, c'est le rapport c<strong>la</strong>ssiqueque nous connaissons.Votre dixième bureau a entendu contradictoirementM. Ouezzin Coulibaly et lestrois élus du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.Je n'irai pas jusqu'à dire que cette discussiona apporté toute <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté désirabledans cette affaire, mais en tout cas <strong>la</strong>confrontation a au moins eu un résultat,c'est qu'elle a permis <strong>de</strong> constater quebon nombre <strong>de</strong> faits allégués par M. OuezzinCoulibaly étaient manifestement exagérés.Votre dixième bureau m'a chargé d'appelerl'attention du Gouvernement sur lesmesures qu'il convient <strong>de</strong> prendre pouréviter que <strong>de</strong>s faits aussi regrettables puissentse reproduire et que les élections nepuissent, en aucune façon, être contestées.Vous vous étonnerez sans doute que jene fasse pas plus longuement mention dulong rapport <strong>de</strong> M. Ouezzin Coulibaly. Jen'en fais ipas mention pour les raisons quej'ai exposées très (brièvement dans monrapport inséré à <strong>la</strong> suite du compte renduin extenso <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième séance du24 février 1949.En effet, à côté du rapport <strong>de</strong> M. OuezzinCoulibaly, un certain nombre <strong>de</strong> faitsd'évi<strong>de</strong>nce viennent singulièrement atténuer,je peux même dire pratiquement détruire,<strong>la</strong> portée <strong>de</strong> ses déc<strong>la</strong>rations, toutd'abord à propos <strong>de</strong> <strong>la</strong> différence considérableexistant entre le nombre <strong>de</strong>s voixobtenues respectivement par chacune <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux listes.La liste d'union pour <strong>la</strong> défense <strong>de</strong>s intérêts<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta a obtenu, commeje l'ai dit, 71.000 suffrages et <strong>la</strong> liste concurrenten'en a obtenu que 15.000. Ensupposant, ce qui reste d'ailleurs à démontrer,que l'administration ait réellementexercé une pression, on ne peutimaginer que cette pression ait pu décalerun nombre <strong>de</strong> voix tel que les résultatsen eussent été changés.


1674 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 22 MARS 1949La majorité <strong>de</strong> votre dixième bureau enest absolument convaincue, et au surplus,si M. Ouezzin Coulibajy a fait état <strong>de</strong>vantvous <strong>de</strong> certains résultats obtenus notammentdans les régions <strong>de</strong>s Mossi, on vousdira que, <strong>de</strong>vant l'insuccès certain rencontrédans diverses régions du territoire,les concurrents <strong>de</strong>s trois étlus actuels duterritoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta n'ont mêmepa^ cru <strong>de</strong>voir déposer <strong>de</strong> bulletins <strong>de</strong>vote.Mais il est une autre raison dont vousne pourrez pas sous-estimer l'importance.Au cours <strong>de</strong> son audition, M. OuezzinCoulibaly nous a déc<strong>la</strong>ré que, dans les circonstancesactuelles, si les élections étaientannulées et si nous procédions à une nouvelleconsultation électorale, il n'est pasdouteux que celle-ci, assurée <strong>de</strong> toutes lesgaranties <strong>de</strong> sincérité désirables...M. Ouezzin Coulibaly. Ce n'est pas possible.M. le rapporteur. ...donnerait sûrementle même résultat.M. Ouezzin Coulibaly. Je n'ai pas ditce<strong>la</strong>.M. le rapporteur. Je sais que nous avonsentendu <strong>de</strong>ux fois M. Ouezzin Coulibaly ;je sais qu'à -<strong>la</strong> première audition c'est cequ'il a déc<strong>la</strong>ré.Mais à <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> audition, il est revenusur ses premières déc<strong>la</strong>rations...M. Charles Viatte. C'est l'habitu<strong>de</strong>.M. le rapporteur. ...en disant : Deuxsièges iraient vraisemb<strong>la</strong>blement à <strong>la</strong> listed'union pour <strong>la</strong> défense <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong>Haute-Volta, mais nous pourrions très légitimementprétendre au troisième siège.Je crois qu'entre les <strong>de</strong>ux auditions ona réfléchi. Je ne sais pas si l'on s'est faitmorigéner. Je n'ai pas à le savoir, maisje considère les déc<strong>la</strong>rations absolumentspontanées <strong>de</strong> <strong>la</strong> première audition commeinfiniment plus va<strong>la</strong>bles que celles <strong>de</strong> <strong>la</strong>secon<strong>de</strong>.Ce sont ces faits d'évi<strong>de</strong>nce, mes cherscollègues, que je livre à votre appréciation.Sous réserve <strong>de</strong>s observations quej'ai faites en ce qui concerne un certainnombre <strong>de</strong> faits, vous ne pouvez pas ne>as suivre votre dixième bureau qui, àÎ a majorité <strong>de</strong> 14 voix contre 7 et uneabstention, vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r purementet simplement les élections du territoire<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta. (App<strong>la</strong>udissementssur certains bancs à gauche et au centre.)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Dans <strong>la</strong> discussiongénérale, <strong>la</strong> parole est à M. Ouezzin Coulibaly.M. Ouezzin Coulibaly. Mesdames, messieurs,avant d'abor<strong>de</strong>r le sujet, je voudraisfaire une mise au point, afin <strong>de</strong><strong>la</strong>isser à M. Moisan l'entière responsabilité<strong>de</strong>s déc<strong>la</strong>rations gratuites aux termes<strong>de</strong>squelles j'aurais, selon, lui, reconnuque d'autres élections, même exemptes<strong>de</strong> pressions administratives, donneraientle même résultat.S'il a pu comprendre ce<strong>la</strong>, c'est peutêtrequ'il est diiïciile <strong>de</strong> se faire comprendrelorsqu on a en face <strong>de</strong> soi quelqu'unqui ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qu'à ne pas vouscomprendre.Si <strong>de</strong>s élections sincères avaient lieu,il est probable que les <strong>de</strong>ux premiers <strong>de</strong><strong>la</strong> liste adverse seraient élus ; mais lepremier <strong>de</strong> notre liste le serait incontestablementaussi. Je l'ai démontré par <strong>de</strong>schiffres indéniables au 10° bureau. Ausurplus, quel serait alors le but <strong>de</strong> <strong>la</strong> contestation?J'abor<strong>de</strong> maintenant le sujet et voudraisévoquer brièvement les circonstances,l'atmosphère où se situent les événements,ce<strong>la</strong> d<strong>de</strong> parfois à comprendre certainespositions,.La Haute-Volta avait à compléter sonconseil général et, immédiatement après,<strong>de</strong>vait élire ses représentants à l'Assembléenationale.Le premier tour <strong>de</strong>s élections au conseilgénéral a eu lieu le 30 mai, le<strong>de</strong>uxième tour le 20 juin. Les électionslégis<strong>la</strong>tives eurent lieu le 27 iuin.Au premier tour, il y eut ballotage dansquatre circonscriptions, celles où l'administrationnous a opposé un candidat.Malgré ce<strong>la</strong>, les candidats du rassemblementdémocratique viennent en tête.Dans <strong>la</strong> circonscription <strong>de</strong> Gaoua, le rassemblementdémocratique africain avaitobtenu 1591 voix, tandis que le candidat<strong>de</strong> l'administration ni» réunissait que568 voix. Dans <strong>la</strong> circonscription <strong>de</strong> Tou-- gan, notre candidat avait 2.074 voix,contre 1.739 au candidat <strong>de</strong> l'administration.Dans <strong>la</strong> circonscription <strong>de</strong> Léo, notrecandidat avait 757 voix, celui <strong>de</strong> l'administration700.Ces résultats furent communiqués à Dakar.Quelques jours après le <strong>de</strong>uxièmetour <strong>de</strong> scrutin, le chef du territoire étaitrelevé <strong>de</strong> ses fonctions. Il avait mal joué,sans doute.On en envoya un autre, M. Mouragues,qui venait, pour <strong>la</strong> circonstance, d'êtrenommé gouverneur. Il fut envoyé immédiatementpour relever <strong>la</strong> situation et i<strong>la</strong>rriva à Dakar sans que le haut commissairéait été avisé ni <strong>de</strong> son arrivée, ni<strong>de</strong> son affectation. Ces déc<strong>la</strong>rations nousont été faites par le haut commissaire luimême.Au passage <strong>de</strong> M. Mouragues, pour rejoindre<strong>la</strong> capitale, j'étais à Bobo-Diouiasso,où il <strong>de</strong>vait faire escale. J'al<strong>la</strong>is levoir, en compagnie <strong>de</strong> trois camara<strong>de</strong>s.S'adressant a moi, il me dit: « Vous meconnaissez <strong>de</strong>puis longtemps, vous savezque je suis un M. R. P. notoire. Vousn'ignorez pas que le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franced'outre-mer, lui aussi, est un M. R. P.,que j'occupais dans son cabinet une p<strong>la</strong>ce<strong>de</strong> confiance, au premier p<strong>la</strong>n. Vous savezaussi que le prési<strong>de</strong>nt du conseil estM. R. P... — à ce moment, le (prési<strong>de</strong>ntdu conseil était M. Schuman — « ... jeviens donc représenter le Gouvernement. »Puis, un long silence: « Je tâcherai <strong>de</strong> lereprésenter avec objectivité, sans, cependant,abandonner aucune <strong>de</strong>s idées qui mesont chères. »Telles sont les déc<strong>la</strong>rations faites par unreprésentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, un représentant<strong>de</strong> <strong>la</strong> République française qui avajt missiondlobserver <strong>la</strong> neutralité politique etd'être au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s partis.Entre le 30 mai et le 20 juin, <strong>la</strong> campagneélectorale du <strong>de</strong>uxième tour auconseil général se confond avec celle <strong>de</strong>sélections légis<strong>la</strong>tives.M. Mouragues était gouverneur titu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta. Nous assistons alors,dès ce moment, à une sorte <strong>de</strong> mobilisation<strong>de</strong> l'administration. Le gouverneur,inquiet sans doute à cause <strong>de</strong>s ordres quilui étaient donnés, à notre <strong>de</strong>uxième rencontre,au début <strong>de</strong> juin, me dit qu'i<strong>la</strong>vait été reçu par l'Union voltaïque, qu'ily avait fait très franchement <strong>de</strong>s déc<strong>la</strong>rationssur sa position vis-à-vis <strong>de</strong> nous. Ilparia <strong>de</strong>s divisions ethniques en Mossis eteh non Mossis, <strong>de</strong> l'antagonisme qui existeentre les <strong>de</strong>ux groupements et il ajouta:« La campagne électorale qui va venirsera dure et revêtira une certaine acuité.Les paroles d'apaisement ne ¡peuvent changerles caractères et nous <strong>de</strong>vons comptersur nous pour que les frictions inévitablesqui vont avoir lieu ne ren<strong>de</strong>nt ¡pas imposable<strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux fractions.»Dans le pays non Mossi, se déclenchaalors £ontre le rassemblement démocratiqueafricain une campagne <strong>de</strong> terreurmenée par le Gouvernement lui-même,appuyé par tout l'appareil administratif.A Boromo, douze secrétaires <strong>de</strong> notremouvement furent arrêtés, ligotés, p<strong>la</strong>céssur une camionnette, promenés à travers<strong>la</strong> région pendant <strong>de</strong>ux jours, avec arrêtdans chaque vil<strong>la</strong>ge où l'on faisait unecommunication sur leur appartenance ¡politique,qui aurait motivé leur arrestation.Je tiens à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> noscollègues qui désireraient les voir lesphotographies prises à ce moment. Ceshommes sont attachés à <strong>la</strong> cor<strong>de</strong>, escortés<strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s et promenés dans les marchésafin que tous les électeurs, en les voyant,soient amenés à ne pas leur apporter leur?voix.M. Doua<strong>la</strong> Manga Bel!. Me permettezvous<strong>de</strong> présenter une courte observation,mon cher collègue ?M. Ouezzin Coulibaly. Volontiers.M. Doua<strong>la</strong> Manga Bell. Mon cher collègue,vous connaissez <strong>la</strong> sympathie sincèreque j'ai pour vous.Les représentants <strong>de</strong>s territoires d'outremersavent, par expérience, que le simplefait pour l'adversaire du Gouvernementd'être victime <strong>de</strong> pressions administratives,est un gage <strong>de</strong> succès certain.Je citerai à l'appui <strong>de</strong> cette remarquele cas d'un <strong>de</strong> vos collègues <strong>de</strong> groupe,aussi sympathique que vous, M. Hou*phonet-Boigny. Combattu dans sa circóncription par le gouvernement local, qui 3employé tous les moyens légaux et illégaux,il a été triomphalement élu.La même remarque s'applique égalementà notre collègue du premier collègedu Cameroun, mon ami d'origine 'métropolitainele docteur Aujou<strong>la</strong>t, qui a étéaussi combattu par le Gouvernement. Moimême,votre ami sincère, j'ai été combattupar l'administration. Nous avons touspassé haut <strong>la</strong> main.Ainsi, le fait, pour l'administration,d'exercer une pression sur les électeurs estle moyen le plus certain d'assurer le succès<strong>de</strong> celui qu'elle combat (Très bien?très bien! au centre.)M. Ouezzin Coulibaly. Les exemples quevous citez, mon cher collègue, ont été prisdans dos pays où <strong>la</strong> situation est particulière.Je les connais. Mais il est d'autresterritoires d'oulre-mer, que vous ne connaissezpeut-être pas, où <strong>la</strong> pression administrativeatteint exactement le but qu'ellevise. Pour que l'administration n aboutissepas au résultat escompté, il faut que<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion soit déjà assez avancée aupoint <strong>de</strong> vue politique.M. Charles Viatte. Bien sûr! Au Camerounelle vote M. R. P.M. Charles Benoist. Avez-vous l'intention<strong>de</strong> justifier les pressions? Vous les trouvez;donc normales ?M. Ouezzin Coulibaly. Vous apportez <strong>la</strong>une certaine justification <strong>de</strong> l'intervention<strong>de</strong> l'administration dans les affaires politiques.Cette intervention, si elle était admise etjustifiée, serait, mon cher collègue, à doubletranchant. Aujourd'hui, elle est contrenous, mais l'histoire avance et, <strong>de</strong>main,elle se retournerait contre vous.A Banfora, nos propagandistes sontarrêtés et conduits à Bobo-Diou<strong>la</strong>sso, sousescorte.A Nouma, le chef <strong>de</strong> subdivision immobilisenotre propagandiste et l'oblige à !rebrousser chemin. En même temps, <strong>la</strong>gouverneur entre en action.Le 7 juin, le gouverneur appe<strong>la</strong> chez luiquelques dirigeants <strong>de</strong> l'Union voltaïque :€« Je sais, leur dit-il, gue vous n'êtes pascontents <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste qui vous est souimsfr


ASSEMBLEE NATIONALE — 1« SEANCE DU 22 MARS 1949 1675Mais je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> vous regrouperet <strong>de</strong> m'aiiler. Vous voyez, <strong>de</strong>puis monarrivée, le R. D. A. a peur. Il n'ose pas semontrer. Dans peu <strong>de</strong> temps, il n'existeraplus. Je vais l'anéantir. Ai<strong>de</strong>z-moi danscette campagne qui va s'ouvrir. Je veuxqu'il soit écrasé.« Qu'est-ce que le R. D, A. ? Ce n'estrien. Je suis venu ici avec <strong>de</strong>s pouvoirsétendus. J'ai ordre d'employer <strong>la</strong> forcearmée comme je le veux. Je ipuis, <strong>de</strong>main,faire saccager une région si cette région,obéissant au R. D. A., votait contrairementau>: ordres qui seront donnés ».Le 8 juin, c'était le tour <strong>de</strong>s intellectuelsGourounsi d'être entretenus durant troisheures. Le gouverneur déc<strong>la</strong>ra que <strong>la</strong> lutteentre Mossis et non-Mossis était normaleet que ce n'était pas par <strong>de</strong>s conseilsqu'on pouvait ap<strong>la</strong>nir ce différend. Ilinvita les non-Mossis à né pas se mettreavec ceux qui entretiennent ces divisions.Il ieur dit <strong>de</strong> ne pas écouter certains <strong>parlementaires</strong>,restés trop longtemps à <strong>la</strong>colonie, et qui ne sont plus du tout aucourant <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation politique enFrance ; que, si ces <strong>parlementaires</strong> avaientété au courant <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation politique,ils ne viendraient pas ici parler <strong>de</strong> rassemblementdémocratique, <strong>la</strong> politique enFrance ayant changé <strong>de</strong> tournure. I<strong>la</strong>jouta:« La politique du R. D. A. doit être combattuenécessairement. Le rassemblementdémocratique africain doit disparaître.Sous peu, il y aura du changement dans<strong>la</strong> métropole! Ces <strong>parlementaires</strong>, déjàmarqués au fer rouge, seront arrêtés ; euxet leurs familles périront dans les torture?.11 est encore temps <strong>de</strong> vous en écarteret <strong>de</strong> vous joindre aux Mossis. Lesfonctionnaires n'ont pas à voir autrementque suivant les recommandations <strong>de</strong>l'administration. Ceux qui ne me suivrontpas seront révoqués ou licenciés.r Je vous ai appelés parce que je saisqur vous avez un penchant pour le rassemblementdémocratique africain, et jevous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> revenir sur cette attitu<strong>de</strong>.Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser ceshommes égarés aller leur chemin, et vous,<strong>de</strong> revenir avec les Mossis. Ce sera <strong>la</strong> voie<strong>la</strong> plus sûre pour que vous puissiez rester¡encore comme <strong>de</strong>s fonctionnaires ».Le 9 juin, il envoyait son chef <strong>de</strong> bureaumilitaire, le capitaine Dorange, en propagan<strong>de</strong>officielle, accompagné <strong>de</strong> l'interprèteofficiel, dans un camioi administratifchargé <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées alimentaires contingentéesà distribuer aux anciens combattants,A Bobo-Diou<strong>la</strong>sso, <strong>la</strong> comionnetle administrativeCitroën n° C. 8045 était mise à<strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s propagandistes <strong>de</strong>l'union voltaïque. A Tougan, l'administratour.Touze fit <strong>de</strong>s réunions publiques d'ancienscombattants et <strong>de</strong> chefs et y prit <strong>la</strong>parJ3. Il menaça <strong>de</strong> diminuer <strong>la</strong> pension<strong>de</strong> ceiix qui s'obstineraient à voler R. D. A.Il appae<strong>la</strong> les chefs <strong>de</strong> canton d'une subdivisionsituée à plus <strong>de</strong> cent kilomètres etles menaça <strong>de</strong> révocation s'ils se montraientfavorables au R. D. A.A Po, le chef <strong>de</strong> subdivision et le douanieront distribué jusqu'à <strong>la</strong> veille <strong>de</strong>sélections <strong>de</strong>s bouteilles <strong>de</strong> rhum, <strong>de</strong> cognacet <strong>de</strong> gin aux chefs <strong>de</strong> canton pourles amener a voter pour les candidats <strong>de</strong>l'administration.Le 26 au soir, veille <strong>de</strong>s élections, ilsétaient encore chez un chef influent qu'ilsvoulurent intimi<strong>de</strong>r et sur lequel ils essayèrent<strong>de</strong> faire pression, lui disant gu'i<strong>la</strong>vait une contravention douanière qu'ilpourrait ne pas payer s'il acceptait dë votercontre le R. D. A. Le chef ayant réfusé,on lui fit payer quelques jours après, etsur fausse contravention, une amen<strong>de</strong>douanière <strong>de</strong> 63.500 francs. Le douanierajouta: « Voilà ce que ce<strong>la</strong> coûte, l'amitiédu R. D. A. ».Le gouverneur lui-même a fait <strong>de</strong>uxréunions, l'une groupant les fonctionnaires,l'autre les chefs et les notables. J'auraisaimé que mes collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta fussent présents à ce débat, car aumoins <strong>de</strong>ux d'entre eux sont au courant<strong>de</strong> ces réunions et l'un d'entre eux y aassisté. Ils auraient pu apporter <strong>la</strong> preuveque le gouverneur a tout d'abord fait undiscours public aux chefs <strong>de</strong> canton, ipuisà tous les fonctionnaires qu'il avait réunisau bureau <strong>de</strong> l'administration. Il a déc<strong>la</strong>réà ces <strong>de</strong>rniers qu'if y avait <strong>de</strong>ux politiques,<strong>la</strong> sienne et celle du R. D. A., etqu'ils avaient à choisir entre les <strong>de</strong>ux.Au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> première réunion, voicice qu'il a dit aux fonctionnants, d'aprèsle compte rendu que l'Un d'entre eux arédigé tant bien que mal et nous a transmis:« Vous êtes payés par l'administration,vous n'avez pas à faire d'autre politiqueque celle qu'elle vous indique, <strong>la</strong> nôtre.Le R. D. A. suit une politique étrangère.Si vous votez pour lui, vous votez contre<strong>la</strong> France. »Aux chefs, il dit : « Je dois vous apprendrequ'il y a <strong>de</strong>ux politiques dans le pays:<strong>la</strong> nôtre et celle du R. D. A. Ceux qui suivent<strong>la</strong> secon<strong>de</strong> sont <strong>de</strong>s anti-Français. »Il s'est trouvé un chef pour lui répondre: « Monsieur le gouverneur, je suis un<strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> ce rassemblement. Allezvoir dans mon canton ! Adressez-vous àmes ressortissants I Vous n'entendrez aucunep<strong>la</strong>inte. J'ai conscience <strong>de</strong> ne pasêtre antifrançais en tant que membre durassemblement démocratique africain.Vous pouvez vous en assurer auprès ducommandant <strong>de</strong> cercle: je suis un <strong>de</strong>schefs les mieux notés. »'Et le gouverneur <strong>de</strong> lui répondre :« Si vous n'êtes pas antifrançais, votrevote du 27 juin me le montrera. Allez chezvous ! La moitié <strong>de</strong>s électeurs <strong>de</strong> vojrecirconscription a voté <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière fois, auxélections du conseil général, pour le rassemblementdémocratique africain. »Comme par hasard, le gouverneur passadans le canton <strong>de</strong> ce chef à <strong>la</strong> veille <strong>de</strong>sélections. Dans un rapport qui a été déposéau parquet <strong>de</strong> Bobo-Diou<strong>la</strong>sso, aprèsavoir été transmis à l'administration, lechef <strong>de</strong> ce canton déc<strong>la</strong>re:« Comme indiqué plus haut, j'avais étél'objet <strong>de</strong> pressions <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s fonctionnairesque j'ai nommés... » — c'est-àdirele commandant <strong>de</strong> cerclé Toulza etle gouverneur Mouragues — « En ce quiconcerne en particulier le chef <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonie,les faits se situent au début du mois<strong>de</strong> juin 1948, où, étant venu à Safané, ilréunit tous les chefs <strong>de</strong> canton et .tint unpa<strong>la</strong>bre au cours duquel il exposa que lesélections annoncées mettaient en présence<strong>de</strong>ux partis politiques. L'un d'eux, le rassemblementdémocratique africain, est leparti <strong>de</strong> l'étranger qui le subventionne,l'autre est le par.ti français auquel il voudraitque tous adhèrent, ajoutant qu'il estdécidé à combattre le rassemblement démocratiqueafricain par tous les moyenset qu'il finirait par « avoir » les membresun a un jusqu'au <strong>de</strong>rnier.« Me sentant particulièrement visé, jecrus <strong>de</strong>voir, en termes respectueux, procé<strong>de</strong>rà une mise au point indispensable, faisantobserver que le mouvement politiqueauquel j'appartiens n'avait pas été introduiten Afrique par une nation étrangère,ni par l'Angleterre, ni par <strong>la</strong> Russie, nipar l'Allemagne, mais étai,t venu <strong>de</strong> Paris,capitale <strong>de</strong> <strong>la</strong> France; qu'en ce qui meconcernait personnellement, mon lovalismeenvers <strong>la</strong> France n'avait . jamais étémis en défaut.« D'autre part, <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> chef <strong>de</strong>canton qui me faisait participer à l'administrationdu territoire <strong>de</strong> mon canton meparaissait incompatible avec les sentimentsqu'on me supposait.* Par ailleurs,ai-je tenu à souligner, ma ligne <strong>de</strong>conduite était conforme à mon éducationfrançaise, et, notamment, mes rapports <strong>de</strong>service avec mes chefs administratifsn'ont jamais donné lieu, que je sache, à<strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> nature à justifier unesuspicion quelconque à mon sujet. Lesordres que je recevais étaient toujourstransmis ou exécutés sans à-coups et sansaucune faute. Enfin, si j'é.tais l'ennemi <strong>de</strong><strong>la</strong> France, je n'aurais pas envové ma filledans ce pays pour <strong>la</strong> faire éduquer.A ce<strong>la</strong>, le gouverneur me répondit: « Jesais très bien que vous avez joué votrerôle <strong>de</strong> chef, que vous avez travaillécomme vous <strong>de</strong>viez le faire ; mais je vous<strong>de</strong>man<strong>de</strong> encore <strong>de</strong> revenir sur <strong>la</strong> positionque vous avez prise <strong>de</strong> rester dansce rassemblement que je combats et qui,ai-je besoin <strong>de</strong> vous le dire, ne doit pasêtre soutenu dans mon territoire. »« Par <strong>la</strong> suite — c'est le chef <strong>de</strong> cantonqui s'exprime ainsi dans 6a p<strong>la</strong>inte —il vint à passer à Safané le 26 juin, veille<strong>de</strong>s élections — Safané est un vil<strong>la</strong>ge,chef-lieu <strong>de</strong> canton — et m'ayant prisà part dans ma case, il me dit'en substance...».Je précise que lorsqu'un gouverneur vadans un canton visiter tout seul un chef<strong>de</strong> canton dans sa case et s'entretientavec lui, c'est incontestablement afind'avoir une influence quelconque sur luûcar ill sait que ce . chef <strong>de</strong> canton comman<strong>de</strong>à son tour tous les électeurs etque, le jour du vote, le chef <strong>de</strong> cantonest automatiquement le prési<strong>de</strong>nt du bureau<strong>de</strong> vote.Je reprends ma citation:« ...Il me dit en substance: « Je imrendais à Bobo à <strong>la</strong> rencontre du hauicommissaire. Mais je tenais à faire un crochetpour m'arrêter quelques instants dansvotre canton, afin <strong>de</strong> vous dire que, lors<strong>de</strong> notre <strong>de</strong>rnière rencontre, vous, m'avezinspiré <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> confiance et, dureste, c'est un peu grâce à moi que vous<strong>de</strong>vez votre p<strong>la</strong>ce actuelle <strong>de</strong> chef <strong>de</strong> canton.Je me trouvais, ^en effet, à l'époque,Ouagadougou comme adjoint à l'administrateursupérieur. Sur le vu <strong>de</strong> votredossier qui était impeccable, j'ai été aussitôtfavorable à votre candidature.« Actuellement, vous êtes en train <strong>de</strong>vous fourvoyer et je ne voudrais pasqu'un garçon intelligent comme vous mper<strong>de</strong>. Au contraire, je voudrais pouvoirai<strong>de</strong>r à vous faire élire à un siège <strong>de</strong>conseiller <strong>de</strong> <strong>la</strong> République.« C'est pourquoi je suis venu exprèsm'entretenir avec vous sur cette questioaet si vous pouviez renoncer au R. D. A.*votre salut serait assuré.« Sur quoi je réponds que, venant déRouaké/où je faisais déjà partie du mouvementdémocratique africain, je me suistrouvé à Safané au milieu d'une popu<strong>la</strong>tionentièrement acquise au R. D. A., il nem'appartenait donc pas <strong>de</strong> détourner me»administrés <strong>de</strong> leur idéal-politique.« Mais j'ai ajouté que je souscriraisvolontiers aux conseils qu'ii vou<strong>la</strong>it bienme donner, si lui-même s'adressant directementà <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et obtenait d'ellequ'elle Tenonçât au R. D. A. au profit duparti politique adverse. M'étant ainsi exprimé,j'envoyais aussitôt un crieur pupuîMicannoncer à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>la</strong> présencedu chef dé <strong>la</strong> colonie et mon invitationà venir le saluer.


« Peu <strong>de</strong> temps apï'ès, eelte popu<strong>la</strong>tion .se portait en masse <strong>de</strong>vant mon habitationet les anciens combattants qui en 'irisaient partie se rangèrent à part pourrendre, à leur manière, les honneurs augouverneur.ce A cette manifestation en quelque sortespontanée, du loyalisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tiondu canton à l'égard <strong>de</strong> celui qui symbolisait,à ses yeux, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franceen ces territoires, le procureur parut sen- ,sible. Il me félicita vivement et déc<strong>la</strong>ra ;constater que je jouissais d'une influence |considérable parmi mes administrés. » :« Ayant pris <strong>la</strong> pair oie et, ^'adressant !aux habitants rassemblés, le gouverneurleur dit que <strong>de</strong>ux chemins s'ouvraient <strong>de</strong>vanteux et qu'il fal<strong>la</strong>it suivre le sien qui«était le bon chemin. Le second mèneraitè leur perte. »13 conclut en les mettant en gar<strong>de</strong> contreceux qui prêchent les paroles <strong>de</strong> haineet <strong>de</strong> séparatisme, les hommes du R. D. A.« J'ai tenu à vous re<strong>la</strong>ter cet. entretiendu gouverneur et <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, monsieurle procureur, pour que vous sachiezque si <strong>de</strong>s faite me sont reprochés ce sont<strong>de</strong>s faits purement politiques.« Je serai traduit <strong>de</strong>vant vous à cause<strong>de</strong> mes opinions idéologiques, et non àcause d'une faute professionnelle. »Ce jeune chef, ancien instituteur, est actuellementrévoqué comme chef avec cesaiulilb :•< J<strong>de</strong>rnièrement, n'a' pas suivi lesconseils <strong>de</strong>stinés à le mettre dans <strong>la</strong> bonnevoie; a eu une activité importante dansles élections; a fait pression sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> son canton pour voter dansun sens déterminé ;« Deuxièmement, a donné, dans <strong>la</strong> nuitdu 30 novembre au l- r décembre, asile audéputé du rassemblement démocratiqueafricain, M. Ouezzin Coulibaly, et lui apermis <strong>de</strong> jecevoir, à son domicile, <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion du vil<strong>la</strong>ge. Ce faisant il a organiséune réunion sans autorisation, <strong>la</strong>maison du chef étant considérée commeun endroit administratif. »Voici ce que son commandant <strong>de</strong> cerclelui dit le jour où il fut expulsé <strong>de</strong> son canton.car il Fa été pour <strong>de</strong>s questions quin'ont rien à voir avec son service et contrele gré <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion tout entière.«/ Quand je fus introduit auprès <strong>de</strong> l'administrateurToulza, il me <strong>de</strong>manda sije savais pourquoi j'étais convoqué <strong>de</strong>vantlui. Sur ma réponse négative, il reprit:«• Vous faites l'étonné. Ehl bien, nous enavons assez <strong>de</strong> vos agissements; il y alongtemps que vous avez été prévenu.Vous vous êtes entêté. Nous vous avonsaujourd'hui, et ferons <strong>de</strong> vous ce que nousvoudrons. »« Le commandant du cercle faisait sansdoute allusion à <strong>de</strong>s pressions que luimômele chef <strong>de</strong> <strong>la</strong> subdivision <strong>de</strong> Dédayonet le gouverneur, quelque tempsauparavant et notamment pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>électorale <strong>de</strong> juin <strong>de</strong>rnier, avaientvainement tenté d'exercer sur moi pourm'amener à renier le parti du rassemblementdémocratique africain.« En attendant il m'était signifié d'avoirh attendre jusqu'à nouvel ordre à Koudougou» — situé entre 70 et 80 kilomètres<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>meure du p<strong>la</strong>ignant — « avec interdictionformelle <strong>de</strong> me rendre dansmon canton et ordre <strong>de</strong> me présenter tousîes jours au bureau du cercle pour faireconstater ma présence. »Je vous fais remarquer avec quel arbitraire,dans les territoires, on peut disposerd'un notable, un chef <strong>de</strong> canton, pourle mettre en rési<strong>de</strong>nce obligatoire. Sane luireprocher aucune faute professionnelle, onlui-<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> se présenter tous lés matinsafin <strong>de</strong> constater sa présence, exactementcomme s'il était prisonnier.M. Mamadou Konaté. Voilà <strong>la</strong> nouvelleforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté!M. Ouezzin Coulibaly. Le 26 juin au soirJe chef <strong>de</strong> subdivision M. Garat ayant àboid <strong>de</strong> sa camionnette le candidat NaziBoni vint à Bendokuy pour une réunionoù tous <strong>de</strong>ux prirent là parole eu présence<strong>de</strong> notre représentant Babou Ouattara, actuellementsecrétaire au bureau administratif<strong>de</strong> Bobo-Diou<strong>la</strong>sso.> Au cours <strong>de</strong> cette réunion électoraledans ce grand canton, le chef <strong>de</strong> subdivisionGarat le fou par<strong>la</strong>it ostensiblementsachant que c'était <strong>la</strong> manière opportuniste<strong>de</strong> monter en gra<strong>de</strong>. Si mon collègue NaziBoni avait été' présent aujourd'hui, je luiaurais <strong>de</strong>mandé s'il ne pouvait pas luimêmeavouer que le chef <strong>de</strong> subdivisionavait alors fait pression sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion,et s'il ne <strong>de</strong>vait pas reconnaître que cechef s'était promené en sa compagnie durantles cinq jours qui ont précédé les élections.Il pourrait au moins attester avoirété dans sa camionnette pour <strong>la</strong> campagneélectorale. Partout, dans ce canton, lespopu<strong>la</strong>tions ont eu à élire un candidat quileur avait été présenté par le chef administratifdirect.Voici enfin un fait vécu montrant l'interventiondélibéré <strong>de</strong> l'administrationdans les élections :Le 24 juin, entre vingt-<strong>de</strong>ux et vingttroisheures, à une distance appréciable<strong>de</strong> tout poste administratif, ma camionnetteéc<strong>la</strong>ira tout à coup un groupeétrange. Un Européen, les bras en croix, setenait au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> route, face à <strong>la</strong> lumière<strong>de</strong> nos phares. Le chauffeur stoppa.! A notre droite, <strong>de</strong>ux camions étaient arrêtés.Des voyageurs sortaient <strong>de</strong> leurs poches<strong>de</strong>s papiers, <strong>de</strong>s cartes, qu'ils tendaientà un autre Européen dans <strong>la</strong> pénombre.A notre gauche, il y avait une camionnetted'où sortait <strong>la</strong> tête d'une dame et,<strong>de</strong>rrière elle, on apercevait six ou septchéchias rouges <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s du cercle.Le premier Européen était le capitaineLassalle, chef du îbureau militaire <strong>de</strong> ]aI<strong>la</strong>ute-Volta; le second, qui vint à nous,était M. Comte, alors chef <strong>de</strong> subdivision<strong>de</strong> Degoudou.Il <strong>de</strong>manda au chauffeur: « Quels sontles gens que tu portes ? Des propagandistesdu B. D. A. I Allez, tout <strong>de</strong> suite,| que tout le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>scen<strong>de</strong> ! »Les camara<strong>de</strong>s qui étaient dans <strong>la</strong> camionnettes'exécutèrent. Comme je n'étaispas encore <strong>de</strong>scendu, le capitaine vint mevoir et me reconnut. Se tournant versM. Comte, il lui dit: « Ils sont avec ledéputé Ouezzin ».M. Comte vint s'excuser et me <strong>la</strong>issa <strong>la</strong>route libre. Je lui <strong>de</strong>mandai <strong>de</strong> me dire aumoins ce qu'il comptait obtenir <strong>de</strong> moi ou<strong>de</strong> mon enauffeur. Il me répondit qu'ils'agissait d'une simple vérification <strong>de</strong> paipiersd'i<strong>de</strong>ntité.Je me suis enquis <strong>de</strong> l'objet <strong>de</strong> cettemission spéciale et nocturne effectuée par<strong>de</strong>s personnalités officielles. J'ai su quetous les camionneurs qui transportaient<strong>de</strong>s propagandistes <strong>de</strong> notre mouvementavaient été refoulés vers leur point <strong>de</strong> départ,sous prétexte que certains voyageursn'avaient pas <strong>de</strong> carte d'i<strong>de</strong>ntité.Le carnet <strong>de</strong> travail, le livret militaire,<strong>la</strong> carte d'électeur ne suffisaient pas. Ilfal<strong>la</strong>it une carte d'i<strong>de</strong>ntité ce jour-<strong>la</strong> — etce jour-là seulement — pour traverser lescercles, les vil<strong>la</strong>ges ou pour se promenersur les sentiers d'Afrique.Ceux qui sont allés dans les territoiresd'outre-mer savent très bien combien il*st difficile, pour les paysans <strong>de</strong> <strong>la</strong>| brousse, d'obtenir <strong>de</strong>s cartes d'i<strong>de</strong>ntité,J'insiste d'ailleurs sur le fait qu'elles n'ont4té exigées que ce jour-là !Cependant une circu<strong>la</strong>ire du ministre <strong>de</strong><strong>la</strong> France d'outre-mer étaii [parvenue au 'gouverneur et aux administrateurs, leur f<strong>de</strong>mandant <strong>de</strong> faire preuve <strong>de</strong> <strong>la</strong> neutralité<strong>la</strong> plus absolue.Ce document était explicite. Il était ainsilibellé:« Neutralité <strong>de</strong> l'administration en matièreélectorale.« Le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-meraux hauts commissaires, commissaires, >gouverneurs et chefs <strong>de</strong> territoire, sauf Indochine.« J'ai dé»jà eu l'occasion, à diverses re- vprises, <strong>de</strong> vous préciser l'attitu<strong>de</strong> que doitprendre l'administration v.is-à-vis <strong>de</strong>s corn- •pétitions électorales. Je tiens à rappeler,une fois <strong>de</strong> plus, l'impérieuse obligationoù elle se trouve d'observer <strong>la</strong> plus strict©neutralité.« Il est c<strong>la</strong>ir que personne ne peut prétendrese présenter avec l'appui <strong>de</strong> monautorité. Au cas où un candidat affirmeraitbénéficier d'un appui officiel émanant domon département, je vous autorise etvous invite même à publier d'urgencemise au point nécessaire.« Il me paraît inutile d'insister sur l'attitu<strong>de</strong>qui doit être <strong>la</strong> vôtre en matière<strong>de</strong> luttes électorales. Mais il vous appartientd'exiger <strong>de</strong> vos subordonnés <strong>la</strong> mêmestricte neutralité gue vous manifestez.Toute pression officielle, <strong>de</strong> quelque échelonqu'elle émane, est condamnable et doitêtre suivie <strong>de</strong> sanctions administratives,sans préjudice <strong>de</strong>s sanctions judiciaireséventuelles. La police, en particulier, doit .recevoir <strong>de</strong>s instructions très strictes, luienjoignant <strong>de</strong> se limiter à son rôle <strong>de</strong>maintien <strong>de</strong> l'ordre et d'assurer celui-cisans <strong>la</strong> moindre considération <strong>de</strong> <strong>la</strong> cou- ,leur- politique <strong>de</strong>s perturbateurs éventuels.»Cette circu<strong>la</strong>ire qui était envoyée d^nsles territoires d'outre-mer <strong>de</strong>mandait donc ,bien aux gouverneurs et aux administrateurs<strong>de</strong> se tenir éloignés <strong>de</strong>s compétitionsélectorales.Les faits que je rapporte ici sur <strong>la</strong> participation<strong>de</strong> ces fonctionnaires à ces élections,sur l'influence et <strong>la</strong> pression mentaleexercée par eux sur <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tionsqui viennent à peine <strong>de</strong> s'ouvrir à <strong>la</strong> politique,sont en contradiction avec <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>iredu ministère <strong>de</strong>s colonies.Une circu<strong>la</strong>ire semb<strong>la</strong>ble a été adresséeaux chefs militaires.Il faut que l'Assemblée sache que lesformes les plus variées dont peuvent userun administrateur et un gouverneur dansun territoire ont été utilisees. A l'approche<strong>de</strong>s élections, M. Mouragues prit contactavec tous les hommes qu'il espérait dressercontre le rassemblement démocratiqueafricain. Il eut une entrevue avec le représentantdu mouvement républicain popu<strong>la</strong>irequi assumait, en même temps, lesfonctions <strong>de</strong> représentant <strong>de</strong> l'Union voiltaïqueà Bobo-Diou<strong>la</strong>sso. Cet homme, catholiquefervent, sur sa foi et sa conscience,nous a donné une attestation <strong>de</strong> <strong>la</strong>conversation qu'il a eue avec le gouverneurquelques jours avant les élections.M. Maurice Lucas. Vous faites état <strong>de</strong>conversations particulières.M. Ouezzin Coulibaly. Voici cette attestation:« Je, soussigné, — suit le nom <strong>de</strong> l'auteur<strong>de</strong> l'attestation — ancien représentantà Bobo-Diou<strong>la</strong>sso, du parti M. R.- P. et <strong>de</strong>l'union voltaïque, déc<strong>la</strong>re avoir eu une entrevueaux environs du 20 juin 1948 a^recle gouverneur Mouragues, dans le bureau<strong>de</strong> Bobo-Diou-<strong>de</strong> l'administrateur-maire<strong>la</strong>sso, M. Rouvillois.


a L'entretien portait principalement sur


1678 ASSEMBLEE NATIONALE — i*« ~ SEANCE DU 22 MARS 4349r« Abdoti<strong>la</strong>ye N'Daw, l'autre camara<strong>de</strong>,;ente à l'administrateur <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ireministre au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> neutralité administrativeen matière électorale (copiejointe). Ce <strong>de</strong>rnier crie qu'il s'en moque,{parce qu'il a lu et vu plusieurs circu<strong>la</strong>ires.»Je iprécise qu'il déc<strong>la</strong>ra qu'apiès unecircu<strong>la</strong>ire il en venait d'autres et qu'ilm'avait pas à tenir compte <strong>de</strong> celle quim trouvait dans <strong>la</strong> poche d'un hommedu R. D. A.!Je poursuis ma lecture:« Sounkalo Djibo, mandataire <strong>de</strong> l'unionindépendante i». D. A., arriva à Sourouvers onze heures, après l'arrestation <strong>de</strong>Mamadou Cissé, pour constater les irrégu<strong>la</strong>ritésdu bureau <strong>de</strong> vote.« Il trouva le bureau vi<strong>de</strong>. Tous les électeuis,apeurés par le geste <strong>de</strong> l'administrateur,ont vidé les lieux pour se rendreau marché, jour <strong>de</strong> foire hebdomadaire àfïassan. Ces électeurs, pour <strong>la</strong> plupart ancienscombattants, étaient acquis auR D. A. et vou<strong>la</strong>ient voter ¡pour l'unionindépendante Mais, <strong>de</strong>vant l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>l'administrateur Touze ils résolu!ent <strong>de</strong>ne pas voter, car leur liberté <strong>de</strong> voteétait contrecarrée par l'arrestation d'unreprésentant <strong>de</strong> l'union indépendante.D'autre part, avant <strong>la</strong> conférence <strong>de</strong> noscamara<strong>de</strong>s à Gassan, les propagandistesMie l'Union pour <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> <strong>la</strong> ÏÏaute-Volta avaient distribué les bulletins <strong>de</strong>leurs candidats.« Après <strong>la</strong> conférence, les électeurs <strong>de</strong>mandèrentles nôtres, qu'ils conservèrentjusqu'au jour du vote. L'administrateurétait sans doute renseigné sur cette nouvelleposition <strong>de</strong>s électeurs, et l'arrestation<strong>de</strong> Mamadou Sissé, le jour du vote,ïie peut avoir d'autre explication que celledo frapper l'esprit dos électeurs et d'entraver<strong>la</strong> liberté du vote.« Vers <strong>de</strong>ux heures, comme les électeursapeurés ne venaient pas, un mandataire<strong>de</strong>manda <strong>la</strong> camionnette <strong>de</strong> Djibo et serendit au marché <strong>de</strong> Gassan pour dire auxélecteurs "<strong>de</strong> venir voter. Il était <strong>de</strong> retourune <strong>de</strong>mi-heure après son départ.« Djibo vient d'être poursûivi par lejuge <strong>de</strong> Tougan inouï* :« 1° Avoir distribué <strong>de</strong>s bulletins avantle jour du vole;« 2° Avoir été soupçonné <strong>de</strong> faire transporterles électeurs dans <strong>la</strong> camionnette duR. D. A. ».Il est maintenant accusé <strong>de</strong> leur avoirdistribué <strong>de</strong>s bulletins dans <strong>la</strong> nuit précédantle vote. Bien qu'il ait été condamnépar le juge Pleven, nous ne voyons pasquel mal il y a à avoir donné dans <strong>la</strong> nuitdu 26 <strong>de</strong>s bulletins pour le 27.« Nous savons que chaque électeur areçu sa carte <strong>de</strong> vote avec un bulletin<strong>de</strong>dans. Ce bulletin était celui <strong>de</strong> l'unionpour <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta ».Mais <strong>la</strong> justice n'inquiète ni Touze, nile père Chansauiier ! L'administrateur etl'administration oui délivrent les cariesne peuvent pas ignorer que les bulletins<strong>de</strong> Mamadou Ouédraogo étaient dans lescartes. Qui les y a mis ? »Le jour du vote, j'ai fait constater àM. Chansauiier, le prêtre qui présidait lebureau <strong>de</strong> vote, que <strong>de</strong>s bulletins se trouvaientdans <strong>la</strong>s enveloppes. 11 m'a réponduque c'était par'mégar<strong>de</strong>.Les élections furent plus que dirigées:elles furent conduites ouvertement parl'administration. On procéda à <strong>de</strong>s expulsionsarbitraires <strong>de</strong> nos représentants, muniscependant <strong>de</strong> procurations légales. Cefut le cas à Dédougou, à Boromo, à Tougan,à Toma. à Gassan, à Didyr, à Po, àZam, et en bien d'autres lieux encore.Des hommes, munis <strong>de</strong> procuration légale,qui <strong>de</strong>vaient nous représenter dans<strong>de</strong>s bureaux <strong>de</strong> vote ont été ainsi expulséspar <strong>la</strong> force militaire. Le vote s estalors déroulé sans qu'aucun camara<strong>de</strong> <strong>de</strong>notre liste eût <strong>la</strong> possibilité d'en contrôler<strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité.A Didyr, à Conkistinga, <strong>de</strong>s hommesfurent p<strong>la</strong>cés à <strong>la</strong> porte <strong>de</strong>s isoloirs et indiquentle « bon bulletin ». A Ouagadougou,au <strong>de</strong>uxième bureau, Le Larlé, ministredu Moro Naba, imposa <strong>de</strong>s bulletins.Et nous avons assisté à ce fait paradoxal:le prési<strong>de</strong>nt du bureau acceptant <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cerdans les isoloirs <strong>de</strong>s hommes qui indiquaientles bulletins qu'il fal<strong>la</strong>it prendreet qui, lorsque l'électeur choisissait d'autresbulletins, lui disaient que ce n'étaientpas les bons !A Zam, un électeur reçoit séance tenanteune magistrale correction pour s'êtretrompé et avoir pris le bulletin R. D. A.Le bureau comprenait le chef <strong>de</strong> cantonprési<strong>de</strong>nt ;son secrétaire et trois autreschefs relevant <strong>de</strong> lui étaient les assesseursA Combissiri, en jrésencc <strong>de</strong> l'instituteur,le seul intellectuel du lieu, le bureaucomprenai quatre chefs <strong>de</strong> canton sous <strong>la</strong>prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'interprète envoy ; par l'administrate ur.Je regrette que vous ne connaissiez pas<strong>la</strong> position sociale <strong>de</strong> ces hommes les unspar rapport aux autres. Vous pourriez entirer <strong>de</strong>s conclusions sur <strong>la</strong> liberté et lesecret du vote lorsqu'un bureau <strong>de</strong> voteest présidé par un interprète dont les assesseurssont les chefs <strong>de</strong> canton qui relèvent<strong>de</strong> l'administrateur et lorsque cet interprètese présente avec toute l'autorité<strong>de</strong> l'administrateur lui-même.Dans <strong>de</strong> nombreux bureaux, il n'y avaitpas d'isoloir. A Poa, notre tête <strong>de</strong> liste,qui assistait au voto, fit dresser un procèsverbalpour être joint au dossier. Cettepièce ne figure pas, cependant, au dossierque nous avons examiné au dixième bureau.Ce n'est pas <strong>la</strong> seule, d'ailleurs, puisqueplusieurs autres manquent également.Le conseiller <strong>de</strong> l'Union française M. Nignan,qui est à Versailles, formu<strong>la</strong> plusieurscontestations qui furent incluses, ensa présence, au procès-verbal.A Ouagadougou, notre camara<strong>de</strong> Paraiso,greffier, qui assistait au vote rédigea uneprotestation écrite, acceptée par le prési<strong>de</strong>ntdu bureau, l'administrateur Gauthier.Aucune <strong>de</strong> ces pièces n'est parvenue au10 e bureau.A Combisslri, le procès-verbal mentionnaitque quatorze enfants, avaient été admisà voler sans carte d'électeur, sanscontrôle <strong>de</strong> leurs noms. Cette mention,comme toutes les autres, ne figure pas audossier.Ainsi, outre <strong>la</strong> frau<strong>de</strong>, on relève <strong>de</strong>s fai-^iheations du dossier. Je vais vous citer unfait qui a été enregistré, <strong>de</strong>vant témoins,au procès-verbal <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> vote <strong>de</strong>Ouagadougou.J'ai sous les yeux une attestation duju^e <strong>de</strong> paix. En effet, un électeur fut irailuit par notre représentant <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> justice<strong>de</strong> paix, porteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte n° 668.Cette attestation est ainsi rédigée:« Ce jeune homme s'appelle"Nabayouré.Il a été condamné, le 5 janvier 19(8. parjugeine.it contradictoire n° 2 du tribunal<strong>de</strong> paix <strong>de</strong> Ouagadougou pour vol d'unesomme <strong>de</strong> 1.350 francs, à quatre mois <strong>de</strong>prison et 600 francs d'amen<strong>de</strong>. A voté àIMge <strong>de</strong> dix-neuf ans, le 27 juin 1948, sousune fausse i<strong>de</strong>ntité. »Voilà ce papier 1Des faits <strong>de</strong> ce genre, je pourrais vousen citer <strong>de</strong>s quantités dans cette tragicomédieque furent les élections en l<strong>la</strong>ute-Volta.Des gar<strong>de</strong>s conduits par l'illustre Garatse ruèrent sur un paysan qui avait commisle crime d'ai<strong>de</strong>r un camionneur à passerpar une dérivation, car le pont avait étédémoli à <strong>de</strong>ssein pour interdire le pas*6age. Le pauvre paysan eut <strong>la</strong> tête tail<strong>la</strong>*dée à coutps <strong>de</strong> baïonnettes. Il a été photographiétout sang<strong>la</strong>nt avec <strong>de</strong>s traces d


ésenter au bureau. Le nombre <strong>de</strong> suf-dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s bureaux, cor-Prages,respond là-bas au nombre d'inscrits.On peut prendre, au hasard, les résultats<strong>de</strong>s bureaux <strong>de</strong> vote <strong>de</strong> Ouahigouya àZitinga; là, sur 901 votants, 901 suffragesen faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste Guissou. aucun pour <strong>la</strong>lis.te du R. D. A. ; à Samsé, sur 855 votants.855 pour <strong>la</strong> liste Guissou, aucun pour <strong>la</strong>liste du R. D. A., et ainsi <strong>de</strong> suite.Dans trente-neuf bureaux <strong>de</strong> vote, aucunsuffrage en faveur <strong>de</strong> notre liste.L'administrateur a refusé <strong>de</strong> faire parvenir ces bulletins lui-même. Il a eu <strong>la</strong>franchise <strong>de</strong> me le dire, mais je voudraisfaire constater <strong>la</strong> façon dont cet administrateur est intervenu directement, <strong>de</strong> tellemanière que, faute <strong>de</strong> bulletins, dans cettecirconscription qui comporte 26.000 inscrits,seuls cinq électeurs ont pu voterpour notre liste.Dans les bureaux <strong>de</strong> vote <strong>de</strong> certainscercles, on peut dire en toute certitu<strong>de</strong>,que le vote était fait à l'avance : nos représentantsayant été expulsés trois joursauparavant sous l'inculpation facile <strong>de</strong>vagabondage, on vota entre amis, dansces bureaux, en se substituant aux électeurs.C'est ainsi que l'on trouve <strong>de</strong>s localitésoù, sur plus <strong>de</strong> mille inscrits, il n'ya pas un seul absent.Je vous affirme que dans les territoiresd'outre-mer, il est difficile <strong>de</strong> convoqueret <strong>de</strong> réunir effectivement mille électeursle jour même du vote. Ce sent <strong>de</strong>s chosesqui arrivent rarement dans <strong>la</strong> métropoleoù l'on est cependant averti <strong>de</strong>s opérationsélectorales ; à plus forte raison, nepeuvent-elles se produire dans les territoiresd'outre-mer.Or, à Kouka, sur 1.101 votants, le procèsverba<strong>la</strong>ttribue 1.101 votes à <strong>la</strong> liste Guissou et zéro à <strong>la</strong> liste Barrami.A Tougan, »sur 1.107 inscrits, 1.107 voixsont attribuées à <strong>la</strong> liste Guissou et zéroà <strong>la</strong> liste Barraud.A Souret, 857 inscrits ; 857 votants pour<strong>la</strong> liste Guissou, zéro pour <strong>la</strong> liste Barraud.A Zitega, sur 1,284 votants 1.284 voixsont attribuées à <strong>la</strong> liste Guidon, zéro à<strong>la</strong> liste Barraud. Il en est <strong>de</strong> même à Tougoumayan: sur 482 votants et 482 suffragesexprimés, 482 voix vont à <strong>la</strong> listeGuissou et zéro à <strong>la</strong> liste Barraud. (Exc<strong>la</strong>mationsà Vextrême gauche.)M. Fernand Grenier. Ce qui n'empêchepas le rapporteur <strong>de</strong> conclure à <strong>la</strong> validationd'une telle élection iM. le rapporteur. Le rapporteur a donnéà <strong>la</strong> tribune <strong>de</strong>s explications que vousn'étiez sans doute pas là pour entendre.{Très bien! très bien! au centre.)M. Fernand Grenier. Expliquez - nouspourquoi il y avait, dans les bureaux <strong>de</strong>vote, autant <strong>de</strong> votants que d'inscrits ?On a rarement constaté ce<strong>la</strong> en France etil y a beaucoup <strong>de</strong> chance qu'il en soit<strong>de</strong> même dans les territoires d'outre-mer.M. Marcel Poimboeuf. Et <strong>de</strong> l'autre côtédu ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> fer ?M. Maurice Lucas. On vous a dit quefous les bulletins <strong>de</strong> vote n'avaient pasété distribués.M. Jean Felix-Tchicaya. Raison <strong>de</strong> plus,mon cher collègue, pour annuler les électionspuisque tous les bulletins <strong>de</strong> voten'ont pas été distribués.M. André-François Monteil. On a vu exactement<strong>la</strong> même chose lors <strong>de</strong> l'élection<strong>de</strong> M. VergésM. Ouezzin Coulibaly. Notre rapporteura donné son opinion à cette tribune.ASSEMBLEE NATIONALE — 1" SEANCE Dû 22 MARS 1049 1679M. le rapporteur. Non, l'opinion <strong>de</strong> <strong>la</strong>majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission, mon cher collègue.M. Ouezzïn Coulibaly. Je dis bien « sonopinion », car le commentaire qu'il a fait,à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> son exposé, n'a pas été entendupar <strong>la</strong> commission.M. le rapporteur. Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pardon1 II a été fait et j'oppose à vos allégationsle démenti le plus formel.M. Ouezzïn Coulibaly. Vous avez fait allusionà certaines considérations quin'émanent que <strong>de</strong> vous et qui n'ont pasété évoquées en commission.M. le rapporteur. Je vous oppose un démentiformel, mon cher collègue, et jeregrette que le doyen d'âge, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><strong>la</strong> commission, ne soit pas présent.M. Ouezzïn Coulibaly. Le jour du vote, à16 heures, arrivait un Mossi portant sur satête l'urne contenant les bulletins du bureau<strong>de</strong> vote <strong>de</strong> Godin. Ce bureau <strong>de</strong> voteest situé à 104 kilométrés <strong>de</strong> Ouagadougou.L'administrateur Gauthier ayant constatésa provenance s'étonna, en présence<strong>de</strong> plusieurs personnes, dont notre représentant,M Paraiso, greffier au parquet <strong>de</strong>Bassam, et <strong>de</strong>manda par quel moyen ceMossi était venu à Ouagadougou. Il répondit:« A pied ».Et l'administrateur <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r encore: « Quand les opérations électoralesse sont-elles terminées » ? Réponse : « Asix heures ».Ce<strong>la</strong> se passe <strong>de</strong> commentaires. Etait-cesix heures du matin ou six heures du soir,<strong>la</strong> veille ?M. Paraiso, voyant l'administrateurétonné, qui regardait son entourage stupéfait,<strong>de</strong>manda qu'on portât cette constatationau procès-verbal. Une note fut rédigéeet remise au bureau <strong>de</strong> vote. Elle<strong>de</strong>vait se trouver dans le dossier, mais ellea certainement disparu. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aurapporteur s'il l'a trouvée dans le dossier.Je me suis livré à un petit cal cu i quisera peut-être plus c<strong>la</strong>ir que <strong>de</strong>s paroles.Il y a en Haute-Vol ta quatre grands cerclesinossi et quatre cercles non mossi.L'action <strong>de</strong> l'administration s'est exercéedifféremment selon qu'il s'agissait <strong>de</strong><strong>la</strong> partie mossi ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie non mossi.Autant il fal<strong>la</strong>it tout faire pour amenerles uns à voter, autant il fal<strong>la</strong>it s'employerà écarter les autres.Dans <strong>de</strong> nombreux bureaux, le vote aconsisté à mettre dans l'urne le nombre<strong>de</strong> bulletins correspondant aux électeurs.Je l'ai démontré tout à l'heure. Dans certainsbureaux, pour donner le change, etpour faire croire à un vote effectif, on adiminué le nombre <strong>de</strong>s suffrages <strong>de</strong> quelquesvoix seulement. Par exemple, àRema, 909 inscrits, 900 suffrages; à Tikaré,493 inscrits, 497 suffrages; <strong>de</strong>ux électeursseulement ne se seraient pas présentés. Aqui voudraH-on faire croire ce<strong>la</strong> ?M. Jean-Marie Louve! Mais c'est trèsbien! C'est un bel exemple <strong>de</strong> consciencecivique, tSourires.)M. Ouezzin Coulibaly. A Boussou, 889inscrits, 877 votants.Il est facile <strong>de</strong> faire voter tous les inscritslorsqu'on n'exige pas leur présence.M. Jean-Marie Louve!. Comme dans lespays totalitaires.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Voulez-vous mepermettre <strong>de</strong> vous interrompre ?M. Ouezzin Coulibaly. Je vous en prie.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Si les faits quevous venez <strong>de</strong> rapporter sont exacts, vousme permettrez <strong>de</strong> m'étonner que vous ayeztout mis en œuvre, jusqu'à présent, pourretar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s opérations électorales<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Vol ta.Les déiputés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta ont étéélus le 27 juin. Si <strong>de</strong>s faits aussi gravesse sont passés à l'occasion <strong>de</strong>s opérationsélectorales, il eût été opportun <strong>de</strong> saisirl'Assemblée nationale beaucoup plus tôt.Vous n'ignorez pas que si l'examen <strong>de</strong>sopérations électorales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Voltan a pu être appelé plus tôt, c'est parceque le 10° bureau ne pouvait pas, en votreabsence, se prononcer.1 Je regrette que, pour <strong>de</strong>s questions aussiI graves, vous n'ayez pas jugé nécessaire <strong>de</strong>uitt^r vos territoires dès le len<strong>de</strong>maines élections, afin <strong>de</strong> saisir l'Assemblée.11 est dommage que tant <strong>de</strong> nos collèguesd'outre iner estiment plus opportun <strong>de</strong>prendre leurs quartiers d'hiver, <strong>de</strong> printempset même d'automne dans leur circonscription,que d'accomplir leur tâcheà l'Assemblée nationale.M. Ouezzin Coulibaly. Mon cher collègue,vous êtes un élu du premier collège»C'est sans doute pourquoi vous »pensez quelorsque les élus <strong>de</strong>s territoires d'outremersont dans leur circonscription, ils sereposent.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Je ne dis pas cruevous vous reposez, mais je pense que uesquestions aussi graves méritaient votreprésence ici en temps utile.M. Mamadou Konate. Me permettez-vous<strong>de</strong> vous interrompre, mon cher collègue ?M. Ouezzin Coulibaly. Je vous en prie.M. Mamadou Konate. Monsieur Aujou<strong>la</strong>t,si certains élus restent dans leur territoire,c'est uniquement pour éviter que ne secréent, dans ces territoires, <strong>de</strong>s situationsaussi déplorables que celles que l'on connaîtà Madagascar et que l'on déplore enIndochine.On fait tout, dans nos territoires, pourcréer <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> ce genre. C'estpourquoi, en notre qualité <strong>de</strong> citoyens,nous sommes obJgés <strong>de</strong> parcourir ce pays,<strong>de</strong> porter <strong>la</strong> bonne parole partout et <strong>de</strong>prêcher le calme. Partout, on tente <strong>de</strong>provoquer <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts et nous sommesobligés d'intervenir.Par conséquent, il ne faut pas croire quesi nous restons dans nos territoires, auprintemps ou en hiver, c'est pour nousreposer. Nous sommes là-bas pour éviterque les Français ne soient obligés d'y envoyerleurs enfants mettre fin à <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>ntsregrettables et dangereux. (App<strong>la</strong>udissementsà Vfxtrême gauche^)M. Ouezzin Coulibaly. Au surplus, jevoudrais faire remarquer à M. Aujou<strong>la</strong>tque, dès le len<strong>de</strong>main d s élections, j'aienvoyé à l'Assemblée nationale une protestationquant à <strong>la</strong> val'dité le ces élections.Vous n'ignorez pas <strong>la</strong> situation actuelle! dans <strong>la</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta qui n'estpas mossi, où <strong>de</strong>s gens on! été emprisonnés.11 y avait, dans ia prison <strong>de</strong>Bobo-Diou<strong>la</strong>sso, plus <strong>de</strong> cent personnesaccusées d'avoir opposé à l'administrationune certaine résistance. Certains sontmaintenus en prison dix-huit mois, d'autresquinze mois.Vous connaissez ces popu<strong>la</strong>tions. Si nousn'étions pas restés sur p<strong>la</strong>ce pour lesapaiser, il y a longtemps que vous auriezeu. ce que vous recherchez peut-être,c'est-à-dire <strong>de</strong>s troubles et <strong>de</strong>s désordresdans les territoires d'outre-merM. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. C'est une affirmationtoute gratuite.


1680 ASSEMBLEE NATIONALE — 1« SEANCE ' DU 22 MARS 1949M, Ouezzin Coulibaly. C'est possible»mais vous venez <strong>de</strong> dire qu'il fa<strong>la</strong>it venirimmédiatement pour saisir l'Assemblée.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. J'ai dit qu'il yaurait eu intérêt à saisir l'Assemblée nationaleplus tôt.M. Ouezzin Coulibaly. En tout cas, enAfrique noire, <strong>la</strong> situation est telle que jeviens <strong>de</strong> l'exposer. Toutes vos contestationssont vaines. P<strong>la</strong>cés en face <strong>de</strong> cettesituation, il vous appartient <strong>de</strong> prendrevos responsabilités.Dans le cercle <strong>de</strong> Ouagadougou, sur30.615 inscrits, il y a eu 22.916 votants,soit 74 p. 100 <strong>de</strong> votants.Dans le cercle <strong>de</strong> Ouahigouya, sur 26.761inscrits, il y a eu 22.652 votants, soit84 p. 100 <strong>de</strong> votants.Dans le cercle <strong>de</strong> Kaya, sur 8.057 inscrits,il y a eu 5.087 votants, soit 63 p. 100<strong>de</strong> votants.Dans le cercle <strong>de</strong> Koudougou, sur'13.880 inscrits, il y a eu 11.414 votants,soit 82 p. 100 <strong>de</strong> votants.Voilà pour les quatre grands cerclesmossis. En établissant un pourcentage générai,on constate que les Mossis ont votédans <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> 75 p. 100.Maintenant, je vais comparer ce résultats<strong>de</strong>s pays Mossi à ceux <strong>de</strong>s pays BoboIl y a quatre cercles non Mossi.Dans le cercle <strong>de</strong> Bobo-Diou<strong>la</strong>sso où ily avait 16.985 inscrits, on n'a fait voterque 6.654 électeurs, soit 33 p. 100 <strong>de</strong>s inscrits;dans le cercle <strong>de</strong> Gaoua, qui comprenait6.434 inscrits, il y a eu 2.476 vo<strong>la</strong>nts,soit 38; p. 100 <strong>de</strong>s inscrits ; dans lecerçle <strong>de</strong> Tougan, sur 12.668 inscrits, ily a eu 4.422 votants, soit 34 p. 100 <strong>de</strong>sinscrits, dans le cercle <strong>de</strong> Dori, sur 5.121inscrits, il y a eu 868 votants, soit 16 pour¡cent <strong>de</strong>s inscrits.Si l'on se réfère à ces pourcentages, onconstate que les quatre cercles non Mossiont voté dans une proportion <strong>de</strong> 30 p. 100,alors que les cercles Mossi ont voté à75 p. 100.On ne peut, je crois, que s'étonner <strong>de</strong>pareils résultats. Un même territoire estdivisé en <strong>de</strong>ux parties : dans l'une, on voteà 75 p. 100, dans l'autre, à 30 ç. 100!Il est c<strong>la</strong>ir, d'une part, que si, commele prouve l'entretien du gouverneur Mouraguesavec M. Larbat, on n'avait pas fixéles élections au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison <strong>de</strong>spluies, il n'aurait pas été possible <strong>de</strong> réduirele pourcentage <strong>de</strong> cette façon»Les non Mossi, tout le mon<strong>de</strong> le sait,dans notre territoire, sont plus ouvertsaux questions politiques que les Mossi.Ils seraient venus en masse et <strong>la</strong> manœuvre<strong>de</strong> diversion aurait échoué.A <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong> cette manœuvre, rendueseulement possible grâce à <strong>la</strong> situationoccupée par M. Mouragues dans lecabinet <strong>de</strong> M. le ministre Coste-Floret,nous pouvons déplorer qu3 les bureauxdu ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-mer nesoient plus qu'un cabinet d'affaires.En second lieu, si le même pourcentage<strong>de</strong> votants — soit 75 p. 100 — avait étéobtenu partout, <strong>la</strong> liste du rassemblementdémocratique africain aurait recueilli38.787 suffrages au lieu <strong>de</strong> 15.000. C'étaitpossible.La liste voltaïque, avec ces 71.304 voix,aurait alors remporté le premier siège,le second, serait revenu à <strong>la</strong> liste du rassemblementdémocratique africain, dontles 38.000 voix auraient a <strong>la</strong> prépondérancesur les 35.000 <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste voltaïque.Si, au contraire, les <strong>de</strong>ux parties du territoireavaient voté comme les cercles nonMossi, c'est-à-dire dans ,1a proportion <strong>de</strong>30 p. 100.— c'est celle qui fut enregistréedans, le cercle .<strong>de</strong> Bobo— <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>sMossis aurait recueilli 28.536 yoix.Cette liste — en face <strong>de</strong> <strong>la</strong> nôtre recueil<strong>la</strong>nt15.515 voix — aurait remporté,là encore, le premier siège. Le secondnous serait revenu, le troisième al<strong>la</strong>nt ànos adversaires.La répartition <strong>de</strong>s sièges, vous le voyez,aurait été différente. C'était là le reflet<strong>de</strong> l'opinion <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions qui peuplent<strong>la</strong> Haute-Voîta.Mais, puisqu'une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tiona été frustrée <strong>de</strong> sa représentation, puisquel'occasion nous est donnée <strong>de</strong> dénoncerune forme d'oppression que personnene voudra soutenir à cette tribune, pasmême ceux qui en ont usé, il n'y a pas<strong>de</strong> mots assez ru<strong>de</strong>s, assez durs, pour qualifierces hommes qui profitent <strong>de</strong> leursituation administrative et <strong>de</strong>s prérogativesqu'elle comporte pour influencer lesmasses africaines afin <strong>de</strong> les détourner <strong>de</strong>leurs aspirations profon<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> leur fairedire le contraire <strong>de</strong> ce qu'elles veulentdire.Tous ceux qui ont assisté à ces électionsn'ont pas caché leur indignation<strong>de</strong>vant les moyens employés. Et, avec ensemble,nous avons répété que <strong>la</strong> Francevenait d'être trahie en Haute-Volta.J'ai accusé et j'accuse M. Mouraguesd'avoir trahi sa mission, qui était <strong>de</strong> représenter<strong>la</strong> France, <strong>de</strong> n'être que l'arbitredans cette lutte politiqueIl a mis l'appareil <strong>de</strong> l'Etat en action, etje voudrais apporter d'autres affirmationsqui ne sont pas les nôtres.Voici ce qu écrit un journaliste, auparavantattaché parlementaire auprès <strong>de</strong>l'Assemblée nationale, lorsque M. MariusMoutet était ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outremer...M. Jean Félix-Tchicaya. Comment s'appelle-t-il?M. Ouezzin Coulibaly. Paul Seligmann.Voici un extrait <strong>de</strong> son article :« Le dimanche 27 juin est arrivé. Grâceà Mouragues, qui a bien mérité die <strong>la</strong> rueOudinot, Maniglier a retiré sa liste. Sesvoix iront grossir celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste officielle.Ainsi est réalisé un front communcontre le pauvre parti R. D. A., le partipaysan.« Il ne reste plus qu'à p<strong>la</strong>cer dans lesbureaux <strong>de</strong> vote les hommes <strong>de</strong> confianceet à réaliser les <strong>de</strong>rnières intimidations.€c Que s'est-il passé dans certains bureaux<strong>de</strong> vote ? Ceux qui ont vu affirmentque les électeurs, transportés pai camions,ont voté dans plusieurs bureaux différents ;que dies fausses cartes ont été distribuées ;que <strong>de</strong>s électeurs régulièrement inscritsn'ont pu avoir <strong>de</strong> carte ; que <strong>de</strong>s intimidationsont été pratiquées à l'intérieur même<strong>de</strong>s bureaux <strong>de</strong> vote.« Soucieux d'impartialité, je n'écriraique ce que j'ai vu.« J'ai vu au bureau <strong>de</strong> vote installé aucercle <strong>de</strong> Ouagadougou, au mépris <strong>de</strong> <strong>la</strong>loi, un agent <strong>de</strong> police, exécutant les consignesreçues, stationnant à l'intérieur dubureau <strong>de</strong> vote, arracher à un militairele bulletin die vote au nom <strong>de</strong> Ali Barrau<strong>de</strong>t lui mettre dans <strong>la</strong> main le bulletin officiel,en lui disant : « C'est celui-ci lebon ».« J'ai vu le commissaire <strong>de</strong> police <strong>de</strong>Ouagadougou, le sieur Boutillon, prendreun bulletin <strong>de</strong> vote <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste Guissou, lemettre dans une enveloppe et <strong>la</strong> remettre àuno femme qui l'accompagnait.« Au délégué du R. D. A. qui protestaitet qui <strong>de</strong>mandait au prési<strong>de</strong>nt diu bureau<strong>de</strong> vote <strong>de</strong> consigner ce fait au procèsverbal,j'ai entendu ce commissaire, tournévers le prési<strong>de</strong>nt, l'in<strong>de</strong>x pointé à <strong>la</strong> Mussolini,s'écrier : « Ecrivez aussi que c'estle commissaire <strong>de</strong> police qui a fait ce<strong>la</strong>, »Comme si le fait d'être i mmissaire <strong>de</strong> po*lice donnait droit d'enfreindire <strong>la</strong> loi.« Ces <strong>de</strong>ux faits sont symptomatiques efsuffisent à eux seuls pour affirmer queles opérations électorales <strong>de</strong> Haute-Volts*ont été dirigées par l'administration.« C'était le but <strong>de</strong> cet article. »A Dakar, parait un journal, Les Echmafricains, dont le directeur est R. P. F. etn'a, par conséquent, aucune re<strong>la</strong>tion politiqueni avec M. Paul Seligmann, qui ¿técrit le précé<strong>de</strong>nt article, ni avec nous, quinous référons à son journal parce que,pour une fois, il a dit franchement ce qu'ilpensait, L'article que je vais citer dsM. Voisina Voilà <strong>la</strong> dépense française! Les élee*tions truquées ! L'administration ment !cc I or c q :e l'administration prétend quelles eiecxions, en Afrique, sont libres, l'ad*ministration ment.« Lorsque <strong>de</strong>s gouverneurs, voire mêmele gouverneur général, affirment que l'administrationn'intervient jamais dans lesvotes, ces gouverneurs, voirer même legouverneur général, mentent.« Nous prétendons, nous, après d'autresjournaux, d'autres journaux qui n'ont pasdu tout nos opinions, que les élections duNiger et e~ Haut« Volt eut été truquéesaprès cdkr <strong>de</strong> Gu née, <strong>de</strong> Dakar, <strong>de</strong>' Sunt Loui", etc.« Nou° action l'pdm st tma d'avoir•fore <strong>la</strong> main au^ ma* e illett~ées pourque celles ci mettent dans l'urne <strong>de</strong>s bulletins<strong>de</strong> voie permettant <strong>la</strong> nomination <strong>de</strong>scandidats gouvernementaux.« C'est une honte ! Au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> démocratie,nous protestons violemment. Nousautres Français, nous n'admettrons jamaisque <strong>la</strong>


ASSEMBLEE NATIONALE — 2» SEANCE M! 22 MARS 1949 ieer>cc Les masses africaines n'ont pas voté,on les a fait voter. Ce n'est pas <strong>la</strong> République,c'est une dictature, et c'est grave. »C'est signé : Maurice Voisin.M. Jean Félix-Tchicaya. Voulez-vous mepermettre <strong>de</strong> vous interrompre ?M f Ouezzin Coulibaly. Je vous en prie.M. Jean Félix-Tchicaya. L'avertissementest assez grave pour qu'on en tienne leplus grand compte.11 s'agit <strong>de</strong> savoir si les élections dansles territoires d'outre-mer doivent toujoursêtre dirigées par l'administration,si, à <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong> ces élections, les fonctionnairescoloniaux doivent pouvoir espérerun avancement.Je ne pense pas que tel soit l'esprit <strong>de</strong><strong>la</strong> Constitution, qui a reconnu <strong>de</strong>s droitsaux popu<strong>la</strong>tions d'outre-mer et leur a offert<strong>de</strong>s possibilités par <strong>la</strong> création <strong>de</strong> l'Unionfrançaise.Notre qualité <strong>de</strong> membre d'une assembléesouveraine nous oblige dans ce casd'espèce à faire abstraction <strong>de</strong> nos intérêts<strong>de</strong> parti pour ne voir que l'intérêt généralqui est l'intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République et <strong>de</strong>l'Union française. C'est pourquoi nous <strong>de</strong>vonsnous rallier aux conclusions <strong>de</strong> notrecollègue. Ouezzin Coulibaly.M. Ouezzin Coulibaly. Si M. Mouragues aagi <strong>de</strong> cette façon, je crois qu'il n'a étéque l'outil dont s'est servi l'ouvrier. Etl'ouvrier, ce fut certainement M. Coste-Floret, ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-mer.Nous avons suivi cette machination,qui serait une comédie si elle n'avait étéune source <strong>de</strong> souffrances ¡pour les popu<strong>la</strong>tionsvoltaiques.M. Mouragues ne pouvait <strong>de</strong>venir gouverneurqu'à partir d'un certain gra<strong>de</strong>dans <strong>la</strong> hiérarchie administrative. Unavancement lui fut accordé pour pouvoirle nommer, immédiatement après, gouverneur<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haqte-Volta. Lorsqu'il rejoignitson poste, tout se passa avec une rapiditételle qu'on peut penser qu'il est arrivé làliasayant en mains les ordres qu'il avaità exécuter.Si M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outremeravait été présent sur ces bancs, j'auraispu lui citer <strong>de</strong>s attestations émanantd'administrateurs que nous avons pu voirpendant <strong>la</strong> campagne électorale. Il auraitpu <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r confirmation pour y répondre,lé cas échéant.Lorsque <strong>de</strong>s administrateurs déc<strong>la</strong>rentque le ministre est au courant <strong>de</strong> leursagissements et que le fait <strong>de</strong> lui écrire nechangera rien à l'affairé, je crois quec'est grave, car si <strong>de</strong> tels procédés électoraux<strong>de</strong>vaient se perpétuer dans ces territoires,nous en arriverions à <strong>de</strong>s extrémitésque vous ne soupçonnez pas.Des désordres survenant dans les territoires<strong>de</strong> l'Afrique noire peuvent aller assezloin, le mécontentement peut <strong>de</strong>venirtel,que l'on risque d'assister à ce que l'onvolt en Indochine, à <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts aussigraves que ceux qui se produisirent àMadagascar.Ces désordres auront été provoqués parceux-là mêmes qui ont été chargés par <strong>la</strong>France d'administrer les territoires.Dès <strong>la</strong> création du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, M. le haut commissaire Béchard prononça<strong>de</strong>s paroles qui inspirèrent confianceà <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et purent nous fairecroire qu'il al<strong>la</strong>it administrer le territoireavec l'impartialité désirable. Malheureusement,dès qu'il fût quèstion d'élections,on le vit se rendre à Ouagadougou,dans un avion frété tout exprès, poury dresser <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s candidats. Jedis bien tout exprès, puisque M. le hautcommissaire est arrivé à Ouagadougou le29 mai et que les élections au conseil généralétaient prévues pour le 30. Passantoutre aux traditions, il s'était d'ailleurs. fait accompagner du Moro Nafba <strong>de</strong> Ouadadougouet il tint conférence avec le MoroNaba d'Ouahigouva et avec M. Mouragues.A l'issue <strong>de</strong> cette conférence, on appritque le candidat mossi avait été écarté parM. Mouragues, au bénéfice <strong>de</strong> M. Guissou,dont <strong>la</strong> candidature avait été suggérée, aupied levé, ¡par Mgr Thevenoud, évêqued'Ouagadougou, auprès <strong>de</strong>' qui M. Mouraguesse rend tous les matins pour prendreles ordres.Quoi qu'il en soit, il est certain que <strong>la</strong>liste <strong>de</strong>s candidats aux élections légis<strong>la</strong>tivesa été dressée par le haut commissaireet par le gouverneur, ce qui explique quel'administration tout entière se soit mobiliséepour conduire cette liste à <strong>la</strong> victoire.Pour appuyer cette affirmation, je rappelleque M. Béchard, parti d'Ouagadougou,s'est rendu à Niamey où il forma un partipolitique dit « U. N. I. S, > dont il présida<strong>la</strong> première réunion.Je suis donc en droit <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>rer que lesgouverneurs et les administrateurs obéissentaux ordres donnés par le ministre <strong>de</strong><strong>la</strong> France d'outre-mer, ce qui consacrel'ingérence officielle <strong>de</strong> l'administrationdans les affaires électorales. .M. Coste-Floret n'est pas là, je ne le chargeraipas davantage, mais j'aurais pu porterà son actif d'autres faits au sujet <strong>de</strong>squelsje lui aurais <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong>s explications.Je constate d'ailleurs malheureusement,que le Gouvernement est toujours absentlorsqu'on parle <strong>de</strong> l'Union française.M. Fernand Grenier. Il se désintéresse <strong>de</strong>l'Union française !Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Le Gouvernementn'a pas à se faire représenter dans undébat portant sur <strong>la</strong> validation d'opérationsélectorales.M. Yves Fagon. Il est <strong>de</strong> coutume que leGouvernement ne participe pas à <strong>de</strong> telsdébats.M. Fernand Grenier, En réalité, on faitsemb<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> donner un bulletin <strong>de</strong> voteaux popu<strong>la</strong>tions d'outre-mer, mais onprend toutes les précautions pour que lesintérêts <strong>de</strong>s colonialistes qui font « suerle burnous » n'en souffrent paslOn sait où ce<strong>la</strong> peut conduire. Aux événements<strong>de</strong> Madagascar, hier, à <strong>la</strong> guerreau Vieî Nam aujourd'hui, et peut être <strong>de</strong>mainaurez-vous l'Afrique noire sur .<strong>la</strong>conscience, si vous continuez à traiter lespopu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> ce pays en êtres inférieurs.D'ailleurs les faits parlent d'eux-mêmes :<strong>de</strong>s bureaux <strong>de</strong> vote où tous les électeurs,sans exception, votent pour <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>l'administration, qui peut croire que ce<strong>la</strong>n'est pas truaué ? (Exc<strong>la</strong>mations aucentre.)M. Yves Fagon. Mais, monsieur Grenier,c'est pourtant bien ce qui s'était passépour <strong>la</strong> liste communiste à l'île <strong>de</strong> <strong>la</strong>Réunion. J'ai <strong>de</strong>mandé l'annu<strong>la</strong>tion (lecette élection. Vous vous y êtes refusé cependant.Quand il s'agit <strong>de</strong> candidats communistessans doute n'y a-t-il aucun motif <strong>de</strong>s'étonner ?M. le rapporteur. On fait beaucoupmieux du côté <strong>de</strong> l'Oural, monsieur Grenier.>M. Fernand Grenier. Sans le pays <strong>de</strong>l'Oural vous lie seriez pas aujourd'hui hvotre banc, monsieur Moisan ; notre paysserait encore sous le joug hitlérien.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Veuillez gar<strong>de</strong>r lesilence, messieurs et permettre à l'orateur<strong>de</strong> poursuivre son exposé.M. Ouezzin Coulibaly. Des ordres ontdonc été donnés; certains présentent uncaractère conii<strong>de</strong>ntiel. Je tiens à citer notammentle télégramme chiffré suivant,adressé par le Gouvernement à tous lescercles <strong>de</strong> sa juridiction, <strong>de</strong>ux jourspeine avant les élections.Voici ce télégramme :« A tous cercles, le 25 juin 1948:« 148 c 32916 11731 16384 74959 3448701438 59333 60992 61640 06234 40468 6183005083 17093 01071 58653 16062 62743 0135912610 03150 57622 37643 46368 02937 6535401272 06847 Mouragues.« Sûreté Bobo:« 149 cab/c 64616 16772 .70287 16382 1714774978 08715 01272 12699 Mouragues. »M. Maurice Lucas. Alors ?M. Ouezzin Coulibaly. Alors, ceux quipourront se faire traduire ce télégramme,chiffré d'après le co<strong>de</strong> administratif, comprendrontqu'il ordonne expressément auxadministrateurs d'intervenir dans les élections.Si j'ai tenu à en faire connaître <strong>la</strong> teneurc'est, d'une part, pour que le gouverneurqui l'a signé et qui sait que ledébat sur les opérations électorales <strong>de</strong> iaHaute-Volta a lieu aujourd'hui à l'Assemblée,et d'autre ¡part, les autres gouverneurset les administrateurs qui possè<strong>de</strong>ntle co<strong>de</strong> <strong>de</strong> déchiffrement, sachent quenous avons percé à jour ces manœuvres.11 faut qu'on sache que le gouverneur amanqué A sa mission <strong>de</strong> »représentantofficiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> France pour n'être plus qu'unhomme politique.M. le rapporteur. Ce n'est pas le gouverneurqui a fait inscrire ce débat àl'ordre du jour <strong>de</strong> l'Assemblée, mais <strong>la</strong>conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts.M. Ouezzin Coulibaly. Certes, mais lesélections ont été truquées en Haute-Voltapar le gouverneur, qui s'est conduitcomme un chef <strong>de</strong> file ipolitique menantcampagne au heu <strong>de</strong> se cantonner dansson rôle administratif.M. Jean Félix-Tchicaya. Ce gouverneuraurait été plus loyal en faisant personnellementacte <strong>de</strong> candidature.M. Fernand Grenier. Ce<strong>la</strong> aurait étémoins hypocrite.M. Ouezzin Coulibaly. Je vous apportecette affirmation parce que je fiais


1682 ASSEMBLEE NATIONALE — i*« ~ SEANCE DU 22 MARS 4349date était inscrite à l'ordre du jour,.il<strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait le renvoi à <strong>la</strong> suite. ; S'il' refuseque l'on discute au fond, c'est parcequ'il ne veut pas que Ton débatte <strong>de</strong>vantvous <strong>de</strong> sa politique dans les territoiresd'outre-merVous voyez bien que le ministre estparticulièrement intéressé à <strong>la</strong> question,c'est pourquoi il a donné <strong>de</strong>s ordres.Il m'a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne pas m'opposer à<strong>la</strong> validation <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, car il approuvait leur choix.Puis, quand M. le ministre <strong>de</strong> Franced'outre-mer lie <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> validation<strong>de</strong> ces élections à celle du remp<strong>la</strong>cementd'un conseiller <strong>de</strong> l'Union française, quin'intéresse en aucune façon notre Assembléenationale, je prétends qu'il est intéressédans l'affaire.A mon camara<strong>de</strong> Konate, comme à moimême,il a <strong>la</strong>issé entendre que, dès lemoment où nous aurions <strong>la</strong>issé vali<strong>de</strong>r lesdéjmtés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, il prendrait undécret en vue <strong>de</strong> * remp<strong>la</strong>cer le conseiller<strong>de</strong> l'Union française manquant, représentantdu Soudan, et dont il n'ignore,pasl'appartenance à notre rassemblement démocratiqueafricain.Comment se fait-il que le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong>France d'outre-mer lie ces <strong>de</strong>ux questionsalors que l'une d'elles découle normalement<strong>de</strong> l'application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, et qu'ilne peut y mettre obstacle ?L f Assemblée <strong>de</strong> l'Union française a d'ailleursdéjà pris une décision tendant à annulerl'élection du candidat élu en mêmetemps à l'Assemblée nationale et qui, aubout du dé<strong>la</strong>i légal d'un mois, n'avaitpas opté., Au cas donc où son élection cornine députéne serait pas validée, il ne pourrait)as non plus siéger à l'Assemblée <strong>de</strong>Î 'Union française.J'ai développé cette argumentation <strong>de</strong>vantM. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outremer.Vous connaissez sa réponse: Il asubordonné le décret à prendre pour leremp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> notre camara<strong>de</strong> à l'Assemblée<strong>de</strong> l'Union française à <strong>la</strong> décision<strong>de</strong> l'Assemblée nationale. Si nous faisonsannuler l'élection <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, il ne prendra pas le décret.Voilà les propos qu'il nous a tenus, etmon collègue Tchicaya pourrait en témoigner.C'est pourquoi j'affirme que M. leministre est intéressé à ces élections.Il avait envoyé en Haute-Volta M. Mourantespour y faire une certaine politiquequi, si elle est poursuivie, peut amenerm Afrique noire <strong>de</strong>s événements très graves.Un jour, on viendra dire à l'Assembléenationale : Les noirs du centro <strong>de</strong>l'Afrique se sont révoltés comme les Malgaches.Vous vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rez quelles ensont les raisons. Vous direz: Cest parceque les noirs <strong>de</strong> l'Afrique centrale n'aimentpas <strong>la</strong> France.Nous ne confondons pas <strong>la</strong> France aveceertains Français qui ne <strong>la</strong> représententpas. ÎApp<strong>la</strong>udissernents à l'extrême gau•the )Je voudrais que vous sachiez quelorsqu'on pratique une pareille politique,t'est avec i'arrière-pensée <strong>de</strong> développerdans ces territoires <strong>la</strong> haine entre MossiBt non Mossi.Le gouverneur fut le premier à me parlerèie non Mossi. Nous, nous ne nous étionspas p<strong>la</strong>cés sur ce terrain. Si nos collèguesétaient présents, ils reconnaîtraient que,lorsque nous nous rencontrons en <strong>de</strong>hors<strong>de</strong>j'Assemblée, nous ne nous différencionsjamais entre Mossi et non Mossi. Il a falluçuHm gouverneur fasse cette distinction.M. Jean Félix-Tchicaya. Diviser pour réfuter,c'est toujours le môme procédé.M. Maurice Lucas. Vous dites que le ministrene vou<strong>la</strong>it pas que le débat vienne*mais nous avons voulu vous permettre <strong>de</strong>vous exprimer, et c'est grâce à- nous quevous le faites.Je vois d'ailleurs que vous vous en tireztrès bien. Vous pouvez parlez longuement,alors que vous avez voté pour le renvoi.Nous-, nous avons voté contre et c'est cequi vous permet <strong>de</strong> parler en ce moment.Vous nous en êtes reconnaissant en par<strong>la</strong>ntd'abondance.M. Ouezzin Coulibaly. Je vois très bienl'habileté <strong>de</strong> <strong>la</strong> manœuvre qui consiste àme faire développer ici <strong>de</strong>s arguments quine peuvent pas être contredits par ceuxque j'accuse parce qu'ils ne sont pas présents.Ainsi on pourra dire ensuite qu'ilsn'ont pas pu se défendre.Car je dénie à M. Aujou<strong>la</strong>t <strong>la</strong> possibilité<strong>de</strong> parler au nom <strong>de</strong> nos collèguesabsents. Il peut simplement développersa propre argumentation.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Jusqu'à présent,vous avez surtout accusé l'administration.Or, nous , savons tous que l'administrationne peut pas venir se défendre <strong>de</strong>vantl'Assemblée.Lorsque vous accuserez ceux qui ont étéélus, à ce moment-là votre argumentationaura <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur, mais pas avant.M. Maurice Krïegel-Valrimont. Le Gouvernementreprésente l'administration.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Le Gouvernementn'est pas présent.M. Maurice Kriegel-Valrimont. C'est letort qu'il a.M. Yves Fagon. Le Gouvernement n'apas à être présent. Ce débat ne le concernepas. (Exc<strong>la</strong>mations à Vextrême gauche.)M. Jean Minjoz. L'Assemblée est seulejuge <strong>de</strong> l'élection <strong>de</strong> ses membres.f M. Ouezzin Coulibaly. Voulez-vous direpar là due l'Assemlblée n'est pas juge <strong>de</strong><strong>la</strong> validité <strong>de</strong>s élections que nous contestons?M. Yves Fagon. Mais si, elle en est juge.M. Ouezzin Coulibaly. Il est en tout casinadmissible que, parce que le Gouvernementn'est pas représenté, l'Assemblée nepuisse juger l'ingérence <strong>de</strong> l'administrationdans les élections.Voilà donc ce que répondait M. .Bééhardau représentant <strong>de</strong> notre mouvement, lorsqu'illui a <strong>de</strong>mandé pour quelles raisonsil n'était pas intervenu sachant que legouverneur s'ingérait dans <strong>la</strong> politique etdirigeait les élections et que, par conséquent,cette attitu<strong>de</strong> était contraire auxparoles qu'il avait prononcées.Il oubliait que M. Béchard appartient àson parti. Il avait longuement et éloquemmentdéveloppé <strong>de</strong>s arguments, mais i<strong>la</strong>gissait tout différemment par <strong>de</strong>ssous^C'est ce que nous constatons chez lesreprésentants <strong>de</strong> l'administration dans lesterritoires d'outre-mer. Lorsqu'ils sont enface <strong>de</strong> nous, nous pourrions croire qu'ilspensent véritablement ce qu'ils disent.Le plus souvent, ils font le contraire <strong>de</strong>ce qu'ils affirment.M. Mamadou Konate. Nous sommes jugéssur <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> police.M. Ouezzin Coulibaly. Voici ce qu'il répondaità notre vice-prési<strong>de</strong>nt. Et pourtant,c'est le ministre, et le ministre seul,qui doit répondre à <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> cetordre.« Votre lettre, par contre, fait état <strong>de</strong>sdéc<strong>la</strong>rations que j'ai faites au cours <strong>de</strong>notre voyage commun en Haute-Volta.« Je tiens à vous assurer que ces déc<strong>la</strong>rations!ont été répétées partout où j'ai enl'occasion <strong>de</strong> prendre <strong>la</strong> parole. Elles s.erésument en ceci: Respect absolu <strong>de</strong>s institutionsque nous nous' sommes données,neutralité politique complète <strong>de</strong> l'adminis- sans aucunedésapprobation, se croit autorisé àfaire, autre chose,C'est ainsi que M. Mouragues a dirigé :les opérations électorales, s'est dressé officiellementcontre le R. D. A., a épargné' ânos collègues éliis le souci d'une càm-''pagne électorale.


1683 ASSEMBLEE NATIONALE — 1« SEANCE ' DU 22 MARS 1949En 'effet, aucun dps élus n'a pris publiquement<strong>la</strong> parole seul. Tout a été orchestré-par l'administration.La seule fois que j'ai rencontré M, Guissou— je le lui ai dit <strong>de</strong>puis — «'étaitdans un vil<strong>la</strong>ge où il avait <strong>de</strong> l'argent àdistribuer. Le chef <strong>de</strong> canton m'a montré<strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 2.500 francs qu'il venait <strong>de</strong>recevoir <strong>de</strong> lui pour payer à boire auxélecteurs. C'est <strong>la</strong> seule fois que j'ai vuH. Guissou.l'ai également rencontré M. Nazi Boniavec l'administrateur Garai Ils se promenaientdans, une .camionnette, et Garat par<strong>la</strong>itofficiellement <strong>de</strong>s élections.Le gouverneur a pu faire ce<strong>la</strong>. Le hautcommissaire a été mis au courant. Le mi-Bistre a également été mis au courant.Or, aucune protestation n'a été élevée,aucun rappel â* l'ordre n'a été adressé. Legouverneur se croit tout permis, et il araison.Il ambitionne d'annihiler complètementle R. D, A., mais il ne s'imagine pas qued'autres Font essayé avant lui et n'y sontpas parvenus, car il n'est pas possibled'étouffer un mouvement tel que celui-là.Il est trop petit pour ce<strong>la</strong>. La seule choseâ <strong>la</strong>quelle il arrive/ c'est d'amenuiser <strong>de</strong>plus en plus l'affection que les Africainsportent à <strong>la</strong> France.Quand, en décembre, nous avons voulutenir le congrès du R. D 0 A. à Bobo-Diou<strong>la</strong>sso,il est intervenu illégalement — j 1dis'bien: illégalement — et arbitrairementpour que ce congrès ne puisse se tenrdans le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta,Vous voyez donc que ce gouverneur agitcomme un véritable proconsul dans sonterritoire et que, quand il déci<strong>de</strong> qu'uneréunion .privée ne peut Se tenir en Haut*Volta, aucune autre autorité n'interviertpour rétablir <strong>la</strong> légalité. Où sont donc <strong>la</strong>liberté, <strong>la</strong> justice et <strong>la</strong> France ? -En outre, non seulement il interdit notrecongrès, mais il fait arrêter <strong>de</strong>s conseillersgénéraux et tous ceux qui font <strong>de</strong> <strong>la</strong> propagan<strong>de</strong>pour le mouvement,Et quand nous intervenons auprès duministre, alors que celui-ci sait parfaitementqu'à Ouahabou, par exemple, il y aeu <strong>de</strong>s blessés et <strong>de</strong>s morts, il manœuvrepour qu'on ne puisse en faire état <strong>de</strong>vantl'Assemblée. Vous ne vous étonnerez pas,alors, si d'autres événements surviennent,plus graves encore que ceux que je viens<strong>de</strong> vous citer.On nous a donc interdit <strong>de</strong> tenir notreeongrès en Haute-Volta, et nous sommesallés en Côte d'Ivoire.Le gouverneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte d'Ivoirem'a dit que <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong> notre congrès surson territoire le prenait au dépourvu, caril estimait que s'il était interdit en Haute-Volta il n'y avait pas <strong>de</strong> raison pour qu'ilne le soit pas également sur son territoire.C'est le développement normal d'unecertaine politique, car le gouverneur qui,par surprise, n'a pu empêcher notre congrès<strong>de</strong> se tenir s'est certainement vu rappeléà l'ordre ipour n'avoir pas essayé ael'empêcher.Qu'a-t-il fait, alors ? Pour se réhabiliter,il a provoqué les inci<strong>de</strong>nts que voussavez. Tout cte<strong>la</strong> se tient. C'est <strong>la</strong> politique<strong>de</strong> (provocation pratiquée dans les territoiresd'outre-mer qui a conduit aux événementsdu 6 février à Abidjan, à ceux,ensuite, du 28 février, où le gouverneu~a ordonné à un détachement <strong>de</strong> tirailleurs<strong>de</strong> tirer sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d'un vil<strong>la</strong>geIl n'était même pas question alors du rassemblementdémocratique africain ; c'étaitsimplement une querelle <strong>de</strong> famille qnSupposait les membres d'une même tribu.Le gouverneur lyant ordonné à une seclion<strong>de</strong> tirailleurs <strong>de</strong> tirer pour rétablirl'ordre, l'opération s'est soldée par seizemorts et une quantité <strong>de</strong> blessés.M. Jean Félix-Tchikaya. C'est assez bonmarché.M. Ouezzin Coulibaly. Ces faits se sontpassés le 28 février.Lorsque je suis allé en parler au ministre,il m'a dit n'être pas au courant.Qui donc est le gardien <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong>notre territoire, sinon lui, et commentpeut-il ne pas être tenu au courant <strong>de</strong>semb<strong>la</strong>bles événémcnts ? Je lui ai dit: Sivous ignorez ces faits, prenez <strong>la</strong> copie <strong>de</strong>nos télégrammes.Et <strong>de</strong>puis, le silence continue.J'estime que l'Assemblée ne peutadmettre que le gouverneur d'un territoireordonne <strong>de</strong> pareils massacres et tolérer,par son attitu<strong>de</strong> une semb<strong>la</strong>ble politique.Tout ce<strong>la</strong> date du jour où M. le ministre<strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-mer, M. Coste-Floret,a pris l'engagement <strong>de</strong> faire une politiquequ'il estime profitable à son parti, alorsqu'elle est contraire aux intérêts et auxtraditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. Si les popu<strong>la</strong>tions<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta éprouvent envers lsfont une politique contraire à celle quipeut construire l'Union française. Un jour,<strong>de</strong>s événements tels que ceux qui s'y sontproduits, et qui ne sont pas dénoncés à <strong>la</strong>tribune <strong>de</strong> l'Assemblée parce qu'on nousFrance <strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong> loyauté, c'estparce qu'il s'est trouvé dans ces territoires<strong>de</strong>s Français qui leur ont inspiré <strong>la</strong> confianceen <strong>la</strong> France et qui ont représentévéritablement leur pays. Lorsque cesFonçais sont remp<strong>la</strong>cés par <strong>de</strong>s hommes"iïime M. Mouragues, comme M. Tobi etcomme tant (¡D'autres, ce n'est pas poury défendre <strong>de</strong>s intérêts nationaux puisq1s sont <strong>de</strong>s représentants du commerce,<strong>de</strong> <strong>la</strong> banque et <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntations, maispour y pratiquer une politique <strong>de</strong> colons.Ils défen<strong>de</strong>nt les intérêts <strong>de</strong>s colons eten refuse l'occasion, un jour ce événementsporteront les Africains à <strong>de</strong>s extrémitésfunestes, et on les qualifiera alors <strong>de</strong>séparatistes.Or les séparatistes sont ceux qui pratiquentdès maintenant cette politique <strong>de</strong>livision. {App<strong>la</strong>udissements à Vextrêmegauche.)M. Jean Félix-Tchîcaya. Très bien!M. Ouezzin Coulibaly. A l'occasion <strong>de</strong> cesélections , légis<strong>la</strong>tives, le gouverneur atrouvé le moyer <strong>de</strong> mécontenter une partie<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Dans les territoiresnon Mossi, M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franced'outre-mer lui-même a constaté un changementil a observé que l'accueil y a étéplus froid! qu'à Dakar.Ce changement d'attitu<strong>de</strong> s'explique paria politique <strong>de</strong> désunion, par <strong>la</strong> politique<strong>de</strong> dislocation <strong>de</strong> l'Union française, parceque certains noirs qui comprennent n'approuventpas une telle politique, et ceuxqui ne comprennent pas n'approuvent pas<strong>la</strong> France, car eux rejettent le tort sur <strong>la</strong>France.Les faits que j'ai rapportés sont véricliqueset toutes les personnes que j'ai citéessont encore en Haute-Volta, On peutdonc leur en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r confirmation.C'est pour qui je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assembléenationale <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r un supplément d'enquêtequi viendra renforcer mes observationspar une documentation plus compile.Si vous m <strong>la</strong> faites pas, les non Mossi<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta continueront â croirequ'ils ne sont pas représentés dans cetteSemblée, alors qu'ils ont droit à an député.Je vous parle en connaissance <strong>de</strong> cause.En effet, je n'étais pas candidat dans cesterritoires, mais j'ai faii <strong>la</strong> campagne életorale et fai vu.Cette popu<strong>la</strong>tion n'est pas représentée 9l'Assemblée nationale et elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> &l'être. Je pense que c'est son droit le plusstrict et, au surplus, un droit constitutionnel.Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que soit décidé le complémentd'enquête qui édifierait l'Assembléesur <strong>la</strong> véritable physionomie <strong>de</strong>s élections<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, et provoquerait <strong>de</strong> nouvellesélections.Si, comme l'a dit M. Moisan, on est sisûr qu'une nouvelle consultation aboutiraitau même résultat, pourquoi s'oppose«rait-on à ce qu'elle ait lieu ?Si donc l'on croit que le résultat en serale même, ri l'on ne veut pas entériner purementet simplement <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> électorale;et donner une piètre idée <strong>de</strong> notre Assemblée,admettre l'ingérence <strong>de</strong> l'administrationdans les élections, les procédés cyniquesqui ont été employés dans ces territoires,il est nécessaire d'ordonner cecomplément d'enquête à <strong>la</strong> lumière duquell'Assemblée déci<strong>de</strong>rait <strong>de</strong> nouvellesélections.En conséquence, et parce que mes collèguesne sont pas présents aujourd'hui,je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> q ie ce complément d'enquêtesoit ordonné. Je répète que si vous interrogezles hommes que j'ai cités, ils vousconfirmeront mes déc<strong>la</strong>rations et vousédifieront exactement sur ce qui s'estpassé dans ce coin <strong>de</strong> terre qu'on auraittort d'abandonner à ceux qui torpillentl'Union française. {App<strong>la</strong>udissements âl'extrême gauche.)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. L'Assemblée voudrasans doute renvoyer à cet après-midi <strong>la</strong>suite du ébat ? (Assentiment.)H 'en est ainsi décidé.— ? —DEMANDES EN AUTORISATIONDE POURSUITESInscription d'office à l'ordre du jour<strong>de</strong> trois rapports.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. J'informe l'Assem*blée qu'en application <strong>de</strong> l'article 3, alinéa4, <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolution du 22 février 1949,les trois rapports n 08 6780, 6804 et 6806,faits par les commissions chargées d'examinerles <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en autorisation <strong>de</strong>poursuites n 08 5271, 5633, 4156, 4984, 5027,5859, 6055 et 6540, contre trois membres<strong>de</strong> l'Assemblée, ayant été mis en distributionaujourd'hui; seront inscritsd'office,en tête <strong>de</strong> l'ordre du jour du prochainjour <strong>de</strong> séance,REGLEMENT DE L'ORDRE DU JOURMme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. Aujourd'hui, àquinze heures et <strong>de</strong>mie, 2 e séance publique:Suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s conclusionsdu rapport du 10° bureau sur les opérationsélectorales du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-; Volta (M. Moisan, rapporteur) ;I Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant réfv <strong>la</strong>rtiiion <strong>de</strong> l'abattement global opéré sur„ e budget du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sofcialepar <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre|948 (n os 6177. 6521. — M. Charles Bajangé,rapporteur général. — RapporteurIpécial : M. Rainette) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong> l'abattement global opéré sur lebudget <strong>de</strong>s anciens combattants et vio


tern ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 22 MARS 1949limes <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre par <strong>la</strong> loi n° 48-1992du 31 décembre 1948 (n" 6225, 6522. —H. Charles. Barangé, rapporteur général— Rapporteur spécial : M. Aubry) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong> l'abattement global opéré sur lebudget <strong>de</strong> l'aviation civile et commercialepar<strong>la</strong> loi n* 48-1992 du 31 décembre 1948(«• 6173 , 6519. — M. Charles Barangé,rapporteur général. — Rapporteur spécial :M. Jacques Gresa) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong> /abattement global opéré sur lebudget <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice par <strong>la</strong> loi n° 48-1992du 31 décembre 1948 (n° 3 6248, 6652. —M. Charles Barangé, rapporteur générai) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements g obaux opérés surle budget <strong>de</strong>s finances par <strong>la</strong> loi n° 48-1992du 31 décembre 1948 (n° 8 6263, 651S. —M. Charles Barangé, rapporteur 8 général.— Rapporteur spécial: M. Mendès-France);Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements globaux opérés surle budget d^ <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du conseil(ravitaillement) par <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du31 décembre 1948 (n oi 6262, 6510. —M. Charles Barangé, rapporteur général.— VII. Ravitaillement : rapporteur spécial:M. Paumier) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong> i'abattement global opéré sur lebudget <strong>de</strong>s affaires économiques par <strong>la</strong>loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948 (n cs622?, 6515. — M. Charles Barangé, rapporteur.général. — Rapporteur spécial : M.Oilles Gozard) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong> l'abattement global opéré sur lebudget <strong>de</strong> <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du conseil par<strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948(n°* 6229, 6507. — M. Charles Ba s rangé,rapporteur général. — Rapporteurs spéciaux: a) M. Paul Ribeyre: I. Servicesadministratifs; 11. Service <strong>de</strong> presse ; 111.Service <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale ; c) groupement<strong>de</strong>s contrôles radio-électriques;4) état-major <strong>de</strong> l'Europe occi<strong>de</strong>ntal;h) M. Dusseaulx : V. Commissariat généraldu p<strong>la</strong>n ; VI. Secrétariat général du comitéSnterminUtériel pour les questions <strong>de</strong> coopérationéconomique en Europe;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements globaux opérés surle budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-mer par<strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948(n os 6264. 6512. — M» Charles Barangé,rapporteur général. — Rapporteur spécial:M. Bur!ot) :Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>* abattements globaux opérés surle budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong> l'urbanismepar <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre1948 (n os 6277, 6517. — M. CharlesBarangé, rapporteur général. — Rapporteurspécial: M. Joseph Laniel) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartitionîle- abattements globaux opérés surle budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique et <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion par <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre1948


1685 ASSEMBLEE NATIONALE — 1« SEANCE ' DU 22 MARS 1949Pauraier.Perdon (Hi<strong>la</strong>ire).Mme Péri.Péron (Yves).Petit (Albert), Seine.Peyrat.Pierrard.Pirot.Poumadèie.Pourtaiet.Pouyet.pronteau.ProtMme Rabaté,Ramette.Renard.Mme Reyraud.Rigal (Albert), Loiret.Rivet.Mme Roca.Rochet (Wal<strong>de</strong>ck).Rosenb<strong>la</strong>tt.Boucaute (Gabriel),Gard.Ont voté contreMM.Abelin. •Aku.Alloimeau.Amiot (Octave).André (Pierre) aAn lier.Apithy.Archktioe.Amai.Asseray.Aubaine.Auban.Aubry.Au<strong>de</strong>guil. «Augar<strong>de</strong>.Aujou<strong>la</strong>t.Aumeran. % .Babet (Raphaël).Bacon.Badie.Badiou.Baramg-é (Charles),Maine-et-Loire.Barbier.Barra chia.Barrot.Bas.Baurens.Baylet.Bayrou.Beauqui«r.Bêche.Becquet.Bégouin.Ben Aly ChéritBenchennouf.Béné (Maurice).Bentaieb.Béranger (André).Bergere t.Beugniez.R<strong>la</strong>nchixii.Bichet.Bidault (Georges),Billères.Blnot.Blocquaux.Boequet.Boganda.-EdouarcL Bonivelotts.Bonnet.BarraRougrain.Bouhey (Jean).Boulet (Paul).BOUT.Boaret (Henri).Bourgès-Maunonry.Xavier Bouvier,llle-et-Vi<strong>la</strong>ine.Bouvier'- 0' Cottereau,Mayenne.Bouxom.Bru&set (Max).BurfotBaron.Cadi (Ab<strong>de</strong>lka<strong>de</strong>r).CaiBawtC&p<strong>de</strong>vUle.Capttant (René).Garon.Roucaute (Roger).,Ardèche.Ruffe.Mlle Rumeau,Savard.Mme Schell.Servin.Signor.Mme Sportisse.Thamier.Thorez (Maurice).ThuillierTillon (Charles).Touchard.Toujas.Tourne.Tourtaud.Trie art.Mme Vail<strong>la</strong>nt-Couturier.Vedrines.VergésMme Vermeersch.Pierre Villon.Zunino.Cartier (Gilbert),Seine-et-Oise..Cartier (Marcel),Drôme.Casteiiani.Catrice.Cayeux (Jean),Cayol.CerelieT.diamant.Chariot (Jean).Charpentier.Charpin.Chassaing.Chastei<strong>la</strong>in.Ch au tard..ChazeChevallier (Louis),Indre.Chevallier (Pierre),Loiret.Chrîstiaens.Clemenceau (Michel).Clostermarai.CoflinCondaî-Mahaman.Cordonnier.Goste-FloretHaute-Garonne,Coudray.Couston.Dagain.Bafadier (EdouaM).Damas.Barou.David (Jean-Paul),Seine-et-Oise.David : Marcel),Lan<strong>de</strong>sBefferre.Defos du Rm.DegoujteMme Degrond,Deixonne.De<strong>la</strong>chenal.De<strong>la</strong>h-outre.Delcos.Benais ; Joseph)".Denis (André),DordogneDe preux (Edouaad).DeshorsDesjardins.Desson.Bevemy.BezarnauMs.Bhers.Diallo (Yacine).Mie Dieneseh.Dixmier.Dominjon.Doua<strong>la</strong>.Doutrellot,Draveny.Duforest.Dumas (J-oseph).MB© Dupuis (José),Seine.Bupeyiroa<strong>de</strong>.. BllQBSSm.' DUMIUL(Alfred),Dusseaulx.Duveau.E<strong>la</strong>in.Errecart.Evrard,Fabre.Fagon (Yves)'.Faraud.Farine (Philippe).Farinez.Fauvel.Félix.Finet.Fonlupt-Esperabsî,Fore in al.Fouyet.Frédéric-Dupont.Fré<strong>de</strong>t : Maurice),Froment.Furaud.Gabelle.Gaborit.Gail<strong>la</strong>rd.GalletGaly-Gasparrou.Garavel,G are t.G auGavini.Gazier.Gernez.Gervolino.Gorse.Gosset.Gouin (F-élix)\Gourdon.Gozard (Gilles),Grimaud.Guérin (Maurice),RhôneGuesdon.GuilbertGuille.Guillou (Louis)]Finistère.Guissou (Henri).Guitton.GuyomardGuyon ; Je an-Raymond),Giron<strong>de</strong>.Halbout.Renault.Henneguelle.Horma Ould Babana.Hugues (Emile),Alpes-Mari times.Hugues (Joseph-André), Seine.HulinHussel.Hutin-Desgrèes.Ihuel.Jacquinot.Jaauet.JeanmotJoubert.Jouve (Géraud).Jug<strong>la</strong>s.July.Kauffmann.Kir.Krieger (Alfred).Kuehn 'René).La brosse.Lacaze (Henri).LalleLamarque-Cando.Lambert (Emile-Louis), Doubs.Mlle Lamblin.Lamine-Guèye.Laniel (Joseph).La pie (Pierre-Olivier).Laribi.Laurelli.Laurens (Camille),Cantal.Laurent (Augustin),Nord.Le BailLe Coutalte*Leenhardt (Francis).Mme Lefebvre (Francfne),Seine.Lefèvre-Pontails.Legendre.Mme Lempeî^n».Le Sfetellour.Lescorat,Lespès.LetourneMt.Le Troquer (Aiktné)«Levindrey.Llquard.Livry-Level.Loustau..Louvel.Lucas.Charies Lussy.M a brut.Macouin.Malbrant.Mailez.Mamba Sano.Marc-Sangnier.Marie, André).Maroselli.Marte! 'Louis)..Martine.Martin eau.Masson (Jean),Haute-Marne.Maurellet.Mauroux.Mazel.Mazier.Mazuez (Pierre-Fernand).MeckMé<strong>de</strong>cin.Mehaignerie.MekkiMendôs-France.Mentbon (<strong>de</strong>).Mercier (André-François),Deux-Sèvres,Métayer.Jean Meunier,Indre-et-Loire.Michaud (Louis),Vendée.Michelet.Minjoz.Moisan.Mollet (Guy).Mondon.Monin.Monjaret.Mont.Monteii (Aadaéï,Finistère.Montel (Pieire).Montillot.Moro-Giafferri (<strong>4e</strong>) sMouchet.MoussuMous lier (<strong>de</strong>).Moynet.Mutter (André).Nazi Boni.Ninine.Nisse.Noël (André),Puy-<strong>de</strong>-DOme.Noguères.OlmiOrvoen.Ouedraogo Mamadou,Palewski.Pantalon!»PenoyMme Peyroles.Philip (André).Pierre-Grouès.Pleven (René).PoimbœufMme Poinso-Ch^puls.Poirot (Maurice).Pou<strong>la</strong>in.Pourtier.Mlle Prevert.Prigent (Robert),Nord.Prigent (Tanguy),Finistère.Quilici.Rabier.Ramarony.Ram on etRaulin-Laboureur (<strong>de</strong>).Raymond-Laurent.Reeb.Regaudie.Reule-SoultRencurel.Reyna^d (PairieRibeyre (Paul).Rlcou.Rigal (Eugène), Seine.Rincent.Roclore.mm (imè®tRoques.Roulon.Said Mohamed Cheikh.Saravane Lambert.Sau<strong>de</strong>r.Schaff.Schauifler (Charles).Scherer (Marc) tSchmidt (Robert),Haute-Vienne.Schmitt (Albert),Bas-Rhin.Schmitt (René),Manche.Schumann (Maurice),Nord.Segelle.Senghor.Sesmaisons (<strong>de</strong>).Siefridt.SigristSilvandre.Simonnet.SionSissoko (Fily-Dabo).Sma'il.Solinhac.Sourbet.Tail<strong>la</strong><strong>de</strong>.Teitgen (H«nri),Giron<strong>de</strong>.Teitgen (Pierre).llle-et-Vi<strong>la</strong>ine.TempltTerpendTerrenoire.Theetten.Thibault.ThoralTinaud (Jean-Louli£iTinguy (<strong>de</strong>).Tou Diane.Triboulet.Truffaut.Va<strong>la</strong>yValentino.VéeVendroux.Verneyras.Very (Emmanuel),ViatteVil<strong>la</strong>rdViollette (MauriceV; il<strong>la</strong>ume.\Va?mer.Wasmer.Mlle Weber.Wolff.YvonH T ont pas pris part au vote tMM.Ahrrne.Ben Tounes.Béto<strong>la</strong>ud.Biondi.Mlle Bosquier.Boukadoum.Bruyneel.Catoire.Chaban-Delmas.Chevalier (Fernand),Alger.Chevallier (Jacques),Alger.Colin.Coste-Floret (Paul),Hérault.Courant.Delbos (Yvon).DerdourDevinât.Dupraz iJoannès)\Faure (Edgar).Godin.Guil<strong>la</strong>nt tAndrô)*Jean-Moreau.Jules-Julien (Rhône).Khi<strong>de</strong>r.Lacoste.Lamine Debaghine*Le court.Lécrivain-Servoz.Lejeune Max),SonwM|Marcellin.Maurice-Petsche.Mayer fDaniel), StfeMbMezernaMitterrand.M oc h (Jules).MoricePetit (Eugène-C<strong>la</strong>udius).Pflimlin.PinayPineau.Queuiîle.Ramadier.Recy (<strong>de</strong>).Tony Révillon.S^hneiter.Schuman (Robert^Moselle.Thomas (Eugène^Viard.Ne peuvent prendre part au vot»iMM.Rabemananjara.I Raseta.I Ravoahangy.Excusés ou absents par congé iMM.Anxioimaz.Aragon (d 5 ).Bardoux (Jacques).Paul Bastid.Baudry d'Asson (<strong>de</strong>).Bergasse.Bessac.Chevigné (<strong>de</strong>).CrouzierGay (FrancisquesGeoftre (<strong>de</strong>).GiarobblMarin Louis).René Mayer,Constantine.Naegelen ;Marc«Sy.Petit (Guy),Basses-Pyrénées.Peytel.Rousseau.Thiriet.N'a pas pris part au vote iM. Edouard Herriot, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assemblé*nationale, et Mme Braun, qui pi^sidait ltséance.Les nombres annoncés en séance avateoi«été <strong>de</strong>:Nombre <strong>de</strong>s votants...54SMajorité absoluemPour l'adoption 181Contre 362Mais, après vérification, ces nombres ont él§rectifies conlomément a <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> scmtÈsLd-<strong>de</strong>ssus.'


1686 ASSEMBLEE NATIONALE — 2* SEANCE DU 22 MARS im«Al p * LÉGISLATURESESSION DE 1949 — COMPTE RENDU IN EXTENSO — 59 eSÉANCE2 e Séance du Mardi 22 Mars 1949*it — Pnocès-verbaiSOMMAIRE2. —Vérification <strong>de</strong>s pouvoirs (suite}.Territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.Suite'<strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s conclusionsd'un rapport.MM Aujou<strong>la</strong>t, Guiguen, Mokht&ri, Coulibaly, Moisan, rapporteur.Motion préjudicielle <strong>de</strong> M. Couiibaly tendantà <strong>la</strong> nomination d'uned'enquête.commissionDécision, au scrutin, <strong>de</strong> renvoyer lescrutin public à <strong>la</strong> tribune en tête <strong>de</strong> l'ordredu jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance du 29 mars aprèsmidi.3./— Repartition <strong>de</strong> l'abattement global opéréisux le budget du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale.Discussion d'un projet <strong>de</strong> loi.M. Barangé, rapporteur général., Discussion générale : MM. Frédéric-Dupont,Patinaud, Garet, Daniel Mayer, ministredu travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale; lerapporteur général. — Clôture.Article unique.Chap. 114, 309, 310, 312, 315. — Adoption<strong>4e</strong>s abattements.Chap. 318,Amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> M. Viatte tendant h introduireun abattement: MM. Viatte, le ministredu travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale,Patinaud. — RetraitChap 401.MM. Besset, le ministre du travail et <strong>de</strong><strong>la</strong> sécurité sociale, Patinaud. — Adoption,au scrutin, <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du Gouvernementtendant à supprimer l'abattement auchapitre.Chap. 406 et 411. — Adoption <strong>de</strong>s abattements.Chap. 506.MM. Patinaud, le ministre du travail et<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale, Tourtaud, Béxié, lerapporteur général.Adoption, au scrutin, <strong>de</strong> <strong>la</strong> suppression da<strong>la</strong> réduction indicative.Adoption <strong>de</strong> l'article unique modifié,4. — Répartition <strong>de</strong> l'abattement global opérésur le budget <strong>de</strong>s anciens combattants etvictimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre.Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> retrait provisoire- <strong>de</strong> Tordredu jour d'un projet <strong>de</strong> loi.MM. Barangé, rapporteur général; Devemy,Touchard, Béto<strong>la</strong>ud, ministre <strong>de</strong>sanciens combattants et victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong>guerre; Chambeiron. — Décision, au scrutin,<strong>de</strong> retirer provisoirement le projet <strong>de</strong>l'ordre du jour.5. — Deman<strong>de</strong> <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> l'ordre dujour.MM. Jacques Duclos, Robert Schuman,ministre <strong>de</strong>s affaires étrangères. — Rejet,au scrutin, <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> modification<strong>de</strong> l'ordre du jour.6. -- Règlement <strong>de</strong> l'ordre du jour,.PRESIDENC E DE M, AU DRE LE TROQUER,vice-prési<strong>de</strong>nt,La séance est ouverte à quinze heures et<strong>de</strong>mie,PROCES-VERBALM. le prési<strong>de</strong>nt. Le procès-verbal <strong>de</strong> <strong>la</strong>première séance <strong>de</strong> ce jour a été affiché etdistribué.Il n'y a pas d'observation ?..,Le procès-verbal est adopté.— 2VERIFICATION DES POUV08RS{Suite.)TERRITOIRE BE LA HAUTE-VOLTAM. le prési<strong>de</strong>nt. L'ordre du jour appelle<strong>la</strong> suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s conclusionsdu rapport du 10 e bureau sur les opérationsélectorales du territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta«Dans <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion générale,<strong>la</strong> parole est à M, Aujou<strong>la</strong>t,il» Louis-Paul! Aujou<strong>la</strong>t. Noire Assembléea déjà consacré <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> saséance <strong>de</strong> ce matin à <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s conclusionsdu rapport sur les opérationsélectorales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, et je ne voudraispas, cet après-midi, abuser <strong>de</strong> sa pa*tience.C'est pourquoi, plutôt que d'apporter iciun volumineux dossier, je me contentera!<strong>de</strong> reprendre quelques-uns <strong>de</strong>s argumentsinvoqués à cette tribune par notre collègueM. Ouezzin Couiibaly pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rl'invalidation <strong>de</strong> nos collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.Je précise tout <strong>de</strong> suite que si nos collèguesMM, Guissou, Oucdraogo Marnadou etNazi Boni ne sont pas ici, c'est qu'ils or%été appelés dans leur territoire par <strong>la</strong> sessionprintanière du conseil généraiIls m'ont cependant remis <strong>de</strong>s dossiers<strong>la</strong>rgement suffisants pour qu'ils me soitpermis <strong>de</strong> contester les arguments apportésici ce matin.Nous pouvions nous attendre â ce qu§notre collègue M. Ouezzin Couiibaly» par«<strong>la</strong>nt au nom du rassemblement démocratiqueafricain, apporte ici <strong>de</strong>s accusations,d'une part ? . contre l'administration <strong>de</strong> <strong>la</strong>Haute-Volta, et notamment contre son gouverneurgénéral, M. Mouragues, et, d'autrepart, contre les élus <strong>de</strong> l'Union voltaique.J'ai suivi ce matin, avec beaucoup d'attention,l'argumentation <strong>de</strong> notre collègue.Il m'est apparu que les seules accusationsà retenir étaient celles portées contre l'administrationdu tërritoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta,Je ne suis pas chargé <strong>de</strong> défendre' icicette administration, ni même le gouverneurgénérai <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta. Je croispouvoir dire cependant que le nombre <strong>de</strong>s. voix obtenues par nos trois collègues quiont été déc<strong>la</strong>rés élus est suffisant pourpermettre <strong>de</strong> pense? que MM. Guissou»Ouedraogo Mamadou et Nazi Boni méritaientvraiment d'être choisis par <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.Ils ont été élus, en effet, à une major¡«.


Mais il n'en resté pas moins que noscollègues accusent l'administration nonseulement d'avoir troublé les élections,mais aussi d'avoir réussi à fausser le jeu<strong>de</strong>s scrutins»J'ai sous les yeux <strong>de</strong>s documents qui indiquent dans quelle atmosphère se sont engagéesles opérations électorales <strong>de</strong> <strong>la</strong>Haute-Volta. L'Assemblée me permettra <strong>de</strong>ne pas insister à ce sujet.J'en arrive aux accusations principales,dont <strong>la</strong> première est <strong>la</strong> suivante.Des véhicules auraient été octroyés parl'administration aux candidats <strong>de</strong> l'Unionvoltaïque, alors que, dans le même temps,les véhicùles étaient refusés aux candidats<strong>de</strong> <strong>la</strong> liste du Rassemblement démocratiqueafricain.Or, il semble que tous les candidats aientbénéficié, à cet égard, <strong>de</strong>s mêmes avantages.. .L'argument le plus important qui ait étéapporté ce matin est celui qui concernele nombre <strong>de</strong> suffrages obtenus dans certainsbureaux <strong>de</strong> vote par <strong>la</strong> liste d'Unionvoltaïque.Nous ne nierons pas que, <strong>de</strong> fait, ilsemble bien que dans certains bureaux <strong>de</strong>vote les bulletins n'aient pas été distribuésà temps et qu'il y ait eu <strong>de</strong> nombreusesabstentions, dans les régions que l'administrationa appelées « non-MossiS:».Ces abstentions ne proviennent pasd'une omission volontaire <strong>de</strong> distribution<strong>de</strong>s cartes d'électeurs.. Il semble, en effet,qu'en Haute-Volta, comme en beaucoupd'autres territoires, chacun <strong>de</strong>s candidatsait eu <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> déposer personnellementses bulletins dans tous les bureaux<strong>de</strong> vote.Il semble aussi que les candidats <strong>de</strong>l'Union voltaïque se soient astreints à faireen sorte que tous les bureaux <strong>de</strong> votesoient approvisionnés en temps utile enbulletins nécessaires.Par contre, les candidats du Rassemblementdémocratique africain ne paraissentpas avoir pris là précaution <strong>de</strong> répartirleurs bulletins dans tous les bureaux.Sans 'doute, appartiendrait-il normalementà l'administration d'assurer cette ré-Î)artition. Mais on sait qu'en Afrique oùes circonscriptions sont extrêmementétendues, il lui est, <strong>la</strong> plupart du temps,impossible <strong>de</strong>/s'en charger. Elle a l'habitu<strong>de</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong>isser ce soin aux candidats..Ôr, les élus <strong>de</strong> l'Union voltaïque ont eule sentiment que leurs adversaires, sentantvenir l'échec, n'ont pas pris toutesles précautions et ont, en tous cas, ajournévolontairement le dépôt <strong>de</strong> leurs bulletins.dans certains bureaux.J'ajoute que le Rassemblement démocratiqueafricain n'a même pas pris <strong>la</strong> peined'envoyer <strong>de</strong>s mandataires dans quarantebureaux du secteur d'Ouahigouya.- Pourquoi une si gran<strong>de</strong> négligence, sivraiment le Rassemblement démocratiqueafricain s'attendait à recueillir dans cesdifférents bureaux un grand nombre <strong>de</strong>voix ?- En somme, l'argument qui nous a étéprésenté ce matin comme essentiel estcelui <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-distribution <strong>de</strong>s bulletins.Nous voulons bien admettre que le fait<strong>de</strong> n'avoir pas garni tous les bureaux <strong>de</strong>vote <strong>de</strong>s bulletins nécessaires ait pu, dansune certaine mesure, fausser les résultats,mais pas au point <strong>de</strong> justifier l'annu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>s élections.. Nous constatons en effet que, dans l'ensemble,<strong>la</strong> majorité dont a bénéficié <strong>la</strong>liste, d'Union voltaïque était écrasante,même dans les bureaux où les. bulletinsont été distribués normalement.Nous constatons qu'en ce qui concerne<strong>la</strong> distribution <strong>de</strong>s véhicules automobiles,ASSEMBLEE NATIONALE 2® SEANCE DU 22 MARS 1949 im7l'argument qui avait été présenté au 10®bureau ne nous a plus été apporté ce matinqu'avec certaines atténuations.Quant à l'intimidation à <strong>la</strong>quelle l'administrationa pu procé<strong>de</strong>r, nous savons tousque dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s territoires africains— et je veux espérer que <strong>la</strong> Haute-Volta ne fait pas exception — le fait pourl'administration...M. Jean Félîx-Tchicaya. Vous admettezle fait, par conséquent ?M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. .. .<strong>de</strong> soutenirun candidat, loin <strong>de</strong> le favoriser, ne faitque lui nuire aux yeux <strong>de</strong>s électeurs.M. Jean Félîx-Tchicaya. Pas toujours. Envoilà <strong>la</strong> preuve.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Nous constatons,au contraire, que, dans beaucoup <strong>de</strong> territoires,le candidat a d'autant plus <strong>de</strong> chan-. ces d'être élu que l'administration manifesteostensiblement son hostilité à sonégard.M. Jean Félîx-Tchicaya. Ce n'est pasexact.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Nous l'avonsconstaté bien souvent.Au surplus, si nos collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta considéraient vraiment les faitsqu'ils nous ont re<strong>la</strong>tés ce matin commetellement graves, il est vraiment dommagequ'ils n'aient pas tout fait pour permettreque ce débat vienne beaucoup plus tôt,alors qu'il a fallu attendre près d'un anaprès <strong>la</strong> date <strong>de</strong>s élections. (Très bien! trèsbien! au centre.)Je tiens, en effet, à faire connaître àl'Assemblée que si <strong>la</strong> vérification <strong>de</strong>s opérationsélectorales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta n'estpas venue plus tôt en discussion, ce n'esten rien <strong>la</strong> faute <strong>de</strong>s élus <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.M. Jean Félix-Tchicaya. En tout cas, ilsse sont arrangés pour n'être pas là aujourd'hui.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Ce sont, au contraire,certains collègues protestataires quiont <strong>de</strong>mandé à plusieurs reprises d'ajourner<strong>la</strong> réunion du 10 e bureau où <strong>la</strong> question<strong>de</strong>vait être examinée.Et nous avons eu l'impression — nouspouvons évi<strong>de</strong>mment nous tromper —d'une manœuvre tendant à retar<strong>de</strong>r le pluspossible <strong>la</strong> validation <strong>de</strong> ces élections.Nous estimons, en tout cas, que le momentest venu pour l'Assemblée <strong>de</strong> se pro-.noncer nettement, et nous pensons que,<strong>de</strong>vant <strong>la</strong> fragilité <strong>de</strong>s arguments opposés,elle se prononcera sans hésiter.J'ajoute que, dans un certain nombre <strong>de</strong>territoires africains, on considère que lorsqu'unepa<strong>la</strong>bre est mauvaise, il est nécessaire<strong>de</strong> <strong>la</strong> défendre avec <strong>de</strong>s argumentsabondants, <strong>de</strong> manière à noyer ìe problèmesous un flot d'arguments. Au contraire,lorsqu'une pa<strong>la</strong>bre est bonne, onestime que cinq minutes d'argumentationsuffisent.Je pense, par conséquent, ne pas avoirà en dire davantage, pour permettre àl'Assemblée <strong>de</strong> se prononcer en touteconnaissance <strong>de</strong> cause. (App<strong>la</strong>udissementssur certains bancs à gauche et au centre.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Guiguen.M. Louis Guiguen. Mesdames, messieurs, ,on a beaucoup parlé du retard appurté à <strong>la</strong> |discussion du rapport sur les élections <strong>de</strong> ;<strong>la</strong> Haute-Volta, M. Moisan, notamment, l'a 1souligné ce matin.Je tiens à faire une mise au point.En effet, il était nécessaire d'entendreles intéressés, et MM. Ouezzin Coulibaly et ,Guissou étaient, à l'époque, en liante- 1Volta»jA leur retour, ce fut le 10® bureau luimêmequi fixa une date. Et à <strong>la</strong> date qu'i<strong>la</strong>vait prévue, c'est-à-dire le 4 février <strong>de</strong>rnier,le rapport fut déiposé.M. Aujou<strong>la</strong>t, également, se p<strong>la</strong>int duretard. Mais, en réalité, ce retard ne changerie a au problème qui nous intéresse, fintout cas, s'il y a retard, il n'est jamaistrop tard pour bien faire.Quant à <strong>la</strong> position <strong>de</strong> M. Aujou<strong>la</strong>t, qu'iy ait retard ou non, je suis persuadéqu'elle restera <strong>la</strong> même. 'M. Moisan, dans son rapport suce urt epartial, nous dit que les faits signalés pajM Ouezzin Coulibaly sont exagérés. Maisimmédiatement, il se contredit en <strong>de</strong>mandantau Gouvernement <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s mesures ¡pour éviter le retour <strong>de</strong> tels faitsC'est net.Le rapporteur reconnaît donc lui-u - M €qu'il y a eu <strong>de</strong>s pressions et <strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>rités.D'ailleurs, tous ceux qui ont prisconnaissance <strong>de</strong> cette affaire reconnaissentces irrégu<strong>la</strong>rités, et tous les membres du10° bureau les ont reconnues.M. Liyry-Level, membre du 10 e bureau,nous a déc<strong>la</strong>ré qu'il y avait, en effet, <strong>de</strong>schiffres anormaux et <strong>de</strong>s anomalies indiscutables.Ce<strong>la</strong> ne l'a d'ailleurs pas empêché <strong>de</strong> seprononcer pour <strong>la</strong> validation, ainsi que les13 autres membres du 10 e bureau.M. Moisan ne se montre pas impartiallorsqu'il prétend dans son rapport queM. Ouezzin Coulibaly aurait reconnu que<strong>de</strong> nouvelles élections ne changeraientrien au succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste d'Union pour <strong>la</strong>défense <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.M. Coulibaly a déc<strong>la</strong>ré à <strong>la</strong> première audition,comme à <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>, que <strong>la</strong> listed'Union pour <strong>la</strong> défense <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong>Haute-Volta, en cas d'élections régulières,aurait <strong>de</strong>s élus, mais pas dans <strong>la</strong> mêmeproportion.D'ailleurs, M. Aujou<strong>la</strong>t vient <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>reia instant qu'il s'agit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sièges soitrois,. Or, les .irrégu<strong>la</strong>rités .ont fait attribuertrois sièges, sur trois à pourvoir, à <strong>la</strong>liste d'Union pour <strong>la</strong> défense <strong>de</strong>s intérêt«<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta, et aucun à <strong>la</strong> liste duRassemblement démocratique africain.Nous avons entendu ce matin l'exposé <strong>de</strong>Ouezzin Coulibaly, qui a mentionné <strong>de</strong>sfaits précis.'Il nous a apporté <strong>de</strong>s prêtes11 a également montré <strong>de</strong>s photographiesprouvant les sévices subis par <strong>de</strong>s partisansdu Rassemblement démocratique africain.Par contre, nous aurions aimé entendreM. Guissou que nous avons écouté au10 e bureau, et qui n'a rien réfuté, au contraire.Il a, lui aussi, reconnu, qu'il y a\aiteu <strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>rités. Mais, a-t-il dit, enCote d Ivoire, il y a également eu <strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>ritésaux <strong>de</strong>rnières élections <strong>de</strong> 1946.Pour l'instant, il n'est pas question <strong>de</strong><strong>la</strong> . Cote d'Ivoire. Si, en 1946 il y a eu<strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>rités dans ce territoire, 0fal<strong>la</strong>it contester les élections à cetteepoque.M. Guissou a reconnu que <strong>de</strong>s gens porteurs<strong>de</strong> fausses cartes d'électeur ont votéIl a reconnu aussi q ï <strong>de</strong>s mandataires <strong>de</strong><strong>la</strong> liste -Barraud ont été arrêtés. Il nousa dit: Ces mandataires se présentaient avecune telle autorité !H a reconnu encore qu'il n'y avait pas<strong>de</strong> bulletins <strong>de</strong> vote dans le cercle <strong>de</strong>Ouagadougou. D'ailleurs, les résultats leprouvent. Dans ce cercle, il v avait* 30,615inscrits et 22.652 votants ; le nombre <strong>de</strong>ssuffrages exprimés a été <strong>de</strong> 22.644.Déjà, le rapprochement <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<strong>de</strong>rniers, chiffres nous montre qu'il,y aeu seulement 8 bulletins nuls.. Ce n'est'pasbeaucoup. C'est même un peu suspect.La liste Guissou a obtenu 20.5*5 voixet <strong>la</strong> lis-le Barraud 2.001 voixr *


1688 ASSEMBLEE NATIONALE — i*« ~SEANCE DU 22 MARS 4349. M. Guissou a également prétendu que <strong>la</strong>situation a été <strong>la</strong> même pour tous et qu'ily a eu <strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>rités pour tous lescandidats. Si nous pouvons admettre qu'il< existe Là-ibas une situation particulière,que certaines difficultés empêchent que <strong>la</strong>foi soit olbservée strictement, il 6'est certainementproduit <strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>rités à sensunique, qui ne peuvent être mises auseul compte <strong>de</strong> ces difficultés.H suffit <strong>de</strong> jeter un coup d'oeil sur letableau donnant le 'résultat <strong>de</strong>s électionspour être convaincu à ce sujet. On s'aperçoitque, pour les cercles non'Mossis, ily a peu <strong>de</strong> votants par rapport aux inscrits,ce qui résulte du fait que l'administrateur<strong>de</strong> ces cercles avait fait savoir à<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion que ce n'était pas <strong>la</strong> peine<strong>de</strong> voter, que le vote n'était pas obligatoire.Par contre, en ce qui concerne lescercles Mossis, on s'aperçoit qu'il y a eubeaucoup <strong>de</strong> votants par rapport au nombred'inscrits. D'ailleurs, M. Coulibaly adonné ce matin <strong>de</strong>s chiffres précis, surlesquels il ne me paraît pas nécessaire <strong>de</strong>revenir.Pourquoi y a4-il donc eu <strong>de</strong>s irrégu<strong>la</strong>ritésà sens unique ? Parce que le gouverneurM. Mouragues patronnait <strong>la</strong> listeGuissou. Personne ici ne peut contesterqu'U y a eu <strong>de</strong>s pressions et <strong>de</strong>s interventionsadministratives, et M. Guissou luimêmea signalé qu'en 1946 le gouverneur<strong>de</strong> <strong>la</strong> Côte d'Ivoire a fait pression afin qu'iln'y ait qu'une seule liste.il existe (bien une circu<strong>la</strong>ire ministérielle,dont M. Coulibaly a donné lecture,mais M. le gouverneur Mouragues ne s'estpas soucié <strong>de</strong> <strong>la</strong> faire respecter pas plusque M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outremerne s'est inquiété <strong>de</strong> <strong>la</strong> faire appliquer,et pour cause!Je r&ppelile les articles <strong>de</strong> journalistesd'opinions différentes, tels M. Seligman etM. Maurice Voisin qui écrivent, l'un dansLe Réveil, l'autre dans Défense française,articles dont M. Couliibaly a déjà donnéconnaissance ce matin.En conclusion, il y a eu ineontestaiblement<strong>de</strong> grosses irrégu<strong>la</strong>rités reconnuespar tous. Le principe constitutionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong>liberté du vote n'a pas été respecté. Ily a eu <strong>de</strong>s pressions sur les électeurs etsur les candidats. H y a eu également<strong>de</strong>s vices <strong>de</strong> forme, <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s électorales.En tou&e objectivité, l'Assembléene peut, dans ces conditions, vali<strong>de</strong>rMM. Henri Guissou, Ouedraogo M amadouet Nazi Boni déc<strong>la</strong>rés élus par <strong>la</strong> commissiongénérale <strong>de</strong> recensement <strong>de</strong>s votes,réunie à Ouagadougou, en Haute-Volta, le1 er juillet i mComme le disait notre collègue M. Rivet,ce sont <strong>de</strong>s pays qui s'ouvrent à <strong>la</strong>démocratie. Mais <strong>la</strong> démocratie fait peurà certains, dont les manœuvres arbitraireset illégales ne vont pas dans lemême sens qu'elle., La réalité est que leur propre illégalitéleur faiît peur et, <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> poussée <strong>de</strong>speuples coloniaux, ils emploient <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>sque les démocrates conséquents réprouvent.L'Assemblée va se prononcer. Ceux quivoteront pour l'invalidation prouverontleur attachement aux principes démocratiquesJUÎ sont inscrits dans <strong>la</strong> Constitution<strong>de</strong> <strong>la</strong> République française et se montrerontsoucieux <strong>de</strong> voir se constituer uneUnion française vraie et fraternelle, fondéesur l'égalité <strong>de</strong>s droits et <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs.(App<strong>la</strong>udissements à Vextrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt, La parole est àM. MokhtarûM. Mohamed Mokhtarî. Mesdames, messieurs,j'interviens dans ce débat pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rl'annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s élections <strong>de</strong> <strong>la</strong>Haute-Volta et, en même temps, pour protestercontre l'attitu<strong>de</strong> du Gouvernementqui, une fois <strong>de</strong> plus, a permis le truquage<strong>de</strong>s élections en Algérie.Nous nous sommes déjà élevés, à plusieursreprises, contre les procédés employéspour fausser <strong>la</strong> représentation popu<strong>la</strong>ire,celle du <strong>de</strong>uxième collège notamment.Nous avons récemment dénoncé lespressions et les menaces accompagnées <strong>de</strong>mesures arbitraires, d'arrestations, voire<strong>de</strong> fusil<strong>la</strong><strong>de</strong>s qui ont permis au Gouvernementd'envoyer à l'Assemblée algérienneun nomibre considérable <strong>de</strong> gens à <strong>la</strong>sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'administration algérienne et <strong>de</strong><strong>la</strong> grosse colonisation.Pour prévenir le retour <strong>de</strong> tels abus autantque pour assurer, d'une manière effective,<strong>la</strong> liberté et <strong>la</strong> sincérité du vote, uneproposition <strong>de</strong> loi a été déposée qui viseA Xtrt n A f Ail f n - lnn ris en considération le 8 mars à <strong>la</strong> con 1érence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts et mis à l'ordre dujour <strong>de</strong> <strong>la</strong> seance du H mars. Or, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>du Gouvernement, cette propositiona été retirée <strong>de</strong> l'ordre du jour quelquesjours avant les élections.Nous comprenons <strong>la</strong> position du Gouvernement.Ayant tout fait pour truquer lesélections <strong>de</strong>s 4 et 11 avril 1948, il n'entendaitpas permettre <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> vote quelquesmois après. Des élections libres auraient,en effet, consacré l'écrasement <strong>de</strong>scandidats dits « Indépendants » oud' « Union franco-musulmane », et ainsiaurait été désavouée <strong>la</strong> politique menéelà-bas et l'Assemblée algérienne, l'Assembléemal élue, définitivement déconsidérée.Mais les faits sont là. Quoique très incomplets,nous tenons à les signaler àl'attention <strong>de</strong> l'Assemblée.Dans une lettre en date du 14 mars 1947,notre collègue Mme Alice Sportisse, oui setrouve en Algérie, nous informait ae cequi suit :« Les démarches que nous faisons auprès<strong>de</strong>s préfets se heurtent à l'attitu<strong>de</strong>qu'ils avaient au moment <strong>de</strong>s élections àl'Assemblée algérienne, à savoir que <strong>la</strong> loine précise pas qu'il peut y avoir <strong>de</strong>s délégués.»Elle nous <strong>de</strong>mandait en même temps,afin d'ai<strong>de</strong>r le parti communiste algériendans sa campagne en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté<strong>de</strong> vote et le contrôle <strong>de</strong>s bureaux, d'insis*ter auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>ntspour que vienne en discussion en séancepublique, avant <strong>la</strong> séparation <strong>de</strong> l'Assemblée,<strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi dont notrecollègue Djemad est le rapporteur. Lemême jour, elle adressait le télégrammesuivant à notre ami Jacques Duclos, prési<strong>de</strong>ntdu groupe communiste à l'Assembléenationale :« Prière insister près conférence prési<strong>de</strong>ntspour discussion séance publique propositionloi sur délégués dans bureauxvote en Algérie adoptée par commissionsuffrage universel. Stop. Administrationalgérienne prétend interdire faute <strong>de</strong> textesprésence <strong>de</strong> ces délégués pour prochainesélections. »Le 15 mars, le parti communiste algérienadressait à M. le gouverneur généralune lettre dans <strong>la</strong>quelle il dénonçait lesillégalités à l'approche <strong>de</strong>s élections.Cette lettre expose notamment ce quisuit :« Premièrement, jeudi, dans <strong>la</strong> soirée,<strong>de</strong>s rafles <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure ont étéorganisées par <strong>la</strong> police <strong>de</strong> Blida ? armesen mains, pour soi-disant vérificationd'i<strong>de</strong>ntités.« Deuxièmement, le sous-préfet <strong>de</strong> Blida,vendredi, a dix-neuf heures, a convoquétous les gérants <strong>de</strong>s cafés maures, les recevantdans son bureau quatre par quatre.Il les a menacés <strong>de</strong> fermeture si le mardi15 mars chacun d'eux ne lui remettait pasvingt cartes d'électeurs <strong>de</strong> Blida qu'ils<strong>de</strong>vaient se procurer à n'importe quel prixparmi leur clientèle.« En outre, M. le sous-préfet leur a annoncéque le candidat <strong>de</strong> l'administrationest M. Ouargui, commerçant à Boufarik.« Troisièmement, le sous-préfet <strong>de</strong> Blidaa mobilisé tout son appareil d'exécution:caïds, gar<strong>de</strong>s champêtres, chefs <strong>de</strong> fraction,pour faire pression sur les popu<strong>la</strong>tionset empêcher les candidats démocrates<strong>de</strong> parler et <strong>de</strong> circuler librement dans<strong>la</strong> circonscription.« Quatrièmement, à Tablât, l'administrationfait interdire au candidat communistel'accès <strong>de</strong>s cafés maures et <strong>de</strong>s cars. Lapression est telle que l'hôtelier et le pro-Eriétaire du bain maure refusent <strong>de</strong> l'héergerainsi que son ami qui l'accompagne.« L'administrateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune mixte<strong>de</strong> Ténès refuse au candidat communistel'accès <strong>de</strong>s mairies <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> colonisationpour <strong>la</strong> tenue <strong>de</strong> ses réunions électorales.Il se déc<strong>la</strong>re, par contre, disposéà accor<strong>de</strong>r les mêmes salles aux autrescandidats. »M. Edouard Moïsan, rapporteur. Noussommes loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.M. Mohamed Mokhtarî. Mon cher collègue,l'Union française forme un tout et ce quiexacte-se passe en Algérie se reiprorlnitment en Haute-Volta.


1M, Marcel Poimbœuf. On n'a pas encoreparlé du p<strong>la</strong>n Marshall, mais ça viendra.- M. Mohamed Mokhtari. Vous verrez ainsi* que j'arriverai aux mêmes conclusions queH. Coulibaly...M. le rapporteur. Je m'en doute.M. Mohamed Mokhtari. ...et que je suis«parfaitement dans le sujetM. Hamani Piorï, La métho<strong>de</strong> a été inauguréeen Algérie et exploitée en Afrique«io ireM. Mohamed Mokhtari. Le 18 mars,M* Chergui Mehieddine, bâtonnier du barreau<strong>de</strong> Mascara, proteste., par lettre, aurèsdu préfet d'Oraii, lui signa<strong>la</strong>nt no-ÊLes métho<strong>de</strong>s qui viennent d'être employéesont augmenté le mécontentementet l'indignation dans le cœur <strong>de</strong> dizainesj<strong>de</strong> milliers d'Algériens qui, pourtant, n'aspirentqu'à vivre ejn paix et dans l'amitiéavec le peuple <strong>de</strong> France. Cette paix etcette amitié ne sont possibles que dans<strong>la</strong> mesure où vous permettrez à nos popu<strong>la</strong>tions<strong>de</strong> jouir pleinement <strong>de</strong>s libertésinscrites dans <strong>la</strong> Constitution.ASSEMBLEE NATIONALE — 2» SEANCE DU 22 MARS 1949 1689Si je suis intervenu dans ce débat, c'estpour dénoncer, au nom <strong>de</strong>s députés communistesalgériens, comme l'a fait excellemmentmon ami Coulibaly, <strong>de</strong>s abus indignesd'un pays qui se réc<strong>la</strong>me <strong>de</strong> <strong>la</strong>démocratie et qui nuisent beaucoup, aussibien à <strong>la</strong> France qu'à l'Union française.Ainsi, ce qui se passe en Algérie, enmatière électorale, se produit égalementdans les territoires <strong>de</strong> l'Union française.Voilà pourquoi nous voterons l'annu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>s élections <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta. [App<strong>la</strong>udissementsà Vextrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Coulibaly.M. Ouezzin Coulibaly. Mesdames, messieurs,je viens donner certains éc<strong>la</strong>ircissementsà M. Aujou<strong>la</strong>t qui est intervenuau nom <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta.Notre collègue a dit que <strong>la</strong> non-distribu-imment ce qui suit:« Lundi 14 mars, à Saint-Maur, dès l'annonce<strong>de</strong> <strong>la</strong> réunion, lès gendarmes ontarrêté et emmené dans lé hall <strong>de</strong> <strong>la</strong> maition<strong>de</strong>s cartes avait été volontaire. J'ai•rie une trentaine <strong>de</strong> musulmans, sous prétexte<strong>de</strong> vérifier leur i<strong>de</strong>ntité, bouchantdémontré, ce matin, preuves en main, queles bulletins <strong>de</strong> ^ote qui ont été distribuésainsi l'accès <strong>de</strong> <strong>la</strong> salledans les bureaux l'ont été par 'es soins <strong>de</strong>« D'autre part; le 17 mars, à Tafaraoui,-chaque commandant <strong>de</strong> cercle et que lesà peine arrivé pour organiser <strong>la</strong> réunionnôtres sont restés dans certains bureaux,que j'avais, annoncée pour le matin, àle commandant <strong>de</strong> cercle ayant lui-même10 heures, un gar<strong>de</strong> charnpêtre et un pré:avoué qu'il n'était pas chargé <strong>de</strong> les p<strong>la</strong>cerdans les bureaux <strong>de</strong> vote, alors qu'ilsirîent dé djemâa m'ont; menacé et ontrefoulé tous les électeurs hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> sallel'avait fait pour les autres..<strong>de</strong> réunion; sans l'intervention d'un gendarme,les menaces auraient été mises à bulletins ont été retirés <strong>de</strong> certains bu-J'ai démontré, en second lieu, que lesexécution. »reaux <strong>de</strong> vote par les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s bureauxeux-mêmes.* Voici, enfin, <strong>de</strong>s télégrammes que nousavons reçus hier, noue signa<strong>la</strong>nt dès abûs: En outre, j'ai indiqué que, dans certainescirconscriptions, les bulletins ont étédus à l'ingérence <strong>de</strong> l'administration. J'en'lirai <strong>de</strong>ux seulement.refusés. J'ai montré <strong>de</strong>s listes entièresLe premier est ainsi conçu: ,d'électeurs inscrits à qui l'on a refusé les sang<strong>la</strong>nts dont tout le mon<strong>de</strong> se souvient.Î « Dans commune Aurès prési<strong>de</strong>nts bureauxvote interdisent accès candidats. conscription <strong>de</strong> non Mossis.restés avec moi dans ces territoires pourbulletins parce qu'ils etaient dans une cir-Si les conseillers généraux n'étaient pasStop. Proteste énergiquement contre cet Lorsque M. Aujou<strong>la</strong>t dit, par exemple, prêcher le calme, <strong>de</strong> nouveaux événements* abus. Stop. Mekdad Messaoud, candidat que dans les bureaux <strong>de</strong> vote on n'avait sang<strong>la</strong>nts se seraient produits.communiste. »pas assuré <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong> nos bulletins., ! C'est <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle il ne s'agitEt voici le second*je voudrais lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, étant donné pas <strong>de</strong> s'installer ici pour voir ce qu'on a« Nous candidats U. D. M. A. et communistes18 e circonscription protestons comment il comprend qu'un Africain, en-<strong>la</strong>isser ces popu<strong>la</strong>tions, qui nous ont élus,qu'il a été dans les territoires d'outre-mer, i appelé le « crétinisme parlementaire », etavec indignation contre circu<strong>la</strong>ire préfet touré <strong>de</strong> douze gar<strong>de</strong>s armés, puisse resterdans un bureau <strong>de</strong> vote où il est maministration,alors que nous sentons quesouffrir et se mettre en guerre contre l'ad-d'Algérie du 14 mars 1949 <strong>la</strong>issant facultéprési<strong>de</strong>nts bureaux vote interdire accès à traqué <strong>de</strong>puis le matin jusqu'au soir ? nous pouvons remédier à cet état <strong>de</strong>nos mandataires ou même candidats. Totalitébureaux vote appliquant interdiction d'hommes attachés avec <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s etJ ai montré, ce matin, <strong>de</strong>s photographies choses.C'est <strong>la</strong> raison pour <strong>la</strong>quelle nous avonsuniquement à nos candidats et mandataires.Stop. Membres bufeaux choisis arbi-vou<strong>la</strong>it pas les voir dans un bureau <strong>de</strong>conduits par <strong>de</strong>s g:-<strong>de</strong>s parce qu'on ne prêché le calme.trairement et accès autorisé seulement à vote. Ces hommes, attachés pour être I M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Voulez-vous mecandidats administratifs ou représentants. conduits en prison, pouvaient-ils assurer permettre <strong>de</strong> vous interrompre, mon cherStop. Preuve évi<strong>de</strong>nte manœuvre frauduleuse.Stop. Dénions dès à présent scrutin M. Coussou a reconnu lui-même l'inter-M. Ouezzin Coulibaly, Volontiers, mon-un contrôle quelconque ?collègue ?antidémocratique et indigne prestige <strong>de</strong> vention abusive <strong>de</strong> l'administration et a sieur Aujou<strong>la</strong>t.<strong>la</strong> France et en <strong>de</strong>mandons annu<strong>la</strong>tion. » indiqué <strong>de</strong>vant tous les membres duCes quelques faits démontrent, à eux 10 e bureau que, s'il n'avait pas été élu, M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. Vous savez,seuls, que les élections en Algérie ont été il aurait élevé une protestation.mon cher collègue, toute <strong>la</strong> svmpathieune fois <strong>de</strong> plus truqués à l'occasion <strong>de</strong>que j'ai pour vous.Il est normal, par ailleurs, que vous sachiezqpe, dans les territoires d'outre-mer,<strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière consultation.Je suis tout à fait d'accord avec vousM. le prési<strong>de</strong>nt. Monsieur Mokhtari, jesur <strong>la</strong> nécessité qu'il y a, pour les dépunousnous heurtons, je ne dirai pas àvous rappelle au sujet: il ne s'agit pàsI tés <strong>de</strong>s territoires d'outre-mer, à se ren*l'incompréhension, mais à une prise <strong>de</strong> positionnette <strong>de</strong> l'administration en faveur tion.<strong>de</strong> l'Algérie, mais <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta., dre assez souvent dans leur circonscrip-M. Mohamed Moktari. J'y arrive, monsieurle prési<strong>de</strong>nt.<strong>de</strong> certains candidats et que, en dépit <strong>de</strong> Sans aucun doute, nous sommes appeléscircu<strong>la</strong>ires comme celle dont je vous ai à passer une bonne partie <strong>de</strong> l'année dansAussi, n'est-il pas étonnant d'apprendredonné lecture ce matin proc<strong>la</strong>mant <strong>la</strong> neutralitéadministrative, les chefs eux-mêmes, africains plus que d'autres ont'besoin <strong>de</strong>nos circonscriptions et certains territoiresque, sur les onze élus du <strong>de</strong>uxième collègedans le département d'Oran, il n'yaprès avoir prêché cette neutralité, interviennenten sous-main.Mais lorsque je suis intervenu tout à<strong>la</strong> présence <strong>de</strong> leurs élus.ait pas un seul représentant <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>sgroupements véritablement représentatifs Je me <strong>de</strong>vais <strong>de</strong> vous exposer ces faits l'heure, en insistant sur le fait que leset nationaux qui ont présenté <strong>de</strong>s candidats,tels que Î'U. D. M. A. et le parti On a dit à cette tribune que nous avions auraient pu être examinées plus tôt, j'aiavec une entière franchise.opérations électorales <strong>de</strong> <strong>la</strong> liaute-Voltacommuniste algérien.tardé à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l'invalidation <strong>de</strong>s députés<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Volta. Je voudrais que que certains élus d'outre-mer ont besoinvoulu faire remarquer ceci: S'il est vraiM. Aujou<strong>la</strong>t se souvienne qu'à l'heure présenteae se trouver dans leur territoire pourcertaines circonscriptions <strong>de</strong>s terri-toires d'outre-mer connaissent <strong>de</strong> tellesdifficultés que si leurs élus ne restaientpas en permanence sur p<strong>la</strong>ce pour prêcherle calme, <strong>de</strong>puis .ongternps déjà seseraient déroulés <strong>de</strong>s événements plussang<strong>la</strong>nts que ceux que nous déploronsL dans les territoires d'outre-mer.III est exact que je suis resté assez long*temps dans le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute«Volta. Mais M. Aujou<strong>la</strong>t ne doit pas ignorerque le gouverneur, M. Mouragues, dispose<strong>de</strong> l'instrument d'Etat pour opprimerles popu<strong>la</strong>tions d'une façon injuste etintolérable.Je vous ai dit qu'on l'espace d'un mois,plus <strong>de</strong> cent personnes avaient été emprisonnéesà Bobo-Diou<strong>la</strong>sso ; je vous ai indiquéque <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges avaient été incendiésà Ouahabou; on est allé jusqu'à mettre lefeu à <strong>de</strong>s greniers <strong>de</strong> nil. Or le« habitants<strong>de</strong> ces régions ne se nourrissent que <strong>de</strong>mil.Des vil<strong>la</strong>ges entiers ont été entoures par<strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s et les paysans qui voûtaient sesauver ont été appréhendés par eux. Parconséquent, s'il ne s'était trouve personnepour prêcher b calme, c'est toute <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionqui se serait peut-être révoltée.Plusieurs <strong>de</strong> nos collègues ici présents neconnaissent pas ces popu<strong>la</strong>tions. Celles-cisont promptes à <strong>la</strong> révolte. Elles sont habituéesà . une sorte d'indépendance, car,avant l'arrivée <strong>de</strong>s Français, elles n'étaientpas soumises, comme chez les Mossis, Al'autorité d'un grand chef qui, sous sadomination, avait habitué les popu<strong>la</strong>tionsà une certaine résignation.Dans nos territoires, une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionn'est nullement résignée et s©révolte très facilement. Ainsi, en 1916, unerévolte sang<strong>la</strong>nte a eu lieu. En 193^, je suisintervenu avec <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> l'administrationdans <strong>la</strong> circonscription <strong>de</strong> Dédouganpour tmter ^ ramener le aimeparmi <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion révoltée. En 1941, àBobo-Diou<strong>la</strong>sso, il y eut <strong>de</strong>s événementsy prêcher le calme, quel besoin certainsélus ont-ils <strong>de</strong> passer <strong>de</strong>s semaines, sinon<strong>de</strong>s mois...M. René Malbrant. Et même <strong>de</strong>s années.M. Louis-Paul Aujou<strong>la</strong>t. ...non pas dansleur propre territoire, mais dans les circonscriptions<strong>de</strong> leurs collègues où ils63


DR. Pierre Montai. En vertu <strong>de</strong> l'articlem du règlement, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le renvoidu scrutin à <strong>la</strong> tribune à une séanceUltérieure, monsieur le prési<strong>de</strong>nt.M. le rapporteur. J'ai déjà reçu une<strong>de</strong>man<strong>de</strong> dans ce sens, monsieur Montel»mais je dois d'abord faire constater que1q quorum est atteint.(Le bureau, consulté, déc<strong>la</strong>re que le quorumest atteint.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Le bureau affirme que lequorum est atteint., • Le scrutin doit avoir Heu immédiatementà <strong>la</strong> tribune.Mais, conformément au septième alinéa<strong>de</strong> l'article 83 du règlement, le groupe dumouvement républicain popu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>man<strong>de</strong>le renvoi du scrutin public à <strong>la</strong>tribune en tête <strong>de</strong> l'ordre du jour <strong>de</strong> <strong>la</strong>séance <strong>de</strong> mardi prochain 29 mars aprèsmidi. Consulte l'Assemblée « par scrutin » sur .cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> renvoi»Le scrutin est ouvert.(Les votes sont recueillis.)' M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> 'plus à voter ?...I/e scrutin est clos,,(MMo les secrétaires font le dépouillement<strong>de</strong>s voles.)Mo le prési<strong>de</strong>nt. Voici <strong>la</strong> résultatdépouillement du scrutin:Nombre <strong>de</strong>s votants........ 554Majorité absolue 278Pour l'adoption..... 372Contre 182l'Assemblée nationale a adopté»En conséquence, le scrutin public à <strong>la</strong>tribune sur <strong>la</strong> motion <strong>de</strong> M. Coulibaly, estreporté en tête <strong>de</strong> l'ordre du jour <strong>de</strong> <strong>la</strong>Séance du mardi 29 mars, après-midi.!REPARTITION DE L'ABATTEMENT GLOBALOPERE SUR LE BUDGET DU TRAVAIL ETDE LA SECURITE SOCIALEDiscussion d'un projet <strong>de</strong> loi,M, le prési<strong>de</strong>nt. L'ordre du jour appelle<strong>la</strong> discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong> l'abattement global opéré surle budget du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité socialepar <strong>la</strong> loi n° 46-1992 du 31 décembre1948 (n 08 6177-6521).Avant d'ouvrir <strong>la</strong> discussion, je dois faireconnaître que j'ai reçu <strong>de</strong>s décrets désignant,en qualité <strong>de</strong> commissaires du Gouvernement:Pour assister M. le ministre <strong>de</strong>s financeset <strong>de</strong>s affaires économiques dans <strong>la</strong> discussion<strong>de</strong> tous les projets <strong>de</strong> loi portantrépartition <strong>de</strong>s abattements globaux :M. le Vert, conseiller technique au cabinetdu ministre.M. Tissier, directeur général <strong>de</strong>s impôts.M. Allix, directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> comptabilité publique.M. Gregh, directeur du budget.M. Delouvrier, directeur général adjoint<strong>de</strong>s impôts.M. Blot, directeur adjoint à <strong>la</strong> directiongénérale <strong>de</strong>s impôts.M. Gibelin, directeur adjoint à <strong>la</strong> direction<strong>de</strong> <strong>la</strong> comptabilité publique.M. Masselin, directeur adjoint à <strong>la</strong> directiondu budget.MM. Jaillet, v Laffitte; Triquer, administrateursà <strong>la</strong> direction générale <strong>de</strong>s impôts.M. Renaud, sous-directeur à <strong>la</strong> directiondu personnel et du matériel,.ASSEMBLES NATIONALE — 2® SEANCE DU «22 MARS 1949 1691duM. Rondoux, administrateur civil à <strong>la</strong>direction du personnel et du matériel.MM. Derrien, Ebner, Granier, Lecarpentier,Mascard, Martial-Simon, Martinet, Roger,Rossard, Schwall, administrateurs civilsà <strong>la</strong> direction du budget.MM. Colin, Gerin-Roze, Hienard, Pier son,secrétaires d'administration à <strong>la</strong> directiondu budget.Pour assister M. le secrétaire d'Etat auxaffaires économiques :M. Japiot, directeur du cabinet du secrétaired'Etat aux affaires économiques.M. Marbot chef <strong>de</strong> cabinet. 'M. Monteil, directeur à l'administrationcentrale du secrétariat d'Etat aux affaireséconomiques.M. Brignoie, sous-directeur à l'administrationcentrale.M. Hubert, administrateur civil.Pour assister M. le ministre du travailet <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale:M. Pierre Laroque, maître <strong>de</strong>s requêtesau conseil d'Etat, directeur général <strong>de</strong> <strong>la</strong>sécurité sociale;M. Francis Netter, directeur adjoint à <strong>la</strong>direction générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale ;M. Alfred Rosier, directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> maind'aui-vre;Mme Fernan<strong>de</strong> Girard, directeur <strong>de</strong> l'administrationgénérale et du personnel ;M. Edouard Lambert, directeur du travail;- M. Fernand Samson, directeur du cabinet.Acte est donné <strong>de</strong> ces communications.La parole est à M. le rapporteur général<strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances,M. Charles Rarangé, rapporteur général.Mesdames, messieurs, en 1 absence du rapporteurspécial, M. Bamette, je vous présenterailes propositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission<strong>de</strong>s finances à l'égard du projet d'abattement?n°. 6177 pour le budget du travailet <strong>de</strong>' <strong>la</strong> sécurité sociale.Les abattements prévus c<strong>la</strong>ns ce projets'élevaient à <strong>la</strong> somme globale <strong>de</strong> 950 millions500.000 francs opérés sur les créditsouverts au ministère du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong>sécurité sociale.Sur ces 940.500.000 francs, un abattement<strong>de</strong> 900 millions était prévu au chapitre 4irti:« Contribution annuelle <strong>de</strong> l'Etat au fondsspécial <strong>de</strong> retraites <strong>de</strong> <strong>la</strong> caisse autonomenationale <strong>de</strong> sécurité sociale dans lesmines ». Je dois à ce sujet fournir à l'Assembléequelques explications.Les crédits <strong>de</strong>mandés dans le projet <strong>de</strong>loi n° 5653 s'élevaient à 6.500 millions <strong>de</strong>f<strong>la</strong>ncs ; ils sont donc ramenés à 5.600 millions.il faut indiquer lo.ut <strong>de</strong> suite queret abattement <strong>de</strong> 900 millions ne constituepas une véritable économie, maisseulement un ajustement <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution<strong>de</strong> l'Etat à <strong>la</strong> caisse autonome <strong>de</strong> sécuritésociale, suivant les cotisations effectivementperçues sur les sa<strong>la</strong>ires versésaux ouvriers mineurs et afférents à l'annéeÌ948.Dans les évaluations du projet, n'étaientpas naturellement prévues les fluctuationsque <strong>la</strong> grève <strong>de</strong>s mineurs <strong>de</strong>vait amenerdans <strong>la</strong> perception <strong>de</strong>s cotisations pour lesmois d'octobre et <strong>de</strong> novembre.' La contribution<strong>de</strong> l'Etat, qui s'élève à <strong>la</strong> moitié<strong>de</strong> <strong>la</strong> participation constituée par les cotisations<strong>de</strong>s ouvriers mineurs et <strong>de</strong>s houillères,a donc \w être ramenée <strong>de</strong> 6.500 millions<strong>de</strong> francs à 5.600 millions <strong>de</strong> francs.il est bien évi<strong>de</strong>nt- que si les effectifset les sa<strong>la</strong>ires n'évoluent pas d'ici <strong>la</strong> finû} l'année 1949, cet abattement <strong>de</strong> 9


ie92ASSEMBLEE KATÍÜNALE — 2* SEANCE DU M MARS 1^49«S, Marin* Patinaud. Mesdames, mesâieurs, les londs connus plus particulièrementsous l'appel<strong>la</strong>tion àe « milliard <strong>de</strong>fct charte du travail » <strong>de</strong>vaient être employés,d'après les dispositions <strong>de</strong> l'article61 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 31 mars 1945, « sousforme <strong>de</strong> siifcveRtions aux ceuvres et serrices sociaux créés, soit par le ministèrelu travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale, soitpar <strong>de</strong>s établissements ou groupementsprofessionnels "non agricoles, soit par <strong>de</strong>scomités d'entreprises ».Or, s ou s <strong>la</strong> double signature <strong>de</strong> M. DanielMayer, ministre du travail, et <strong>de</strong> M. RenéMa ver» ministre <strong>de</strong>s finances, ' une somme<strong>de</strong> 30 millions <strong>de</strong> francs fut attribuée, le30 décembre 1947, à <strong>la</strong> confédération géaérale du travail-Force ouvrière.Cette attribution constitue une illégalité.La loi du 31 mars 1945 est, en effet, formelle.Je fai dit, elle ne prévoit l'utilisationdu « milliard <strong>de</strong> <strong>la</strong> charte du travail »que sous forme d'octroi <strong>de</strong> subventionsaux œuvres et services sociaux créés, soitpar le ministère du travail, soit par <strong>de</strong>?établissements ou groupements professionneis, soit par <strong>de</strong>s comités d'entreprises.La C. C. T-Force ouvrière ne pourraitentrer dans cette énumération qu'à <strong>la</strong> conditiond'être considérée comme une couvreou un service social créé par le ministèredu travail ou par <strong>de</strong>s établissementsou groupements professionnels. Ce n'est«pas, je crois, ce que disent ses statuts ?D autre part, les 30 millions <strong>de</strong> francsont été accordés le 30 décembre 1947, alorsque <strong>la</strong> C. G. T.-Force ouvrière n'a tenuson congrès constitutif que les 12 et13 avril 1948.Ainsi, M. Daniel Mayer, ministre du tra'rail, a versé 30 millions <strong>de</strong> francs, dont iln'avait pas le droit <strong>de</strong> «disposer à cet usage,à une organisation <strong>de</strong> surcroît légalementinexistante !Cette (première illégalité commise,, M. DanielMayer a fait effectuer â <strong>la</strong> €. G, T.-Force ouvrière <strong>de</strong>ux nouveaux versements<strong>de</strong> 5 millions <strong>de</strong> francs chacun, le janvier1948. La €. G. T.-Puaree ouvrière aareçB ainsi <strong>de</strong> lui 40 millions <strong>de</strong> francs.Je note pour mémoire que <strong>la</strong> premièrefédération d'industrie <strong>de</strong> Force ouvrièren'avait manifesté son existence qu'à compterdu 24 décembre tft47 et que, six . joursaprès, le 30 décembre* «ne somme <strong>de</strong>30 millions <strong>de</strong> francs était versée à îaconfédération inexistante.Lorsque, dans te passé,* <strong>de</strong>s subventionsfurent consenties aux œuvres et servicessociaux, dans le catire <strong>de</strong> l'article 61 <strong>de</strong>ta loi du 31 mars 1945, ee ne fut qu'à tasuite d'une longue et minutieuse enquêtemenée par les fonrtkmnaires du ministèredu travail. En ce qui <strong>la</strong> concerne.Force ouvrière, ainsi que le souligne <strong>la</strong>commission <strong>de</strong>s finance , n'avait vraisemb<strong>la</strong>blementpas enmre eu le temps <strong>de</strong>produire un état exact <strong>de</strong> adhèrent?— et pour ean^e ! — puisqu'elle ne seconstitua que trois mois et <strong>de</strong>mi après!Les signatures <strong>de</strong> MM. Daniel Mayersocialise, et René Mayer, <strong>de</strong> <strong>la</strong> banqueRothschild, accolées pour le versementillégal <strong>de</strong> iO millions <strong>de</strong> francs à <strong>la</strong> mu fédéralion. générale du travail Force ouvrière, ren<strong>de</strong>nt superflu tout commentairesur le rôle "<strong>de</strong> division <strong>de</strong> ta c<strong>la</strong>use ouvrièredévalo à cette organisation.Le srottpe parlementaire communisteJoint mm son Insistance à eelle <strong>de</strong> <strong>la</strong>eainmission <strong>de</strong>s finances pour savoir, monsieurle ministre du travail, ce que vou*enten<strong>de</strong>z faire <strong>de</strong>s 727 m i Liions restants.Notre question est l'expression <strong>de</strong> notreméfiance à l'égard d'un ministre coupable<strong>de</strong> f<strong>la</strong>grante illégalité et du Gouvernementà l'ex-qui té eoBvre. \Àppkmti$$emeM$trême mmhe.)11» fit pré$K§ecit. La parole est à;M. GareiR» Pierre Garet. Monsieur le ministre»j'ai eu l'honneur <strong>de</strong> déposer sur le bureau<strong>de</strong> cette Assemblée, l'année <strong>de</strong>rnière,, à! <strong>de</strong>ux reprises» le 12 ao»U d'abord, puis,; après <strong>la</strong> constitution <strong>de</strong> l'actuel Gouvernement,à <strong>la</strong> date du 23 septembre, une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d'interpel<strong>la</strong>tion sur <strong>la</strong> politiquequ'entendait suivre le Gouvernement enfaveur <strong>de</strong>s vieux.11 n'est point dans mon intention, biensûr <strong>de</strong> prolonger aujourd'hui les débatsdrf l'Assemblée et <strong>de</strong> donner les argumentsque je désire présenter à l'appui <strong>de</strong> moninterpel<strong>la</strong>tion. Mais je voudrais, monsieurle ministre, saisir cette occasion d'appelervotre attention et vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r quelquesexplications en faveur <strong>de</strong>s vieux travailleursnon sa<strong>la</strong>riés, c'est-à-dire <strong>de</strong>s personnesqui appartiennent aux catégoriessociales dites économiquement faibles.Je sais bien qu'on a fait quelque chosepour elles. Mais, d'une part, je considèreque ce qui a été fait est insuffisant et,d'autre part, je sais que ces personnes ontbeaucoup <strong>de</strong> mal, lorsqu'elles ont un droitquelconque, à en obtenir effectivement <strong>la</strong>reconnaissance.<strong>la</strong> loi du 13 septembre 1948 accordaitaux économiquement faibles le bénéfice <strong>de</strong>l'ai<strong>de</strong> qu'elle prévoyait lorsque les intéressésqui <strong>la</strong> <strong>de</strong>mandaient ne disposaient pas<strong>de</strong> 45.000 francs <strong>de</strong> revenus, s'il s'agissait<strong>de</strong> personnes seules, ou <strong>de</strong> 60.000 francs,pour les personnes vivant à <strong>de</strong>ux.Un décret du 13 mars 1947 — je m'ensuis déjà entretenu avec vous-même —a ajouté qu'à cette condition d'un minimum<strong>de</strong> revenus <strong>de</strong> 45.000 ou 60.000 francs<strong>de</strong>vait s'en joindre une autre: une personneseule, pour (bénéficier <strong>de</strong>s dispositions<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 13 septembre 1946, ne<strong>de</strong>vait plus — et c'est encore vrai possé<strong>de</strong>run capital supérieur à 500.000francs;js'il s'agissait <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnes, leur capitalne <strong>de</strong>vait pas excé<strong>de</strong>r 750.000 francs.J'ai déjà en l'occasion <strong>de</strong> vous dire queje considérais que ce décret n'était pasAegal, car une loi ne peut être modifiéeque par une loiCependant, en conséquence <strong>de</strong> ce décretdu 13 mars 1947, <strong>de</strong>s personnes ouiavaient eu satisfaction en vertu <strong>de</strong> <strong>la</strong> loidu 13 septembre 1946 se sont, du Jour aulen<strong>de</strong>main, vues privées <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> ainsi obtenueet dont elles avaient cependant besoin.La loi du 4 septembre 1947 a, certes, remédiéà cet état <strong>de</strong> choses en précisant>]ue les ressources en capital ne <strong>de</strong>vaientplus être considérées que comme un éié- ;ment d'appréciation, d'où ne <strong>de</strong>vait décoti I1er aucune conclusion nécessaire. On peutlonc maintenant, légalement — et jem'empresse d'ajouter: légitimement -bénéficier <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> aux économiquementfaibles lorsqu'on dispose respectivementd'un capital <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 500.000 ou 750francs.Mais — j'en viens à <strong>de</strong>s renseignementsd'ordre positif, que d'ailleurs ta plupart<strong>de</strong> nos collègues pourraient certainementdonner à ma p<strong>la</strong>ce, car <strong>la</strong> situation estje crois <strong>la</strong> même partout — pratiquementil n'en est pas ainsi. Les dossiers sonten effet soumis à une commission cantonaled'assistance, conformément à <strong>la</strong> loilu 4 septembre 1947 et à <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ireprise en application <strong>de</strong> cette loi. Or, automatiquement— j'emploie à <strong>de</strong>ssein cetteexpression à mon avis tout à fait exacte —<strong>la</strong> décision <strong>de</strong> La commission cantonaletient compte, à tort ou à raison, <strong>de</strong> <strong>la</strong>situation en eapital.Est-ce en conséquence d'une mauvaiseappieafion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi ou d'instructions trop iIétroites ? Quoi qu'il en soit, les commis*sions cantonales d'assistance considèrentque dès qu'une personne possè<strong>de</strong> un capital<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 500.000 franes, elle n'apas droit à l'ai<strong>de</strong> aux économiquementfaibles — <strong>la</strong> loi ne prévoit pas ce<strong>la</strong>et que n'y ont pas droit non plus lesménages <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnes dont le capitalest supérieur à 750.000 francs.Cette situation, que Je mb permets <strong>de</strong>dénoncer à cette tribune, monsieur Je ministre,appelle à mon sens <strong>de</strong>ux conclusionsnécessaires:Il faudrait d'abord opérer une mi se aitpoint qui me paraît absolument indispensableet indiquer aux commissions cantonalesdans quel sens doit être appliquée<strong>la</strong> loi du 4 septembre 1947, si elles ne <strong>la</strong>comprennent pas bien.Il faudrait, par ailleurs, songer releverles p<strong>la</strong>fonds <strong>de</strong> 500.000 à 750.000francs. On a relevé les p<strong>la</strong>fonds en cequi concerne les revenus, ils ne sont plus,maintenant, <strong>de</strong> 4o.000 et 60.000 francs,mais, si je ne m'abuse, <strong>de</strong> 75.000 et 100.000francs. Le môme relèvement s'impose ence qui concerne les p<strong>la</strong>fonds du capital.Permettez-moi une <strong>de</strong>rnière observation.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ces mesures nécessaires —«•circu<strong>la</strong>ire d'application, <strong>de</strong> façon que nesoit pas donné à <strong>la</strong> loi du 4 septembre1947 un sens qu'elle n'a pas; relèvement<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>fonds du capital — il faudrait faireen sorte que <strong>la</strong> procédure prévue par <strong>la</strong>loi pour permettre aux intéressés -l'obtenirl'ai<strong>de</strong> dont ils ont besoin, un besoinimmédiat, car ce sont <strong>de</strong>s vieux qui nepeuvent pas travailler et c'est maintenantqu'il faut leur venir en ai<strong>de</strong>, il faudrait,dis-je, faire en sorte que cette procédurene fût pas . longue et que <strong>de</strong>s dérisionsinterviennent rapi<strong>de</strong>ment lorsque <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ssont faites,Vdulez-vous me permettre <strong>de</strong> vous signalertrois exemples parmi les nombreuxcas dont j'ai eu à connaître ?Premier exemple. 11 s'agit, monsieur leministre, d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> présentée en1947. Le 17 janvier 1948, <strong>la</strong> caisse déc<strong>la</strong>raitque le dossier al<strong>la</strong>it être transmis à <strong>la</strong>commission cantonale; il ne Fêtait effectivementque le 9 juillet ; <strong>la</strong> commission cantonalen'avait pas encore pris <strong>de</strong> décisionle 10 novembre 1948. 11 faudra du tempsavant que <strong>la</strong> commission cantonale prenneune décision, que cette décision retourne à<strong>la</strong> caisse, que <strong>la</strong> caisse statue et qu'onmandate l'in<strong>de</strong>mnité qui peut être due au<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur. Il se sera donc écoulé au minimumdix-huit mois entre <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> etl'obtention <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> aux économiquementfaibles. C'est be; oup ti 3 pour <strong>de</strong>s gensqui ont besoin <strong>de</strong> cette aiae pour vivre.Deuxième exemple : <strong>de</strong>man<strong>de</strong> faite le8 septembre 1947. Dans ce <strong>de</strong>uxième cas,je le reconnais, le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur avait sollicitél'ai<strong>de</strong> aux vieux travailleurs sa<strong>la</strong>riés;c'est le 4 m ai *19^8 qu'on lui a notifié qu'iln'avait pas droit à l'allocation aux vieuxtravailleurs'sa<strong>la</strong>riés Immédiatement, 'on ainstruit <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> visant l'allocation auxvieux travailleurs non sa<strong>la</strong>riés. Le 21 janvier1949, le dossier n'était pas. encoretransmis à <strong>la</strong> commission cantonale.Troisième et <strong>de</strong>rnier exemple. Il s'agîtd'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du 9 avril 1947. Là encore,il est vrai, le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur a sollicité à tortl'ai<strong>de</strong> aux vieux travailleurs sa<strong>la</strong>riés ; maisje considère que dès lors que ta <strong>de</strong>man<strong>de</strong>est faite et que <strong>la</strong> caisse s'aperçoit qu'ellen'est pas fondée, on doit immédiatementdiriger le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur vers le service quitraite <strong>de</strong>s allocations aux travailleurs nonsa<strong>la</strong>riés. Eh bien ! cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> dti 9 avril1947, d'abord mal dirigée, certes, mais ensuitemieux aiguillée, n'a pas enfait


ASSEMBLEE NATIONALE — 2» SEANCE M! 22 MARS 1949ieer>l'objet d'une décision. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> n'estmême pas encore, en ce moment, soumiseà <strong>la</strong> commission cantonale d'assistance.Voilà ce que je tenais essentiellement àindiquer à cette tribune. Je crois, monsieurh ministre, qu'il y a là un effort à faire.Cette Assemblée s'est incontestablementhonorée en songeant à <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s économiquementfaibles ; mais il faut absolumentque, dans <strong>la</strong> pratique, cette ai<strong>de</strong> soitune réalité, et qu'elle soit accordée dans leminimum <strong>de</strong> temps.Si cette mo<strong>de</strong>ste intervention peut aboutirà ce résultat, je crois, monsieur le ministre,que nous aurons, vous et moi —-moi, en formu<strong>la</strong>nt ma <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ; vous, enlui donnant une suite — servi une causeà <strong>la</strong>quelle nous sommes tous les <strong>de</strong>uxaussi attachés. (App<strong>la</strong>udissements au cen*trc.)M, <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. leministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale.M« Daniel Mayer, ministre du travail etT ée <strong>la</strong> sécurité sociale. Je voudrais répondrele plus rapi<strong>de</strong>ment possible aux orateursqui ont bien voulu intervenir.M. Frédéric-Dupont aura ou n'aura ¡pastotale satisfaction. Je ne çuis, en effet,préjuger l'issue <strong>de</strong>s négociations qui sedéroulent actuellement.Samedi prochain, au ministère du travail,une conférence sera réunie pouressayer <strong>de</strong> régler le problème <strong>de</strong>s retraites<strong>de</strong> <strong>la</strong> presse. Le fait que je suis moi-mêmeJournaliste donnera peut-être une garantiesupplémentaire à M. Frédéric-Duçont. Toutefois,on ne peut enfreindre les règles<strong>de</strong> cumul en matière <strong>de</strong> retraites. Par conséquent,notre collègue n'aura pas satisfactionsur ce <strong>de</strong>rnier point.La difficulté essentielle est venue dufait que <strong>la</strong> fédération <strong>de</strong> <strong>la</strong> presse a refuséd'envisager le versement <strong>de</strong>s contributionsqui, dans le système prévu par l'ordonnance<strong>de</strong> 1945. aurait <strong>de</strong>puis longtempsréglées le problème.Nous tâcherons, en tout cas, <strong>de</strong> lerésoudre dans l'esprit général qu'a définiM. Frédéric-Dupont et d'atteindre le but»qui est, sans aucun doute, en <strong>la</strong> matière,celui <strong>de</strong> tous ceux qui s'attachent à ceproblème. Je le tiendrai personnellementau courant <strong>de</strong>s résultats obtenus.M. Patinaud fait état d'une question qu'i<strong>la</strong>urait pu se dispenser d'évoquer <strong>de</strong>vantl'Assemblée - avait bien voulu lire, avecun peu plus d'attention, le Journal officielqui rend compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance du 27 février1948, page 119*.Je me contenterai <strong>de</strong> reprendre les explicationstrès amples que j'ai données à cettedate à l'Assemblée. Je ne doute pas que,<strong>de</strong>main matin, fidèle à son objectivitécou lumière, le journal qui est l'organe du(parti <strong>de</strong> M. Patinaud ne reproduise intégraleineni les explications que je vais? <strong>de</strong>nouveau, fournir à l'Assemblée nationalesur le caractère légal <strong>de</strong>s subventions quiont été accordées à Force ouvrière. (Sourires.)Auparavant, je me permettrai <strong>de</strong> faireremarquer qu'une coquille s'est vraisemb<strong>la</strong>blementglissée dans le rapport <strong>de</strong>M. Ramette, lequel me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> commentil se fait que j'ai remis trente millions <strong>de</strong>francs à C. G. T -F. 0. le 30 décembre 1945,alors que cette organisation, dit-il, est néeen fait, le 24 décembre 1947.Si, effectivement, trente millions avaientété remis à un organisme <strong>de</strong>ux ans avantsa création, les communications téléphoniqueavec M. Truman, qui m'en a donnél'ordre, auraient été rapi<strong>de</strong>s ! (Sourires.)Mais, comme, à ce moment, le ministre utravail s'appe<strong>la</strong>it Ambroise Croizat, je crois iplutôt à une coquille et je n'accuserai pasM. Ambroise Croizat, sur d'autres interventionssans doute, d'avoir subventionnéC. G. T.-F. 0. (Rires à gauche, au eemfreet à droite.)J'ai déjà eu l'occasion d'indiquer àM. Ambroise Croizat, qui m'a f>osé <strong>la</strong>uestion le 27 février 1948, qu'il s'agissaitQu reliquat du crédit d'un milliard <strong>de</strong>francs dont le gouvernement do Vichyavait doté <strong>la</strong> charte du travail.La subvention accordée à C. G. T.-F. 0.avait un caractère exceptionnel dû auxcirconstances <strong>de</strong> fait, encore suffisammentprésentes à <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> tous, et mêmeà <strong>la</strong> mémoire rarement défail<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>M. Marius Patinaud, pour que j'aie besoin<strong>de</strong> tellement y insister.D'autres subventions furent accordées,soit que les bénéficiaires en fussent <strong>de</strong>ssyndicats locaux et départementaux* soit,qu'elles fussent versées à <strong>de</strong>s centralessyndicales nationales et qu'elles aient eupour objet <strong>la</strong> réalisation d'objectifs restreints.Je dois dire que ces subventions ont étéaccordées aussi bien à <strong>la</strong> Confédérationgénérale du travail qu'à <strong>la</strong> C. F. T. C. ou àC. G. T.-F. 0., ou même à un certainnombre <strong>de</strong> ' syndicats ou d'unions détpartementalcs <strong>de</strong> syndicats relevant <strong>de</strong> l'unequelconque <strong>de</strong>s trois gran<strong>de</strong>s centralessyndicales.Ces subventions ont été attribuées parmoi-même ou par l'un <strong>de</strong> mçs <strong>de</strong>ux prédécesseurs<strong>de</strong>puis <strong>la</strong> libération, c'est-àdire<strong>de</strong>puis le moment où l'on put disposerdu reliquat du crédij prévu pour <strong>la</strong>charte du travail instituée (par Vichy.Mes prédécesseurs s'appe<strong>la</strong>ient, l'un,M. Alexandre Parodi, l'autre, M, AmbroiseCroizat. Ces subventions ont été attribuéesen toute équité, en tenant compte exclusivement<strong>de</strong>s besoins auxquels ces organisationsavaient à faire face.Les arrêtés d'attribution sont d'ailleursob igatoirement contresignés par le ministre<strong>de</strong>s finances. M. Marius Patinaud abien voulu rappeler que si le ministre <strong>de</strong>sfinances <strong>de</strong> l'époque porte le mêmë nomque moi-même, il n'est cependant quemon homonyme, puisque son prénom estdifférent du mien. Il s'agit donc bien <strong>de</strong><strong>de</strong>ux signataires distincts et cette dualité<strong>de</strong> signatures est un gage d'impartialité,d'équité et <strong>de</strong> légalité. Demain commehier, ces règles seront suivies <strong>de</strong> <strong>la</strong> mêmemanière. Je puis affirmer à M. Patinaud— et je suppose que cette déc<strong>la</strong>ration répondrapleinement à ses préoccupations— que toutes les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s — je dis bientoutes les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s — émanant d'organisationsqui existaient avant rétablissement<strong>de</strong> <strong>la</strong> charte du travail et quisont reconstituées <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> libération,continueront, sans que quiconque se préoccupe<strong>de</strong> leur atppartenance, à être examinéesavec <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> impartialité et<strong>de</strong> <strong>la</strong> façon <strong>la</strong> plus bienveil<strong>la</strong>nte.En ce qui concerne <strong>la</strong> légalité, je neveux pas abuser <strong>de</strong>s instants <strong>de</strong> l'Assembléenationale. C'est (pourquoi je renvoieM. Patinaud à <strong>la</strong> page 1J94 du Journalofficiel que j'ai citée et qui porte compterendu <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance du 27 février 1948,au cours


1694 ASSEMBLEE NATIONALE — 2® SEANCE DU 22 MARS 1949Apparaître comme un dé<strong>la</strong>teur (Sourires)<strong>de</strong>s indications un peu plus précisesêur les faits qu'il vient <strong>de</strong> signaler à <strong>la</strong>tribune, car je considère comme totalementinadmissibles les dé<strong>la</strong>is prolongésqu'il a dénoncés.J'entends bien, d'ailleurs, que l'administrationn'est pas totalement responsable<strong>de</strong> l'aiïaire. Bien souvent, les dossierspont incomplets, imparfaitement constitués,et les dé<strong>la</strong>is mêmes d'envoi <strong>de</strong>spièces sont souvent fort longs. J'aimerais,<strong>de</strong> toute façon, monsieur Garet, avoir <strong>de</strong>sirdieations plus précises dans les cas queyous avez évoqués.Je profite <strong>de</strong> cette occasion pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rà tous ceux <strong>de</strong> nos collègues qui connaissent<strong>de</strong>s cas ¡précis <strong>de</strong> ne pas attendrele vote <strong>de</strong> tel budget, ou <strong>de</strong> telle loi, quinécessite <strong>la</strong> présence du ministre du travaildans cette Assemblée, pour signalertout abus réel. Aussitôt averti, je pourrai,d'accord avec mes col<strong>la</strong>borateurs les plusdirects, rechercher les errements signalés.Je crois avoir répondu, à peu près, àtoutes les questions qui m'ont été posées,mais je reste, naturellement, à <strong>la</strong> disposition<strong>de</strong> l'Assemblée lors <strong>de</strong> l'examen <strong>de</strong>scha prîtes.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. le rapporteurgénéral.M. le rapporteur général. Je voudraisinsister, après M. Garet, sur <strong>la</strong> situationparticulièrement pénible <strong>de</strong>s vieux, privés<strong>de</strong> l'allocation allouée aux économiquementfaibles parce qu'ils sont propriétairesd'un petit immeuble.Je crois, monsieur le ministre du travailet <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale, que <strong>la</strong> mise enroute re<strong>la</strong>tivement prochaine <strong>de</strong>s quatrecaisses d'assurance vieillesse créées l'année<strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>vrait vous permettre d'éleverle p<strong>la</strong>fond <strong>de</strong>s ressources en capital.On réparerait ainsi le tort qui a été causéâ un certain nombre <strong>de</strong> vieux qui ont p<strong>la</strong>céleurs économies dans une petite maisondont <strong>la</strong> valeur vénale dépasse, actuellement,le p<strong>la</strong>fond en capital qui a été fixépar le décret du 23 mars.Ces mo<strong>de</strong>stes ouvriers, <strong>de</strong>venus petitspropriétaires, n'ont généralement presquelien peur vivre. Ils <strong>de</strong>vaient être les bénéficiairesà taux plein <strong>de</strong> l'allocationaccordée aux économiquement .faibles.Je suis sûr d'être l'interprète <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s finances tout entière et, sansdoute, aussi, <strong>de</strong> l'Assemblée nationale, envous <strong>de</strong>mandant, monsieur le ministre, <strong>de</strong>revoir immédiatement le problème et <strong>de</strong>vouloir bien le régler à l'occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong>mise en route <strong>de</strong>s quatre caisses d'assurancesvieillesse que le Parlement a crééesl'année <strong>de</strong>rnière. (App<strong>la</strong>udissements au¿entre, à gauche et à droite.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Patimaud,pour répondre à M. le ministre.M. Hariixs Patinaud. Je tiens à apporterquelques précisions après l'intervention <strong>de</strong>M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale.Je voudrais lui rappeler — je pense qu'i<strong>la</strong> commis une erreur — que ce n'est pasmoi qui fais état <strong>de</strong> l'affaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> subventionà Force ouvrière, mais <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s finances, dans le rapport n° 6521,qui a été distribué.La commission <strong>de</strong>s finances n'est passeulement, autant que je sache, composée<strong>de</strong> communistes. Par conséquent, cettecommission ayant attiré l'attention <strong>de</strong>l'Assemblée sur ce qui est une illégalité^j'ai considéré <strong>de</strong> mon <strong>de</strong>voir <strong>de</strong>vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> prendre position SUTl'emploi que vous voulez faire <strong>de</strong>s sommesrestantes.Je rappelle — car j'ai lu yotre réponseà M. Groizat et vous n'avez pas réfutéson argumentation — que vous n'aviez pasle droit <strong>de</strong> disposer <strong>de</strong> cette somme, pour<strong>la</strong> (bonne raison que l'article 61 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loidu 31 mars 1945 ne vous permettait d'utiliserces millions que sous forme <strong>de</strong> subventionsen faveur <strong>de</strong>s œuvres et servicessociaux créés, soit par le ministère dutravail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale, soit par<strong>de</strong>s établissements ou groupements professionnelsnon agricoles, soit par <strong>de</strong>scomités d'entreprises.C'est pourquoi j'affirme <strong>de</strong> nouveau quevous avez utilisé cet argent sans en avoirle droit, ce qui constitue, par conséquent,une illégalité.Vous déc<strong>la</strong>rez que <strong>de</strong>s crédits ont étéaccordés â d'autres organisations syndicalesque Force ouvrière. C'est exact, maisils ont, eux, été attribués en application<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 1945, loi que vous avez violéeen ce qui concerne <strong>la</strong> C. G. T.-Forceouvrière.Quant à votre allusion à l'intérêt quel'on porte aux vieux travailleurs selonque l'on est ou non en pério<strong>de</strong> électorale,je vous rappelle que nous n'avons pasattendu ces élections pour nous préoccuper<strong>de</strong> leur sort : Nous avons <strong>de</strong>mandé poureux 45.000 francs par an, sans abattement<strong>de</strong> zone et 2.500 francs par mois pour leséconomiquement faibles, propositions quele Gouvernement et sa majorité ont refuséesen se retranchant <strong>de</strong>rrière le manqued'argent, alors qu'il y a .<strong>de</strong> l'argent : Dépensez-enun peu moins pour <strong>la</strong> guerreet consacrez un peu plus <strong>de</strong>s ressources<strong>de</strong> ce pays à <strong>la</strong> préservation et à <strong>la</strong> conservation<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie l (App<strong>la</strong>udissements àl'extrême gauche. — Mouvements diversau centre et à droite,)M. Yves Fagon. Nous attendons qm vousvotiez les recettes.M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>plus <strong>la</strong> parole dans <strong>la</strong> discussion générale?...La discussion générale est close.Je consulte l'Assemblée sur le passage à<strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'article unique.(L'Assemblée, consultée, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> passerà <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'article unique!)M. le prési<strong>de</strong>nt. Je donne lecture <strong>de</strong> l'articleunique :« Article unique. — L'abattement global<strong>de</strong> 940.500.000 francs opéré sur les créditsouverts au ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale au titre du budget du travailet <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale par<strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948 portant fixationdu budget général <strong>de</strong> l'exercice 1949 (dépensesordinaires civiles) en vue <strong>de</strong> limiterle total <strong>de</strong>s dépenses ordinaires civilesau chiffre <strong>de</strong> 750 milliards <strong>de</strong> francs prévupar <strong>la</strong> loi n° 48-1973 du 31 décembre 1948portant fixation pour l'exercice 1949 <strong>de</strong>smaxima <strong>de</strong>s dépenses publiques, est portéà 959.353.000 francs et réparti par chapitreconformément à l'état annexé à <strong>la</strong> présenteloi ».L'article unique est réservé jusqu'àl'adoption <strong>de</strong> l'état annexé.Je donne lecture <strong>de</strong> cet état îTravail et sêeurïté sociale»4® partie. — Personnel.« Chap. 115. — Directions régionales <strong>de</strong><strong>la</strong> sécurité sociale. — Sa<strong>la</strong>ires et in<strong>de</strong>mnitésdu personnel auxiliaire :« Abattement proposé, 8.866.000 francs. »Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> parole ?...Je mets aux voix l'abattement <strong>de</strong> 8 millions866.000 francs proposé pour le chapitre115..{U abattement^ mis aux voix 1 est adopté.)5® partie, Matériel, fonctionnentent<strong>de</strong>s services et travaux d'entretien*« Chap. 309. — Entretien <strong>de</strong> <strong>la</strong> maifld'œuvredép<strong>la</strong>cée et dépenses diverses :« Abattement proposé, 8.000.000 cfâfrancs. » — (Adopté.)a Chap. 310. — Fonctionnement <strong>de</strong>s services<strong>de</strong>s magasins et transports :« Abattement proposé, 640.000 francs 0 3— (Adopté.)« Chap. 312. — Directions régionales <strong>de</strong><strong>la</strong> sécurité sociale. — Matériel :« Abattement proposé, 445.000 francs, ®—- (Adopté.)« Chap, 315, — Magasins' et transports,— Entretien et fonctionnement <strong>de</strong>s véhicules:« Abattement proposé, 6,400.000 franco »— (Adopté.)M. le prési<strong>de</strong>nt. M. Viatte a déposé mamen<strong>de</strong>ment ainsi rédigé :« Chap. 318. — Dépenses <strong>de</strong> fonctionnement<strong>de</strong>s conseils et commissions. — Fraisd'organisation et <strong>de</strong> préparation aux concourset stages <strong>de</strong> formation professionnelle:22.220.000 francs.« Réduire le crédit <strong>de</strong> ce chapitre û®100.000 francs. »La parole est à M. Viatte.M. Charles Viatte. Cet amen<strong>de</strong>ment estre<strong>la</strong>tif aux subventions accordées pour lefonctionnement <strong>de</strong> certaines commissions»Je ne dois pas vous cacher que si je Faidéposé, c'est pour protester contre le fonctionnement<strong>de</strong> <strong>la</strong> commission qui déci<strong>de</strong>du c<strong>la</strong>ssement <strong>de</strong>s communes dans leszones <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires.Cette question, je crois que vous <strong>la</strong> connaissezbien, monsieur le ministre. Nousen avons discuté ensemble à <strong>la</strong> commissiondu travail. Le pays tout entier en &parlé.Je voudrais »tout <strong>de</strong> même vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>run <strong>de</strong>rnier effort pour réparer <strong>de</strong>sinjustices par trop criantes.Je pense, bien entendu, à mon département,et je m'en excuse presque, parceque je sais que le même problème se posedans beaucoup d'autres.Vous allez me répondre, je le sais bien,que l'organisation <strong>de</strong> ces commissionscomporte plusieurs échelons.Il y a, d'abord, les commissions départementalesoù patrons et ouvriers se mettentd'accord sur les modifications désirables.Puis, à l'échelon régional, unepéaSquaJion est effectuée.Je sais tout ce<strong>la</strong>, mais je sais aussique, dans beaucoup <strong>de</strong> cas, les décisionsprises à l'échelon régional sont complète*nient transformées — et sans aucune raison— à l'échelon national.Monsieur le ministre, je m'en excuse 8ce n'est pas à vous personnellement quemes reproches s'adressent, puisque vousavez été obligé <strong>de</strong> vous absenter pendantquelque temps, mais à votre suppléant»Lorsqu'on essaye d'obtenir <strong>de</strong>s précisionssur les mo.tifs qui ont inspiré telle ontelle décision on. n'obtient jamais <strong>de</strong> réponse.Il semble que les services compétentsdu ministère du travail n'osent pasindiquer les motifs du refus <strong>de</strong> certainespropositions <strong>de</strong>s commissions départementaleset régionales. >Personnellement, à onze reprises, Jevous ai <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> justifier votre décisionconcernant <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> certainescommunes d'un département, comparativementà celle <strong>de</strong> communes d'importanceet <strong>de</strong> situation égales dans <strong>de</strong>s départementsvoisins. Sur le même sujet, vousavez reçu, ou plus exactement vos servicesont reçu, <strong>de</strong>s délégations <strong>de</strong> syndicats <strong>de</strong>toujtes tendances i et on a chaque lois pro«


mis qu'au bout <strong>de</strong> quatre jours, <strong>de</strong> huitjoûrâ, dé quinze jours, une réponse seraitdonnée:' Ce<strong>la</strong> dure exactement <strong>de</strong>puis lecçLois d'octobre, et jamais je n'ai pu obtenir<strong>de</strong> réponse <strong>de</strong> vus services.Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, nions.eur le ministre,«ne promesse formelle, sinon, je seraisobligé <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un scrutin sur moiamen<strong>de</strong>ment,en lui donnant le sens d'undésaveu, <strong>de</strong> cette façon <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. leministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale.M. Se ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai à M. Via lté. encommençant par <strong>la</strong> conclusion, <strong>de</strong> retirerson amen<strong>de</strong>ment pour ne pas reprendrea contrarie <strong>la</strong> vieille question <strong>de</strong> confiancetelle qu'on <strong>la</strong> posait sous <strong>la</strong> troisièmeRépublique.Je voudrais lui fournir, en même tempsqu'à l'Assemblée, <strong>de</strong>s explications que jelui ai déjà données à lui-même et lui direque je sais bien que, comme les 614 autresmembres <strong>de</strong> l'Assemblée, il n'a pas puavoir totale satisfaction.m. Charles Viatte. Monsieur le ministre.|e m'excuse <strong>de</strong> vous interrompre. Je ne<strong>de</strong>man<strong>de</strong> même pas satisfaction, mais unejustification <strong>de</strong>s décisions prises. Je n'aipas eu <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>puis six mois, malgréonze interventions.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Jé vais donc vous fournir ces justifications,en ajoutant que lorsque j'auraiterminé, vous n'aurez pas davantage satisfaction.Votre esprit aura peut-être satisfaction,mais les habitants <strong>de</strong>s communesque vous représentez avec tant <strong>de</strong> force et<strong>de</strong> talent dans, cette Assemblée ne serontpas davantage satisfaits.Nous avons, il y a un certain nombre<strong>de</strong> mois, pour ne pas dire d'années, instituédés commissions départementales," afind'établir, non pas le rapport du coût <strong>de</strong>là vie entre tes dénartements considérés ^et <strong>la</strong> région parisienne, mais les diffé- !rences dans le coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie entreles diverses communes du même département.Or, malgré toute une série <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>ires,die coups <strong>de</strong> téléphone, d'injonctions etd'instructions envoyés à ceux qui ont instituéces commissions et ont dirigé leurstravaux, on n'est pas arrivé à faire travaillercelles-ci suivant une métho<strong>de</strong>standard quand c'était nécessaire, selon<strong>de</strong>& métho<strong>de</strong>s différentes lorsque, justement,il l'aurait fallu.ï Jei;m'explique : d:ans telle ou telle commission,pour établir le coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie,on s'est basé sur tel montant en vêtements<strong>de</strong> travail, par an, en fonction <strong>de</strong> telleou telle possibilité locale. Dans d'autres,au. contraire, on n'a pas tenu compte<strong>de</strong>s possibilités et <strong>de</strong>s u< ues locaux.Far exempte, j'ai eu l'occasion <strong>de</strong> vousdirequ'ati point <strong>de</strong> vue alimentaire, faireentrer exclusivement <strong>de</strong>s litres <strong>de</strong> vindans le calcul du coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie dans leNord est une hérésie, puisqu'on y boitdu café et <strong>de</strong> <strong>la</strong> bière.Au : contraire, il faudrait peut-être tenircompte du <strong>la</strong>it que dans, certaines régionsviticoles, le prix du vin est moins élevédans <strong>la</strong> pratique que ne l'indiquent lesmercuriales..Ces explications, je vous les fournis uniquement¿. monsieur Viatte, pour rappelerque ,ces commissions n'ont pas pu travailler,suivant <strong>de</strong>s normes régulières, conformémentà ce que nous avions <strong>de</strong>mandé.t Î dirai-.mieux cer tai ries : commissions.d§pa£l®n$i9Btelesv a ; u, .sujet¡ <strong>de</strong>squelles ; l'on'mfrile^oaateeliernent) oíwrver. que leurs;1695 ASSEMBLEE NATIONALE — 1« SEANCE ' DU 22 MARS 1949membres> patrons et ouvriers, ont été unanimespoùr constater que le coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong>s^ réc<strong>la</strong>mations très légitimes <strong>de</strong> Tou-Avantager Strasbourg, c'est provoquerétait plus élevé dans l'ensemble du ,dépai te ment que dans, <strong>la</strong> région imrisienne, en zone, on en arrive à modifier le régimelouse et <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux. Et ainsi, <strong>de</strong> zoneont bien Souvent attendu <strong>de</strong> connaître le pour toute <strong>la</strong> France, je dirai même ài'.ofit <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie à Paris pour nous faire, part modifier <strong>la</strong> politique économique du Gouvernement,uniquement parce que, à l'ori-<strong>de</strong> leurs conclusions, en se disant: commeon fait toujours subir un abattement à nos gine, on a eu un geste, d'ailleurs naturel,propositions, nous allons faire une espèce humain, consistant à satisfaire certainesdu marchandage entre les évaluations <strong>de</strong> revendications particulièrement légitimes<strong>la</strong> commission départementale et celles <strong>de</strong>s d'une profession ou d'une région déterminée.services du ministère du travail.En face <strong>de</strong> Mulhouse, il y a le bassin<strong>de</strong> Belfort et, entre autres Montbéliard qui,Voilà les métho<strong>de</strong>s qui ont été les nôtres.On peut les critiquer.par <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> production et le travailqui y est effectué, entraine le Creusot.Je regrette, en tout état <strong>de</strong> cause, monsieurViatte, qu'on n'ait pas répondu auxBref, <strong>de</strong> Briey au Creu-nt, par un voyagelettres que vous avez adressées. Dans cegéographique qui n'avait absolument 'riencits, d'ailleurs, les propos que vous tenezà voir avec <strong>la</strong> ligne touristique normale,u'onf pas trait aux zones <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires, maison aboutissait dans le pays à une augmentation<strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires considérable qui n'étaitau fonctionnement administratif dansson ensemble.pas du tout le but que nous nous étionsproposé. , ,Mais, dans votre.esjUx., il ne s'agit certainementpas <strong>de</strong> négligence, car votisiNaturellement, Strasbourg et Mulhouseayant obtenu <strong>de</strong>s dérogations -au : savez qu'en général nous' répondons* avecc<strong>la</strong>ssementqui était :1e leur; <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Co^mar, tout le courrier, <strong>de</strong> plus, en plus abon-le maximum d'attention et <strong>de</strong> célérité' àsituée à m^chemh* entrai Strasbourg et dant, hé<strong>la</strong>s! que nous recevonsMulhouse 1 , n'a, pas ¡compris • pourquoi elle En ce qui concerne les zones-<strong>de</strong>'sâ<strong>la</strong>ires ,ne bénéficiait pas <strong>de</strong>s mêmes dérogations.'> pitàphihîéni'*'dites; vous h^vez^prôbalbïé- :« Lés ' Man<strong>de</strong>s , .-villes« •'s'observent.- - > ;. meut 1 pas satisfaction sur le fona. ' Jé ^ïbè^Indépendamment <strong>de</strong> ce travail involontairementSamedi <strong>de</strong>rnier, le Journal officici a pu-mal fait, quels que soient les blié <strong>la</strong> liste, extrêmement longue, <strong>de</strong>sscrupules tant <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>s organisationsque <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> l'administration30.000 communes <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> moins <strong>de</strong>25 p. 100 que j'ai d'une manière à peu prèsqui siégeaient dans ces commissions, se automatique, fait passer dans <strong>la</strong> zoneposait un autre problème: celui d'une moins 20 p. 100, ce qui augmente d'un peusorte d'harmonisation <strong>de</strong> département à plus <strong>de</strong> 6 p. 100 les sa<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s ouvriersdépartement.<strong>de</strong> l'industrie <strong>de</strong> ces localités.M. Viatte représente le Jura. Je sais bienqu'un jour, lors <strong>de</strong> mon audition <strong>de</strong>vantJ'entends, bien que, sur le p<strong>la</strong>n économique,on peut critiquer cette mesure. On<strong>la</strong> commission du travail — et d'ailleurs en peut, en effet, dire que l'augmentation,toute amitié — il a eu avec M. Joubert, dans <strong>la</strong> zone <strong>la</strong> plus proche <strong>de</strong>s produitsqui est d'accord avec lui sur le principe agricoles, au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> ceuxci,n'est pas une mesure excellente.<strong>de</strong> mon mauvais travail, mais qui représentele département voisin du Doubs, On peut dire aussi — et M. Viatte me leune controverse parce qu'il paraît, mon dira sans doute — qu'il s'agit, quoique leDieu I que les . villes du Jura sont avantagées,déc<strong>la</strong>rait le représentant du Doubs, nant, d'un nombre <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>riés re<strong>la</strong>tivementnombre <strong>de</strong>s communes soit impression-et qu'elles sont désavantagées, déc<strong>la</strong>rait peu important.naturellement le représentant du Jura.Je dois dire »pie, lorsqu'on ne peut pas Mais, ce problème <strong>de</strong>s zones, nous entendonsle résoudre par un certain nom-établir exactement les mêmes critères —c'est normal, c'est humain, on le constate bre d'autres arrêtés tendant, non pas tellementà supprimer pratiquement <strong>la</strong> zonedans <strong>la</strong> manière dont on établit les statistiqueset dont on interprète les chiffres moins 25 p. 100, non pas tellement à. augmenterles sa<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> l'ensemble d'uneà qui on fait dire bien souvent autre choseque ce qu'ils diraient s'ils pouvaient parler— le travail est difficilement harmo-j'ai appelé h <strong>la</strong> tribune <strong>de</strong> l'Assemblée, leszone, qu'à harmoniser, à supprimer ce quenisé. Dans <strong>la</strong> mesure rrifëme où il l'est sur « iniquités re<strong>la</strong>tives », les injustices d'autant[dus criantes et d'autant plus criar<strong>de</strong>sle p<strong>la</strong>n régional, <strong>de</strong> département à département,il faudrait l'harmoniser entre <strong>de</strong> qu'on les constate quotidiennement.vastes régions.J'ai eu l'occasion <strong>de</strong> dire <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> commissionJe sais bien que M. Viatte, à qui j'aifourni ces explications pour lui marquerdu travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale tes difficultés <strong>de</strong> <strong>la</strong> tâche, n'obtient pa3qu'on a abouti à une espèce <strong>de</strong> casca<strong>de</strong> <strong>de</strong>revendications très difficiles à saisir et davantage- je le lui ai dit tout à l'heure — lessatisfactions qu'il attend <strong>de</strong> moi.encore à satisfaire, à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> En tout état <strong>de</strong> cause, nous continuonsgrève du bassin <strong>de</strong> Briey i en Meurthe-et- le travail qui consiste à tenter d'harmoniser.C'est probablement le travail leMoselle.Je livre à M. Viatte l'exemple <strong>de</strong> ce qui plus difficile.s'est passé très exactement, dans ce cas,en lui <strong>de</strong>mandant <strong>de</strong> vouloir bien y réfléchir.Quand un député — je suis saisi <strong>de</strong>telles <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s émanant <strong>de</strong> tous les groupes,je m'empresse <strong>de</strong> le dire, y comprisAu moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> grève du bassin <strong>de</strong> celui auquel j'appartiens — me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>Briey, et étant donné qu'un certain nombre<strong>de</strong> communes <strong>de</strong> Moselle et <strong>de</strong> Meurthe-<strong>de</strong> son département, il ne manque pas<strong>de</strong> modifier le sort fait à telle communeet-Moselle étaient particulièrement désavantagées,j'ai, dans l'arrangement, qui a conséquence en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>. <strong>la</strong> commune ».d'ajouter: « Cette mesure n'aura aucuoemis fin à tine grève, affectant', ;47.000 à Mais, lorsque les services du ministère48,000. travailleurs, été amené à accor<strong>de</strong>r du travail étudient les conséquences éco^une dérogation dé 5 p. 100 ën\faveur: <strong>de</strong>s nomiques éventuelles <strong>de</strong> ce changement,travailleurs <strong>de</strong> ces comitiunes.qui apparaît très juste lorsqu'on le propose,ils s'aperçoivent que celui-ci en-On m'a dit tout <strong>de</strong> suite après que lesvilles <strong>de</strong> Nancy et <strong>de</strong> Metz, qui étaient en traîne, f<strong>la</strong>ns une casca<strong>de</strong> impressionnante,quelque- sorte les pivots <strong>de</strong> ce bassin, <strong>de</strong>vaientbénéficier <strong>de</strong> <strong>la</strong> même mesure. <strong>de</strong>s régions entières, comme je l'ai dit àdix, quinze, vingt communes et, parfois,D'autre part, Strasbourg et Mulhouse ont M. Viatte tout à l'heure en prenant le mo<strong>de</strong>steexemple du bassin . <strong>de</strong> l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r Nancy et Metz.Briey.


1696(guis contenté <strong>de</strong> souligner <strong>de</strong>vant l'Assèmbléenationale les difficultés extrêmesque nous rencontrons.Car, il ne faut pas tomber dans le panneauque nous ten<strong>de</strong>nt un certain nombred'organisations ou <strong>de</strong> partis politiquesét, à travers <strong>de</strong>s rectifications, qui ne <strong>de</strong>vraientêtre que <strong>de</strong>s rectifications <strong>de</strong> détail,modifier complètement <strong>la</strong> politique économiquedu Gouvernement, à un moment oùle moins qu'on puisse dire est qu'ellecommence à porter ses fruits.Si j'ai convaincu M. Viatte. il retireraspontanément son amen<strong>de</strong>ment. Dans <strong>la</strong>négative, c'est moi qui lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rai <strong>de</strong>vouloir bien le retirer.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M.ViatteM. Charles Viatte. Monsieur le ministre,je vous avais annoncé, au début <strong>de</strong> marapi<strong>de</strong> intervention, que je savais à peuprès ce que vous me répondriez et quevous alliez expliquer <strong>la</strong> façon dont leschoses se sont passées.Je pense qu'il est i téressant que vosparoles soient connues du public, afinque certaines équivoques soient dissipées.Cependant, je dois vous faire remarquerque vous m'avez adressé <strong>de</strong>s complimentsquelque peu ironiques, que jene mérite pas.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Ils n'étaient pas du tout ironiques.M. Charles Viatte. Je revendique unseul mérite — mais vous ne m'avez pasfait <strong>de</strong> compliment, à ce sujet — c estcelui <strong>de</strong> <strong>la</strong> précision. Ce<strong>la</strong> tient à ma déformationprofessionnelle, car je suis unmathématicien.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> fa sécuritésociale. J'en ai été souvent <strong>la</strong> victime.(Sourires.)M. Charles Viatte. Je vou<strong>la</strong>is essentiellementvous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r d'étudier d'une façonprécise <strong>de</strong>s cas absolument précis et<strong>de</strong> me répondre d'une façon précise.La petite controverse qui m'a effectivementopposé à mon collègue M. Joubertne tient pas à ce qu'il est député duDoubs, alors que je suis député du Jura;elle tient au contraire à ce que, étant originairedu Doubs, je connais encore mieuxles questions du Doubs que celles duJura. *Ce<strong>la</strong> n'a d'ailleurs pas d'importance.Mais il est profondément choquant qu'il yait dans un département <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>ssificationsarbitraires tout à fait injustifiables. Jem'excuse <strong>de</strong> vous citer un cas très précisqui concerne le chef-lieu <strong>de</strong> mon département,Lons-Ie-Saunier. Lons-Ie-Saunierest située, ainsi que les localités voisines,dans <strong>la</strong> zone d'abattement à 15 p. 100;une localité un peu plus éloignée, étaitjusqu'ici à 25 p. 100 et se trouve <strong>de</strong>puistrois jours à 20 p. 100. V r oici une anomalieinjustifiable, monsieur le ministre.Le prix du <strong>la</strong>it, qui intéresse au premierchef les familles nombreuses, est <strong>de</strong>38 francs à Lons-Ie-Saunier et <strong>de</strong> 32 francsà Perrignv, localités situées toutes <strong>de</strong>uxdans <strong>la</strong> zone d'abattement <strong>de</strong> 15 p. 100. Ilest <strong>de</strong> 38 francs à Conliège, localité quiétait comprise jusqu'à ces <strong>de</strong>rniers joursdans <strong>la</strong> zone d'abattement <strong>de</strong> 25 p. 100.Or, dans toutes nos agglomérations, lesouvriers qui travaillent au chef-lieu logenten banlieue. Vous les punissez donc sansaucune justification.Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> me donner <strong>de</strong>sjustifications. Si je les avais obtenues, jen'aurais môme pas évoqué <strong>la</strong> question. Jene suis pas difficile. Je suis, vous le savez,ASSEMBLEE NATIONALE — 2» SEANCE M! 22 MARS 1949 ieer>un fidèle soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité gouvernementale.Je vote pour le Gouvernement,même lorsque je ne suis pas totalementd'accord avec lui.Je ne vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> chosesextraordinaires.Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> nous donner <strong>de</strong>sjustifications sur <strong>de</strong>s points précis, à propos<strong>de</strong> différences qui choquent tout lemon<strong>de</strong>, car il est infiniment difficile <strong>de</strong>pastiller les décisions que vous prenez.C'est là le seul motif <strong>de</strong> mon amen<strong>de</strong>ment.Vous me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z <strong>de</strong> le retirer. Je n'aipas, aujourd'hui plus qu'un autre jour,l'intention d'embarrasser le Gouvernement,vous le savez bien.J'ai écrit différentes lettres à votre ministère.J'ai même téléphoné à votre directeur<strong>de</strong> cabinet. Invariablement, on m'arépondu: « Soyez tranquille! Dans quelquesjours, vous aurez satisfaction ».La même réponse a été faite aux délégations qui sont allées trouver vos services,mais elles n'ont pas eu <strong>de</strong> nouvelles<strong>de</strong>puis.Je pense, monsieur le ministre, qiue yousallez me promettre que les réponses serontadressées et que les justifications <strong>de</strong>smesures prises seront données.Il est possible que, <strong>de</strong>puis le mois d'octobre,certaines <strong>de</strong> mes lettres se soientégarées. Mais je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> comme unservice personnel <strong>de</strong> donner <strong>la</strong> justification<strong>de</strong>s décisions prises, dans un nombretrès limité <strong>de</strong> cas, certes, mais qui sontparticulièrement scandaleux.Vous ferez sans doute <strong>la</strong> même promesseà <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> nos collègues. Il ne s'agitd'ailleurs pas d'une question personnelle.mi'3 d'une question d'ordre général.On éviterait bien <strong>de</strong>s difficultés au Gouvernement si l'on prenait soin <strong>de</strong> mieuxéc<strong>la</strong>irer l'opinion publique.vous prenez l'engagement que je vous<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, monsieur le ministre, je retireraimon amen<strong>de</strong>ment ; sinon, je serai auregret <strong>de</strong> le maintenir.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Patinaud,contre l'amen<strong>de</strong>ment.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Pour le soutenir! (Sourires.)M. Marius Patinaud, Mesdames, messieurs,il n'est pas question <strong>de</strong> soutenirl'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> M. Viatte pour <strong>la</strong> bonneraison que cette discussion n'aurait paseu lieu si, à <strong>la</strong> commission du travail enparticulier et <strong>de</strong>vant l'Assemblée en général,ies propositions du groupe communisteavaient été retenues en ce qui concerne<strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>s abattements <strong>de</strong>zones <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires.M. Charles Viatte. Grâce à ma v.oix, hé<strong>la</strong>smonsieur Patinaud.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Quel aveu!M. Marius Patinaud. J'ai d'ailleurs l'impressionque l'effort fait dans notre senspar M. Viatte puise son origine dans quelquepréoccupation d'ordre plus ou moinsélectjral.Je veux rappeler, par<strong>la</strong>nt contre l'amen<strong>de</strong>ment<strong>de</strong> M. Viatte, que le groupe parlementairecommuniste avait <strong>de</strong>mandé <strong>la</strong>suppression <strong>de</strong>s abattements <strong>de</strong> zones <strong>de</strong>sa<strong>la</strong>ires.A l'origine, ces abattements avaient étéfixés en tenant compte <strong>de</strong>s différencesréelles du coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie entre Paris priscomme base et les régions ou localitésconsidérées. Le c<strong>la</strong>ssement était déjà souventarbitraire. Les zones n'existaient parfoisque dans les dossiers administratifset le coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie était uniforme dans <strong>de</strong>szones d'abattement différentes.Cette constatation est toujours va<strong>la</strong>ble.Mais, d'autre part, les industriels qui possè<strong>de</strong>nt<strong>de</strong>s usinés dans <strong>de</strong>s zones auxabattements différents établissent leursprix <strong>de</strong> revient, et par conséauent leursprix <strong>de</strong> vente, d'après celles où les sa<strong>la</strong>iressont les plus élevés.Ainsi, en aucun cas, le consommateurne (bénéficie <strong>de</strong>s abattements <strong>de</strong> zones-Ceux-ci ne servent qu'à grossir les superbénéfices<strong>de</strong>s grands capitalistes.Voici comment le journal Mun<strong>de</strong> ouvneten fait maintenant <strong>la</strong> démonstration:« Les chaussures Rousset, à Blois (quitravaillent pour Paris et l'exportation) ; leschaussures Leroux (chaussures <strong>de</strong> dames) ;les chaussures Mallier (enfants) ; les chaussuresSerreau (<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ge et d'été) ; <strong>la</strong>maison <strong>de</strong> confection Brumeau, ne facturentcertainement pas leurs articles dif-.féremment pour Paris que pour <strong>la</strong> provinceet leuis articles sont vendus aumême prix que ceux fabriqués à Paris. »On objectera peut-être qu'il en va dif-,féremment <strong>de</strong>s produits alimentaires. Voici<strong>de</strong>s chiffres pris dans huit localités aussi,différentes que S.uresnes, le Havre, <strong>la</strong> Rochelle,le Creusot, Saint-Memmie, Héricourt,Laval, Langres, dont les abattementss'échelonnent jusqu'à 20 p. 100., Les prix relevés en boutiques fin octobre1948 pour les 34 articles qu'utilisentles pouvoirs publics pour l'établissement<strong>de</strong> l'indice <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> détail s'établissentainsi: Suresnes, 6.248; le Havre, 6.088; <strong>la</strong>Rochelle, 6.560; le Creusot, 6.557; Saint-Memmie (Marne), 6.752; Héricourt, 6.407:Laval, 6.638; Langres, 6.868.Ces chiffres sont probants et illustrent,une fois <strong>de</strong> plus, cette vérité que les abattements<strong>de</strong> zones <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires sont injusteset inhumains. ,Ils sont en effet pratiqués trop souventsur <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires inférieurs au minimumvital. Exemple : les sa<strong>la</strong>ires perçus par lesouvriers <strong>de</strong> l'usine <strong>de</strong> duralumin à Rive<strong>de</strong>-Gierss'établissent ainsi pour <strong>la</strong> premièrequinzaine <strong>de</strong> janvier: 3.200 francspour un manœuvre et 5.500 francs pour unprofessionnel <strong>de</strong> première catégorie.Que dire alors <strong>de</strong> <strong>la</strong> retraite <strong>de</strong>s vieuxqui supporte, elle aussi, <strong>de</strong>s abattements<strong>de</strong> zones ? 37.000 francs pour <strong>la</strong> région parisienne,soit 101 francs par jour, 34.000francs pour les villes <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 5.000habitants, soit 93 francs par jour et 31.000francs pour les autres localités, soit 84francs par jour.84 francs par jour pour vivre, quand lekilo <strong>de</strong> pain vaut 39 francs!Ne trouvez-vous pas que les abattements<strong>de</strong> zones appliqués aux hommes et auxfemmes qui ne perçoivent même pas leminimum vital doivent être suppriméesC'est pourquoi je saisis cette occasionpour rappeler que le problème actuellementposé ne consiste pas à aménager,dans l'intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne électorale<strong>de</strong> tel ou tel parlementaire, les zones <strong>de</strong>sa<strong>la</strong>ires, mais à appliquer ce que <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nttoutes les organisations syndicales,c'est-à-dire <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>s abattements<strong>de</strong> zones. (App<strong>la</strong>udissements à Veadrêmegauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. leministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité ao«ciale.M, le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Je pense que M. Patinaud mesaura gré <strong>de</strong> ne pas avoir répondu AM. Viatte avant qu'il ne puisse lui-mêmedévelopper sa bril<strong>la</strong>nte improvisationcontre l'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier.En effet, si j'avais parlé avant lui,l'aurais fait non pas dans <strong>la</strong> crainte ael'espèce <strong>de</strong> menace amicale formulée pag


1697 ASSEMBLEE NATIONALE — 1« SEANCE ' DU 22 MARS 1949H. Viatte, mais parce que je crois qu'effectivementnous <strong>de</strong>vons toujours éc<strong>la</strong>irerle pays sur les mesures que nous prenons,surtout lorsqu'elles peuvent avoir uncaractère impopu<strong>la</strong>ire et surtout lorsqu'onpeut a priori, ne pas les comprendre trèsexactement.Il est bien entendu que je suis à <strong>la</strong> disosition<strong>de</strong> .tous les membres <strong>de</strong> l'Assem-pour leur fournir, noir sur b<strong>la</strong>nc —Eléeet même dans mon cabinet, ce qui seraitencore plus pratique — les. raisons pourlesquelles je ne leur donne pas satisfaction.Il va sans dire que lorsqu'ils ontsatisfaction ils ne me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt plusrien; il est inutile alors que je leurdonne <strong>de</strong>s explications sur ce qu'ils connaissent.0Sourires.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Maintenez-vous votreamen<strong>de</strong>ment, monsieur Viatte ?M. Charles Viatte. Non, monsieur le prési<strong>de</strong>nt.M. le prési<strong>de</strong>nt. L'amen<strong>de</strong>ment est retiré.Nous arrivons au chapitre 401,6° partie. — Charges sociales.à Chap. 401. — Fonds national <strong>de</strong> chô-Jnage:«Abattement proposé, 1.000 francs. »La parole est à M. Besset., M. Pierre Besset. Mesdames, messieurs,<strong>la</strong> commission dès finances a adopté unamen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> notre collègue M. Auguettendant à réduire, à titre indicatif, le créaitinscrit au chapitre 401 re<strong>la</strong>tif au fondsNational <strong>de</strong> chômage.Cette réduction est <strong>de</strong>stinée a attirerl'attention du Gouvernement sur l'insuffièancedu crédit <strong>de</strong>mandé pour in<strong>de</strong>mniserïes travailleurs privés , <strong>de</strong> leur emploi.k En effet, d'une part ce crédit n'a pasété augmenté dans <strong>la</strong> même proportionque le nombre <strong>de</strong>s chômeurs, lequel neCesse dé croître; d'autre ipart, il est nécessaire<strong>de</strong> relever le, taux <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnitésversées aux chômeurs, car celles-ci sontnettement insuf lisant es.M. le ministre répondra sans doute quele crédit inscrit au chapitre 401 n'y figurequ'à titre indicatif. Mais quel est le sens<strong>de</strong> cette indication ?De toute manière, même lorsque lesSans travail sbnt secourus, ils doivent,dès que l'on constate une augmentationdu coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, obtenir une majoration3e leurs in<strong>de</strong>mnités. Les apaisements quinous avaient été donnés l'année <strong>de</strong>rnièreJi cet égard ne suffisent plus, car les prévisionsdu Gouvernement sont insuffisantespour faire face au chômage qui6'étend dangereusement.Il convient, en outre, <strong>de</strong> regretter queles lois et décrets actuellement en vigueur©n matière <strong>de</strong> chômage écartent un nombreconsidérable <strong>de</strong> sans travail du bénéfice<strong>de</strong>s allocations <strong>de</strong> chômage.De nombreuses localités comptent <strong>de</strong>schômeurs. Leurs municipalités n'ont cependantpas cru <strong>de</strong>voir ouvrir un fondsmunicipal <strong>de</strong> chômage, car elles sont pauvreset elles doivent déjà participer aufinancement <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités versées.. Dans les localités où il existe un fonds3e chômage, les conditions d'admissionexigées sont telles que très peu <strong>de</strong> chômeurspeuvent obtenir leur inscription.Ceux qui l'obtiennent ne peuvent prétendreaux in<strong>de</strong>mnités qu'à partir du sixièmeJour.Enfin, <strong>la</strong> limitation établie par le p<strong>la</strong>fond<strong>de</strong>s ressources familiales prive d'in<strong>de</strong>mnité<strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s jeunes chômeursvivant sous le toit paternel. Parfois, c'est.„le chef <strong>de</strong> famille lui-même qui en estprivé, lorsque ses enfants travaillent etque leurs sa<strong>la</strong>ires atteignent le maximumfixé.Un aménagement <strong>de</strong>s textes est <strong>de</strong>venuindispensable. G'est l'objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi déposée par le groupe communistesous le n° 4126, et dont l'adoptionferait disparaître les injustices actuelles.Le ministère du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale connait notre texte, mais, jusqu'àce jour, nous ne savons pas ce qu'il enpense. Peut-être serons-nous renseignéssous peu, ; mais, si nous <strong>de</strong>vions nous faireune opinion sur les intentions du Gouvernementen matière die chômage, en nousbasant sur le crédit <strong>de</strong>mandé au chapitre401 pour 1949, nous aurions quelquesraisons d'être inquiets sur le sortréservé à notre proposition <strong>de</strong> loi.Cependant, les inscriptions aux fonds <strong>de</strong>chômage et les in<strong>de</strong>mnités ne sont ¡pas etne doivent pas être <strong>la</strong> seule solution àdonner au douloureux problème du chômage.Cette solution doit, il est vrai, êtrefonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> condition humaine, mais elledoit aussi, comme le prévoit <strong>la</strong> Constitution,permettre aux victimes du chômage<strong>de</strong> subvenir à leurs besoins et à ceux <strong>de</strong>leurs familles.La véritable solution doit donc consisterà enrayer et à faire disparaître lechômage.Qu'il me soit permis, à ce propos, <strong>de</strong>relever quelques paradoxes dans les propositionsqui nous sont faites.Au chapitre 411, re<strong>la</strong>tif aux primes d'accueilpour les travailleurs immigrants italiens,était inscrit, pour 1949, un crédit <strong>de</strong>75 millions <strong>de</strong> francs.Le Gouvernement a proposé une réduction<strong>de</strong> 25 millions que <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>sfinances nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> porter à 35 millions.Resterait donc encore un crédit <strong>de</strong>40 millions pour recevoir <strong>de</strong>s travailleursitaliens. Comment, dans ces conditions,peut-on affirmer sérieusement que lerecrutement <strong>de</strong> <strong>la</strong> main-d'œuvre à l'étrangerest arrêté ?En juillet 1948, <strong>la</strong> Documentation Françaisenous apprenait que le ministère dutravail n'envisageait l'immigration qued'un nombre tout à fait limité <strong>de</strong> travailleursétrangers et que l'immigration étaitmême dès cette époque à peu près arrêtée.Elle nous apprenait également que, parune circu<strong>la</strong>ire en date du 4 décembre 1947,le ministre du travail avait suspendu lesintroductions <strong>de</strong> travailleurs étrangersdans toutes lès professions relevant dubâtiment.Or, <strong>de</strong>puis juillet 1948, le chômage s'estdéveloppé en France. Les statistiques récentes,celles, d'ailleurs, qui m'ont étécommuniquées par les services du ministèredu travail, montrent qu'il y a uneaugmentation sensible du nombre <strong>de</strong>s chômeurs.Nous apprenons, par exemple, queces temps <strong>de</strong>rniers, 100.000 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sd'emploi n'ont pu être satisfaites,44.000 dans <strong>la</strong> région parisienne et 56.000en province. Ce<strong>la</strong> n'empêche que, pourl'année 1949, le Gouvernement prévoitl'entrée en France <strong>de</strong> 166.000 travailleursétrangers, dont 50.000 Italiens.On nous répondra peut-être que nousmanquons <strong>de</strong> main-d'œuvre qualifiée. Maisalors pourquoi ne pas inscrire ces dizaines<strong>de</strong> millions au chapitre 506 pour financerles centres <strong>de</strong> formation professionnelleaccélérée ?Vous conviendrez qu'il est paradoxalque nous manquions d'ouvriers qualifiés,que le Gouvernement ferme les centresd'apprentissage, que nous ayons <strong>de</strong>s chômeurset que nous fassions appel en, même temps à .<strong>la</strong> main-d'œuvre immigrée.Cette politique est évi<strong>de</strong>mment un nonsens.Elle est contraire aux intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong>c<strong>la</strong>sse ouvrière. Elle doit cesser..Par ailleurs, il y a en France <strong>de</strong>s an-,ciens prisonniers <strong>de</strong> guerre allemands,transformés en travailleurs libres. En novembre1948, ils étaient environ 150.000;le contrat <strong>de</strong> 80.000 d'entre eux arrivait àexpiration le 31 décembre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mêmaannée.Enfin, il est entré et il entre encore enFrance ce que l'on appelle <strong>de</strong>s personnesdép<strong>la</strong>cées. Quelles sont les intentions duGouvernement envers ces gens ? Va-t-onassister au spectacle d'Allemands et <strong>de</strong>personnes dép<strong>la</strong>cées se procurant facilement<strong>de</strong>s moyens d'existence, alors quales Français seraient privés <strong>de</strong> leur gagnepain?Notre remarque n'est pas empreinte <strong>de</strong>xénophobie puisque, d'autre part, pour<strong>de</strong>s raisons qui s'inspirent aus?i <strong>de</strong> l'intérêt<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière et <strong>de</strong> tout lepays, nous nous élevons contre les mesures-d'expulsion qui sont prises contre lestravailleurs immigrés qui défen<strong>de</strong>nt au*côtés <strong>de</strong>s travailleurs français leur droità <strong>la</strong> vie. La plupart <strong>de</strong> ces travailleurs immigréshabitent <strong>de</strong>puis longtemps <strong>la</strong>France qu'ils ont servie par leur travailet aussi par les armes dans les combats<strong>de</strong> <strong>la</strong> libération du territoire.Comme vous le voyez, il y a <strong>de</strong>s chosesextrêmement choquantes dans tout ce quitouche au marché du travail et dans lesconditions sociales qui en découlent pour<strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière. C'est sur cette situationque nous avons voulu attirer l'attention <strong>de</strong>l'Assemblée nationale et du Gouvernement.En conclusion, je ne ferai, certes, querépéter ce que d'autres <strong>de</strong> mes amis ontdéjà dit. mais qu'il n'est pas inutile <strong>de</strong>redire: nous constatons, dans ce domainecomme dans d'autres, les conséquences<strong>de</strong> <strong>la</strong> « marshallisation » <strong>de</strong> <strong>la</strong> France.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Ce<strong>la</strong> <strong>de</strong>vait venir.M. Pierre Besset. On peut maintenantdire ces choses sans troubler le silence<strong>de</strong> l'Assemblée.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Personne n'y fait plus aucun®attention. Vous n'y croyez plus vousmême.A l'extrême gauche. Vous vous désintéressez<strong>de</strong>s chômeurs.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Pas du tout, et j'ai même écoutéavec beaucoup d'attention jusqu'à maintenant,car ce que disait l'orateur étaitsérieux.M. Pierre Besset. Si l'on peut dire ceschoses sans troubler le silence <strong>de</strong> l'Assemblée,c'est parce qu'on commence à serendre compte que nous avons raison.C'est ainsi que dans le numéro * du22 mars du journal Le Mon<strong>de</strong>, M. RobertEscarpit, dans sa « Lettre <strong>de</strong>s Etats-Unis »,•après avoir rappelé que ce pays compteprès <strong>de</strong> trois millions <strong>de</strong> chômeurs, faitparler ainsi les Américains: « Le p<strong>la</strong>nMarshall, ce n'est pas tellement l'Amériquequi va au secours <strong>de</strong> l'Europe, mais plutôtl'Europe qui va au secours <strong>de</strong> l'Amérique.»Ce<strong>la</strong>, les communistes l'ont dit les premiers.mais ils ne sont ptus seuls maintenantà le dire; d'autres le proc<strong>la</strong>mentavec eux. {App<strong>la</strong>udissements à l'extrêmeHanche.)Effectivement, le pian Marshall, c'estpour <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière le chômage, <strong>la</strong>misère et <strong>la</strong> guerre. Seule, une politique


f indépendance - nationale pourrait permettre<strong>de</strong> tirer un trait sur ce: chapitre 401.fin atténuant, il faut que les chômeurspuissent vivre; .c'est <strong>la</strong> raisoh pour <strong>la</strong>quelle,comme notre camara<strong>de</strong> Auguet letaisait remarquer à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>sfinances, nous estimons que le créditprévu à ce chapitre est nettementinsuffisant. (App<strong>la</strong>udissements à Vextrêmegânche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. leministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritéfaciale.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité•ocialé. Je.-répondrai a <strong>la</strong> première partie<strong>de</strong>s remarques <strong>de</strong> M. Besset, celle qui précè<strong>de</strong>le rappel du thème <strong>de</strong> <strong>la</strong> « marshalligation», c'est-à-dire a <strong>la</strong> partie sérieuse<strong>de</strong> son exposé.M. Gabriel Citerne. Vous refusez <strong>de</strong>répondre à <strong>la</strong> partie <strong>la</strong> plus grave.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritéeociale. En ce qui concerne les ouvriersétrangers, je veux simplement dire qu'ilne rentre plus en France que quelquesmineurs <strong>de</strong> fond, quelques ouvriers agricoleset quelques ouvriers hautement qualifiés.Cependant, encore que le Gouvernementn'insiste pas auprès <strong>de</strong>s prisonniers <strong>de</strong>guerre pour qu'ils renouvellent leurscontrats venus à expiration, je déc<strong>la</strong>requ'il lui est absolument impossible — jecrois qu'il sera également impossible àl'Assemblée — <strong>de</strong> mettre sur le même pied<strong>de</strong>s prisonniers <strong>de</strong> guerre allemands,même transformés en travailleurs libres,qui sont d'ex-ennemis, et ceux que M. Bessetappelle dédaigneusement, étant donnél'idée qu'il s'en fait, <strong>de</strong>s personnes dép<strong>la</strong>céeset qui ont souffert dans les camps<strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> l'Europe centrale etdu fait <strong>de</strong>s ennemis eux-mêmes.Comment peut-on, qu'il s'agisse <strong>de</strong> déléguésmineurs ou autres, venir nous parlerparfois <strong>de</strong> l'esprit généreux et hospitalierae <strong>la</strong> France et s exprimer aussi dédaigneusementà l'égard d'hommes qui sont,a nos yeux, <strong>de</strong>s réfugiés politiques?(App<strong>la</strong>udissements à gauche, au centre eta droite. — Exc<strong>la</strong>mations à Vextrêmegauche.)La France accueille les réfugiés politiques.Ceux gui ne veulent pas rentrer àl'extrême orient <strong>de</strong> l'Europe parce que...M. Marius Patinaud. Ce son.t <strong>de</strong>s fascistesqui ont aidé les Boches.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. ...parce que certains régimes politiquesse sont transformés et parce qu'ilsn'acceptent aucune forme d'autoritarisme,quelle qu'elle soit, sont pour nous <strong>de</strong>shommes qui ont droit à l'hospitalité française:Mme Germaine Peyroies. Et à notre respectM. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociales M. Patinaud traite <strong>de</strong> fasciste*ton£ ceux qtti rïè sont pas communistes.M. Marius Patinaud. Je considère commefascistes tous ceux qui se' sônj battuscontre lès démocrates ; ce sont ces hommesque vous voulez introduire dans notrepays: 'W. le 'inlfîi"ëtrë| ¡du travail et dé ïa sécuritésociale. J'a i; dé / là! î xié iriùçratîe utiè notion*!différente ,(lé';.MÎ , piiUiihhdl ; •Mme Germaine Peyrcles. Heureusement 1.WrGà!>lrieÎ i feïÎè^he. , G > &t ceité <strong>de</strong> Mi Trîiman.ASSEMBLEE NATIONALE — 2» SEANCE M! 22 MARS 1949 ieer>M. le minisire du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésooiale. Pour moi, <strong>la</strong> démocratie c'est <strong>la</strong>liberté. Et puisque vous invoquez M. Truman,je préfère le pays où il n'y a pa»<strong>de</strong> camp <strong>de</strong> concentration à ceux où il yen a. (App<strong>la</strong>udissements à gauche )M. Rosan Girard. Vous parlez du paysoù on lynche les nègres.Mme Germaine Peyroies. Nous sommesen France !M. Marius Patinaud. Ce sont <strong>de</strong>s arguments<strong>de</strong> Goebbels que vous reprenez,monsieur le ministre.M. le prési<strong>de</strong>nt. Monsieur Patinaud, jevous prie <strong>de</strong> ne plus interrompre.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociaîe. En ce qui concerne le crédit uechômage proprement dit, je dois indiquerque l'on envisage <strong>la</strong> prochaine création <strong>de</strong>chantiers <strong>de</strong> travaux pour lutter contre ledébut <strong>de</strong> chômage qui inquiète à justetitre M. Besset et qui m'inquiète également.Je rappelle que nous avons spontanément,voilà sept ou huit mois, doublé lemontant <strong>de</strong> l'allocation principale <strong>de</strong> chômage,indépendamment <strong>de</strong>s allocationscomplémentaires pour charges <strong>de</strong> famille.Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc à l'Assemblée <strong>de</strong> n'accepteraucun abattement indicatif <strong>de</strong> créditau chapitre 401. Le crédit prévu pour lefonds national <strong>de</strong> chômage peut être, eneffet, augmenté en cours d'année. Il nefigure lui-même au budget qu'à titre indicatif.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Patinaud.M. Marius Patinaud. J'ai sous les yeuxun document émanant du ministère du travail; je vais donc apporter <strong>la</strong> contradictionà M. le ministre du travail en citant leschiffres fournis par ses propres services.Que vient <strong>de</strong> nous dire M. le ministre dutravail? Qu'on n'introduit plus en France<strong>de</strong> travailleurs étrangers, sauf dans lesmines et dans l'agriculture.Voici un document que vous connaissez,monsieur le ministre; il n'a pas étéfabriqué pour les besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> cause. A<strong>la</strong> page 13 se trouve un tableau intitulé :« Travailleurs introduits et p<strong>la</strong>cés <strong>de</strong>puisle 1 er octobre 1958 selon l'activité <strong>de</strong>s entreprisesqui les ont reçus. »Je vois, pour le mois <strong>de</strong> janvier 1949:« Agriculture : permanents 1467, saisonniers18; houillères 1401 ; autres mines406; métaux 1.056... » — alors qu'il y adu chômage dans <strong>la</strong> métallurgie — a... bâtiment,239,.. » — alors qu'il y a du chômagedans le bâtiment — « ...services domestiques,117... » — je ne crois pas quandmême que ce soit là une industrie dominante,— « ...autres services domestiquessaisonniers, 303. »Nous sommes édifiés sur <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>saffirmations. <strong>de</strong> M. le ministre.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sécuritésociaie. M. Patinaud -nous dit lui-mêmeque le document date du mois d'èctdbreet, par ¡conséquent, se réfère aux moisprécé<strong>de</strong>nts.M. Marius Patinaud.. Non, monsieur leministre, il s'agit <strong>de</strong>s travailleurs étrangersréellement entrés, en France en janvier1949; ,Mé le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. 11 se réfère quand même auxmors précédant le mois <strong>de</strong> janvier 1949.; M.; ! 'Marius"Patinaud., Le,23 : janvier;cl'àiileiirSj y(3us ave2 signé un acte dont.,|e /doi>|jerai r cq!'m r aissance, toiit à ('heure et \<strong>de</strong> 87.000 ou-qui prévoit l'introductionvriers italiens.M. le prési<strong>de</strong>nt. Le Gouvernement <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>la</strong> suppression <strong>de</strong> l'abattement indicatif<strong>de</strong> 1.000 francs proposé pour le.charpitre 401.M. Fernand Bouxom. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> lescrutin.M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>plus <strong>la</strong> parole ?...Je mets aux voix <strong>la</strong> proposition du Gouvernement.Je suis saisi d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> scrutinprésentée au nom du groupe du mouvementrépublicain popu<strong>la</strong>ire.Le scrutin est ouvert.(Les votes sont recueillis.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>plus à voter ?...Le scrutin est clos.(MM. les secrétaires font le dépouillement<strong>de</strong>s votes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Voici le résultat du dépouillementdu scrutin:Nombre <strong>de</strong>s votants........ 588 *Majorité absolue... 295Pour l'adoption.,....«» 406Contre 182 , ,L'Assemblée nationale a adcupté.En conséquence, le crédit du chapitre401 est maintenu au chiffre <strong>de</strong> t.300 millions.« Chap. 406. — Contribution annuelle dél'Etat au fonds spécial <strong>de</strong> retraites <strong>de</strong> <strong>la</strong>caisse autonome nationale <strong>de</strong> sécurité éociaîedans les mines. »Abattement proposé: 900 millions <strong>de</strong>francs.--•••.Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> parole?...Je mets aux voix rabattement <strong>de</strong> 900millions <strong>de</strong> francs, proposé ,pour le chapitre406.(Cet abattement, mis aux voix, êstadopté.)'« Chap. 411. — Prime d'accueil pour lestravailleurs immigrants italiens. »Abattement »proposé: 35 millions <strong>de</strong>francs. ~ (Adopté.) ' ?M. le prési<strong>de</strong>nt. Nous arrivons au cha«,pitre 506. ,7 e partie. — Subventions.« Chap. 506. — Centre <strong>de</strong> formation iprckfessionnelle accélérée. — Rémunérationdu personnel ». Abattement proposé:1.000 francs. =La parole est à M, Patinaud.M. Marius Patinaud. Mesdames, messieurs,<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s tinances a proposé une réduction indicative <strong>de</strong> Î.000francs sur les crédits inscrits .pour <strong>la</strong> rémunérationdu personnel <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong>formation professionnelle accélérée, ^« alln... » — dit-elle — « ...<strong>de</strong> connaîtreles raisons qui ont amené Le Gouverne- 1ment à faire fermer un certain nhmbre <strong>de</strong>centres <strong>de</strong> formation profession ne lté 'àc-'célérée ». ,,,J'ai déposé, le 1 er février 1949, tiiië <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d' interpel<strong>la</strong>tion sur <strong>la</strong> politiquegouvernementale en matière <strong>de</strong> • feum-ïtioftprofessionnelle accélérée et, le 15 février,j'ai insisté très vivement, - vj*'me^ie;nl •d'ailleurs, pour, que cette luierpeUaiion 1vienne rapi<strong>de</strong>ment en discussion, i •11 apparaît très nettement, en elfei;: queteGouvernement poursuit une < politique-> :<strong>de</strong> liquidation <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professions


M travail souligne l'augmentation importantedu chômage dans notre pays. Lenombre <strong>de</strong>s chômeurs totaux inscrits dépasse30.000o Le nombre <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s¡d'emploi non satisfaites dépasse 110,000» etces <strong>de</strong>ux chiffres ne traduisent qu'imparfaitementencore cette aggravation.Il faut tenir compte, en effet, du retouren Allemagne <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 400.000 prisonmers<strong>de</strong> guerre allemands qui travail<strong>la</strong>ientchez nous, et du fait que les effectif" <strong>de</strong>l'armée française së sont accrus.<strong>de</strong> près <strong>de</strong>200.000 unités <strong>de</strong> 1947 à 1948, payant <strong>de</strong>580.000 à 757.000.Malgré cette situation très sérieuse. 1«'Gouvernement poursuit son effort d immigration,notamment <strong>de</strong> personnes dép<strong>la</strong>cées,dans le but évi<strong>de</strong>nt d'augmenter lenombre <strong>de</strong>s chômeurs pour peser sur lessa<strong>la</strong>ires et amener leur réduction, alorsque <strong>la</strong> mévente qui se mañifeste a sonorigine dans le faible pouvoir d'achat <strong>de</strong><strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière.Cette situation du marché du travail,conséquence <strong>de</strong> l'aibandon <strong>de</strong> notre indétendancenationale et <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation àÍa guerre, explique les mesures que le Gouvernementprend contre <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée. Il considère, <strong>de</strong>toute évi<strong>de</strong>nce, qu'il n'est pas besoin <strong>de</strong>main-d'œuvre française qualifiée au momentoù, volontairement, il renforce l'armée<strong>de</strong>s sans-travail.Les <strong>de</strong>rniers textes du ministère du travailont comme conséquence, d'abord <strong>de</strong>supprimer les associations paritaires gestionnaireset <strong>de</strong> substituer à l'action fécon<strong>de</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> profession et à l'impulsionqu'elle donne à <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée, grâce aux représentantsouvriers et patronaux, l'intervention sclérosante<strong>de</strong> l'Etat; ensuite, <strong>de</strong> supprimer,à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s stages en cours, tous les centres<strong>de</strong> formation professionnelle accélérée<strong>de</strong> l'habillement, du textile, <strong>de</strong>s cuirs etpeaux, <strong>de</strong>s employés; <strong>de</strong> supprimer égale- 1ment plusieurs centres <strong>de</strong>s industries considéréescomme prioritaires <strong>de</strong>s métaux etdu bâtiment, dont on ne <strong>la</strong>isse plus subsisterque 125; enfin, par <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>scrédits d'aménagement, <strong>de</strong> rendre impossibletoute amélioration, toute transformation,tout dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> centre.J'ai déjà eu l'occasion <strong>de</strong> souligner que©ette mesure aura, dans certains cas, <strong>de</strong>sconséquences désastreuses. Par exemple,<strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong> Saint-Etienne avant manifestél'intention <strong>de</strong> reprendre <strong>la</strong> jouissancedu terrain sur lequel est bâti lecentre <strong>de</strong> formation professionnelle accéléréedu bâtiment, le détruit par là mêmepuisque, dans le cas où d'autres locaux seraientmis à sa disposition, il n'y a pas <strong>de</strong>crédits qui puissent être affectés au déménagementet à <strong>la</strong> nouvelle instal<strong>la</strong>tion.D'autre part, un arrêté du 27 décembre1948 portant création d'une commission <strong>de</strong>contrôle <strong>de</strong> l'enseignement donné dans cescentres a suscité une très vive émotionparmi le personnel. En effet, ce texte superposeaux nombreuses coadmissions <strong>de</strong>contrôle existant déjà une super commissioncomprenant uniquement <strong>de</strong>s membresdésignés par le ministre du travail.Aucun membre <strong>de</strong>s centres ne siègef<strong>la</strong>ns <strong>la</strong> commission chargée <strong>de</strong> statuer sur<strong>la</strong> valeur du dit personnel. Aussi celui-ciest-il fondé à penser que l'arrêté du 27 décembre1948 n'a pas d'autre ibut que <strong>de</strong>dissimuler l'arbitraire et <strong>de</strong> faciliter <strong>de</strong>slicenciements pour <strong>de</strong>s raisons n'ayantqu'un rapport très lointain avec <strong>la</strong> formationprofessionnelle accélérée.. Quant au décret du 11 janvier 1949, ilélimine pratiquement les organismes professionnels<strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s centres. Ilest hors <strong>de</strong> doute qiie son applicationASSEMBLEE NATIONALE — 2® SEANCE Dû 22 MARS 1949 1699aura <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces lâcheuses sur les métho<strong>de</strong>set le fonctionnement technique <strong>de</strong>scentres.D'autre part, alors que <strong>de</strong> nombreuxcentres collectifs ont été créés sous l'impulsiond'organisations ouvrières ou patronalesqui en ont conservé <strong>la</strong> gestion,<strong>la</strong> création d'une association gestionnaireunique découragera les initiatives privées.Ce ne sont pas seulement les organisationsouvrières qui formulent ces griefs.Voici quelques extraits <strong>de</strong> <strong>la</strong> note remiseà <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du conseil par le bureau<strong>de</strong> l'association pour <strong>la</strong> formation professionnelle<strong>de</strong>s ouvriers <strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgie,et signée <strong>de</strong> M. Henri Beliouard, directeuradjoint à <strong>la</strong> direction générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> sociétéAlsthom à Paris, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission d'apprentissage <strong>de</strong> l'uniondos industries métallurgiques et minières,<strong>de</strong> M. Lucien Lemuhot, ingénieur d'étu<strong>de</strong>s<strong>de</strong>s établissements Marcel Bloch, secrétairedu syndicat national <strong>de</strong>s cadres efingénieurs, <strong>de</strong> M. Daniel Waeles, ingénieur,prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission d'apprentissagedu syndicat général <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>urs<strong>de</strong> France.Cette note dit entre autre :« Il est rapi<strong>de</strong>ment apparu qu'il étaitimpossible d'associer dans une même administration<strong>de</strong>s établissements aussi différentspar leur nature, leur fonctionnementet Teurs attaches économiques quele sont les centres <strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgie, <strong>de</strong>sbâtiments et <strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>scuirs et peaux, <strong>de</strong> l'habillement, <strong>de</strong>s emplois<strong>de</strong> bureau, etc., ainsi que l'institutnational <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s cadres professionnelset les centres <strong>de</strong> sélection.« C'est <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> faillite totale <strong>de</strong> cetteconception que l'administration décida <strong>de</strong>créer l'association pour <strong>la</strong> formation professionnelle<strong>de</strong>s ouvriers <strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgieà <strong>la</strong>quelle, par un arrêté du 10 mai1947, M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong>sécurité sociale confia le soin <strong>de</strong> gérer etd'administrer les centres appartenant auxactivités <strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgie.« Il n'est pas douteux que les raisonsÎ[ui dictèrent cette décision restentours va<strong>la</strong>bles, même en tenant comptetou-<strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>s centres aux seules industriesprioritaires, métaux et bâtiments,et que le retour à une formule rejetée parl'expérience ne manquerait pas d'avoirpour conséquence le renouvellement d'erreursaussi bien coûteuses pour les <strong>de</strong>niers<strong>de</strong> l'Etat que nuisibles pour les intérêts<strong>de</strong> nos professions du point <strong>de</strong> vue<strong>de</strong> <strong>la</strong> formation d'ouvriers aptes à l'emploi.»Et plus loin: « L'expérience démontreen effet qu'il est absolument impossible<strong>de</strong> séparer les problèmes administratifs etfinanciers <strong>de</strong>s problèmes techniques sanscourir, à un échec certain. Seul un organismepossédant <strong>la</strong> compétence techniquedans le domaine professionnel, ayant uneliaison constante avec les milieux industrielset possédant l'autorité voulue aupoint <strong>de</strong> vue administratif et financier,peut opérer <strong>la</strong> synthèse nécessaire en mettantau service d'une technique sans cesseaméliorée les moyens dont il dispose.« Il appartient, certes, à l'Etat d'assurerun contrôle permanent et rigoureux <strong>de</strong>s<strong>de</strong>niers publics. Mais nous pouvons direque ce n'est que par l'application <strong>de</strong> <strong>la</strong>formule ci-<strong>de</strong>ssus que <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> l'associationpour <strong>la</strong> formation professionnelle<strong>de</strong>s ouvriers <strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgie a obtenu<strong>de</strong>puis dix-huit mois <strong>de</strong>s économiesplus que substantielles, que nous évoqueronsci-après,« C'est en comparant cette gestion aveccelle antérieure que l'on comprendramieux l'intérêt <strong>de</strong> ne pas multiplier lesorganismes et <strong>de</strong> ne ¡pas enfermer dians unrôle <strong>de</strong> consultation plus ou moins mis àcontribution les représentants <strong>de</strong>s professions,alors que ceux-ci, parce qu'ils sontmieux informés, sont mieux à même d*prendre rapi<strong>de</strong>ment les décisions les plusavantageuses pour les <strong>de</strong>niers publics.a En résumé, le chiffre <strong>de</strong>s économiescontrô<strong>la</strong>bles réalisées par l'associationpour <strong>la</strong> formation professionnelle <strong>de</strong>s ouvriers<strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgie entre le 1 er juinet le 31 décembre 1948 s'élève à 18 millions67.108 francs. Pour <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>,les dépenses administratives <strong>de</strong> l'associationse sont élevées à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 7 millions198.400 francs.« L'excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s économies realisées parnoire activité sur nos dépenses réelles ressortà 10.868.708 francs.« La gestion <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgieipar l'association pour <strong>la</strong> formation professionnelle<strong>de</strong>s- ouvriers <strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgierevient actuellement à 1,33 p. 100 du montant<strong>de</strong>s subventions versées aux centres.cî II ressort <strong>de</strong> cet exposé que les économiesréalisées dépassent <strong>de</strong> loin les fraisd'administration <strong>de</strong> cet organisme et quele but recherché par le décret du il janvierrisque fort <strong>de</strong> n'être pas atteint.« Par contre, l'application <strong>de</strong> ce texteaura pour conséquence inévitable <strong>de</strong> réduireà néant toutes les étudies et initiativesactuellement en cours qui doivent permettreune nouvelle réduction du coût <strong>de</strong>formation dans les centres.a Les opérations <strong>de</strong> liquidation, <strong>de</strong> regroupement,<strong>de</strong> réorganisation vont, aucontraire, engendrer, en plus d'une confusioncertaine, dies dépenses extrêmementélevées qui ne pourront être amorties. »Voi<strong>la</strong> donc <strong>de</strong>s personnalités hautementqualifiées qui formulent <strong>de</strong>s critiques sévèreset absolument justifiées sur ce décretet qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt, ce qui est <strong>la</strong> sagessemême, qu'il soit rapporté.D'autre part, fermer les centres <strong>de</strong> formationprofessionnelle accélérée au momentoù s'étend le chômage est un mauvaiscalcul. Ne pênsez-vous pas qu'il seraitplus rentable pour <strong>la</strong> France <strong>de</strong> donner auxjeunes <strong>la</strong> possibilité d'apprendre un métier,plutôt que <strong>de</strong> 1 s inscrire au fonds<strong>de</strong> chômage ?C'est ce que <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, en particulier,l'union syndicale C.G.T. <strong>de</strong>s travailleurs<strong>de</strong>s cuirs et peaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> région parisienne,qui s'exprime ainsi :« Une multitu<strong>de</strong> die jeunes <strong>de</strong> notre corporationsont sans qualification et mêmesans emploi. Dans cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> chômage,il serait utile <strong>de</strong> former une maind'œuvrequalifiée qui viendrait portêr remè<strong>de</strong>à <strong>la</strong> pénurie qui se fait sentir malgréle très important ralentissement dutravail, »Les travailleurs <strong>de</strong>s cuirs et peaux traduisentle sentiment général <strong>de</strong>s travailleurs<strong>de</strong> France.Les ruines <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre ne sont pas re-,levées, et les statistiques officielles du ministèredu travail sont contraintes d'avouerque dans le secteur commercial, parexemple, on enregistre plus <strong>de</strong> 4.400 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sd'emploi pour *J0 offres d'emploi;dans les travaux <strong>de</strong> manutention, 2.000 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>spour 100 offres ; dans le travail, d»esétoffes, 750 <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour 100 offres ; dansle bâtiment, i <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s pour 100 offres; dans les métaux, 190 pour 100; dansl'industrie du bois, 150 pour 100.J'ai reçu <strong>de</strong> très nombieuses pétitions<strong>de</strong>s comités <strong>de</strong> défense <strong>de</strong> <strong>la</strong> formationprofessionnelle accélérée. Elles sont couvertes<strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> signatures qui ontrésumé dans les mots d'ordre suivants lesens <strong>de</strong> <strong>la</strong> protestation <strong>de</strong> leurs auteurs :« Contre le chômage et <strong>la</strong> misère; pourque chaque Français ait un métier ; dansl'intérêt du pays ; pour sauvegar<strong>de</strong>r son


11100 ASSEMBLEE NATIONALE — 2* SEANCE BU n MAIS 1919Indépendance nationale; pour le bien-êtrem foyer familial; pour <strong>la</strong> liberté dans letravail et <strong>la</strong> paix ».Les diminués physiques sont eux-mêmestouchés par <strong>la</strong> décision du ministre du travail,et fa possibilité <strong>de</strong> se réadapter leurest ainsi supprimée.Nous assistons notamment à <strong>la</strong> suppressiondo centre <strong>de</strong> formation professionnelle<strong>de</strong>s tuberculeiui <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Monge,qui avait, cependant, un effectif asseznombreux et dont l'utilité n'était pas contestable.La raison du succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée rési<strong>de</strong> dans le faitqu'en six mois, ou moins, un homme ouune femme peut, en gagnant sa vie, accé<strong>de</strong>rà une qualification professionnelleLin gouvernement mû par le souci <strong>de</strong>l'intérêt français ne <strong>de</strong>vrait pas hésiter àinvestir <strong>de</strong>s crédits importants dans <strong>la</strong> formatîor,professionnelle accéléréeDe tels investissements sont immédiatementrentables et très rapi<strong>de</strong>ment amortis.Mais le succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée ne peut se concevoiret ne peut s'espérer que dans <strong>la</strong> confianceet avec l'appui <strong>de</strong>s organisations reprèsentatives <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession, en particulier<strong>de</strong>s ouvriers.Toute politique qui Inspire <strong>la</strong> méfiance<strong>de</strong>s ouvriers et repousse leur appui n'a' pas pour bot le succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée, mais, au contraire,sa liquidation.Dans le Bulletin d'information et <strong>de</strong> documentationprofessionnelle du ministèredu travail, en date du i m février 1949, estavoué nettement l'objectif poursuivi par lesabotage <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée.Nous y lisons, en effet:« Pour le cas où l'apprentissage et <strong>la</strong>formation professionnelle accélérée réunisne suffiraient pas à fournir les ouvriersqualifiés nécessaires, <strong>la</strong> porte serait alorsouverte plus <strong>la</strong>rgement aux spécialistesitaliens, généralement appréciés pour <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong> leur travail. »- Et le 22 janvier 1949, a été signé, auquai d'Orsay, par <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième commissionmixte franco-italienne, un accord prévoyantl'entrée en France <strong>de</strong> 87.0)0 Italiens.J'aimerais, monsieur le ministre du travail,que vous nous disiez, en tenantcompte <strong>de</strong> ce que vous affirmiez tout àl'heure, que cet accord ne sera pas mis àexécution.M. le ministre «tu bavai! et <strong>de</strong> <strong>la</strong> séeti»rité sociale. Je vous dis tout <strong>de</strong> suite quec'est un accord <strong>de</strong> principe et que votrechiffre est faux.M. Marius Patinaud. Voici un extrait dutexte officiel :« Le 22 janvier 1949, a été signé, auquai d'Oï&ay, un accord prévoyant l'entréeen France <strong>de</strong> 87.000 Italiens. »Et voici ce que dévoile cet accord surl'usage que le Gouvernement entend faire<strong>de</strong> cette immigration •« Lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> résoudre le problèmedu plein emploi, on ne saurait nég'i^erl'importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelle.En vue <strong>de</strong> remédier à nnsuîûsancv<strong>de</strong> main-d'œuvre qualifiée en Italie, et au.\besoins français dans celte catégorie, il eut(proposé que le gouvernement italien constitne <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> formation professionnelle pour les travailleurs désireux d'immigrer. »Ainsi : I e le Gouvernement sabote <strong>la</strong> foimation professionnelle en France et avoueen même temps son besoin <strong>de</strong> main-d'œuvre qualifiée;2* Il gédtie dans le cas où <strong>la</strong> formation|>rofessi&fmeUe accélérée et l'apprentissageréunis ne suffiraient pas àfournir les ouvriers qualifiés, <strong>la</strong> porte seraitouverte aux spécialistes italiens;3® 11 déci<strong>de</strong> l'introduction <strong>de</strong> 87.000 travailleursitaliens. Mais comme on mtrouve pas parmi eux les spécialistes dont<strong>la</strong> France a besoin, il propose au gouvernementitalien <strong>de</strong> les former professionnellement;Pendant ce temps, le Gouvernementfrançais verse l'allocation aux chômeursfrançais plutôt que <strong>de</strong> leur apprendre unmétier.Ce rapport final <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième commissionmixte franco-italienne signé le22 janvier 1949 au quai d'Orsay va mêmeplus loin. Il dispose, en effet :« 11 est proposé <strong>de</strong> hâter l'échange <strong>de</strong>documentation sur <strong>la</strong> formation professionnelleet <strong>de</strong> renseignements statistiques,ainsi que l'échange <strong>de</strong> moniteurs et<strong>de</strong> stagiaires. Il serait utile <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à<strong>de</strong>s contacts directs entre les institutions<strong>de</strong> toute nature qui s'intéressent à <strong>la</strong>formation professionnelle. »Ainsi, d'une part, voire politiqued'abandon <strong>de</strong> l'indépendance nationale et<strong>de</strong> 'prépaiatifs <strong>de</strong> guerre conduit à 1 augmentationdu chômage dans notre pays.D'autre part, elle vous conduit à refuseraux Français <strong>la</strong> formation professionnelleque, par ailleurs, vous failes tout pourassurer aux immigrants italiens.Cet accord franco-italien est lourd <strong>de</strong>menaces pour les travailleurs français 0dit en effet;« En attendant <strong>de</strong> pouvoir atteindrel'unité du marché du travail, qui seraitfavorisée par un régime d'équilibre dumarche dans les <strong>de</strong>ux pays, il est proposé,dans une première étape, un régime préférentielqui serait réalisé :« a) Par l attribution directe <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte<strong>de</strong> tiavail, va<strong>la</strong>ble trois ans, aux travailleursitaliens, pour un département déterminé;«• 6) Par une réduction correspondante,ffein.s <strong>de</strong>s conditions à déterminer par lesautorités françaises, pour les employeurs<strong>de</strong> main-d'œuvre itanew e, <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>de</strong>vanceà l'office national d'immigration, enéchange <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction égale <strong>de</strong> <strong>la</strong> sommeremboursée par l'office national d'immigrationau gouvernement italien pourl'acheminement et l'hébergement <strong>de</strong>stravailleurs;« c) Par <strong>la</strong> priorité d'embauchage, lors<strong>de</strong> l'introduction, à égalité <strong>de</strong> qualificationprofessionnelle, donnée aux travailleursitaliens par rapport aux autres étrangers. »Vous avouez donc voire volonté d'atteindreà Funité du marché du travail avecun pys qui compte actuellement troismillions <strong>de</strong> chômeurs.L'équilibre du marché que vous voulezréaliser dans les <strong>de</strong>ux pays ne peut seconcevoir que par l'aggravation du chômageen France et l'aggravation <strong>de</strong> <strong>la</strong>misère <strong>de</strong>s couches <strong>la</strong>borieuses. Et vousmanifestez plus <strong>de</strong> souci <strong>de</strong> remploi <strong>de</strong>schômeurs italiens que <strong>de</strong>s chômeurs français,le* uns et les autres victimes du p<strong>la</strong>nMarshall.Votre politique n'est pas conforme auxintérêts français. Vous consacrez cetteannée plus <strong>de</strong> 548 milliards <strong>de</strong> francs pourles préparatifs <strong>de</strong> guerre, soit plus a'unmillion <strong>de</strong> francs par minute, et vousliqui<strong>de</strong>z pratiquement <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée.Vous faites ainsi <strong>la</strong> démonstration que»votre Gouvernement a plus besoin <strong>de</strong>soldats que d'ouvriers, alors que les ruines<strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre ne sont pas relevées et queles chômeurs cherchent du travail dansnos villes-taudis, 1; La formation d'une main-d'œuvre qualifiée,richesse nationale, est un problèmed'une importance considérable.C'est pourquoi, considérant <strong>la</strong> politiquegouvernementale dans ce domaine commecontraire aux intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse <strong>de</strong>France et aux intérêts français» le groupeparlementaire communiste votera <strong>la</strong> réduc-.tion indicative dé 1.000 francs <strong>de</strong>mandéepar <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances unanime.Le groupe communiste témoignera parce vote <strong>de</strong> sa volonté <strong>de</strong> voir le Gouvernementabroger immédiatement l'arrêtédu 27 décembre 1948, le décret du il janvier1949, et promouvoir, avec l'appui <strong>de</strong><strong>la</strong> profession, <strong>la</strong> -olitique hardie <strong>de</strong> formationprofessionnelle accélérée dont <strong>la</strong>à Vex-France a besoin. {App<strong>la</strong>udissementstrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. le ministredu travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> fcéctrrîtésociale. A cette heure avancée, je répondrairapi<strong>de</strong>ment par quelques chiffres.Non seulement nous n'avons pas été lesfossoyeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée, mais au contraire, par une politique<strong>de</strong> sages économies et <strong>de</strong> transformation<strong>de</strong>s centra, nous avons pu, avecmoins <strong>de</strong> centres et <strong>de</strong>s crédits re<strong>la</strong>tivementmoins importants étant donné l'augmentationdu coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>iresversés, faire sortir <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> formationprofessionnelle accélérée, durant les<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières années, un nombre plusconsidérable d'ouvriers.Voici quelques chiffres:Bâtiment: en 1945, 268 stagiaires ; en1946, 8.900; en 1947, 22.804; en 1948,21.172. .Métaux : en 1945, 3.642 stagiaires ; en4946, 4.932 ; en 1947, 4.340; en 1948, 4.716.Divers : en 1945, 1.664 stagiaires ; en1946, 2.652; en 1947, 2.632; en 1948, 3.530,Au total: en 1945, 5.574 stagiaires; en1946, 16.481 ; en 1947, 29.576; en 1948,29.418.Et il est prévu pour 1949, 30.920 stagiaires,se répartissant ainsi: 29.000, pour lebâtiment et les métaux ; 1.000, pour <strong>de</strong>s»•entres divers, et 920 pour <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong>déficients.Par conséquent, nous ne pouvons pasaccepter les critiques qui ont été apportéespar M. Marius Patinaud en matière <strong>de</strong>formation professionnelle accélérée.M. Auguste Tourtaud. Voulez-vous mepermettre <strong>de</strong> vous poser une question,monsieur le ministre ?IV. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Je vous en prie, d'autant plus quevous êtes revenus très nombreux <strong>de</strong>puisun moment (Sourires), et que je suis à <strong>la</strong>disposition <strong>de</strong> chacun.M. Auguste Tourtaud. Ma question a traità <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> certains centres <strong>de</strong> formationprofessionnelle accélérée.J'aimerais connaître les raisons qui ontprésidé au licenciement <strong>de</strong> certains directeurs<strong>de</strong>-centre> <strong>de</strong> formation professionnelleaccélérée. Je prends un exempledans mon département: celui dù centre <strong>de</strong>formation professionnelle accélérée — groso>uvre bâtiment — <strong>de</strong> Guère LTous les rapports qui ont été faits surl'activité <strong>de</strong> son directeur s'accor<strong>de</strong>nt àreconnaître que, tant du point <strong>de</strong> vueadministratif que du point <strong>de</strong> vue pédagogique,<strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> ce centre a étéassurée dans d'excellentes conditions.Or, ce directeur a été licencié par une*>ote ministérielle, sans au'aucun motifn'y soit indiqué.


Ce licenciement arbitraire a suscité d'ailleursune vive émotion au sein <strong>de</strong> diversesorganisations et également au sein duconseil municipal <strong>de</strong> Guéret.Je pense que <strong>la</strong> réponse que pourra faireM. le ministre du travail ne visera passeulement un cas particulier. Car ces licenciementsarbitraires, non seulement damce centre mais dans d'autres centres, p<strong>la</strong>centceux-ci dans <strong>de</strong>s conditions particulièrementdifficiles.C'est le cas <strong>de</strong> Guéret.Il s'agit en l'occurrence du licenciementarbitraire d'un père <strong>de</strong> cinq enfants, d'unrésistant, qui a donné toute satisfactiondans <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> ce centre.Nous voudrions connaître les raisons quil'ont motivé.M. Ma^iiee Béné. Me permettez-vous également<strong>de</strong> présenter quelques observations,monsieur le ministre ?M. le ministre do travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Volontiers,M. Maurice Béné. Monsieur le ministre,Je viens d'entendre parler <strong>de</strong>s licenciementsarbitraires, qui sont quelquefois,évi<strong>de</strong>mment, le fait <strong>de</strong> volontés administrativesque je r-e peux que condamner.Mais il est aussi <strong>de</strong>s licenciements arbitrairesqui émanent d'un patronat quelquepeu agressif, et quu M. le ministre connaîtbien.J'ai déposé, il y a déjà quelque temps,une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'interpel<strong>la</strong>tion — je ne mefais pas autrement d'illusions sur le sortqui lui est réservé re<strong>la</strong>tive au licenciement<strong>de</strong> 221 ouvriers <strong>de</strong> Pussay, qui,<strong>de</strong>puis le mois do décembre 1948 — cer-,tains <strong>de</strong> mes collègues <strong>de</strong> Seine-et-Oiseconnaissent cette situation <strong>la</strong>mentable —sont dans l'impossibilité <strong>de</strong> faire vivreleur famille.Voilà, en effet, près <strong>de</strong>' trois mois que,dans cette petite ville <strong>de</strong> mon département,<strong>la</strong> faim s'est installée, que règneune misère épouvantable et que <strong>la</strong> colèregron<strong>de</strong>.Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, monsieur le ministre,<strong>de</strong> bien vouloir vous pencher sur cettequestion et d'étudier les mesures que l'onpourrait prendre.Il est inadmissible que, sous le prétextetrop simple que l'on possè<strong>de</strong> t on puisse,à certaines heures, a lia mer <strong>de</strong>s ^ens. Et i


1702 ASSEMBLEE NATIONALE — 2 6 SEANCE DU 22 MABS 1919M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Alors, monsieur Patinaud, app<strong>la</strong>udissez-moiau lieu le m'interrompre !_ M. Marius Patinaud. Faites donc contreles patrons ce que vous avez fait contre lesmineurs, et vous verrez que tout iramieux.M. André Marty. Il n'y a pas <strong>de</strong> dangerqu'il le fasse!M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Je suis heureux <strong>de</strong> constater que,lorsqu'un memibre du Gouvernement tientcertains propos contre un patron, il estinterrompu par nos collègues communistes.M. Marius Patinaud. Des paroles contreles patrons, mais <strong>de</strong>s gestes contre lesouvriers !M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Je répète que je réponds àM. Béné, qui m'a fait l'honneur <strong>de</strong> meposer une question.Je m'excuse <strong>de</strong> présenter beaucoup d'argumentset <strong>de</strong> donner peut-être trop <strong>de</strong>détails, mais je crois que le problème intéressebien <strong>de</strong>s députés, du moins <strong>de</strong> cecôté-ci <strong>de</strong> l'Assemblée (le centre), s'il n'intéressepas nos collègues communistes.(Exc<strong>la</strong>mations à l'extrême gauche.)Donc, à <strong>la</strong> suite dé <strong>la</strong> visite que j'aireçue, j'ai convoqué le patron en cause. Ilest venu me voir, assisté <strong>de</strong> représentants<strong>de</strong> svndicats patronaux.J'ai obtenu <strong>de</strong> ce patron qu'il prennerengagement écrit — il ne l'a pas faitsans une pression <strong>de</strong> ma part — d'établir<strong>la</strong> liste <strong>de</strong> rentrée <strong>de</strong>s ouvriers en tenantcompté exclusivement <strong>de</strong> trois critères:valeur professionnelle, ancienneté dans <strong>la</strong>maison et charges <strong>de</strong> famille.Mme Eugénie Duvernois. Vous savezbien que les patrons ne respectent aucunengagement..M> le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Le comité <strong>de</strong> grève <strong>de</strong>s locfcoutésa refusé cette proposition et a <strong>de</strong>mandéque tous lés ouvriers reprennent letravail ou qu'en tout cas il soit permis àtous les ouvriers <strong>de</strong> rentrer par l'établissementd'un roulement à l'intérieur <strong>de</strong>sateliers.Dans l'état <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion, il est impossibleau ministre du travail <strong>de</strong> faireplus que ce qu'il a obtenu du patron.L'inspecteur du travail, fonctionnaire <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse et <strong>de</strong> grand mérite, estpresque quotidiennement sur les lieux etrecherche s'il n'y a pas contradiction entreles propos du patron et <strong>la</strong> nécessairerentrée <strong>de</strong>s ouvriers, mftme en tenantcompte <strong>de</strong> <strong>la</strong> réorganisation <strong>de</strong>s atelierssuivant le système Bedaux.L'attitu<strong>de</strong> du patron est certainement àblâmer sur le p<strong>la</strong>n moral, mais noussommes désarmés s'il s'agit <strong>de</strong> faire davantage.Mme Eugénie Duveifiois. Vous n'êtes pasdésarmé vis-à-vis <strong>de</strong>s ouvriers IM. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Les services <strong>de</strong> l'inspectiondu travail continuent à faire les pressionsnécessaires et j'ai l'espoir que ce conflitsera rapi<strong>de</strong>ment terminé.En tout cas, je remercie sincèrementM. Béné, et M. Béné seul, qui a pris l'initiative,en qualité <strong>de</strong> député <strong>de</strong> Seine : eî-Oise, <strong>de</strong> poser <strong>la</strong> question du sort <strong>de</strong> cesouvriers. J'espère que les indications qu'ilm'a permis <strong>de</strong> donner favoriseront unt?solution plus rapi<strong>de</strong> du conflit. (App<strong>la</strong>udissementsà gauche et au centre.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. 1©rapporteur général.M. le rapporteur général. Je désire donnerune indication à M. le ministre dutravail et répondre à l'appel qu'il a adresséà l'Assemblée.Pour calmer ses inquiétu<strong>de</strong>s quant auvote <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission sur <strong>la</strong> réductionproposée au chapitre 506, je lui indiquequ'il y a eu incontestablement unanimité.Mais une constatation s'impose.Cette réduction indicative dé 1.000 francsétait <strong>de</strong>stinée, dans l'esprit d'une partie<strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission, à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rau Gouvernement <strong>de</strong> ne pas procé<strong>de</strong>rà une compression <strong>de</strong> services dans lescentres <strong>de</strong> formation professionnelle accélérée.Pour d'autres, elle tendait, au contraire,à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong> centresen fonction.C'est animée <strong>de</strong> cette double intentioncontradictoire que <strong>la</strong> commission a acceptéà l'unanimité <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> 1.000 francs.Au <strong>de</strong>meurant, les uns et les autres onteu satisfaction puisque, sur ce chapitre,un débat s'est ouvert. En conséquence,<strong>la</strong> commission renonce à sa proposition<strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> crédit <strong>de</strong> 1.000 francs.M. le prési<strong>de</strong>nt. Dans ces conditions, jemets aux voix <strong>la</strong> proposition du Gouvernerment tendant au maintien du crédit duchapitre 506.M. Paul Sion. Nous <strong>de</strong>mandons un scrutin.M. le prési<strong>de</strong>nt. Je suis saisi d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> scrutin présentée au nom dugroupe socialiste.Le scrutin est ouvert.(Les votes sont recueillis.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>plus à voter ?...Le scrutin est clos.(MM. les secrétaires font le dépouillement<strong>de</strong>s votes.)M. Je prési<strong>de</strong>nt. Voici le résultat du dépouillementdu scrutin:Nombre <strong>de</strong>s votants........ 559Majorité absolue ' 280Pour l'adoption..Contre377182L'Assemblée nationale a adopté.En conséquence, le crédit du chapitre506 <strong>de</strong>meure fixé à 889.804.000 francs.Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> parole ?...Je mets aux voix l'article unique duprojet <strong>de</strong> loi, avec le chiffre <strong>de</strong> 959.351.000francs résultant <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> l'Assemblée.(L'article unique du projet <strong>de</strong> loi, ainsimodifié, mis aux voix, est adopté.)— 4 —RETRAIT PROVISOIRE DE L'ORDRE DU JOURD'UN PROJET DE LOIM. le prési<strong>de</strong>nt. L'ordre du jour appelle<strong>la</strong> discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong> rabattement global opéré surle budget <strong>de</strong>s anciens combattants et victimes<strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre par ia loi n° 48-1992du 31 décembre 1948. (N os 6225-6522.)La parole est à M. le rapporteur général.M. Charles Barangé, rapporteur .général.Mesdames, messieurs, je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> vouloir bien consentir à remettre à unedate ultérieure <strong>la</strong> discussion du budget <strong>de</strong>sanciens combattants.Ce n'est pas l'absence momentanée durapporteur spécial, M. Aubry, qui motivecette <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. C'est une tout autre raison.SUtl,En effet, le Gouvernement a dépose sousle ii° 6327 un projet comportant le voted'un crédit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux milliards <strong>de</strong> franc«<strong>de</strong>stiné aux anciens combattants. Ce projetn'a pas encore été rapporté par 3a corn*mission <strong>de</strong>s linances.11 semble évi<strong>de</strong>nt que l'Assemblée, pourdiscuter le budget <strong>de</strong>s anciens combattants,aura le désir <strong>de</strong> connaître l'ensemble<strong>de</strong>s crédits mis à <strong>la</strong>-disposition <strong>de</strong> cetministère. Dans ces conditions, il paraîtpréférable d'instituer une discussion communepour les <strong>de</strong>ux projets <strong>de</strong> loi, le collectifd'abattement et là nouvelle propo*sition du Gouvernement, afin que l'Assembléepuisse se livrer à un seul débat suifce budget <strong>de</strong>s anciens combattants. ,M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. De-»vemy.M. Roger- De vemy, vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> làcommission <strong>de</strong>s pensions. M. le prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s pensions aurait déc<strong>la</strong>réà ma p<strong>la</strong>ce, s'il n'avait pas été retenu,combien notre commission regretted'être obligée <strong>de</strong> remettre cette discussionpour <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième fois. Le budget <strong>de</strong>s ancienscombattants <strong>de</strong>vait, en effet, êtrediscuté déjà <strong>la</strong> semaine <strong>de</strong>mière.Je salue <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> M. le prési<strong>de</strong>ntdu conseil à son banc et je lui exprimenotre désir que ce recul ne soit pas dutemps perdu. M. le ministre <strong>de</strong>s ancienscombattants est au courant <strong>de</strong> <strong>la</strong> position,prise par <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s pensions, quia repoussé le projet initial, le crédit <strong>de</strong><strong>de</strong>ux milliards lui ayant paru nettementinsuffisant.Je pense que les quelques jours dontnous disposerons d'ici <strong>la</strong> semaine prochainenous permettront <strong>de</strong> nouer dtescontacts utiles et que le Gouvernement,reconsidérant sa position, nous accor<strong>de</strong>ra'les quatre milliards qui sont nécessairespour une revalorisation que les ancienscombattants atten<strong>de</strong>nt et que <strong>la</strong> commis- 1sion <strong>de</strong>s pensions votera, croyez-moi, sansdémagogie. (App<strong>la</strong>udissements au centre.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La iparole est à M. AugusteTouehard.M. Auguste Touehard. Mesdames, messieurs,<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s pensions peutjustement s'étonner du renvoi <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussiondu projet concernant l'abattementglobal re<strong>la</strong>tif au budget <strong>de</strong>s. ancienscombattants.Au nom du groupe communiste, je tiensà m'élever contre cette métho<strong>de</strong>. Nous<strong>de</strong>mandons à l'Assemblée <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong>main<strong>de</strong> ce budget. Ce faisant, elle respecterales décisions prises à l'unanimité par(App<strong>la</strong>udisse-<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s pensions.ments à l'extrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. leministre <strong>de</strong>s anciens combattants et victi-.mes <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre.M. Robert Béto<strong>la</strong>ud, ministre <strong>de</strong>s ancienscombattants et victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre. Jesuis à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> l'Assemblée pourdiscuter du budget <strong>de</strong> mon départementquand! elle le désirera.Toutefois, je pense, comme M. le rapporteurgénéral, qu'il vaut mieux joindrecette discussion à celle du projet concernantl'octroi d'un, crédit <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux milliards<strong>de</strong> francs, afin que l'Assemblée puisseavoir une vue d'ensemble sur le budget,<strong>de</strong>s anciens combattants.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à ML Chambeiron.


ASSEMBLEE NATIONALE — 2» SEANCE M! 22 MARS 1949ieer>M. Robert Chambeiron. Je m'étonne <strong>de</strong><strong>la</strong> proposition qui nous est îaite.Il y a une quinzaine, lorsque, <strong>la</strong> conférence<strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts a fixé l'ordre du jour,certains prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> commissions sontintervenus pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que soit ordonné,d'une façon définitive, le débatbudgétaire. Nombre <strong>de</strong> nos collègues ontpris <strong>de</strong>s dispositions en conséauence.Si <strong>la</strong> discussion du budget <strong>de</strong>s ancienscombattants qui <strong>de</strong>vait venir immédiatementaprès celle du budget du travail et<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale était renvoyée, uncertain nombre d'autres budgets seraientappelés ce soir et <strong>de</strong>main, pour lesquelsbeaucoup <strong>de</strong> nos collègues ne sont paspréparés.Je ne crois pas que ce soit une métho<strong>de</strong>bien sérieuse, ni <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> M. le rapporteurgénéral,...M. Yves Fagon. M. le rapporteur généralest toujours sérieux.M. Robert Chambeiron. ...ni <strong>de</strong> <strong>la</strong> partSu Gouvernement, <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le renvoid'une affaire inscrite à l'ordre du jour.Il ne faudrait pas bouleverser certainesdispositions qui ont été prises à l'unanimitépar <strong>la</strong> conférence <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts.Mi le »rési<strong>de</strong>nt. Je consulte l'Assembléesur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> retrait <strong>de</strong> l'ordre dujour formulée par M. le rapporteur général.M. Emile-Louis Lambert. Nous <strong>de</strong>mandonsun scrutin.M. le prési<strong>de</strong>nt. Je suis saisi d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> scrutin présentée au nom dugroupe du mouvement républicain popu<strong>la</strong>ire.Le scrutin est ouvert.(Les votes sont recueillis.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>plus à voter ?...Le scrutin est clos.(MM les secrétaires font le dépouillement<strong>de</strong>s votes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Voici le résultat du dépouillementdu scrutin:Nombre <strong>de</strong>s votants 571Majorité absolue 286Pour l'adoption...... 389Contre 182L'Assemblée nationale a adopté.En conséquence, <strong>la</strong> discussion du ¡projet<strong>de</strong> loi portant répartition <strong>de</strong> l'abattementglobal opéré sur le budget <strong>de</strong>s ancienscombattants et victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre estreportée à une date ultérieure.— 5 —DEMANDE DE MODIFICATIONDE L'ORDRE DU JOURM. le prési<strong>de</strong>nt. Conformément à l'article34 (alinéa 4) du règlement, j'ai été saisipar M. Jacques Duclos d'uue <strong>de</strong>man<strong>de</strong> (1)signée par trente députés appartenant àtrois groupes organisés et tendant à ins-(1) La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est signée <strong>de</strong> MM. Chambeiron,Hamani Diori, Ouezzin Coulibaly,Mamadou Konate, Saravane, Alliot, Paumier,Genest, Citerne, Perdon, Jean Duclos, L'Huillier,Pierrard, Mme Braun, MM. Maillocheau,Girard, Guillon, Bartolini, Pronteau, Tourné,Touchard, Mouton, Guiguen, Jacques Duclos,Ginestet, Mme Vail<strong>la</strong>nt-Couturier, MM. Bai<strong>la</strong>nger,Charles Benoist, Signor, Boutavant,Mmes Rabaté, Ginollin, Charbonnel, MM.Doyen, Dassonville, Cherrier, Albert Masson,Midol, Malieret-Jomville, Liante, Dumet, Lavergne,Julian, -Brillouet.crire en tête <strong>de</strong> l'ordre du jour prévu pour<strong>la</strong> séance <strong>de</strong> ce soir et les trois séances <strong>de</strong><strong>de</strong>main, <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> son interpel<strong>la</strong>tionsur <strong>la</strong> signature du pacte At<strong>la</strong>ntique.Il va être procédé à l'appel nominal <strong>de</strong>ssignataires <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.(L'appel a lieu.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La présence <strong>de</strong>s treillesignataires ayant été constatée...M. Pierre Monte!. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> parolepour un rappel au règlement.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Montelpour un rapp "uu règlement.M. Pierre Montel. M'est-il permis, monsieurle prési<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r quelssont les trois groupes auxquels appartiennentles trente députés signataires <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> ?M. Jacques Duclos. Les signataires appartiennentà quatre groupes différents.M. le prési<strong>de</strong>nt. Il s'agit du groupe communiste,du groupe <strong>de</strong>s répuolicains progressisteset au groupe du rassemblementdémocratique africain. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> estmême signée <strong>de</strong> M. Saravane au nom dugroupe <strong>de</strong>s indépendants d'outre-mer.M. Pierre Montel. Je vous remercie, monsieurle prési<strong>de</strong>nt.M. le prési<strong>de</strong>nt. Nous nous étions préoccupés<strong>de</strong> cette question <strong>de</strong> règlement, monsieurMontel.M. Pierre Montel. Je désirerais que mentionen fût faite au Journal officiel, monsieurle prési<strong>de</strong>nt.M. le prési<strong>de</strong>nt. La ¡présence <strong>de</strong>s trentesignataires ayant été constatée, <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> modification <strong>de</strong> l'ordre du jour est recevable.La parole est à M. Jacques Duclos. (App<strong>la</strong>udissementsà l'extrême gauche.)Je lui rappelle qu'il dispose <strong>de</strong> cinq minutes.M. Jacques Duclos. Mesdames, messieurs,j'ai <strong>de</strong>mandé au nom du groupe communistequ'un débat soit ouvert ce soir et<strong>de</strong>main sur le pacte At<strong>la</strong>ntique.C'est ipour ontenir l'institution <strong>de</strong> cedébat que j'ai proposé <strong>la</strong> modification <strong>de</strong>l'ordre du jour avec, les trente signaturesrequises.Pourquoi le débat sur le pacte At<strong>la</strong>ntiqueest-il indispensable à nos yeux ?Il l'est parce qu'il engage <strong>la</strong> France,pensons-nous, dans une voie dangereuse.Ce pacte qui, dans son article 4, prévoit<strong>de</strong>s consultations et sous-enterid <strong>de</strong>s interventionschaque fois que l'indépendancepolitique d'un pays signataire sera menacée,organise en fait <strong>la</strong> participation étrangèredans nos affaires intérieures.Les gouvernements signataires du pacteAt<strong>la</strong>ntique constituent une sorte <strong>de</strong> syndicat<strong>de</strong>stiné à protéger les formes lesplus réactionnaires et les plus antidémocratiquesdu pouvoir d'Etat. En ce<strong>la</strong>, lepacte At<strong>la</strong>ntique rappelle étrangement <strong>la</strong>Sainte Alliance du siècle passé et les vitupérations<strong>de</strong>s réactionnaires d'aujourd'huicontre le pays du socialisme, l'U. R.S. S., rappellent les imprécations du secrétaire<strong>de</strong> Metternich, Gentz, contre lemouvement révolutionnaire qui gagnaitl'Europe post-napoléonienne.Ce personnage disait:« Nous avons <strong>de</strong>vant nous un monstrequi nous dévorera tous, h moins qu'on nel'en empêche en lui opposant... une forcerésolue ».Ce monstre, c'était, pour les hommes<strong>de</strong> <strong>la</strong> Sainte Alliance d'autrefois, l'aspiration<strong>de</strong>s peuples à là liberté. Et, aujourd'hui,pour les tenants <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelleSainte Alliance, le monstre à détruire,c'est <strong>la</strong> volonté d'indépendance, <strong>de</strong> libérationet <strong>de</strong> paix <strong>de</strong>s peuples. Mais <strong>la</strong>Sainte Alliance d'aujourd'hui se brisera,comme celle du ¡passe, <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> résistance<strong>de</strong>s masses popu<strong>la</strong>ires.En tout cas, ce qui est c<strong>la</strong>ir, c'est quele pacte At<strong>la</strong>ntique aliène notre indépendancenationale, p<strong>la</strong>ce l'opinion publiquefrançaise sous le contrôle étranger.Tout ce<strong>la</strong> ne tend à rien d'autre- qu'àessayer <strong>de</strong> briser les courants favorablesà<strong>la</strong> paix, car l'objectif réel du pacte At<strong>la</strong>ntique,c'est <strong>la</strong> guerre et je vais le démontrer.Bien entendu, le préambule du pacteparle <strong>de</strong> « civilisation », <strong>de</strong> « démocra- ;tie », <strong>de</strong> « liberté individuelle », <strong>de</strong> « règnedu droit ». Les hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> SainteAlliance <strong>de</strong> Metternich par<strong>la</strong>ient <strong>de</strong>* <strong>la</strong>« doctrine <strong>de</strong> <strong>la</strong> vraie morale ».Tout ce<strong>la</strong> sert à recouvrir <strong>la</strong> réalitéd'une politique <strong>de</strong> force, d'une politique'<strong>de</strong> guerre, et, <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue, l'onconstate le chemin parcouru <strong>de</strong>puis le"17 mars- 1948, au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> signaturedu pacte <strong>de</strong> Bruxelles.A ce moment-là, tout en concluant effectivementl'alliance <strong>de</strong> Bruxelles contrel'Union soviétique, il était question, comme"c<strong>la</strong>use <strong>de</strong> style, <strong>de</strong>s mesures à prendre ten cas <strong>de</strong> reprise d'une politique d'agrès-,sion <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> l'Allemagne. ,Maintenant, tout ce<strong>la</strong> est fini, on neprend jplus <strong>de</strong> précautions,, et quand jeprétends que l'alliance <strong>de</strong> Bruxelles était-,dirigée contre l'U. R. S. S., je me réfère à<strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vue exposés par certains <strong>de</strong>nos collègues. ' ' *J'ai en mains une circu<strong>la</strong>ire signée <strong>de</strong>.M. André Monteil, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> sectiond'étu<strong>de</strong>s « défense nationale » du mouve- ;ment républicain popu<strong>la</strong>ire, convoquant,les membres <strong>de</strong> cette section, et à cetteconvocation est adjoint le procès-verbal<strong>de</strong> <strong>la</strong> réunion commune <strong>de</strong>s sections étu-'<strong>de</strong>s « défense nationale », « économie'internationale », « affaires étrangères ».Dans ce procès-verbal, après avoir parlé ,d'une prétendue menace soviétique contre<strong>la</strong> France, il est dit que « <strong>la</strong> France peut y,faire face en se joignant à <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong>-Bretagne,à <strong>la</strong> Belgique et à <strong>la</strong> Hol<strong>la</strong>n<strong>de</strong>. C'est'là l'objet du pacte <strong>de</strong> Bruxelles ».Voilà donc un ¡point <strong>de</strong> vue sans ambiguïté.On ne parle donc <strong>de</strong> l'Allemagnedans le pacte <strong>de</strong> Bruxelles que pour camouflerl'objectif antisoviétique <strong>de</strong> cette'alliance, et dans le pacte at<strong>la</strong>ntique onne parle pas ouvertement <strong>de</strong> l'U. R. S. S. '"Mais le livre b<strong>la</strong>nc américain apporte <strong>de</strong>s •précisions sur lesquelles le pacte at<strong>la</strong>ntiquelui-même <strong>de</strong>meure silencieux. Lelivre b<strong>la</strong>nc désigne l'U. R. S. S. commel'ennemi. La propagan<strong>de</strong> qui est faiteautour <strong>de</strong> ces documents reprend contre'le pays du socialisme les arguments déjà,utilisés autrefois par les tenants du pacteantikomintern. (App<strong>la</strong>udissements à l'extrêmegauche.)De plus, le livre b<strong>la</strong>nc américain <strong>la</strong>isse,nettement entrevoir l'inclusion, dans lepacte At<strong>la</strong>ntique, <strong>de</strong> l'Allemagne et <strong>de</strong>l'Espagne <strong>de</strong> Franco.C'est donc ce pacte d'alliance avec nosanciens ennemis, ce pacte <strong>de</strong> guerre contrenotre allié l'U. R. S. S. que M. Robert'Schuman va prochainement aller signer àWashington I


170£ ASSEMBLEE NATIONALE — 2* SEANCE DU 22 MABS 1949Ce pacte viole le traité d'alliance francosoviétiquedu 10 décembre 1944 qui, dansson article 5, stipule :« Les hautes parties contractantes s'engagentà ne pas conclure d'alliance et àne participer à aucune coalition dirigéecontre l ime d'elles. »Ce pacte viole également les articles 51et 52 <strong>de</strong> <strong>la</strong> charte <strong>de</strong>s Nations Unies. Ilporte un coup à l'organisation <strong>de</strong>s NationsUnies, comme l'a constaté le secrétaire généraido cet organisme lui-même,M. Trygve Lie.Et puis, il faut paner c<strong>la</strong>irement. Je citeraià ce sujet ce qu'a écrit un historienaméricain, M. Nettets, professeur à l'université<strong>de</strong> Corne.1. M. Nettel a publié, dansle i\ew York Times, une lettre dans <strong>la</strong>quelleil proteste contre l'idée que le pacte<strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntique Nord est nécessaire à <strong>la</strong>sécurité militaire <strong>de</strong>s Etats-Unis.Il démontre sans peine que l'é<strong>la</strong>borationdu pacte At<strong>la</strong>ntique-Nord contredit formellementl'alliance anglo-soviétique conclueen mai 1942 et par <strong>la</strong>quelle l'Angleterres'était engagée pour vingt ans à n'adhérerà aucune alliance ou coa,ilion tournée contrel'Union soviétique.Ensuite, al. Nettels, al<strong>la</strong>nt au bout du raisonnementdu département d'Etat, constateque le maintien <strong>de</strong> l'alliance anglosoviétique— c'est M. Nettels qui parle —« ne peut vouloir dir e que <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux chosesTune : <strong>la</strong> Russie n'a pas à se reprocher <strong>de</strong>scrimes graves, ou alors l'Angleterre porteau même titre que <strong>la</strong> Russie <strong>la</strong> responsabilité<strong>de</strong>s crimes accomplis. Si <strong>la</strong> Russien'a pas commis <strong>de</strong> crimes graves, il n'ya, semble-t-il, nul motif probant <strong>de</strong> conclurele pacte At<strong>la</strong>ntique. Et si <strong>la</strong> Russieest coupable <strong>de</strong> crimes graves, l'Angleterre<strong>de</strong>vrait répudier l'alliance qui l'unit à untel criminel. » (App<strong>la</strong>udissements à l'extrêmegauche.)Ainsi, on peut dire que ce raisonnementre<strong>la</strong>tif à l'Angleterre <strong>de</strong> l'historien américainNettels est également va<strong>la</strong>ble pour <strong>la</strong>France.Quant au pacte lui-même, il provoque<strong>de</strong>s réactions défavorables jusqu'aux Etats-Unis.C'est ainsi que <strong>de</strong>ux journaux américains,le Daily News et le Daily Mirror,écrivent en substance.L'idée selon <strong>la</strong>quelle une attaque contrelin pays pourrait être considérée commeune attaque contre tous les autres signatairesdu pacte, est considérée comme unevio<strong>la</strong>tion pure et simple <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitutionaméricaine.Ce pacte détermine donc <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>leur propre légalité par ceux qui le signent.Et qui soutient ce pacte ?Ne parlons ni <strong>de</strong> Sa<strong>la</strong>zar, ni <strong>de</strong> Franco,ni <strong>de</strong>s nazis <strong>de</strong> l'Allemagne <strong>de</strong> l'Ouest: euxils le soutiennent; leur adhésion est acquiseet elb est hautement significative.Mais voici ce qu'écrit le fasciste pro-hitiérienang<strong>la</strong>is, M. Oswald Mosîey, qui a étéInterné pendant toute <strong>la</strong> guerre par legouvernement britannique, parce qu'il souhaitait<strong>la</strong> victoire d'Hitler:« il faut accueillir avec satisfaction touteaction en vue <strong>de</strong> réaliser un front uni <strong>de</strong>l'Europe et <strong>de</strong> l'Amérique contre le communisme.»C'est donc une guerre idéologique qu'onprépare contre <strong>de</strong>s idées qui ne vous p<strong>la</strong>isentpas. (App<strong>la</strong>udissements à l'extrêmegauche.)Mais, un autre Ang<strong>la</strong>is a émis une opiniondifférente. Il s'agit du doyen <strong>de</strong> Canterbury, qui a écrit:« Le pacte at<strong>la</strong>ntique est une alliancemilitaire. » « Le pacte at<strong>la</strong>ntique conduit•j <strong>la</strong> guerre. » « Le pacte at<strong>la</strong>ntique quisera suivi en temps donné par les pactesméditerranéen et. pacifique, tend à l'encerclement<strong>de</strong> l'Union soviétique. »II. a ajouté: « Mais ces alliances ne peuventpas durer. Ici aussi, une contre-alliancene peut manquer <strong>de</strong> se former. »C'est donc d'un pacte <strong>de</strong> guerre qu'ils'agit. On compte sur <strong>de</strong>s pays européenspour faire <strong>la</strong> guerre. On se prépare d'ailleursà nous livrer <strong>de</strong> vieux matériels <strong>de</strong>guerre américains.C'est ainsi que le correspondant duDaily NeLVS à Washington a dit que lespays européens ne recevraient d'Amérique,au titre du prêt-bail, que <strong>de</strong>s tanks et <strong>de</strong>savions « du type <strong>de</strong>uxième guerre mondiale». Les modèles plus récents resterontaux Etats-Unis.En outre, s'adressant aux journalistes —je n'étais pas présent à cette conférence <strong>de</strong>presse, mais j'en parle d'après ce quej'en ai lu et entendu — M. Robert Schumana <strong>la</strong>issé entendre, sans doute avec infiniment<strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce, mais il n'en a pasmoins <strong>la</strong>issé entendre qu'il y avait unéchange <strong>de</strong> lettres secrètes re<strong>la</strong>tives à l'application<strong>de</strong> certains articles et que <strong>la</strong>France <strong>de</strong>vrait faire, dans un proche avenir,d'importants efforts <strong>de</strong> réarmements.Tout ce<strong>la</strong> va coûter cher au pays et vapeser <strong>de</strong> nouveau sur les épaules <strong>de</strong>scontribuables français.De plus, il est question d'utiliser <strong>la</strong> contre-valeurdu p<strong>la</strong>n Marshall pour <strong>de</strong>s dépensesmilitaires. C'est <strong>la</strong> presse, en toutcas, qui en parle et peut-être sur ce pointle Gouvernement pourrait-il nous donner<strong>de</strong>s explications. C'est une raison <strong>de</strong> plusqui motive le débat que je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Si donc <strong>la</strong> contre-valeur du p<strong>la</strong>n Marshallest utilisée quasi exclusivement pour<strong>de</strong>s dépenses militaires, ce<strong>la</strong> signifie quenous allons nous trouver en présence <strong>de</strong>charges financières encore plus lour<strong>de</strong>s<strong>de</strong>main, qui vont peser sur <strong>la</strong> masse <strong>de</strong>scontribuables français.C'est contre tout ce<strong>la</strong>, monsieur le prési<strong>de</strong>ntdm conseil et monsieur le ministre<strong>de</strong>s affaires étrangères, que nous élevonsnotre protestation. Nous pensons qu'avecle pacte At<strong>la</strong>ntique, tel qu'il est conçu,et avec le mécanisme <strong>de</strong> ce pacte,<strong>la</strong> guerre peut être déclenchée selon lebon p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong>s gouvernements parce qu unacci<strong>de</strong>nt surviendra soit à un avion, soit àun bateau, comme ce fut le cas du bateauMaine y lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre faite par les Etats-Unis à l'Espagne, pour'<strong>la</strong> conquête <strong>de</strong> Cubaet <strong>de</strong>s Philippines.Heureusement les peuples sont là pouis'opposer à ccs p<strong>la</strong>ns.C'est pourquoi nous croyons qu'unjournal comme le Daily Mirror a le droitd'écrire:« Jusqu'à présent l'initiative, en fait <strong>de</strong>guerre, appartenait-exclusivement. selon <strong>la</strong>Constitution, au Congrès américain. Nouapouvons maintenant entrer en guerre à <strong>la</strong>suite d'un éternuement. »C'est pourquoi nous <strong>de</strong>mandons quel'ordre du jour soit modifié et que l'ondiscute l'interpel<strong>la</strong>tion que j'ai eu l'honner<strong>de</strong> déposer sur le pacte At<strong>la</strong>ntique,afin que le peuple <strong>de</strong> France puisse juger<strong>la</strong> politique faite en son nom, politique quenous considérons comme nous conduisantà <strong>la</strong> servitu<strong>de</strong> et à <strong>la</strong> guerre.Si le Gouvernement n'accepte pas le ($ébat,il donnera ainsi <strong>la</strong> preuve qu'il veutcacher <strong>la</strong> vérité. ( * le peuple a droit à <strong>la</strong>vérité, et nous sommes certains que,même s'il n'aperçoit pas c<strong>la</strong>irement tousles dangers qui le menacent à l'heure actuelle,il est décidé à défendre <strong>la</strong> paix <strong>de</strong>toutes ses forces.J'insiste sur <strong>la</strong> nécessité d'ouvrir undébat sur le pacte at<strong>la</strong>ntique. Nous pouvons,ce soir et ail cours <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong><strong>de</strong>main, discuter utilement sur ce problèmecapital pour l'avenir <strong>de</strong> notre pays.Je prie l'Assemblée nationale <strong>de</strong> bien vouloirme suivre et je dépose une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> scrutin ¡public à l'occasion du vote quiva intervenir. (App<strong>la</strong>udissements à Vextrêmegauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. le ministre<strong>de</strong>s affaires étrangères.M. Robert Schuman, ministre <strong>de</strong>s affairesétrangères. Le Gouvernement s'oppose à<strong>la</strong> modification die l'ordre du jour. Il comprendparfaitement l'intérêt que portentl'Assemblée et tout le pays à cette questiondu pacte At<strong>la</strong>ntique. Mais l'heuren'est pas venue d'instituer une discussionsur ce pacte qui, en vertu même <strong>de</strong> <strong>la</strong>Constitution, <strong>de</strong>vra être soumis à <strong>la</strong> ratificationdu Parlement français et nepourra pas entrer en vigueur aussi longtempsqu'il n'aura pas ' été ratifié par lessept nations qui ont été à son origine.Le Gouvernement ne peut pas accepter<strong>la</strong> procédure envisagée par M. Jacques Duclos.car elle aboutirait à exiger que toutgouvernement désireux <strong>de</strong> conclure uutraité international en <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'autorisationpréa<strong>la</strong>ble au Parlement. Or, <strong>la</strong> Constitutionne prévoit pas cette procédure, etle Gouvernement, qui est fermement attachéau respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution, a ledroit et le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r les prérogativesdu pouvoir exécutif.Lorsque je me rendrai à Washingtonpour signer le pacte At<strong>la</strong>ntique, je saurai— et tout le mon<strong>de</strong> saura, y compris mescosignataires que nia signature ne sauraitconstituer pour <strong>la</strong> France un engagementqui ne pourra résulter que <strong>de</strong> <strong>la</strong>décision ultérieure du Parlement français.Ce<strong>la</strong> dit, vous avez, monsieur JacquesDuclos. un moyen d'empêcher le Gouvernement<strong>de</strong> rrocé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> signature dupacte At<strong>la</strong>ntique : il vous suffit <strong>de</strong> renverserce Gouvernement ; et vous savez quelsmoyens sont à votre disposition pour ce<strong>la</strong>.En tout cas, le Gouvernement ne sedérobera en aucune façon à un débat quipourra se développer très amplement ici,Eh bien! nous ne voulons pas qu'on le moment venu; j'aurai alors l'occasionpuisse entrer e 1 guerre à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l'éternuementd'un ministre. {App<strong>la</strong>udissements arguments qui viennent d'être produits<strong>de</strong> prouver l'inexactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous lesà l'extrême gauche.)par l'auteur die <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'interpel<strong>la</strong>tion.Tous les arguments que je viens <strong>de</strong> développeravec, je crois, le maximum d'objectivité,soulignent <strong>la</strong> gravité du pro-à cet égard, mais je voudrais, dès main-Je n'entends pas entamer une discussionblème qui est posé <strong>de</strong>vant nous.tenant, mettre en gar<strong>de</strong>, non seulementM. le ministre <strong>de</strong>s affaires étrangères l'Assemblée, mais encore l'opinion publique<strong>de</strong> France contre <strong>la</strong> campagne ten-va partir pour Washington; il va donner<strong>la</strong> signature <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. '1 ne va pas dancieuse qui est engagée.s'engager seul; il va engager <strong>la</strong> France et Vous le savez, mes chers collègues, jele peuple <strong>de</strong> France. Par conséquent, nous suis un <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> cette régionavons le cliroit et le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> discuter le tant exposée aux risques <strong>de</strong> guerre, quipacte qu'il va aller signer.k a souffert plus qu'aucune autre en France


flepuis <strong>de</strong>s siècles; et vous me connaissezfessez pour savoir que Jamais Je ne meprêterais à cette action si criminelle quiconsisterait à provoquer ou à faciliter unconflit militaire où <strong>la</strong> France serait engagée.(App<strong>la</strong>udissements au centre, à gaucheet à droite.)Je n'ai, d'ailleurs, jamais rien caché :Seux fois <strong>de</strong> suite, je suis allé <strong>de</strong>vant votrecommission <strong>de</strong>s affaires étrangères, auCours <strong>de</strong>s négociations, pour in'expliquerà cet égard. Un débat public a eu lieu auConseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République il y a dix jours.Nous avons publié le texte du pacte quinzeJours avant sa signature. Nous avons doncjoué cartes sur table. Et je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>si, ailleurs, on a adopté une procédureaussi favorable à l'édification <strong>de</strong> l'opinionpublique. (App<strong>la</strong>udissements au centre y àgauche et à droite.).Dans ces conditions, mes chers collègues,Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> rejeter <strong>la</strong> requête quiapp<strong>la</strong>udisse-vous est adressée. (Nouveauxments sur les mêmes bancs.)ASSEMBLEE NATIONALE — 2» SEANCE M! 22 MARS 1949M» le prési<strong>de</strong>nt. Je consulte l'AssembléeBUT <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. Jacques Duclostendant à inscrire en tête <strong>de</strong> l'ordre du'our prévu pour <strong>la</strong> séance <strong>de</strong> ce soir etÎes trois séances <strong>de</strong> <strong>de</strong>main <strong>la</strong> discussion<strong>de</strong> son interpel<strong>la</strong>tion sur <strong>la</strong> signature dupacte At<strong>la</strong>ntique.Je rappelle que l'ordre du jour ne peutfctre modifié qu'à <strong>la</strong> suite d'un vote émisau scrutin public et à <strong>la</strong> majorité absolue<strong>de</strong>s membres composant l'Assemblée.Le scrutin est ouvert.(Les votes sont recueillis.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>plus à voter ?...Le scrutin est clos.(MM. les secrétaires font le dépouille*fnent <strong>de</strong>s votes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Voici le résultat du dépouillement~du scrutin :Nombre <strong>de</strong>s votants.... ^ 5 9 2Majorité requise ....... 311Pour l'adoption....... 182Contre ............... 410Assemblée nationale n'a pas- 6 —REGLEMENT D£ L'ORDRE DU JOURadopté.M. le prési<strong>de</strong>nt. Aujourd'hui, à vingt etime heures trente, troisième séance publique:Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong> l'abattement global opéré surle budget <strong>de</strong> l'aviation civile et commercialepar <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre1948 (il 03 6173-6519.M.-Charles Barangé,rapporteur général. — Rapporteur spécial :M. Jacques Gresa) ;Suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s affaires inscritesà l'ordre du jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> premièreséance.Il n'y a pas d'observation ?.,.L'ordre du jour est ainsi réglé.Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> paroleLa séance est levée.(La séance est levée à dix-neuf heuresvingt-cinq minutes.)Le Chef du service <strong>de</strong> <strong>la</strong> sténographie<strong>de</strong> VAssemblée nationale iPAUI, LAISSY.* —ANNEXES AU PROCES-VERBAL„ M LAT eéanee du mardi 22 mars 1949.SCRUTIN (N° 1512)Sur le renvoi à mardi prochain du scrutinpublie à <strong>la</strong> tribune sur <strong>la</strong> motion <strong>de</strong> M. CoulibalyOuezzin re<strong>la</strong>tive aux électionsHaute-Volta.Nombre <strong>de</strong>s votants.....Majorité absolue.556279Pour l'adoption 374Contre 182L'Assemblée nationale a adopté.MM.Abeiin.AkuAltonnesu.Amiot (Octave).André ; Pierre).Antier.Apithy.Archidice.Afnai.Asseray.Aubame.Auban.Aubry.Au<strong>de</strong>guiLAu gar<strong>de</strong>.Aujou<strong>la</strong>LA umer an.Babet (Raphaël.)Bacon.Badie.Badiou.Barangé (Charles),Maine-et-Loire.Barbier.Barrachin.Barrot.BasBaurens.Baylet.Bayrou.Beauquier.Bêche.Becquet.Bégouin.Ben Aly Cfcérif.Benchennouf.Béné (Maurice)*BentaiebBen Tounes.Béranger (André).Bergeret.Be ligniez.Bianchini.Bichet.Bidault (Georges).Billères.BinotBlocquaux.Borquet.BogandaEdouard Bonnefous.BonnetBorraMlle Bosquier.Bougrain•Bouhey (Jean).Boulet (Paul).BourBouret (Henri).Rmireès-Mannoury.Xavier Bouvier. 111 e-eî-VitaineBouvier o'cottereau,Ma venue.Bouxom,Brus? et (Max).RurlotBuron, Cadi fAb<strong>de</strong>lka<strong>de</strong>r),CaiUavetCan<strong>de</strong>viiie.Capitant (René).Ca ronCartier (Gilbert),Spin^t-Oise.Cartier f Marcel),Dr&ne.Ont voté pour:<strong>de</strong> <strong>la</strong>Castel<strong>la</strong>ni.Catrice.Cayeux (Jean).CayoiCerclier.Chaînant.Chariot (Jean).Charpentier.Charpin.Chassaing.Chastel<strong>la</strong>in.Chautard.ChazeChevalier fFernand),Alger.Chevallier (Louis),Indre.Chevallier (Pierre),LoiretChristiaens.Clemenceau (Michel).Clostermann.CoffinCondat-Mahaoxan.Cordonnier.Coste-Floret (Alfred),Haute-Garonne*Coudray.Courant.Couston.Dagain.Datadier (Edouard).Damas.Darou.David (Jean-Paul),Seine-et-Oise.David (Marcel),Lan<strong>de</strong>s.Defîerre.Defos du Rau.Dégoutté.Mme Degrond.DeixonneDe<strong>la</strong>chenal.De<strong>la</strong>houtre.Delcos.Denais (Joseph).Denis (André), Dordogné.Depreux (Edouard).Deshors.Des jardins.DessonDevemy.Dezarnaulds.Dhers.Diallo (Yacine).Mlle Dienesch.Dixmier.Dominjon.Doua! aDoutrellot.Draveny.DuforestDumas (Joseph).Mlle Dupuis (José),Seine.Dupuv 'Marceau),Giron<strong>de</strong>.Duquesne.Durroux.Dusseaulx.Du veau.E<strong>la</strong>in.Errer art.Evrard.Fabre.Fagon (Yves).Faraud.Farine (Philippe).Farinez.Fauvel.Félix.Fine!Fonlupt-Esperaber.Forcinal.Fouyct.Frédéric-Dupont.Fré<strong>de</strong>t (Maurice)'.Froment.Furaud.Gabelle.Gaborit.Gail<strong>la</strong>rd.GalletGatv-Gasparrou.Garavel.Caret.G au.Gavini.Gazier.Cernez.Gervolino.Gorse.Gosset.Gouin (Félix).Gourion.Gozard (Gilles).Grirnaud.Guérin (Maurice),Rhône.Guesdon.Guilbert.Guil<strong>la</strong>rit (André).Guille.Guillou (Louis), Finistère.' .Guissou (Henri).Guitton.Guyomard.Guyon (Jean-Raymond),Giron<strong>de</strong>.I<strong>la</strong>lbout.Henault.Henneguelle.lïorma Ould Babana.Hugues (Emile),Alpes-Maritimes.Hugues (Joseph-André), Seine.Hulin.Ilussel.Hutin-Desgrèes.IhuelJacquinotJaquet.Jeanmot.I JoubertJouve (Géraud)*.Jug<strong>la</strong>s.JulyKauffmann.KirKrieser (Alfred)'.Kuehn (René).La brosseLacaze (Henri).Lallc.Lamarque-Cando.Lambert (Emile-Louis),DoubsMlle Lambiin.Lamine-Guève.Laniel (Joseph).La nie (Pierre-Olivier).LaribiLaurelli.Lauivns (Camille),Cantal.Laurent (Augustin),NordLe Bail.Le Coutaller.Leenhardt (Francis).Mme Lefebvre (Franchie»,SeineLefèvre-Pontalis.LegendreMme Lempereur.Le Seielîour.Lesrorat.Le pèsLetourneau.Levindrey.LiquardLIvry-LeveLLoti st au.Louvel.ieer>Lucas.Charles Lussy.Mabrut.Macouin.Malbrant.MalîpzMamba Sano.Marc-SangnieiMarie (André)Maroseîîi.Martel (Louis).Martine.Martin eau.Maison (Jean), Haute*Marne.Maurellet.Ma il roux.Mazel.MazierMazuez (PierreFcrnand).MeclvMé<strong>de</strong>cin.Mehaignerie.MekkiMendès-France.M en thon (<strong>de</strong>).Mercier (André-Fra»çois R , Deux-Sèvres.MétayerJean'Meunier, Indrect-Loirc.Michaud (Louis),Vendée.Michel et.*MinjozMoisan.Mollet (Guy).Mondon.Monin.Monjaret.Mont.Monteil (André)',Finistère.Monte! (Pierre).MontillotMoro-Giafferri (<strong>de</strong>)*Mouchet.Moussu.Moustier (<strong>de</strong>).Moynet.•Mutter (André).Nazi Boni.Ninine.Nisse.Noël (André), Pu?-d»Dôme.Noguères.OlrniOrvoen.Ouedraogo Mamado^Palewski.Pantaloni.PenovMme" Peyroles.xPhilip (André).Pierre-Grouès.Pleven (René).PoimbœufMme Poinso-ChapulfcPoirot (Maurice).Pou<strong>la</strong>in.Pourtier.Mlle Prevert.Prigent (Robert), Nor&Prirent (Tanguy),Finistère.Quilici.BabierRamarony.Bamonet.Raulin-Labourcur (<strong>de</strong>fcRaymond-Laurent.Recv (<strong>de</strong>).ReebRegaudie.Reille-Soult.RencurelRevnaud (Paul).Ribeyre (Paul).Ricou.Rigal (Eugène), Sein*Rincent.Redore.Rollin (Louis).Roques.RoulônSaïd Mohamed CheiiîbSaravane Lambert.Sau<strong>de</strong>r.Schaff.


— —1706 ASSEMBLEE NATIONALE — 2° SEANCE DU 22 MARS 1949Schau f fi er (Charles).Coherer (Marc).Schmidt (Robert),Haute-Vienne. *Schmitt (Albert), Bas-Rhin.Schmitt (René),Manche.Schumann (Maurice),Nord).Segelle.Senghor.Serre.Sesrnaisons (<strong>de</strong>)*Siefridt.Sigrist.Silvandre.SimonnetSionSissoko (Fily-Dabo).Smai'iSolinhac.SourbetToil<strong>la</strong><strong>de</strong>.MM.Airoldi.AUiotMlle Archimè<strong>de</strong>.Arthaud.Astier <strong>de</strong> LaVigerie (d').AugUet.Bal<strong>la</strong>nger (Robert),Seine-et-Oise.Barel.Barthélémy.Bartolini.Mme Basti<strong>de</strong> (Denise),Loire.BenoistBerger.BessetBil<strong>la</strong>t.Billoux.BiscarletBissol. •B<strong>la</strong>nche!,(Charles).Bonté (Florimond);.Bourbon.Mme Boutard.BoutavantBrault.Mme Ma<strong>de</strong>leine Braun.Brillouet.Cachin (Marcel) aCa<strong>la</strong>sCamphin.Cance.Cartier (Marius),Haute-Marne,Casanova.Castera.Cermo<strong>la</strong>cce,¿ésaire.Chambeiron.Chambrun (<strong>de</strong>).Mme CharbonneLChausson.Cherrier.Citerne.Cogniot.Costes (Alfred), Seine.Pierre Cot.Coulibaly Ouezzin.Cristofol.Croizat.Mme Darras.Dassonville.Denis (Alphonse),Haute-Vienne.Rjemad.Mme Douteau.Doyen.Drevfus-Schmidt.Duclos (Jacques),Seine.'Duclos (Jean), Seineet-Oise.Dufour.Dûmet (Jean-Louis).Duprat (Gérard).Marc Dupuy (Giron<strong>de</strong>).Dutard.Teitgeri (Henri),Giron<strong>de</strong>.Teitgen (Pierre), Illeet-Vi<strong>la</strong>ine.Temple-Terpend,Terrenoire*Theetten.Thibault.Thoral.Tinaud (Jean-LouU).Tinguy (<strong>de</strong>).*Toub<strong>la</strong>nc.TribouletcTrui<strong>la</strong>utVa<strong>la</strong>y.Valentino.Vé-eVendroux.Verneyras.Very (Emmanuel)^Viard.Viatte.Vil<strong>la</strong>rd.Viollettc (Maurici);Vuil<strong>la</strong>ume.Wagner.Wasmer.Mile Weber.Wolff.Yvon.Ont voté contre:Mme Duvernois,Fajon (Etienne)^Fayet.Félix-Tchicaya.Fievez.Mme François*Mme GalicienGaraudy.Garcia.Gautier.Genest.Ginestet.Mme Ginolliii.Giovoni.Girard.Girardot £Gosnat.Goudoux.Gouge.Greffier:Grenier (FernandtGresa (Jacques).Gros.Mme Guérin (Lucie),Seine-Inférieure.Mme Guérin (Rose),Seine.Guiguen.Guillon (Jean), Indreet-Loire.Guyot (Raymond),Seine.Hamani Diori.Hamon (Marcel).Mime Uertzos-Caclhln.Houphouet-BoignyjHugonnier.Joinville (AlfredMalleret).Juge.Julian (Gaston), nautes-Alpes.Kriegel-ValrlmontLambert (Lucien),"Bouches-du-Rhône.Mme Lambert (Marie),Finistère*Lamps.Lareppe.Lavergne,Lecœur.Mme Le Jeune (Hélène), Côtes-du-Nord.LenormandLepervanche (<strong>de</strong>).L'Huillier (Wal<strong>de</strong>ck).Lisette.Liante.Lozeray.Maillocheau.Mamadou Konaté,Manceau.Marty (André).Masson (Albert)',Loire.MatonAndré Mercier (Oise).Meunier (Pierre),Côte d'Or.Michaut (Victor),Seine-Inférieure.Michei.Midol.Mokhtari.Monta gnier*Môquet.Mora.Morand.Mouton.MudryMusmeaux.Mme Nautré.Mme Ne<strong>de</strong>lec.Noël (Marcel), Aube.Patinaud.Paul (Gabriel), FinistèrePaumier.Perdon (Hi<strong>la</strong>lre)jMme Péri.Péron (Yves).Petit (Albert), Seine).Peyrat.Pierrard.PirotPoumadère,Pourtalet.Pouyet.Pronteau.ProtMme Rabaté.Ramette.Renard.Mme Reyraud.Rigal (Albert), Loiret*Rivet.Mme Roca.Rochet (Wal<strong>de</strong>ck),Rosenb<strong>la</strong>tt.Roucaute (Gabriel)®Gard.Roucaute (Roger);,Ardèche.Ruffe.Mlle Rumeau*Savard.Mme Schell,Servin.Signor.Mme Sportisse.jThamier.Thorez (Maurice)^Thuillier.Tillon ( Charles)iTouchard.Toujas.Tourne.Tourtaud.Tricart.Mme Vail<strong>la</strong>nt.Couturier.Vedrines.Vergés.Mme VermeerscK.Pierre Villon.Zunino.N'ont pas pris part au vote:MM,Ahnne.Beto<strong>la</strong>ud,Biondi.Boukadoum.Bruyneel.Catoire.Chaban-Delmas.Chevallier (Jacques),Alger.Colin.Coste-Floret (Paul),Hérault.Delbos (Yvon)'.Derdour.Devinât.Dupraz (Joannès)".Faure (Edgar).Godin.Jean-Moreau.Jules-Julien, Rhône.Khi<strong>de</strong>r.Lacoste.Lamine Debaghlno,Lecourt.Lécrivain-Servo&iLejeune (Max),Somme.Marcellin.Maurice-Petsche.Mayer (Daniel), Seine.Mezerna.Mitterrand.Moch (Jules)\Morice.Petit (Eugène-C<strong>la</strong>udius) iPflimlin.Pinay.Pineau.Queuille.Ramadier.Tony Révillon,Schneiter.Schuman (Robert),Moselle.Thomas (Eugène) 1 .Ne peuvent prendre part au votesMM.Rabemananjara.MM.Anxionnaz.Aragon (d').Raseta.Ravoahangy*Excusés ou absents par congésBardoux (Jacques).Paul Bastid.Baudry d'Asson (<strong>de</strong>).Bergasse.Bessac.Chevigné (<strong>de</strong>)^Crouzier.Gay (Francisque)'.Geoflre (<strong>de</strong>)*Giacobbi.Marin (Louis)'.René Mayer, Conftontine.Naegelen (Marcel).Petit (Guy), Basset-Pyrénées.Peytel.Rousseau.Thiriet.N'a pas pris part au vote;M. Edouard Herriot, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assembléenationale« et M.. Le Troquer, qui présidait <strong>la</strong>séance.Les nombres annoncés en séance avaientété <strong>de</strong>:Nombre <strong>de</strong>s votants « 554Majorité absolue 278Pour l'adoption — 372Contre 182Mais, après vérification, ces nombres ont étérectifiés conformément à <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> scrutinci-<strong>de</strong>ssus.+ • *SCRUTIN (N® 1513)Sur <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong> rabattement prévu ~chapitre 401 du budget du travail {Fonéênational <strong>de</strong> chômage).Nombre <strong>de</strong>s votants.Majorité absolue.,...Pour l'adoption..Contre -. A .L'Assemblée national© a adopté.MM*ibelin.Ahnne.Aku.Allonneau.Amiot (Octave)".André (Pierre)»*Antier.Apithy.Archi


ASSEMBLEE NATIONALE — 2* SEANCE DU 22 MARS 1949 1707Faure. (Edgar).Fauvel.Félix.Flnet.Fonlupt-Esperaber.ForcinalFouyelFrédéric-Dupont.Fré<strong>de</strong>t (Maurice).Froment.Furaud.Gabelle.Gaborit.Gail<strong>la</strong>rd.Gallet.Galy-Gasparrou.Garavel.Garet.GauGavinl.Gazier.Gernez.Gervolino.GorseGösset.Gotiin [Félix).Gourdon.Gozard (Gilles).Grimaud.Guérin (Maurice),Rhône.Guesdon,GiiilbertGuiî<strong>la</strong>nt (André).GuilleGuillou (Louis), FinistèreGuissou (Henri).Gui'ttonGuyomard.Guy on Jean-Raymond),Giron<strong>de</strong>.HalboutHenault.Henneguelle.Horma Ould Babana.Hugues (Emile),Alpes-Maritimes.Hugues (Joseph-André), seine.Hulin.[lusse.IIutin-Desgrèes.Ihuel.Jaequinot.Jaqu3t.Jean-Morèaù.Jeanmot.ioubertJouve (Géraud).Jugias.Jules-Julien, Rhône.JuiyKauffmann.KirKrieger (Alfred).Kuehn (René).Labrosse.Lacaze (Henri).LacosteLalleLamarque-Cando.Lambert (Emile-Louis)Doubs.Mlle Lambltn.Lamme-Guèye.Lame. Jo>epriK •Lapie fPierre-Olivier)LaribiLau relli.Laurens (Gamlüe),Cantal;Laurent t AUgüsttfi),NordLe Bail.LecourtLe Coutalter.Leenhardt (Frahcîs).Mme Leltbvre (Francine^, Seine.Lefèvre-Pontalis.Leg?ndreLe jeu ni : Max), So m'me :Mme ^empereur,Le Sciellour.Le sco rat.Lespôs.Letourriéfe 4 "Livindrey. "LiauarfUvry-Level,Loustau.Louvel.LucasCharles Lussy.Mabrut.Macouin.Malbrant.M allez.Mn- 1 > Çano.MarcellinMarc-Sangnier.Marie (André).Maroselli.Martel (Louis).Martin?Martineau.Masson (Jean), Haute»Marne.Maur eilet.Maurice-Petsche.Mauroux.Mayer : Daniel), Seine.MazelM azierMazuez (Pierre-Fernand).McckMé<strong>de</strong>cin.Mehaigneri'3.MekkiMendès-France.Menthon (<strong>de</strong>).Mercier (André-François», Deux-Sèvres.Métayerl3an Meunier. Indreet-Loire.Michaud (Louis),Vendé'3.Michel etMinjozMitterrand.Moch : Jules).MoisanMollet vGijy).Mond on.Monin.Monjaret.MoniMonteil (André),Finistère,yonkî (Pierre).SbtnmoxMorice.Moro-Giaflerri (<strong>de</strong>).Mouchet.MoussuMoustier f<strong>de</strong>).Movnet.Mutt-r (André).Nazi Boni.Ninine.NisseNoël (André), Puy-<strong>de</strong>-Dôme.Noguères.OlmiOrvoenOuedrçogo Mamadou.Palewski.Panraloni.PenoyPetit (Eugène-C<strong>la</strong>udius).Mini Pevroles.PflimlinPhilip ;André).Pierre-Grouès.Pinay .PineauPleven vRené).Poimbœuf.Mme Poinso-ChapuisPoirot (Maurice».Pou<strong>la</strong>inPourtier.Mi le Prevert.érigent (Robert),Nord.Prigent (Tanguy).FimstèrevQueuillô.Quiiici1»<strong>la</strong> hier. .rçarnadi-er.Ramarony.RamonetRaulin-Lîboureur :<strong>de</strong>).Raymond-Laurent.Recv (<strong>de</strong>),Reeb.1RegaudieReiiie-Soult.RencurelTony Révillon.Reynaud (Paul).Ribeyre (Paul).Ricou.Rigai Eugène),SeineRincent.Roclore.RoLlin (Louis).RoquesRou 1 . on¿aravane Lambert.¿au<strong>de</strong>r -schaffSchauffler (Charles).Scherer (Marc).Schmidt (Robert),Haute-Vienne.Schmitt (Albert), Bas-RhinSchmittManche.Schneiter.Schuman{René),(Robert),Moselle.Schumann (Maurice),NordSegeUeSenghor.Serre.Sesmaisons (<strong>de</strong>).Siefridt.Sigrist.Siivandre.Simonnet.MM.Airokii.Alliot.Mlle Archimè<strong>de</strong>.Afthaud.Ast;er<strong>de</strong> La Vigerie (d*).Ausuet.Baf<strong>la</strong>nger (Robert),Seine-et-Oise,BarelBarthélémy.Bartolini.Mme Basti<strong>de</strong> (Denise),Loire.Benoist (Charles).Berger.Besse t.Bil<strong>la</strong>t.Billoux.Biscarlet.BissolB<strong>la</strong>nchetBoccagny.Bonté Florinkmd).BourbonMmt- Boutard.Bou <strong>la</strong>vant.BraulîVf me Ma<strong>de</strong>leine fcraunBrillouetCachin 'Marcel).Ca<strong>la</strong>sCamphin.CanceCartier (Marius),Haute-Marne.CasanovaCasteraCermoiacce.CésaireChambeiron.f.hambrun '<strong>de</strong>).Mme Charbonnel.Chausson.Cherrier.Citerne.Cosnio' .Costes Alfred). SeinePierre CotCou ii bal y Ouezzin.Cristoîoi:CroizaîMnv Uarras.DasionvilieDenis AlphonseV-;lîaute-Viehnè.pjemadMme Douteau.DoyenDreyfus-SchmidtSionSissoko (Fily-Dabo).SmaïL* 'Solinhac.Sourbet.Tail<strong>la</strong><strong>de</strong>.Teitgen ;IIenri),Giron<strong>de</strong>.Teitgen (Pierre), Illeet-Vi<strong>la</strong>ine.Temp.uTerpend.Terrenoire.Theetten.Thibault.Thomas (Eugène^Thoral.Tinaud (Jean-Louis).Tinguy '<strong>de</strong>).Toub<strong>la</strong>nc.Tnboulet.TruiïautVa<strong>la</strong>yValentino.VéeVendroux.Verneyras.Very ' Emmanuel).ViardViatte.Vil<strong>la</strong>rd.Vioilette (Maurice).Vuil<strong>la</strong>ume.Wagner.Wasmer.Mlle Weber.WoJfï.YvonOnt voté contre :Ducios (Jacques)*SeineDucios (Jean*. Seine»et-OiseDufour.Dumet (Jean-Louisi.Duprat ; Gérard i.Marc Dupuv Giron<strong>de</strong>).Du tardMme Duvernois.Fajon fEtienne[.FavetFéîix-Tchicaya.FievezMme François.Mme Galicier.Garaudy.GarciaGautier.Genest.Ginestet.Mme Ginollin.Giovoni.GirardGirardot.Gosnat.Goudoux.GousieGreffierGrenier ;Fernand).Gresa (Jacques).GrosMme Guerin (Lucie),Seine-Inférieure.Mme Guérin (Rose),SeineGumuenGuiîion Jean). Indreet-Loire.Guyot Raymond),Seinel<strong>la</strong>mani DioriHa mon Marcel,.Mme Jlertzog-CachinIloupbouet-Boigny.lfiiL''inn er.Je in ville (AlfredM a lier et).Jugehi.ii) . ^1.1«}; Oautcs-AlpesKri^u j I :> "imontLambert (Lunén), 'B o sii' hps-du -Rhô n è.»Mme Lambert (Marie),Finistère.LampsLar^ppeLavergne.LecœurMme Le Jeune (Hélène),C6tes-du-Nord.Lenormand.Lepervanehe (<strong>de</strong>).L'Huillier :\Val<strong>de</strong>ck).LisetteLianteLozeray.Maillocheau.Mamadou KonaU.Manceau. "Marty (André).Masson 'Albert),LoireMatonAndré Mercier, Oise.Meunier (Pierre),Côte-d'OrMichauî (Victor),Seine-Inférieure.MicheiMidolMokhiariMontagmei.Môquet.MoraMorand."Mo.ucnMudryM u ^mp aux.Mme Nautré.Mine Ne<strong>de</strong>.ee.Noël (Marcel), AubePa tinaud.Paul 'Gabriel). FinistèrePaumierPerdon (HiiaiPe),Mme Péri.Péron (Yves).Petit (Albert)Peyrat.Seine.Pienraid.PirotPoumadère.Pourtalet.PouyetPronteau.ProtMme Haoaté.Rametîe.RenardVIme Reyratid.Rigai (Albert). LoiretRivetMme RocaRo-che t f W ai<strong>de</strong>ntî.Rosenb<strong>la</strong>tt.Roue au te (Gabriel).Gard.Roucaute ^Roger),Ard^cheRuiïe.Ville Rumeao,SavardVIme Scheli.ServinSignoiMme Sportifs®,Thamier.Thcrez (Maurice^Thuillier.TiJIon (Charles!»Touchard.ToujasTourne.Tourtaud.Trie art.Mme Vail<strong>la</strong>nt-Couturier.Vedrines.VergésMme VermeerscKPierre Villon.Zunino.N'ont pas pris part au votesMMBoukadoum.Ghnban-Delmas.Chevallier (Jacques),Alger.Derdoiir.Godin.Khï<strong>de</strong>r.Lamine Dîbaghiiie*Lécrivain-siervox.HezernaSai'd Mohamed CheiM^lie peuvent prendre part au vett iMM.Rabemananjara.I Rase taI Ravoahangy.Excusés ou absents par congé sMMAnxionnaz.Aragon (d'),«ardoux .Jacques).Paul Bastidtíaudry d'Asson (<strong>de</strong>)BergasseBessac.Chevigné «ie).CrouzierGay ; Francisque).Geutfre (<strong>de</strong>î.GiacobbiMarin (Louis).René Mayîr. Const»tineNa emolen Marcel)Petit (Guy», BassetPv^énées.PeyìelRousseau.ThirietN'ont pas pris part au vote tM. Edouard Herriot, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assemblénationale, et M. Le Troquer, qui présidait Uséance.Les nombres annoncés en séance avaientété <strong>de</strong>:Nombre <strong>de</strong>s votants 588Majorité absolue. 295Pour l'adoption » 406Contre 182Mais, après vérification, ces nombre ont éttrectifiés conformément A <strong>la</strong> lisip <strong>de</strong> scrutin :ci-<strong>de</strong>ssus.


I1708 ASSEMBLEE NATIONALE — 2® SEANCE DU 22 MARS 1919SCRUTIN (N° 1514)Sur <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong> rabattement prévu pourle chapitre 506 du budget du travail {Centre<strong>de</strong> formation professionnelle),Nombre <strong>de</strong>s votants.....Majorité absolue551276Pour l'adoption 369Contre 182L'Assemblée nationale a adopté.MM.Abelin.Aku.Allonneau,Amiot (Octave).Ont voté pourindré (Pierre),Antier.Apithy,Archiqice,Arna*Asseray,Aubame.AubaiLAubry.Au<strong>de</strong>guil,Augar<strong>de</strong>.Aujou<strong>la</strong>t,Aumeran,Bacon.Badie.Badiou.Barangé (Charles),Maine-et-Loiré.Barbier.Barrachia,BarrotBas.Baurens,Baylet.Beauquie?.BêcheBecquet.BégouinBen A.y Chérii.Benchennoul.Béné (Maurice).BentaiebBen Tounes.Béranger (André).Berge re t.Béto<strong>la</strong>ud.Beugniez,Bianchiûi.Bichet.Bidault (Georges).Billères.Binot.Biondl.Blocquaux,BocquetBoganda,Bonnet.BorraMlle Bosquier.Bougrain.Bouhey (Jean).Boulet (PauluBOUT,Bouret (Henri).Bourgès-Maunoury,Xavier Bouvier,îlle-et-Vi<strong>la</strong>ine.Bouvier - 0 ' Gottereau,Mayenne.Bouxom.Brusset (Max),Bruyneel.Burïot.Buron.Cail<strong>la</strong>vetCap<strong>de</strong>ville.Caron.Cartier (Gilbert),Seine-et-Oise.CarLer (Marcel),Drôme.CatoireCatrice.Cayeux (Jean).Gayol.Cerclier.Çhamant.Chariot (Jean).Charpentier.Charpin.Chassaing.Chastei<strong>la</strong>in.Chautard.Ghaze.Chevalier (Fernand),Alger.Chris ti a en s.Clemenceau (Michel).Coffln.ColinCondat-Mahaman.Cordonnier.Coste-Floret (Alfred),Haute-Garonne.Coste-Floret (Paul),Hérault.Coudray.Courant.Couston.Dagain.Da<strong>la</strong>dier (Edouard).Damas.Darou.David (Jean-Paul),Seine-et-Oise.David- (Marcel^Lan<strong>de</strong>s.Deiïerre.Defos du Rau.Dégoutté.Mme Degrond*D-eixonne.De<strong>la</strong>chenal.De<strong>la</strong>houtre.Delbos (Yvon). :Delcos.Denais (Joseph)*Deni3 (André),Dordogne.Depreux (Edouard!.Deshors.Desjardins,Desson.,Devemy.Devinât.Dhers.Diailo (Yacine).Mlle Dienesch.Dixmier.Dominjon.Doua<strong>la</strong>.Doutrellot.Draveny.Duforest.Dumas (JosephLDupraz (Joannès).Mlle Dupuis (José),Seine.Dupuy (Marceau),Giron<strong>de</strong>.Duquesne.Durroux.Duveau.E<strong>la</strong>in.Erre car t.Evrard.FaDre.Fagon JYve3)\Faraua.Farine (Philippe),Farinez.Faure (Edgar).Fauvel.Félix.FinetFonlupt-Esperaber,FouyetFrédéric-Dupont.Fré<strong>de</strong>t (Maurice).Froment.Gabelle.Gabont.Gail<strong>la</strong>rd.Gallet.Galy-uasparrou.Garavel.Garet.GauGavini.Gazier.Geoffre (<strong>de</strong>)'.Gernez.Gorse.Gosset.Gouin (Félix).Gourdon.Gozard (Gilles).Grimaud.Guérin (Maurice),Rhône.Guesdon.Guilbert.Guil<strong>la</strong>nt (André).GuilleGuillou (Louis),Finistère.Guissou (Hen-ri).Guitton.Guyomard.Guyon (Jean-Raymond),Giron<strong>de</strong>.Halbout.Henault.Henneguelle.Hugues (Emile),Alpes-Maritimes.Hugues (Joseph-André), Seine.Hul'.n.Ilussel.Hutin-DesgrèesiIhuel.Jacquin'ot.Jaquet.Jean-Moreau.Jeanmot.Joubert.Jouve (Géraud).'Jug<strong>la</strong>s.Jules-Julien (Rhône).July.Kir.Labrosse.Lacaze (Henri).Lacoste.Lalle.Lamarque-Cando.Lambert (Emile-Louis), Doubs ftMlle Lamblin.Lamine-Guèye.Laniel (Joseph).Lapie (Pierre-Olivier).Laribi.Laurelli.Laurens (Camille),Cantal.Laurent (Augustin),Nord.Le Bail.Lecourt.Le Coutaller.Leenhardt (Francis).Mme Lefèvre (Franchie),Seine.Lefôvre-Pontalis.Lejeune (Max), Somme,Mme Lempereur.Le Sciellour.Lescorat.Letourneau.Levindrey sLoustau.Louvel.Lucas.Charles Lussy.Mabrut.Macouin.Mallez.Mamba Sano.Marcellin.Marc-Sangnier.Marie (André).Maroselli.Martel (Louis).Martine.Martineau.Masison (Jean),Haute-Marne.Maurellet.Maurice-Pets che.Mauroux.Mayer (Daniel), Seine.Mazel.Mazier.Mazuez (Piene-Fernand).Meck.Mehaignerie.Mekki.Mendès-France.Menthon (<strong>de</strong>).Mercier (André-François),Deux-Sèvres.Métayer.Jean Meunier,Indre-et-Loire.Michaud (Louis),Vendée.Minjoz.•Mitterrand.Moch (Jules).Moisan.Mollet (Guy),Monin.Monjaret.Mont.Monteil André),Finis Me,Montel (Pierre).MontilloLMorice.Moro-Gu*îerri (<strong>de</strong>).Mouchet.Moussu.Moustier (<strong>de</strong>).Moynet.Mutter (André),Nazi Boni.Ninine.Noël (André).Puy-<strong>de</strong>-DômeNoguèr JSOrvoen.Ouedraogo Mamadou.Pantaloni.Penoy,Petit (Eugène-C<strong>la</strong>udius).Mme Peyrôles.Pflimlin.Philip (André).Pierre-Grouès.Pinay.Pineau.Peimbœuf.Mme Poinso-Chapuis.Poirot (Maurice).Pou<strong>la</strong>in.Mile Prevert.Prigent (Robert),Nord.Prigent (Tanguy),Finistère.Queuille.Quilici.Rabier.Ramadier.Ramarony.Ramonet. :Raymond-Laurent,Recy (<strong>de</strong>).Reeb.Regaudie.Reille-Soult.Rencurel.Tony Révilîon.Reynaud (Paul) 1 .Ribeyre (Paul).Ricou.Rigal (Eugène), Seine.Rincent.Roclore.Rollin (Louis).Roques.Roulon.Saravane LambertSau<strong>de</strong>r.Schaff.Schaufiler (Charles).Scherer (Marc).Schmidt (Robert),Haute-Vienne.Schmitt (Albert),Bas-Rhin.Schmitt (René),Manche.Schneiter.Schuman (Robert),Moselle,Schumann (Maurice),Nord.Segelle.Senghor.Serre.Sesmaisons (<strong>de</strong>).Siefridt.Sigrist.Siivandre.Simonnet.Sion.Sissoko (Fiîy-Dabo).Smaïl.Solinhac.Sourbet.Tail<strong>la</strong><strong>de</strong>.Teitgen (Henri),Giron<strong>de</strong>.Teitgen (Pierre),Ille-et-Vi<strong>la</strong>ine.Temple.Terpend.Ont voté contreMM.Airoldi.Alliot.Mlle Archimè<strong>de</strong>,Arthaud.As tier <strong>de</strong> La Vigerie (d').Auguet.Bal<strong>la</strong>nger (Robert),Seine-et-Oise.Barel.Barthélémy.Bartolini.Mme Basti<strong>de</strong> (Denise),Loire.Benoist (Charles).Berger.Besset.Bil<strong>la</strong>t.Billoux.Biscarlet.Bissol.B<strong>la</strong>nchet.Boccagny.Bonté (Florimond).Bourbon.Mme B ou tard.Bout avant.Brault.Mme Ma<strong>de</strong>leine Braun.Briiiouet.Cachin (Marcel).Ca<strong>la</strong>s.Camphin.Canoë.Cartier (Marias),Haute-Marne.Casanova.Castera.Cermo<strong>la</strong>cce.Césaire.Chambeiron.Chambrun (<strong>de</strong>).Mme Cbarbonnel.Chausson.Cherrier.Citerne.Cogniot.Gostes (Alfred), Seine.Pierre Cot.Coulibaly Ouezzin.Cristofol.Croizat.Mme Darras.Dassonville.Denis (Alphonse),Haute-Vienne.Djemad.Mme Douteau,Doyen.Dreyfus-Schmidt.Duclos (Jacques),Seine.Duclos (Jean),Seine-et-Oise.Diiiour.Dumet (Jean-Louis).Duprat (Gérard).Marc Dupuy (Giron<strong>de</strong>).Dutard.Mme Duvernols.Fajon (Etienne).Fayet.Félix-T>chieaya.Fievez.Mme Francois.'Thibault.Thomas (Eugène),Thoral.Tinaud (Jean-Louis).Tinguv (<strong>de</strong>).Toub<strong>la</strong>nc.Triboulet.TruffautVain y.Valentino.Vée.Vorneyras.Very (Emmanuel/,Viard.V<strong>la</strong>tte.Vil<strong>la</strong>rd.Viollette (Maurice).Vuil<strong>la</strong>ume.Wagner.Wasmer.Mlle Weber.Y von.Mme Gaîiei-r.Gara-ïidy.Garcia.Gautier..Genest.Ginestet.Mme Ginollin.Giovoni.Girard.Girardot.Gosnat.Goudoux.Gouge.Greffier.Grenier (Fernand).Gresa (Jacqu^Sj."Gros.Mme Guérin (Lucie),Seine-Inférieure.Mme Guérin (Rose),Seine.Guiguen.Guillon (Jean),Indre-et-Loire.Guyot (Raymond),Seine.Hamani Diori.I<strong>la</strong>mon (Marcel).Mme Hertzog-Cachin*Houphouet-Boigny.Hugonnier.Joinville (AlfredMalleret).Juge.Julian (Gaston),Hautes-Alpes.Kriegel-ValnmontiLambert (Lucien),Bouches-du-RhôneMme Lamibext (Marié),Finistère.Lamps.Lareppe.Lavergne.Lecœur.Mme Le J eune (Hélène).Côtes-du-Nord.Lenormand.Lepervanche (<strong>de</strong>).L'IIuillier (Wal<strong>de</strong>ck),Lisette.Liante.Lozeray.Maillocheau.M amadou Konate.Manceau.Marty (André).Masson (Albert),Loire.Maton.André Mercier, Oise.Meunier (Pierre).Côte-d'Or.Michaut (Victor),Seine-rnférieure.Michel.Midol.Mokhtarl.Montagnier.Môquet.Mora.Morand.Mouton.Mudry.


I ASSEMBLEE NATIONALE — 2 e SEANCE DU 22 MARS I0Í9 1709Musmeaux.Mme Nautré.Mme Ne<strong>de</strong>lee.Noël /Marcel), Aube.Patin au dPaul (Gabriel),Finistère.Paumier.Perdon (Ili<strong>la</strong>ire).Mme Péri.Péron (Yves).Petit (Albert), Seine.Peyrat.Pierrard.PirotPoumadère.Pcurtalet.Pouyet.Pronfeau.Prot.Mme Rabaté.Ramette.Renard.Mme Reyraud.Rigal (Albert), Loiret.Rivet.Mme Roca.Hochet (Wal<strong>de</strong>ck).N'ont pas pris part auMM.Ahnne.Babet (Raphaël).Bayrou.Edouard Bonnefous.BoukadoumCadi ;Ab<strong>de</strong>lka<strong>de</strong>r).Capitant (René).Castel<strong>la</strong>ni.Ohaban-Delmas.Chevallier (Jacques),Alger.,ChevaUier (Louis),Indre.Chevallier (Pierre),Loiret.Glbstermann.Derdoùr.Dezarnaulds.Dusseaulx.Porcin al.Furaud.Gervolino.Godin.Horma Ould Babana.Kauflmann.Rosenb<strong>la</strong>tt.Roucaute (Gabriel),Gard.Roucaute (Roger),Ardéche.Ruiïe.Mlle Rumeau.Savard. -Mme Schell.Servin.Sign or.Mme Sportisse.ThamierThorez (Maurice).Tbuillier.Tillon (Charles).Toucbard.Toujas.Tourne.Tour tau 3.TricartMme Vail<strong>la</strong>nt-Couturier.Vednnes.VergésMme Vermeersch.Pierre Villon.Zunino.Khi<strong>de</strong>r.Krieger (Alfred).Kuehn (René).Lamine Debaghine.Lécrivain-Servoz.Legendre.Lespès.Liquard.Livry-Level.Malbrant.Mé<strong>de</strong>cin.Mezerna.Michelet.Mondon.Nisse.OlmLPalewskLPleven (René).Courtier.Raulin-Laboureur (<strong>de</strong>).Saïd Mohamed Cheikh.Terrenoire.Theetten.Vendroux.Wolfl.Ne peuvent prendre part au vote sMM,Rab emanan jara.i Raseta.I Ravoahangy.Excusés ou absents par congé :MM.Anxionnaz.Aragon (d'LBardoux (Jacques).Paul Bastid.Baudry d'Asson (<strong>de</strong>).Bergasse.Bessae.Chevigné (<strong>de</strong>y.Crouzier.Cray (Francisquey.Giacobbi.Marin (Louis).René Mayer,Constantine.Naegelen (Marcel).Petit (Guy),Basses-Pyrénées.Peytel.Rousseau.Thiriet.N'ont pas pris part au vote:M. Edouard Herriot, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assembléenationale, et M, Le Troquer, qui présidait <strong>la</strong>Séance.Les nombres annoncés en séance avaientété <strong>de</strong>:Nombre <strong>de</strong>s votants.. « ..-n-.«... 569Majorité absolue • sarcrr« 180Pour l'adoption 377Contre 182Mais, après vérification, ces nombres ont étérectifiés conformément à <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> scrutinci-<strong>de</strong>ssus.+ • » •(N° 1515)Sur le renvoi à une date ultérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussiondu budget <strong>de</strong>s anciens combattants.Nombre <strong>de</strong>s votants 569Majorité absolue 285Pour l'adoption 387Contre 182L'Assemblée nationale a adopté.Abelin.Ahnne*Aku.Allonnean.Amiot (Octave).André (Pierre).Antier.Apithy.Archidic-e.Arnai.Asseray.Aubame.Auban.Aubry.Au<strong>de</strong>guil.Augar<strong>de</strong>.Aujou<strong>la</strong>t.Babet (Raphaël).Bacon.Badie-Bsdiou.Barangé (Charles),Maine-et-Loire.Barbier.Barrot.Bas.Baurens.Baylet.Bayrou.Beauquier.BêcheBecquet.Bégouin.Ben Aly Chérif.Benchennouf.Béné (Maurice).BentaiebBen Tounes.Béranger (André).Bergeret.Béto<strong>la</strong>ud.Beugniez.Bianchini.Bichet.Bidault (Georges).Billères.Binot.Biondi.Blocquaux.Bocquet.Boganda.Edouard Bonnefous.Bonnet.BorraMile Bosquier.Bouhey (Jean).Boulet (Paul).Bour.Bouret (Henri).Bourgôs-Maunoury.Bouxom.Bruyneei.Burlot.Buron.Cadi (Ab<strong>de</strong>lka<strong>de</strong>r).Caii<strong>la</strong>vet.Cap<strong>de</strong>ville.Capitant (René),Caron,Cartier (Gilbert),.Seine-et-Oise.Cartier (Marcel)»Drôme.Castei<strong>la</strong>ni.Catoire.Catrice.Cayeux (Jean).Cayol.Cerdier.Chaoan-Delmas.Chariot (Jean).Charpentier.Ont voté pour :Charpin.Chassaing.Chastel<strong>la</strong>in."Chautard.ChazeChevalier (Fernand),Alger.Chevallier (Jacques),Alger.Chevallier (Louis),IndreChevallier (Pierre),LoiretClemenceau (Michel).Clostermann.Coffin.ColinCondat-Mahaman.Cordonnier.Coste-Floret (Alfred),Haute-Garonne.Coste-Floret (Paul),Hérault.Coudray.Courant.Couston.Dagain.Da<strong>la</strong>dier (Edouard).Damas.DarouDavid (Jean r Pauil),Seine-et-Oise.David (Marcel),Lan<strong>de</strong>s.Deiferre.Deios du Rau.Dégoutté.Mme Degrond.Deixonne.Deiaehenai.De<strong>la</strong>houtre.Delbos (Yvony.Delcos.Denais (Joseph).Denis (André),Dordogne.Depreux ('Edouard).Deshors.De s jardins.Desson.Devemy.Devinât.Dezarnaulds.Dhers.Diallo (Yacine).Mlle Dienesch.Dixmier.Dominjon.Doua<strong>la</strong>.DoutreUot.Draveny.Duforest.Dumas (Joseph).Dupraz (Joannés).Mlle Dupuis (José),Seine.Dupuy (Marceau),Giron<strong>de</strong>.Duquesne.Durroux.Dusseaulx.Duveau.E<strong>la</strong>in. -Errecart.Evrard.Fabre.Fagon (Yves).Faraud.Faraud.Farine (Philippe).Farinez.Faurc (Edgar).Fauvel.Félix.Finot.Fon 111 p t-Esp er ab er.Forci naL'Fcuyet.Fi'c<strong>de</strong>t (Maurice}.Froment.Gabelle.Gabon t.-Gail<strong>la</strong>rd.Gall etGaly-Gasparrou.Garavel.Garet.Gau.Gavini.Gazier.G erriez.Gervolino.Godin. -GorseGossetGouin iFélix).Gourd on.Gozard (Gilles).Grima ud.Guérin (Maurice),Rhône.Guesdon.Gui'bert.Guil<strong>la</strong>nt (André).GuilleGui Hou (Louis),Finistère. \Guissou (Henri):Guitton.Guyomard.Guy on (Jean-Raymond),Giron<strong>de</strong>.Halbout.Henneguelle.Horma Ould Babana.Hugues (Emile),Alpes-Maritimes.Hugues (Joseph-André), Seine,fluliri-Hussel.Huti'n-Desgrèes.Ihuel.Jaque t.Jean-Moreau.Jeamnot.Jouve (Géraud).Jug<strong>la</strong>s..Jules-Julien (Rhône).July.Kauiïmann.Kir.Krieger (Alfred).Kuehn (René).Labrosse.Lacaze (Henri).Lacoste.Lalle.Lanwque-Cando.Lambert (Emile-Louis), Doubs.Mlle Lamblin.Lamine-Guèye.Laniel (Joseph).Lapie Pierre-Olivier).Laribi.Laurelli.Laurens (Camille),Cantal.Laurent (Augustin),Nord.Le Bail.Lecourt.Le Coutailer.Lécrivain-Servoz.Leenhardt (Francis).MD Ï€ Lefebvre iFrancine)Seine.Legendre.Lejeune (Max), Somme.Mme Lempereur.Le Sciellour.Lescorat.Lespès.Letourneau.jLevindrey.Liquard.Livry-Level.Loustau.Louvel.Lucas'Umno> ïussy.Mabrut.Malbrant/Maruba Sano.Marcellin.Marc-Sangnier.Marie André).Maroselii.Martel -Louis).Martine.Martin eau.Massôn ,Jean) fHaute-Marne.Mauréllet.Maurice-Petsche.Mauroux.Mayer (Daniel), Seine»Mazel.Mazier.Mazuez (Pierre-Fernand).Meck.Mé<strong>de</strong>cinMehaignerie,MekkiM endès-France.Menthon (<strong>de</strong>).M ere icr ( André-Frea*COiS), DôUX-SèYW».MétayerJean Meunier,Indre-et-Loire.Mi chaud ( Louis ) %Vendée.MinjozMitterrand.Moeh (Jules).Moisan.Mollet (Guy).Mondon.Monin.Monjaret.Mont.Monteil (André),FinistèreMontel Pierre).Morice.Moro-Giaiferri (<strong>de</strong>?«Mouche t.Moussu.Moiist er f (<strong>de</strong>).Nazi Boni.Ninine.Nis-.eNoël iAndré),Puy-<strong>de</strong>-Dôme.Noguères.Olmi.O'voen.Ouedraogo MamadMkPalewski.Pantaloni.PenovPetit* (Eusrène-C<strong>la</strong>udius). 'Mme Peyrôles.Pfîimlin.Philip (André)Pierre-Grouès.Pin a yPineau.'Pleven (René).Poimbœuf.Mme Poinso-ChapuHiPoirot (Maurice),.Pou<strong>la</strong>in.Pourtier.Mlle Prevert.Prigent (Robert),. *Nord.Prigent (Tanguy^Finistère.Queuiiie.Rabier.Ramadier.Ramarony.Ramonet.Raulin-Laboureur (ia§Raymond-LaurentRecy (<strong>de</strong>).Reeb.Regaudie.Reille-Soult.Rencurel.Tony Révillon.Revnaùd (Paul)'*Ribeyre (Paul).. Rie où.«mal (Eugène), Se!**Rincent.'Roclore.


1710 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949fco Hin (Louis). Teiigen (Henri),Roques.Giron<strong>de</strong>.Saïd Mohamed Cheikh. TfHgen (Pierre),Sara vane Lambert llle-et-Vi<strong>la</strong>ine,Sau<strong>de</strong>r 'Temple.SchaffTerpend.Scherer (Marc). Terrenoire.Schmidt (Robert), Theetten.Haute-Vienne. ThibaultSchmitt (Albert), Thomas (Eugène).Bas-RhinThoralSchmitt (René), Tinaud (Jean-Louis).Manche.Tinguv (<strong>de</strong>).SchnoiterTon b<strong>la</strong>nc.Schuman (Robert), Truiîaut.Moselle.Va<strong>la</strong>ySchumann (Maurice), Va'entino.Nord.VéiSemelle.Veudroux.Senghor.Vernevras.SerreVery (Emmanuel).Sesmaìsons (<strong>de</strong>). ViardSiefridtViatte.SigristVil<strong>la</strong>rd.Silvandre.Viollette (MauricabSimr.nnet.Vuil<strong>la</strong>ume.SionWagner.Sissoko (Fily-Dabo). WasmerSmnTIMUP Weber.Solinhac,Wolfî.Courbet.Y von.Tail<strong>la</strong><strong>de</strong>.MM.Airoldi.AlliotMlle Archimè<strong>de</strong>.Arthaud.Astier<strong>de</strong> La Vigerle(d')AuguetBaîianger (Robert),Seine-et-Oise.Bar etBarthélémy.BartoliniMme nasti<strong>de</strong> (Denise),LoireBenoisl (Charles).Berger.BessetBil<strong>la</strong>tBilloux.BiscarletBissoiB<strong>la</strong>nchet.Boccagny.Bonté fFlorimond).BourbonMme Boutard.BoutavantBraultMme Ma<strong>de</strong>leine Braun.BrillouetCachin (Marcel).Ca<strong>la</strong>sCamphinCanceCartier (Marius),Haute-Marne.CasanovaCoMer*Cermo<strong>la</strong>cce.CésaireChambeiron.Chambrun (<strong>de</strong>).Mme Charbonnel.Chausson.Cherrier.Citerne.CogniotCostes .Alfred), Seine.Pierre CotCoulibaly Ouezzin.Cris to fol.CroizatMme Darras.Dassonviile.Denis ' Alphonse),Haute-Vienne.D je m ad.Mme Douteau.DoyenDrèyfus-Schmidt.D^los 'Jacques},Du clos (Jean;,Seine-et-Oise.Dufour*Ont voté contre :Dum et (Jean-Louis).Duprat (Gérard).Marc Dupuy 'Giron<strong>de</strong>).Du tardMme Duvernois.Pajon :Etienne),FàvetFéîix-Tchicaya.FievezMme François.Mme Galicier,Garaudy.GarciaGautier.Genest.Ginestet.Mme Ginollin.Giovnni.GirardGirard ot.Gosnat.Goudoux.GougeGreffierGrenier (Fernand).Gresa (Jacques).GrosMme Guérin (Lucie),Seine-Inférieure.Mme Guérin (Rose),SemeGuiguen,Gui]Ion (Jean),I ndre 7 et-Loire.Guyot (Raymond),SeineHamani Diori.Hamon (Marcel).'Mme llertzog-Cachln.llouphouet-feolgny.Hugonnier.Joinville (AlfredMMIeret».JugeJulian Gaston),lïautes-Alpes.Kii'-:gel-VaIrimontLambert Lucien),Bouches-du-Rhone.Mme Lambert (Marie),Fi m'itère.Lamps.Lareppe.Lavergne.Lecœur..Mme Le Jeune (Hélène),Côles-dii-Nord,Le normandLepervanche <strong>de</strong>).L'11 ni i Ii er (Wal<strong>de</strong>ck).Lisette.,Liante.Lozeray.Maillocheau.Mamadou Konate,Manceau.Marty (André).Masson (Albert),, Loire.Maton.Andre Mercier, Oise.Meunier (Pierre).Cùte-d'Or.Michaut (Victor),Seine-inférieure.MichelM: (loiMokhtarl.Montagnler.M ò quei.MoraM jiand.Mouton,Mudry.Musmè aux.Mme N au tré.Mme Ned elee.Noè 'Marcel), Aube.Palinaud.Paul (Gabriel),Finistère.PaumierPerd on (Hi<strong>la</strong>ire).Mme Péri.Pérou (Yves).Petit (Albert), Seine.Pe\ratPierrard.PirotPoumadère.Pourtalet.Pouyet.Pronteau.ProtMme Rabaté.Ramette.Renard.Mme Reyraud.Ri gai î Albert), LoiretRivetMme Rue aRochet (Wal<strong>de</strong>ck).Rosenbîatt.Roucaute (Gabriel),Gard.Roucaute (Roger),Ardèche.RuiîeMlle Rumeau.SavardMme Schell.SeryinSi g n orMme Sportisse.Thamier.Thorez (Maurice).Thuillier.Tillon (Charles).Touchard.Toujas.Tourne.Tourtaud.Tricart.Mme Vail<strong>la</strong>nt-Couturier.Vedrines.vergésMmePierre Villon,Zunino.Vermeersck.M'ont pas pris part au vote:MM.Aumeran.Barrachin.Bougrain.-Boukadoum.Xavier. Bouvier,[Ile-et-Vi<strong>la</strong>ine.Bouvier-O'Cottereau,Mayenne.B»-u>set (Max).Chaînant.Christiaens.DerdourFrcdéric-Dupont.G eoffre (<strong>de</strong>).Ilenault.Jacquinot.Joubert.K h i<strong>de</strong>i;:Lamine Debaghint»Leievre-Pontalis.Mncouin.Ma liez.Mezerna.MicheletMi ntillot.Moynet.Mutter (André).Quilici.Roulon.Sc h auf fier (Charles).Triboulet.Ne peuvent prendre part au vote sMM.Rabemananjara.i Raseta.I Ravoahangy.Excusés ou absents par congé:MM.Anxionnaz.Aragon (d').Bardoux (Jacques).Paul Bastid.Baudry d'Asson (<strong>de</strong>).Bergasse.Bessac.Chjvigné (<strong>de</strong>).CrouzierGay (Francisque).N'ont pas pris part auGiacobbiMarin 'Louis),.René Mayer,Constantine.Naegelen (Marcel).Petit (Guy),Basses-Pyrénées.PeytelRousseau.Thiriet.vote:M. Edouard Ilerriot, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assembléenationale, et M. Le Troquer, qui présidait <strong>la</strong>séance.Les nombres annoncés en séanceété <strong>de</strong>:avaientNombre <strong>de</strong>s votants. 571Majorité absolue 286Pour l'adoption 389Contre 182Mais, après vérification, ces nombres ont étérectifiés conformément à <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> scrutinci-<strong>de</strong>ssus..*!! ! j ". i. ' •:' «»!#» •..';;. 'i.i'f»SCRUTIN (N° 1516)Sur <strong>la</strong> modification <strong>de</strong> Vordre du jour proposéepar Ai. Jacques Duclos (Interpel<strong>la</strong>tionsur le pacte At<strong>la</strong>ntique).Nombre <strong>de</strong>s votants 592Majorité requise. 311Pour l'adoption 182Contre 410L'Assemblée nationale n'a pas adopté*MM.Airoldi.Alliot.Mlle Archimè<strong>de</strong>.Arthaud.As tier <strong>de</strong> La Vigerie(d').Auguet.Ont voté pour :Bal<strong>la</strong>nger (Robert),Seine-et-Oise.BareBarthélémy*Bartolini.Mme Basti<strong>de</strong> 'Denise),Loire.Benoist (Charles),.Berger.BessétBil<strong>la</strong>t.Billoux.Biscarlet.Bisso.B<strong>la</strong>nchet.Boccagny.Bonté fFlorimond).Bourbon.Mme Boutard.Bou<strong>la</strong> va nt.Brault.Mme Ma<strong>de</strong>leine Braun..Brillouet.Cach'n (Marcel).Ca<strong>la</strong>s.Camphin.Cance.Cartier (Marius),Haute-Marne.Casanova.Castera.Cermo<strong>la</strong>cce.CésaireChambeiron,Chambrun (<strong>de</strong>).Mme Charbonnel.Chausson.Cherrier.CogniotCostes ;AlfredL Seine.Pierre Cot.Coulibaly Ouezzin.Cristofol.Croizat.Mme Darras.Dassonviile. .Denis (Alphonse),Haute-Vienne. "Djemad.Mme Douteau.Doyen.Dreyfus-Schmidt.Duclos (Jacques),SeineDuclos (Jean),Seine-et-OiseDufourDumet (Jean-Louis).Dupraf (Gérard).Marc Dupuy (Giron<strong>de</strong>)Du tard.Mme Duvernois.Fajon 'Etienne).FayetFélix-Tehicaya.Fievez.Mme François.Mme Galicier.Garaudy.G'iicia.Gautier.Gcnesi ...Ginestet.Mme Ginollin,' .,; ;!CUo vont.Girard.GirardotGosnat.Goudo-uxGougeGreffier.Grenier (Fernand), «Gresa (Jacques).GrosMme Guérin iLucie),Seine-Inférieure. .Mme Guérin (Rose),SeineGuiguen.Guiilon (Jean),Indre-et-Loire.Guyot : Raymond)*,SeineI<strong>la</strong>mani Diuril<strong>la</strong>mon {Marcel).Mme Ilertzog-Cachiivllouphouet-Boigny.Hugonnier.Joinville (AlfredMailerethJuge.Julian ¡Gaston),Hautes-Alpes.Kriegel-V alri,n:ont,Lambert Lucien),Bouches-du-Rhune,Mme Lambert (Marie)»Fin ; s 1ère.Lamps.Lareppe.Lavergne.LecœurMme Le Jeune (Hélène%Côtes-du-Nord.Lenormand.Lepervanche (<strong>de</strong>).L'Huillier (Wal<strong>de</strong>ck,Lisette.Liante.Lozeray.Maillocheau.Mamadou Konate.Manceau.Marty (André).Masson (Albert),Loire.Maton.André Mercier, OiseMeunier (Pierre),Côte-d'Or.Michaut (Victor),Seine-InférieureMichel.Mido..Mokhtari.Montagnier.MôquetMora.Morand.Mouton.Mudry.:Musmeaux.Mme Nautré.,Mme Ne<strong>de</strong>lec.' • « . :Noël (Marcel), AubePatinaud. -Paul (Gabriel),Finistère.Paumier.Perdon (Hi<strong>la</strong>ire).Mme PériPéron (Yves).PeHt (Albert), Seine». .¡Pevrat.,:iPierrard.IPirot¡...jw v r.m-fï'i


ASSEMBLEE NATIONALE — 2* SEANCE DU 22 MARS 1949 1711Mme Reyraud.Rigal (Albert), LoiretRivet.Mme Roc a.Rocbet (Wal<strong>de</strong>ck).Rosenb<strong>la</strong>tt.Roucaute (Gabriel),Gard.Roucaute (Roger).Ardèche. .Rufte.Mlle Rumeau.Savard.MM.Abelin.Ahnne.AkuAllonneau.Amiot (Octave).André (Pierre) £An ti er".Archidioe.Arn al.¿sseray.Aubame.Auban.Aubry.Au<strong>de</strong>guil.Augar<strong>de</strong>.Aujouiat.Aumeran.Babet (Raphaël).Bacon.Badiou.Barangé (Charles),Maine-et-Loire.Barbier.Barrachin.Barro t.Baurens.Baylet.iir ier -» .Ben Al y Chéxlf.Benchennoui.Béné (Maurice).Bentaîeb.Tounes.(Andîé).Bidault (Georges) eBocquet.Boganda.Edouard Boimefous.Bonnet.Borra.Mlle Bosqu&er ÄBougrain.Bouhey^^n,.aunoury.Bouvier,Il le-et-Vi<strong>la</strong>ine.Bouvier - 0 ' Cottereau,Mayenne.(Mai),(Ab<strong>de</strong>lka<strong>de</strong>r),Mme Schell.Servin.Signor.Mme Sportisse.Thamier.Thorez (Maurice).Thuillier.Tillon (Charles).Touchard.ToujasTourne.Tourtaud.Tricari.Mme Vail<strong>la</strong>nt-Couturier.Vedrines.Vergés.Mme Vermeersch.Pierre Villon.Zunino.Capitant (René).Caron.Cartier (Gilbert),Seine-et-Oise.Cartier (Marcel),Drôrne.Castel<strong>la</strong>ni.Catoire.Catrice.Cayeux (Jean).Cayoi.Cerclier.Chaban-Delmas,Chamant.Chariot (Jean).Charpentier.Charpin.Chassaing.Chastel<strong>la</strong>in.Chautard.ChazeChevalier • (Fernand),Alger.Chevallier (Jacques),Alger.Chevallier (Louis),Indre.Chevallier (Pierre),LoiretChristiaens.Clemenceau (Michel).Glostermann.Cofiin.ColinCondat-Mahaman.Cordonnier.Coste-Floret (Alfred),Haute-Garonne.Coste-Floret (Paul),Hérault.CourantCoiïston,Dagain.Da<strong>la</strong>dier (Edouard).Damas.Darou.David (Jean-Paul),Seine-et-Oise.David (Marcel),•Lan<strong>de</strong>s.Deiïerre.Deîos du Rau.Dégoutté.Mme Degrond.Deixonne.De<strong>la</strong>chenal.De<strong>la</strong>houtre.Delbos (Yvon)'.Delcos.Denais (Joseph)'.Denis (André),Dordogne.Depreux (Edouard).Deshors.Desjardins.Desson.Devemy.Devinât.Dezarnaulds.Dhers.Diallo (Yacine),Mlle Dienesch.Dixmier,Pominjon.Doua<strong>la</strong>.Doutrellot,Draveny.Duforest.Dumas (Joseph).Dupraz (Joannôs)Mlle Dupuis (José),Seine.Dupuy (Marceau),Giron<strong>de</strong>.Duquesne.Durroux.Dusseaulx.Duveau.E<strong>la</strong>in.Errecart.Evrard.Fabre.Fagon (Yves).Faraud.Farine (Philippe).Farinez.Faure (Edgar).Fauvel.Félix.Fin etFonlupt-Esperaber.Forcinal.Fouyet.Frédéric-Dupont.Fré<strong>de</strong>t (Maurice),Froment.Furaud.Gabelle.Gaborit.Gail<strong>la</strong>rd.GalletGaly-Gasparrou.Garavel.Garet.GauGavini.Gazier.Geoilre (<strong>de</strong>).Gernez.Gervolino.GodinGorse.Gosset.Gouin (Félix) 1 .Gourd on.Gozard (Gilles),Grimaud.Guéril<strong>la</strong> (Maurice),-RhôneGuesdon.GuilbertGuil<strong>la</strong>nt (André).GuilleGuillou (Louis),Finistère.Guissou (Henri).Guitton.GuyomardGuy on (Jean-Ray-. mond). Giron<strong>de</strong>.Halbout.Henault.Henneguelle.Horma OuldHugues (Emile),Alpes-Maritimes.Hugues (Joseph-André), Seine.HulinHussel.Hutin-Desgrèes.Ihuel.Jacquinot.Jaquet.Jean-Moreau.JeanmotJoubertJouve (Géraud).Jug<strong>la</strong>s.Jules-Julien (Rhône).July.KauiTmann.Kir.Krieger (Alfred).Kuehn René).Labrosse.Lacaze (Henri),Lacoste.LalleLamarque-Cando.Lambert (Emile-Louis), Doubs.Mlle Lamblia.Lamine-Guèye.Laniel (Joseph).Lapie (Pierre-Olivier).Laribi.Laureili.Laurens (Camille),Cantal.Laurent (Augustin),Nord.Le Bail.Le court.Le Coutaller,Leen hard r (Francis).Mme Lefebvre (Francine),Seine.Leièvre-Pontalis.Legendre.Lejeune Max),Somme.Mme Lempereur.Le Sciellour.Lescorat.LespèsLetourneau.Levindrey.Liquard.Livry-Levei.Loustau.Louvel.Lucas.Charles Lussy.Mabrut.Macouin.Ma Ihr a nt.Ma liezMamba-Sano.Marce Ilm.Marc-Sangnier.Marie (André).Maroselli.Martel (Louis),.Martine.Martineau.Masson (Jean),Haute-Marne. *Maurellet.Maunoe-Petsche.Ma u roux.Mayer (Daniel), Seine.Mazel.Mazuez (Pierre-Fernand). -MeckMé<strong>de</strong>cin.Mehaignerie.Mekki.Mendès-France.Menthon (<strong>de</strong>).Mercier (André-François),Deux-Sèvres,Métayer.Jean Meunier,Indre-et-Loire.Michaud (Louis),Vendée.Micheiet.MinjozMitterrand.Moch (Jules).Moisan.Mollet (Guy).Mondon.Monin.Monjaret.Mont.Monteil (Andréy,Finistère.Montel (Pierre).Montiilot.Morice.Moro-Giafferri (<strong>de</strong>).Mouchet.Moussu•Moustier (<strong>de</strong>).Moynet,Mutter (André)•Nazi Boni.Njiine.Nisse.Noël (André),Puv-<strong>de</strong>-Dôme.Nogueres.OlmiOrvoenOuedraogoPalewski.Pantaloni.Penoy.Petit (Eugène-C<strong>la</strong>udius).Mme Peyroles.Pilimlin.Philip (André).Pierre-Grouès.Pinay.Pineau.Pleven (René).Poimbœuf.Mme Poinso-Cliapuis.Poirot (Maurice).Pou<strong>la</strong>inPourtier.Mlle Prevert.Prigent (Robert),Pl Stèi T ef ngUyî 'iuille.lier.Rarnadier.Ramarony.Ramonet.Raulm-Laboureur (<strong>de</strong>)Ra y m o nd- La uren t.Recv (<strong>de</strong>).ReebRegaudie.Reille-Soult.RencurelTonv Révulon.Reynaud (Paul).Ritt vre (Paul*.Ricoù.Rigai (Eugène), Seine.Rincent.Roc l ore.Rollin (Louis).Roques.Houlon.Saïd Mohamed Cheikh.Saravane Lambert.Sau<strong>de</strong>r.Schaf!.^Schauffler (Charles).Scheper (Marc)»Schmidt (Robert),Haute-Vienne.Schmitt (Albert),Bas-RhinMMBoukadoum.Derdour.Khi<strong>de</strong>r.iMMRabemananjara.Anxionnaz.Aragon (d'i.Bardoux (Jacques).Paul Bastid.Baudry d'Asson (<strong>de</strong>).BergasseBessac.Chevigné (<strong>de</strong>).CrouzierGay (Francisque).Schmitt (René),Manche.Schneiter.Schuman (Robert).Moselle.Schumann (Maurice!»Nord.Segelle.Senghor.Serre.Sesmaisons (<strong>de</strong>)*Siefridt.SigristSiivandre.Simonnet.Sion.Sissoko (Fily-D&boLSma'ilSolinhac.Sourbet.Tail<strong>la</strong><strong>de</strong>.Teitgen (Henri),Mron<strong>de</strong>.Teitgen (Pierre),llie-et-Vi<strong>la</strong>ine.Temnle.Terpend.Terrenoire.Theetten.Thibault.Thomas (Eugène)*Thoral.Tinaud (Jean-Louis)*Tinguy f<strong>de</strong>).Ton b<strong>la</strong>nc.TribouletTruffa ut.Va<strong>la</strong>vValehtino.VéeVendroux.Verneyras.Verv (EmmanuelsViard.ViatteVil<strong>la</strong>rd.Viollette (Maurice);*Vuil<strong>la</strong>ume.Wagner.Vv asm erMlle Weber.Wölfl.Yvon. *I Lamine Debaghine*Lécrivain-Servoz.I Mezerna.Raseta.Ravoahangy«Giacobbi.Marin 'Louis).René Mayer,Constantine.Naegelen ,Marcel)Petit (Guy),Basses-Pyrénées.Peytel.Rousseau.Thiriet.M. Edouard Herriot, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Assemblé«nationale, et M. Le Troquer, qui présidait ltséance.


1712 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949LÉGISLATURESESSION DÉ 1949 — COMPTE RENDU IN EXTENSO — 60 eSÉANCE3* Séance du Mardi 22 Mars 1949.SOMlMAJTÎRE1. — Procès-verbal.S. — Retrait provisoire <strong>de</strong> l'ordre du jour 4\mprojet <strong>de</strong> loi.S» — Répartition <strong>de</strong> l'abattement global opérésur le budget


Gouvernement* pour assister M. le ministre<strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>s transports etdu tourisme:M. Grand, chargé <strong>de</strong> mission an cabinetiia ministre;, M. He<strong>de</strong>rer, secrétaire général à Favi«'tion civile et commerciale;M. Gazes, directeur <strong>de</strong>s bases aériennes;M. Tbouvenot, directeur <strong>de</strong>s transportsaériens;M. Guillerand, chef <strong>de</strong> service à Padministratioiicentrale;II. Wetzel, sous-directeur à l'administrationcentrale.Acte est donné <strong>de</strong> cette communication.La parole est à M. le rapporteur général,suppléant M. Grésa, rapporteur spécial <strong>de</strong><strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances.Ht. Charles Barangé, rapporteur généralMesdames, messieurs, dans son intéressantrapport, mon collègue M. Gresa,actuellement absent <strong>de</strong> l'Assemblée, indiqueque le budget <strong>de</strong> l'aviation civile etcommerciale pour 1947 avait été reconduiten 1948.La charge réelle correspondant à l'exercice1918 a atteint 6.987.816.000 francs. Lescrédits <strong>de</strong>mandés pour 1949 s'élevaient à8.854.428.000 francs. La différence <strong>de</strong>i .866.612.000 francs entre ces <strong>de</strong>ux chiffresest imputable principalement à l'augmentation<strong>de</strong> <strong>la</strong> subvention à <strong>la</strong> compagnieAir-France, à <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s prix et àl'obligation d'engager <strong>de</strong> nouvelles dépenses<strong>de</strong> matériel et <strong>de</strong> subvention.Les crédits ouverts au titre du budget<strong>de</strong> l'aviation civile et commerciale doiventtoutefois supporter, pour une part égaleà 288.197.000 francs, l'abattement globalopéré sur les budgets civils par <strong>la</strong> loi du31 décembre 1948 en vue <strong>de</strong> limiter letotal <strong>de</strong>s dépenses ordinaires civiles anmaximum <strong>de</strong> 750 milliards <strong>de</strong> francs.Comme l'indique le rapporteur, il semblequ'il n'y ait, dans le budget <strong>de</strong> 1949,qu'une simple reconduction <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>1948. Toutefois, je crois qu'un certainnombre d'observations s'imposent, <strong>la</strong> principaled'entre elles ayant trait à <strong>la</strong> subvention<strong>de</strong>stinée à <strong>la</strong> couverture du déficit<strong>de</strong>s lignes d'intérêt général exploitées j)ar<strong>la</strong> compagnie Air-France.En effet, sur <strong>la</strong> subvention <strong>de</strong> 1.600 millions'<strong>de</strong>francs primitivement prévue, leGouvernement a proposé d'effectuer unabattement <strong>de</strong> 50 millions <strong>de</strong> francs, réduisant<strong>la</strong> subvention à 1.550 millions <strong>de</strong>lianes.Je suis convaincu que, sur cet importantproblème, <strong>de</strong>s orateurs soutiendront <strong>de</strong>vantl'Assemblée <strong>de</strong>s thèses très diverses.Je n'insisterai donc pas.Je note cependant, dans le rapport <strong>de</strong>M. Gresa, l'évocation d'un certain nombred'antres points, notamment <strong>de</strong>s problèmesposés par le chapitre 307.M. te prési<strong>de</strong>nt- Dans <strong>la</strong> discussion générale,<strong>la</strong> parole est à M. Livry-Level.il. Philippe Livry-Level. Mesdames, messieurs,je regrette que M. Gresa, rapporteurspécial, ne soit pas présent, car je doisdire que j'ai lu avec étonnement le rapportqu'il a établi et auouel M. Barangévient <strong>de</strong> faire allusion.En effet, c'est, à ma connaissance, <strong>la</strong>première fois que, dans cette Assemlbée,un <strong>de</strong> nos collègues présente un rapporten son nom personnel et non pas strictementau nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission.M. Gresa n'a-t-il pas, en effet, écritpage 6 <strong>de</strong> son rapport:« Cette proposition — il s'agit d'une propositionfaite par M. Gresa en son nom(personnel — n'a pas été retenue par votrecommission <strong>de</strong>s finances qui a, néanmoins,accepté», »ASSEMBLEI MUOIALE — 3* SEANCE DU 22 MARS 1949 m aJe relève aussi, dans le rapport <strong>de</strong>M. Gresa, <strong>de</strong>s attaques que je considèrecomme injustifiées contre <strong>la</strong> compagnieAir-France et l'exploitation <strong>de</strong> nos lignesinternationales.M. Gresa écrit, en particulier, que <strong>la</strong>ligne <strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntique Nord nous coûte plus<strong>de</strong> 500 millions <strong>de</strong> francs. Je crains qu'à<strong>la</strong> lecture brutale <strong>de</strong> ces chiffres dans leJournal officiel, le public ne juge pas sainement<strong>la</strong> situation.Il est possible — je ne puis contrôler leschiffres parce que. je n'en ai pas lesmoyens — que <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntiqueNord nous ait coûté 525 millions. Mais ilconvient <strong>de</strong> ne pas oublier que <strong>la</strong> compagnieAir-France a transporté <strong>de</strong> quinzemille à vingt mille passagers sur l'At<strong>la</strong>ntiqueNord. Ces passagers ont payé, enmoyenne, 300 dol<strong>la</strong>rs chacun pour leurvoyage, ce qui signifie que <strong>la</strong> compagniea rapparié, directement ou indirectement,à l'économie française, plus <strong>de</strong> 6 millions<strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs.Dans l'état actuel <strong>de</strong> nos finances et <strong>de</strong><strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s comptes avec l'étranger,une recette <strong>de</strong> 6 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs n estpas négligeable.J'ai dit : « directement ou indirectement». Le public ne se renâ pas compte/en effet, que les billets pavés en francsa Paris représentent <strong>de</strong>s dol<strong>la</strong>rs. De touteévi<strong>de</strong>nce, le passager qui n'emprunte pasun avion d'Air-France fait appel à uneligne concurrente étrangère; certes, il règlele prix <strong>de</strong> son billet en francs, maisle gouvernement français, en applicationd'accords internationaux, fournit à <strong>la</strong> compagnieétrangère intéressée, qu'elle s'appelleT. W. A. ou P. A. A., <strong>la</strong> contre-valeurdu passage en dol<strong>la</strong>rs.rLe déficit d'Air-France n'est donc qu'ap-ent; cette compagnie a fait entrer danscircuit <strong>de</strong> l'économie du pays unesomme <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 6 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs.M. Gresa a également profité <strong>de</strong> son mandat<strong>de</strong> rapporteur pour évoquer <strong>de</strong> nouveau<strong>la</strong> question du matériel.Je ne puis "m'empêcher, bien que je l'aiesouvent fait déjà, et je m'en excuse <strong>de</strong>vantcette Assemblée, <strong>de</strong> reprendre, moi aussi,cette question du matériel.Si nous n'employons pas sur nos lignes,comme on <strong>de</strong>vrait le faire normalement etcomme <strong>de</strong>vrait aussi nous l'imposer notrepassé technique, du matériel français, <strong>la</strong>faute n'en incombe ni au gouvernementd'aujourd'hui ni aux gouvernementsd'hier, et je fais cette déc<strong>la</strong>ration d'unefaçon d'autant plus impartiale que j'appartiensà l'opposition. L'origine <strong>de</strong> cette situationremonte à quelques années; onpeut dire qu'elle date <strong>de</strong>s jours qui ontsuivi <strong>la</strong> libération.Si, à ce moment là, le gouvernement aupouvoir et, plus exactement, le ministre<strong>de</strong> l'air, avait <strong>de</strong>mandé aux Américains,en exécution <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> prêt-bail, <strong>de</strong>slicences d'avions américains — je pense,en particulier, aux DC 3 et DC 4 — ce quele gouvernement américain n'aurait certespas refusé, <strong>la</strong> preuve en a été amplementfaite, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> nos lignes seraient aujourd'huiéquipées avec ces appareils.Mais le ministre alors en exercice, M. Tillon,a préféré construire <strong>de</strong>s Junkers d'originealleman<strong>de</strong>. Nous n'y pouvons rien,mais nous portons indiscutablement aujourd'huile poids <strong>de</strong> cette erreur,,Venons-en aux avions français proprementdits.Parmi ceux auxquels on a fait allusion,vous connaissez le Languedoc 161.11 est enexploitation et l'on en tire le maximum.Malgré tout, cet appareil est désuet — nouspouvons le dire — et 11 n'est pas sansprésenter <strong>de</strong> nombreux Inconvénients dan*tle domaine <strong>de</strong> l'exploitation. Par ailleurs,ce n'est pas un avion long-courrier. Jen'ai pas besoin d'insister sur ce fait, caril est patent. M. le ministre <strong>de</strong> Fair pourradonner tous renseignements à l'Assembléeà ce sujet.On a parlé aussi <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux autres appa*relis, le S.O. 30 et le S.E. 2010.Le premier sort à peine, aujourd'hui, dotbanc d'essai. Son prix <strong>de</strong> revient sera extraordinairementélevé car, contrairementà l'habitu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> fabrication en série étaitdéjà entreprise alors que l'on construisait.encore le prototype.Vous connaissez comme moi les retardsinvraisemb<strong>la</strong>bles que l'on a enregistrésdans <strong>la</strong> mise en service <strong>de</strong> ces appareils:un an et <strong>de</strong>mi après l'envoi du prototypeaux services techniques <strong>de</strong> Brétigny,l'avion n'avait encore volé que 71 heureset n'avait pu réaliser un seul essai sansinci<strong>de</strong>nt.M. Gresa fait également allusion au S. E,2010, avion nouveau <strong>de</strong> 70 tonnes.Mes chers, collègues, il ne faut pas sefaire d'illusion sur cet appareil. L'avionsera peut-être excellent, mais il n'a encoreaccompli qu'un vol en ligne droite. Voyez<strong>la</strong> construction aéronautique américame.Les ingénieurs et les techniciens d'outre-At<strong>la</strong>ntique sont incontestablement <strong>de</strong>sconstructeurs d'avions. Or, leur « Constitution»,


71 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949Revenant au rapport, ie ne peux, monsieurle ministre, que déplorer les abattementsqui ont été apportés à votre budget.Je connais aussi (bien que quiconque<strong>la</strong> situation financière <strong>de</strong> <strong>la</strong> France et <strong>la</strong>nécessité dans <strong>la</strong>quelle se trouve le Gouvernement<strong>de</strong> réduire les dépenses aumaximum. Mais je ne crois pas que <strong>la</strong>réduction <strong>de</strong> certaines dépenses constituejune économie.Je ne vous cacherai pas que j'ai été trèsInouiet en constatant que Ton entendaitréduire <strong>de</strong> 100 millions <strong>de</strong> francs les crédit^<strong>de</strong>stinés à <strong>la</strong> météorologie.100 millions <strong>de</strong> francs l Le chiffre est9'importance.Vous savez tous aussi bien que moi que<strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong> l'aviation déipend, d'unepart, <strong>de</strong>s télécommunications, dont lescrédits sont également réduits, et, d'autre.part, <strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie.Amputer <strong>de</strong> 100 millions <strong>de</strong> francs lesCrédits <strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie est, à mon avis,prendre un risque extrêmement grave,risque que Ton retrouve d'ailleurs dansl'ensemble <strong>de</strong> votre budget, monsieur leministre.S'il était un budget en France qui ne<strong>de</strong>vait pas être amputé, c'était bien celui<strong>de</strong> l'aéronautique civile. Au contraire, il<strong>de</strong>vait être augmenté, car, au fur et àmesure que se développe l'aéronautiquecivile. 11 est nécessaire d'augmenter lesdotations die son budget, aussi bien dans1 intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité que pour accroîtreles possibilités d'exploitation.Devant une situation budgétaire difficile,yous avez accepté <strong>de</strong>s réductions.Je ne peux évi<strong>de</strong>mment pas vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<strong>de</strong>s rétablissements <strong>de</strong> crédits, parceque vous m'opposeriez l'article 48 du règlement.Je ne puis que m'incliner <strong>de</strong>vantces réductions, en les déplorant.Je déplore également une réduction infime,celle qui concerne le carénage dul»everrier.Le Leverrier est, à ma connaissance, <strong>la</strong>seule corvette-météo que nous ayons àl'heure actuelle. Les autres pays quiexploitent <strong>de</strong>s " lignes aériennes au-<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntique en ont tous en plus grandnombre que nous. Notre corvette n'estdéjà pas en permanence sur l'océan, à trèsloin près. Aujourd'hui, vous diminuez lescrédits d'entretien — car ce sont bien <strong>de</strong>scrédits d'entretien — et je crains quenotre corvette ne soit encore plus souventabsente <strong>de</strong>s eaux où elle doit patrouiller.Voici, enfin, une <strong>de</strong>rnière observationsur votre budget, monsieur le ministre.Il est évi<strong>de</strong>nt que le rapport présentésur ce budget a donné lieu à <strong>de</strong> nouvellesconsidérations politiques sur l'oppositionentre l'Est et l'Ouest.Le rapporteur a surtout critiqué <strong>la</strong> ligne<strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntique Nord, ligne <strong>de</strong> liaisonraipi<strong>de</strong> avec les Etats-Unis.Croyez bien, monsieur le ministre, queje ne déplore pas l'existence <strong>de</strong> cette ligne,mais j'aimerais que fût établie une ligneSvers l'Est, une ligne entièrement française.r, jusqu'à présent, que je sache, cettegne entièrement française vers l'Est,c'est-à-dire vers Moscou, n'a pas encoreobtenu l'autorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Russie.Je serais heureux què votre ministèretot le ministère <strong>de</strong>s affaires étrangères fissentune pression réelle sur les Russespour que nous puissions avoir <strong>de</strong>s servicesrapi<strong>de</strong>s avec Moscou, comme nousen avons avec New-York, afin que lesFrançais puissent facilement se rendre enRussie et faire <strong>la</strong> comparaison entre cepays et les Etats-Unis pour savoir où *bst<strong>la</strong> dictature et où est <strong>la</strong> liberté.Pour moi qui suis allé dans les <strong>de</strong>uxfays, je crois que <strong>la</strong> dictature est plutôtu côté <strong>de</strong> Moscou 1 {Très bien! trèsbien!au centre. — Interruptions à l'extrêmegauche.)M. André Hugues. Nous espérons tousque le parti communiste s'associera àcette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> légitime. (Mouvements divers.)M. Gilbert Berger. Vous oubliez <strong>la</strong> présencedu « ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> fer » 1M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Couston.Kl. Paul Couston. Mesdames, messieurs,monsieur le ministre, je voudrais vousfaire entendre, une fois <strong>de</strong> plus, <strong>la</strong> voix<strong>de</strong> l'inquiétu<strong>de</strong>, qui est celle <strong>de</strong>s clubs.Il est permis <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si, d'iciquelque temps, l'on pourra encore voleidans les aéro-clubs, et ce<strong>la</strong> pour un certainnombre <strong>de</strong> raisons.La première cause d'inquiétu<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>dans le fait que l'heure <strong>de</strong> vol coûte àpeu près 3.000 francs, et qu'à ce prix cequ'on appelle l'aviation légère et sportivesera ¡peut-être à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s sportifsmilliardaires, mais certainement pas <strong>de</strong>beaucoup d'autres.Une autre cause d'inquiétu<strong>de</strong> vient <strong>de</strong>l'absence d'appareils.Nous volons essentiellement, dans lesclubs, sur un type d'appareil, qui, au <strong>de</strong>meurant,est excellent : le Stamp.Ce n'est peut-être pas un modèle d'aviond'école, mais c'est néanmoins indiscutablementun très bon modèle.Nous sommes tous d'autant plus heureux<strong>de</strong> l'avoir que c'est le seul sur lequelnous puissions voler. Toutefois, il y a <strong>de</strong>moins en moins d'avions <strong>de</strong> ce type.La sortie du Stamp date, si ma mémoireest fidèle, <strong>de</strong> 1945-1946. Insensiblement,pour tout un ensemble <strong>de</strong> raisons, d'abordparce qu'on en a beaucoup cassé, ensuiteparce qu'ils se sont usés, ces appareilsse font chaque jour plus rares.Par surcroît, les services <strong>de</strong> l'aviationlégère et sportive ont très va<strong>la</strong>blementédicté une formule nouvelle et probablementnécessaire pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité:celle <strong>de</strong> retirer ces avions <strong>de</strong>s clubsà partir du moment où <strong>la</strong> cellule compte600 heures <strong>de</strong> vol et le moteur 500 heures.J'intervertis peut-être les nombres d'heures,mais <strong>la</strong> signification reste <strong>la</strong> même.Gran<strong>de</strong> est donc notre inquiétu<strong>de</strong> pour<strong>de</strong>ux raisons ; d'abord pour le matériel,ensuite pour le nombre a'heures <strong>de</strong> vol.Il est évi<strong>de</strong>nt, je le répète, qu'au momentoù nous discutons d un rapport portantrépartition <strong>de</strong> l'abattement global surle budget <strong>de</strong> l'aviation civile, nous nesommes pas sans souci.Le fait gu'un abattement <strong>de</strong> crédit estpratiqué signifie en effet que nous auronsun peu moins d'argent <strong>de</strong>main que nousen avons aujourd'hui et que Ton voleraun peu moins <strong>de</strong>ihain dans les clubs qu'onn'y vole aujourd'hui.Il y a quelques années, a été organisé,d'une manière remarquable, et avec unsuccès que je me p<strong>la</strong>is à souligner unefois <strong>de</strong> plus à cette tribune, le concours<strong>de</strong>s appareils <strong>de</strong> 75 chevaux. Y ont étéprésentés d'excellents appareils, dont quelques-uns,meilleurs que les autres, ont étéretenus.Sont produites, dans cet ordre <strong>de</strong> puissance,<strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> tout premier ordrequi honorent <strong>la</strong> France et les constructeursfrançais et si, à cette tribune et ailleurs,nous nou§ sommes p<strong>la</strong>ints du faitque les avions qui composent actuellementraviation d'écoles n'avaient pas toutes lesqualités requises, nous avons <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong>que les cellules retenues pour recevoir lesmoteurs <strong>de</strong> 75 chevaux ont toutes les qualitésdésirables, et même im peu plus quenous ne le souhaitions et l'espérions.Mais où en est le problème <strong>de</strong>s moteur^monsieur le ministre ? Comment se fait-ilque les appareils <strong>de</strong> 75 chevaux que nouaattendons avec d'autant plus d'impatiencequ'il n'y aura bientôt plus aucun aviondans nos clubs, les types en service étantretirés ou cassés, n'arrivent pas ?Sans doute est-ce pour <strong>de</strong>s raisons par*faitement va<strong>la</strong>bles, parmi lesquelles lemanque <strong>de</strong> moteurs.Je pose simplement <strong>la</strong> question. Mais ilparaît invraisemb<strong>la</strong>ble que l'on ne parviennepas à mettre au point, d'une manièreparfaite, un moteur <strong>de</strong> 75 chevauxadapté à ces cellules.On nomme un certain nombre <strong>de</strong> constructeurs,tous très qualifiés. Comment sepeut-il que ni les uns ni les autres ne nousdonnent un moteur que nous pourrionsconsidérer comme à peu près parfait ? —l'aviation ne supportant pas <strong>la</strong> notion d'àpeu près, il faudrait dire: un moteur parfait?Nous ne disposons pas actuellementd un moteur <strong>de</strong> 75 chevaux qu'on puisseimmédiatement adapter aux cellules qui,je crois, sont en cours <strong>de</strong> fabrication.C'est pourquoi je me permets, monsieurle ministre, par<strong>la</strong>nt au nom <strong>de</strong> nombreuxcollègues appartenant à tous les groupes,comme au nom <strong>de</strong> tous ceux qui pratiquentl'aviation <strong>de</strong> club dans le pays, <strong>de</strong>vous signaler le vent d'inquiétu<strong>de</strong> que l'onsent souffler <strong>de</strong>puis un certain temps etque rien ne tempère, dans <strong>la</strong> mesuremême où l'on ne voit rien arriver dansnos clubs. Les lépartitions dont nousavions espéré pouvoir bénéficier beaucoupplus tôt ne seront-elles longtempsencore qu'une espérance ?Nous croyons que l'aviation <strong>de</strong> tourismepourrait jouer un rôle bien plusgrand que celui qu'on lui accor<strong>de</strong>, et passeulement pour <strong>la</strong> préparation à <strong>la</strong> guerred'un certain nombre <strong>de</strong> pilotes. A ce<strong>la</strong>, jene veux pas penser, encore que le problèmeait quelque valeur.Je crois plus encore que, sur le p<strong>la</strong>ncivil et spécialement sur le p<strong>la</strong>n agricole,nous pourrions (beaucoup <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à notreaviation <strong>de</strong> clubs ainsi qu'à nos pilote*formés et beaucoup peut-être aussi à nosmoniteurs qui trouveraient à s'employertrès utilement dans <strong>de</strong> nombreuses circonstances.Je pense, par exemple, à <strong>la</strong>surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s fronts <strong>de</strong> grêle, indépendamment<strong>de</strong> tous autres travaux que nousavons vu très utilement effectuer en Amériqueet en d'autres pays, avec <strong>de</strong>s résultatscertains.J'estime que, là et ailleurs, l'aviationlégère pourrait rendre <strong>de</strong>s services évi<strong>de</strong>ntsau pays. Encore faudrait-il quanimême tenter quelques expériences, carc'est seulement à ce prix que nous pourronsnous rendre compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur et<strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> cette aviation légère.Evi<strong>de</strong>mment, <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> ces ex*périences suppose l'octroi <strong>de</strong> crédits quenous n'avons pas et l'utilisation d'un certainnombre <strong>de</strong> modèles dont nous sommesabsolument dépourvus.Toutes ces conditions font que, malgréles clubs, <strong>la</strong> fédération et vos directions,l'aviation légère et sportive ne prend pastoute l'importance désirable, encore quevous fassiez, avec beaucoup <strong>de</strong> courage,et le service <strong>de</strong> l'aviation légère et sportiveavec vous, tout ce qu'il faut pemr hmettre en avant.Ceux qui se dévouent dans les clubs necomprennent pas. et manifestent à ceté?a.rd leurs inquiétu<strong>de</strong>s.Il y a quelques mois, le 29 décembre sij'ai bonne mémoire, lorsque nous discutions<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> finances, à propos <strong>de</strong>svoies et moyens, il a été question du problème<strong>de</strong> Fèssenoe.F


liés uns par<strong>la</strong>ient <strong>de</strong> « détaxe <strong>de</strong> l'essence» et les autres — je suis <strong>de</strong> ceux-là— essayaient d'apporter une formule qui,sans présenter les inconvénients <strong>de</strong> <strong>la</strong> détaxé,<strong>de</strong> l'essence pour les clubs, inconvénientsexprimés par M. le ministre <strong>de</strong>s finances,permettrait aux pilotes <strong>de</strong>s clubsd'obtenir une détaxé sur certaines <strong>de</strong> leursheures <strong>de</strong> vol.A ce propos, il serait excellent, indispensablemôme, que soient détaxées lesheures <strong>de</strong> vol pratiquées dans les clubspar les jeunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 21 ans.Nous connaissons <strong>de</strong> moins en moins <strong>la</strong>pratique <strong>de</strong> l'aviation par les jeunes gens<strong>de</strong> cet âge, non point qu'ils ne soient pasnombreux sur le terrain — nous en avonsplus que jamais — mais ils ne peuventvoler pour les raisons expliquées tout àllheure.Ne serait-il pas possible, monsieur leministre, d'accor<strong>de</strong>r par quelque moyenqui m'échappe — personne ne connaîtmoins que moi les procédures et habiletésbudgétaires — aux jeunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong>21 ans pratiquant l'aviation légère danslçs clubs une subvention qui serait répartieselon leurs heures <strong>de</strong> vol ?Vos services contrôlent d'une manièrerigoureuse les heures <strong>de</strong> vol pratiquéesdans les clubs; ils les contrôlent à <strong>la</strong> minute,j'al<strong>la</strong>is dire à <strong>la</strong> fraction <strong>de</strong> minute.Il serait donc parfaitement possible <strong>de</strong> savoirqui vole et dans quelles conditions.J'imagine une subvention globale <strong>de</strong>10 millions <strong>de</strong> francs par exemple, pourtout le pays, qui serait affectée à cesjeunes, soit qu'ils se préparent aux brevets<strong>de</strong> premier et <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>gré, soitqu'ils se perfectionnent après avor* obtenuces brevets.Ge<strong>la</strong> est-il, oui ou non, possible ? Si oui,11 y a quelque espoir pour nos jeunes.. Sur <strong>la</strong> détaxe <strong>de</strong> l'essence, vous vousétiez prononcé, monsieur le ministre, jeme le rappelle, avec beaucoup d'autorité.Vous assuriez ce jour-là. l'intérim du ministre<strong>de</strong>s finances, et vous parliez du débatcornélien qui se livrait en vous, car leministre chargé <strong>de</strong> l'aviation aurait voulurépondre beaucoup plus favorablement quene pouvait le faire le ministre <strong>de</strong>s finances.Aujourd'hui, c'est le ministre <strong>de</strong> l'aviationqui va répondre. N'ayant pas les mêmespensées que le ministre <strong>de</strong>s finances, ilvoudra certainement envisager l'avenir <strong>de</strong>ces clubs, et je pense qu'il pourra trouverune solution qui permette enfin à <strong>la</strong> jeu-. nesse <strong>de</strong> ne pas replier définitivement sesailes.Uh autre 'problème sur lequel je voudrais1 revenir rapi<strong>de</strong>ment est celui <strong>de</strong> nosterrains et <strong>de</strong> leur balisage.Je : pense, en particulier, à l'un d'entreeux sur lequel viennent ces jours-ci d'êtreconquis un certain nombre <strong>de</strong> records <strong>de</strong>vol à voile, un terrain <strong>de</strong> Provence, celui<strong>de</strong> 'Roihanin-les-Alpilles, dont a beaucoupparlé puisque les records <strong>de</strong> durée y succè<strong>de</strong>ntaux records <strong>de</strong> durée - on y aparticulièrement remarqué ceux, très courageux,<strong>de</strong> Mlle Marcelle Choisnet et <strong>de</strong>M. : Marchand.Je pense à ce terrain, qui est un terrain<strong>de</strong> records, à <strong>la</strong> limite duquel passe uneligne <strong>de</strong> 13.000 volts. Si un p<strong>la</strong>neur setrouve un peu pris <strong>de</strong> court, il risque <strong>de</strong>heurter <strong>la</strong> ligne et <strong>de</strong> brûler, solution quepersonne n'envisage, mais qui, en certaines1 circonstances, ne saurait êtreévitée.Ce<strong>la</strong> est extrêmement grave, particulièrementpour le très grand terrain dontje parie et qui est peut-être <strong>la</strong> plus belleécole <strong>de</strong> remous qui soit au mon<strong>de</strong>.Cetfë observation est également vraiepour un certain nombre d'autres terrains.I ASSEMBLEE NATIONALE — 2 e SEANCE DU 22 MARS I0Í9 1715Mais je passe, parce que le problèmeserait beaucoup trop vaste et nous savonsqu'il se pose pour tant et tant <strong>de</strong> nosaérodromes, hé<strong>la</strong>s ! en même temps quecelui <strong>de</strong>s crédits.C'est donc, monsieur le ministre, l'immenseinquiétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous ceux qui pratiquentautant que faire se peut l'aviationi légère et sportive que je voudrais traduireen ce moment. Elle se manifeste d'autantplus que les crédits qui sont aujourd'huiprésentés à l'Assemblée ne nous <strong>la</strong>issentpas beaucoup d'espoir quant aux réparations,aux aménagements, aux remp<strong>la</strong>cements,au balisage.Chaque fois que <strong>la</strong> question s'est poséenous avons rencontré — je me p<strong>la</strong>is à lereconnaître — <strong>la</strong> bonne grâce <strong>de</strong>s services' compétents.| 11 n'en reste pas moins que beaucoup, <strong>de</strong> questions ne peuvent recevoir, en raisonmême <strong>de</strong>s chiffres insuffisants quinous sont soumis, <strong>de</strong> solution satisfaisante.Je voudrais, monsieur le ministre, vousdire notre confiance et notre espoir. Ou¡ bien l'aviation légère et sportive sera <strong>de</strong>!jour en jour un peu plus réduite, et jeÍcense que c'est en même temps le meileur<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> ce pays qui se tarirait,ou bien, au contraire, un effort particulierdans le budget présent et dans les budgetsà venir sera fait et alors nous pourronsespérer. C'est en vous, ce soir, monsieurle ministre, que nous mettons nosespoirs. {App<strong>la</strong>udissements au centre etsur divers bancs à droite.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est àM. Benoist. (App<strong>la</strong>udissements à l'extrêmegauche.)M. Charles Benoist. Mesdames, messieurs,je voudrais, à mon tour,- insisterI auprès <strong>de</strong> M. le ministre pour qu'il essaie1 <strong>de</strong> faire comprendre, sinon maintenant,du moins plus tard, au ministre <strong>de</strong>s «finances qu'il est anormal d'opérer <strong>de</strong> telsabattements lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritéaérienne.On parle toujours d'aviation prospère,<strong>de</strong> millions <strong>de</strong> kilomètres effectués.Il est c<strong>la</strong>ir que, sans une infrastructuresérieuse, sans une sécurité bien organisée,bien étoffée, l'aviation ne tar<strong>de</strong>rait pas àpéricliter, en raison même <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>ntsqui peuvent survenir par suite du manque<strong>de</strong> sécurité.Il y a là un problème suffisamment importantpour que le ministre chargé dieI l'aviation essaye <strong>de</strong> Convaincre le ministrei <strong>de</strong>s finances.j A ce point <strong>de</strong> vue, nous ne pouvonsqù'accepter les observations faites par lerapporteur, aü nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s^finances, et voter l'abattement qui estprévu à titre indicatif.D'autre part, le rapporteur fait étatd'une insuffisance d'explications à proposdu budget et <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation financièred'Air-France.Tout à l'heure, M. Livry-Level a parléd'une attaque contre Air-France. 11 nes'agit pas d'une attaque, mais <strong>de</strong> faits quin'ont pas été contestés à <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> communication lorsquenous en avons discuté.On a fait observer, d'autre part, que lesdocuments mis à <strong>la</strong> disposition du rapporteurpour examiner <strong>la</strong> situation d'Air-France portaient pour date ultime cellei du mois d'août 1918. Le rapporteur n'avaitdonc pas tous les documents nécessairespour examiner l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> situationfinancière et, par conséquent, du budgetdi' Air-France.Il était donc normal que le rapporteur; fît <strong>de</strong>s observations à ce sujet,Je voudrais maintenant présenter quelquesremarques à propos du chapitre 502,La commission a opéré sur ce chapitré<strong>de</strong>ux abattements d'un million <strong>de</strong> fraricachacun. Le premier, je viens d'en parler,est <strong>de</strong>stiné à obtenir du Gouvernement<strong>de</strong>s élément 4 précis d'information sur lebudget et <strong>la</strong> situation financière <strong>de</strong> làcompagnie Air-France. Le second est <strong>de</strong>stinéà marquer le désir <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission<strong>de</strong> voir développer au maximum l'utilisa-,tion <strong>de</strong>s ressources en matifVe <strong>de</strong> matérielsaériens.Il est, en effet, émineiiiiueiii <strong>de</strong>snablèque le matériel aérien français soit utiliséau maximum, mais il ne faut pas néo^gerpour autant les instal<strong>la</strong>tions à terre.M. Hymans, prési<strong>de</strong>nt du conseil d'administrationd'Air-France, a expliqué, <strong>de</strong>vant<strong>la</strong> commission dos transports et <strong>de</strong>smoyens <strong>de</strong> communication, que, pour lesrévisions périodiifues <strong>de</strong>s avions d'Air».France, qui se situent à 50, tno, 200, 3n0,500, 1.000 heures, etc., on avait construitet équipé spécialement <strong>de</strong>s ateliersPour pouvoir conserver le p rsonncl né-,cessaire à ces ateliers, il a fîllu en mêmetemps — c'est ce qui se pa-^e dans lesenvirons d'Orlv, sur le territoire <strong>de</strong> Paray-Vieille-Poste — construire d* 1 « habitionspour le lo^er.Or, nous pouvons faire observer qu'ilexiste, toute <strong>de</strong> même, en <strong>de</strong>s points trèsvariés <strong>de</strong> notre ¡pays, <strong>de</strong>s atpl'e^c ¿«minésd'une façon mo<strong>de</strong>rne.Les ouvriers qui y sont empio.véb rec<strong>la</strong>mentdu travail à cor et à cri. Un grandnombre d'entre eux sont licenciés ou sontsur le point <strong>de</strong> l'être. Ainsi, alors qu'Air-France construit <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions qui nesemblent pas être <strong>de</strong> son ressort, <strong>la</strong> S. N.C. A. S. 0., <strong>la</strong> S. N. C. A. C., <strong>la</strong> S. N. C.C. A. N., <strong>la</strong> S. N. E. C. M. A., toutes «essociétés nationales, ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt qu'àtravailler.Toutes les revisions, surtout les revisionsimportantes du matériel d'Air-France, ne pourraient-elles pns être faUe«dans nos usines nationales ?Non seulement ce<strong>la</strong> présenterait l'avantage<strong>de</strong> procurer du travail aux ouvriers<strong>de</strong> nos usines, mais ce<strong>la</strong> éviterait à Air-France <strong>de</strong>s dépenses inutiles.Ce<strong>la</strong> permettrait, en outre, d'éviter <strong>de</strong>sconstruction« nouvelles pour losrer du personnel.«!e désire maintenant présenta quelquesobservations à propos du matériel françaisdont on met trop souvent en « ause <strong>la</strong>qualité et abor<strong>de</strong>r le problème <strong>de</strong> 'aefivité<strong>de</strong> notre industrie aéroniuîiqueNous.avons relevé dans un procès-verbal*<strong>de</strong> <strong>la</strong> chambre pntrona'e <strong>de</strong> l'a ronautlqneendate du 2i novembre 1918, que d^uxlettres du ministère <strong>de</strong> l'air é'a ent parvenuesà « et te chambre patronale, l'unedatée du 5 octobre, l'antre dat^e du 15 novembreOn <strong>de</strong>mandait a <strong>la</strong> chambre patronale<strong>de</strong> prévoir une compression <strong>de</strong>s effectifs,en particulier dans les usines fabriquant<strong>de</strong>s cellules, en vue, d'une pirt. dp [HTmettre<strong>la</strong> concentration <strong>de</strong>s usines et Je *tenir compte, d'autre part, <strong>de</strong> 'a rp^tri^tionprochaine <strong>de</strong>s marchés.Le 16 novembre, <strong>la</strong> chambre patronalerépondait que les effectifs charges <strong>de</strong> <strong>la</strong>construction <strong>de</strong>s cel'ules <strong>de</strong>va ent. pourtenir compte <strong>de</strong>s prévisions mi astérie lies,passer non pas <strong>de</strong> 30.850 à 23.rOO. mais àmoins <strong>de</strong> 20.000 du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> faiblesse "<strong>de</strong>s; comman<strong>de</strong>s.Voilà, par conséquent, une atteinte asoezsérieuse à l'activité <strong>de</strong> nos usines aéronau-; tiques. La même réponse dresse un tab eau| <strong>de</strong>s usines à fermer et dp celles qui <strong>de</strong>vraientralentir leur activité.


1716 ASSEMBLEE NATIONALE — 3* SEANCE DU 22 "MARS 1949Fatalement, toutes ces mesures ne peu- !vent se traduire que par <strong>de</strong>s licenciementsmassifs. C'est ainsi qu'était j révue <strong>la</strong> fermeture<strong>de</strong> rétablissement <strong>de</strong> Villeneuve-Saint-Georges, effective maintenant, etcelle <strong>de</strong> l'usine <strong>de</strong> Suresnes : B. On se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s'il sera possible <strong>de</strong> maintenirl'usine <strong>de</strong> Saint-Nazaire, ainsi que celles<strong>de</strong> Bouguenais et <strong>de</strong> Courbevoie. Celle <strong>de</strong>Baca<strong>la</strong>n doit fermer en 1950; celle <strong>de</strong> Cau<strong>de</strong>becest menacée <strong>de</strong> fermeture immédiate.Des réductions d'activité sont prévoiesà Méault, Marignane, Toulouse, etc.;pour l'usine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Courneuve, on prévoitégalement 700. licenciements. Nous assistonsdonc à une véritable liquidation <strong>de</strong>l'industrie aéronautique.Dans le même temps, on procè<strong>de</strong> à d'importantsachats <strong>de</strong> matériel à l'étranger et,pour les justifier, oh met en cause <strong>la</strong> qualitédu matériel français.Parler ainsi, c'est faire insulte à nos technicienset à nos . ouvriers qui, si on leuren donnait les moyens, feraient, nousén avons <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong>, aussi bien, sinonmieux, que les étrangers.D'ailleurs, ce matériel étranger tantvanté que certains, notamment M. Livry-Lëvel, louaient encore tout à l'heure àcette tribune, et que l'on trouve si excellentqu'on désiré en acheter les licences !pour pouvoir le construire chez nous, }evais vops dire ce que d'aucuns en pensent.Voin encore un extrait du procès-verbal<strong>de</strong> <strong>la</strong> chambre patronale, concernant le: Vàmpire, cet appareil dont on a peut-êtredéjà — on veut à tout le moins le faire —aciioté <strong>la</strong> licence pour le fabriquer en'France.« Malheureusement, le Vampire, avecreacteur Nene. n'est pas complètement dé- ('fini. Mais puisqu'on l'a choisi, il ne fautpas revenir en arrière, mais trouver unesolution qui puisse résister pleinement auxcritiques. »Quand <strong>de</strong>s gens qualifiés présentent <strong>de</strong>telles observations, on a bien le droit <strong>de</strong>se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pourquoi notre matériel estSi attaqué!Quand il s'agit <strong>de</strong>s réalisations <strong>de</strong> l'étranger,on s'efforce d'éviter les critiques. Onse fait moins <strong>de</strong> souci quand il s'agit <strong>de</strong>-fabrications françaises, comme le Languedoc161, le S. 0. 30, le S. E. 201C ou leLatf 631., M. Livry-Level sait peut-être que leS. 0. 30 — comme d'ailleurs les autres.avions sortant <strong>de</strong> nos ateliers — a besoind'être expérimenté.En effet, un appareil, avant d'êtreexploité, ne doit pas seulement satisfaireaux essais. Après ce sta<strong>de</strong>, et à conditiontoutefois que l'on n'intervienne pas àchaque instant pour exiger <strong>de</strong>s modificalionsau type Initial, modifications qui nefort que 'retar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> sortie et finissent?aeiquefois par transformer complètementappareil si elles ne le ren<strong>de</strong>nt pratiquementinutilisable cet avion doit encoreêtre pris en charge par <strong>de</strong>s compagniesqui lui feront parcourir le nombre <strong>de</strong> kilomètresnécessaires pour qu'il pui^e êtremis en serviceOr, il semble qu'Air-France ne fasse pasmontre <strong>de</strong> grand enthousiasme pour accepterle S. 0. 30. Elle a accepté d'expérimenter le Languedoc, mais elle ne semble pasdisposée à faire <strong>de</strong> même pour le S. 0. 30.Le fera-t-elle pour le S. E 2010 ? Ce n'estpas sûr.On a parlé, par ailleurs, <strong>de</strong> l'acci<strong>de</strong>ntdu La té 631. Bien qu'on en ait trouvé uneexplication satisfaisante, il semble qu'onsoit résolu à arrêter toute construction etqu'on ne veuille plus se servir <strong>de</strong> l'appa' reil. Ya-t-on le mettre à <strong>la</strong> ferraille et sacrifierpar. conséquent tout ce qui a été<strong>de</strong>pensé pour sa conception et pour lesinstal<strong>la</strong>tions. qui ont servi à sa fabrication?Voilà une série <strong>de</strong> faits qui nous incitentà penser qu'on pourrait pratiquer uneautre politique et ai<strong>de</strong>r davantage notreindustrie aéronautique pour lui permettred'avoir un matériel aussi bon sinon meilleurque celui <strong>de</strong>s étrangers. Il ne fauttout <strong>de</strong> même pas oublier que, dans lepassé, les Français ôn-t fait leurs preuvesdans ce domaine et nous n'avons pas tellementà nous inspirer du génie <strong>de</strong>s autres.Nous possédons heureusement suffisamment<strong>de</strong> savants et d'ingénieurs pourpouvoir affirmer le nôtre. (Très bien!bien! au centre.)trèsM. Philippe Livry-Level. Voulez-vous mepermettre <strong>de</strong> vous interrompre, monsieurBenoist ?M. Charles Benoist. Volontiers!M. Philippe Livry-Level. Vous avez faitallusion à <strong>de</strong>ux reprises à mon interventionà cette tribune. Je ne voudrais pasqu'il puisse y avoir le moindre malentendu.Alitant que vous, je désire voir fabriquer<strong>de</strong>s avions français. J ai dit simplementque les avions français, à l'exceptiondu Languedoc qui fonctionne quotidiennement,n'étaient pas encore suffisammentau point pour qu'il soit possible <strong>de</strong>les exploiter effectivement.Quand vous dites que vous aimeriez voirles compagnies expérimenter et achever<strong>la</strong> mise au point <strong>de</strong>s avions françaiscomme îe S. 0. 30, je m'associe, entièrementà vous et je suis persuadé que leGouvernement fera <strong>de</strong> même dans un instantJ'ai dit simplement que le S. E. 2010 nesera pas au point avant longtemps. Quantau Laté 631, il n'est nullement question<strong>de</strong> le mettre à <strong>la</strong> ferraille; il s'agit, ce quiest normal, <strong>de</strong> parachever sa mise aupoint, ce qui est tout à fait différent.Personne, et moi le <strong>de</strong>rnier, n'auraitl'idée <strong>de</strong> mettre en doute <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> nosingénieurs, <strong>de</strong> notre personnel ouvrier et<strong>de</strong> notre personnel <strong>de</strong> maîtrise dont nousconnaissons tous les gran<strong>de</strong>s qualités.J'ai simplement déploré qu'au len<strong>de</strong>main<strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre nous n'avons pas acheté<strong>de</strong>s licences d'avions mo<strong>de</strong>rnes, et quenous nous soyons contentés d'user <strong>de</strong>procédés <strong>de</strong> fabrication d'avions ex-ennemis,<strong>de</strong>s Junkers en particulier.Enfin, en ce qui concerne le Vampire,j'indique qu'il n'y a pas <strong>de</strong> doute sur <strong>la</strong>valeur du Vampire Gosht ; quant au VampireNène, c'est un nouvel avion. Maisc'est un monomoteur monop<strong>la</strong>ce, appareilmilitaire qui n'a rien à voir avec l'aviationcivile. Une pério<strong>de</strong> d'adaptation çjd'essai est d'ailleurs à prévoir, mais cen'est pas le cas du Vampire Gosht qui adéjà <strong>de</strong>s milliers d'heures <strong>de</strong> vol à sonactif.M. Charles Benoist. Si j'ai fait allusionau Vampire, c'est parce que c'est un matérielétranger; peu m'importe qu'ils'agisse d'aviation civile ou d'aviation militaire.Je constate que, lorsqu'il s'agit d'avionsétrangers, on fait tout le possible pour lesfaire accepter par nos compagnies, maisque l'on se gar<strong>de</strong> bien <strong>de</strong> prodiguer lesmêmes efforts en faveur du matériel français.Certes, nous savons que <strong>de</strong>s avionsétrangers sont au point. Mais c'est parceque l'on a aidé à cette mise au point.C'est ainsi qu'Air-France a acheté, ou doitacheter, un grand nombre d'avions « Con-, vair ». Mais, pendant ce temps-lfi, nosavions restent en souffrance.On nous dira qu'il le faut (bien, que nousavons besoin immédiatement d'appareils.Mais, sous prétexte que nous aurons <strong>de</strong>sConvair à notre disposition, comme nousavons <strong>de</strong>s D. C. 4, <strong>de</strong>s D. C. 6, <strong>de</strong>s Constel<strong>la</strong>tion,voire <strong>de</strong>s D. C. 3, on nous dit: pourquoiessayer le S. 0. 30 ? Le S. 0. 30 restedonc dans les hangars, on n'en parle plus;il est supprimé, comme tous les autres.Ainsi, comme on n'aura pas aidé nostechniciens à mettre au point leurs créations,il est c<strong>la</strong>ir que notre industrie aéronautiquene se développera pas.Il me reste à présenter une observationen ce qui concerne l'aviation légère.Il est exact, ainsi que le disait M. Couston,que <strong>la</strong> politique actuelle est mortellepour les aérocJubs. Pourtant, <strong>de</strong> nombreuxjeunes Français ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt pas mieuxque <strong>de</strong> s'entraîner pour <strong>de</strong>venir, à leurtour, <strong>de</strong>s pilotes <strong>de</strong> qualité et prendre <strong>la</strong>p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> leurs aînés. Seulement, l'heure <strong>de</strong>vol revient à environ 3.000 francs et peu<strong>de</strong> jeunes gens peuvent faire face à unatelle dépense.Nous avons déposé une proposition <strong>de</strong>résolution tendant à obtenir du Gouvernementune détaxe <strong>de</strong> l'essence pour les aéroclubs.M. le ministre nous a déjà répond«en-commission, qu'il lui serait difficile, sitoutefois il était lui-même favorable à cettemanière <strong>de</strong> faire, <strong>de</strong> convaincre le ministre<strong>de</strong>s finances. Si toute l'Assemblée le vou<strong>la</strong>itpourtant — et je ne saurais trop l'exorterà faire cet effort commun — elle pourraitobtenir cette détaxe <strong>de</strong> l'essence.Une mesure semb<strong>la</strong>ble a été adoptée enfaveur ies yachts <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isance. Ce que l'ona fait pour <strong>de</strong>s yachts <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isance, nepeut-on vraiment pas le faire pour une activitéqui est sans doute plus utile, notammentdu point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'intérêt national?Notre proposition <strong>de</strong> résolution pourraitréunir l'unanimité <strong>de</strong> l'Assemblée. Peutêtrepourrions-nous alors espérer voir leGouvernement en tenir compte. Je saisbien que, le plus souvent, les propositions<strong>de</strong> résolution que nous lui transmettonsrestent lettre morte; peut-être qu'en insistant,il consentira pour une fois, à accueillircelle-ci et à lui donner une suitefavorable, ce qui servirait à <strong>la</strong> fois notreaviation et <strong>la</strong> France. (App<strong>la</strong>udissements àVextrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Bourel.M. Henri Bouret. Mes chers collègues, jeme limiterai à <strong>de</strong>ux brèves observations:<strong>la</strong> première concerne le matériel, <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>, l'infrastructure.Plusieurs <strong>de</strong>s orateurs qui m'ont précédéont souligné le désir qu'ils avaient<strong>de</strong> voir les lignes aériennes françaiseséquipées <strong>de</strong> matériel français. Je vois (bienque <strong>la</strong> tâche va être aisée, tout à l'heureà M. le ministre <strong>de</strong>s travaux publics et <strong>de</strong>stransports <strong>de</strong> répondre que ce<strong>la</strong> n'est passon affaire, que c'est plutôt celle <strong>de</strong> soncollègue M. le secrétaire d'Etat à .l'air,et plus spécialement <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction techniqueindustrielle <strong>de</strong> l'air.Cependant, monsieur le ministre — etje m excuse <strong>de</strong> répéter <strong>de</strong>s choses sur lesquellesj'ai déjà eu l'occasion d'insisterau cours d'autres débats — je serais heureuxque vous veuillez bien préciser <strong>de</strong>vantl'Assemblée quels sont les moyens<strong>de</strong> contact réguliers et organiques dontvous disposez pour définir, avec M. le secrétaired'Etat à l'air, une politique <strong>de</strong>construction du matériel aéronaut'^ue <strong>de</strong>stinéà l'aviation civile. C'est une chose à<strong>la</strong>quelle j'ai réfléchi assez souvent et sur<strong>la</strong>quelle je ne suis pas encore arrivé àavoir les éc<strong>la</strong>ircissements satisfaisants.


Au cours <strong>de</strong> l'été <strong>de</strong>rnier, lors du débatBUT <strong>la</strong> S.N.E.C.M.A., j'avais eu l'occasion<strong>de</strong> poser cette question à M. le secrétaire'd'Etat à l'air et j'avais eu l'impression'que, dans sa réponse, il renvoyait <strong>la</strong>; balle au ministre <strong>de</strong>s travaùx publics que"vous étiez déjà à cette époque.- Nous savons bien,que le directeur techniqueindustriel, c'est-à-dire M. le ministre<strong>de</strong>s forces armées, â <strong>la</strong> responsabilité<strong>de</strong>s constructions aéronautiques aussibien pour l'armée que pour les compagnies<strong>de</strong> transport aérien. Mais nous aimerionssavoir dans quelle mesure lé secrétariatgénéral à l'aviation civile et commerciale,c'est-à-dire vous-même, monsieurlé ministre, a une influence sur <strong>la</strong>définition du programme, <strong>de</strong> constructions-ftéronaùti'ques.Il y a quelques semaines, certains <strong>de</strong>mes collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale et moi-même avons eul'occasion d'assister à une présentation <strong>de</strong>-matériel aérien. Nous avons eu l'occasion<strong>de</strong> voir voler le fameux S.O. 30 P dont ona parlé tout à l'heure et dont les servicesdu centre d'essai en vol nbus ont préciséqu'il était prêt, que ses essais techniques-étaient terminés et que l'on n'attendaitplus que les commandés pour le mettreen service.Monsieur le ministre, je suis persuadé•que me^ collègues serbnt heureux commeHioi-même <strong>de</strong> Connaître les possibilités,-exactes <strong>de</strong> cet appareil ou plutôt <strong>la</strong> conceptionque- vous avez <strong>de</strong> ses. possibilités,-afin que cet appareil ou bien vienne enservice tout <strong>de</strong> Suite, ou bien que nous- sachions s'il convient <strong>de</strong> ne plus y engager<strong>de</strong> crédits, soit parce qu'il est périmé,soit" parce que ses essais n'ont pasdonné satisfaction.Je ne parte pas du S.E. 2010 dans lequelj'ai espoir mais sur lequel, bien entendu,il serait prématuré <strong>de</strong> porter unjugement. Toutefois, en ce qui concerne leS.O. 30 P., nous aimerions avoir <strong>de</strong>s éc<strong>la</strong>ircissements.Au déibut dé 1947, on nous annonçait quele S.O. 30 P. serait en service dans lecourant <strong>de</strong> l'été, et qu'il commenceraiteffectivement ses premiers essais sur, les'lignes. Nous sommes au printemps 1949et il est toujours question <strong>de</strong> cet appareilsans lui trouver une utilisation. Nous aimerionssavoir si c'est le fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> directiontechnique d'Air-France ou si, au contmre,d'autres raisons s'opposent à <strong>la</strong>mise en œuvre <strong>de</strong> ce matériel.La secon<strong>de</strong> observation a pour moi plusd'importance. Elle concerne l'infrastructure.Faire un effort budgétaire pour <strong>la</strong> construction<strong>de</strong> matériel aéronautique, c'estbien. Mais il m'apparaît que, dans un payscxtraordinairément privilégié comme l'est<strong>la</strong> France par sa situation géographique,il serait mieux encore <strong>de</strong> faire un effortbudgétaire important pour l'équipement <strong>de</strong>nos bases aériennes, en d'autres termespour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'une infrastructuresuffisante.L'expérience du pont aérien à Berlin amontré tout l'intérêt qu'il y avait à disposerd'une forte infrastructure, et lesexemples qiue nous donnent les pays européensavoisinants montrent que lesgran<strong>de</strong>s nations aéronàutiques <strong>de</strong> <strong>de</strong>mainseront non seulement celles qui disposerontd'une industrie <strong>de</strong> construction aéronautique,mais surtout celles qui disposerontd'une infrastructure puissante.Or, je suis obligé <strong>de</strong> constater, d'après lebudgefLgpti nous est présenté, que <strong>la</strong> directionoe <strong>la</strong> navigation aérienne, dont lerôle est <strong>de</strong> mettre en œuvre une telle infrastructure,n'aura à sa disposition que<strong>de</strong>s crédits extrêmement faibles*vASSEMBLEE NATIONALE — 3« SEANCE DU 22 MARS 1949 1717Puisque l'Assemblée n'a pas l'initiative<strong>de</strong>s dépenses, c'est un peu, monsieur leministre, à titré préventif que je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> nous saisir, dans le prochainprojet <strong>de</strong> budget, qui nous sera sans doutesoumis cette aunée en temps utile,,..M. le rapporteur général. Nous l'espéronsbien!M. Henri Bouret. ... <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> créditssubstantiels.La politique qui consiste à construire <strong>de</strong>savions sans avoir d'infrastructure est unpeu celle d'un chef <strong>de</strong> famille qui achèterait<strong>de</strong>s meubles sans avoir <strong>de</strong> logement.Nous vous faisons donc confiance, monsieurle ministre, pour promouvoir cette.politique par les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> crédits quevous nous présenterez pour le prochainexercice budgétaire.Nous sommes heureux, d'autre part, <strong>de</strong>prendre acte <strong>de</strong> l'effort que vous avez faitpour améliorer le traitement du personneltechnique d'aérodrome. Il y a là unpersonnel dont <strong>la</strong> responsabilité est écrasante; vous savez en effet, mes cherscollègues, qu'un commandant d'aérodrome,ou même,. que<strong>la</strong>uefois, un simpleagent dé <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion aérienne, est responsable<strong>de</strong> tous les mouvements <strong>de</strong> nuit,par mauvais temps, sur une piste <strong>de</strong> première-importance.Il est donc inquiétant<strong>de</strong> penser que,.parce que îe traitement <strong>de</strong>ces agents est insuffisant, il faut se contenterd'un personnel <strong>de</strong> moindre qualité,les éléments d'élite, déçus par les appointementsqu'on leur sert, étant partis servirsous d'autres cieux ou s'étant orientésvers d'autres branches d'activité.Vous avez fait un effort, monsieur leministre, et vous avez pratiqué là uneexcellente politique, mais je pense qu'ilfaudra encore l'accentuer, car <strong>la</strong> politiqued'infrastructure que je me permets <strong>de</strong>préconiser sera fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité dupersonnel.En ce qui concerne le matériel d'infrastructure,je crois que nous avons eu, si jepuis m'exprimer ainsi, une excellente politiquedu béton.Nous avons <strong>de</strong>s pistes qui paraissentsuffire à l'ensemble du trafic, mais oui meparaissent malheureusement encore trèsmal équipées en ce qui concerne l'ai<strong>de</strong> à<strong>la</strong> navigation.Nous avons eu <strong>la</strong> satisfaction d'apprendrepar <strong>la</strong> presse aéronautique — certainsd'entre nous, même, ont eu l'occasion <strong>de</strong>visiter les instal<strong>la</strong>tions nouvelles — quenous construisons d'excellents enginsd'ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> navigation et, en particulier,que nous sommes dès maintenant en mesure<strong>de</strong> produire Le fameux « GroundControl Approach », le G. G. A., qui doitnous permettre, dans les années qui viennent,le vol par tous les temps, et quinous permettra <strong>de</strong> faire atterrir tous lesavions par p<strong>la</strong>fond nul.Ainsi donc, monsieur le ministre, puisquenous avons <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> construireces engins chez nous, il me semble quevotre intervention, votre action votreimpulsion peuvent être déterminantes.En terminant, je me permets <strong>de</strong> vousrenouveler, au sujet <strong>de</strong> l'infrastructure,l'observation que je vous fais en ce quiconcerne <strong>la</strong> politique du matériel.Là encore, j'ai l'impression qu'il existeun véritable hiatus entre le domaine militaireet le domaine civil. Je ne sais pasvers quelle politique nous nous orienteronsà l'avenir. Certains pays ont réalisél'unité <strong>de</strong> leur infrastructure an profit <strong>de</strong>l'aéronautique civile. Vous savez, monsieurle ministre, que c'est le cas <strong>de</strong>sEtats-Unis d'Amérique. D'autres ont fait*l'unité <strong>de</strong> leur infrastructure au profit dfleur armée <strong>de</strong> l'air.Je ne sais .pas s'il faut maintenir <strong>la</strong> divisionqui existe actuellement chez nousentre l'infrastructure civile et rinirastruo*ture militaire En tout cas, je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>,monsieur le ministre, <strong>de</strong> vouloirbien prévoir <strong>de</strong>s contacts permanents etune politique d'ensemble avec votre collègue<strong>de</strong> l'air.C'est sous le bénéfice <strong>de</strong> ces observationsque je voterai l'ensemble <strong>de</strong>s créditsqui nous sont <strong>de</strong>mandés, en regrettanttoutefois qu'il ne soit pas possible <strong>de</strong> lesaugmenter aujourd'hui, mais avec l'espérance<strong>de</strong> les voir améliorer pour le pro-»chain exercice. (App<strong>la</strong>udissements au centre.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Livry-Level.M. Philippe Livry-Level. Je voudraisajouter un seul mot pour préciser que nepas réaliser l'infrastructure ou <strong>la</strong> différercoûte beaucoup plus cher que l'exécutionmême <strong>de</strong> cette infrastructure.En effet, un retard d'un quart d'heur®à l'atterrissage d'un gros avion du typeConstel<strong>la</strong>tion représente une dépense supplémentaire<strong>de</strong> 30.000 francs.L'économie <strong>la</strong> plus élémentaire consisteà équiper d'abord l'infrastructure. C'e*tune question <strong>de</strong> sécurité, et ce<strong>la</strong> empôchd<strong>de</strong> coûteux retards à l'atterrissage.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. 1«ministre <strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>s transportset du tourisme.M. Christian Pineau, ministre <strong>de</strong>s travauxpublics, <strong>de</strong>s transports et du tourisme.Mes chers collègues, je voudraisrépondre à toutes les questions qui viennent<strong>de</strong> m'être adressées <strong>de</strong> différents côtés<strong>de</strong> l'Assemblée.Le (problème qui s'est posé à moi, lorsquej ai été amené à appliquer les réduction^ globales <strong>de</strong> crédits décidées, a étécelui <strong>de</strong> leur répartition -entre les différentschapitres du budget <strong>de</strong> l'aviation civile.Il y avait là un choix à faire, qui n'étaitpas facile. Je ne pouvais pas réduire lescrédits <strong>de</strong> personnel, je ne vou<strong>la</strong>is pasréduire les crédits afférents aux basesaériennes, pas plus d'ailleurs que les créditsipôur l'aviation légère et sportive.Si j'ai accepté <strong>de</strong> faire porter <strong>la</strong> majorité<strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction qui m'était imposée surle chapitre du matériel <strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie,c'est parce qu'en réalité nos <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>crédits pour ce matériel correspondaient à<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'augmentation <strong>de</strong> personnel,pour <strong>la</strong>quelle je n'avais pu obtenir<strong>la</strong> majoration <strong>de</strong> crédits nécessaire etqu'ainsi <strong>la</strong> réduction proposée sur les crédits<strong>de</strong> matériel maintenait en fait lestatu quo.Dès lors, je n'ai rien diminué par rapportà 1948, mais je n'ai pas non plusréalisé un certain nombre <strong>de</strong> progrès quieussent été, je le reconnais très volontiers,parfaitement utiles.Là encore, le ministre technique setrouve p<strong>la</strong>cé <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>voirs contradictoires,d'une part celui <strong>de</strong> défendre sescrédits <strong>de</strong>vant le ministre <strong>de</strong>s finances,d'autre part celui <strong>de</strong> membre d'un gou*vernement solidaire, soucieux dans sonensemble <strong>de</strong> défendre les finances <strong>de</strong>l'Etat et d'opérer les réductions <strong>de</strong> créditsnécessaires s'il veut respecter <strong>la</strong> décisiondu Parlement que constitue <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>sinaximaLe problème n'est pas facile. C'est unproblème <strong>de</strong> choix entre <strong>de</strong>s obligationscontradictoires, et les coupures que ]'ai été64


m a ASSEMBLEE KATÍONALE' ~ 3® 'SEANCE' BU 22 MARS 1949amené à faire, je vous assure que je netes ai pas faites d'un cœur très léger, «En ce qui concerne l'aviation légère etsportive, les crédits n'ont pas été réduits.Ils sont en augmentation <strong>de</strong> 48 millions<strong>de</strong> francs par rapport à l'année <strong>de</strong>rnière, ceaui, compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s prix,f en donne bien volontiers acte à l'orateurqui m'a signalé ce problème, est insignifiant.il y a, certes, un prpblôme <strong>de</strong> l'aviationlégère et sportive qui se pose déjà <strong>de</strong>puisplusieurs annéës. Mais si nous voulonsvraiment développer comme il conviendraitce service, ce sont <strong>de</strong>s crédits considérablesqu'il faudrait.Sous quelle forme peut-on ai<strong>de</strong>r lesaero-clubs ? Deux solutions sont possibles,soit <strong>la</strong> détaxe <strong>de</strong> l'essence, à <strong>la</strong>quelle leministre <strong>de</strong>s finances s'oppose pour <strong>de</strong>sraisons qui ont leur valeur, car elle entraîneraitévi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s considérables,soit <strong>la</strong> subvention par heure <strong>de</strong> vol.Je crois très sincèrement que c'est <strong>la</strong><strong>de</strong>uxième, solution qui serait <strong>la</strong> plus pratique,Je serai très disposé à <strong>la</strong> <strong>de</strong>fendre<strong>de</strong>vant le ministre <strong>de</strong>s finances.Je ne sais quel crédit je pourrais obtenirà ce titre, mais jé pense qu'étantdonné le contrôle que nous pouvons exercersur l'utilisation <strong>de</strong>s appareils et sur lenombre'd'heures <strong>de</strong> vol effectuées par lesjeunes, <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> sera très faible, et parconséquent, les crédits que nous accor<strong>de</strong>ronspourront être utilisés à plein ren<strong>de</strong>ment.En ce qui concerne les nouveaux appareils<strong>de</strong>stinés à être, équipés <strong>de</strong> moteurs<strong>de</strong> ~ ' CV, il est exact que les cellules sontbonnes, mais les <strong>de</strong>ux moteurs actuellementà l'étu<strong>de</strong>, le Minié et le Mathis, tous<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> 75 CV, ne sont pas encore complètementau point.On prépare <strong>de</strong> nouveaux essais avec leMinié. Ils doivent avoir lieu au mois <strong>de</strong>mai•J'espère que l'homologation sera possiblemais je ne cache pas à l'Assembléeque nous avons eu à ce propos <strong>de</strong>s déboiresassez sérieux et que les espoirs quej'avais formulés ici l'année <strong>de</strong>rnière n'ontpas pu être complètement réalisés.M. Henri Bouret. Me permettez-vous <strong>de</strong>vous interrompre, monsieur le ministre ?M. te ministre <strong>de</strong>s travaux publics/ <strong>de</strong>stransports et du tourisme. Volontiers.M. Henri Bouret. Monsieur le ministre,on parie très souvent <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux moteurs,mais j'estime qu'on oublie un peu tropfacilement un troisième moteur <strong>de</strong>. 75 CV,construit par <strong>la</strong> S. N. E. C. M. A. et homologuédans les conditions prévues parl'Organisation civile internationale.Puisque ce moteur présente <strong>de</strong>s garantiessuffisantes, je crois qu'il pourrait êtreutilisé- sur les avions <strong>de</strong> 75 CV qui sont àl'étu<strong>de</strong>.M. le ministre <strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>stransports et du tourisme. Tous les moteursseront mis en concurrence. Le choixjera fait uniquement en fonction <strong>de</strong>s caractéristiqueset <strong>de</strong>s qualités <strong>de</strong> chacun.. Dans ce domaine, il s'est produit unretard que je regreite, mais j'espèrequ'avant <strong>la</strong> fin du premier semestre <strong>de</strong>cette année nous pourrons avoir choisi <strong>la</strong>solution définitive.Rien qu'aucun orateur n'y ait fait allusion.je voudrais parler maintenant d unproblème posé seulement dans le rapport<strong>de</strong>.-<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances. Il s'agit <strong>de</strong>celui <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> l'aviation civile.Une Réduction indicative <strong>de</strong> Î.000 francsa été opérée sur ce chapitre afin d'obtenir<strong>de</strong>s explications sûr le fonctionnement <strong>de</strong>sservices d'instruction au sol du personnelnavigant et ,du personnel spécialiste. .Je répondrai brièvement sur ce point.L'école nationale .<strong>de</strong> l'aviation civilesera chargée <strong>de</strong> former dans un inêmecadre les personnels navigant et , sé<strong>de</strong>ntairechargés <strong>de</strong> l'exploitation <strong>de</strong>s services<strong>de</strong> <strong>la</strong> navigation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritéaériennes.Dans son état provisoire actuel, le service<strong>de</strong>s écoles et stages assure déjà <strong>la</strong>formation <strong>de</strong>s personnels suivants: Ingé Jnieurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> navigation aérienne, ingénieursd'exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> navigationaérienne, ingénieurs <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>s télécommunicationsaériennes, contrôleurs<strong>de</strong> <strong>la</strong> navigation aérienne-, contrôleurs <strong>de</strong>stélécommunications aériennes et agents<strong>de</strong> <strong>la</strong> navigation aérienne.Il assure également <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>snavigateurs, <strong>de</strong>s radiotélégraphistes navigants,dont l'enseignement était assuréjusqu'à présent par les écoles nationales<strong>de</strong> <strong>la</strong> marine marchandé <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong>Bor<strong>de</strong>aux, section aviationDésormais, le perfectionnement <strong>de</strong>s pilotess'effectuera au sein <strong>de</strong> l'école, maisil est encore assuré par le centre <strong>de</strong> perfectionnementdu personnel navigant, dont<strong>la</strong> gestion a été, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération,provisoirement confiée à Air-France.Enfin, le service <strong>de</strong>s écoles et stagesest chargé <strong>de</strong> faire effectuer <strong>de</strong>s stages<strong>de</strong> perfectionnement au personnel d'exploitationdéjà en service.Voi»là quelques indications assez brèvesqui, je l'espère, permettront <strong>de</strong> renseignersuffisamment les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission <strong>de</strong>s finances.Un autre problème a été posé: celui<strong>de</strong>s lignes d'intérêt général exploitées parAir-France.A cet égard l'observation <strong>de</strong> M. Gresaconcernant <strong>la</strong> ligne At<strong>la</strong>ntique-Nord doitêtre considérée comme sans valeur. L'exploitation<strong>de</strong> cette ligne peut bien se traduirepar un déficit en francs, mais commel'a dit très justement M. Livry-Level, ellenous fait réaliser une économie considérableen dol<strong>la</strong>rs.En effet, si nous avons une perte enfrancs <strong>de</strong> 500 millions, il faut tenir comptequ'elle nous assure un chiffre d'affairesen francs <strong>de</strong> plus d'un milliard 700 millions,correspondant soit à <strong>de</strong>s recettesdirectes, en dol<strong>la</strong>rs, ..soit à <strong>de</strong>s économies<strong>de</strong> dépenses en dol<strong>la</strong>rs, et que le pdiJs <strong>de</strong>ces dol<strong>la</strong>rs dans <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce commerciale<strong>de</strong> <strong>la</strong> France représente un intérêt finàricierqui comtpense, et au <strong>de</strong>là, le déficitd'exploitation en francs dé <strong>la</strong> compagnie.Il es»t "évi<strong>de</strong>nt que nous <strong>de</strong>vons fairenotre possible pour améliorer les conditions<strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> compagniesur l'At<strong>la</strong>ntique-Nord. C'est là un problèmedifficile, souvent compliqué par <strong>la</strong>concurrence aérienne et une certaineguerre <strong>de</strong> tarifs qui se poursuit entre lesdifférentes compagnies étrangères.En tout état <strong>de</strong> cause, abandonner l'exploitation<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntique-Nord,ce serait en fait les <strong>la</strong>isser à <strong>de</strong>s compagniesaméricaines, et je ne suppose pasun' instant que M. Gresa nous proposecette solution-là.Je voudrais maintenant donner à l'Assembléequelques brèves indications surle budget et <strong>la</strong> situation financière d'AirFrance.Nous avons <strong>de</strong>mandé cette année uncrédit <strong>de</strong> 1.600 millions <strong>de</strong> francs pour <strong>la</strong>couverture du déficit, probable d'exploitationr estimé pour un programme <strong>de</strong> 38 mil-1 tons <strong>de</strong>.' kiloniètres t • s.ensiblçmerit • 'abogueh celui prévu pour ¿948• Au moment M vote du budget <strong>de</strong> 1948.le déficit d'exploitation avait été évaluéà 385 millions <strong>de</strong> francs, auxquels" il fal<strong>la</strong>itajouter 300 millions à titre <strong>de</strong> provisionpour renouvellement <strong>de</strong> matériel et 115j millions pour le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> retraiteî du personnel, soit au totai 800 millions,i non compris 70 millions pour l'exploitationen régie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong>s Antilles.I L'augmentation du déficit <strong>de</strong> 800 millionsà 1.600 millions s'explique dans son ensemblepar <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires et <strong>de</strong>sprix intervenue <strong>de</strong>puis le vote du (budgetdéfinitif <strong>de</strong> 1948.; Voici quelques chiffres pour préciser lesi différences entre les prévisions <strong>de</strong> 1948| et <strong>de</strong> 1919.I Les recettes pour 1949 sont estimées à| 14.300 millions <strong>de</strong> francs contre 12.400j millions en 1948, soil en augmentation<strong>de</strong> 15 p. 100.Les dépenses re<strong>la</strong>tives au personnel àterre représentent 3.334 millions <strong>de</strong> francsen 1949 contre 2.499 millions <strong>de</strong> francsen 1948, en raison d'une augmentation! <strong>de</strong> 12 p. 100 <strong>de</strong>s effectifs et <strong>de</strong> <strong>la</strong> hausse; <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires effectivement payés au personnelà <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s augmentations intervenuesau mois d'octobre <strong>de</strong>rnier.Pour les navigants, l'augmentation est<strong>de</strong> 22 p. 100, dont 7.4 p. 100 sont dus àl'accroissement <strong>de</strong>s effectifs et H p. 100à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière hausse <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires.En ce qui concerne les escales et services,l'augmentation <strong>de</strong>s dépenses résulte<strong>de</strong> <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s prix, en particulieren ce qui concerne les trais d'escaleà l'étranger à <strong>la</strong> suite du <strong>de</strong>rnier alignementmonétaire.Le déficit <strong>de</strong> 1949 a été évalué très exactementà 1.522 millions <strong>de</strong> francs, comprenant150 millions <strong>de</strong> francs pour le financement<strong>de</strong> <strong>la</strong> retraite du. personnel,mais cette dépense est subordonnée àl'approbation du statut du personnel. Aucuneprovision pour le renouvellement dumatériel n'est nrévue <strong>de</strong> façon précisetant que le capital n'est pas constituéeJe crois donc que le crédit <strong>de</strong>mandén'est pas exagéré et qu'il serait impru<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> le réduire.Une autre question a été posée par M. lerapporteur et n'a pas donné lieu à observation<strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s membres composant<strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> !a commission: c'est<strong>la</strong> question du matériel français.Encore une fois, je suis obligé <strong>de</strong>. direà l'Assemblée que le problème est c,ons-I tamment mal posé. Oh vetrt toujoursj opposer les partisans et adversaires <strong>de</strong> <strong>la</strong>I fabrication <strong>de</strong> matériel français. Ce n'estpas du tout <strong>la</strong> question.Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération, on a! voulu, pour dies raisons que je ne veuxj pas du tout discuter ici, faire fabriquer| dans les usines aéronautiques françaisesdu matériel sans être absolument certain<strong>de</strong> ce qu'en serait <strong>la</strong> qualité. On a alorscommandé <strong>de</strong>s séries avant <strong>de</strong> savoirquelle serait <strong>la</strong> qualité du prototype.:On a agi ainsi dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart<strong>de</strong>s avions, notamment pour le S. 0. 30.L'avântage évi<strong>de</strong>nt, c'est que ce<strong>la</strong> perimettait d'employer <strong>de</strong>s ouvriers et <strong>de</strong>stechniciens français, et qu'ainsi ce<strong>la</strong> conduisaità donner du travail et à confier <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s intéressantes à l'industrie aéronautiquefrançaise.Mais il ne faut pas non plus méconnaîtrel'inconvénient <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong>. Dupoint <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'usager, les résultats n'ontpas été bons, nous sommes OsS^Js <strong>de</strong> lereconnaître. ^Je voudrais, les analyser très rapi<strong>de</strong>ment.En ce quî concerne le Lalécoère. nousavons eu irpis accidjents graves, dont, noussupposons sans en être tout à fait certains»


ASSEMBLEE NATIONALE. — 3® SEANCE DU 2% MARS 194917X9ftvoir décelé les causes. Cet appareil, dansses conditions actuelles <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong>ren<strong>de</strong>ment, n'est pas capable <strong>de</strong> servir autransport dès passagers ; nous ne voulonspas en prendre le risque.Nous pensons cependant pouvoir l'utiliserpour le transport du fret, et je croissavoir qu'une société se crée qui paraîtcapable d'en employer un certain nombrepouf ce genre <strong>de</strong> transport.Quant au Languedoc, il a été employésur les lignes françaises. Mais il ne fautpas oublier qu'Air-France a été obligé <strong>de</strong>dépenser <strong>de</strong>s sommes considérables poursa mise au point.Là se pose un problème assez sérieux :celui <strong>de</strong> savoir si <strong>de</strong>s compagnies qui ontun budget d'exploitation peuvent êtrechargées <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise au point <strong>de</strong>s appareils.D'après ce que disait tout à l'heureM. Bgnoist, il semble que l'on <strong>de</strong>vrait<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux différentes compagnies,lorsqu'un appareil sort <strong>de</strong> chez le constructeur,<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r elles-mêmes à <strong>la</strong>mise au point.Ce<strong>la</strong> est extrêmement coûteux pour <strong>la</strong>compagnie, qui se trouve obligée par <strong>la</strong>suite d'amortir <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> mise au pointdans <strong>de</strong>s conditions très difficiles.Je crois donc qu'une compagnie ne peut,en réalité, prendre un appareil que lorsqu'ilest suffisamment au point pour pouvoirêtre utilisé tout <strong>de</strong> suite, sinon pourle transport <strong>de</strong>s passagers, tout au moinspour le transport du fret.Pour le SO 30, les essais sont terminés..Mais nous n'en connaissons pas encore lesrésultats. Vous savez, en effet, qu'à <strong>la</strong>gui'. <strong>de</strong>s vols d'essai, un dépouillementassez long est à opérer et que les résultatsdoivent être interprétés.Nous avons fait, en cette matière, touteconfiance & l'industrie aéronautique française,puisque, contrairement à ce quecroit M. Charles Benoist, Air-France n'apas acheté <strong>de</strong> Convair.C'est le ministre responsable <strong>de</strong> l'aviationcivile qui a prié lui-même Air-France<strong>de</strong> ne pas le faire, afin <strong>de</strong> réserver <strong>de</strong>sachats éventuels <strong>de</strong> SO 30.M. Charles Benoist. C'était pourtant sonintention.M. le ministre <strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>stransports et du tourisme. Mais Air-Francein l'a pas fait, et le ministi-3 responsable<strong>de</strong> l'aviation civile a donné <strong>de</strong>s instructionspour que ce ne soit pas fait.Par conséquent, le * problème est entier.Ce qui est certain, c'est qu. l'on ne peutpas <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à Air-France <strong>de</strong> prendre encharge le SO 30 tant que les essais ne sontpas complètement terminés et tant quenous ne serons pas certains <strong>de</strong> <strong>la</strong> rentabilité<strong>de</strong> l'appareil.Car si l'on peut faire voler un appareildans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> sécurité suffisantes,encore faut-il que cet appareil aitun rayon d'action suffisant pour être utilisésur certaines lignes à longue distance.Encore faut-il aussi qu'il puisse, avec cerayon d'action, transporter une quantitésuffisante <strong>de</strong> passagers ou <strong>de</strong> fret.Dans le cas contraire, l'avion n'est pasrentable. Et <strong>la</strong> tentation est gran<strong>de</strong> alors,aussi bien pour Air-France que pour lescompagnies privées, <strong>de</strong> se procurer ailleursun autre matériel.En ce qui concerne le SE 2010, il estimpossible <strong>de</strong> prévoir maintenant quelleen sera <strong>la</strong> rentabilité. Cet appareil n'estutilisable que pour <strong>de</strong>s transports à longuedistance. Il a un rayon d'action <strong>de</strong>3.500 kilomètres. Pour un rayon d'action<strong>de</strong> cette importance, il faut qu'il puisseemporter une charge utile suffisante,Etant obligés à l'heure actuelle <strong>de</strong>l'alourdir à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> modifications indispensables,nous ne savons pas actuellementquelle sera <strong>la</strong> charge utile définitiveque le SE 2010 pourra transporter.Il existe un autre appareil dont on n'apas parlé tout à l'heure. C'est le Cormoran,dont le ministère <strong>de</strong>s travaux publicsne s'était guère occupé car il était, enprincipe, <strong>de</strong>stiné à <strong>de</strong>venir un avion militaire.Je dois dire tout <strong>de</strong> suite que, pourl'aviation civile, cet .appareil est inutilisable,Il a en effet un rayon d'action <strong>de</strong> 1.000kilomètres. C'est, en outre, un appareilextrêmement lourd, équipé <strong>de</strong> quatre moteursd'une puissance totale <strong>de</strong> 8.000 chevaux.Equipé dans ces conditions avec unrayon d'action <strong>de</strong> 1.000 kilomètres, il nepeut pratiquement — surtout si nous voulons1 utiliser, comme ce serait normal, enAfrique du Nord — trouver à bonne distanceles terrains d'atterrissage nécessaires.Il est, d'autre part ; impossible d'amortirles frais d'exploitation considérablesd'un avion si important, dont le prix <strong>de</strong>revient sera nécessairement très élevé,surtout si sa charge utile doit être trèsfaible.Enfin, <strong>la</strong> charge utile <strong>de</strong>vra se répartir,non pas en <strong>la</strong>rgeur, mais en hauteur, cequi pose un problème <strong>de</strong> chargement et <strong>de</strong>déchargement extrêmement délicat à résoudre.Je crois donc pouvoir dire qu'aucunecompagnie, ni Air-France, ni aucun transporteurprivé, n'acceptera d'acheter l'appareil,Je dis même plus: si nous leur donnionsun <strong>de</strong>- ces.appareils, les compagniesnous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>raient une subvention pourl'utiliser,Le problème serait alors <strong>de</strong> savoir sivous acceptez <strong>de</strong> donner cette subvention»A ce sujet, je crois que le tort est tropsouvent <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> construire un appareilsans se préoccuper suffisamment <strong>de</strong>son utilisation. 11 faut déci<strong>de</strong>r simultanément<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux choses, car nous sommesdans l'incapacité absolue. d'obliger unecompagnie d'accepter du fret à un tarifinférieur à son prix <strong>de</strong> revient ou <strong>de</strong> transporter<strong>de</strong>s passagers lorsque les conditions<strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> rentabilité sont insuffisantes,Il faudrait alors que le Parlementdonnât <strong>de</strong>s crédits compensateurs pour tenircompte <strong>de</strong> l'emploi du matériel aéronautique.Employer du matériel français est ainsiune question <strong>de</strong> fait et non <strong>de</strong> polémique.Et je souhaiterais, une fois pour toutes,qu'on ne dise pas qu'il y a, dans cetteAssemblée, <strong>de</strong>ux partis : celui qui seraitpour le matériel français et celui qui seraitcontre.En tout état <strong>de</strong> cause, je l'indique ànouveau, noua avons réservé l'avenir.Les chances du S. 0. 30 et du S. E. 2.010•—je ne parle pas du Cormoran — sontencore entières.Tout à l'heure, M. Bouret a présenté <strong>de</strong>sobservations concernant les bases aériennes.Elles me paraissent fort intéressantes.Je crois, en effet, qu'au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong>libération il eût mieux valu pour <strong>la</strong>France, au lieu <strong>de</strong> se <strong>la</strong>ncer dans <strong>de</strong>s constructionsaéronautiques, dont nous aurionspu examiner si quatre ou cinq annéesplus tard elles <strong>de</strong>vaient nous rése -ver quelques déboires, <strong>de</strong> songer davantage à <strong>la</strong> position géographique <strong>de</strong> LFrance, qui fait d'elle une p<strong>la</strong>ce extrêmement propice pour <strong>de</strong>venir fa p<strong>la</strong>que tournante du trafic aérien international,Notre pays n'est malheureusement pasencore suffisamment équipé pour <strong>de</strong>venir<strong>de</strong>main cette p<strong>la</strong>que tournante, et nousrisquons <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>s pays voisins, comme<strong>la</strong> Belgique et <strong>la</strong> Suisse, peut-être mêmel'Italie, attirer chez eux le trafic internationalet nous priver ainsi <strong>de</strong> ressources considérables.La France est un pays <strong>de</strong> tourisme. El<strong>la</strong>est admirablement p<strong>la</strong>cée pour servir <strong>de</strong>point <strong>de</strong> liaison entre les pays at<strong>la</strong>ntiqueset les pays <strong>de</strong> l'èst européen, et mon espoirest qu'elle serve <strong>de</strong> point <strong>de</strong> liaisonentre tous les pays <strong>de</strong> l'Est <strong>de</strong> l'Europe,aussi loin que l'on voudra aller.Nous avons donc une position géographiqueque nous pouvons et désirons exploiter.Nous ne pouvons l'exploiter que dans<strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong> sécurité du trafic sur nosaérodromes sera entière. Pour ce<strong>la</strong>, il nousfaut non seulement un nombre d'aérodromessuffisant pour recevoir les appareilssur plusieurs points <strong>de</strong> notre territoire,mais aussi les terrains <strong>de</strong> dégagementnous permettant d'assurer une sécuritécomplète.Il y a tout un problème que nous retrouveronslorsque nous étudierons le budgetd'investissement, car si <strong>de</strong>s crédits ysont prévus à cette fin, ils sont, à monavis, insuffisants cette année. Je suis toutà fëit disposé à essayer <strong>de</strong> les augmenterau cours <strong>de</strong> l'année* prochaine. J ai déjàentamé <strong>de</strong>s discussions avec le commissariatau p<strong>la</strong>n pour que,"dans le budget <strong>de</strong>financement <strong>de</strong> l'année prochaine, une partconsidérable soit faite en faveur <strong>de</strong> l'infrastructure.Voilà les principaux problèmes qui ontété évoqués ce soir. J'espère n'en avoirpas trop oublié et avoir renseigné utilementl'Assemblée. [App<strong>la</strong>udissements sur<strong>de</strong> nombreux bancs à gauche, au centre età droite.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M 0 lerapporteur généralM. le rapporteur général. La commission<strong>de</strong>s finances proposait trois réductionsindicatives aux chapitres 307, 312 et502 du budget <strong>de</strong> l'aviation civile et commerciale.Le but <strong>de</strong> ces réductions étaitd'obtenir du ministre les explications né*cessaires.Le débat qui vient <strong>de</strong> s'instaurer a permisà M. le ministre <strong>de</strong>s travaux publics<strong>de</strong> fournir ces explications. En conséquence,<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances renonceraà ces réductions indicatives.M. le prési<strong>de</strong>nt. L'abattement sera alorsramené, pour ces trois chapitres, aux chii->fres proposés (par le Gouvernement.Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus <strong>la</strong> parole dans<strong>la</strong> discussion générale ?...La discussion générale est close.Je consulte l'Assemblée sur le passageà <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'article unique,(L'Assemblée, consultée, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> passerà <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'article unique?)M. le prési<strong>de</strong>nt. Je donne lecture d*l'article unique:« Article unique. — L'abattement global<strong>de</strong> 288.197.000 francs opéré sur les créditaouverts au ministre <strong>de</strong>s travaux publics*<strong>de</strong>s transports et du tourisme, au titre dubudget <strong>de</strong> l'aviation civile et commercial*par <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948portant fixation du budget général pour! exercice 1949 (dépenses ordinaires civiles),en vue <strong>de</strong> limiter le total <strong>de</strong>s dépene~ordinaires civiles au chiffre <strong>de</strong> 750milliards (h francs prévu par <strong>la</strong> lot n° 48-1973 du 31 décembre 1948 portant fixationpjii* l'exercice 1949 <strong>de</strong>s maxima <strong>de</strong>s dé-


1720ASSEMBLEE NATIONALE — 3* SEANCE DU 22 "MARS 1949penses publiques, est fixé à 290.199.000francs et réparti par chapitre conformémentà l'état annexé à <strong>la</strong> présente loi. »L'article unique est réservé jusqu'auvote <strong>de</strong> l'état annexé.Je donne lecture <strong>de</strong> cet état :SECTION II. — AVIATION CIVILEET COMMERCIALEpartie. — Personnel.* Cbap. 112. Navigation aérienne. —Traitement du personnel spécialiste:« Abattement proposé, 10 millions <strong>de</strong>francs. »Je mets aux voix rabattement <strong>de</strong> 10 millions<strong>de</strong> francs proposé pour le chapitrei 12.(l'abattement, mis aux voix, est adopté.)« Chap. 117. — Météorologie nationale.— Traitement du personnel spécialiste:• Abattement proposé, 2.500.000 francs. »— (Adopté.)« Chap. 121. — Bases aériennes. — Rémunérationdu personnel contractuel :« Abattement proposé, 2,500.000 francs. »— (Adopté.)partie. — Matériel, fonctionne ment<strong>de</strong>s services et travaux d'entretien.« Chap. 302. — Fonctionnement dugroupement aérien du ministère. — Carburantset ingrédients :« Abattement ¡proposé, 3 millions <strong>de</strong>francs. » — (Adopté.)a Chap. 305. — Ports aériens et circu<strong>la</strong>tionaérienne. — Matériel et frais <strong>de</strong> fonctionnement:« Abattement ¡proposé, 10 millions <strong>de</strong>francs. » — (Adopté.)o Chap. 306. — Télécommunications etsignalisations. — Matériel et frais <strong>de</strong> fonctionnement:« Abattement ¿proposé, 4 millions <strong>de</strong>francs. » — (Adopté.)M. le prési<strong>de</strong>nt. « Chap. 307: — Météorologienationale. — Matériel et frais <strong>de</strong>fonctionnement :« Abattement primitivement proposé,100.001.000 francs. »La commission ayant déc<strong>la</strong>ré renoncerà rabattement supplémentaire <strong>de</strong> 1.000francs, l'abattement sur le chapitre 307 setrouve ramené à 100 millions <strong>de</strong> francs.Je le mets aux voix.(L'abattement, mis aux voix, est adopté.)M. le prési<strong>de</strong>nt. « Chap. 312. — Ecoles<strong>de</strong> l'aviation civile :« Abattement primitivement proposé.10.001.000 francs. »La commission ayant déc<strong>la</strong>ré renoncerà rabattement supplémentaire <strong>de</strong> 1.000francés, rabattement sur le chapitre 312 setrouve ramené à 10 millions <strong>de</strong> francs.Je le mets aux voix.(L'abattement, mis aux voix, est adopté.)« Chap. 317. — Frais <strong>de</strong> correspondancetélégraphique et téléphonique :« Abattement proposé, 9 millions <strong>de</strong>francs. » — (Adopté.J« Chap. 324.— Travaux d'entretien <strong>de</strong>sbases aériennes :« Abattement proposé, 85 millions <strong>de</strong>francs. » — (Adopté.)6 e partie, — Charges sociales.« Chap. 402. — Œuvres sociales:c< Abattement-proposé, 1.397.000 francs. »— (Adopté.)M. le prési<strong>de</strong>nt» Je donne lecture du chapitre502:7 e partie. — Subventions.« Chap. 502. — Subvention pour <strong>la</strong> couverturedu déficit <strong>de</strong>s lignes d'intérêt généralexploitées par <strong>la</strong> compagnie Air-France et les entreprises associées:« Abattement ¡primitivement proposé, 52millions <strong>de</strong> francs. »La commission ayant renoncé à l'abattementsupplémentaire <strong>de</strong> 2 millions,l'abattement sur le 'chapitre 502 se trouveramené à 50 millions <strong>de</strong> francs.Je le mets aux voix.{L'abattement } mis aux voix, est adopté.)8® partie. — Dépenses diverses.« Chap. 601. — Informations généralesen France et à l'étranger :« Abattement proposé, 800.000 francs* »— (Adopté.)• M. !e prési<strong>de</strong>nt. Je mets aux voix l'articleunique du projet <strong>de</strong> loi au nouveauchiffre d'abattement global <strong>de</strong> 288.197.000francs.(L'article unique du projet <strong>de</strong> loi, ainsimodifié, mis aux voix, est adopté.)— 4REPARTITION DE L'ABATTEMENT GL0EALOPERE SUH LE BUDGET DE LA JUSTICEDiscussion d'un projet <strong>de</strong> loi.M. le prési<strong>de</strong>nt. L'ordre du jour appelle<strong>la</strong> discussion du projet <strong>de</strong> loi portant 'répartition<strong>de</strong> l'abattement global opéré surle budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice par <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948.Avant d'ouvrir <strong>la</strong> discussion, je doisfaire connaître que j'ai reçu un décretdésignant, en qualité <strong>de</strong> commissaires duGouvernement, pour assister M. le gar<strong>de</strong><strong>de</strong>s sceaux, ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justi c:M. Bodard, directeur <strong>de</strong>s affaires civileset du sceau;M. Frèche, directeur du personnel auministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice:M. Costa, directeur <strong>de</strong> l'éducation surveillée:M. Gilquin, ingénieur au ministère <strong>de</strong><strong>la</strong> justice;M. Papot, magistrat au ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong>jus! ice;M. Cfccaldi, sous-directeur <strong>de</strong> l'éducationsurveillée au minrtère <strong>de</strong> <strong>la</strong> just'ce.Acte est donné <strong>de</strong> cette communication.La parole est h M. Charles Barangé, rapporteurgénéral.M Charles Barangé, rapport PUT général.Mesdames, messieurs, les crédits ouvertspour l'exercice 1948 au titre du bud? td; <strong>la</strong> justice s'élevaent à 7.143.2* >4.000francs.Le total <strong>de</strong>s crédits <strong>de</strong>mandés pour 1949,avant l'abattement qui a été proposé parle Gouvernement en application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loidos maxima, était <strong>de</strong> 10.080 915.000 francs,soil en augmentation <strong>de</strong> 2.937.651.000francs par rapport h l'année précé<strong>de</strong>nte.Cette augmentation provient à concurrence<strong>de</strong> Î.621.065.000 francs <strong>de</strong> diversesmesures déià prises dans le courant <strong>de</strong>l'exercice 1948, en particulier en vued'améliorer <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s fonctionnaires.Aucune observation particulière n'est àformuler en ce qui concerne ces mesures,qui sont communes à l'ensemble <strong>de</strong>s administrations.Par contre, à concurrence <strong>de</strong> 1 milliard3tf).586.000 francs, l'augmentation <strong>de</strong>mandée-est <strong>de</strong>stinée, 'd'une 1 Jjart, à l'ajustement<strong>de</strong>s crédits aux besoins réels du ministère<strong>de</strong> <strong>la</strong> justice et, d'autre part, à <strong>de</strong>s me«»sures nouvelles.C'est ainsi que <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s prix en?»tiaine <strong>de</strong>s ouvertures <strong>de</strong> crédits supplémentaires<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 800 millions- <strong>de</strong>ifrancs. L'importance d-e ce chiffre s'expliquenotamment par l'augmentation <strong>de</strong>sprix d'entretien <strong>de</strong>s détenus.L'entretien proprement dit d'un détenu«qui comprend les dépenses suivantes : alimentation,cuisson <strong>de</strong>s aliments, propret®corporelle, produits d'entretien, chauffage*éc<strong>la</strong>irage, pharmacie, etc., coûte actuellement93 francs par jour, dont 80 francspour les seules dépenses d'alimentation.Quant aux frais d'entretien <strong>de</strong>s pupilles<strong>de</strong> l'éducation surveillée, ils ressort en t à183 francs par jour, dont 120 francs pourles dépenses d'alimentation.Je note au passage que l'effectif <strong>de</strong>sdétenus, qui était à peu près stat'onnaireà 52.000 unités <strong>de</strong> août à novemb^ <strong>de</strong>rnier,s'est abaissé jusqu'à 30.000 auI e " janvier <strong>de</strong>rnier.Parmi les mesures nouvelles dont l'inci<strong>de</strong>ncepèse le plus lour<strong>de</strong>ment sur lebudget du ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice figure <strong>la</strong>révision générale <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> justice, quiest actuellement en préparation et dont lecoût est évalué à 144 millions <strong>de</strong> francs.À cet égard, je signale à l'Assembléenationale que <strong>la</strong> dotation inscrite au chapitre601 pour le pavement <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong>justice, soit 450 millions, est purementévaluative, car les dépenses à engager $ce titre ne peuvent être chiffrées' par,avance.Actuellement, seules les dépenses <strong>de</strong>l'exercice 1947 sont intégralement connues;elles se sont élevées "à 400 millions.J'insiste d'ailleurs auprès <strong>de</strong> M. le gar<strong>de</strong><strong>de</strong>s sceaux pour qu'il examine à nouveaul'ensemble <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>stinées à <strong>la</strong> revisiongénérale <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> justice et surtoutà l'organisation d'un meilleur recouvrement.Je signale aussi que <strong>de</strong>s crédits è&l'ordre <strong>de</strong> 20 millions sont <strong>de</strong>mandés envue <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d'un certain nombred'emplois nouveaux.En contrepartie, <strong>de</strong>s suppressions d'en*«plois, dont le total e*élève à 41 millions*sont <strong>de</strong>mandées.De ce fait. les effectifs du ministre <strong>de</strong><strong>la</strong> justice subiront en 1949 une diminution<strong>de</strong> 196 unités.Telles sont, mesdames, messieurs, lesquelques mesures nouvelles que comportele budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice pour rexercice1949."Votre commission <strong>de</strong>s finances tes aexaminées avec attention en même tempsque les abattements dont le total s'élèveà 100 millions.Les observations essentielles qu'elle aformulées ont trait, d'une part, à l'augmentationexcessive <strong>de</strong> certains crédits <strong>de</strong>matériel, qui n'est d'ailleurs pas spécialeau ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice, et, d'autre part,à <strong>la</strong> nécessité d'ace élût or dans toute <strong>la</strong>mesure du possible les travaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> HauteCour <strong>de</strong> jus tice et <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> justice.Sur ce <strong>de</strong>rnier point, votre commissionn'a pas cru <strong>de</strong>voir modifier le6 créai) s quilui étaient soumis, niais elle se réserve,bien entendu, d'y procé<strong>de</strong>r lorsque leGouvernement aura fait connaître défini,tivement à l'Assemblée ses intHuionsquant à <strong>la</strong> date <strong>de</strong> suppression <strong>de</strong> ces tribunaux.M. le prèsi<strong>de</strong>ntr Dans <strong>la</strong> discussion gè.H craie, <strong>la</strong> parole est à Mine Rabaté.Mme Maris Rabaté. Au nom du groupacommuniste, je voudrais marquer notredésaccord quant à <strong>la</strong> façon <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>çdans <strong>la</strong> discussion budgétaire engagée.


Vers sept heures, ce soir, je me suis entretenueavec M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux etavec M. le prési<strong>de</strong>nt ae <strong>la</strong> commission <strong>de</strong><strong>la</strong> justice.. Il semb<strong>la</strong>it que <strong>la</strong>- discussion dubudget qui noue est soumis ne commenceraitque <strong>de</strong>main matin.Nous nous trouvons donc, au <strong>de</strong>rnier moment,pris <strong>de</strong> court. En effet, à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong><strong>la</strong> séance <strong>de</strong> cet après-midi, l'ordre dujour s'est trouvé modifié du fait mêmeque l'Assemblée a renoncé à examiner leprojet d'abattement sur le budget <strong>de</strong>s ansienscombattants...M. le rapporteur général. Elle n'y a pasrenoncé»M. Maria Rabaté. ...alors qu'elle s'estmontrée beaucoup plus pointilleuse lorsquenotre camara<strong>de</strong> Jacques Duclos a <strong>de</strong>mandéune modification <strong>de</strong> l'ordre duour pour permettre <strong>la</strong> discussion du pacteÎLt<strong>la</strong>ntique. De ce fait, <strong>la</strong> discussion dubudget <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice arrive à l'impromptu.Et -ti certain nombre <strong>de</strong> nos collègues,j'en suis convaincue, ne pourront participerà cette discussion qui, pourtant, mérpferait un certain développement.Après les indications données par M. lerapporteur général, il serait intéressantd'avoir certaines précisions, notammentsur le prix d'entretien <strong>de</strong>s détenus.Nous aurions voulu poser un certainnombre <strong>de</strong> questions et savoir ce quecoûte non seulement <strong>la</strong> journée d'incarcération<strong>de</strong> Pétain, mais aussi <strong>la</strong> journéedu valet <strong>de</strong> chambre qui vient faire sonlit, puisque les trois docteurs envoyés parle Gouvernement estiment que celui quivendit <strong>la</strong> France n'est pas en état <strong>de</strong> faire«on ménage.M. Jean Durroux. N'en parlez pas trop.Mme Maria Rabaté. Nous en parlons etnous continuerons à en parler, car nouspensons qu'un moyen <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s économiessur les frais d'entretien <strong>de</strong>s détenusconsisterait à mettre en liberté lesmineurs qui sont retenus dans les prisonsfrançaises.Ces économies seraient d'autant plus¡sensibles que ces mineurs participeraient<strong>de</strong> nouveau K l'exploitation <strong>de</strong>s richesses<strong>de</strong> notre pays.Ce sont là quelques remarques que nousfaisons au nom du groupe communiste,trop rapi<strong>de</strong>ment à notre avis:Je voudrais ¡poser à M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssceaux une autre question, encore qu'ellene concerne pas directement le budget quenous discutons. Au cours <strong>de</strong> l'entretienentre M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux, M. le (prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> ja * commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice etmoi-même, M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux s'étaitmontré favorable a <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'une<strong>de</strong>s affaires inscrites à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> Fordre du'our et re<strong>la</strong>tive au prix <strong>de</strong>s loyers en meu-I>lé et au maintien <strong>de</strong>s locataires dans leslieux.Puisque <strong>la</strong> discussion du budget <strong>de</strong> <strong>la</strong>justice est venue trop rapi<strong>de</strong>ment, le<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux donous donner son accord pour que, dèsle début <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main matin, ilsoit discuté <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s locatairesen meublé, dont le sort doit être régléavant <strong>la</strong> fin du mois <strong>de</strong> mars.C'est d'ailleurs à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du Gouvernementque cette discussion avait été repoussée.Si M. Berger, dont le rapport est prêt,avait été présent ce soir nous eussions étéprêts, pour notre part, a discuter <strong>de</strong> cettequestion comme û avait été convenu.M. Robert Lecourt, gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux, ministre<strong>de</strong> <strong>la</strong> justice. Le Gouvernement està <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> l'Assemblée pour <strong>la</strong>discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi à <strong>la</strong>quelleil vient d'être fait allusion.I ASSEMBLEE NATIONALE — 2 e SEANCE DU 22 MARS I0Í9 1721M. le prési<strong>de</strong>nt. Je dois faire remarquerà Mme Rabaté ainsi qu'à M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssceaux qu'il s'agit, une fois encore, d'unemodification <strong>de</strong> l'ordre du jour, et que<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> doit en être formulée dansles formes prévues à ^article 34 du règlement.Mme Maria Rabaté. Je pense que si leGouvernement était d'accord pour abor<strong>de</strong>rcette discussion, l'Assemblée n'y ferait aucuneopposition.M. le prési<strong>de</strong>nt. L'Assemblée tiendra<strong>de</strong>main, trois séances.Il vous sera loisible, madame, si vousdésirez que cette affaire vienne en discussion,<strong>de</strong> proposer, à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance dumatin, une modification <strong>de</strong> l'ordre du jourpour l'une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux séances suivantes.Mme Maria Rabaté. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. legar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux <strong>de</strong> nous faire connaîtreses intentions.M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. Je répète que jesuis à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> l'Assemblée pourdiscuter <strong>de</strong> cette proposition.M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>piu^ <strong>la</strong> parole dans <strong>la</strong> discussion générale?...La discussion générale est close.Je consulte l'Assemblée sur le passage à<strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'article unique.(L'Assemblée, consultée, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> passerà <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'article unique.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Je donne lecture <strong>de</strong> l'articleunique :« Article unique. — L'abattement global<strong>de</strong> 100 millions <strong>de</strong> francs opéré sur lescrédits ouverts au gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux, ministre<strong>de</strong> <strong>la</strong> justice, au titre du budget <strong>de</strong><strong>la</strong> justice, par <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre1948, portant fixation du budgetgénérai <strong>de</strong> l'exercice 1949 (dépenses ordinairesciviles), en vue <strong>de</strong> limiter <strong>de</strong> total<strong>de</strong>s dépenses ordinaires eiviles au chiffre<strong>de</strong> 750 milliards <strong>de</strong> francs, prévu par <strong>la</strong>loi n* 48-1973 du 31 décembre 1948 portantfixation pour l'exercice 1949 <strong>de</strong>s maxima<strong>de</strong>s (dépenses publiques, est porté à113.274.000 francs et réparti par chapitreconformément à l'état annexé à <strong>la</strong> présenteloi. »L'article unique est réservé, jusqu'auvote <strong>de</strong> l'état annexé.Je donne lecture <strong>de</strong> cet étatsTITRE 1 ER . — DÉPENSES OBBINAIRII&4® partie. — Personnel.« Chap. 100. — Traitements du ministreet du personnel titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l'administrationcentrale :« Abattement proposé,' 284.000 francs. »Je mets aux voix cet abattement.{L'abattement; mis aux voix, estadopté.)M. le prési<strong>de</strong>nt. « Chap. 101. — In<strong>de</strong>mnitésdu ministre et du personnel <strong>de</strong> l'administrationcentrale:« Abattement proposé, 264.000 francs. »La parole est à M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux.M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> Àl'Assemblée <strong>de</strong> bien vouloir reconsidérer,au chapitre 10!, rabattement supplémentaire<strong>de</strong> 200.000 francs qui a été proposépar'<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances.Il m'est impossible d'accepter une telleréduction sur un crédit <strong>de</strong>stiné plus particulièrementà payer <strong>de</strong>s heures supplémentairesdu personnel.Si le crédit en cause a été augmenté,c'est que <strong>de</strong>puis un certain nombre <strong>de</strong>mois le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice a <strong>de</strong>mandéà son personnel, qui n'est pas plus nom»breux, <strong>de</strong> s'occuper <strong>de</strong>s quatre nouveau!départements d'oujre-mer.D'autre part, le rôle <strong>de</strong> ce personnel iété accru par suite <strong>de</strong>s conséquences di<strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion en matière <strong>de</strong> sécuritlsociale, sans compter l'application <strong>de</strong>sdiverses lois nouvelles, telles que <strong>la</strong> loidu 20 septembre 1948 sur les pensionsciviles.Cette suppression <strong>de</strong> l'abattement supplémentaire<strong>de</strong> 200.000 francs, que je<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assemblée <strong>de</strong> bien vouloiraccepter, me paraît justifiée.M. le prési<strong>de</strong>nt, La parole est à M. le rapporteurgénéral.M. le rapporteur général. II est inscritdans chaque budget un crédit pour 1«payement d'heures ou <strong>de</strong> travaux supplémentaires.Et nous nous apercevons quece crédit est toujours >asscz sensiblementmajoré.Mais M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux vient <strong>de</strong>nous faire connaître que son personnel aété astreint à <strong>de</strong>s tâches nouvelles, notammentà <strong>la</strong> suite du rattachement <strong>de</strong>s quatrenouveaux départements d'outre-mer.Je ne voudrais pas, pour une sommeaussi minime, lui chercher querelle et empêcher<strong>la</strong> rémunération d'heures supplémentaires,si vraiment ce personnel a euà assumer davantage <strong>de</strong> besogne.M. le prési<strong>de</strong>nt. La commission renonçantà l'abattement supplémentaire <strong>de</strong>200.000 francs, l'abattement sur le chapitre401 se trouve ramené à 64.000francs.Je le mets aux voix.(L'abattement, mis aux voix, est adopté.)« Chap.. 102. — Conseil supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong>magistrature. — Rémunération <strong>de</strong>s membresdu conseil.« Abattement proposé, 80.000 francs, i— (Adopta.)« Chap. 103 o — Conseil d'Etat. — Traitements.« Abattement proposé, 952.000 francs, i~ (Adopté.)a Chap. 104. — Haute (krar <strong>de</strong> justice. —iTraitements.u Abattement proposé, 14.000 francs, 1— (Adopté.)« Chap. 105. — Cour <strong>de</strong> cassation.Traitements.« Abattement proposé, 340.000 francs» 1— (Adopté.)« Chap. 106. — Cours d'appeL — Traitements.« Abattement proposé, 2.732.000 francs. i— (Adopté.)« Chap. 107. — Tribunaux <strong>de</strong> premièreinstance. — Traitements.« Abattement proposé, 13.802.000francs. 3— (AdÔptê.)« Chap. 108, — Tribunaux cantonaux duressort <strong>de</strong> <strong>la</strong> cour d'appel <strong>de</strong> Coimar. —.Traitements.« Abattement proposé, 258.000 francs, i— (Adopté.)« Chap. 109. — Greffes et secrétariats<strong>de</strong>s diverses juridictions du ressort <strong>de</strong> <strong>la</strong>cour d'appel <strong>de</strong> Coimar. — Traitements.« Abattement proposé, 779.000 francs, i— (Adopté.)« Chap. 110. — Justices <strong>de</strong> paix. — Traitements.« Abattement proposé, 1.371.000 francs» i— {Adopté.)« Chap. 111. — Services extérieurs judiciaires.—- In<strong>de</strong>mnités fixes diverses.« Abattement proposé, 196.000 francs. |— (Adopte.)« Chap. 112. — Services extérieurs judiciaires.— In<strong>de</strong>mnités variables»« Abattement proposé» i1.000 Crânes, 1— [Adopté,f


1722 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949« Chap. 113. — Versements mensuels auxmagistrats <strong>de</strong> l'ordre judiciaire et <strong>de</strong>l'ordre administratif ¿t in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong>fonctions aux greffiers <strong>de</strong>s cours et tribunaux.«« Abattement proposé, 4.006.000 francs. »— (Adopté.)« Chap. 114. — Administration centraleet services extérieurs judiciaires. — Rémunérationd-es personnels contractuels.« Abattement proposé, 18.000 francs. »— (Adopté.)«c Chap. 115. —» Administration centraleet services extérieurs judiciaires. — Rémunération. <strong>de</strong>s personnels <strong>de</strong>s cadrés complémentaires.« Abattement proposé, 48.000 francs. »— (Adopté.)M. le prési<strong>de</strong>nt, a Chap. 116. — Administrationcentrale et services extérieurs judiciaires.— Rémunération <strong>de</strong>s personnelsauxiliaires.a Abattement proposé, 1.600.000 francs. »La parole est à M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux.M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. La commissionâ proposé au chapitre 116 un abattementsupplémjintaire <strong>de</strong> 364.000 francs et auxchapitres 303 à 306 concernant <strong>la</strong> HauteCour et les cours <strong>de</strong> justice d'autres réductionscomplémentaires ou parallèles. Jedonnerai dans une seule intervention lesexplications qui concernent ces différentschapitres.La commission désire savoir dansquelles conditions le Gouvernement estapspelé à mettre fin à l'activité, d'une part<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute Cour <strong>de</strong> justice, d'autre part<strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> justice.La. première <strong>de</strong> ces institutions doit tenirune <strong>de</strong>rnière session dans le courant dumois d'avril pour Juger les quelquesaffaires encore inscrites à son rôle. J'aile ferme espoir que <strong>la</strong> Haute Cour <strong>de</strong>justice pourra terminer l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces affairesdans les dé<strong>la</strong>is prévus.Mais j'attire l'attention <strong>de</strong> l'Assembléesur le fait que l'achèvement <strong>de</strong>s travaux<strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute Cour dépend, non pas du Gouvernement,mais pour une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong>l'Assemblée elle-même et. essentiellement,<strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s jurés <strong>parlementaires</strong>aux sessions.En conséquence, s'il arrivait que, parsuite <strong>de</strong> certaines absences <strong>de</strong> jurés, <strong>la</strong>Haute Cour ne puisse pas tenir — maisj'espère bien qu'elle le pourra — <strong>la</strong> sessionno: maie prévue par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>cette juridiction, <strong>la</strong> date <strong>de</strong> l'ouverture <strong>de</strong>cette session serait <strong>de</strong> nouveau obligatoirementreportée.Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assemblée <strong>de</strong> bien vouloirtenir compte <strong>de</strong> ces observations et <strong>de</strong>rétablir, dans une <strong>la</strong>rge mesure, les créditsqui avaient été <strong>de</strong>mandés pour <strong>la</strong> HauteCour, étant entendu que, si cette juridiction venait à cesser son activité dans ledé<strong>la</strong>i prévu, une faible partie <strong>de</strong>s créditsresterait inutilisée. Je le souhaite pour lesblêmes raisons que l'Assemblée.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole. est à M. lerapporteur gènérâl.\ M. le rapporteur général. M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssceaux semble manifester le désir et l'espoir<strong>de</strong> pouvoir supprimer <strong>la</strong> Haute Couret les cours <strong>de</strong> justice avant l'expirationd'un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> six mois.M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. Je l'espère bien,mais qui me le garantit ?M. le rapporteur général. Vous en exprimezl'espoir et aussi <strong>la</strong> volonté, car vousn'espérez rien sans le vouloir.Puisque vous avez manifesté votre désird'en terminer le plus rapi<strong>de</strong>ment possible,je ne vous chicanerai pas *les quelque200.000 francs qui vous sont nécessairesjusqu'à <strong>la</strong> fin du premier semestre, partageantavec vous l'espoir <strong>de</strong> voir cesserplustôt les travaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute Cour.RA. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. 1?gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. *M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. Je remercie M. lerapporteur général du geste qu'il a faitpour se rapprocher <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse du Gouvernement.Je lui dois <strong>de</strong>s explications complémentairesen ce qui concerne les cours <strong>de</strong> justicequi dépen<strong>de</strong>nt plus directement duGouvernement. A ce sujet, l'Assembléesait qu'a été déposé sur son bureau, ily a quinze jours, un projet <strong>de</strong> loi tendantà mettre un terme à l'activité <strong>de</strong>s cours<strong>de</strong> justice à Ja date du l 8r juin prochain.J'espère vivement qu'à cette date, <strong>la</strong> plusgran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s affaires encore pendantes<strong>de</strong>vant ces juridictions seront jugéeset que sera ainsi respecté le dé<strong>la</strong>ique le Gouvernement s'est imparti.Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à l'Assemblée <strong>de</strong> me permettre<strong>de</strong> poursuivre jusqu'à son termecette activité et <strong>de</strong> ne pas entraver monaction par <strong>de</strong>s limites trop étroites quiempêcheraient le Gouvernement <strong>de</strong> terminer<strong>la</strong> tâche qu'il s'est fixée. Nous n'ayonsnullement l'intention <strong>de</strong> prolonger à p<strong>la</strong>isirl'activité <strong>de</strong> ces juridictions et j'ai levif espoir que ces affaires, qui durent <strong>de</strong>puis<strong>de</strong> nombreuses années, verront leurfin au cours <strong>de</strong> l'été prochain.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Grenier.M. Fernand Grenier» Monsieur le ministre,le groupe communiste désire connaîtreles intentions du Gouvernement sur<strong>de</strong>s problèmes qui préoccupent vivement<strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière <strong>de</strong> ce pays.Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> notre groupe, notre collègueJacques Duclos, a fait à <strong>la</strong> tribune<strong>la</strong> démonstration, sans être démenti paraucun membre du Gouvernement, que lesdossiers <strong>de</strong>s principaux col<strong>la</strong>borateurs économiquesavaient été c<strong>la</strong>ssés. C'était le cas<strong>de</strong> Hachette.* Personne ne pourra !nous faire croireque l'organisme <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> <strong>la</strong>presse nazie pendant l'occupation n'avaitpas <strong>de</strong> comptes à rendre. Or, le dossier aété c<strong>la</strong>ssé. Sans doute a-t-on trouvé dans<strong>la</strong> maison que dirige M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong>justice un certain nombre <strong>de</strong> complicités !Nous pouvons faire <strong>la</strong> même constatationpour l'affaire Gillet. On se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>alors si un seul <strong>de</strong>s trafiquants, <strong>de</strong>s industriels,<strong>de</strong>s entrepreneurs qui ont réalisé<strong>de</strong>s fortunes pendant l'occupation a étécondamné.Le problème esj; ainsi posé: d'un côtéon fait preuve <strong>de</strong> mansuétu<strong>de</strong> à l'égard <strong>de</strong>ceux qui se sont « rempli les poches »pendant l'occupation, aldrs que nous risquions,nous, notre vie chaque jour pouressayer d'organiser <strong>la</strong> résistance dans cepays.N'est-il pas-vrai que <strong>de</strong>s Français onttout sacrifié pour contrecarrer <strong>la</strong> propagan<strong>de</strong><strong>de</strong>s boches et <strong>de</strong> Vichy ? N'est-il pasvrai que les dossiers <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borateursont été c<strong>la</strong>ssés?Il est un autre fait que l'on constatepresque chaque jour à <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong> <strong>la</strong>presse. Dans un grand nombre <strong>de</strong> journaux,on réc<strong>la</strong>me <strong>de</strong> <strong>la</strong> pitié pour ceuxqui ont été condamnés, on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'amnistiepour les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> L V. F.,pour ceux qui ont suivi Pétain, pour ceuxqui pnt aidé l'ennemi, même pour les dé<strong>la</strong>teurs,les dénonciateurs, voire les agents<strong>de</strong> <strong>la</strong> Gestapo.Voici que M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux nous*annonce qu'il faut mettre un terme à l'activité<strong>de</strong> toutes les juridictions d'exceptionet qu'en conséquence, les cours <strong>de</strong>jusiice vont être supprimées.Cette mansuétu<strong>de</strong> est vraiment à sensunique, car pendant que nous siégeons,plus d'un millier <strong>de</strong> mineurs sont en prison.Je lis dans un journal du Nord qu'unmineur est resté emprisonné 138 ioursavant d'être jugé. Guy, Jean, Violette,Rose-Marie, Huguette, Annie, Christiane*Annita, Michel, Christian, ce sont là lesprénonms <strong>de</strong>s dix enfants <strong>de</strong> VictoiReine. Celui-ci, secrétaire <strong>de</strong> comité <strong>de</strong>puits et <strong>de</strong> <strong>la</strong> section syndicale <strong>de</strong>s fosses2 et 10 <strong>de</strong> Billy-Montigny, était un militantsyndicaliste acharné. Le 30 octobre,sans tenir compte <strong>de</strong>s neuf enfants qui seserraient affolés dans un coin <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison,sans voir les pleurs d'une mamanalitée qui venait <strong>de</strong> mettre au mon<strong>de</strong> sondixième enfant, les C. IL S. ont emmenéle père.. Des milliers <strong>de</strong> mineurs sont ainsi emprisonnés.Vous pensiez que les. mineursrepaient je ne sais quelle révolution surl'ordre dû Kominform. Ce sont <strong>de</strong>s b<strong>la</strong>guesque nous avons entendues chaque fois queles travailleurs ont fait grève.Vous souriez, monsieur Grimaud ; maissi vous aviez <strong>la</strong> moindre connaissance dumouvement ouvrier, si vous sortiez <strong>de</strong>votre étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> notaire pour participer auxluttes <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière, vous sauriezque déjà, en 1905, et durant toute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>qui a précédé <strong>la</strong> guerre, chaque foisque les travailleurs se mettaient en grève 9on par<strong>la</strong>it d'une main étrangère. Jaurèslui-même a été qualifié d'agent <strong>de</strong> l'Allemagne.Nous, nous sommes aujourd'huidésignés comme les agents <strong>de</strong> Moscou.Telle est <strong>la</strong> forme qu'a toujours revêtue<strong>la</strong> calomnie <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction.Elle ne veut pas comprendre que les sa<strong>la</strong>iressont au coefficient 8 par rapport àl'avam-guerre tandis que les prix atteignentle coefficient 18. 11 y a <strong>de</strong>s momentsoù, dans les foyers ouvriers, onest <strong>la</strong>s <strong>de</strong> cet état <strong>de</strong> choses et où l'onfait grève. Alors, vous préten<strong>de</strong>z que c'estune atteinte à l'ordre et vous croyez qu'ona pressé sur un bouton, à Moscou ou àBucarest, et que les mineurs se sont misen grève. Pour penser ce<strong>la</strong>, il faut vraimentêtre ignorant <strong>de</strong> ce qu'est <strong>la</strong> vie ouvrière.Des centaines <strong>de</strong> mineurs sont donc emprison. On peut rire <strong>de</strong> ce fait, mais noussommes préoccupés, chaque jour, à chaqueheure, à <strong>la</strong> pensée que <strong>de</strong>s travailleurssont en prison parce qu'ils ont usédu droit <strong>de</strong> grève, parce qu'ils ont <strong>de</strong>»mandé un bout <strong>de</strong> pain plus gros pourleurs enfante.Pour ceux-là, pas <strong>de</strong> pitié, pas <strong>de</strong> charitéchrétienne, pas d'ai<strong>de</strong> aux gran<strong>de</strong>sfamilles. Vous souriez, monsieur Grimaud,quand on parle d'un mineur, père <strong>de</strong> dixenfants, parce que vous ne savez pas cequ'est <strong>la</strong> vie ouvrière, ce que sont les difficultésdans les ménages <strong>de</strong> travailleurs.Je pose franchement Ja question: Cescandale va-t-il durer longtemps •? Vat-oncontinuer à condamner <strong>de</strong>s mineursà huit, douze ou dix-huit mois <strong>de</strong> prison ?Durant ce temps, les spécu<strong>la</strong>teurs nousécrasent avec <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s autos américaines.Jamais on n'en a vu autant, jamaisil n'y a eu autant <strong>de</strong> différence entre leluxe* <strong>de</strong>s uns et <strong>la</strong> misère <strong>de</strong> millions <strong>de</strong>Français, et parce que ces Français ontvoulu lutter contre <strong>la</strong> misère, vous lespoursuivez <strong>de</strong> votre haine.Oui ou non, y aurà-t-il une amnistiepour les mineurs ? Voilà <strong>la</strong> seule question •que nous posons.


ASSEMBLEE NATIONALE ~ 3« SEANCE; m ; 22-MARS .im 1723Répon<strong>de</strong>z oa nous serons obligés <strong>de</strong> dire, le prési<strong>de</strong>nt. La parole .esV à « Chap. 127. — Services'"pénitentiairesque votre charité n'était que <strong>de</strong> l'hypocrisieet qu'une seule chose vous tient à,Abâttémëîit proposé, 26.000 francs. »M. Liante, ' ' ' " 1 ' ' ! ' - dé <strong>la</strong> Guvarie.'— Indèrimités fixes.M, Jean Liante* Puisque vous avez, parlécceiir : l'intérêt <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse.d'instruction, monsieur le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>sLorsque les travailleurs se mettent en« Chap. 128. — Services'extérieurs <strong>de</strong>sceaux, je désire vous faire part <strong>de</strong> l'émotionsoulevée dans le département <strong>de</strong>lutte, ce ne sont pas <strong>de</strong>s col<strong>la</strong>borateurs;l'éducation surveillée. — Traitements.économiques. Un mineur n'a pas le ibras« Abattement proposé, 1.087.000 francs. »l'Au<strong>de</strong> par l'incarcération prolongée <strong>de</strong>aèsez long pour qu'à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce Vendôme— (Adopté.)trois résistants <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Limouxon c<strong>la</strong>sse son dossier. On c<strong>la</strong>sse celui <strong>de</strong>« Chap. 129. — Services extérieurs <strong>de</strong>détenus <strong>de</strong>puis dix mois à <strong>la</strong> prison <strong>de</strong>Hachette e. <strong>de</strong> Gillet, mais si un mineurl'éducation surveillée. — RémunérationCarcassonne.bouge, il va en prison.<strong>de</strong>s personnels contractuels.Vous serez jugés sur l'attitu<strong>de</strong> que vousOn reproche à ces personnes toute une « Abattement proposé, 491.000 francs. »1 pi'cndrez sur le problème <strong>de</strong> j'amnistiesérie <strong>de</strong> faits qui, à mesure qu'avance — (Adopté.)aux mineurs. (App<strong>la</strong>udissements à Vexirêrnjgauche.)Il semble qu'un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> dix mois .ne l'éducation surveillée. — Rémunérationl'instruction, se révèlent inexacts.« Cliap. 131. — Services extérieurs <strong>de</strong>soit pas nécessaire pour mener une instructionà son terme et qu'on doive tout cc Abattement proposé, 231.000 francs. »<strong>de</strong>s personnels auxiliaires,- M, le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. legar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux.faire pour éviter d'en être réduit à voir — (Adopté.)M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. Je réponds volontiersà M. Grenier, tout en baissant dix mois <strong>de</strong> détention r-« Vous n'êtes pas l'éducation surveillée. — In<strong>de</strong>mnités fixes.un tribunal dire à ces prévenus, après cc Chap. 132. — Services extérieurs <strong>de</strong>d'un ton le diapason auquel il s'est élevé. condamnés, on s'est trompé. »« Abattement proposé, 123.000 francs.- ».. M, Fernand Grenier. Il est <strong>de</strong>s choses Que leur reproche-t-on? Des actes <strong>de</strong> — (Adopté.)dont on n'a plus le droit <strong>de</strong> parler 1 résistance. Je crois que nous sommes « Chap. 133. — Services extérieurs <strong>de</strong>quelques-uns ici à avoir commis un tel l'éducation surveillée. — In<strong>de</strong>mnités variables.M. te gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. M. Grenier crime.semble considérer avec une certaine mauvaisegrâce que le Gouvernement soit détre,m'a écrit à maintes reprises, qu'il — (Adopté.)Votre prédécesseur, monsieur le minis-« Abattement proposé, 4.000 francs. »cidé à mettre un terme dans les plus al<strong>la</strong>it faire activer cette affaire. Or, plus « Chap. 134. — Services extérieurs <strong>de</strong>brefs dé<strong>la</strong>is possibles à un certain nombre on <strong>la</strong> fait activer, plus l'affaire dure. l'éducation surveillée. — In<strong>de</strong>mnités allouées,pour services rendus par <strong>de</strong>s tiers,d'affaires nées <strong>de</strong> <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration avecComme l'a dit mon ami Grenier, lorsqu'ils'agit d'affaires <strong>de</strong> col<strong>la</strong>boration, onl'ennemi.cc Abattement proposé, 339.000 francs. »J'estime qu'en presque cinq années <strong>de</strong>— (Adopté.)va beaucoup plus vite.>rocédure on a ¡pu juger l'ensemble. Lescc Chap. 135. — In<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce:Î aits sont là pour démontrer que <strong>de</strong>s Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc d'insister auprès C< Abattement proposé, 5.277.000 francs. »dizaines <strong>de</strong> milliers d'affaires <strong>de</strong> ce genre du parquet <strong>de</strong> Carcassonne pour qu'on — (Adopte.)ont été jugées et qu'au moment où il en finisse avec cette affaire <strong>de</strong> Limoux. cc Chap. 136. — Supplément familial <strong>de</strong>n'en reste plus que quelques centaines à Qu'on libère les emprisonnés ou, si l'on traitement.liqui<strong>de</strong>r, il est temps, pour quiconque ne veut continuer l'instruction, qu'on ' les c< Abattement proposé, 514.000 francs. »veut pas <strong>la</strong>isser persister un trouble permanentdans le pays, <strong>de</strong> mettre lin à cescc Chap. 137. — Congés <strong>de</strong> longue durée,mette en liberté provisoire.— (Adopté.)M. îe prési<strong>de</strong>nt. Monsieur le rapporteurprocédures.cc Abattement proposé, 95.000 francs. »général, <strong>la</strong> commission avait proposé unLe Gouvernement n'a pas d autre objectif.il l'a dit et il a déposé, à cet effet,Ct Chap. 140. — In<strong>de</strong>mnités pour difficul-— (Adopté.)abattement supplémentaire <strong>de</strong> 364,000francs sur 1e chapitre 116. Maintient-elleun projet sur le bureau <strong>de</strong> l'Assemblée.tés adrriin'stratives dans les départementscette proposition ?En ce qui concerne les mineurs, je voudraisque l'on présentât les choses telles m. le rapporteur général. La commisselle.du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mo-•qu'elles sont et qu'on ne fît pas état d'uni» sion renonce à cet abattement supplémentaire.Lille renonce, <strong>de</strong> même, à l'abatte-— (Adopté.)«Abattement proposé, 12.652.000 francs, alittérature <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> qui peut produireun certain effet dan° le public, mais ment supplémentaire <strong>de</strong> 350.000 francs cc Chap. 141. — Rémunération <strong>de</strong>s greffierset autres personnels non fonction-qui ne correspond en rien à <strong>la</strong> réalité. qu'elle proposait au chapitre 303 et à celuiOn tente <strong>de</strong> démontrer qu'on a condamné <strong>de</strong> 1.000 francs qu'elle proposait au chapitre300.« Abattement proposé, 1.203.000 francs, lnaires <strong>de</strong> diverses juridictions.<strong>de</strong>s mineurs, parce qu'ils étaient mineurs,ou parce qu'ils ont fait <strong>la</strong> grève. Il n'v— (Adopté.)' a rien <strong>de</strong> vrai dans ces affirmations. M. le prési<strong>de</strong>nt. La commission ayantLa vérité généralement cachée dans les renoncé à l'abattement supplémentaire M. ïe prési<strong>de</strong>nt. « Chap. 300. — Adminis.discours <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> et dans les articles <strong>de</strong> 301.000 francs, rabattement. au chapitre110 se trouve ramené à. 1.236.000 « Abattement proposé, 42.000 francs. »Iration centrale. — Matériel.<strong>de</strong> presse que nous lisons chaque matin,est que les parquets n'ont poursuivi et francs.La parole est à M. Frédéric-Dupont.que les tribunaux n'ont condamné que Je le mets aux voix.M. Frédéric-Dupont. Monsieur le mintelorsqu'ils se sont trouvés en présence <strong>de</strong>i tre, je désire attirer votre attention ^UJfaits graves et qu'il s'agissait, non seulementd'entraves à <strong>la</strong> liberté du travail, a d ç p t é . 'd'instruction, inconfortables et exigus/, (l[abaltem,ent, mis aux 'voix, est l'insuffisance actuelle <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong>s .jugeipaais <strong>de</strong> coups et d'actes <strong>de</strong> sabotage particulièrementimportants...marchés-'dé .guerre., • ' . ,,: « £hap. 117- — : J.ury international <strong>de</strong>sCette situation porte atteinte aux droits<strong>de</strong> 'a défen<strong>de</strong>, car les avocate ne peuventM. Fernand Grenier. Sabotage passif!cc Abattement proposé, 6.00G francs. » —plus consulter les dossiers. D'autre part{Adopté.) , ,les, juges d'instruction se p<strong>la</strong>ignent, ' JM. te gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux» C'est ainsi « Chap. 118. — Services extérieurs pénitentiaires.— Traitements.lors <strong>de</strong>s. interrogatoires, ils sont serrésjuste titre, <strong>de</strong> ne pouvoir travailler, car,qu'un certain nombre d'instructions ont. été menées. Peut-être ont-elles duré trop « Abattement.proposé, 15.063.000 francs.» contre leurs greffiers et auprès* <strong>de</strong>s avocats,eux-mêmes serrés auprès <strong>de</strong> l'inculpé,longtemps, mais nous touchons au but, —, (Adopté.)c'est-à-dire au terme <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> « Chap. 122. — Services extérieurs pénitentiaires.— In<strong>de</strong>mnités fixes.telles comptions <strong>de</strong> travail portent atteinteLes juges d'instruction estiment que <strong>de</strong>cette répression.Quant au millier <strong>de</strong> mineurs enfermés, « Abattement proposé, 1.319.000 francs. » à <strong>la</strong> dignité <strong>de</strong> leurs fonctions et <strong>de</strong> <strong>la</strong>comme' le disait M. Grenier...— (Adopté.) ' : ju htice.« Chap. 124. — Services extérieurs pénitentiaires.— In<strong>de</strong>mnités allouées pour ser-J'esprre. monsieur le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux,fô, Fernand Grenier. J'ai dit : un milliervicerenàus par <strong>de</strong>s tiers.que vous pourrez me donner l'assuranceM. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. ... ce chiffre me « Abattement proposé, 57C.000 francs. ».que vous*ailez vous','pencher sur cetteparaît quelque peu exagéré. Je ne sais à — (Adopté )• question, que ' vous connaissez' au restequelle <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> habite M. Grenier; en tout « Chap. 125. — Service*? pénitentiaires 1 fort bien.cas, <strong>de</strong>s chiffres que j'ai, il résulte que, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Guyane. — Traitements. .• M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. letout au plus se trouvent, détenues <strong>de</strong>ux « Abattement proposé, 179.O0Q francs,. »î çar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux.cents, personnes au titre auquel il a fait (Adapté.). ;.; ' . : .allusion, les unes,, les plus nombreuses, en « Chap. 126. — Services pénitentiaires<strong>de</strong><strong>la</strong> Guyane. — Sa<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s personnels tiers que je. donne ,à M. Frédéric-Du pontM. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. C'est bien volon-qualité <strong>de</strong> condamnés définitifs, et quek;ques,autres en préventionauxiliaires. < . ' ' vbs .apaisements ; qu!il. me ,<strong>de</strong>man<strong>de</strong>... • >• i Voilà donc très simplement <strong>la</strong> vérité éta-i :«•• Abattement proposé^- .lôiOOÔijfrancsiû»' , M (Le -p^oldèrnei'qu'il a: i gowâsréi -m iniq^Meî>lie. Je n'ai pas un mojt à ajouter. ¡nu ! — (Adopté.) ; il; ; .•.q^êlq^ecas; ¡du pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> jus-


1724 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949lice <strong>de</strong> Paris, <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l'instal<strong>la</strong>tionmatérielle <strong>de</strong>s juges d'instruction est duressort, non <strong>de</strong> <strong>la</strong> chancellerie, mais dudépartement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine.L'exiguïté <strong>de</strong>s locaux y est telle qu'eneffet, il arrive fréquemment qu'un <strong>de</strong> cesmagistrats ne dispose, avec son greffier,que <strong>de</strong> quelques mètres carrés pour recevoir<strong>de</strong>ux - ou trois inculpés accompagnésd'un certain nombre <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s et, éventuellement,<strong>de</strong>s témoins.J'ai pu, hier même, faire constater àM. le préfet <strong>de</strong> police — dont, pour une)art, et pour une part importante d'aileurs,dépend <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> ce problèmeΗ <strong>la</strong> situation dans <strong>la</strong>quelle se trouventles services judiciaires. Pourquoi, me direz-vous,le préfet <strong>de</strong> police ? Parce que<strong>la</strong> police judiciaire occupe, à Paris, <strong>de</strong>slocaux qui ont été mis à sa disposition <strong>de</strong>puisplus <strong>de</strong> vingt ans. Ces locaux, je désirefortement les récupérer en vue d'yInstaller les juges d'instruction et aussipour décongestionner certaines autres partiesdu pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> justice <strong>de</strong>stinées à mettreplus à l'aise le tribunal civil et <strong>la</strong>cour d'appel.C'est dire combien <strong>la</strong> question posée parM. Frédéric-Dupont est, pour moi, d'actualité.Aujourd'hui même, j'ai écrit à M. lepréfet <strong>de</strong> police pour lui confirmer <strong>la</strong> conversationque j'ai eue avec lui hier et lui<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> bien vouloir poser <strong>de</strong>vantle conseil municipal <strong>de</strong> Paris cette questionqui est particulièrement délicate à régler,certes, mais dont <strong>la</strong> solution estimportante pour tous.. M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>plus <strong>la</strong> parole ?...sJe mets aux voix l'abattement <strong>de</strong>42.000 francs pour -le chapitre 300.(L'abattement y mis aux voix, est adopté.)M. le prési<strong>de</strong>nt. « Chap. 301. — ConseilSupérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> magistrature. — Matériel. »« Abattement proposé, 10.000 francs. »La parole est à M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux.M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à <strong>la</strong>commission d'abord, à l'Assemblée ensuite,<strong>de</strong> bien vouloir établir le crédit initial,donc <strong>de</strong> supprimer l'abattement <strong>de</strong>4.000 francs otpéré à titre indicatif par <strong>la</strong>commission <strong>de</strong>s finances.Cet article concerne l'instal<strong>la</strong>tion matérielledu conseil supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> magistrature.J'attire l'attention <strong>de</strong> l'Assemblée surl'importance que présente ce crédit pourmon ministère. Il s'agit, en effet, d'installerdéfinitivement une institution que<strong>la</strong> Constitution a créée. Cette instal<strong>la</strong>tionn'est Jas encore eompètement achevée etcertains crédits nous sont indispensablespour' <strong>la</strong> parachever.Il convient <strong>de</strong> savoir ce que l'Assemblée'désire faire. Pour ma part, j'insiste fortementauprès d'elle pour qu'elle rétablissele crédit initial.Si, comme certains sont tentés <strong>de</strong> lepenser, le conseil supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> magistrature<strong>de</strong>vait un jour assurer l'administration<strong>de</strong> <strong>la</strong> justice, les crédits déjà votésseraient alors et à plus forte raison insuffisants.Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc à l'Assemblée <strong>de</strong> bienvouloir rétablir l'abattement ¿uprimitivement proposé.chiffreM. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. lerapporteur général.M. le rapporteur général. Je suis obligé<strong>de</strong> faire observer à M. le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux,ainsi qu'à l'Assemblée, que le crédit enquestion, qui n'est d'ailleurs pas d'uneimportance excessive, a été augmenté cetteannée <strong>de</strong> 100 p. 100 par rapport' à — (Adopté.)« Chap. 305. — Cour d'appel. — Matériel:« Abattement proposé, 247.000 francs. »— (Adopté.)M. le prési<strong>de</strong>nt. « Chap. 306. — Cour <strong>de</strong>justice. -— Matériel:* « Abattement proposé, 34.000 francs. »La commission ayant renoncé à l'abattementsupplémentaire <strong>de</strong> i.000 francs,l'abattement sur ce chapitre se trouve ramenéà 33.000 francs.Je le mets aux voix.(L'abattement, mis aux voix, est adopté.)« Chap. 307. — Services judiciaires. —Remboursement <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement:« Abattement proposé, 2.440.000 francs. »— (Adopté.)« Chap. 308. — Services judiciaires. —Entretien et fonctionnement du matérie<strong>la</strong>utomobile:« Abattement proposé, 19.000 francs. »— (Adopté.)'« Chap. 310. — Frais <strong>de</strong>s impressions duministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice:« Abattement proposé, 40.000 francs. »— (Adopté.)« Chap. 311. — Frais <strong>de</strong> reconstitutiond'actes <strong>de</strong> l'état civil et d'archives hypothécaires:« Abattement proposé, 70.000 francs. »— (Aaopte.)« Chap. 312. —r Frais <strong>de</strong> registres <strong>de</strong>l'état civil et frais d'impression <strong>de</strong>s cadrespour îa formation <strong>de</strong>s listes du jury criminel:« Abattement proposé, 63.000 francs. »— (Adopte.)« Chap. 313. — Dépenses <strong>de</strong> matérielpour le fonctionnement <strong>de</strong>s services temporairementdép<strong>la</strong>cés:« Abattement proposé, 5.000 francs »— (Adopté.)« Chap. 315. — Services pénitentiaires<strong>de</strong> <strong>la</strong> Guyane. — Matériel:Abattement, proposé, 33,000, francs. »( (Adopté.) ,« Chap. 317. — Services pénitentiaire»<strong>de</strong> <strong>la</strong> Guyane. — Frais <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement. et <strong>de</strong> transport :« Abattement proposé, 209.000 francs. »— (Adopté.)« Chap. 318. Services extérieurs <strong>de</strong>l'éducation surveillée. — Frais <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement: .« Abattement proposé, 95.000 irancs. I— (Adopté.)« Chap. 322. — Entretien <strong>de</strong>s détenuset <strong>de</strong>s pupilles et frais <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s détenuset <strong>de</strong>s pupilles hors <strong>de</strong>s établissementspénitentiaires et <strong>de</strong> l'éducation sur«veillée: *« Abattement proposé, 25.381.000 francs. >>— (Adopté.)« Chap. 323. — Services pénitentiaire®<strong>de</strong> <strong>la</strong> Guyane. — Entretien <strong>de</strong>s détenuset frais <strong>de</strong> séjour <strong>de</strong>s détenus hors <strong>de</strong>sétablissements pénitentiaires :'« Abattement proposé, 131.000 francs. »— (Adopté.), « Chap. 325. — Services pénitentiaires<strong>de</strong> <strong>la</strong> Guyane. — Rémunération <strong>de</strong>s détenus:« Abattement proposé, 6.000 franc®. S— (Adopté.)« Chap. 327. — Frais <strong>de</strong> correspondancetélégraphique et téléphonique:"« Abattement proposé, 195.000 francs. 8— (Adopté.)« Chap. 328. — In<strong>de</strong>mnités pour difficultésexceptionnelles d'existence :« Abattement proposé, 775.000 francs. 9— (Adopté.)6 e partie. Charges 'sociales.« Chap. 400. — Allocations familiales"!a Abattement proposé, 2.084.000 francs. 1— (Adopté.)« Chap. 402. — Entretien <strong>de</strong>s mineui«délinquants confiés aux institutions habilitées:« Abattement proposé, 651.000 francs. I— (Adopté.)« Chap. 403. — Œuvres sociales:« Abattement proposé, 53.000 francs. 1— (Adopté.)1* partie*. — Subventions.« Chap. 500. — Services judiciaires eftpénitentiaires. — Subventions diversesLS« Abattement proposé, 81.000 francs. 2— (Adopté.)« Chap. 501. — Services <strong>de</strong> l'éducationsurveillée. — Subventions diverses:« Abattement proposé, 434.000 francs. S— (Adopté.)8 e partie. — Dépenses diverses.« Chap.France :601. Frais <strong>de</strong> justice en« Abattement proposé, 6.750.000 francs. I— (Adopté.)« Chap. 602. — Fonctionnement <strong>de</strong>s tribunaux<strong>de</strong>s pensions:« Abattement proposé, 127.000 francs. 3— (Adopïé.)« Chap. 603. — Secouns temporaires:« Abattement proposé, 15.000 francs. I— (Adopté.)« Chap. 604. — Approvisionnement <strong>de</strong>gcantines :« Abattement proposé, 2.361.000 francs. 3— (Adopté.)« Chap. 605. — Services pénitentiaire«métropolitains. — Régie directe du travail:« Abattement proposé, 4.529.000 franco 3^{Adopté.)


« Cbap. 606. — Services pénitentiaires<strong>de</strong> <strong>la</strong> Guyane. — Régie directe du travail:s Abattement proposé, 5.000 francs. »(Adopté.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>plus <strong>la</strong> parole ?...Je mets aux voix l'article unique aunouveau chiffre d'abattement global <strong>de</strong>112.359.000 francs.M. Gaston Auguet. Le groupe communistevote contre l'article unique.(L'article unique, mis aux voix avec lenouveau chiffre <strong>de</strong> 112.359,000 francs, estadopté.)— 5 ~{REPARTITION DE L'ABATTEMENT GLOBALOPERE SUR LE BUDGET DES AFFAIRESECONOMIQUESDiscussion d'un projet <strong>de</strong> lei.M. le prési<strong>de</strong>nt. L'ordre du jour appelle<strong>la</strong> discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong> l'abattement global opéré sur¡Le budget <strong>de</strong>s affaires économiques par <strong>la</strong>itoi n® 48-1992 du 31 décembre k1948L(n® 8 6262, 6510),La parole est à M. Gozard, rapporteurspécial <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances.M. Gilles Gozardi rapporteur. Mesdames,messieurs, <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> initiale <strong>de</strong>s créditsconcernant le budget <strong>de</strong>s affaires économiquess'élevait à <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> 4 milliards807.657.000 francs représentant, parrapport aux crédits <strong>de</strong>mandés pour 1948,une différence, en plus, <strong>de</strong> 259.859.000francs.Après examen par <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances,le budget <strong>de</strong>s affaires économiquesa été ramené à 4.557.729.000 francs, soitune augmentation <strong>de</strong> 9.931.000 francs, parrapport aux crédits <strong>de</strong> 1948. Cette augmentationest très faible.Ce budget n'appelle pas d'observationsimportantes. Cependant, l'utilisation <strong>de</strong>scrédits du contrôle économique et plus spécialement<strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s voitures automobilesentre les différentes directions départementalesont retenu l'attention <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission <strong>de</strong>s finances. Cette répartitionest apparue assez différente selon les départementset nous espérons que M. leministre <strong>de</strong>s affaires économiques pourranous donner quelques précisions à cetégard.Par ailleurs, le service <strong>de</strong>s approvisionnementsfrançais au Canada et en Gran<strong>de</strong>-Bretagne <strong>de</strong>vait, d'après les engagementsdéjà pris par le prédécesseur <strong>de</strong> l'actuelsecrétaire d'Etat aux affaires économiques*,disparaître à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> 1948. Or, nousvoyons figurer dans le budget <strong>de</strong> 1949 <strong>de</strong>scrédits encore re<strong>la</strong>tivement importantspour ces <strong>de</strong>ux services.Enfin, l'institut national <strong>de</strong> statistiques adonné lieu à <strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> <strong>la</strong> partd'un certain nombre <strong>de</strong> nos collègues quidésiraient obtenir <strong>de</strong>s explications en cequi concernei le fonctionnement <strong>de</strong> cetinstitut et les services qu'il est appelé àrendre.Ces membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission craignaient,en effet, que l'institut <strong>de</strong> statistiquesne joue pas complètement 1$ rôled'informateur qui lui est dévolu et, ausurplus, qu'il fasse double emploi avec lesservices ae statistiques <strong>de</strong>s différents ministères.Le rapport écrit que j'ai présenté donneun certain nombre d'indications qui, jel'espère, sont <strong>de</strong> nature à satisfaire l'Assembléeet, en particulier, nos collègues <strong>de</strong><strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances qui avaient manifestéces craintes.I ASSEMBLEE NATIONALE — 2 e SEANCE DU 22 MARS I0Í9 1725Je me borne à ces quelques observations isur le budget <strong>de</strong>s affaires économiques ensoulignant, cependant, que se pose toujoursle problème du rôle que doit jouerle ministère <strong>de</strong>s affaires économiques luimême.Ce ministère est actuellement réduit àun secrétariat d'Etat. Ce terme ne paraîtpas très (bien convenir à une administrationaussi importante que les affaires économiquesqui <strong>de</strong>vrait être une administrationdirectrice. Or, elle apparaît commeétant surtout una administration d'exécution.Mais cette question dépasse le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission <strong>de</strong>s finances et je m'en voudraisd'insister davantage sur ce point.- M. le prési<strong>de</strong>nt. Monsieur Bergeret, quelesw le temps qui vous semble nécessairepour donner connaissance à l'Assemblée<strong>de</strong> votre rapport fait au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s affaires économiques ?M. Henri Bergeret, rapporteur pour avis<strong>de</strong> <strong>la</strong> commission dés affaires économiques.Mes collègues <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>saffaires économiques m'avaient <strong>de</strong>mandé,à l'occasion <strong>de</strong> l'examen <strong>de</strong> ce budget,d'étudier à fond le fonctionnement du ministère<strong>de</strong>s affaires économiques.Je pense qu'un quart d'heure ou vingtminutes environ me seront nécessairespour présenter mes observation.M. le prési<strong>de</strong>nt. Dans ces conditions,tenant compte <strong>de</strong> l'heure tardive, l'Assembléevoudra sans doute renvoyer <strong>la</strong> suite<strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion à <strong>la</strong> prochaine séance.(Assentiment.)M. le rapporteur pour avis. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>que <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> ce projet <strong>de</strong> loi soitinscrite en tête <strong>de</strong> l'ordre du jour <strong>de</strong> <strong>la</strong>séance <strong>de</strong> <strong>de</strong>main matin.M. le prési<strong>de</strong>nt. Le budget <strong>de</strong>s affaireséconomiques sera le premier <strong>de</strong>s budgetsdont l'Assemlblée examinera <strong>de</strong>main lesabattements <strong>de</strong> crédits.- a -REGLEMENT DE L'ORDRE DU JOURM. le prési<strong>de</strong>nt. Demain mercredi 23 mars1949, à neuif heures trente, premièreséance publique:'Discussion d'urgence <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> résolution <strong>de</strong> MM. Bouxom, Robert Prigentet Gosset tendant* à inviter le Gouvernementà augmenter très sensiblement etsans retard les attributions d'essence auxmé<strong>de</strong>cins et aux voyageurs représentantset p<strong>la</strong>ciers (n° 6813) ;Discussion d'urgence du projet <strong>de</strong> loiportant ouverture <strong>de</strong> crédits au budget <strong>de</strong><strong>la</strong> France d'outre-mer (subvention au(budget local du territoire <strong>de</strong> Saint-Pierreet Miquelon) (n os 6746, 6837. — M. Burlot,rapporteur) ;Discussion <strong>de</strong>s conclusions du rapportn° 6780 <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission chargée d'examiner<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en autorisation <strong>de</strong> poursuites(n° 5271) contre un membre <strong>de</strong> l'Assemblée.(M. Marcel Cartier, rapporteur) ;Discussion <strong>de</strong>s conclusions au rapportn° 6804 <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission chargée d'examiner<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en autorisation <strong>de</strong> poursuites(n° 5633) contre un membre <strong>de</strong> l'Assemblée.(M. Doyen, rapporteur) ;Discussion <strong>de</strong>s conclusions du rapiportn° 6806 <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission chargée d'examinerles six <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s e;n autorisation<strong>de</strong> poursuites (n 08 4156. 4984, 5027 , 5859,6055, 6540) contre un membre <strong>de</strong> l'Assemblée(M. Girardot, rapporteur) ;Suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion du projet <strong>de</strong> loiportant répartition <strong>de</strong> l'abattement globalopéré sur le. budget <strong>de</strong>s affaires économeques par <strong>la</strong> loi n® 48-1992 du 31 décembri1948 (n 08 6227, 6515. — M, Charles Baraiigé,rapporteur général. — Rapporteur spécial:M. Gilles Gozard) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements globaux opéréssur le budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du conseil(ravitaillement) par <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du31 décembre 1948 (n 01 6262, 6510. —M. Charles Barangé, rapporteur général. —VII. Ravitaillement : rapporteur spécial ;M. Paumier).Discussion du tprojet <strong>de</strong> loi portantrépartition <strong>de</strong> l'abattement global opérdsur le budget d-e <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du conseilpar 4a loi n° 48-1992 du 31 décembre1948 (n os 6229, 6507). — M. Charles Barangé,rapporteur général. — Rapporteursspéciaux: a) M. Paul Ribeyre: I. Servicesadministratifs; II. Sen<strong>de</strong>e <strong>de</strong> presse; IIIService <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale; c) Groupement <strong>de</strong>s contrôles radioélectriques ;tf) Etat-major <strong>de</strong> l'Europe occi<strong>de</strong>ntale;h) M. Dusseaulx : V. Commissariat généraldu p<strong>la</strong>n ; VI. Secrétariat général du comitéinterministériel pour les questions <strong>de</strong> coopérationéconomique en Europe;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements globaux opéréssur le budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-merpar <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948(n 08 6264, 6512. — M. Charles Barangé,rapporteur.général. — Rapporteur spécial:M. Burlot) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements globaux opéréssur le budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong>l'urbanisme par <strong>la</strong> loi n® 48-1992 du 31 décembre1948 (n 08 6277, 6517. — M. CharlesBarangé, rapporteur général. — Rapporteurspécial : M. Joseph Laniel) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements globaux opéréssur le budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique et <strong>de</strong><strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion par <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du31 décembre 1948 (n 08 6251, 6509. —M. Charles Barangé, rapporteur général.Rapporteur spécial : M. Marc Dupuy) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements globaux opéréssur le budget <strong>de</strong> l'agriculture par <strong>la</strong> loin® 48-1992 du 31 décembre 1948 (n 08 6266,6514. — M. Charles Barangé, rapporteurgénéral. — Rapporteur spécial: M. <strong>de</strong> Tinguy)îDiscussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements globaux opéréssur le budget <strong>de</strong> l'éducation nationale par<strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948 (n oa6260, 6513. — M. Charles Barangé, rapporteurgénéral. Rapporteurs spéciaux:M. Cogniot chapitres ae l'éducation nationale.— M. Marcel David, chapitres <strong>de</strong>l'éducation physique et <strong>de</strong>s sports et <strong>de</strong>l'enseignement technique) ;Discussion du projet <strong>de</strong> loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements globaux opéréssur le budget <strong>de</strong> l'industrie et du commercepar <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre1948 (n 08 6265 , 6511. -- M. Charles Barangé,rapporteur général. — Rapporteurspécial : M. Abelin) ;Discussion du projet die loi portant répartition<strong>de</strong>s abattements globaux opéréssur le budget <strong>de</strong>s affaires étrangères par<strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948(n 08 6228-6516 . — M. Charles Barangé, rapporteurgénéral. — Rapporteur spécial :M. Jacques Duclos) ;Discussion du projet die loi portant répartition<strong>de</strong> l'abattement global opéré surle budget <strong>de</strong> l'intérieur par <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948 (n os 6230-6508.— M. Charles Barangé, rapporteur général.— Rapporteur spécial : M. Truffaut) ;Discussion du projet die loi portant répartition<strong>de</strong> l'abattement global opéré surle budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> marine marchan<strong>de</strong> par<strong>la</strong>


83 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949M, 48-1992 du 31 décembre 1948(ii oa $176-6520, —• M. Charles Barangé, rapporteurgénéral. — Rapporteur spécial:.M. René Pleven) ;Discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong>M. Jean Cayeux et plusieurs <strong>de</strong> ses collèguestendant k reporter <strong>la</strong> limite d'âgefixée pour l'octroi <strong>de</strong>s prestations familialespour certaines catégories <strong>de</strong> bénéficiaires(n* 8 917-1742-1958. — M. Meck, rapporteur);Discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong>M. Ravmond Guyot et plusieurs <strong>de</strong> ses collèguestendant â déterminer <strong>la</strong> situationprofessionnelle et sociale <strong>de</strong>s conducteurs<strong>de</strong> taxi propriétaires <strong>de</strong> leur véhicule(n 0i 1116-2366. — M. Bacon, rapporteur);Suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi <strong>de</strong> M. Emile-Louis Lambert et plusieursd!e ses collègues tendant à modifierl'article 8 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n° 48-1251 du 6 août1948 établissant le statut définitif <strong>de</strong>s déportéset internés <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance(n os 6069-6189. — M. Emile-Louis Lambert,rapporteur) ;Discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> résolution<strong>de</strong> Mme Germaine Degrond et plusieurs<strong>de</strong> ses collègues tendant à inviterle Gouvernement h procé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> réorganisation<strong>de</strong>s services du ravitaillement gépéral,sous forme d'une direction uniquerattachée au secrétariat d'Etat aux affaireséconomiques (n 08 5572-5727. — Mme GermaineDegrond, rapporteur);Suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s propositionslie loi: 1° <strong>de</strong> M. Gazier et plusieurs <strong>de</strong>ses collègues tendant à accor<strong>de</strong>r le bénéficedu maintien dans les lieux aux locatairesou occupants <strong>de</strong>s chambres garnieset <strong>de</strong>s chambres d'hôtel; 2° <strong>de</strong> M. Dominions«t plusieurs <strong>de</strong> ses collègues tendantà accor<strong>de</strong>r le bénéfice du maintien dansles lieux à certains clients d'hôtels, pensions"<strong>de</strong>. famille et meublés (n ft * 3159-3316-4841-6575. — M. Berger, rapporteur).A quinze heures, <strong>de</strong>uxième séance publique:Suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s affaires inscritesà l'ordre du jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> premièreséance.A vingt et une heures, troisième séancepublique :Suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s affaires inscritesà i'ordr.e du jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> {premièreséance.M> Henri Bergeret. Si je comprends bien,monsieur le prési<strong>de</strong>nt, toute <strong>la</strong> matinée<strong>de</strong> i! <strong>de</strong>iïiain . se sera écoulée avartt quel'Assemblée reprènne <strong>la</strong> discussion duiprojpt, (le. loi concernant les abattementsau budget <strong>de</strong> l'écononaie nationale.M. le prési<strong>de</strong>nt. Il ne semble pas, monsieurBergeret, que les affaires inscritesen tête <strong>de</strong> l'ordre du jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance<strong>de</strong> <strong>de</strong>main matin donnent lieu à <strong>de</strong> trèslongues discussions.Il n'y a pas d'autre observation surl'ordre 'du jour dont je viens <strong>de</strong> donnerlecture ?...L'ordre du jour est ainsi réglé.R^iVOïS POUR AVISM. le prési<strong>de</strong>nt. La commission ^ <strong>de</strong>smoyens <strong>de</strong> communication et.du tourisme<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à être appelée à donner son avissur <strong>la</strong> pioposit'on <strong>de</strong> résolution (n° 6797)<strong>de</strong>-M. Joseph Dixmier et plusieurs <strong>de</strong> sescollègues tendant à inviter le Gouvernementà accor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> franchise postale auxieunes soldats accomplissant leur servicemilitaire, qui a été renvoyée jpour examenau fond à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale.La commission <strong>de</strong>s territoires d'outremer<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à être appelée à donner son"avis sur <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi (n° 6665) <strong>de</strong>M. Durand-Re ville, sénateur, tendant àcompléter l'article 78 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 1 er septembre1948, en vue d'assurer aux Françaisexerçant leur activité professionnellehors <strong>de</strong> <strong>la</strong> métropole, mais appelés à yrevenir périodiquement, le droit <strong>de</strong> souslouerl'appartement dont ils sont locatairespendant et pour <strong>la</strong> durée d.e leur séjourhors <strong>de</strong> <strong>la</strong> France métropolitaine,qui a été renvoyée pour examen au fondà <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice et <strong>de</strong> légis<strong>la</strong>tion.La commission <strong>de</strong>s finances <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àêtre appelée à donner son avis sur leprojet <strong>de</strong> loi (n° 6706) instituant <strong>de</strong>s majorationsd'ancienneté en faveur <strong>de</strong>s fonctionnaires,agents et ouvriers civils <strong>de</strong>l'Etat justifiant <strong>de</strong> services militaires etassimilés accomplis au cours ' <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne1939-1945 èt re visant les majorationsd'ancienneté attribuées à certains fonctionnairespendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d occupation,qui a été renvoyée pour examen au fondà <strong>la</strong> commiss:, n <strong>de</strong> l'inférieur.La ce mmiesion <strong>de</strong>s finances <strong>de</strong>man<strong>de</strong>à être app 'ée à donner son avis sui <strong>la</strong>propos'tion <strong>de</strong> loi (n° 6616} <strong>de</strong> M. Laureilitendant à mòd fier l'rrticle 4 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi di^18 août 1936 concernant les mises à <strong>la</strong>retraite par ancienneté, qui a été renvoyéepour examen au fond à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>* l'intérieur.La commission <strong>de</strong>s finances <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àêtre appelée à donner son avis sur <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi (n° 6090) transmise parM le prési<strong>de</strong>nt du Conseil <strong>de</strong> ia République,<strong>de</strong> M. Cozzino, sénateur, tendint:1° à supprimer <strong>la</strong> ca'sse locale <strong>de</strong> retraile<strong>de</strong> l'Af ique occi<strong>de</strong>nti'e française, <strong>de</strong>1 Af i'jue equatoriale française, du Togoet du Cameroun; 2® à affilier tout le personnel• aut ditone à 'a caisse intercoionia'e<strong>de</strong> retrai e, qui a été renvovée pourexamen au fond à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s te rt ritoires d'outre-mer.Conformément à l'article 27 du règlement,l'Assemblée voudra sans doute prononcerces renvois pour avis. (Assentiment )/~ 8 —DEMANDES DIN TER PEL LATIO HM. le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu <strong>de</strong> M. Lacazeune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'interpel<strong>la</strong>tion sur ia politiqueque le Gouvernement entend pratiqueren matière <strong>de</strong> carburants épartitionet prix) et ^'il env'saee, à bref dé<strong>la</strong>i,un retour à <strong>la</strong> liberté en ce domaine, notammentp^ur l'essence (16 mars t94:i).La date du débat sera fixée ultérieurement.^ J'ai reçu <strong>de</strong> M. Paul Gosset une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d'interpel<strong>la</strong>tion sur les mesures que leGouvernement entend prendre, d'une paît,pour accélérer <strong>la</strong> pro édure d'examen etd'enquête, par les commuions cantonaleset département les d a sistanee, <strong>de</strong>s dossi ers <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'ai ocati^n temuoraireaux vieux et, d'antre purt, sur lerclè\ement du p<strong>la</strong>fond <strong>de</strong>s ressources mnmarquant <strong>la</strong> limita th n du droit au bénéfice<strong>de</strong> !a retraite dos vieux travailleursSM-.TÛ'S (16 mnrs 1949).La date du débat sera fixée ultérieurement.J'ai reçu <strong>de</strong> M. Tail<strong>la</strong><strong>de</strong> une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d interpel<strong>la</strong>tion sur les mesures quecompte prendre le Gouvernement pouraméliorer <strong>la</strong> qua.iœ nés en«, i- , . a. radiodiffu ion frairr.ï e et pour donnerune plus <strong>la</strong>rge ef '«"Acilé ux émis onaà <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l'é.ranger {17 mars 1919).La date du débat sera fixée ultérieurement.J'ai reçu <strong>de</strong> M. André Noël une <strong>de</strong>mandad'interpel<strong>la</strong>tion sur les mesures que leGouvernement compte prendre pour rendreà bref dé<strong>la</strong>i <strong>la</strong> liberté au marché du<strong>la</strong>it et -éventuellement à celui <strong>de</strong>s produits<strong>la</strong>itiers; l'abondance <strong>de</strong>s arrivages,notamment pour le <strong>la</strong>it, heureux effet <strong>de</strong><strong>la</strong> politique menée par le ministre <strong>de</strong>l'agriculture, ne paraissant plus justifierle maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation actuelle(17 mars 1919).La date du débat sera fixée ultérieurement.J'ai reçu <strong>de</strong> M. André Denis une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d'interpel<strong>la</strong>tion sur les conditionsdans lesquelles le Gouvernement entendpoursuivie <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l'agriculturequi ne saurait se concevoir sans unediminution du prix <strong>de</strong>s machines agricoleset <strong>de</strong>s engrais et une « détaxe » <strong>de</strong> l'essenceet <strong>de</strong>s carburants annexes utilisésen agriculture (17 mars 1949).La date du débat sera fixée ultérieurement.J'ai reçu <strong>de</strong> M. Jacques Duelos une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d'interpel<strong>la</strong>tion sur 1a signature dupacte At<strong>la</strong>ntique récemment décidée parle conseil <strong>de</strong>s ministres.La date du débat sera fixée ultérieurement.— 9 —AVIS COttFQRME DU CONSEILDE LA REPUBLIQUEM* le prési<strong>de</strong>nt. J'informe l'Assembléeque j'ai reçu <strong>de</strong> M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil<strong>de</strong> <strong>la</strong> République une communication d'oùil résulte que le Conseil <strong>de</strong> ia République,dans sa séance <strong>de</strong> ce jour, a émis un avisconforme sur ia proposition <strong>de</strong> toi, tendantà refuser l'homologation <strong>4e</strong> <strong>de</strong>ux décisionsvotées par l'assemblée algérienneau cours <strong>de</strong> sa session extraordinaire <strong>de</strong>juin-juillet 1048, créant auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> radiodiffusiond'Algérie un organisme dénommé« comité <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>Radio-Algérie », tendant à porter <strong>de</strong> huità douze le nombre <strong>de</strong>s délégués à l'assembléealgérienne appelés à siéger, au« comité <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce Radio-Algérie».Acte est donné <strong>de</strong> cet avis conforme.Le texte adopté par 1'Assemhíée nationaledans sa séance du 10 février 1949étant <strong>de</strong>venu définitif, sera transmis aq¿Gouvernement aux Uns <strong>de</strong> promulgation.~~ io —DCPOT D UN PROJET DE LOIM, le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu <strong>de</strong> M. le mtnL-tre<strong>de</strong>s affaires étiangères un projet <strong>de</strong>loi autorisant <strong>la</strong> ratification <strong>de</strong> l'accordrésultant <strong>de</strong>s lettres échangées le 17 mai1946 entre les représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franceet <strong>de</strong> l'Italie, complétées par <strong>de</strong>s lettresinterprétatives en date <strong>de</strong>s 28 octobre et2 novembre 1948, assurant provisoirementaux ressortissants <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxpays sur le territoire <strong>de</strong> l'autre, le régimedu traitement »le <strong>la</strong> nation îa plus <strong>la</strong>vorisée en matière d'établissement.Le projet <strong>de</strong> loi sera imprimé sous len° 6833, distribué et, s'il n y a pas d'opposition,renvoyé à <strong>la</strong> commission du travailçt <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale. {AssentimenU)


ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE BU 22 MARS 1949 1727— 11 —0©POT DE PROPOSITIONS DE LOIHa le prési<strong>de</strong>nt. % J'ai reçu <strong>de</strong> M. Jean-Paul David et plusieurs <strong>de</strong> ses collègue',une proposition <strong>de</strong> loi portant fixation dutaux <strong>de</strong>s taxes d'assurances, et exoneration<strong>de</strong>s taxes sur risques agricoles.La proposition <strong>de</strong>- loi sera imprimée sousle n® 6830, distribuée et, s'il n'y a ipas[d'opposition, renvoyée à <strong>la</strong> commissionlies finances. (Assentiment.)J'ai reçu <strong>de</strong> M. Capitant et plusieurs <strong>de</strong>ses collègues, une ¡proposition <strong>de</strong> loi ten-$act au financement - et à l'exécution dup<strong>la</strong>n <strong>de</strong> reconstruction, d'équipement at¿e mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l'Indochine.La proposition <strong>de</strong> loi sera imprimée sousle n° 6834, distribuée et, s'il n'y a pas¡d'opposition, renvoyée à <strong>la</strong> commission[dos territoires d'outre-mer. (Assentiment.)J'ai reçu <strong>de</strong> M. Xavier Bouvier une proposition<strong>de</strong> loi tendant à compléter lesdispositions <strong>de</strong> l'article 1 er D <strong>de</strong> <strong>la</strong> loini ' 48-1227 du 22 juillet 1948, modifiantles articles 4 et 5 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n® 47-1680 du3 septembre 1947, re<strong>la</strong>tive aux conditions<strong>de</strong> dégagement <strong>de</strong>s cadres <strong>de</strong> magistrats,fonctionnaires 'et agents civils et militaires<strong>de</strong> l'Etat, afin <strong>de</strong> permettre <strong>la</strong> réintégration<strong>de</strong>s déportés et internés <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistanceou politiques et <strong>de</strong>s veuves <strong>de</strong>guerre ayant charge d'enfant, licenciésavant le 22 juillet 1948.LA proposition <strong>de</strong> loi sera imprimée sousle 6840, distribuée et, s'il n'y a pas'd'opposition, renvoyée à <strong>la</strong> commissionîle l'intérieur. (Assentiment)J'ai reçu <strong>de</strong> M. Malbrant et plusieursSe ses collègues, une proposition <strong>de</strong> loitendant à compléter les articles 20 et 78âe <strong>la</strong> loi du 1 er septembre 1948 pour précisercertaines conditions du droit <strong>de</strong> repriseet permettre aux Français appelés à.travailler hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> métropole et à y retenirpériodiquement, <strong>de</strong> sous-louer dans'certaines conditions l'appartement dont ilssont locataires, en France pendant leurabsence.La proposition <strong>de</strong> loi sera imprimée scusle n° 6843, distribuée et, s'il n'y a pasd'opposition, renvoyée à <strong>la</strong> commission3e <strong>la</strong> justice et <strong>de</strong> légis<strong>la</strong>tion, (Assentiment)— 12 —(DEPOT DE PROPOSITIONS DE RESOLUTIONM. le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu <strong>de</strong> M. GuyPetit une proposition <strong>de</strong> résolution tendantà inviter le Gouvernement à accor<strong>de</strong>raux contribuables <strong>de</strong>s communesc<strong>la</strong>ssées comme station d'été, climatique,balnéaire ou thermale, un sursis auxpoursuites et pénalités en matière fiscalejusqu'au 15 octobre 1949,La proposition <strong>de</strong> résolution sera impriméesous le n° 6831, distribuée et, s'iln'y a pas -d'opposition, renvoyée à <strong>la</strong>commission <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> communicationet du tourisme. (Assentiment.)J'ai reçu <strong>de</strong> Mlle Dienesch et plusieurs<strong>de</strong> ses collègues, une proposition <strong>de</strong> résolutiontendant à inviter le Gouvernementà maintenir intégralement les versementsmensuels d'attente dans le traitement dupersonnel <strong>de</strong> l'université et <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma gis- |trature.La proposition <strong>de</strong> résolution sera impriméesous le n° 6832, distribuée et, s'iln'y a pas d'opposition, renvoyée à <strong>la</strong> commission<strong>de</strong> l'éducation nationale, (Assentiment.)J'ai reçu <strong>de</strong> M. Mallbrant et plusieurs <strong>de</strong>ses collègues une proposition <strong>de</strong> résolutiontendant à inviter le Gouvernementà réduire à <strong>de</strong>ux ans l'a durée du séjourcolonial <strong>de</strong>s militaires métropolitains enservice dans les différents territoiresd'Afrique noire.La proposition <strong>de</strong> résolution sera impriméesous le n° 6836, distribuée et, s'iln'y a pas d'opposition, renvoyée 1 à <strong>la</strong> commission<strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.ment lDEPOT DE— 13 -RAPPORTS{Assenti-M. 9e prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu <strong>de</strong> M. AndréBurlot un rapport fait au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s finances sur le projet <strong>de</strong> loiportant ouverture <strong>de</strong> crédits au budget <strong>de</strong><strong>la</strong> France d'outre-mer (subvention au budgetlocal du territoire <strong>de</strong> Saint-Pierre etMiquelon) (n® 6746).Le rapport sera imprimé sous le 6837et distribué.J'ai reçu <strong>de</strong> M» Alphonse Denis un rapportfait au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission chargéed'examiner une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en autorisation<strong>de</strong> poursuites contre un membre <strong>de</strong> l'Assemblée(n® 4970).Le rapport sera imprimé sous le n® 6838et distribué.J'ai reçu <strong>de</strong> M» . Palewski un rapportfait au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> justiceet ffe légis<strong>la</strong>tion su: : 1° le projet<strong>de</strong> loi re<strong>la</strong>tif aux brevets d'invention intéressant<strong>la</strong> défense nationale ; 2° <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> loi <strong>de</strong> M. Palewski re<strong>la</strong>tiveaux brevets d'invention intéressant <strong>la</strong> défensenationale (n 08 3837, 2588).Le rapport sera imprimé sous le n® 6839et distribué.J'ai reçu <strong>de</strong> M. Boutavant un rapportfait au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission chargéed'examiner une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en autorisation<strong>de</strong> poursuites contre un membre <strong>de</strong> l'Assemblée(n® 6169).Le rapport sera imprimé .sons le o/' 6841et distribué.J'ai reçu <strong>de</strong> M. Pronteau un rapportsupplémentaire fait au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionchargée d'examiner <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sen autorisation <strong>de</strong> poursuites contreun membre <strong>de</strong> l'Assemblée (n os 4971 r6013 , 6805).Le rapport supplémentaire sera imprimé isous le n° 6842 et distribué.Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> parole ?...La séance est levée.(La séance est levée à vingt-troisquarante minutes.)heure**Le Chef du service <strong>de</strong> <strong>la</strong> sténographia<strong>de</strong> VAssemblée nationale 9PAUL LAISSY.Désignation, par suite <strong>de</strong> vacance,<strong>de</strong> candidature pour une commission»{Application <strong>de</strong> l'article 16 du règlement.)Le groupe d'action démocratique et socialea désigné M; Palewski pour remp<strong>la</strong>-;cer, dans <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances*'M. Krieger (Alfred).(Cette candidature sera ratifiée par l'Assembléesi, avant <strong>la</strong> nomination, elle n'*pas suscité l'opposition <strong>de</strong> cinquante mène*bres au moins.)Erratumau compte fendu in extenso <strong>de</strong> <strong>la</strong> 3® séme*' du 8 mars 1949*Page 1371, ï m colonne, — 15 —, Dépôt<strong>de</strong> propositions <strong>de</strong> loi, 1 er alinéa, rétabli*comme suit le début <strong>de</strong> cet alinéa i ?« J'ai reçu <strong>de</strong> M. Liquarcl une proposition<strong>de</strong> loi réglementant l'emploi <strong>de</strong> <strong>la</strong> dénomination« tailleur »... ».Erratumau compte rendu in extenso <strong>de</strong> <strong>la</strong> i r ® séan&kdu 10 mars 1949,CRÉDITS PROVISOIRES AU TIÎRB DES DÉPBNSB^MILITAIRES POUR LES . MOIS M MÀRS 3 ÀVRHÊET MAI 1949 (L. 1658)Page 1500, 2® colonne, Budget annexe, dt*service <strong>de</strong>s essences, chapitre 3494,Lires « Achat, entretien et renouvellement<strong>de</strong>s matériels extra-industriels*)145 millions <strong>de</strong> francs, i


1728 ASSËMBUËK MATTONAIA — A» SKASCR SE as MARS $9»QUESTIONSREMISES' Â LA PRESIDENCE DE L'ASSEMBLÉE lATlOÜALl LI 22 MARS- ÍM9Application <strong>de</strong>s articles 94 et 97 âu règlement» ainsi connus:• ilrl. 94 — . » . . » » . » • - » * • • • « .'SïïïR^çïiïJfRjfjffï-ituïïKSjijrngTsrjjsfjji,.,-^,^,a les questions ê&évent être très sommairement rédigées et ne contenir aucune imputation d'ordre personnel à Véo&r& âe itemm&mmèment désignés.. « Art. m. — les questions écrites, sont publiées à <strong>la</strong> mite du compte rendu in extenso; dans te mois qui suit cette publication, îmréponses <strong>de</strong>s ministres doivent é&ûlemefH y être publiées.« Les ministres ont toutefois ta faculté <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>re? par écrit que l'Intérêt miblîc leur interdit <strong>de</strong> répondre ou, â titre exceptionnel,qu'ils réclûment un dé<strong>la</strong>i supplémentaire pour rassembler les éléments <strong>de</strong> leur réponse; ce dé<strong>la</strong>i supplémentaire ne peut excé<strong>de</strong>r un mois, sQ T T B S T Ï O H SIMTEftlEtfftO R A L E S0542. — 22 mars 4949. - M. Robert Baltangerexpose à M. le ministre <strong>de</strong> l'intérieur le casd'un commissaire <strong>de</strong> police judiciaire sur quipèse une grave présomption <strong>de</strong> tentative d'assassinat,présomption appuyée sur <strong>de</strong>s preuvestelles que dépositions précises <strong>de</strong>s témoinsprésents. Irais d'hôpital acquittés par lecommissaire toi-même ; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'ilconsidère comme normal que ce commissairesoit encore en fonction dans <strong>la</strong> localité où sesont produits les faits incriminés, et se permette<strong>de</strong> eonvocraer sa victime dans son cabinetpour, sens <strong>la</strong> menace, tenter <strong>de</strong> lui faireretirer sa p<strong>la</strong>inte.9543. — 22 mars 1949. — M. Robert Baltangerrappelle à M. le ministre <strong>de</strong> l'intérieur seslettres <strong>de</strong>s 11 et 23 novembre 1948 re<strong>la</strong>tant lescirconstances scandaleuses dans lesquellessoixante Nord-Africains ont été expulsés <strong>de</strong>slocaux qu'ils occupaient au Raincy, et ont vuleur mo<strong>de</strong>ste bien pillé, brûlé, en présencedu maire, <strong>de</strong> l'huissier et du commissaire <strong>de</strong>polie*, 3t lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : 1° pourquoi cettecrre poàidance est restée sans réponse ;2 quelles mesures ont été prises pour recherchere sanctionner les responsables <strong>de</strong> ces<strong>la</strong>its, et in<strong>de</strong>mniser les victimes.Q T T E S T I O N SÉ C R I T E SPRESIDENCE DU CONSEILPOSTES, TELEGRAPHES ET TELEPHONES9544. — 22 mars Ì9Ì9. — M. Jean-Paul David<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le secrétaire d'Etat à <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>ncedu conseil (postes, télégraphes et téléphones)le montant <strong>de</strong>s recettes provenant <strong>de</strong><strong>la</strong> vente <strong>de</strong>s timbres-poste au cours : a) <strong>de</strong>smois <strong>de</strong> janvier et février 1948; b) <strong>de</strong>s mois<strong>de</strong> janvier et février 1949..«545* — n mars im — ML François <strong>de</strong>Mention expose à fit. le secrétaire d'Etat à <strong>la</strong>prési<strong>de</strong>nce du conseil (postes, télégraphes ettéléphones) les condition dans lesquellessont expédiées <strong>de</strong>ux revues imprimées par<strong>de</strong>ux éditeurs différents» agrafées et rognéespar îe second éditeur, encartées l'une dansl'autre et présentant, dès lors, l'aspect et <strong>la</strong>con texture d'une seule revue ; il lui signaleque l'adînmistration locale <strong>de</strong>s postes, télégrapheset téléphones exige un affranchissementen timbres-pas te correspondant au total<strong>de</strong>s re<strong>de</strong>vances qui seraient dues si chaquerevue était expédiée séparément, sans qu'aucune<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux revues puisse bénéficier <strong>de</strong>starifs réduits consentis aux éditeurs; et lui<strong>de</strong>man<strong>de</strong> quef est le régime postal qui doitêtre appliqué à l'expédition <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux revues,en lui donnant les précisions suivantes :f®- si l'administration peut s'opposer au postage<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux revues encartées comme il estexposé ci-<strong>de</strong>ssus; 2® si tes envois peuventbénéficier <strong>de</strong>s tarifs appliqués aux revues routéesou affranchies en numéraires ou si <strong>la</strong>réduction n>st applicable qu'à une seule <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rcx revues, <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> <strong>de</strong>mandant un affranchissementen timbres correspondant à sonpoids particulier.AGRICULTURE9546. _ 22 mars 1949. — M. Jacques Bardouxexpose à M. le ministre <strong>de</strong> l'agriculture que<strong>de</strong>puis quelque temps déjà, <strong>la</strong> participation <strong>de</strong>»'Etat aux travaux d'adduction d'eau, ou d'instal<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> l'électricité dans les communesrurales est réalisée sous <strong>la</strong> forme d'une garantieaccordée par l'Etat, d'un intérêt <strong>de</strong>4 p. 100, pour les emprunts obligataires émispar les communes intéressées. Or, l'Etat empruntemaintenant à plus <strong>de</strong> 5 p. 100. û<strong>de</strong>vient donc très difficile pour les communesrurales dp trouver <strong>de</strong>s souscripteurs pour <strong>de</strong>sobligations à 4 p. 100. Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il nepourrait pas, afin <strong>de</strong> faciliter l'équipement rural,envisager <strong>4e</strong> porter <strong>de</strong> 4 à 5 p. 100 l'intérêtassuré à ces emprunts d'équipement par<strong>la</strong> participation <strong>de</strong> l'Etat.9547. - 22 mars 1949. » M. Jacques Baniotf*rappelle à M. le ministre <strong>de</strong> l'agriculture qmdans un passé récent, l'Etat accordait auxpeUts propriétaires ruraux <strong>de</strong>s subventionspour les ai<strong>de</strong>r à améliorer leurs immeublesruraux; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>: 1° à quelle date, etpar quel décret, l'octroi <strong>de</strong> ces subventions aété, sinon supprimé, du moins suspend»;2p s'il n'envisage pas, dans on avenir prochain,<strong>de</strong> rétablir cette participation <strong>de</strong> l'Etatà l'amélioration <strong>de</strong> l'habitat rural.9548. — 22 mars 1949. — M. Jean-Paul Davidsignale à M. le ministre <strong>de</strong> l'agriculture lesdifficultés rencontrées par les ingénieurs <strong>de</strong>sservices d'expérimentation zootech nique et <strong>de</strong>contrôle <strong>de</strong> fabrications appartenant soit à <strong>de</strong>sétablissements fabriquant <strong>de</strong>s aliments composéspour le bétail, soit à l'institut profe».sionnel <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong> recherches scientifiques<strong>de</strong>s industries <strong>de</strong> l'alimentation animale,pour recevoir <strong>de</strong>s attributions d'essencecorrespondant aux voitures automobiles qu'Unutilisent pour l'exercice dè leur activité, leschambres <strong>de</strong> commerce repoussant les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sd'attributions pour les services dontil s'agit en prétendant qui'ls ressortent <strong>de</strong>sD. S. A. et réciproquement ; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>quelles mesures il compte prendre pourmettre fin à cette situation préjudiciable àune industrie déjà gravement touchée par unecrise <strong>de</strong> mévente.ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMESDE LA GUERRE9549. — 22 mars 1949. — M. Maurice Schi*mann attire l'attention <strong>de</strong> le ministre <strong>de</strong>sanciens combattants et victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerresur les conséquences imprévues <strong>de</strong>s texteslégis<strong>la</strong>tifs et <strong>de</strong>s instructions ministérielles re<strong>la</strong>tifsaux pensions d'orphelins; lui signaleque <strong>la</strong> loi du 22 août 1946, puis celle du 27 février1948 ont ¿ouvert aux pensionnés le bénéfice<strong>de</strong>s allocations familiales et <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ireunique et du supplément familial; lui faitremarquer qu'ainsi qu'une veuve non remariéeayant à sa charge trois enfants <strong>de</strong> moins<strong>de</strong> quatorze ans perçoit : 1° au titre <strong>de</strong> *


I ASSEMBLEE NATIONALE — 2 e SEANCE DU 22 MARS I0Í9 1729pension principale (taux é& soldat) : 25.200 ;francs; 2° m titre du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille (allocationsfamiliales et sa<strong>la</strong>ire unique) — loidu 22 août 1916** 120.000 francs; 3° au titredu supplément familial (art. 15 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du27 lévrier 19481: 19.200 francs; soit au total164.400 francs par an. En vertu <strong>de</strong>s dispositionsdu <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> l'article 19 <strong>de</strong> <strong>la</strong> 1loi du 31 mars 1019, <strong>la</strong> pension principal-; !allouée à l'ensemble <strong>de</strong>s orphelins mineurs |<strong>de</strong>s militaires décédés n'est assortie <strong>de</strong> majo- !rations qu'à partir du <strong>de</strong>uxième enfant âgé<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> diXThuit ans; il en résulte que \les orphelins ne rentrent pas dans <strong>la</strong> caté- :gorie <strong>de</strong>s personnes susceptibles <strong>de</strong> prétendreau sa<strong>la</strong>ire unique et que, d'autre part, étan frécartés du bénéfice <strong>de</strong>s nouvelles disposition?do l'article 15 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 27 février 1918 précitée, ils ne peuvent prétendre davantage au 1supplément familial, C'est ainsi qu'une 1grandi'mère ayant,. comme <strong>la</strong> veuve non remariéecitée * plus haut, trois orphelins d3 'mGins <strong>de</strong> quatorze ans à sa charge ne pourrapercevoir que: 1° au titre "<strong>de</strong> <strong>la</strong> pension principale(taux <strong>de</strong> soldat): 2:5.200 francs; 2° autitre <strong>de</strong>s allocations familiales et pour <strong>de</strong>uxenfants seulement: 72.000 francs, soit autotal: 97 200 francs par an. Ces <strong>de</strong>ux exemples,choisis sur <strong>la</strong> ba«e <strong>de</strong>s allocations familialeset suppléments familiaux afférents à <strong>la</strong> localité<strong>de</strong> Lilie, montrent l'injustice d'une réglementationqui aboutit 5 créer entre <strong>de</strong>ux familles<strong>de</strong> trois orphelins, également mineurs,,et ayant théoriquement les mêmes droits, unsdifférence <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> 67.200. francs selonqu'ils sont à <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> leur mère ou da jleur grand*mère. Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, s'il ne luiapiparàit pas opportun <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s mesuraspour faire cesser cette situation anormale.DEFENSE NATIONALE9550. — 22 mars 1949. — M. Albert Boccagny j<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationalesi les jeunes gens ayant fait une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> sursis après le 31 décembre 1918 !peuvent espérer que <strong>la</strong> commission chargée i<strong>de</strong> l'examen <strong>de</strong>s dossiers sera réunie dansune séance exceptionnelle, ou si <strong>la</strong> date du !SI janvier est sans appel.i955t. — 2£ mars 1959. — M. Joseph Denafs<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> dé ense natio- jnaîe si <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire du 11 février 1949, publiée jau Journal officiel du 16 lévrier, re<strong>la</strong>tive auxcongés <strong>de</strong> maternité, est applicable aux formationsféminines <strong>de</strong> l'air.9332. — 22 mars 1949. — M. François <strong>de</strong>Mesttftoit rappelle à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale qu'en exécution <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du14 avril 1924 (art. 31} et du décret d'appliea- !tion du 2 septembre 1924 (art. 29), les ser- |vices effectifs pour <strong>la</strong> retraite se comptent à tpartir <strong>de</strong> seize ans pour les élèves <strong>de</strong>s écoles !militaires préparatoires ; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si !ces <strong>de</strong>ux années doivent être comptées à unfonctionnaire, ancien élève d'écoie militairepréparatoire, grand mutilé <strong>de</strong> guerre f!45 p. 100 jd'invalidité) admis à <strong>la</strong> retraite pour ancienneté<strong>de</strong> services et pai anticipation.9553. — 22 mars 1949. — M. Rcbert Hisse<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M* le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale:1« si les dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>iredu 4 juin 1948 (Journal officiel du 11 juir1948, page 5639) concernant l'application <strong>de</strong>sdispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n* 47-168 du 2 septembreâ947 re<strong>la</strong>tive aux conditions <strong>de</strong> dégagement <strong>de</strong>scadres <strong>de</strong>s magistrats fonctionnaires 3t agentscivils et militaires <strong>de</strong> l'Etat sont applicablesaux militaires- non officiers <strong>de</strong>c corns et services;2° si les dégagements volontaires sontprévus parmi le personnel non officier, envertu <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 22 juillet 1948 (Journal officieldu 27 Juillet 1948).EDUCATION NATIONALE3554. — 22 mars .19'A — M. «Jacques Bardouxexposa à M. le ministre <strong>de</strong> l'éducationnationale que, tirant une conclusion excessivegu principe suivant lequel rimmalricu<strong>la</strong>tioi :jet les inscriptions <strong>de</strong>s étudiants sont « personnelles» aux termes <strong>de</strong> l'article 11 dudécret du 21 juillet 1897, re<strong>la</strong>tif au régimesca<strong>la</strong>ire et disciplinaire <strong>de</strong>s établissementsd'enseignement supérieur, certains secrétariatsexigent que les étudiants « comparaissent» en personne, pour se faire inscrire;ceci occasionne <strong>de</strong>s dépenses et frais <strong>de</strong>voyage particulièrement onéreux aujourd'huià ceux qui se trouvent éloignés <strong>de</strong> <strong>la</strong> facultédans <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d'ouverture du registre: c'estle cas, par exemple, <strong>de</strong>s étudiants en mé<strong>de</strong>cined'une faculté <strong>de</strong> province, qui, pendant<strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d'ouverture du registre sont retenusà Paris pour préparer le concours <strong>de</strong>l'externat <strong>de</strong>s hôpitaux. Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si,sans déroger à <strong>la</strong> letire ni à l'esprit du décret,qui d'ai'leurs n exige pas <strong>la</strong> comparution<strong>de</strong> l'étudiant, celui-ci ne pourrait pasêtre admis à prendre ses inscriptions par correspondance,en s'eng tgeant par écrit à respecterle règlement, étant donné qu'il n'y arien <strong>de</strong> plus « personnel » qu'une lettre signéepar l'intéressé, suivie <strong>de</strong> l'acquittement<strong>de</strong>s droits, lettre qui resterait annexée au registred'inscriptions en attendant qu'à sonretour l'étudiant régu<strong>la</strong>rise au besoin en signantsur le registre même.9555, — 22 mars 1949. — M. Virgile Bar©!expose h M. le minisire <strong>de</strong> l'éducation nationaleque <strong>la</strong> non-existence d'une université <strong>de</strong>plein exercice à Nice, dont <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion estudiantineest extrêmement nombreuse, cause<strong>de</strong>s difficultés aux familles et entrave le fonctionnementnormal <strong>de</strong>s établissements d'instructionsecondaire; <strong>de</strong>s étudiants désireux<strong>de</strong> poursuivre leurs étu<strong>de</strong>s après leur bacca<strong>la</strong>uréatse sont fait inscrire à <strong>la</strong> fois dans <strong>la</strong>c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> lettres supérieures du lycée <strong>de</strong> Niceet à l'institut juridique <strong>de</strong> Nice; ils ne peuventsuivre l'intégralité <strong>de</strong>s cours, mais unensemble logique pourrait être adopté si uneconception rigi<strong>de</strong> ne mettait les familles dansl'obligation d'opter pour l'une ou l'autre <strong>de</strong>ces formations. Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il ne pourraitpas résoudre cette difficulté en permettantaux étudiants intéressés dont les qualitéssont d'ailleurs proc<strong>la</strong>mées par leurs professeurs<strong>de</strong> ne pas suivre l'intégralité ducours <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> lettres supérieures et enprescrivant une adaptation <strong>de</strong> l'horaire <strong>de</strong>l'institut juridique. Cette solution paraît d'autantplus possible qu'un arrangement analogues'est révélé efficace avec l'institut d'étu<strong>de</strong>slittéraires.i9556.. — 22 mars 1949. — M. MauriceDeixonne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> l'éducationnationale s'il ne croir pas <strong>de</strong>voir prendre<strong>de</strong>s mesures urgentes: 1° pour assurerleur traitement, suspendu <strong>de</strong>puis le 1 er février,aux fonctionnaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction générale<strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse et <strong>de</strong>s sports, dégagés <strong>de</strong>scadres, et qui, remis en cours d'année sco<strong>la</strong>ireà <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> leur cadre d'origine,d'où ils étaient détachés, ne peuvent, pour<strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> circonstance dont ils n


1730 ASSEMBLEE NATIONALE — 3* SEANCE DU 22 "MARS 19499565. — 22 mars 1949. — M. Pau» Giacobbiexpose à M. le ministre <strong>de</strong>s finances et <strong>de</strong>saffaires économiques qu'un retraité titu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> <strong>la</strong> rente viagère prévue par <strong>la</strong> loi du18 septembre 1940, vient <strong>de</strong> se voir notifierpar le trésorier-payeur général dont il relève,<strong>la</strong> suspension <strong>de</strong> <strong>la</strong>cite rente et son remp<strong>la</strong>cementpar l'allocation prévue par ia loi du14 mars 1941 (à cet effet, l'intéressé <strong>de</strong>vraits'adresser au service <strong>de</strong> ia sécurité sociale) ;que le dossier <strong>de</strong> pension <strong>de</strong> l'intéressé estactuellement en instance <strong>de</strong>vant le conseild'Etat; et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il ne convient pas d'attendre<strong>la</strong> sentence que rendra le conseild'Etat avant <strong>de</strong> suivre les prescriptions dutrésorier-payeur général.9566. — 22 mars 1499. — M. Auguste Joubertsignale à M. le ministre <strong>de</strong>s finances et <strong>de</strong>saffaires économiques que- suivant sa décision(impôts et société BII 5172), les entreprisesqui construisent ou font construire <strong>de</strong>simmeubles d'habitation <strong>de</strong>stinés au logement<strong>de</strong> leur personnel sont autorisées à amortirdès l'achèvement <strong>de</strong> ces immeubles 40 p. 100<strong>de</strong> leur prix <strong>de</strong> revient, <strong>la</strong> valeur résiduelle<strong>de</strong>vant être amortie sur cinquante années autaux annuel <strong>de</strong> 1,20 p. 100, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sicette disposition est applicable aux industriesqui ont acheté <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> libération <strong>de</strong>s immeublesdans le seul but <strong>de</strong> procurer <strong>de</strong>slogements à leur personnel ouvrier.9567. — 22 mars 1949. — M. René Kuehn<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong>s finances et<strong>de</strong>s affaires économiques si une Sarroise,ayant trois enfants ou pi-us, et intéresséedans une succession en France, peut bénéficier<strong>de</strong>s réductions d'imipôts accordées d'après<strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion française aux familles nombreuses.^9568. — 22 mars 1949. — Mme Rachel Lempereurexpose à M, le ministre <strong>de</strong>s financeset <strong>de</strong>s affaires économiques: 1° que <strong>la</strong> loiprovisoirement validée n° 769 du 25 septembre1942 re<strong>la</strong>tive au supplément familial <strong>de</strong>traitement ds fonct'onnaires et agents <strong>de</strong>l'Etat prévoit que « dans un ménage <strong>de</strong> fonctionnaires,les avantages prévus au présentarticle ne se cumulent pas. Seul, le chef <strong>de</strong>famille en bénéficie. ». En application <strong>de</strong>cette disposition, <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire 6377 du 9 novembre1942 indiquait gue « le conjoint agent<strong>de</strong> l'Etat peut bénéficier éventuellement dusupplément familial, même si <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>chef <strong>de</strong> famille est reconnue au seuil conjoint,qui n'est flpas agent <strong>de</strong> l'Etat »; 2° que, reproduisant<strong>de</strong>s dispositions analogues en matièred'in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, l'ordonnancedu 17 novembre 1944 (Journal officiel du19 novembre dispose en son article 1 er :« En ce qui concerne leur situation <strong>de</strong>famille, les agents sont c<strong>la</strong>ssés en trois catégories.A. — Chefs.<strong>de</strong> famille avec enfants;1t. — Chefs <strong>de</strong> famille sans enfant; C. — Autresagents. Sont rangés dans <strong>la</strong> catégDrie, lesagents qui ont au moins un enfant à charge,n'ayant pas dépassé l'âge limite d'attribution<strong>de</strong>s allocations familiales ». En vue d'éviterle cumul <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités au sein d'une mêmefamille, le <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> l'article précitéstipule que dans tout ménage <strong>de</strong> fonctionnairesou agents <strong>de</strong> l'Etat, <strong>de</strong>s collectivitéslocales ou établissements publics, .seul lechef <strong>de</strong> famille bénéficie du tarif prévu par<strong>la</strong> catégorie A ou B suivant qu'il existe onnon <strong>de</strong>s enfants, l'autre conjoint reçoit, danstous les cas, l'in<strong>de</strong>mnité pour <strong>la</strong> catégorie C ».Bien que l'ordonnance précitée, pour les rangerdans <strong>la</strong> catégorie A porte <strong>de</strong>s « agents »et non seulement <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> famille etprévoit l'hypothèse du cumul pour un ménage<strong>de</strong> fonctionnaires, ce qui ne pourraitse concevoir dans l'interprétation inverse, certainesadministrations refusent aux femmesfonctionnaires dont le mari n'est ni fonctionnaire,ni agent <strong>de</strong> l'Etat, l'octroi <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorationfamiliale <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, en s'appuyantmr une circu<strong>la</strong>ire n° 4042- du 11 novembre1941 émanant du ministère <strong>de</strong>s finances ;3° que, d'autre part, les raisons mises enavant pour le supplément familial étant égalementva<strong>la</strong>bles pour ; <strong>la</strong> pfiajoratioii familiale<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, il apparaît nécessaire d'envisagerle régime <strong>de</strong> ces in<strong>de</strong>mnités sous lemême angle et <strong>de</strong> leur apporter une mômesolution d'ensemble. Elle lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quellesmesures seront prises pour assurer l'appai cation<strong>de</strong> l'ordonnance du. 17 novembre '194


1731 ASSEMBLEE NATIONALE — l1*SEANCE DU 23 MARS 1949D578. — 22 mars 1949. — M. Virgile Barelexpose à M. le ministre <strong>de</strong> l'intérieur quedans les casinos, maisons -et cercles <strong>de</strong> jeux,<strong>la</strong> loi du 19 juillet 1938, dite loi Justin Godait,sur le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition <strong>de</strong>s pourboires,n'est pas appliquée; que les employés<strong>de</strong> ces établissements ne reçoivent qu'unepartie <strong>de</strong> ces pourboires et que cette portionelle-même est distribuée inégalement entreceux qui <strong>de</strong>vraient en être les bénéficiaires ;Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelles mesures il compteprendre pour faire appliquer <strong>la</strong> loi intégralementpar les directions <strong>de</strong>s établissements<strong>4e</strong> jeux.'9579. — 22 mars 1949. — M. Paul Gîacohbi<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> l'intérieur si unagent titu<strong>la</strong>ire du cadre national <strong>de</strong>s préfectures,nommé commis par arrêté ministérieldu 29 janvier 1947 à <strong>la</strong> préfecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corseà <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l'examen professionnel du 7 novembre1946, est fondé à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, en vue<strong>de</strong> <strong>la</strong> constitution <strong>de</strong> ees droits à une pension<strong>de</strong> retraite, à faire compter au nombre <strong>de</strong> sesannées <strong>de</strong> service <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> pendant <strong>la</strong>quelleIl occupait les fonctions <strong>de</strong> commis auxiliaire<strong>de</strong> bureau dans le cadre départemental, pério<strong>de</strong>qui s'étend du 15 avril 1932 au .31 décembre1946, soit pendant 14 ans 8 mois etd5 jours, étant spécifié que cet agent seratenu <strong>de</strong> verser rétroactivement au Trésorles retenues qui auraient M être opérées surses traitements successifs <strong>de</strong> commis auxiliairedu cadre départemental.JUSTICE9580. — 22 mars 1949. — M. Pierre André<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice: 1° siun fonctionnaire à Paris et non logé par l'administration,sur le point d'être mis à <strong>la</strong> retraite,propriétaire en province (500 km) d'unepetite et ancienne maison, divisée en <strong>de</strong>uxappartements, l'un: d'une cuisine, plus <strong>de</strong>uxpièces principales (11 et 20 m 2 ), l'autre: d'unecuisine, plus une pièce principale (14 m 2 ),cette maison étant mal distribuée, Jes piècesse commandant les unes les autres, et sans«confort, occupée par <strong>de</strong>ux locataires, pourra,dès sa mise à <strong>la</strong> retraite, reprendre les lieuxen vertu <strong>de</strong> l'article 19 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 1 er septembre1948 pour réunir ces locaux en un appartementqu'il améliorera et habitera lui-même,dans les conditions d'occupation <strong>de</strong> l'article 4du décret n 47-213 du 16 janvier 1947;2° d'une manière générale, si le droit <strong>de</strong> reprise,peut être exercé par un propriétairecontre autant <strong>de</strong> locataires qu'il sera nécessaire,pour que les locaux <strong>la</strong>issés vacants àleur départ lui permettent <strong>de</strong> créer un appartementrépondant à ses besoins normaux etk ceux <strong>de</strong> sa famille tels qu'ils ont été définis,dans leur minimum, par l'article 4 du décretprécité.9581. — 22 mars 1949. — M. Pierre André <strong>de</strong>man<strong>de</strong>à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice si unlocataire auquel a été signifié un jugementd'expulsion en vertu <strong>de</strong>s dispositions légalesen faveur <strong>de</strong>s spoliés peut se rendre acquéreurd'un appartement et exercer contre l'occupantle droit <strong>de</strong> reprise.9582. — 22 mars 1949. — M. Joseph Denais,constatant <strong>la</strong> multiplicité <strong>de</strong>s changements<strong>de</strong> noms, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justicequelles sont les justifications que doiventfournir les personnes désireuses <strong>de</strong> modifierleur état civil, ce qui ne va pas toujours sansinconvénient pour les tiers.9584. — 22 mars 1949. — M. Frédéric-Dupont<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice si <strong>la</strong>commune chef-lieu <strong>de</strong> canton, rési<strong>de</strong>nce d'unjuge <strong>de</strong> paix, est tenue <strong>de</strong> chauffer, en <strong>de</strong>hors<strong>de</strong>s jours d'audience, le local <strong>de</strong> <strong>la</strong> mairieaffecté au bureau du juge et, dans <strong>la</strong> négative,<strong>de</strong> quels moyens dispose ledit juge pourobtenir <strong>de</strong> l'assemblée départementale <strong>de</strong>s créditsd'entretien suffisants pour permettre unchauffage décent.9585. — 22 mars 1949. — M. Philippe Livry-Levei <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice:1° les mesures qu'il compte prendre pour fairecesser le maintien en prison, pendant <strong>de</strong>smois, <strong>de</strong> prévenus dont, souvent, les procèsse terminent par un acquittement; 2° s'il al'intention <strong>de</strong> déposer un projet <strong>de</strong> loi prévoyantqu'une juste in<strong>de</strong>mnité soit consentieaux prévenus qui auraient été maintenus pendantplus <strong>de</strong> trente jours en prison et auraientété ultérieurement acquittés.9586. — 22 mars 1949. — M. Philippe Livry-Levei <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justices'il ne croirait pas utile <strong>de</strong> faire supprimer lestémoins allemands cités par le ministère publicdans <strong>de</strong>s procès intentés à <strong>de</strong>s Français.Il attire son attention : 1°. sur <strong>4e</strong> fait que cestémoins ont, pour <strong>la</strong> plupart, été agents <strong>de</strong> <strong>la</strong>Gestapo ou membres S. S. et ne peuvent êtreconsidérés comme impartiaux et sans haine;2° sur le fait que leur citation en justice leurpermet d'exercer une <strong>de</strong>rnière vengeance contre<strong>de</strong>s Français, après en avoir souvent torturéet mis à mort <strong>de</strong> nombreux; 3° sur lefait qu'un serment prêté par un Allemandn'a jamais eu aucune valeur et n'engage pasleur conscience, comme il a été, à <strong>de</strong> nombreusesreprises, proc<strong>la</strong>mé par <strong>de</strong>s sommitésalleman<strong>de</strong>s <strong>de</strong> toutes confessions ou nuancespolitiques.9587. — 22 mars 1949. — M. Robert Montillot<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice: 1 siun texte réglemente <strong>la</strong> location d'un terrainnon bâti, donné à bail par un particulier àune municipalité, en vue <strong>de</strong> son utilisationpar ceile-c] pendant une partie <strong>de</strong> l'annéecomme terrain <strong>de</strong> sport; 2° dans <strong>la</strong> négative,si les parties contractantes ont <strong>la</strong> faculté ¡<strong>de</strong>fixer librement les conditions d'une telle location,sanà que <strong>la</strong> justice ait pouvoir, en cas<strong>de</strong> désaccord, pour fixer le montant du loyer ;3° si, en cas <strong>de</strong> désaccord entre les partiessur le montant du loyer, <strong>la</strong> commune locataireest en droit, après l'expiration «<strong>de</strong> soncontrat, <strong>de</strong> continuer à user du terrain enquestion malgré <strong>la</strong> volonté contraire du propriétaire.RECONSTRUCTION ET URBANISME9588. — 22 mars 1949. — M. Pierre Chevallierattire .''attention <strong>de</strong> M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstructionet <strong>de</strong> l'urbanisme sur <strong>la</strong> forclusionencourue par les propriétaires sinistrés(sinistres immobiliers) qui n'ont pas <strong>de</strong>mandél'ouverture d'un dossier au service départemental,ni fait <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>ration en mairie avantle 1« juillet 4047: et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il ne seraitpas possible <strong>de</strong> relever <strong>de</strong> cette forclusion lespropriétaires ayant fait établir un constatd'huissier avant le 1 er juillet 1947, constat ayantobligatoirement date certaine par <strong>la</strong> mentiond enregistrement qui y est apposée.^TRAVAIL ET SECURITE SOCIALE9590. — 22 mars 1919. — M. Pierre Chevalliersignale à M. le ministre du travail et<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> certainsemployés -<strong>de</strong>s municipalités qui ne perçoiventque <strong>de</strong> très mo<strong>de</strong>stes in<strong>de</strong>mnités (garant <strong>de</strong>cabine téléphonique : 3.000 francs par an;•tambour appariteur afficheur: 500.francs) etdont le percepteur se refuse absolument, envertu d'ordres supérieurs, à honorer les mandats<strong>de</strong> payement si lesdits employés ne sontpas affiliés à <strong>la</strong> sécurité sociale. Par ailleurs,les caisses primaires refusent le bénéfice <strong>de</strong>sprestations à ces travailleurs, les cotisationsversées par eux étant insuffisantes. 11 <strong>de</strong>*,man<strong>de</strong> si, pour éviter ces injustice-, il neserait pas possible <strong>de</strong> considère? aue cesmo<strong>de</strong>stes sa<strong>la</strong>riés ont, avec <strong>la</strong> municipalitéqui les emploie, non un contrat <strong>de</strong> travail,mais un contrat d'entreprise-9591. — 22 mars 1959. — M. Jean-Paul Davidsignale h M. le ministre du travail et <strong>de</strong><strong>la</strong> sécurité sociale le cas <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnesvivant maritalement, <strong>la</strong> femme ayant <strong>de</strong>uxenfants mineurs d'un précé<strong>de</strong>nt mariage, h<strong>la</strong> charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère, <strong>la</strong> personne avec quielle vit maritalement exploitant an fonds <strong>de</strong>commerce et <strong>la</strong> sa<strong>la</strong>riant à titre d'employée;et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si <strong>la</strong> femme peut prétendre auxallocations familiales <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ire unique et sien cas <strong>de</strong> refus, par <strong>la</strong> caisse, <strong>de</strong> verse*lesdites allocations, l'employeur peut réc<strong>la</strong>merle remboursement <strong>de</strong>s cotisations <strong>de</strong>sécurité sociale et d'allocations familialesversées sur les sa<strong>la</strong>ires attribués.9592. — 22 mars 1949. — M. Jean-Paul Davi<strong>de</strong>xpose à M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong>sécurité sociale qu'un certain nomibred'agents et <strong>de</strong> courtiers d'assurances quiavaient droit conformément à <strong>la</strong> loi du 3 juillet1947 et au décret portant règlement d administrationpublique du 28 août 1947 à unein<strong>de</strong>mnité par suite du transfert du risqueacci<strong>de</strong>nts du travail aux organismes <strong>de</strong> sécuritésociale, n'ayant pu constituer et déposerleur dossier dans les dé<strong>la</strong>is impartis ipar lestextes se trouvent forclos et privés, <strong>de</strong> ce fait,<strong>de</strong>s sommes importantes qu'ils auraient dûnormalement toucher; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'ilserait possible que <strong>la</strong> commission d'in<strong>de</strong>mnisation,par lui constituée, accor<strong>de</strong> aux retardatairesun nouveau dé<strong>la</strong>i leur permettant <strong>de</strong>recouvrer leurs droits, et mettant fin ainsià <strong>la</strong> situation souvent difficile <strong>de</strong>s intéressés.9593. — 22 mars 1949. — M. Fréuéric-Dupontexpose à M. le ministre du travail et <strong>de</strong> làsécurité sociale que l'article 2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> conventioncollective nationale <strong>de</strong> retraite et <strong>de</strong>prévoyance <strong>de</strong>s cadres du 14 mai, 1917 {Journalofficiel du 24 février) prévoit notamment:« à compter du 1 er avril 1947, tous les établissementsrelevant d'une fédération affiliéeau C. N. P. F. seront tenus au versement <strong>de</strong>l'ensemble <strong>de</strong>s cotisations obligatoires.. »,qu'un nombre considérable <strong>de</strong> maisons <strong>de</strong>commerce et d'industries ne sont affiliées àaucune fédération et n'ont entretenu aucunrapport avec le C. P. F.; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sicet article s'applique obligatoirement à tousles employeurs, commerçants et industriels,quels qu'ils soient, à <strong>la</strong> condition bien entenduqu'ils emploient <strong>de</strong>s cadres nu si, aucontraire, les établissements précités -peuventconsidérer, puisqu'ils n'ont souscrit aucuneaffiliation <strong>de</strong> ce genre, qu'ils ne sont pas liéspar <strong>la</strong>dite convention.9583. — 22 mars 1949. — M. Frédéric-Dupont<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à. M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice si unJuge <strong>de</strong> paix peut prétendre, pour un transport<strong>de</strong> justice effectué à l'occasion d'un procèscivil ou d'une apposition <strong>de</strong> scellés, à plus<strong>de</strong> cinq ou à plus <strong>de</strong> dix kilomètres <strong>de</strong> sa rési<strong>de</strong>nce,à l'in<strong>de</strong>mnité prévue par le décret <strong>de</strong>février'1948 portant relèvement <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong>justice en matière criminelle, et dans <strong>la</strong> négative,à quelles in<strong>de</strong>mnités kilométriques et<strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement peut prétendre ce magistratet quel en est le taux.9589. - 22 mars 1949. — M. Joseph Denais<strong>de</strong>man<strong>de</strong> â M. le ministre <strong>de</strong> ta reconstructionet <strong>de</strong> l'urbanisme selon quelles instructionsles prioritaires bénéficiant d'une attribution<strong>de</strong> dommages pour 1948, .mais navant pas,par <strong>la</strong> faute <strong>de</strong> l'Etat, reçu <strong>de</strong> règlement aucours <strong>de</strong> l'année écoulée, <strong>de</strong>vraient avanttout versement au cours <strong>de</strong> l'année 1949, avoirété retenus comme prioritaires par <strong>la</strong> commissionqui ne se réunit qu'à une date incertaine.9594. — 22 mars 1949 — M. Maurice Schumannrappelle à M. le ministre du travail et<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale qu'en vertu <strong>de</strong> l'article24 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n 46-1835 du £2 août 1946,les travailleurs indépendants peuvent être dispensés,sur leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, <strong>de</strong> toute cotisationaux caisses d'allocations familiales s'ils remplissentcertaines conditions re<strong>la</strong>tives, d'uneipart, à leur situation familiale et, d'autrepart, au montant <strong>de</strong> leurs revenus, ces <strong>de</strong>rniersne <strong>de</strong>vant pas excé<strong>de</strong>r, pour les uns <strong>la</strong>moitié du sa<strong>la</strong>ire moyen <strong>de</strong> base servant pourle calcul <strong>de</strong>s allocations familiales dans leui


1732 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949département <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce et, pour tes autres,le montant du môme sa<strong>la</strong>ire mensuel <strong>de</strong>base; il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il y a lieu <strong>de</strong> considérer,pour l'application <strong>de</strong> ces dispositions, lesa<strong>la</strong>ire moyen départemental servant <strong>de</strong> baseau calcul <strong>de</strong>s prestations familiales verséesaux travailleurs sa<strong>la</strong>riés, ou s'il convient <strong>de</strong>s'en tenir à celui qui sert <strong>de</strong> base au calcul<strong>de</strong>s prestations familiales <strong>de</strong>s travailleurs indépendants,étant fait remarquer que, danscette <strong>de</strong>rnière hypothèse, un grand nombre<strong>de</strong> travailleurs indépendants, dont les ressourcesn'atteignent (pas le minimum vital, setrouveraient exclus <strong>de</strong> l'exonération <strong>de</strong>s cotisationsen question.9595» — 2 4 j mars 1949. — Mlle Marie-LouiseW*ber expose à M. le ministre du travail et<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale que le personnel <strong>de</strong>scaisses d'allocations familiales ne peut êtreconsidéré comme touchant un traitement publicpuisqu'il n'est pas considéré comme unpersonnel d'Etat; que, <strong>de</strong> oe fait, c'est leconseil d'administration, lui-même constituépar les allocataires, qui choisit son personneldont le sa<strong>la</strong>ire est prélevé sur les cotisationsà titra <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> gestion, lui signaleque réels elle <strong>de</strong>s traitements a été fixée parune convention collective, qui comporte unrégime <strong>de</strong> retraite autonome, qu'il semble,par suite, que rien n'interdit aux retraitésembauchés par caisses d'allocations familiales<strong>de</strong> toucher les pleins traitements quileur sent dus suivant les conditions établiespar leur convention; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si iadécision prise par le ministre <strong>de</strong>s financesdans sa 1 et ire du 30 mars 1948 adressée àM. le directeur <strong>de</strong> l'U. N C. A. F. interdisantle cumul QP retraites et <strong>de</strong> traitements publicspeut être applicab e au personnel <strong>de</strong>seaisseri d'allocations familiales.TRAVAUX PUBLICS, TRANSPORTSET TOURISME9596. — 22 mars 1949. — M Louis Protexpose h M. le ministre <strong>de</strong>s travaux publics,<strong>de</strong>s transports et du tourisme que par suite <strong>de</strong>l'arrêt prévu pour ie 31 mars <strong>de</strong>.> travaux <strong>de</strong>schantiers <strong>de</strong> Longueau, un nombre importantd'ouvriers (350) vont être en chômage et luisignale le danger qu'il y aurait à <strong>la</strong>isser ensuspens les travaux <strong>de</strong> construction du pontdit « Pont Mariette », du fait qu'actuellementles trains circulent sur un pont <strong>de</strong> bois dontl'affaissement a déjà é*é constaté à plusieursreprises; que. d'au ire part, alors qu'un milliar<strong>de</strong>nviron a déjà été dépense pour ces travaux,il su fit rail d'un crédit do 80 millionspour maintenir en activité tous les chantiersjusqu'à réalisation complète; que 300 tonnes<strong>de</strong> ftr pour le ferra Mage nécessaire estapprovisionne et monté par élément: que lesboit nécessaires aux échafaudages et au couvrait<strong>de</strong>s taMit'r> sont à pied d'œuvre, etrisqueront <strong>de</strong> disparaître an cas <strong>de</strong> cessationdu chantier : qu'I. d été déjà exécuté 900.000mètres cube« <strong>de</strong> terrassement et que pourterminer le chantier 11 reste environ 80.000 mètre«cubes h exécuter. Il lut <strong>de</strong>man<strong>de</strong> les raison«motivant l'arrêt <strong>de</strong> ce chantier, comptetenu (tes indication? cl-<strong>de</strong>ssus exposées.RÉPONSES DES MINISTRESAUX UUftsTlONS ECRITESPRESIDENCE DU fcONSEILINFORMATION8718. — M. Pierre Hénault <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. lesecrétaire d'Etat à <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du conseil(information) a es précisions sur: entretien etîonctionn-eiment dm matériel automobile:27.410.000 francs ¡chapitre .306, Journal officieldu 2 janvier 19i» T supplément, p. 145).Ifjupslion du 20 tnnmer 1949.)Réponse. — Des explications détailtèes concernantce!te ouverture <strong>de</strong> ourdit fiuur* ntdans le document distribué à l'Assamblée nationale«rais le n° 5633 (annexe n° 33, 8 e volume,pp. 302 h .TOI re<strong>la</strong>tif an projet <strong>de</strong> budgeî annexa <strong>de</strong> <strong>la</strong> radiodiffusion française pourrcxcrcte 1919.RAVITAILLEMENT8063. — M. Joseph Défiais <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. leprési<strong>de</strong>nt ciu conseil (r&vftaiilemevtt) s'il neserait pas opportun d'autoriser l:s commerçantsdétail<strong>la</strong>nts <strong>de</strong>s centres urbains à procé<strong>de</strong>rà <strong>de</strong>s -achats et à <strong>de</strong>s transports directs<strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées alimentaires, sons <strong>la</strong> condition <strong>de</strong>foire déc<strong>la</strong>ration à <strong>la</strong> mairie du lieu d'achat.(Question du 25 novembre 1948.)Réponse. — La plupart <strong>de</strong>s règlements concernantia distribution dos produits alimentairesqui imposaient i'kitervention d'un ouplusieurs intermédiaires entre le producteur-et le détail<strong>la</strong>nt ont été -abrogés. A l'heure actuelle,<strong>la</strong> commercialisation <strong>de</strong>s fruits, <strong>de</strong>spommes <strong>de</strong> terre et autres légumes, <strong>de</strong>s produite<strong>de</strong> basse-cour, du poisson est libre et lescommerçants détail<strong>la</strong>nts »régulièrement établiset munis, s'il y a lieu, <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte professionnelleréglementaire, peuvent se procurer ces<strong>de</strong>nrées directement chez les producteurs et procé<strong>de</strong>rà leur transport. Il en est <strong>de</strong> même pour<strong>la</strong> vian<strong>de</strong>, à condition que les achats soientfaits dans lo cadre du p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> (rattachement etque, «s'il s'agit d'achat <strong>de</strong> bétail vivant, ledétail<strong>la</strong>nt soit muni <strong>de</strong> <strong>la</strong> carie d'acheteurinstituée par <strong>la</strong> loi du 9 avril 1947. Par contre'les règlements qui régissent encore le marche<strong>de</strong>-s produits <strong>la</strong>itiers (règlement n° 2, ¡homologuépar décret n° 35-63 du 2 novembre 19il)interdisent, pour <strong>de</strong>s .raisons <strong>de</strong> contrôle, lecumul <strong>de</strong>s fonctions commerciales et notammentd*e celles <strong>de</strong> détail<strong>la</strong>nt et <strong>de</strong> collecteur.-Dans ces conditions, les commerçants détail<strong>la</strong>ntsne p-euvent se livrer à <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong>s<strong>la</strong>its, beurr.I. Servicesextérieurs: Directions départementales, 7.517.Directions du transit, 145. Total, 7.662. Totalgénéral, 8,370.(1) Cet effectif a été ramené à dix-huit au15 mars 19i9.(2) Directions groupées en une seule h <strong>la</strong>date du 1G février 1919, avec suppression corré<strong>la</strong>tived'un çmploi <strong>de</strong> directeur.9229. — M. Roger Devemy <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. leprési<strong>de</strong>nt du conseil (ravitaillement) s'il seraitpossible que .es tuberculeux bénéficiairesdu régime 1\ (grands invali<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gu rre),qui ont une inappétence chronique, puissentse voir attribuer, par dérogation spéciale à<strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire n° 1842/GDR/l du 24 avril 1943:1 kg <strong>de</strong> beurre au lieu <strong>de</strong> 300 g, 3 kg <strong>de</strong>pâte.« alimentaires au lieu <strong>de</strong> 1 kg; 1,500 kg <strong>de</strong>su'-re au lieu <strong>de</strong> 500 g; 1 litre et <strong>de</strong>mi <strong>de</strong> <strong>la</strong>itau lieu d'un <strong>de</strong>mi-litre, du choco<strong>la</strong>t, <strong>de</strong>s confitures,GU café et <strong>de</strong>s farines alimentairescacaotées. (Question du 22 février 1949.)Réponse. — Le régime n° ÏV réservé auxtubercu eux présentant <strong>de</strong>s lésions indiscutableset en activité, à l'exclusion <strong>de</strong>s formesstabilisées ou <strong>de</strong>s séquelles, comprend <strong>de</strong>ssuppléments fixés par circu<strong>la</strong>ire n° 1684/GABdu 24 novembre 1947, en accord avec lecomité consultatif scientifique, composé <strong>de</strong>quelques membres <strong>de</strong> l'académie <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine,compte tenu <strong>de</strong>s besoins physiologiques<strong>de</strong>s intéressés. Le taux <strong>de</strong>s attributions prévuesprend en considération, d'une part,l'augmentation survenue dans le taux <strong>de</strong>s rationsdistribuées (beurre, sucre), et, d'autrepart, <strong>la</strong> mise en vente libre d'un grand nombre<strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées telles que le pain et les farinesalimentaires, les pâtes alimentaires, lescon il ture s, <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> bouch-rie et <strong>de</strong> charcuterie,y compris le <strong>la</strong>rd gras et le saindoux.De ce fait, les intéressés ont <strong>de</strong>s facilitéspour se procurer librement, dans Hcommerce, une partie <strong>de</strong>s produits nécessairesau rétablissement <strong>de</strong> leur santé. Dans cesconditions, il n'apparaît pas nécessaire <strong>de</strong>majorer les suppléments déjà substantiels queles intéressés perçoivent en <strong>de</strong>nrées encorerationnées.AFFAIRES ETRANGERES9379. — M. Joseph Deiachenal <strong>de</strong>man<strong>de</strong> 1M. le ministre <strong>de</strong>s affaires étrangères à quelledate a été rouverte <strong>la</strong> frontière francoespagnole.(Question du 4 mars 19^.)Réponse. — La frontière franco-espagnole aété rouverte le 10 février 1958 au passage dc3voyageurs et le 1 er mars 1948 au trafic <strong>de</strong>smarchandises.AGRICULTURE3284. - M. Jacques Dardoux <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àM. le ministre <strong>de</strong> ragriculture : 1° quellesmesures le Gouvernement compte prendreavant te s <strong>la</strong>bours d'automne en s'inspirai) t <strong>de</strong>spropositions <strong>de</strong> lois il 03 1256 et 1444 dites àl'initiative parlementaire et <strong>de</strong>s exemples donnéspar le cabinet britannique pour accroîtreles surfaces ensemencées, pour faire transformeren emb<strong>la</strong>vures <strong>de</strong> blé soit une jachère,soit une pâture, en accordant par exemple soit<strong>de</strong>s dégrèvements fiscaux, soit <strong>de</strong>s bons <strong>de</strong>déblocage par priorité pour tracteurs, essenceou engrais; 2° s'il pen^e que le vote d'unenouvelle loi répressive suffira pour assurer, en1948, un accroissement <strong>de</strong> ia production agricole.(Question du 1 er septembre 1947.)Réponse. ~ Pour favoriser l'augmentation<strong>de</strong>s ensemencements en bié au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>campagne 1947-1943, le Gouvernement a prisles décisions.suivantes: 1° le décret n° 47-1971-du 9 octobre 1947 re<strong>la</strong>tif aux ensemencementsen blé et en e,eigie pour <strong>la</strong> campagne agricole19i7-19i3, qui prévoyait dans son article1 er que les agriculteurs sont tenus d'ensemencer,au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne 1917-1948:a) en ce qui concerne lo blé, une superficieau moins égale à <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>s surfacesdéc<strong>la</strong>rées pour leur exploitation pendant lescampagnes 1937-1933 et 1938-1939, sans queoette surface puisse être inférieure à <strong>la</strong> superficie<strong>la</strong> plus forte qui ait été cultivée en blé<strong>de</strong>puis les campagnes susdites; b) en ce quiconcerne le seigle une superficie au moinségale à 125 p. 100 <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>s surfacesdéc<strong>la</strong>rées pour leur exploitation pendant lescampagnes 1944-10i5 et 1915-1946, et, dans sonarticle 4. que le*s superficies ensemencées enblé et en seigle au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne1947-1948 bénéficieront d'une réduction <strong>de</strong>l'impôt sur les bénéfices agricoles. Le taux<strong>de</strong> cette réduction a été fixé à 75 p. 100 par<strong>la</strong> loi n® 48-800 du 13 mai 1948 portant aménagement<strong>de</strong> certains impôts directs; 2® <strong>la</strong>circu<strong>la</strong>ire n° 5852 du 11 octobre 1947 à MIM. lespréiets a précisé les autres modalités d'applicationdu premier texte précité: assuranced'un prix vraiment rémunérateur pour le ibléet le seigle <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte 1948, en applicationdu décret du 22 mars 1947 re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> fixationdu prix du blé; versement dès octobre 4947<strong>de</strong> <strong>la</strong> prime d'encoairagement <strong>de</strong> i.OOO francspar hectare, décidée en application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loidu 18 juillet 1947 et accordée sous <strong>la</strong> seulecondition <strong>de</strong> <strong>la</strong> souscription <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration<strong>de</strong> récolte et <strong>de</strong> l'engagement <strong>de</strong> livraisonexigés du producteur: versement, dès février191$, d'un acompte <strong>de</strong> i.OOO francs par hectarei<strong>de</strong> blé ou <strong>de</strong> seigle) emb<strong>la</strong>vé avant le1 er janvier 1948, versement en juin 1918 d'unacompte i<strong>de</strong>ntique pour les emb<strong>la</strong>vementeeffectués postérieurement au 1 er janvier 1948;mise à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s agriculteurs <strong>de</strong>ssemences nécessaires à <strong>la</strong> réalisation intégrale<strong>de</strong>s emb<strong>la</strong>vures. En outre, les producteurssinistrés par le gel et ayant livré l'intégralité<strong>de</strong> leur blé <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne 19itf~1947 ont bénéficié,pour l'&oquisitioû <strong>de</strong> <strong>la</strong>urs semences, du


prix <strong>de</strong> base <strong>de</strong> 1.078 francs. Des facilités ontRé données mm <strong>la</strong> souscription <strong>de</strong> prêtsfiupiès du créSit agricole : lépartilKm âe carfcurantsans aucune réduction ponsr les travauxagricoles d'automne, alors qw les attrifmtioii«consenties tiix autres catégories, d'à f-*rii>u<strong>la</strong>ires étaient sensiblement dimitfbées;fournitures d'engrais intensives et aceéMfées.Les résultats <strong>de</strong> ces mesures ont d'ailleursété particulièrement satisfaisante. puis-Que 4.200.000 hectares environ ont été ensemencésen 1947-1918 contre 3.392.9B hectaresen 1946-1947, campagne pour <strong>la</strong>quelle il faut«d'ailleurs tenir compte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>structions causéespar les gelées.8737» — il. Henri Lespès signale à M. le mfrnîstre <strong>de</strong> l'agriculture a tie, nans le cadre <strong>de</strong>s¡directives gouvernementale», <strong>la</strong> commissioncta mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s carburants dépendantdu commissariat général du p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisationet d'équipement, au cours d© sa séanceéu 6 octobre 1948, a évalué à 700.000 tonnesle contingent d'essence .réservé à l'agricultureen 1953, alors que <strong>la</strong> consommation en 1938était <strong>de</strong> 90.000 tonnes: que <strong>la</strong> réalisation duprogramme pétrolier doit nécessairement sefaire par étapes ; et lui "<strong>de</strong>man<strong>de</strong> quel est lecontingent d'essence réservé pour l'année4949; 4° à l'agriculture; 2° aux activités complémentaires6e <strong>la</strong> production agricole proprementdite (battage, transports <strong>de</strong> grains, <strong>de</strong>pailles, d'engrais* etc.), ce contingent étantJusqu'à présent attribué au titre <strong>de</strong> rou<strong>la</strong>geeux directions départementales <strong>de</strong>s servicesagricoles. (Question du 21 janvier 1949.)Réponse. — I. — Contingents d'essence réservés4 l'agriculture pour l'année 1919. — Lecontingent spécialisé affecté à l'agriculture•vise <strong>la</strong> satisfaction <strong>de</strong>s seuls besoins suivants:matériel d© motoculture, battages, moteurd'intérieur <strong>de</strong> ferme: a} pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> dud« janvier au 1 er mars 1949, il s'est élevé à28.000 mètres cubes d'essence; b) pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>du 1 er mars au 1 er juin, U s'élèvera à¿08.000 mètres cubes d'essence; c) pour <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> du 1 er juin au 31 décembre, il a été<strong>de</strong>mandé un contingent «<strong>de</strong> 368.000 mètrescubes d'essence. Si ce contingent est accordé,l'agriculture aura reçu, pour l'ensemble <strong>de</strong>l'année 1949, un contingent global <strong>de</strong> 504.000mètres cubes d'essence. II. — Contingentsd'essence ¡réservés aux activités complémentaires<strong>de</strong> <strong>la</strong> production agricole proprementdite. — fl n'est pas possible <strong>de</strong> faire connaîtreles chiffrer correspondants étant donné queces contingents font l'objet d'attributions àl'échelon départemental, par prélèvement surles dotations <strong>de</strong> carburants attribuées àMM les préfets. Par aiPeurs, les chiffres <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s carburantsconcernant les besoins et les consommationsen carburants.<strong>de</strong> l'agriculture se rapportent auseul contingent agricole spécialisé et non pasaux activités complémentaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> productionagricole, qui rassortissent au rou<strong>la</strong>ge.9089. — M. Emile-Louis Lambert expose àM. le ministre île l'agriculture que le Journalofficiel du 11 décembre 1948 a publié leséchelles <strong>de</strong> traitements <strong>de</strong>s adjoints forestiers;que l'échelonnement <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> cetemploi pris comme élément <strong>de</strong> comparaison à<strong>la</strong> date du 1 er janvier 1948 est exactement lemême que celui <strong>de</strong> commis et <strong>de</strong> commis{principaux <strong>de</strong>s eaux et forêts (42.000 francsà 84.000 francs); qu'il ne s'agit donc pas <strong>de</strong><strong>la</strong> création d'un cadre nouveau, encore moinsd'une catégorie nouvelle, mais bien d'unchangement d'appel<strong>la</strong>tion pris en application<strong>de</strong>s textes parus au Journal officiel n® 105,sdu 14 juillet 1948; qu'une sélection parmi lescommis et commis principaux <strong>de</strong>s eaux etforêts ne s'impose pas pour ta désignation <strong>de</strong>sadjoints forestiers et que tous les commis <strong>de</strong>seaux et forêts en fonctions à <strong>la</strong> date dud4 juillet 1948, <strong>de</strong>vraient <strong>de</strong>puis longtempsdéjà être intégrés en qualité d'adjoints forestiers,<strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière que les préposéssé<strong>de</strong>ntaires gar<strong>de</strong>s ou brigadiers en fonctionsle 4 novembre 1920 ont été intégrés en qualité<strong>de</strong> commis et commis principaux <strong>de</strong>s eaux eiforêts» bien qu'il v ait eu, -à cette époque,changement <strong>de</strong> catégorie pour les préposéssé<strong>de</strong>ntaires ; el lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>/ si une décision kc# sujet interviendra sans tar<strong>de</strong>r pour que leASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE BU 22 MARS 1949 1733rec<strong>la</strong>ssement <strong>de</strong> tous les commis <strong>de</strong>s eaux etforêts en qualité ti'ad joints forestiers soitopéré dans le plus bref dé<strong>la</strong>i. (Question du11 février 1949.)Réponse. — L'intégration <strong>de</strong>s commis etcommis principaux <strong>de</strong>s eaux et forêts dans lecadre <strong>de</strong>s adjoints forestiers fait actuellementl'objet d'échanges <strong>de</strong> vues entre les servicesIntéressés du ministère <strong>de</strong> l'agriculture, duministère <strong>de</strong>s finances et du secrétariat d'Etatâ <strong>la</strong> fonction publique et à <strong>la</strong> réforme administrative.De ce fait, il n'est pas possible <strong>de</strong>donner une réponse précise aux questionsposées tant que les modalités <strong>de</strong> cette Intégrationn'auront pas été définitivement arrêtées.91t2. — M. Félix Garcia signale à M. le ministreîle l'agriculture que l'imposition en céréalessecondaires était supprimée et les producteurspouvant en disposer à leur gré, ces<strong>de</strong>rniers n'en doivent pas moins- se munird'un titre <strong>de</strong> mouvement pour faire moudredu maïs ou autre; que ce titre <strong>de</strong> mouvementcoûte 20 francs, autant que le prix <strong>de</strong><strong>la</strong> mouture pour les petites quantités (10 ou20 kg) ; qu'en outre, les producteurs éloignés<strong>de</strong>s recettes buralistes sont astreints <strong>de</strong> cefait à <strong>de</strong> longues courses; et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il neserait pas possible <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser circuler librementles quantités inférieures à 50 ou 100kilogrammes. (Question du 15 février 1949.)Réponse. — Il convient <strong>de</strong> distinguer enl'occurrence entre les transports <strong>de</strong> céréalessecondaires effectués <strong>de</strong> l'exploitation agricoleau moulin et- les transoprts <strong>de</strong> produitsdérivés du moulin à l'exploitation agricole.Pour <strong>la</strong> première catégorie <strong>de</strong> transports,c'est l'article 16 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 5 juillet 1941 surl'organisation du marché <strong>de</strong>s céréales secondairesqui les soumet formellement, sauf exceptionslimitativement énumérées, à <strong>la</strong> formalitédu titre <strong>de</strong> mouvement. Outre <strong>la</strong> sanctionlégis<strong>la</strong>tive attachée à cette disposition, ilconvient <strong>de</strong> noter que <strong>la</strong> mesure en causepermet d'assurer un contrôle nécessaire surles quantités <strong>de</strong> céréales secondaires mises enœuvre dans les moulins et autres établissements<strong>de</strong> transformation. Par contre, en cequi concerne <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> catégorie <strong>de</strong> transports,un arrêté du 10 février 1949 a supprimél'obligation du titre <strong>de</strong> mouvements.9113, — M. Bernard Paumîer attire l'attention<strong>de</strong> M. le ministre <strong>de</strong> l'agriculture sur <strong>la</strong>mévente <strong>de</strong>s tourteaux et lui signal© qu'uncontingent <strong>de</strong> 5.000 tonnes <strong>de</strong> tourteaux <strong>de</strong>coprah et 10.000 tonnes <strong>de</strong> tourteaux <strong>de</strong> palmisteserait exporté dans l'immédiat et qu'aucas où le marché intérieur français achèteraitencore moins, ces chiffres seraient augmentés.Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelles mesures il compteprendre pour régu<strong>la</strong>riser ce marché. {Questiondu 15 février 1949.)Réponse. — La situation du marché intérieur<strong>de</strong>s tourteaux a fait l'objet d'un examenattentif <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s services compétents duministère <strong>4e</strong> l'agriculture. Afin <strong>de</strong> pallier lesconséquences graves que pourraient avoir, surles industries transformatrices, <strong>la</strong> mévente <strong>de</strong>ces produits et l'accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s stocks, il aété décidé d'autoriser l'exportation <strong>de</strong> certainescatégories <strong>de</strong> tourteaux. A cet effet, lescontingents suivants ont été ouverts à l'exportation: tourteaux <strong>de</strong> coprah, 5.000 tonnes;tourteaux <strong>de</strong> palmiste, 20.000 tonnes ; tourteaux<strong>de</strong> sésame-, 1.500 tonnes; tourteaux <strong>de</strong>tournesol^ 5.000 tonnes; tourteaux <strong>de</strong> coiza,sans limitation. De plus, l'exportation d'alimentscomposés, comprenant <strong>de</strong>s tourteaux,<strong>de</strong>s céréales secondaires et <strong>de</strong>s produits diversa été envisagée, sous réserve <strong>de</strong> certaines conditions<strong>de</strong> composition Pt <strong>de</strong> qualité. Ces décisionspourront être reconsidérées comptetenu <strong>de</strong> l'évolution du marché intérieur.9t59. — M. Bernard Paumîer attire l'attention<strong>de</strong> M. le ministre <strong>de</strong> l'agriculture sur lemarché du son. La taxe a (bien été ramenée<strong>de</strong> 1.400 francs les 100 kilogrammes à 1.150francs. Certains meuniers cherchent preneursè 1.000 et 900 francs et, malgré <strong>la</strong> promessed'exportation, les stocks <strong>de</strong> son <strong>de</strong>meurent etrisquent <strong>de</strong> «'avarier rapi<strong>de</strong>ment. Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>si cette mévente est causée par le fait quele taux d'extraction <strong>de</strong> <strong>la</strong> farine a été relevé<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux points et ce qu'il compte faire perarévite* toute perte <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>nrée, qui peutavantageusement remp<strong>la</strong>cer les tourteaux quenous recevons contre <strong>de</strong>vises — en certainscas — et au prix d'une lour<strong>de</strong> subventionbudgétaire. (Question du 17 février 1949.)Réponse. — La mévente <strong>de</strong>s sons et issues»constatée dans certaines régions» a eu pouicause principale l'abondance <strong>de</strong>s ressourcesen produits fourragers et autres aliments dubétail. Le relèvement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux points du tauxd'extraction est sans inci<strong>de</strong>nce appréciablesur le volume et sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s issuesproduites. L'abaissement du prix réglementaire<strong>de</strong>s sons et issues ainsi que les exportations<strong>de</strong> ces produits réalisées ou prévuespermettent d'escompter une amélioration prochaineet sensible du marché.ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMESDE LA GUERRE8815. — M. Philippe Farine expose à M. leministre <strong>de</strong>s anciens combattants et victimes<strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre que les anciens prisonniers <strong>de</strong>guerre viennent d'apprendre avec stupéfactionl'existence dans ses services d'un fichieren désordre contenant 500.000 fiches médicalesétablies en Allemagne à l'occasion <strong>de</strong>soins donnés à <strong>de</strong>s prisonniers,<strong>de</strong> guerre pour<strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies ou blessures contractées en captivité,fichier qui se trouverait <strong>de</strong>puis troisans dans les archives du ministère sans avoi?jamais été exploité; il lui signale le préjudiceconsidérable causé à un grand nombre <strong>de</strong>prisonniers <strong>de</strong> guerre qui, ayant formulé une<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> pension, n'ont pu établir <strong>la</strong> présomptiond'origine que l'examen méthodique<strong>de</strong> ces fiches aurait cependant pu prouver;et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelles mesures il comptaprendre: 1° afin d'établir, les responsabilitésengagées et <strong>de</strong> sanctionner les très lour<strong>de</strong>sfautes commises; 2° afin <strong>de</strong> réaliser le c<strong>la</strong>ssementet l'exploitation <strong>de</strong> ces fiches; 3° afin<strong>de</strong> réparer le préjudice causé aux anciensprisonniers <strong>de</strong> guerre dont les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s auraientété rejetées par suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-utilisation<strong>de</strong>s renseignements contenus dans lefichier. (Question du 25 janvier 1949.)Réponse. —- Le fichier sanitaire <strong>de</strong>s prisonniers<strong>de</strong> guerre français soignés dans <strong>de</strong>s formationsalleman<strong>de</strong>s, au cours <strong>de</strong> leur captivité,fut découvert à Meningen par l'arméeaméricaine et transporté par camion à Paris,au ministère <strong>de</strong>s prisonniers et déportés. Cen'est qu'nprès <strong>la</strong> fusion du ministère <strong>de</strong>s prisonnierset déportés avec te ministère <strong>de</strong>sanciens combattants et victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerrequ'il fut procédé au tri et à l'inventaire <strong>de</strong>ces documents. Ces fiches sont actuellementc<strong>la</strong>ssées et détenues par <strong>la</strong> commissionconsultative médicale, dans un local aménagéà cet effet. Des mesures seront envisagées»avec les bureaux liquidateurs, d'une part, etl'association <strong>de</strong>s prisonniers <strong>de</strong> guerre, d'autrepart, pour procé<strong>de</strong>r à un nouvel examenoventuel <strong>de</strong>s dossiers ayant fait l'objet d'unenotification <strong>de</strong> rejet d'iinputabilité par défait<strong>de</strong> preuve et <strong>de</strong> présomption, dans les cas oitles intéressés pourront invoquer un traitementdans une formation sanitaire alleman<strong>de</strong>,pendant leur captivité.9293. — M. Auguste Touchait! expose à M» ldministre <strong>de</strong>s anciens combattants et victimes<strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre, le fait suivant- le 22 novembre1948, l'association <strong>de</strong>s combattants et prisonniers<strong>de</strong> guerre était mise au courant <strong>de</strong>l'existence d'un fichier médical allemand con^cernant l'é<strong>la</strong>t sanitaire <strong>de</strong>s anciens prisonniers<strong>de</strong> guerre français. Ce fichier qui appartenaità l'O. K. W (Ober Kommando <strong>de</strong>?Wehrmaeht) se compose d'environ 750.«00fiches médicales De même qu'il a été découvertdans les sous-sols du ministère <strong>de</strong>s ancienscombattants, 84, avenue Foeh, 1.2t)0.u00clichés rariiographiques, pris lors du rapatriement<strong>de</strong>s prisonniers, déportés, S. T. O. dansles centres <strong>de</strong> rapatriement frontaliers et au«I très. Ces clichés c<strong>la</strong>ssés par département ontété rec<strong>la</strong>ssés par ordre alphabétique, ce quirend toute exploitation impossible actuellement.Le fichier médical allemand est entreles mains <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission consultative médicale,mais par manque <strong>de</strong> ¡personnel, 1© re-


1734 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949el&ssernent <strong>de</strong> ces fiches ne peut ótre faitour en permettre l'exploitation dans l'intérêtSes victimes <strong>de</strong> guerre précitées. Le directeurdu service qui se trouve n® 83, avenue Foch,propose au prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission consul. Jattv-e médicale <strong>de</strong> lui remettre les 1.200.000clichés radiophotographiques Mes rapatriés,également aux fins d'exploitation. Ces clichéscontenus dans 43 c<strong>la</strong>sseurs <strong>de</strong> 32 tiroirsétaient perdus dans les 40 à 50 tonnes d'archivesentassées dans les sous-sols du ministèreOr, nul n'ignore que, <strong>de</strong>puis leur retour,<strong>de</strong>s anciens prisonniers <strong>de</strong> guerre, faute <strong>de</strong>preuve, n'ont pu faire valoir leur droit à pension.Des veuves et <strong>de</strong>s orphelins ont été déboutés<strong>de</strong> leurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pension POUT lemême motif. D'autres rentrés en 1941, 1942,4943, ont vu leurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pension rejetéeset se trouvent <strong>de</strong>puis frappés <strong>de</strong> forclusionpour tout appel éventuel. Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s'il n'estime pas; 1° qu'un emp<strong>la</strong>cement soitréservé spécialement pour permettre <strong>la</strong> centralisation<strong>de</strong> toutes les fiches médicales existantesconcernant les rapatriés : a) contrôlemédical <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> rapatriement; b) contrôlemédical <strong>de</strong>s visites médicales obligatoires,dispensaires; c) fiches médicales alleman<strong>de</strong>s;d) clichés radiographiques ; e) contrôlemédical <strong>de</strong> démobilisât ion; 2° que dupersonnel soit embauché pour le c<strong>la</strong>ssement<strong>de</strong>s fiches médicales et <strong>de</strong>s clichés radiophotographiques; 3° que soient reconsidérés tousSes cas <strong>de</strong>s anciens prisonniers <strong>de</strong> guerren'ayant pu bénéficier <strong>de</strong> <strong>la</strong> présomption d'origineet dont <strong>la</strong> preuve <strong>de</strong> l'imputabilité auservice <strong>de</strong> leurs infirmités ou <strong>de</strong> leurs affectionspourrait être retrouvée dans le fichiermédical ou dan3 les clichés radiophotogragjihiques.(Question du 25 février 1949.)Réponse. — Le fichier sanitaire <strong>de</strong>s prisonnière<strong>de</strong> guerre français soignés dans les formationsalleman<strong>de</strong>s, au cours <strong>de</strong> leur captlrrité,fut découvert à ôîeningen par l'arméeaméricaine et transporté par camion à Parisau ministère <strong>de</strong>s prisonniers et déportés. Cen'est qu'après <strong>la</strong> fusion <strong>de</strong> cç ministère avecle ministère <strong>de</strong>s anciens combattants et victimes<strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre qu'il fut procédé au triet à l'inventaire <strong>de</strong> ces documents. Ces fiches«ont actuellement détenues par <strong>la</strong> commissionconsultative médicale et c<strong>la</strong>ssées dansun locai! aménagé à cet effet. Des mesuresseront envisagées avec les (bureaux liquidateursd'une part, et l'association <strong>de</strong>e prisonniers<strong>de</strong> guerre d'autre part, pour procé<strong>de</strong>rè un nouvel, examen éventuel <strong>de</strong>s dossiersayant fait l'objet d'une notification <strong>de</strong> rejetd'imputatoli! té par défaut <strong>de</strong> preuve et <strong>de</strong> présomptiondans le cas où les intéressés pourrontinvoquer qu'ils ont subi un traitementdans une formation sanitaire alleman<strong>de</strong> pendantleur captivité. En ce qui concerne lesd.200.000 clichés radio-photos, ces clichés ontété immédiatement interprétés lors du rapatriement<strong>de</strong>s prisonniers. Les résultats pathologiqueset les fiches illisibles étaient immédiatementsignalés aux mé<strong>de</strong>cins inspecteurs<strong>de</strong> <strong>la</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l'intéressé. D'autre part,Je résultat et les observations <strong>de</strong> <strong>la</strong> radiohoto étaient mentionnés: 1° sur <strong>la</strong> ¿che mé-Sicaïe n® 1 « département »; 2® sur <strong>la</strong> fichemédicale n* 2 « fichier »; 3° au verso <strong>de</strong> <strong>la</strong>carte <strong>de</strong> rapatrié. Les fiches radio-pholos exécutéesdans les centres d'accueil frontaliersont été rigoureusement exploitées. Dans <strong>la</strong>pratique, chaque soir/ les services d'Interjprétation envoyaient à chaque préfecture lesnoms <strong>de</strong>s sujets porteurs d'une anomalie puJmonaire ainsi que les listes <strong>de</strong>s cliohés illisibles,à l'exclusion <strong>de</strong> tous les clichés normaux.La radio-photo a donc été pratiquée¡systématiquement et les résultats, après interprétation,toujours communiqués dans lesdé<strong>la</strong>is, aux inspecteurs départementaux <strong>de</strong> <strong>la</strong>(rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s intéressés. Il y a Heu <strong>de</strong> noterfcnfln que tous les rapatriés (prisonniers <strong>de</strong>guerre, déportés, S. T. O.) ont éré régulièrementsoumis, <strong>de</strong>puis leur rapatriement, à<strong>de</strong>ux visites <strong>de</strong> contrôle médical. La première.trois mois après le rapatriement, ia<strong>de</strong>uxième, six mois après, et au plus tard le30 juin 11946. Dans ces conditions, M n'estpas nécessaire <strong>de</strong> procédés à un nouvel examen<strong>de</strong>s radio-photos dont les résuStats, aprèsInterprétation médicale contemporaine durapatriement, ont été rationneìlemej*t exploi-9357. — M. Joseph De<strong>la</strong>cttenal <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àM. <strong>la</strong> ministre <strong>de</strong>s anciens combattants etvictimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre si tous les déportésn'ont pas droit à <strong>la</strong> sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> captivité, etquelles formalités doivent remplir à cet effet,ceux qui ne l'ont pas encore obtenue. {Questiondu 2 mars 1949.)Réponse. — Aux termes d-e l'article 7 <strong>de</strong> <strong>la</strong>loi du 6 août 1948, les sol<strong>de</strong>s et accessoires<strong>de</strong> sol<strong>de</strong>s, correspondant aux gra<strong>de</strong>s d'assimi<strong>la</strong>tionattribués par l'autorité militaire, conformémentà <strong>la</strong> réglementation appliquée auxmembres <strong>de</strong>s forces françaises combattantes diel'intérieur (F. F. C. 1.) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance intérieurefrançaise (R. I. F.) ne peuvent êtreattribués qu'aux déportés et internés qui peuventjustifier <strong>de</strong>s conditions prévues par <strong>la</strong>loi sus visée, ainsi qu'aux ayants cause <strong>de</strong> cesdéportés,DEPENSE NATIONALE8644. — M. Louis Marin rappelle à M. <strong>la</strong>ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale sa réponsedu 23 septemlfrre 1948 à sa question du 27 mai1948 concernant les mesures prévues pourremédier à <strong>la</strong> baisse du recrutement à Saint-Cyr; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>: 1® pour quelles raisonsl'administration se préoccupe <strong>de</strong> faciliter l'accès <strong>de</strong> l'officier à <strong>de</strong>s carrières civiles ; 2® s'ilfaut entendre par là que le « dégagement <strong>de</strong>scadres » n'est pas terminé et qu un officier<strong>de</strong> Saint-Cyr ne sera jamais assuré <strong>de</strong> terminersa carrière dans l'armée ; 3° ce qu'il_ ... question__concours d'admission h Saint-Cyr en 1949 etsi le programmme <strong>de</strong> mathématiques, <strong>de</strong> physiqueet <strong>de</strong> chimie inséré dan$ <strong>la</strong>dite instructionest du niveau <strong>de</strong> celui du concours d'admissionà navale et à l'école <strong>de</strong> l'air* 4® quelssont les avantages accordés aux candidats quisont déjà officiers <strong>de</strong> réserve; 5° quellesdépenses a occasionnées l'organisation <strong>de</strong>stournées <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> effectuées par <strong>de</strong>sofficiers et quels ont été les résultats obtenus.(Question du 18 janvier 1949.)Réponse. — 1« et 2« Il n'est pas <strong>de</strong> <strong>la</strong>compétence <strong>de</strong> l'administration militaire <strong>de</strong>-prévoir <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> dégagement <strong>de</strong>scadres qui ne peuvent être prescrites que par<strong>la</strong> loi. L'administration doit toutefois envisager<strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s Offficiers qui quittentvolontairement l'armée après expiration <strong>de</strong>rengagement prévu par l'article 30 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loidu 31 mars 1928 sur le recrutement <strong>de</strong> l'armée.H est incontestable qu'une forte culturo-scientifique faciliterait aux intéressés leurrec<strong>la</strong>ssement dans le secteur civil; <strong>la</strong> modificationdans ce sens du programme duconcours pour l'admission à l'école spécialemilitaire interarmes est ainsi une mesure <strong>de</strong>nature à attirer <strong>de</strong> nouveaux candidats ;3® l'expression « programme <strong>de</strong> mathématiques<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> mathématiques » utiliséedans le préambule (p. 27) <strong>de</strong> l'instructionre<strong>la</strong>tive au concours d'admission à Saint-Cyren 1949 doit être comprise dans le sens suivant:une connaissance sérieuse du programme<strong>de</strong> mathématiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>mathématiques élémentaires est nécessairepour comprendre et assimiler les questionsfigurant au «programme. Le niveau du proframme <strong>de</strong> mathématiques, <strong>de</strong> physique ete chimie inséré dans l'instruction re<strong>la</strong>tiveau concours <strong>de</strong> 1949 n'est pas du niveau duconcours d'admission à l'école navale ou àl'école <strong>de</strong> l'air. H doit s'en rapprocher ultérieurement;4® les candidats à Saint-Cyr, déjàpromus lieutenants ou aspirants <strong>de</strong> réserve,bénéficient d'une limite d'Age supérieure <strong>de</strong>vingt-quatre ans, alors que <strong>la</strong> limite d'âge normaie est vingt-<strong>de</strong>ux ans; 5® les tournées <strong>de</strong>propagan<strong>de</strong> doivent être organisées sur le p<strong>la</strong>nrégional par les généraux commandant lesrégions militaires. Dans cet ordre d'idées, legouvernement militaire <strong>de</strong> Lvon vient <strong>de</strong> faireeffectuer une série <strong>de</strong> conférences d'informationqui ont rencontré partout le meilleuraccueil dans les principaux lycées situés surle territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> 8 e région. Par ailleurs, lesecrétaire d'Etat aux forces armées (guerre)a rétaMi récemment le port <strong>de</strong> <strong>la</strong> tenue traditionnelled$s saint-cyriena.9061. — M. Maroef Darou <strong>de</strong>man<strong>de</strong> & M. taministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale: 1® sur quellebase <strong>la</strong> D. G. E. R. a réglé les agents <strong>de</strong>résistance qualifiés par leur chef <strong>de</strong> serviceP 1 et P 2; 2® combien d'agents <strong>de</strong> ces caté*gories ont été liquidés et quelle est l'impôttance <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme qui leur a été réglée53® combien reste-t-il d'agents P 1 et P 2 homologuésofficiellement par le" service«F. F. G. I.; 4® <strong>la</strong> raison qui empêche 1er ser*vices liquidateurs d© <strong>la</strong> R. I. F ûe délivreraux ressortissants <strong>de</strong> ces service 1er csrtl*ftcats <strong>de</strong>s P 1 et P 2 que délivrent le - "ervicesliquidateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> F. F. C. (Question du 10 fé*vrier 1949.)Réponse. — 1® En application dr drpmbtions du décret n® 366 du 25 juillet 19 l et d@<strong>la</strong> note d'application n® 1368/D/BCRA dis27 juillet 1942 les agents <strong>de</strong>s forces françaisescombattantes ont été c<strong>la</strong>ssés 'en trois catégories: a) catégorie « O », membres désF. F. G. ayant une activité occasionnelle ;b) catégorie « P 1 », membres <strong>de</strong>s F. F. G*ayant une activité continue, sous couvertd une occupation personnelle dont ils retirentun profit matériel; c) catégorie « P 2 », mem~.bres <strong>de</strong>s F. F. C. ayant une activité permanenteet sousmis à une discipline totale, enparticulier quant aux lieux d'emploi et augenre d'activité à exercer. Les agents <strong>de</strong>scatégories « O » et « p 1 » ont droit à <strong>de</strong>sin<strong>de</strong>mnité forfaitaires suivant les servicearendus et à un dédommagement matériel périodiqueou forfataire en cas <strong>de</strong> préjudicesubi du fait <strong>de</strong> leur activité dans <strong>la</strong> résistance.Les agents « P 2 » sont incorporés ' dansles F. F. G. avec le gra<strong>de</strong> qu'ils détenaientdans l'armé© active s'ils sont soumis aux obligationsmilitaires; en qualité <strong>de</strong> requis civilsdans le cas contraire. Ils bénéficient du régime<strong>de</strong> sol<strong>de</strong> <strong>de</strong>s militaires <strong>de</strong>s forces fraipçaisets combattantes; 2® en ce qui concerna<strong>la</strong> liquidation <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s agents F. F. C, ffil convient <strong>de</strong> distinguer : a) le pécule dû uniquement. aux agents P 2; 18.000 agents on!reçu ce pécule pour une somme totale da450 millions <strong>de</strong> francs; b) <strong>la</strong> sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> captivitédue aux agents internés ou déportés pen*dant une durée supérieure à trois mois;celle-ci étant payée par les centres d'adminls,tration territoriale du domicile <strong>de</strong>s intérêtsés, 11 n'est pas possible <strong>de</strong> donner immédiatement<strong>de</strong>s précisions sur les sommes verséesà ce titre; c) <strong>de</strong>s avantages spéciaux*ac*cordés aux s membres <strong>de</strong>s forces françaiseslibres dus aux agents P 1 et P 2 entrés dansles réseaux avant le 8 novembre 1942; 3® lesservices F. F. C. I. ont reconnu 37.400 agentsP 1 et 39.900 agents P 2; 4® <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>sagents F. F. C. et celle <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong>.résistance intérieure français© sont régléspar <strong>de</strong>s textes différents ; décret n® 366 du25 Juillet 1942 pour les premiers et décretn® 47-1956 du 9 septembre 1947 portant règlementprovisoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s membres<strong>de</strong> <strong>la</strong> ïésistance intérieur® français© pour leaseconds.9163. — M. C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Thoral rappelle i M, Kministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale qu'auxtermes du décret du 10 novembre 1948 [Journalofficiel du 12 novembre 1948, certaines catégories<strong>de</strong> militaires appelés au service actifau titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième fraction <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse1948 et, notamment, les fils aînés <strong>de</strong> veuvesnon remariées, peuvent être p<strong>la</strong>cés en position<strong>de</strong> congé libérable sans sol<strong>de</strong> jusqu'au14 novemibre 1949; lui fait observer qu'il yaurait intérêt, afin d'éviter <strong>de</strong>s frais à l'Etatet afin d'obvier aux inconvénients que l'incertitu<strong>de</strong>,quant à leur situation militaire, entraînepour les futures recrues soutiens <strong>de</strong>>famille à prendre dès maintenant, en faveur<strong>de</strong>s militaires qui doivent être incorporés autitre du premier contingent 1949, <strong>de</strong>s mesuresspéciales analogues à celles qui ont fait l'objetdu décret du 10 novembre 1948 1948 susvisé;et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il ne croit pas <strong>de</strong>voirprendre une décision à ce sujet dans unbref dé<strong>la</strong>i et, dans <strong>la</strong> négative, pour quellesraisons cette décision ne peut être prisemaintenant. (Question du 17 février 1949.)Réponse. — Sous le numéro "6470, le Gouvernementa déposé le 17 février 1949, sur lebureau <strong>de</strong> l'Assemblée nationale, un projet<strong>de</strong> toi re<strong>la</strong>tif à l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse 1949. h'à£-


«tkle 6 <strong>de</strong> ce texte prévoit certaines mesures<strong>de</strong> dispense du service actif analogues à cellesqUi ont fait l'objet du décret du 10 novembreim0206. — M. Pierre Vi¿!on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. ïeministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense natîcnaïe: a) quellessont les raisons qui l'ont amené à prendre,par décret en date du 3 décembre 1918 {Journalofficiel du 5 décembre) <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>forclusion en matière <strong>de</strong> certificats d'appartenanceaux F. F. I. et s'il ne considère pascette décision en contradiction avec l'instructiondu 8 octobre' (Journal officiel du 9 octobre)portant coordination <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> liquidationF. F. G.I.; b) dans quelle mesurece . décret est compatible avec l'ordonnancedu 9 juin l ( Jii {Journal officiel du 15 août 1944)et le décret du 20 septembre *944 (Journalofficiel du 23 septembre 1944) considérant lesservices accomplis dans les F. F. 1 commeservices militaires, ce qui suppose que lespièces concernant <strong>de</strong>s services militairesaccomplis sous d'autres conditions doiventêtre délivrées selon <strong>de</strong>s modalités uniques;c). pourquoi il est fait une distinction entreHa , délivrance du certificat d'appartenanceaux. F. F. I. (modèle national) qui tient présentementlieu d'état signaléti^ue et <strong>de</strong>s services,et toute autre pièce militaire. (Questiondu 18 fécrier 1949.)Réponse. — a) Les avantages accordés parl'attribution du certificat d'appartenance auxF. F. I., d'une part, et <strong>la</strong> possibilité éventuellepour lés intéressés détenteurs «<strong>de</strong> cettepièce,. <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s <strong>de</strong>iáan<strong>de</strong>s d'attribution<strong>de</strong> cartes du combattant, d'autre part,ont permis <strong>de</strong> constater une aîfluence <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sprésentées très souvent pour <strong>de</strong>s casplus ou moins va<strong>la</strong>bles. Ll était <strong>de</strong>venu nécessaire<strong>de</strong> mettre un frein aux abus qui nemanqueraient pas <strong>de</strong> se produire. Le décretdé forclusion' du certificat d'appartenance auxF. F\ I. ne vise que l'élimination <strong>de</strong>s personnesqui, plus <strong>de</strong> quatre ans après <strong>la</strong> libération,envisagent, pour <strong>de</strong>s rafcsons souventplsu matérielles que morales, <strong>de</strong> se faireattribuer ce certificat officiel. En effet, lesparagraphes 1®, 2° et 3° <strong>de</strong> l'article 2 du décretainsi que l'article 5 sont rédigés <strong>de</strong>telle sorte que les droits <strong>de</strong>s résistants va<strong>la</strong>blessont sauvegardés sans limitation et qu'iln'est nullement question d'appliquer une forclusionquelconque aux ayants droit ouayants cause <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong>s F. F. i. dé cédés,pas plus qu'aux pensionnables par suited'invalidité. Par ailleurs, ce décret ne contreditpas aux dispositions <strong>de</strong> l'instruction ministérielledu 8 octobre 1948, n® 17154/PMjFfcXIÎ/SEC, qui n'est que <strong>la</strong> codification <strong>de</strong>l'ensemble <strong>de</strong>s textes et dispositions antérieursre<strong>la</strong>tifs aux travaux <strong>de</strong> liquidation F. F.C. I. et R. 1. F. Ainsi, le titre III paragraphe 2<strong>de</strong> cette instruction donne <strong>de</strong>s directives permettant<strong>de</strong> simplifier les forma rués antérieurementappliquées pour <strong>la</strong> délivrance du certificatd'appartenance, et facilitent <strong>la</strong> délivrance'très rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette pièce. Il y estégalement précisé qu'aucune reconnaissancenouvelle d'appartenance F. F. 1. ne peut êtreadmise, ce qui permet <strong>de</strong> conclure que lesmembres va<strong>la</strong>bles <strong>de</strong>s F. F. I., compte tenu<strong>de</strong>s directives données dans cette instruction,et' <strong>de</strong> rénumération <strong>de</strong>s pièces à fournir, ont<strong>la</strong>rgement <strong>la</strong> possibilité, en six moi«, <strong>de</strong> présenterune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> délivrance <strong>de</strong> certifiâtd'appartenance, étant entendu que ce dé<strong>la</strong>i'<strong>de</strong>six mois s'applique à <strong>la</strong> date limite <strong>de</strong>dépôt <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s. Il est à noter d'ailleursque, danS' bien <strong>de</strong>s cas^ il s'agit, après avis•dos''commissions compétentes, vie remettre uncertificat d'appartenance du modèle national(sèul document va<strong>la</strong>ble); en échange d'uncertificat d'un modèle antérieur délivre parl'autorité militaire; b) <strong>de</strong> même, ce décretn'est »pas f en opposition avec les ordonnancedu 1 9 juin 1944 et démît du 20 septembre"puisqu'il conserve--sans forclusion lesdroite <strong>de</strong>s -membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Résistance, ayanteffectivement assuré - du service dans lesF. F.J. et se trouvant dans <strong>la</strong> possibilité d'enfarre. J a p.reu ve ;. cj enfin, il, ecoûsy..érar qu'une.; copie \<strong>de</strong> ¡chacun <strong>de</strong>? cer r ,tifièats F. livrés,par íes généraux 'commandant "les régions, est»dressée aux bureaux <strong>de</strong> recrutement dontdépen<strong>de</strong>nt les intéressés. Cette piècer permetI ASSEMBLEE NATIONALE — 2 e SEANCE DU 22 MARS I0Í9 1735<strong>de</strong> mettre à jour les fichiers matricules durecrutement en y portant les services F. F. I.<strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Résistance. Les intéresséssent donc à môme <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r dans l'avenir,à leur bureau <strong>de</strong> recrutement respectifdans les Forces françaises <strong>de</strong> l'intérieur.EDUCATION NATIONALE8556, —• M. Emile-Louis Lambert <strong>de</strong>man<strong>de</strong>à M. ie m in. atre eia l'ulucat.Oii natiesiaìe lesconditions dans lesquelles ie«s aumôniers <strong>de</strong>lycées sont autorises à exercer leurs fonctionsà l'égard <strong>de</strong>s élèves pensionnaires <strong>de</strong>ces lycées et, notamment: i° si les élèvespensionnaires peuvent être autor sés à s'absenterpendant l'étu<strong>de</strong> du soir pour aller voirl'oumunier a <strong>la</strong> chapelle, cette visite ne pouvantavoir lieu pendant <strong>la</strong> récréation quiprécè<strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong>, parce qu'à cette heure, c'està-dire<strong>de</strong> 16 à 17 heures, l'aumônier est retenupar les cours <strong>de</strong> religion; 2° si, lesélèves ipens'onnaires peuvent être autorises,lorsqu'ils en expriment le désir, à assister à<strong>la</strong> mes»« un jour <strong>de</strong> semaine. (Quesiion du31 décembre 1916.)Réponse. — 1® Il n'est pas régulier queles pensionnaires se dérangent <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> oùleur travail est organisé, pour aller voir l'aumônierà <strong>la</strong> chapelle, ¿auf touiefois le jouroìi l'aumônier a fait savoir qu'il se tient a <strong>la</strong>disposition <strong>de</strong>s élèves pour <strong>la</strong> confession;2^> ¿'adrmnistration collégiale dj-it garant:r auxpensionnaires <strong>la</strong> p-ossib Xité <strong>de</strong> paitlciper àl'enseignement e>t aux exercices religieuxlorsque les familles-en ont manifesté le désir.En ce qui concerne les exercices du cultecatholique, il paraît raisonnable d'offrir auxpensionna're s le moyen d'assister aux d-uxoffices du dimanche, ce qui leur assure unrégime égal à ce.ui gui se pratique le pluscommunément dans le milieu dont ils proviennent.L'assistance à <strong>la</strong> messe un. jour<strong>de</strong> semaine peut être autorisée A titre individuelet pour <strong>de</strong>s raisons exceptionnelles.AFFAIRES ECONOMIQUES8401. — M. Pierre Monte! <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. lesecrétaire d'Etat aux affaires é onamiques:1« le nombre <strong>de</strong> répartitions <strong>de</strong> licencesd'achat <strong>de</strong> voitures automobiles <strong>de</strong> tourismeeffectuées pendant l'année 19k>; 2° <strong>la</strong> quantité<strong>de</strong> licences d'achat attribuées au départementdu Rhône lors <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces répartitions;3° l'autorité respjnsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartiton sur le pian départemental; 4° lesdifférentes parties prenantes intervenues dansAes répartitions vadministration, comme:ce,industrie, professions libérales/ et plus particulièrementdans <strong>la</strong> branche industrie lepourcentage réservé à <strong>la</strong> métallurgie ,yunnaise;5° les critères retenus par ie servicecompétent pour effectuer <strong>la</strong> répartition ducontingent entre les différentes parties prenantesvisées au paragrapho 4°; 6° le nombre<strong>de</strong> dossiers <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s reçus par <strong>la</strong>préfecture du Rhône; 7° si <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong>commerce locale doit être obligatoirementconsultée par le répartiteur avant l'établissement<strong>de</strong> <strong>la</strong> liste définitive <strong>de</strong>s attributaires.iQueslio du 21 décembre 1948.)Réponse. — 1 4 répartitions <strong>de</strong> licencesd'achat <strong>de</strong> voitures ont été effectuées aucours <strong>de</strong> .l'année 1916; 2° le département duRhône a reçu: 75 licences d'achat au titredu 1 er trimestre 195$ ,re.part;ti n effectuéepour <strong>la</strong> première fois et à titre d'ess-ai y\iv iep<strong>la</strong>n départemental, 270 licences d'achat autitre du trimestre 1948, 184 .icenees d aeli-atau titre du 3 e trlroe^re 1948, 163 iven>esd'achat au titre du 4 e trimestre 1948, 253 licencesd'achat au titre du 4 e trimestre i9i8,¿53 licences d'achat au titre du 1 er trimes lie19«9; 3° <strong>la</strong> répartition es»t fa te dans chaquedépartement par une commission réunissantles représentants <strong>de</strong>s diffé entes proies s uns,i m por » a n i <strong>de</strong>sous l'autorité du préfet, assisté <strong>de</strong> - ¡'ingénieuren -'hef <strong>de</strong>s ponts et chaussées du départementintéressé;. 4° .M.. appartient- iux.autorités préfectoraics-<strong>de</strong>^rouper, au sein <strong>de</strong><strong>la</strong> commission <strong>de</strong> répariiton, les représentants<strong>de</strong>- activités essentiel les du départementintéressé Les instructions adresséesdès le premier trimestre 191S, spécifiaient quacette commission consultative pouvait comprendrenotamment: l'ingénieur en chef <strong>de</strong>«ponts et chaussées, ie directeur <strong>de</strong>s se.vKeaagricoles, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins,le pré si-lent <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> vétérinaires,les représentants <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> commerc*et <strong>de</strong> m,Miens; 5° et 6° <strong>la</strong> préfecture duRhône est se»ule en mesure <strong>de</strong> répondre àces questions; 7° <strong>la</strong> chambre <strong>de</strong> -commercelocale étant représentée à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>répartition donne son avis avant l'établissement,<strong>de</strong> <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s attributaires.$453. — M. Pierre Chevallier expose à M. les&orétaire d'Etat aux affaires écimomicfcueale récent accord commercial conclu en Ire ¿aFrance et <strong>la</strong> Tchécoslovaquie portant pour<strong>la</strong> verrerie mobilière sur un montant -le12$ millions <strong>de</strong> francs, que conformément àl'avis paru au Journal officiel les importateursont déposé le 15 novembre les dossiersréglementaires; que !es dossiers portant sur<strong>de</strong>s chiffres importants ont été établis . parj <strong>de</strong>s fabricants frança s <strong>de</strong> verrerie qrui ontj l'intention, paraît-il, <strong>de</strong> prendre à leur comptej <strong>la</strong>. totalité <strong>de</strong>s importations dp verrerie tchécoslovaque;que <strong>de</strong>s fabricants dont ce n estI pas <strong>la</strong> fonction d'acheter <strong>de</strong>s marchandisesfinies pour les revendre et qui ne payent pas; les impôts correspondants veulent se s>ubbtiituer aux négociants; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelle• déc'sion il compte prendre pour que les Industrielsfrançais groupé« dans l'organisme« Uni verre » soient exclus du bénéfice <strong>de</strong>l'accord franco-tchécoslovaque et que lesdroits soient réservés aux négociant«lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> prochaine répartition <strong>de</strong>s licenreed'importation. ;Question du 23 décembre4943.)Réponse. —- Par SUÏÎÔ <strong>de</strong>s exigences économiques,les verriers français ont été incitéspar les pouvoirs publics à exporter <strong>la</strong> piusgran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> îeur fabrication, et à fournir<strong>de</strong>s- mar:hés étrangers qu'il s'agissait'- <strong>de</strong>conquérir, a A ors que leurs clients françaisn'étaient plus approvisionnés. Pour pali erces inconvénients, il avait été convenu qu'unecertaine part égale à 20 p. 100 <strong>de</strong>s contingents<strong>de</strong> verrerie inscrits à l'aceord francotchécoslovaqueseraient répartis entre <strong>la</strong>»verriers à ki main. C est même à cette seu»econdition que l'accord <strong>de</strong>s d'fférents ministèresintéressés avait été obtenu, lors- <strong>de</strong> <strong>la</strong>légochtion <strong>de</strong>s contingents en question. Euconséquence, il ne paraît pas opportun <strong>de</strong>supprimer, pour le moment, <strong>la</strong> faveur faiteaux industriels. En revanche, il y a lieu 6*s'opposer à toute augmentation <strong>de</strong>s contingentsqui leur sont réservé«. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sadressées précé<strong>de</strong>mment en ce sens ont ^tére poussée s, et <strong>la</strong> part re<strong>la</strong>tivement faible attrkbuée aux verreries reste Liée à 20 p. 100 .lescontingents « gobeleterie » et « 'verreried'éc<strong>la</strong>irage » à l'exclusion <strong>de</strong> tous au 1res.8785. — M. Henri Lccpòs signale à M. le "secrétaired'Etat aux affaires économiques qtm<strong>la</strong> commission <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s cârbo-| rants du commissariat general du p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>mo<strong>de</strong>rnisation et d'équipement dépendant <strong>de</strong><strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce du Gouvernement a examiné,dans sa séance du 6 octobre 1948, le pr»-• gramme pétrolier pour l'année fiscale Ito;que ce programme a été établi dans te cadre! <strong>de</strong>s directives gouvernementales prescrivantun nouvel examen <strong>de</strong>s objectifs du p<strong>la</strong>n Monnetau terme <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> -Marshall; que lesditesdirectives gouvernementales estiment à 265millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs 1e montant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>visesaffectées aux importations <strong>de</strong> produits pétroliers,a ^'intérieur d'une ba<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s comptesextérieur équilibrée à <strong>de</strong>ux milliarJs et <strong>de</strong>mi<strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs, que l'objectif global ainsi fixé parle Gouvernement pour les importations <strong>de</strong>produits pétroliers est, d'après les déc<strong>la</strong>rationsmêmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation<strong>de</strong>s carburants, inférieur <strong>de</strong> 20 p. 100aux besoins minima; que l'orientation ain^idonnée â <strong>la</strong> poli'i que <strong>de</strong> <strong>la</strong> production françaiseautomobile .apparaît, désastreuse; aur<strong>la</strong> commission <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s carburantsa évalué en,.-particulier <strong>la</strong> çonsarowliond'essence <strong>de</strong>s voitures <strong>de</strong> liaison en 19;$*Ih 33 p. 100 <strong>de</strong> moins, qu^en 1938; qu'en conséquence.l'exportation "<strong>de</strong> nos voitures automobilesse trouvera- freinée par l'élévation *<strong>de</strong>s pri^ <strong>de</strong> revient provenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispari-


1736 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949Hon d'un marché intérieur; et lu! <strong>de</strong>man<strong>de</strong>§•11 compte maintenir, compte tenu <strong>de</strong>séonclusions <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation<strong>de</strong>s carburants, les directives gouvernementalesrappelées ci-<strong>de</strong>ssus. {Question auH janvier 1949.)Réponse. — Un rappel <strong>de</strong>s conditions danslesquelles a été établi le programme d'impor<strong>la</strong>tion1952-1953 doit précé<strong>de</strong>r l'exposé <strong>de</strong>sconséquences prévisibles et <strong>de</strong>s dispositionsenvisagées. I. Etablissement du programme:c) montant <strong>de</strong>s importations. Le programmepétrolier <strong>de</strong> l'année 1952-1953 est établicompte tenu <strong>de</strong>s moyens d'équilibrer <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>ncefrançaise <strong>de</strong>s payements à l'étranger»ans l'ai<strong>de</strong> du p<strong>la</strong>n Marshall qui aura pris finà cette date. En raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte d'un certainnombre <strong>de</strong> ressources dont elle disposaitavant <strong>la</strong> guerre, <strong>la</strong> France, dorit <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce<strong>4e</strong>s comptes a cessé d'être créditrice, estcontrainte à limiter ses dépenses pour retrouverson équilibre. C'est pourquoi les organismesgouvernementaux ont limité le chiilretes importations. à un montant <strong>de</strong> 265 mil-Bons <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs monnaie <strong>de</strong> compte, se répartissanten 114 millions zone dol<strong>la</strong>r et451 millions zone livre. Ces prévisions <strong>de</strong>crédit correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s importations <strong>de</strong>l8.700.iXH) tonnes <strong>de</strong> produits bruts et <strong>de</strong>IBO.OOO tonnes d'essence. Elles supposentl'achèvement et <strong>la</strong> mise en œuvre du grospipe-line d'Irak qui porterait notre part <strong>de</strong>spétroles d'Irak à 6.100.000 tonnes. Dans l'hypothèseinverse, <strong>la</strong> dépenses en <strong>de</strong>vises semonterait pour les mêmes quantités importéesà 295 millions <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs. La consommationtotale permise par ces importations s'établità 3.295 milliers <strong>de</strong> tonnes d'essencecontre 2.695 en 1938, tandis que les besoinsestimés en 1952-1953 s'élèvent à 4.185 tonnes;i) répartition <strong>de</strong>s produits importés: <strong>la</strong> répartition<strong>de</strong>s produits entre les divers secteurs<strong>de</strong> l'économie a été effectuée en tenantcompte <strong>de</strong>s objectifs du p<strong>la</strong>n Monnet qui•comportent en particulier une motorisationtrès poussée <strong>de</strong> l'agriculture et le développement<strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> produits pétroliers•btenus dans les raffineries françaises. EnConséquence, il a été prévu <strong>de</strong> maintenir lelôu<strong>la</strong>ge à son activité re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> 1947, etÉ'imposer aux voitures <strong>de</strong> liaison un rationnementparticulièrement sévère, puisqu'il lesprive effectivement <strong>de</strong> 33 p. 100 <strong>de</strong>s quantitésconsommées en 1938 et réduit leurs attribu*lions k 51 p. 100 <strong>de</strong> leurs besoins tels qu'ilsacnt calculés par le commissariat général aup<strong>la</strong>n (1). 11. Conséquences prévisibles etdispositions envisagées: a) conséquences surUnduslrie automobile. L'insuffisance <strong>de</strong> <strong>la</strong>Consommation, <strong>de</strong> carburants n'influera sur leprix <strong>de</strong> revient <strong>de</strong>s voitures fabriquées enFrance que dans <strong>la</strong> mesure où elle entraîneraVne diminution-<strong>de</strong> <strong>la</strong> production. A ce sujet,<strong>4e</strong>ux remarques doivent être présentéesi. Exportations d'automobiles: l'exportationurra en. 1952 compenser en partie, du pointvue. <strong>de</strong>s producteurs, <strong>la</strong> diminution dumarché intérieur. Avant <strong>la</strong> guerre, les exportationsd'automobiles n'atteignaient que.ftc p .100. <strong>de</strong> <strong>la</strong> production. Il sera nécessaireEée maintenir ce taux à un niveau beaucoupélevé. 2. Voitures à faible consomma-: le nombre <strong>de</strong> voitures mises en circu->n à l'intérieur n'évolue pas <strong>de</strong> façonexactement proportionnelle aux quantités <strong>de</strong>carburants consommées. De plus en plus s'afteneune tendance à orienter <strong>la</strong> productionters les types <strong>de</strong> voitures à faible consommation; b) dispositions envisagées : il n'y apas lieu <strong>de</strong> dissimuler que <strong>la</strong> part réservéeaux voitures <strong>de</strong> liaison constitue le point leSus faible du programme pétrolier. Il importe> souligner toutefois que les chiffres indiquéspar le commissariat général au p<strong>la</strong>n présententun caractère nettement prévisionnelCt que, à l'intérieur du cadre général ainsitracé, une certaine é<strong>la</strong>sticité peut être introduite,notamment par le développement <strong>de</strong>smoyens <strong>de</strong> production et <strong>la</strong> modification <strong>de</strong>sproportions d'essence extraites du pétrole,l'évolution toujours rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation(1} Ces besoins calculés par application à<strong>la</strong> consommation <strong>de</strong> 1938 d'un coefficientd'activité économique générale estimé à 130par rapport à 1938. = 100, paraissent légèrementsurévalués. Consommation <strong>de</strong> 1938 :â-375 milliers <strong>de</strong> tonnes; besoins <strong>de</strong> 1952-1953:i.790 milliers <strong>de</strong> tonnes; consommation préfue:9:o miniers <strong>de</strong> tonnes. ' ""pétrolière mondiale est susceptible d'entraînesune baisse <strong>de</strong>s prix qui augmenterait lesressources attendues d'un crédit fixe en <strong>de</strong>vises.Les programmes d'importation et <strong>de</strong>répartition eux-mêmes peuvent être revisés,soit en vue d'un meilleur emploi <strong>de</strong>s différentesformes <strong>de</strong> l'énergie, soit au bénéfice<strong>de</strong> circonstances favorables. Si les exportationsdépassent les objectifs fixés en vue <strong>de</strong>l'équilibre <strong>de</strong> <strong>la</strong>- ba<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s comptes ou s'i<strong>la</strong>pparaît possible <strong>de</strong> comprimer certains postesdu programme d'importation, <strong>de</strong>s disponibilitéspourront apparaître, qui permettront d


Hon <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions économiques extérieures, Lecentre national du commerce extérieur apour mission traditionnelle l'information ad'mini strati ve et commerciale afférente au commerceextérieur et les liaisons avec les conseillerscommerciaux et les professionnels. Enraison <strong>de</strong> <strong>la</strong> priorité donnée par le Gouvernementaux problèmes d'exportation le centrenational du commerce extérieur doit êtrechargé plus nettement d'une mission <strong>de</strong> promotionet d'animation <strong>de</strong> l'exportation. Cetteréforme fait actuellement l'objet d'étu<strong>de</strong>s aussibien <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> l'administration que <strong>la</strong>part <strong>de</strong>s organismes professionnels. Le service<strong>de</strong> <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tionséconomiques extérieures a récemment reçupour mission essentielle l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moyenspropres à assurer l'équilibre <strong>de</strong> <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce<strong>de</strong>s,comptes en 1952 principalement par ledéveloppement <strong>de</strong>s exportations. A cet effet,Il est chargé <strong>de</strong> définir, en accord avec <strong>la</strong>profession, les objectifs d'exportation et <strong>de</strong>rechercher dans tous les domaines les moyenspropres à les atteindre. D'autres services cependants'occupent à <strong>de</strong>s titres divers <strong>de</strong> questionsd'exportation et leur coexistence poseen effet un problème <strong>de</strong> coordination qui n'ad'ailleurs pas échappé à l'attention du Gouvernement.Cette question fait actuellement l'objetd'une étu<strong>de</strong> approfondie par une missionInterministérielle travail<strong>la</strong>nt en liaison étroiteavec le service <strong>de</strong> <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce et également lecomité d'enquêtes sur le coût et le ren<strong>de</strong>ment<strong>de</strong>s services publics, en vue <strong>de</strong> réaliser unemeilleure, répartition <strong>de</strong>s tâches, une accélérationdu rythme du travail <strong>de</strong>s commissionset une plus gran<strong>de</strong> cohésion <strong>de</strong>s différentsservices responsables du commerce extérieur.9068 — M. Jean-Paul David <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. lesecrétaire d'Etat aux affaires économiques:4° s'il existe un contrôle permettant <strong>de</strong> vérifieravec une précision suffisante que les créditsalloués au titre du p<strong>la</strong>n Marshall aux entreprisesprivées ou aux administrations publiqueset assimilées sont effectivement utilisés;2° dans l'affirmative, quelle est <strong>la</strong> nature ducontrôle exercé; 3° quel est l'emploi <strong>de</strong>s créditsutilisés; 4° si les crédits non employésavant le terme <strong>de</strong> <strong>la</strong> première tranche dup<strong>la</strong>n Marshall doivent être considérés commedéfinitivement perdus ou peuvent être reportéssur <strong>la</strong> tranche suivante. (Question du 10 février1949.)Réponse. — 1° Ce contrôle existe. L'effort<strong>de</strong>s services a tendu à augmenter sa rapiditéet sa précision au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> première année<strong>de</strong> fonctionnement du p<strong>la</strong>n Marshall ; 2° Il seréalise par sta<strong>de</strong>s succesifs: a) tenue parl'office <strong>de</strong>s changes d'une comptabilité <strong>de</strong>slicences émises par rapport aux autorisationsd'achat; b) tenue par le Crédit national àParis d'une comptabilité <strong>de</strong>s fiches, accompagnéesd'un exemp<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s contrats, que doiventdéposer les importateurs après obtention<strong>de</strong> <strong>la</strong> licence; c) tenue par les services duCrédit national aux Etats-Unis d'une comptabilité<strong>de</strong>s payements effectués au profit <strong>de</strong>sfournisseurs. Ces renseignements sont centraliséspar <strong>la</strong> direction <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions économiquesextérieures et les reliquats non utilisés,arrêtés pour chaque trimestre, sont reprisdans les programmes ultérieurs ; 3° les créditssont employés par les importateurs conformémentaux programmes établis par <strong>la</strong> direction<strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions économiques extérieures, enliaison avec les différents services intéressés.Leur utilisation est contrôlée par les directionstechniques qui visent les licences; 4° le sol<strong>de</strong><strong>de</strong>s crédits <strong>de</strong> <strong>la</strong> première tranche du p<strong>la</strong>nMarshall qui, à <strong>la</strong> date du 3 avril 1949, n'aurapas donné lieu à <strong>de</strong>s autorisations d'achat <strong>de</strong><strong>la</strong> part <strong>de</strong> l'E. C. A., <strong>de</strong>vra être considérécomme déiliytivement perdu.1737 ASSEMBLEE NATIONALE —* l1 SEANCE DU 23 MARS 19499165. — M. Robert Bal<strong>la</strong>nger rappelle àM. le secrétaire d'Etat aux affaires économiquesque, répondant à une <strong>de</strong> ses questionsconcernant les sommes trop perçues par <strong>la</strong>compagnie <strong>de</strong>s eaux sur les quittances dui er octobre 1948, il lui a précisé que <strong>la</strong> modicité<strong>de</strong> ces sommes (58,30 F par abonné) neparaissait pas imposer <strong>la</strong> nécessité d'un remboursementgénéral; expose que l'augmentationabusive dont il s'agit a cependant procuréà <strong>la</strong> compagnie un bénéfice supplémentaire*et illégal d'environ 10 millions <strong>de</strong> francs,fcomptje ienu <strong>de</strong>s 130.000 compteurs en locationchez ses abonnés et <strong>de</strong>s 68.000 compteursappartenant à <strong>de</strong>s propriétaires privésmais dont elle assure l'entretien; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s'il compte reconsidérer cette questionet les mesures qu'il envisage afin <strong>de</strong>provoquer le remboursement aux intéressés<strong>de</strong>s sommes trop perçues. (Question du 17 février1949.)Réponse. — L'arrêté n° 19 268 du 30 décembre1947, publié au J3. 0. S. P., a préciséque « à compter du 1 er janvier 1948, les tarifs<strong>de</strong> distribution d'eau et les re<strong>de</strong>vancesaccessoires y afférentes, pourront être déterminéspar les formules contractuelles figurantaux contrats ou cahiers <strong>de</strong>s charges ». Cetexte a donc eu pour effet <strong>de</strong> substituer à <strong>la</strong>taxation autoritaire le régime contractuel résultant <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> concession et <strong>de</strong>s cahiers<strong>de</strong>s charges propres à chaque concessionnaireLes conclusions contenues dansma réponse à <strong>la</strong> question dont il est faitétat ne doivent donc être considérées quecomme <strong>de</strong> simples suggestions décou<strong>la</strong>nt duprincipe <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-rëtroaçtivité <strong>de</strong>s lois; i<strong>la</strong>ppartient en effet, au cas présent et sous lerégime <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong>s prix, à l'autorité <strong>de</strong>tutelle et éventuellement à l'autorité judiciaire<strong>de</strong> statuer sur les litiges pouvant survenirentre abonnés et concessionnaires.FRANCE D'OUTRE-MER8995. — M. René Malbrant expose à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-mer que l'article7 du décret n° 46-2508 du 9 novembre 1946précise que les justices <strong>de</strong> paix investies d'attributionscorrectionnelles limitées connaissent,à charge d'appel <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> cour d'appelou le tribunal supérieur d'appel, <strong>de</strong>s infrac*tions aux textes régulièrement promulguésou publiés en Afrique occi<strong>de</strong>ntale françaiseemportant <strong>de</strong>s sanctions correctionnelles ou<strong>de</strong> simple police, et qu'il n'est pas fait mention,dans ce décret, <strong>de</strong>s textes régulièrementpromulgués ou publiés en Afrique équatorialefrançaise et au Cameroun, ce qui apour résultat <strong>de</strong> compliquer l'exercice <strong>de</strong> <strong>la</strong>justice dans ces <strong>de</strong>rniers territoires; il lui<strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il n'envisage pas <strong>de</strong> réparer cetteomission. (Question au 4 février 1949.)Réponse. — L'omission signalée résulted'une erreur matérielle d'autant plus évi<strong>de</strong>nte:1° que le titre du décret et son artWcle 1 er visent non seulement l'Afrique occi<strong>de</strong>ntalefrançaise mais encore l'Afrique équatorialefrançaise, Madagascar et dépendances,le Togo, le Cameroun, <strong>la</strong> Côte française<strong>de</strong>s Somalis; 2° que l'article 7 vise à <strong>la</strong> fois<strong>la</strong> cour d'appel et le tribunal supérieur d'appe<strong>la</strong>lors qu'il n'existe pas en Afrique occi<strong>de</strong>ntalefrançaise <strong>de</strong> juridiction dénomméetribunal supérieur d'appel. En conséquenceun rectificatif ainsi conçu a été publié auJournal officiel du 10 mars 1949: « Décretn° 46-2508 portant modification à l'organisation<strong>de</strong> <strong>la</strong> justice française en Afrique occi<strong>de</strong>ntalefrançaise, en Afrique équatorialefrançaise, à Madagascar et dépendances, auCameroun, au Togo et à <strong>la</strong> Côte française <strong>de</strong>sSomalis. Rectificatif au Journal officiel du13 novembre 1946: page 9581, 3 e colonne,titre III, article 7, après: « en Afrique occi<strong>de</strong>ntalefrançaise », ajouter: « en Afriqueéquatoriale française, à Madagascar et dépendances,au Cameroun, au Togo et à <strong>la</strong> Côtefrançaise <strong>de</strong>s Somalis », après: « sujets »,ajouter: « et administrés ».9282. — M. René Maibrant signale à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-mer que lestarifs postaux aériens actuels sont particulièrementlourds pour les caporaux et les soldatsdont <strong>la</strong> sol<strong>de</strong> est extrêmement mo<strong>de</strong>steet qui n'ont que <strong>la</strong> possibilité d'expédier <strong>de</strong>uxlettres par mois en franchise par <strong>la</strong> seule voiemaritime; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il ne lui sembleraitpas opportun <strong>de</strong> faire immédiatement accor<strong>de</strong>r<strong>la</strong> franchise postale aérienne, au moinsaux militaires à sol<strong>de</strong> journalière, et pourun certain nombre <strong>de</strong> lettres chaque mois.(Question du 24 février 1949.)Réponse. — L'honorable parlementaire estprié <strong>de</strong> se reporter à <strong>la</strong> réponse à <strong>la</strong> questionécrite n° 8550 du 31 décembre 1948.9364 — M. Jacques Furaud <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> France d'outre-mer: 1 si lesofficiers F.FL. qui ont été intégrés, en vertudu décret du 28 mai 1945 et a compter <strong>de</strong>leur démobilisation dans le corps <strong>de</strong>s administrateurs<strong>de</strong>s colonies et <strong>de</strong>s services civils<strong>de</strong> l'Indochine, ont <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> bénéficierdu décret 17 octobre 1947 re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> durée<strong>de</strong>s congés administratifs <strong>de</strong>s fonctionnairesn'ayant bénéficié que <strong>de</strong> permissions d'absence,c'est-à-dire si on peut assimiler leurtemps passé sous les drapeaux hors <strong>de</strong>France <strong>de</strong>puis juin 1940 à un séjour colonial<strong>de</strong> même durée; 2° si, en conséquence, cesfonctionnaires peuvent considérer comme uncongé <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> passée en France après leurdémobilisation, notamment dans l'attente <strong>de</strong>leur embarquement et se faire mandater pendantledit congé <strong>la</strong> différence entre les sommesqu'ils ont perçues et <strong>la</strong> sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> congé.(Question du 2 mars 1949.)Réponse. — Le droit au congé administratilou aux majorations <strong>de</strong> congé prévues par 11décret du 17 octobre 1947 n'est consenti auîfonctionnaires relevant du département <strong>de</strong> 11France d'outre-mer qu'à raison du séjour colonialeffectif qu'ils ont accompli en activité<strong>de</strong> service. Les officiers F.F.L. intégrés dansles corps d'outre-mer ne peuvent avoir acquit<strong>de</strong> droits à ce titre antérieurement à leur inté.fration. Le temps qu'ils ont passé sous leirapeaux, pour lequel ils ont d'ailleurs normalementbénéficié <strong>de</strong>s congés et permission!prévus par <strong>la</strong> réglementation militaire, n


ASSEMBLEE NATIONALE 3 e SEANCE DU 22 MARS 1949'leur personnel ne peut être recruté parmi lesfonctionnaires ou agents publies en activité<strong>de</strong> serviré et que ce personnel ne peut recevoir,pour <strong>la</strong> part <strong>de</strong> son activité consacréeaux coopératives, aucune rémunération directeou indirecte <strong>de</strong> ces entreprises ou administrations; et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelles peuvent êtreles raiMins pour lesquelles ces textes légis<strong>la</strong>tifsno sont pas strictement appliqués, et siGouvernement ne compte pas se«, préoccuper<strong>de</strong> prendre les mesures nécessaires pouras>urer celle application. (Question du S févrieri;-4ÍURéjanse. — Des 194 , le ministère du commerces'est appliqué à remettre en mémoireIva dispositions <strong>de</strong>s décrets du 12 novembre19.ÍÍ3, imposant ù tous les groupements <strong>de</strong> consommateur;,<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> six personnes <strong>la</strong> lurine<strong>de</strong> sociéjé coopérative <strong>de</strong> consommation régiepur ta loi <strong>de</strong> 1917, et du 21) juii'.et 1939 portantinterdiction aux sociétés coopératives <strong>de</strong> recevoirdCi subventions ou prestations à titregratuit, interdiction <strong>de</strong> recruter le personnelparmi les fonctionnaires ou agents publics etobligation <strong>de</strong> fonctionner dans <strong>de</strong>s locaux séparésDes instructions, en date du 2 juillet1947, furcnl dofmées aux préfets par <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ireD.C.l. 2375/.S.E.C. du ministre du commerceleur <strong>de</strong>mandant <strong>de</strong> veiller personnellementa <strong>la</strong> stricte application <strong>de</strong>s dispositionsprécitées qui sont toujours en vigueur. A <strong>la</strong>même date du 2 juillet' 1947, sous référenceD.C.l 23ÍG/S.E.C. et D.C.l. 2377/S.E.C., <strong>de</strong>uxlettres étaient adressées par le départementdu commerce, l'une à M. le haut commissaireà <strong>la</strong> distribution, l'autre a M. le ministre dutravail <strong>la</strong> première, aux fins <strong>de</strong> refuser touteattribution <strong>de</strong> démarrage ou <strong>de</strong> réapprovisionnement<strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées aux coopératives qui neseraient pas en règle;, <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rau ministre du travail que <strong>de</strong>s instructionssoient données aux inspecteurs dutravail chargés, par l'article 1 er du décretdu 11 janvier 1939 <strong>de</strong> fa're preuve d'une vigi<strong>la</strong>nceparticulière à l'occasion du contrôle etl'exécution <strong>de</strong> ces dispositions. En ce quiconcerne <strong>la</strong> suite qui a été réservée à cesdiverses in 1er ven lions et les mesures qui ontété prises pour assurer l'application <strong>de</strong>s texteslégis'atifs en vigueur, il convient <strong>de</strong> préciserque le haut commissariat â ta distribution fitpart <strong>de</strong> son accord sur tes dispositions <strong>de</strong>mandées;<strong>la</strong> distribufoii progressive du contingentementrendit, du reste, peu à peu sonintervention moins nécessaire. Par ailleurs, lesÊréfeU (notamment ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Manche, <strong>de</strong>seux-Sèvres, <strong>de</strong> Seine-et-Oise, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle,du Rhône, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Vienne, <strong>de</strong>s Ar<strong>de</strong>nneset <strong>de</strong> Belfort) ont aussitôt rendu compte <strong>de</strong>smesures qu'ils avaient prises avec les différentsmoyens qui étaient en leur possession;certains ont effectué <strong>de</strong>s enquêtes approfondies(eh particulier les services <strong>de</strong> <strong>la</strong> préfecture<strong>de</strong> police en ce qui concerne les diversescoopératives <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine*, qui ont été communiquéesau ministère du commerce. Plusieurscas délicats ont été alors soumis à ce départementministériel et ont fait l'objet d'uneétu<strong>de</strong> sérieuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s services intéressés:<strong>de</strong>s contrevenants ont été invités âfie mettre sans tar<strong>de</strong>r en règle avec les dispositions<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi. En outre, il est intéressant<strong>de</strong> noter que, dès <strong>la</strong> date <strong>de</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>iredu 2 juillet 1947 adressée aux préfets, unediminution sensible <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes (les commerçantsa é é enregistrée. Il peut être égalementsigria'é que, sur certaines p<strong>la</strong>intes adresséespar <strong>de</strong>s groupements <strong>de</strong> commerçants ouchambres <strong>de</strong> commerce, il n'a pas été toujourspossible d'obtenir les précisions susceptiblesh <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> caractériser les anomaliescommises, et d'i<strong>de</strong>ntifier leurs auteurs.9177. — M. Frédéric Dupont <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aM. le ministre <strong>de</strong> l'industrie et du commerce:4° si les décrets nies 10 janvier 1939 et 29 juillet1939» prescrivant que les coopératives n^peuvent fonctionner dans les locaux <strong>de</strong>s administrations,ni être subventionnées par lesadministrations, ni avoir du personnel recrutéparmi les fonctionnaires ou as nts publics ena» tivité <strong>de</strong> service, ni avoir cïu personnel recevant<strong>de</strong>s administrations <strong>de</strong>s rémunérationsdirectes ou indirectes*, sont toujours en vigueur;2° si <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire du 2 juiliet 1947 rapp<strong>la</strong>nt l'existence <strong>de</strong> ce« textes, est elle-mêmeen vigueur; 3° dans l'affirmative s'il a l'impressionque ces textes.:• sont appliqués. {Question,du il février , 1949. )Réponse. — Les décrets du 10 janvier et du29 juillet 1939 sont toujours en vigueur ainsique <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire du 2 juillet 1917 qui rappe<strong>la</strong>itles dispositions du décret-loi du 12 novembre1938. Par ailleurs, le département-ducommerce n'a pas cessé <strong>de</strong> veiller à <strong>la</strong> stricteapplication <strong>de</strong> ces dispositions légis<strong>la</strong>tives. 11a, en particulier, par <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire précitée,rappelé aux préfets quelles étaient les obligationss'imposant à tous les groupements<strong>de</strong> consommateurs <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> six personnes àl'égard <strong>de</strong>s disposition du décr t-loi du 12 novembre1938. Parallèlement, une interventioneffectuée auprès <strong>de</strong> M. le lia ut commissaireà <strong>la</strong> distribution a reçu un accueil favorable;il s'agissait <strong>de</strong> refus r toute attribution<strong>de</strong> démarrage ou réapprovisionnement<strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées aux sociétés coopératives quin'étaient pas en règle. 11 est à noter que leseff ts <strong>de</strong> celte action allèrent en diminuantà ta faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> disparition progressive durationnement. De leur côté, MM. les préfetsrendirent compte <strong>de</strong>s mesures prises dansleur départ ment et communiquèrent auxservices compétents du ministère du commerce<strong>de</strong> nombreux dossiers. Des enquêtes approfondiesfurent faites, en particulier parM. le 'préfet <strong>de</strong> po'.ice, qui firent l'objet d'uneétu<strong>de</strong> sérieuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>sdits services.Plusieurs contrevenants furent invités à semettre en règle sans tar<strong>de</strong>r avec les dispositionslégis<strong>la</strong>tives en vigueur.9398. — M. Eugène DeSahoutre expose hM. le ministre <strong>de</strong> l'industrie et du c&mm-rrceque tout citoyen a droit <strong>de</strong> 'désigner un mandatairepour exécuter en ses lieu et p<strong>la</strong>ce,soit un acte déterminé, soit une série d'actes,soit même <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie civile,sauf toutefois ceux présentant un caractèrenettement personnel, et que <strong>la</strong> loi a désignésnommém nt; le mariage et le testament;qu'il semble parfaitement régulierqu'un attributaire <strong>de</strong> produits contingentésdésigne un mandataire pour effectuer en seslieu et p<strong>la</strong>ce 1 s opérations <strong>de</strong> perception <strong>de</strong>sattributions, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si certains organismesprivés socs-répartiteurs (syndicats <strong>de</strong>transporteurs) sont en d;*oil <strong>de</strong> refuser <strong>de</strong>reconnaître <strong>la</strong> légalité et <strong>la</strong> validité d r s pouvoirsainsi délégués par <strong>de</strong>s attributaires à<strong>de</strong>s tiers. (Question du 25 février 1949.)Réponse. — Le ministre <strong>de</strong> l'industrie etdu commerce estime qu'il n'y a pas d'inconvénientà ce que 1"S titres <strong>de</strong> répartitionsoient perçus par un mandataire <strong>de</strong> l'attributhenticitédu maniai et qu'il conserve unexemp<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. Mais il est soulignéqu'en ce qui concerne l-s conditions pratiques<strong>de</strong> <strong>la</strong> remise <strong>de</strong>s titres <strong>de</strong> répartition auxattributaires, les organismes syndicaux sousréparti leurs agissent sous, leur propre responsabilitéLe ministre <strong>de</strong> l'industrie et du commercea appelé sur cette question, l'attentiondu ministre-<strong>de</strong>s travaux publics et <strong>de</strong>stransports dont dépend le syndicat <strong>de</strong>s transportsroutiers.INTERIEUR8167. — M. Pierre Fayet expose à M. le ministre<strong>de</strong> l'intérieur que le comité <strong>de</strong> secours' aux sinistrés oe Chéria, communemixte dfe Tébessa (Algérie/, s:gnale qu'à <strong>la</strong>suite <strong>de</strong> p<strong>la</strong>intes sur <strong>la</strong> mauvaise répartition<strong>de</strong>s fonds gouvernementaux <strong>de</strong>stinés aux sinistrés<strong>de</strong>s inondations survenues à Chériadans <strong>la</strong> nuit du 27 au 28 iévr.er. 1943* une« certaine enquête » a eu Jeu et une nouvelleliste <strong>de</strong>s sinistrés fut établie. Mais,jusqu'à ce jour, aucune réparation n'a étéaccordée aux ayants droit et aucune pourmiten'a été ouverte, ni contre les responsablesconnus <strong>de</strong> <strong>la</strong> première distribution,ni contre ceux qui ont indûment bénéficié<strong>de</strong>s secours aux lieu et n<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s véritablessinistré?; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelles mesures ilcompte prendre pour que les responsables cece scandale soient jugés et pour que justicesoit rendue aux victimes non secourues dontta presque totalité se trouve dans le dénuement!e pms complet {Question du, ZMcemmmB.b - • • .RCponsç. — Les enquêtes approfondies auxquellesil a été procédé, ont permis <strong>de</strong> constater/qu'aucune irrégu<strong>la</strong>rité dans <strong>la</strong> répartition<strong>de</strong> secotirs .effectuée en accord avec lesd j e ma a s n'a été commise. Les p<strong>la</strong>intes' déposéesne paraissent pas fondées, car ellëâconcernaient l'attribution <strong>de</strong> secours à .<strong>de</strong>snoma<strong>de</strong>s étrangers à <strong>la</strong> région, mais sinistréspendant leur passage sur le territoire inondé.9131. — Mme Anna Schell <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. leministre <strong>de</strong> l'intérieur dans quelles conditionsles évêques et les curés d'Alsace et <strong>de</strong>Lorraine prêtent actuellement le sermentprévu par le concordat du 5 juillet ITIOL' toujoursen vigueur dans ces provinces, et quelest le texte exact <strong>de</strong> ce serment. (Questiondu 15 février 19 i9.)Réponse. — L'obligation pour les évêqueset ies curés <strong>de</strong> prêter serment telle qu'ellea été dé Unie respectivement par l'article 6du concordat ou 26 messidor an IX et l'article27 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 18 germinal an X s'esttrouvéeabolie par le décret du 5 septembre1870 qui a supprimé le serment politique.9130. — M. Maurice Rabier <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. leministre <strong>de</strong> l'intérieur quelles sont, en l'étatactuel <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion et notamment <strong>de</strong>puisle vote <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 20 septembre 1947 portantstatut <strong>de</strong> l'Algérie, lCo dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi dû20 septembre 1948 portant réforme <strong>de</strong>s pensionsciviies et militaires qui sont automatiquementapplicables à l'Algérie: a) pour lèsretraités du personnel civil <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre ;b) pour les services rattachés; dans quellemesure ces dispositions peuvent être suspensivesd'application, sous réserve <strong>de</strong>s dispositionsfiscales fart/ 10 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 20 septembre1947) et quelles initiatives le Gouvernementcompte prendre, le cas échéant, pourque ces dispositions soient appliquées; quellesinitiatives le Gouvernement compte égalementprendre pour que <strong>la</strong> loi du 20 septembre 1948portant réforme du régime <strong>de</strong>s pensions civileset militaires soit applicable à l'ensemble<strong>de</strong>s retraités du cadre algérien.Réponse. -— 1° La loi du 20 septembre 1948portant réformé <strong>de</strong> pensions civiles s'appliqueà tous les- agents- <strong>de</strong>s cadres métropolitains ycompris ceux qui servent en Algérie. Rentrentdans cette catégorie notamment les retraitésdu personnel civil <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre et <strong>de</strong>s servicesrattachés; 2° une décision ayant pour objetd'étendre aux fonctionnaires et agents titu<strong>la</strong>ires<strong>de</strong> <strong>la</strong> caisse générale <strong>de</strong>s retraites <strong>de</strong>l'Algérie les dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 20- septembre1948 a été adoptée par l'assemblée algérienneau cours <strong>de</strong> sa ; séance du 4 marscourant. '9222. — M. Philippe OS mi signale à M. leministre <strong>de</strong> l'intérieur <strong>la</strong> situation suivante.;le conseil municipal d'une commune a décidé<strong>la</strong> démolition d'un immeuble appartenant 'à<strong>la</strong> commune et dont une partie est occupéepar un locataire avec bail commercial. Unec<strong>la</strong>use du bail prévoit l.a résiliation <strong>de</strong> ceiui:<strong>de</strong>n cas' dé démolitioi) pour cause d'utilité publique.Il lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si <strong>la</strong> commune peutprendre immédiatement l'arrêté <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>rationpublique <strong>de</strong> cette démolition, sans que lelocataire puisse exercer un recours contre <strong>la</strong>commune propriétaire. (Question du 18 février1949.)Réponse. — Une déc<strong>la</strong>ration d'utilité publique<strong>de</strong> travaux à entreprendre ne peut se justifierqu'en vue <strong>de</strong> l'acquisition d'un immeubledans le cadre d'une procédure d'expropriation.Or, en l'espèce, l'immeuble, objet du bailcommercial, appartient à <strong>la</strong> commune. Sa démolitionne saurait donc donner lieu à une déc<strong>la</strong>ration1 d'utilité publique, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>cette collectivité. En conséquence, l'honorableparlementaire est prié <strong>de</strong> vouloir bien préciser:1° les termes exacts <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>use dontil s'agit; 2° les circonstances dans lesquelles<strong>la</strong> commune . est amenée à entreprendre <strong>la</strong>démolition <strong>de</strong> l'immeuble lui appartenant.9262. — M. Roger Duveau signale à M, 10ministre <strong>de</strong> l'intérieur que les agents charges<strong>de</strong>. <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion , dans ; Paris sont ;équipé§; <strong>de</strong>telle soitiQi. q&'Us\sont pratiquement.invisibles


jès <strong>la</strong> nuit tombée, ce qui, indépendammentdu danger qui en résulte pour les usagers etles agents eux-mêmes, les met dans l'impossibilitéd'assurer utilement leur service. Il lui<strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il compte prendra <strong>de</strong>s mesures pouriermettre aux agents <strong>de</strong> remplir leur rôle avecÎe maximum <strong>de</strong> sécurité et d'efficacité. (Questiondu 22 février 1949.)Réponse. — Des étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s essais sontactuellement poursuivis par <strong>la</strong> préfecture <strong>de</strong>police pour mettre au point un matériel (bâtonslumineux, pèlerines ou petit équipementb<strong>la</strong>ncs) <strong>de</strong>stinés à rendre plus visibles lesgardiens <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix chargés, <strong>la</strong> nuit, <strong>de</strong> <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion.Les moyens reconnus les plus efficacesseront ensuite généralisés.9263. — M. Maurice Rabier signale à M. leministre <strong>de</strong> l'intérieur qu'en annexe à un arrêtedu 31 décembre 1948, le gouverneur général<strong>de</strong> l'Algérie a publié les nouveaux indices<strong>de</strong> traitements <strong>de</strong>s fonctionnaires algériens.Or, les tableaux annexés ne comportentpas les indices qui auraient dû être normalementprévus par le service <strong>de</strong> l'inspection dutravail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> main-d'œuvre. Il a été réponduaux agents <strong>de</strong> ce service, qui s'inquiétaient<strong>de</strong> ce fait, que les indices les intéressantn'avaient pas été publiés par « oubliet lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelles mesures il compte)rendre pour faire réparer cette omission, dansÎ e»minimum <strong>de</strong> temps, afin <strong>de</strong> rétablir <strong>la</strong> situation<strong>de</strong> ces agents dans les mêmes conditionsque celles appliquées pour les autresfonctionnaires algériens. (Question du 22 février1949.)Réponse. — La section algérienne du conseilsupérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction publique se réuniraincessammentpour examiner les indices <strong>de</strong>traitements non encore fixés, notamment ceux<strong>de</strong>s fonctionnaires <strong>de</strong> l'inspection du travailet <strong>de</strong> <strong>la</strong> main-d'œuvre. Dès tjue cette sectionaura donné son avis, les indjces retenus serontsoumis par le gouverneur général <strong>de</strong> l'Algérieà l'agrément du 1 pouvoir central.9345. — M. Eugène Chassaing expose à M. leministre <strong>de</strong> l'intérieur que les travaux <strong>de</strong>construction <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> désenc<strong>la</strong>vementintéressant cfrefs-lieux <strong>de</strong> communes et hameauxd'au moins 50 habitants sont pratiquementsuspendus <strong>de</strong>puis 1940, <strong>la</strong> main-d'œuvr- 5prisonnière offerte n'ayant pu être utilisée quedans une très faible mesure et dans <strong>de</strong>s conditionstrès onéreuses surtout pour les communes<strong>de</strong> haute montagne, et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> :1® <strong>de</strong> quel ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur sont, en matière<strong>de</strong> désenc<strong>la</strong>vement, et pour <strong>la</strong> métropole,les programmes arrêtés par les départements; 2° quelles mesures il compte prendre)our assurer l'exécution <strong>de</strong> ces programmes àJ a fois dans un dé<strong>la</strong>i qui n'excè<strong>de</strong> pas quatreannées et par une ai<strong>de</strong> qui ne soit pas inférieureà celle accordée, avant 1940, aux collectivitésintéressées. (Question du 1 er marsd949.)Réponse. — La question posée par l'honorableparlementaire nécessite une enquête à<strong>la</strong>quelle 11 va être immédiatement procédé.D'ores et déjà, il est hors <strong>de</strong> doute que l'ensemble<strong>de</strong>s travaux précités représente unedépense considérable et dont <strong>la</strong> couverture nepourra certainement pas être faite en quatreans. Il est signalé, par ailleurs, qu'une circu<strong>la</strong>iredu ministère <strong>de</strong> l'intérieur qui vientd'être envoyée aux préfets leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>spropositions en vus <strong>de</strong> l'attribution, en 1949,<strong>de</strong> subventions pour les quelques projets <strong>de</strong>désenc<strong>la</strong>vement les plus urgents à exécuterdans leurs départements. Le taux maximum <strong>de</strong>subvention applicable en l'Occurrence est toujours<strong>de</strong> 80 p. 100, en application du décretdu 21 avril 1939.JUSTICE9264. M. Edouard Depreux <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àM. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice: 1 quelles mesuresil envisage pour hâter l'envoi par lesgreffes à l'institut national <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistiqueet <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques <strong>de</strong>s avis <strong>de</strong>condamnation privative <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité électorale.En effet, ces avis parviennent très tardivementdans les mairies, on pourrait citer lecas <strong>de</strong> personnes qui ont voté pendant touteASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS 1949 1739<strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> leur incapacité et dont <strong>la</strong> mairieapprend <strong>la</strong> condamnation par les soins <strong>de</strong>l'I. N. S. E. E. au moment ou <strong>la</strong> réhabilitationest acquise. Par suite du manque <strong>de</strong> personnel,le greffe du casier judiciaire <strong>de</strong> Parisn'aura pas achevé avant le l« r avril 1949 lerelevé <strong>de</strong>s condamnations antérieures au1®* janvier 1947,. Des dé<strong>la</strong>is considérables seproduisent actuellement entre <strong>la</strong> date <strong>de</strong>condamnation <strong>de</strong> l'électeur et <strong>la</strong> date <strong>de</strong> réception<strong>de</strong> l'avis modèle 8 par l'I. N. S. E. E.,l'établissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> radiationmodèle 10 et l'envoi aux maires en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong>radiation <strong>de</strong> l'intéressé <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste électorale ;2° Si on peut prévoir l'emploi <strong>de</strong> personnelspécialisé; connaissant à fond <strong>la</strong> question <strong>de</strong>capacité électorale, d'amnistie, <strong>de</strong> grâce amnistiante,<strong>de</strong> réhabilitation légale et judiciaire,etc., afin d'éviter <strong>de</strong>s erreurs, particulièrementregrettables en une telle matière.{Question du 22 février 1949.)Réponse. — Cette question, en ce qu'elleconcerne l'organisation et le fonctionnementdu fichier électoral, est <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence <strong>de</strong>M. le ministie <strong>de</strong>s finances et <strong>de</strong>s affaireséconomiques dont relève l'institut national<strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques:établissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> radiationmodèle 10, envoi aux maires, emploi d'un personnelspécialisé et qualifié. L'envoi à l'institutnational <strong>de</strong>s duplicata <strong>de</strong> bulletins n° 1du casier judiciaire re<strong>la</strong>tifs à <strong>de</strong>s condamnationsentraînant incapacité électorale, a faitl'objet <strong>de</strong> nombreuses instructions <strong>de</strong> <strong>la</strong> chancellerieaux parquets. Le relevé dans lescasiers judiciaires en a été fait par les greffiersaussi rapi<strong>de</strong>ment que le permettaientl'importance du travail et les difficultés rencontrées.Au greffe du tribunal <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine, oùcette opération était particulièrement longue,le retard a été causé encore plus par l'insuffisance<strong>de</strong>s locaux que par celle du personnel.Néanmoins ce relevé sera terminé au débutdu mois prochain et le fichier électoral pourradès lors être considéré comme régulièrementdocumenté.RECONSTRUCTION ET URBANISME8612. — M. Robert Bichet rappelle à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong> l'urbanismeque dans le cadre <strong>de</strong>s mesures prisespar ses services pour l'aménagement <strong>de</strong>s immeublesnon sinistrés ou inoccupés, uneenquête a été faite auprès <strong>de</strong>s maires <strong>de</strong>sdiverses localités, tendant à établir une liste<strong>de</strong>s Immeubles privés qui sont inachevés etcelle <strong>de</strong>s immeubles qui sont actuellementinhabités et qui pourraient être aménagés àl'usage d'habitation; lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quellessont ses intentions en ce qui concerne le financement<strong>de</strong>s travaux d'aménagement etd'achèvement do ces différents immeubles etnotamment si l'obligation serait faite auxpropriétaires <strong>de</strong>sdits immeubles <strong>de</strong> participerd'une manière ou d'une autre à l'achèvement<strong>de</strong>s travaux. (Question du 11 janvier 1949.)Réponse. — Dans le but <strong>de</strong> pallier <strong>la</strong> crisedu logement qui sévit actuellement dans l'ensembledu pays, certains <strong>de</strong> mes prédécesseursavaient envisagé <strong>de</strong> faire effectuer parle ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong> l'urbanismele recensement <strong>de</strong>s immeubles inachevésou vétustés, qui seraient susceptiblesd'aménagement les rendant propres à l'habitation.Il était prévu, notamment, d'accor<strong>de</strong>rcertaines facilités aux propriétaires pour lesinciter à effectuer eux-mêmes les travaux.Toutefois, dans certains cas déterminés,l'Etat pouvait se substituer à eux et faireexécuter les travaux, soit dans les conditionsprévues au titre III <strong>de</strong> l'ordonnance 45-609 du10 avril 1945, soit conformément à l'ordonnance45-2064 du 8 septembre 1945, autorisant<strong>la</strong> construction par l'Etat ou par lesassociations syndicales <strong>de</strong> reconstructiond'immeubles d'habitation <strong>de</strong> caractère définitif.Les divers projets présentés en ce sensn'ont pas été adoptés. Si bien qu'actuellementpar suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> non prorogation <strong>de</strong> l'ordonnance45-2064 du 8 septembre 1945,- dontl'application a été limitée aux années 1945et 1946 (sauf pour les chantiers expérimentauxou les constructions entreprises par lesassociations syndicales), le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong>reconstruction et <strong>de</strong> l'urbanisme est dans l'impossibilité<strong>de</strong> financer <strong>la</strong> réfection ou l'achèvement<strong>de</strong> locaux d'habitation non sinistrés.Toutefois, les sinistrés peuvent être autoriséeà affecter les in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong> dommages <strong>de</strong>guerre afférentes à leurs biens endommagésou détruits à l'achèvement d'immeubles dont<strong>la</strong> construction, entreprise avant ou pendantles hostilités, a du être suspendue au cours<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années. Il est, cependant,nécessaire qu'ils s'en soient rendus acquéreurs,préa<strong>la</strong>blement* au transfert et que letransfert ait été autorisé. J'ajoute que j'aiprescrit à mes services <strong>de</strong> reprendre lesétu<strong>de</strong>s déjà entreprises en vue <strong>de</strong> déterminerdans quelles conditions pourraient être réaliséset financés l'achèvement ou l'aménagementd'immeubles inachevés ou inhabité«tout en assurant le respect <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s pro«priétaires.8844. — M. Pierre Gabelle expose à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong> l'urba«nisme que, dans l'annexe n° 1 du décret du10 décembre 1948, <strong>la</strong> définition, pour <strong>la</strong> détermination<strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong> 3® catégorie et <strong>de</strong> ses<strong>de</strong>ux sous-catégories, ne porte aucune mentionconcernant l'équipement <strong>de</strong>s locaux;que, par contre, <strong>la</strong> définition, <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong>4° catégorie se termine ainsi : « ainsi que<strong>de</strong>s immeubles démunis <strong>de</strong> tout équipement(aucun w.-c., ni particulier au local, nimême commun h l'immeuble) ®; lui faitremarquer que, <strong>de</strong> l'application rigoureuse<strong>de</strong> cette phrase, peuvent naître - bien <strong>de</strong>scontestations et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : 1° si le seulfait <strong>de</strong> n'avoir qu'un poste d'eau à l'étageou <strong>de</strong>s w.-c collectifs pour <strong>de</strong>ux ou plusieurslogements entraînera le c<strong>la</strong>ssementsystématique en 4® catégorie, alors que <strong>la</strong>construction est <strong>de</strong> très bonne qualité etjustifie, par ailleurs, <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification en 3®catégorie A, voire même en 2® catégorie C;2° pareillement, si le fait que le local <strong>de</strong>référence c<strong>la</strong>ssé en 3° catégorie ait été comprisdans l'annexe II du décret du 10 décembre1948 avec équipement particulier <strong>de</strong> w.-c.,avec effet d'eau, peut déterminer l'exclusion<strong>de</strong> cette catégorie <strong>de</strong> tout local ne comportantpas semb<strong>la</strong>ble équipement.du 25 janvier 1959.)(QuestionRéponse. -- L'annexe n° 1 au décret n° 48-1881 du 10* décembre 1948 a précisé d'unomanière très explicite, que « dans le choix<strong>de</strong>s catégories, il n'y a pas lieu <strong>de</strong> tenircompte <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong>s équipementspropres au local ou. à l'immeuble puisqueceux-ci font, par ailleurs, l'objet <strong>de</strong> correctifs.Sans doute, dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s cas, <strong>la</strong>qualité et l'importance <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions d'hygièneet <strong>de</strong> confort sont en rapport avec<strong>la</strong> catégorie <strong>de</strong> l'immeuble, mais il n'en estpas toujours ainsi. » Si, pour <strong>la</strong> définition<strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong> 4® catégorie, il est indiqué quedoivent y figurer <strong>de</strong>s Immeuibles démunis <strong>de</strong>tout équipement, il est précisé qu'il s'agitlà du cas tout à. fait exceptionnel où iln'existe ni w.-c. particulier au local, nimême un w.-c. commun à l'immeuble. Dansces conditions, le fait qu'il n'existe qu'unposte d'eau à l'étage ou que <strong>de</strong>s w.-c. collectifspour <strong>de</strong>ux ou plusieurs logements n'en»traîne pas nécessairement le c<strong>la</strong>ssement en4« catégorie. Selon <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction,<strong>de</strong> tels locaux pourront être c<strong>la</strong>ssés encatégorie III B ou même III A. II est précisé,par ailleurs, que le local <strong>de</strong> référence dontle décompte figure à l'annexe II du décretdu 10 décembre 1948 ne constitue qu'unexemple <strong>de</strong> local <strong>de</strong> catégorie III A. Unlogement qui ne dispose pas d'un w.-c. particulieravec effet d'eau peut, cependant,être c<strong>la</strong>ssé en catégorie III A si, par ailleurs,11 présente <strong>de</strong>s avantages qui compensent cetinconvénient.9078. — M. Albert Aubry <strong>de</strong>man<strong>de</strong> â M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong> l'urba*nisme: 1° si un propriétaire a le droit <strong>de</strong>compter, dans <strong>la</strong> surface corrigée d'un appartement,<strong>de</strong>s postes d'eau supplémentaires*chau<strong>de</strong> et froi<strong>de</strong>, dans un local servant <strong>de</strong>salle <strong>de</strong> bains, alors que l'instal<strong>la</strong>tion a étéfaite par un locataire précé<strong>de</strong>nt et reprisepar le locataire actuel qui possè<strong>de</strong> un reçut<strong>de</strong> cette reprise; 2° si <strong>la</strong> suppression duconcierge dans un immeuble <strong>de</strong> 28 locataires,entraînant l'absence complète <strong>de</strong> gardiennageet d'entretien normal, ne permçj


ITêO ASSEMBLEE NATIONALE — 3 # SEANCE Dû 12 MARS 1M9soit <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sser ledit immeuble dans uneeatégorie inférieure, soit <strong>de</strong> compter un coefleieatd'eutretiea et <strong>de</strong> vétusté plus faible.{Question du 10 février 1949.Répanse. — 1 Aux termes <strong>de</strong> l'article 14du décret n° 48-1706 du 22 novembre 1948,seuls, entrent en ligne <strong>de</strong> compte, dans lecalcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface corrigée, -les élémentsd'équipement du local fournis par le propriétaire.Les instal<strong>la</strong>tions effectuées par un précé<strong>de</strong>ntlocataire ou occupant et cédées parce <strong>de</strong>rnier au locataire ou k l'occupantactuel, ne peuvent donc donner lieu à équivalencesuperficielle ; 2© il semble ressortir<strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration faite k l'Assemblée nationale,le 17 juin 1948 (J. 0. du 18 juin, dé'bats,¡pages 9629 et 9630), par M. le rapporteur <strong>de</strong><strong>la</strong> loi sur les loyers, que <strong>la</strong> présence d'unconcierge dans un immeuble est susceptibled'intervenir dans le c<strong>la</strong>ssement <strong>de</strong>s locauxqui s'y trouvent situés. Aussi, et soustréserve <strong>de</strong> l'appréciation souveraine '<strong>de</strong>s tribunauxjudiciaires, <strong>la</strong> suppression du concierged'un immeuble paraît-elle pouvoir entreren ligne <strong>de</strong> compte dans le c<strong>la</strong>ssement<strong>de</strong>s différents locaux <strong>de</strong> cet inimeubie. Ilsemble, par ailleurs, que, loisque <strong>la</strong> suppressiondu concierge entraîne un défaut d'entretien<strong>de</strong>s parties communes <strong>de</strong> l'immeuble,les locataires ou occupants soient uliérieure-• ment fondés à invoquer l'aggravation <strong>de</strong>sconséquences qui en résultent à l'égard <strong>de</strong>l'habitabilité et <strong>de</strong> l'aspect <strong>de</strong> l'immeuble,pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>la</strong> réduction du coefficientd'entretien et <strong>de</strong> vétusté primitivement fixépour leur local.«138, — M. Maurice Lucas expose à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong> l'urbanismeque certaines délégations départementeies<strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction auraient l'intention<strong>de</strong> régler l'in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> reconstitution <strong>de</strong>sautomobiles volées par les Allemands ou sinistrées,d'après le prix d'acquisition par le sinistré<strong>de</strong> <strong>la</strong> première voiture par lui achetéeLprès <strong>la</strong> Libération; lui fait remarquer quecette mesure constituerait, à coup sûr, unevio<strong>la</strong>tion du principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> « réparation intégrale<strong>de</strong>3 dommages » posée par <strong>la</strong> loi du2$ octobre 1946 ; et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si une décisionquelconque <strong>de</strong> son administration vadans le sens d'une telle interprétation et. lecas échéant, s'il ne croit pas <strong>de</strong>voir donnertoutes instructions utiles pour faire respecterles principes posés par <strong>la</strong> loi du 28 octobre1916 {Question du 15 février 1949.)Réponse. — Aux termes <strong>de</strong> l'article 15 <strong>de</strong> <strong>la</strong>loi du 28 octobre 1946 sur les dommages <strong>de</strong>guerre, l'in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> reconstitution estégale k l'intégralité du coût <strong>de</strong> reconstitutiondu bien détruit, te! qu'il se comportait au•moment du'sinistre, déduction faite <strong>de</strong>s abattements<strong>de</strong>stinés à tenir compte <strong>de</strong> sa vétustéet <strong>de</strong> son mauvais état; cette in<strong>de</strong>mnité nepeut, toutefois, excé<strong>de</strong>r les dépense*, réellement faite. Cette règle est applicâblé k unvéhicule automobile affecté k un usage industriél, commercial, artisanal ou professionnel«Tuime elle l'est à tout autre bien visé par <strong>la</strong>1 i. On calcule tout d'abord l'in<strong>de</strong>mnitéd'après le coût <strong>de</strong> reconstitution « à l'i<strong>de</strong>ntique» et l'on note les dépenses faites envne <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstitution. Deux cas peuvent seprésenter : 1® le premier véhicule <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cementpeut être considéré, compte tenu d*»l'évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique comme équivalentLJ véhicule oétruit; l'in<strong>de</strong>mnité, calculéecomme il est dit ci-<strong>de</strong>ssus, est acquise au sinistrédans <strong>la</strong> limite du prix d'achat <strong>de</strong> cevéhicule; 2° le premier véhicule <strong>de</strong> remp<strong>la</strong>cementne peut être considéré, compte tenu df>¡révolution ce <strong>la</strong> technique que comme constituantune reconstitution partielle. Le sinistréqui acquiert un autre véhicule pour parfaire<strong>la</strong> reconstitution peut alors prétendre, parsupport au cas précédant, à un complément«d'in<strong>de</strong>mnité, mais l'ensemble <strong>de</strong>s versementsdont H bénéficie ne peut excé<strong>de</strong>r ni le montf»Et <strong>de</strong> l'in<strong>de</strong>mnité établie d'après le coût ù*¡fi constitution « à l'i<strong>de</strong>ntique », ni les d*-p uses réellement faites. Dans tous les cas,le^ sommes prises en considération dans lescalculs sont ramenées à une date <strong>de</strong> Tété*rence unique, k l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> coefficients appro-9183. — M, Fernatul Baux cm expose à M. leministro ile <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong> furbatiiemeque le »fait, pour un logement ou uuappartement, <strong>de</strong> ne pas répondre k certainesprescriptions prévues par l'arrêté préfectoraldu 7 mal 1936 portant règlement sanitaire <strong>de</strong><strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Paris et, singulièrement à l'obligationinscrite son article 33, <strong>de</strong> comporterau moins un conduit <strong>de</strong> fumée par groupe OHpartie <strong>de</strong> groupe <strong>de</strong> trois pièces, nonobstantl'existence d'une instal<strong>la</strong>tion collective <strong>de</strong>chauffage centrai, mérite d'être retenucomme un facteur au moins aussi importantque V « iso<strong>la</strong>tion phonique ou thermique »dans le c<strong>la</strong>ssement <strong>de</strong>s immeubles d'aprèsleurs conditions d'habitabilité, étant donné lesinconvénients graves pouvant -en résulter encas <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die d'un locataire, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong><strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement du chauffagecentral. 11 <strong>de</strong>man<strong>de</strong> dans quelle mesure ildoit être tenu compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> circonstance signaléeci-<strong>de</strong>ssus, dans <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> îacatégorie d'immeuble dans lequel se trouveun logement totalement dépourvu <strong>de</strong> conduit<strong>de</strong> fumée. (Question du 17 février 1949.)Réponse. — Aux termes <strong>de</strong> l'article 2 dudécret n® 43-1766 du 22 novembre 1948. unepièce ne peut être comprise au nombre <strong>de</strong>spièces « habitables » que si elle dispose, soitd'un conduit <strong>de</strong> fumée, soit à <strong>la</strong> fois d'uneinstal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> chauffage et d'un système <strong>de</strong>venti<strong>la</strong>tion. Lorsqu'une pièce ne dispose qued'un radiateur <strong>de</strong> chauffage centrai, a l'exclusiond'un conduit <strong>de</strong> fumée ou d'un système<strong>de</strong> venti<strong>la</strong>tion, elle ne peut donc être c<strong>la</strong>sséeque parmi les pièces « secondaires • (et lecas échéant <strong>de</strong>s « annexes *) ce qui entraînel'application, à sa superficie, du correctif 0,9(et le cas échéant 0,6). il ne semible pas, dèslors, qu'à cette première réduction doives'ajouter automatiquement le déc<strong>la</strong>ssement,dans une catégorie ou une sous-catégorie inférieure,du local dont Les pièces ou les annexesne disposent d'aucun conduit <strong>de</strong> fumée.Toutefois, pour tenir compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition<strong>de</strong> résolution adoptée par l'Assemblée natio*naie, au cours <strong>de</strong> sa séance du 1 er mars 1949,le Gouvernement envisage <strong>de</strong> compléter, notamment,l'annexe I au -décret du 22 novembre1948 par une disposition prévoyant quel'absence <strong>de</strong> tout conduit <strong>de</strong> fumée k l'intérieurd'un local peut, lorsque les caractéristiques<strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier se situent à <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>celles exigées pour son c<strong>la</strong>ssement dans unecatégorie ou une sous-catégorie déterminée,justifier son c<strong>la</strong>ssement dans une catégorieou une sous-catégorie immédiatement inférieure.f184 — M, Louis CHristiaens expose à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong> l'urbanismequ'un officier <strong>de</strong>^ réserve démilitariséen zone libre pendant l'occupation s'esttrouvé, lors <strong>de</strong> l'extension du territoire parles Allemands, dans l'obligation <strong>de</strong> déposerson revolver au commissariat <strong>de</strong> police <strong>de</strong><strong>la</strong> commune où il se réfugiait, ce, en exécutiond'une circu<strong>la</strong>ire préfectorale enjoignantà tous les habitants le dépôt <strong>de</strong> leurs armes;qu'il a adressé 4 <strong>la</strong> délégation départementaleà <strong>la</strong>quelle ressortit <strong>la</strong> commune où 11avait fait le dépôt, une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'in<strong>de</strong>mnitéjustifiée par <strong>la</strong> copie conforme du récépisséqui lui a été remis à cette époque ; qu'il luia été répondu que, seules étaient in<strong>de</strong>mniséesles « armes h usage professionnel (gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>seaux et forêts, gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> louveterie) ou provenantd'un stock armurier »; que, cependant,un dossier avait été ouvert « à titre justificatif»; qu'il semblerait logique que le revolverd'un officier <strong>de</strong> réserve soit assimiléà une arme à usage professionnel puisque <strong>la</strong>qualité d'officier <strong>de</strong> réserve en imposait <strong>la</strong>possession k son détenteur, et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s'il compte en déci<strong>de</strong>r ainsi. {Question éu17 février 1949.)Réponse. — La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'in<strong>de</strong>mnité présentéepar un officier <strong>de</strong> réserve qui, pendantl'occupation, a dû déposer son revolver aucommissariat <strong>de</strong> police du lieu <strong>de</strong> sa rési<strong>de</strong>nceet ne l'a pas récupéré, peut être instruiteau titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 28 octobre 1946,sur les dommages <strong>de</strong> guerre. Toutefois, cetteinstruction sera effectuée sur les bases prévues•par l'article 21 <strong>de</strong> ce .texte concernant <strong>la</strong> reconstitution<strong>de</strong>s biens meubles d'usage courantou familial et non d'après les dispositions<strong>de</strong> l'article 25 re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> reconstitution<strong>de</strong>s mobiliers professionnels.. En effet, l'armedont il est question ne peut être considéréecomzne nécessaire à l'exercice <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession<strong>de</strong> l'intéressé. L'in<strong>de</strong>mnisation <strong>de</strong>s pertes<strong>de</strong> cette nature interviendra après que lerèglement <strong>de</strong>s sinistres afférents à <strong>de</strong>s objetsd'usage familial, actuellement considéréscomme prioritaires, aura pu être assuré.9185 — M. Robert Prigent rappelle à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong> l'ut-fea*nisme qu'aux termes <strong>de</strong> l'article 33 <strong>de</strong> <strong>la</strong>loi du 28 octobre 1946, toute mutation entrevifs d'un bien sinistré et dii droit k l'in<strong>de</strong>mnitéqui est attaché, est subordonné, kpeine <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> ce droit, k l'autorisationdu tribunal civil, statuant en chambre duconseil, le ministère public entendu ; que lesinistré désirant vendre son bien endommagéou détruit doit adresses- une requête au prési<strong>de</strong>ntdu tribunal civil qui <strong>la</strong> transmet auparquet du procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République etcelui-ci, k son tour, est tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmettrepour enquête préa<strong>la</strong>ble au délégué départementaldu ministère dé <strong>la</strong> reconstructionet du l'urbanisme; lui expose qu'à partir dumoment où cette requête est parvenue k <strong>la</strong>délégation départementale, elle doit passerdans <strong>de</strong> nombreux services et que <strong>la</strong> solutionse trouve, <strong>de</strong> ce fait, considérablement retardée; que ce retard se trouve encore aggravépar une décision du service <strong>de</strong> l'urbanismequi envisage <strong>de</strong> réc<strong>la</strong>mer h chaque ven<strong>de</strong>uruu p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> situation <strong>de</strong> son immeuble sinistré,alors que <strong>la</strong> désignation en est donnée"dans <strong>la</strong> requête avec toute précision voulueet qu'il suffirait <strong>de</strong> se référer à un p<strong>la</strong>n pouïconnaître aussitôt l'emp<strong>la</strong>cement exact <strong>de</strong>l'immeuble considéré; que par suite <strong>de</strong> cesdiverses formalités, <strong>de</strong>s ventes conclues 11y a dix mois et plus n'ont pas encore étérégu<strong>la</strong>risées, faute d'avoir reçu l'autorisationindispensable, le dossier n'ayant pas encoreété retourné par les services du ministère<strong>de</strong> 1* reconstruction et <strong>de</strong> l'urbanisme autribunal civil; qu'en raison <strong>de</strong> ces lenteursdans l'examen <strong>de</strong> ces dossiers^.<strong>de</strong>s sommesconsidérables sont déposées par les acheteursCe biens sinistrés chez les officiers ministé-.riels, lesquels ne sont pas autorisés, aussilongtemps que le jugement n'est pas rendu,a se <strong>de</strong>ssaisir <strong>de</strong>s sommes qui leur sont coailéespour les remettre aux ven<strong>de</strong>urs. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong>quelles mesures il envisage <strong>de</strong> prendrepour remédier aux lenteurs exposées ci»<strong>de</strong>ssus. (Question du 17 février 1949.)Réponse. — La vente d'un bien sinistréet du droit à in<strong>de</strong>mnité qui y est attachéeest, <strong>de</strong>puis le 1« janvier 1917, date d'entréeen vigueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 28 octobre 1946 surles dommages <strong>de</strong> guerre, subordonnée, àpeine <strong>de</strong> perte du droit, k l'autorisation dutribunal civil dans le ressort duquel se trouvele bien sinistré. Ce tribunal, afin d'être enmesure d'apprécier si le prix <strong>de</strong> cession estnormal, eu ésawl à <strong>la</strong> valeur du bien et aumontant <strong>de</strong> 1 in<strong>de</strong>mnité y afférente, consulteeffectivement le délégué départemental duministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconstruction et <strong>de</strong> l'urbanisme,afin d'obtenir toutes indications utilessur l'existence, l'étendue, l'origine <strong>de</strong>s dommages,ainsi que sur l'évaluation qui a puen être faite. Le délégué ne fournit les précisionsqui lui sont <strong>de</strong>mandées et ne formuleun avis sur l'opportunité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mutation envisagéequ'après un examen très sérieux,d'une part <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> <strong>la</strong> cession, d'autrepart, du dossier déposé dans ses serviceset re<strong>la</strong>tif aux dommages subis par lebien, objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> cession. Cet examen, siapprofondi qu'il soit, ne saurait évi<strong>de</strong>mmentJustifier à lui seul <strong>de</strong>s lenteurs telles quecelles signalées par l'honorable parlementaire;il semble, toutefois, que le plus souvent,les retards apportés par les délégationsà fournir aux tribunaux civils les précisionset avis qui leur sont <strong>de</strong>mandés, proviennentdu fait que les propriétaires sinistrés n'ontencore déposé dans leurs services aucun <strong>de</strong>visou rapport d'expert permettant d'établir<strong>de</strong> façon, même approximative, le montant<strong>de</strong> leurs in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong> dommages <strong>de</strong> guerre,


TRAVAIL IT SECURITE SOCIALE# 8700. — M» Lucien Coffin <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. lem m tetre du travail et «le <strong>la</strong> sécurité sociale:lo S'ii tient pour acquises les conclusionsdu rapport <strong>de</strong> M. Rène Gautron, contrôleurgénérai, concernant ' le recrutement et l'em-.Banche du personnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> caisse <strong>de</strong> sécuritésociale <strong>de</strong> Bourges (Chèr) ; 2» dans l'affirmative,quelles mesures il compte prendre poursanctionner les abus relevés et mettre fin àl'avenir à <strong>de</strong> semb<strong>la</strong>bles errements. (Questiondu 18 janvier 1949.)Réponse. — Le rapport dont il s'agit a éUcommuniqué à <strong>la</strong> caisse primaire <strong>de</strong> sécuritésociale do Bourges pour observations, suivant• <strong>la</strong> procédure habituelle ; ics premières explicationsfont apparaître que si plusieurs redressementsont été opérés, <strong>de</strong>s abus auxquelsil doit être mis fin subsistent, notammenten ce qui concerne le nombre d'agentsemployés et le surc<strong>la</strong>ssement <strong>de</strong> certains d'entreeux. Le conseil d'administration a étéinvité <strong>de</strong> ta con impérative à transmettredans un dé<strong>la</strong>i ne <strong>de</strong>vant pas dépasser le i*«-mil, ses propositions concrètes d'organisationplus rationnelle <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> <strong>la</strong> caisse;si cès propositions ne portent pas sur lespoints signalés cklessus ou si elles apparaissentnettement insuffisantes, l'administrationse propose <strong>de</strong> prendre, à l'égard du con sei.,<strong>de</strong>s sanctions pouvant aller jusqu'à <strong>la</strong> dischiti on, s'il s'obstinait à ne pas vouloir entreprendreles réformes énergiques qui s'imposer}!.eÌlQ3. — M. Joseph De<strong>la</strong>chenai <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àil. fe ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité so-* ciate si un ouvrier d'usine peut obtenir i'al-L>c a ti on <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ire unique, bien qu'il cultivequelques ares <strong>de</strong> terrain à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> sa femme.Réponse. — L'allocation <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ire uniquene peut être refusée aux sa<strong>la</strong>riés qui, en <strong>de</strong><strong>de</strong>leur occupation principale, exploitent <strong>de</strong>sterres dont <strong>la</strong> production est uniquement consacréeà <strong>la</strong> consommation familiale' et dontils ne retirent, par conséquent, annuii revenuprofessionnel. Par contre, il y a lieu <strong>de</strong> considérerque les exploitations agricoles donnantlieu au versement <strong>de</strong> cotisations aux. naisses d'allocations familiales agricoles procurentun revenu professionnel aux intéresséset aux membres <strong>de</strong> leur famille qui participentà l'exploitation. Dans ce cas, l'allocation<strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ire unique ne peut être attribuéeau chef <strong>de</strong> famille allocataire si le revenuretiré <strong>de</strong> cette exploitation par le conjointet les enfants qui sont à sa charge excè<strong>de</strong>le tiers du sa<strong>la</strong>ire servant <strong>de</strong> base ancalcul <strong>de</strong>s prestations familiales, en application<strong>de</strong> l'article 23 du décret du 40 décembre1946 II appartient à <strong>la</strong> caisse d'allocationsfamiliales intéressée <strong>de</strong> déterminer, dans chaquecas particulier, le revenu global procurépar l'exploitation agricole dirigée par fe sa<strong>la</strong>rié'allocataire en comparant celle-ci aux exploitationstypes <strong>de</strong> sa circonscription déterminéesen vertu <strong>de</strong> l'article 36 du décret duh) décembre 1946. Une fois ce revenu globaldéterminé, <strong>la</strong> caisse d'allocations Limili clésdoit également évaluer <strong>la</strong> part prise par <strong>la</strong>femme et les enfants h charge <strong>de</strong> l'allocataireà l'exploitation, compte tenu, le caséchéant, <strong>de</strong>s dispositions prévues par l'article55 du décret précité, et comparer le revenuprofessionnel correspondant au tiers dusa<strong>la</strong>ire servant <strong>de</strong> abs au calcul <strong>de</strong>s prestationsfamiliales. L'attribution <strong>de</strong> l'allocationtle sa<strong>la</strong>ire unique aux sa<strong>la</strong>riés qui cultivent,avc.-î l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> main-d'œuvre familiale, uneexploitation . agricole est donc subordonnéeh l'examen do <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> fait <strong>de</strong> l'allocaîaire,auquel <strong>la</strong> caisse d'allocations familiale*doit ]ii'iN'«'«it v r dans chaque cas par•licuh'er.> SS44. — M. Frédéric-Dupont expose à M. leministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité socialeque, dans un article paru dans l'Humanitédu 21 décembre 1948, M. Henri Raynaud, secrétaire<strong>de</strong> <strong>la</strong> C. G. T. déc<strong>la</strong>re que l'uniondu recouvrement <strong>de</strong>s cotisations <strong>de</strong> sécuritésociale dans <strong>la</strong> région parisienne a constaté,durant les huit premiers mois <strong>de</strong> Tannée1948, <strong>la</strong> non rentrée <strong>de</strong> quinze milliards <strong>de</strong>cotisations patronales app^faes, soit plus <strong>de</strong>20 p. 100: et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelles sont lesASSEMBLEE NATIONALE — 3* SEANCE DU 22 MARS 1949principales entreprises défail<strong>la</strong>ntes et le montant<strong>de</strong>s cotisations qu'elles n'ont pas versées.{Question du 1 er février 1949.)Réponse. — Il résulte <strong>de</strong> l'article 44, 3® alinéa,<strong>de</strong> l'ordonnance n° 45-2250 du 4 octobre4945 portant organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité socialeque les agents chargés du contrôle <strong>de</strong>'l'application par les employeurs <strong>de</strong>s légis<strong>la</strong>tions<strong>de</strong> sécurité sociale sont. astreints àl'observation du secret professionnel. H n'estpas douteux que ces dispositions lient égalementnon seulement, îes organismes <strong>de</strong> sécuritésociale auxquels appartiennent èesagents mais aussi le ministre du travail quiprocè<strong>de</strong> à leur agrément. Il n'est donc paspossible <strong>de</strong> donner à l'honorable parlementaire% îes précisions qu'il <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Toutefois,il est observé que les chiffres avancés parM. Raynaud correspon<strong>de</strong>nt à une évaluationglobale. Cette évaluation ne fait pas linediscrimination cependant essentielle entre lescotisations qui n'ont pas été versées auxéchéances prescrites par l'article 36 <strong>de</strong> l'ordonnancedu 4 octobre 1945, sans que pour autantles employeurs re<strong>de</strong>vables, contestent lemontant do leur <strong>de</strong>tte ou son exigibilité etd'autre part, les cotisations dont le recouvrementfait l'objet d'une procédure contentieuse.Il est évi<strong>de</strong>nt que dans le premier cas,le retard apporté an versement <strong>de</strong>s cotisations,par certains employeurs qui éprouventmomentanément, <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> trésorerie,n'entraîne pas une perte définitive pourîes caisses <strong>de</strong> sécurité sociale. Il est signalé,à titre d'information, que pour les organismesrelevant <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction régionale <strong>de</strong> <strong>la</strong>sécurité sociale <strong>de</strong> Paris, le total <strong>de</strong>s cotisationsfaisant l'objet d'un recouvrement par<strong>la</strong> voie <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure sommaire était au31 décembre 1948 <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 1.700 millions<strong>de</strong> francs, soit tin j*eu plus du dixième duchiffre <strong>de</strong> quinze milliams mentionné parM. Raynaud.8984 - - M. «losepi» Deiachenal <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àM» le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale: i® en vertu <strong>de</strong> quelle dispositionlégis<strong>la</strong>tive il a fixé, par arrêté, les appointementsminima <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins du travail; 2« pour quelle raison les arrêtés (15 mars1946, 17 mai 1946, i2 octobre 1946 et 29 novembre1948) ont fixé ces appointements, enprenant pour base les tarifs applicables auxmé<strong>de</strong>cins traitant en clientèle, qui ont <strong>de</strong>srisques, une responsabilité et <strong>de</strong>s fatigues,<strong>de</strong>s charges fiscales et professionnelles dontles mé<strong>de</strong>cins du travail sont exempts et quin'ont pas les mêmes avantages en nature;3« pourquoi l'arrêté du 29 novembre 1948 prévoitpour les mé<strong>de</strong>cins du travail le tarif <strong>de</strong>consultation applicable dans le départementle plus favorisé <strong>de</strong> <strong>la</strong> circonscription <strong>de</strong> chaquecaisse régionale <strong>de</strong> sécurité sociale, alorsque ce régime n'est pas applicable aux mé<strong>de</strong>cinstraitants. {Question du 3 février 1949.)Réponse. — 1« L'arrêté du 15 mars 1946fixant le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> rémunération <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cinsdo travail modifié par îes i^rêtés <strong>de</strong>s 17 maiet 12 octobre 1946 et 29 novembre 1948, estintervenu en vertu <strong>de</strong>s dispositions, du décretdu 10 novembre 1939 re<strong>la</strong>tif au régime du travailpendant <strong>la</strong> durée <strong>de</strong>s hostilités, du décretdu l« r juin 1940, re<strong>la</strong>tif au régime <strong>de</strong>ssa<strong>la</strong>ires, <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi validée du 30 novembre1941, re<strong>la</strong>tive aux conditions <strong>de</strong> travail etaux sa<strong>la</strong>ires, et-<strong>de</strong> l'arrêté validé du 9 janvier1942, re<strong>la</strong>tif à l'application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du30 novembre 1941. Les textes précités quifigurent du reste dans îes visas <strong>de</strong>s arrêtéssusindiqués ont étj maintenus en vigueur,en ce qui concerne leurs dispositions re<strong>la</strong>tivesaux sa<strong>la</strong>ires, par <strong>la</strong> loi du 23 décembre1946, re<strong>la</strong>tive aux conventions collectives <strong>de</strong>travail (article 11) jusqu'à une date qui serafixée par décret pris en conseil <strong>de</strong>s ministres;ce décret n'est pas encore intervenu; 2° lesappointements <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins du travail sontcalculés par référence au tarif <strong>de</strong> consultationapplicable pour les soins donnés auxassurés sociaux et h leurs ayants droit. Cemo<strong>de</strong> <strong>de</strong> rémunération a été retenu, <strong>de</strong> préférenceà <strong>la</strong> fixation <strong>de</strong> coefficients hiérarchiquesétablis en fonction du sa<strong>la</strong>ire minimumdu manoeuvre <strong>de</strong>s métaux, par analo-§ie avec <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>s appointementsm mmclm- im mmmrn*m é'feosrcitalisationprivés; il permet <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong><strong>la</strong> qualification particulière requise <strong>de</strong>s intéressés;3° l'arrêté du 29 novembre 1948 modifiantl'arrêté du 15 mars 1946, fixant le mo<strong>de</strong><strong>de</strong> rémunération <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins du travail,modifié par les arrêtés <strong>de</strong>s 17 mai et 12 octobre1946 a prévu en faveur <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins dutravail <strong>de</strong>s dispositions analogues à cellesdont bénéficient les mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong>s établissementsd'hospitalisation privés, à savoir qu*le tarif <strong>de</strong> consultation servant <strong>de</strong> base aucalcul <strong>de</strong> leurs appointements, est le tarif leplus favorisé du département le plus favorisé<strong>de</strong> <strong>la</strong> circonscription <strong>de</strong> chaque caisse régionale<strong>de</strong> sécurité sociale; ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcu<strong>la</strong> également pour objet <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong><strong>la</strong> qualification particulière <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins dutravail.9049. — M. René Penoy <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M.ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité social*quels sont les droits <strong>de</strong>s bénéficiaires <strong>de</strong> l'ordonnancedu 2 novembre 1945, vis-à-vis <strong>de</strong>«organismes <strong>de</strong> sécurité sociale, lorsque ceuxciont fait <strong>de</strong>s promotions pour pourvoir lesdifférents postes <strong>de</strong> cadres et <strong>de</strong> personnel<strong>de</strong> direction, au lieu <strong>de</strong> faire appel au personnelrec<strong>la</strong>ssable, par l'intermédiaire <strong>de</strong> fa commissionnationale <strong>de</strong> rec<strong>la</strong>ssement. {Questiondu 8 février 1949.)Réponse. — Toute personne visée à l'article12 <strong>de</strong> l'ordonnance n° 45-2635 du 2 novembre1945, et dont <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> rec<strong>la</strong>ssementdans le personnel <strong>de</strong>s organismes <strong>de</strong>sécurité sociale, régulièrement introduite, n'apu encore être satisfaite, peut. prétendre àson affectation dans un emploi simi<strong>la</strong>ire àson emploi antérieur même lorsque cet emploia été attribué à une personne non inc<strong>la</strong>ssable.Il n'est pas possible par contre <strong>de</strong>poser une règle générale en ce qui concernel'emploi occupé par une personne rec<strong>la</strong>ssablepromue à un gra<strong>de</strong> plus élevé que celuiqu'elle possédait avant son rec<strong>la</strong>ssement. Eneffet, il résulte <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> Fordonnancesusvisée que l'affectation d'un agentrec<strong>la</strong>ssable n'est possible que s'il existe dansun organisme <strong>de</strong> sécurité sociale ou d'allocationsfamiliales un emploi correspondantà <strong>la</strong> catégorie <strong>de</strong> cet agent, vacant ou considérécomme tel du fait qu'il est tenu ntrun agent ayant bénéficié d'une promotionIrréguliôre. Or, une décision <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionparitaire nationale instituée par <strong>la</strong> conventioncollective nationale <strong>de</strong> travail du personnel<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale stipule que lesemployés délégués dans un emploi <strong>de</strong> maîtrisene peuvent être titu<strong>la</strong>risés dans cetemploi avant <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> rec<strong>la</strong>ssement.Cette décision n'a pas été respectéepar tous les organismes <strong>de</strong> sécurité socialeou d'allocations familiales. Mais d'autre part,il résulte <strong>de</strong>s articles 30 et 31 <strong>de</strong> <strong>la</strong>dite conventionque <strong>la</strong> délégation d'un employé dansun gra<strong>de</strong> supérieur ne peut durer plus <strong>de</strong> sixmois, à l'expiration <strong>de</strong>squels doit lnt?rvenlr<strong>la</strong> titu<strong>la</strong>risation dans ledit gra<strong>de</strong>, ou <strong>la</strong> réintégrationdans les fonctions antérieures. C'estdans ces conditions que tes organismes <strong>de</strong>sécurité sociale ou d'allocations fami<strong>la</strong>ies,obligés d'assurer immédiatement le fonctionnement<strong>de</strong> leurs services alors qu'une partieimportante <strong>de</strong>s effectifs rec<strong>la</strong>ssables ne pouvaitêtre mise à leur disposition qu'à <strong>de</strong>séchéances très variables, ont été amenés àprocé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s promotions parmi le personnelen fonctions. Dans <strong>la</strong> mesure oh ces promotionscorrespon<strong>de</strong>nt à une qualification véritable<strong>de</strong>s bénéficiaires, et ne constituent pasun avancement excessif, par son importance,elles peuvent être réputées régulièrement acquisesaux intéressés, aux termes mêmes <strong>de</strong><strong>la</strong> convention collective. Des enquêtes actuellementen cours ont pour objet d'amener lesconseils d'administration à justifier le bienfondé<strong>de</strong>s promotions, et ô reconsidérer éventuellementcelles d'entre elles qui paraissentabusives. Cette revision rentre d'ailleurs dansle cadre d'une politique d'économie <strong>de</strong> gestionqui doit conduire certaines caisses àréorganiser leurs services en réduisant le ©aséchéant le nombre <strong>de</strong> leurs agents <strong>de</strong>s cadres.Il faut noter à ce propos que les sociétésd'assurances « acci<strong>de</strong>nts du travail » ont misà <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission nationale<strong>de</strong> rec<strong>la</strong>ssement un nombre <strong>de</strong> cadres supé-. rieur aux besoins <strong>de</strong>s organismes <strong>de</strong> sécurité| sociale, et que <strong>la</strong>dite commission a négligé


99 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949^d'offrir aux intéressés <strong>de</strong>s emplois comportantun dép<strong>la</strong>cement, alors que le rejet <strong>de</strong>cette offre pouvait justifier leur licencement,aux termes <strong>de</strong> l'article 18- <strong>de</strong> l'ordonnanceB» 45-2635 du 2 novembre 1945.0051. — M. René Schmitt <strong>de</strong>man<strong>de</strong> h M. leministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale sile bénéfice <strong>de</strong>s dispositions prévues pour lesallocations <strong>de</strong> maternité peut être étendu auxpersonnes dont l'incapacité physique a étéreconnue et corrigée par intervention chirurgicale,l'opération n'ayant été décidée etréalisée qu'après les limites (durée du mariage,âge <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme) fixées par les textessuivants- loi du 22 août 1916 et règlementd'administration publique du 10 décembre1946, circu<strong>la</strong>ire 112 S.S. du 3 avril 1947 re<strong>la</strong>tiveau régime <strong>de</strong>s prestations familialesHJ.O. du 19 avril 1947), et si <strong>la</strong> naissance d'un•enfant survenant dans ces conditions peutêtre considérée comme ouvrant droit aux al :locations prévues. (Question du 8 février 1949.)Réponse. — Les délnis exigés par l'article 5 ^M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité so-<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 22 aoftt 1946 modifiée par <strong>la</strong> loidu 7 juillet 1948 s'enten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> façon stricteet ne peuvent être prolongés que dans lesconditions prévues par l'article 40 du décretdu 10 décembre 1946 lorsque le père a étémobilisé ou s'est trouvé dans l'une <strong>de</strong>s situationsprévues par l'ordonnance du 2 octo-» bre 19)5. 11 peut néanmoins être accordé satisfactionaux intéressés si <strong>la</strong> caisse d'allocationsfamiliales dont ils relèvent a prévudans son règlement intérieur et sous certainesconditions, <strong>de</strong>s assouplissements aurégime légal et si ces conditions sont effectivementremplies. Les caisses d'allocations familialessont, en effet, autorisées dans les limitesprévues par l'arrêté du i eT juillet 1948à accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s prestations supp'émentairesqui sont imputées sur leur fonds d'action sanitaireet social.^ 9^41. — m. Fernand Bouxom expose à M. Seministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité socialeque, pour bénéficier <strong>de</strong>s prestations <strong>de</strong> sécuritésociale, un assujetti doit faire <strong>la</strong> preuve<strong>de</strong> soixante heures <strong>de</strong> travail au moins pendantle trimestre précé<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> "ma<strong>la</strong>die, etque sont obligatoirement immatriculés à <strong>la</strong>sécurité sociale, tous les sa<strong>la</strong>riés, quelle que«oit leur rémunération annuelle et quel quesoit leur temps <strong>de</strong> travail ; que, par conséquent,<strong>de</strong> nombreux sa<strong>la</strong>riés travail<strong>la</strong>nt àtemps partiel sont obligatoirement immatriculés,mais que. par contre, en cas <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die,les caisses ne manquent pas d'opposerl'obligation <strong>de</strong>s soixante heures <strong>de</strong> travail ;que, par exemple, un mé<strong>de</strong>cin du travail àtemps partiel, travail<strong>la</strong>nt cinquante-huitheures par trimestre à ce titre dans unelocalité <strong>de</strong> province où <strong>la</strong> concentration industriellene permet pas <strong>de</strong> trouver les <strong>de</strong>uxheures nécessaires pour compléter lessoixante heures requises, se voit, en cas <strong>de</strong>ma<strong>la</strong>die, refuser toute prestation; qu'en toutétal <strong>de</strong> cause, sa profession le dispensantdéjà <strong>de</strong>s frais médicaux, <strong>la</strong> caisse réaliserait,en lui accordant les prestations journalièreset en remboursant les frais pharmaceutiques,line sérieuse économie; que cependant, si l'on<strong>la</strong>it le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> rémunération <strong>de</strong> ce mé<strong>de</strong>cinet <strong>de</strong>s cotisations qui lui sont prélevées,6n s'aperçoit qu'il aura cotisé aux <strong>de</strong>ux tiers.environ du ji<strong>la</strong>fond <strong>de</strong> sécurité sociale, soitautant que le nombre <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>riés; que lemême cas se pose pour beaucoup d'autresmé<strong>de</strong>cins sa<strong>la</strong>riés à temps partiel (dispensaires,bureaux d'hygiène, etc.) ; et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s'il doit être admis que les frais <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>diesoient à <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> ces mé<strong>de</strong>cins et s'ilne leur est ouvert aucun droit proportionnelà toutes prestations» (Question du 15 février(1949.)Réponse. — Les dispositions <strong>de</strong> l'article 79d$ l'ordonnance du 19 octobre 1945 re<strong>la</strong>tiveau régime <strong>de</strong>s assurances sociales applicablesaux assurés <strong>de</strong>s professions non agricoles«ont impératives. En conséquence, tout«s su ré social ne peut prétendre aux prestations<strong>de</strong> l'assurance ma<strong>la</strong>die pour ure affectiondéterminée que s'il est en mesure <strong>de</strong>justifier d'au moins 60 heures di travailsa<strong>la</strong>rié au cours <strong>de</strong>s trois mois précédant <strong>la</strong>première constatation médicale <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>diedont il s'agit. Il y a lieu d'observer què lesconditions d'attribution prévues par l'article79 susvisé sont facilement réalisées puisqu'ellesreprésentent pour ' l'assuré une semaineet <strong>de</strong>mie environ <strong>de</strong> travail. Par ail-Oeurs, toutes dispositions ont été prises, enapplication <strong>de</strong> l'article 97 du décret portantrèglement d'administration publique du 29 décembre1945, pour permettre aux assurés sociauxdont les conditions 'habituelles <strong>de</strong> travailne permettent pas <strong>la</strong> production <strong>de</strong> piècesprécisant <strong>la</strong> durée du travail, <strong>la</strong> justification<strong>de</strong> leur droit aux prestations. En toutétat <strong>de</strong> cause, les cotisations versées par Je sassurés qui ne peuvent justifier <strong>de</strong>s 60 heures<strong>de</strong> travail requises pour prétendre aux prestations<strong>de</strong> l'assurance. ma'adie entrent encompte pour <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>s droits àl'assurance vieillesse.wuouw pi .uw. iv"-^«-'""' «« « -—/ y 9144. — M. Ambroise Croizat <strong>de</strong>man<strong>de</strong> hciale quelles mesures il compte prendre pourassurer l'application <strong>de</strong> l'article 2 (§ 1 er ) dutitre H, portant modification df, l'ordonnancen» 45-170 du 2 février 1915, <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du23- août 1948 publiée au Journal officiel du24 août 1918, qui précise que « le requérantqui ne satisfait pas à <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>riatexigée après cinquante ans peut prétendre hl'allocation s'il justifie avoir exercé pendantau moins vingt-cinq ans un emploi sa<strong>la</strong>riéayant constitué sa <strong>de</strong>rnière activité professionnelle». Les directions régionales <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale n'étant pas encore en possessiond'une circu<strong>la</strong>ire minisîériid'e d'application, <strong>la</strong>disposition ci-<strong>de</strong>ssus n'est pas encore mise envigueur. {Question du 15 février 1949.)Réponse. — L'arrêté du 3 mars 1949 pris enapplication <strong>de</strong> l'article 2, § 1 er , <strong>de</strong> l'ordonnancedu 2 février. 1945 modifiée par <strong>la</strong> loidu 23 août 1948, ayant fixé les chiffres minima<strong>de</strong> rémunération susceptibles d'ouvrir droità l'allocation aux vieux travailleurs sa<strong>la</strong>riés,toutes instructions utiles ont été adressées,par circu<strong>la</strong>ire n° 62 du 9 mars 1949, aux organismes<strong>de</strong> sécurité sociale pour l'examen<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'allocation aux vieux travailleurssa<strong>la</strong>riés formulées par les requérantsjustifiant <strong>de</strong> vingt-cinq années <strong>de</strong> travail sa<strong>la</strong>rié.'9145, — M. Joseph De<strong>la</strong>chenal <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àM. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale si, en cas <strong>de</strong> décès d'un vieil<strong>la</strong>rd titu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> l'allocation aux vieux travailleurs sa<strong>la</strong>riésou <strong>de</strong> l'allocation temporaire auxvieux, ses enfants ont le droit <strong>de</strong> réc<strong>la</strong>mer lésarrérages qui étaient dus è leur père au moment<strong>de</strong> son décès. (Question du 15 février1949.)Réponse. — En cas <strong>de</strong> décès d'un bénéficiaire<strong>de</strong> l'allocation aux vieux travailleurssa<strong>la</strong>riés, les héritiers ont droit au montant <strong>de</strong>sarrérages dus h <strong>la</strong> date du décès sur le termeen cours. En ce qui concerne l'alloco tlontemporaire ,celle-ci ne donne pas lieu aupayement d'un prorata d'arrérages au décès.Il résulte <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 13 septembre1946 que le payement <strong>de</strong> l'allocationtemporaire s'effectue par versements forfaitairesse rapportant à <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s déterminéesqui ne peuvent être fractionnées. En conséquence,seuls les arrérages échus et non perçusà <strong>la</strong> date du décès sont susceptibles d'êtreversés aux ayants droit <strong>de</strong> l'allocataire,-W90 — M. .... André Barthélémy expose à M. leministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité socialesi le directeur d'une société musicale, rétribuésur <strong>de</strong>s fonds provenant d'une subventionmunicipale, est astreint au payement <strong>de</strong>scharges sociales et, dans l'affirmative, dansquelles conditions. (Question du 17 février1949.)Réponse. — L'origine <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong>stinés arémunérer le directeur d'une société musicale,n'a pas <strong>de</strong> conséquence sur sa situationau regard <strong>de</strong>s légis<strong>la</strong>tions sociales. La communepeut être considérée comme ayant ounon h son égard <strong>la</strong> qualité d'employeur vis-àvis<strong>de</strong> <strong>la</strong> société musicale oq <strong>de</strong> <strong>la</strong> cpmmuneidans un rapport <strong>de</strong> subordination où <strong>de</strong> dépendanceéconomique suffisant pour fui confé*rer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>rié. , |f,IiVjKMpi^tl'W^¡191. *4 M. Robert Buron attire l'attention<strong>de</strong> M. le ministre du travaille! <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale sur l'ordonnance du 19 octobre 1945re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> lutte antituberculeuse, qui prévoità son article 16, <strong>de</strong>rnier alinéa, que leprix <strong>de</strong> journée dans les sanatoria privés, pourles assistés médicaux gratuits et pour les assuréssociaux, sera fixé par les préfets et quece prix sera <strong>de</strong> 10 p. 100 plus élevé pour lesassurés sociaux que pour les assistés médi-*eaux, le tarif pour cette <strong>de</strong>rnière catégorieétant égal au prix <strong>de</strong> revient. D'autre part,l'article 18 <strong>de</strong> l'ordonnance sur les assurancessociales du 19 octobre 1945 et les textes d'applicationprévoient que le tarif <strong>de</strong> responsabilité,en cas <strong>de</strong> convention, ne peut être supérieurau tarif fixé pour les assistés médicauxgratuits, un abattement <strong>de</strong> 25 p. 100s'opérant lorsqu'il n'y a pas <strong>de</strong> convention,suivant directives <strong>de</strong>, <strong>la</strong> 'F. N. 0. S. S. Il<strong>de</strong>man<strong>de</strong> si, dans tous les cas, les caisses régionalesou départementales sont tenues <strong>de</strong>respecter les pourcentages indiqués ci-<strong>de</strong>ssuset ne peuvent pas agréer un tarif <strong>de</strong> responsabilitéqui soit supérieur ou inférieur au tariffixé par les préfets pour les assistés médicaux.D'autre part, il fait remarquer que l'octroi<strong>de</strong> l'assistance médicale gratuite n'auraitpas <strong>de</strong> conséquences financières pour les collectivitésd'assistance puisque le tarif <strong>de</strong> remboursement<strong>de</strong>s ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s hospitalisés en sanatoriaprivés serait, pour les assistés, égal auprix <strong>de</strong> journée fixé par les préfets tout aumoins en ce qui-concerne les assurés sociauxbénéficiaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> longue ma<strong>la</strong>die ou <strong>de</strong> l'invalidité;et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si,, dans le cas d'assuréssociaux bénéficaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> longue maiasdie ou<strong>de</strong> l'invalidité l'octroi <strong>de</strong> l'assistance médicalegratuite ne serait plus qu'une formalité d'ordremoral pour garantir le tarif A. M. G.aux assurés dont <strong>la</strong> situation pécuniaire estdigne d'intérêt. (Question du 17 février 1949.)Réponse. — L'article 18 <strong>de</strong> l'ordonnance du19 octobre 1945, fixant 1© régime <strong>de</strong>s assurancessociales applicable* aux assurés <strong>de</strong>aprofessions non agricoles, prévoit que le tarif<strong>de</strong> responsabilité <strong>de</strong>s caisses <strong>de</strong> sécurité sociale4 , en ce qui concerne les frais <strong>de</strong> séjour<strong>de</strong>s assurés sociaux dans les établissementsprivés <strong>de</strong> cure et <strong>de</strong> prévention, ne peut êtresupérieur au tarif ¡<strong>de</strong> l'établissement public<strong>de</strong> même nature le plus proche. Dans le cas *particulier où il s'agit d'un établissementvisé par l'ordonnance du 31 octobre 1945 re<strong>la</strong>tiveà l'organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong>tuberculose, établissement pour lequel un prix<strong>de</strong> journée est fixé par le préfet, pour tes bénéficiaires<strong>de</strong> l'assistance médicale gratuite,il a été admis que, s'il n'existait pas dans <strong>la</strong>région d'établissement public comparable, <strong>la</strong>caisse pourrait, à titre exceptionnel, considérer,pour <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong> son tarif limite<strong>de</strong> responsabilité, le prix <strong>de</strong> journée fixé parle préfet pour les assistés admis dans cet établissementcomme jouant le rôle du prix <strong>de</strong>journée <strong>de</strong> l'établissement public le plus proche.Toutefois, le tarif <strong>de</strong> responsabilité ainsidéterminé a le caractère d'un tarif limite, lescaisses ayant toujours <strong>la</strong> possibilité d'adopterun tarif <strong>de</strong> remboursement inférieur. Les directives<strong>de</strong> <strong>la</strong> fédération nationale <strong>de</strong>s organismes<strong>de</strong> sécurité sociale, prévoyant que letarif <strong>de</strong> responsabilité <strong>de</strong>s caisses, en l'absence<strong>de</strong> convention, <strong>de</strong>vrait être inférieur <strong>de</strong>25 p. 100 au tarif <strong>de</strong>s assistés médicaux gratuits,ne sauraient avoir un caractère obligatoireet ont seulement été données à titre d'indications,à <strong>la</strong> suite d'une circu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> mondépartement appe<strong>la</strong>nt l'attention <strong>de</strong>s organismes<strong>de</strong> sécurité sociale sur <strong>la</strong> nécessitéd'éviter que le tarif <strong>de</strong> responsabilité, pourles frais <strong>de</strong> séjour en établissement <strong>de</strong> soinsprivé soit par trop inférieur au prix <strong>de</strong> journée<strong>de</strong> rétablissement public le plus proche.En conséquence, les caisses <strong>de</strong> sécurité socialene sont pas tenues <strong>de</strong> se conformer à ces directiveset ont toute liberté pour fixer leurtarif <strong>de</strong> responsabilité, le prix <strong>de</strong> journéeadopté m <strong>de</strong> va g t jamais être supérieur auprix <strong>de</strong> journée applicable pour les ma<strong>la</strong><strong>de</strong>sassurés sociaux dans l'établissement public dsmôme natee l® Plus prodho, sauf dan® te


ASSEMBLEE NATIONALE — 3* SEÀN€E DU 22 MARS 1949 1743c-as exceptionnels visés plus haut. Il s'ensuit <strong>de</strong> maternité; et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>: 1® quelesl 4 orou©le <strong>la</strong>it <strong>de</strong> bénéficier <strong>de</strong> TA. M. G. n'est » ganisme habilité à leur verser lesdites asilofesans intérêt pour îes assurés sociaux cations et quels sont exactement leurs droits;puisque le prix <strong>de</strong> journée fixé pour les as- | 2° quelles démarches elles doivent accomplirassurés conservent à leur -charge une pirt <strong>de</strong>s j, [es filles-m*ères qui n'exercentfrais <strong>de</strong> _ séjour dans un établissement! privé, . L^té professionnelie ouvrent droitpart qui sera couverte par l'assistancebénéfice <strong>de</strong> l'allocation <strong>de</strong> maternité àealo gratuite.U^U/^H^?^^H>etfasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance survenue en France7« LM A i î kJ^îe tout enfant <strong>de</strong> nationalité française, néviable et reconnu par elles, si leur âge mdépasse pas 25 ans pour une première naissanceou si <strong>la</strong> naissance survient dans lestrois ans <strong>de</strong> <strong>la</strong> précé<strong>de</strong>nte maternité pourune <strong>de</strong>uxième naissance, ou si elle survientdans les trois ans <strong>de</strong> *a secon<strong>de</strong> maternité oudans les six ans <strong>de</strong> <strong>la</strong> p:emiôie p-our uneV 9193. — M. Frédéric-Dupont <strong>de</strong>man<strong>de</strong> hIta. te ministre du travail. et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritélociale à quelle époque les retraités <strong>de</strong> <strong>la</strong>presse qui ont fait <strong>de</strong>s versements à leurcaisse professionnelle pendant parfois plus <strong>de</strong>vingt ans, et qui ont. vu leur retraite suspendue,vont pouvoir enfin toucher <strong>de</strong> <strong>la</strong>.sécurité sociale les retraites qui leur sontducs, et, dans <strong>la</strong> négative, s'il ne pense pasque <strong>de</strong> tels procédés émanant <strong>de</strong> particuliersne relèveraient pas <strong>de</strong>s tribunaux <strong>de</strong>droit commun. (Question du 17 février 1949.)Réponse. — L'organisme faisant l'objet <strong>de</strong>l'intervention <strong>de</strong> l'honorable parlementaireest <strong>la</strong> caisse générale <strong>de</strong> retraites <strong>de</strong> <strong>la</strong> pressefrançaise, qui a pour objet <strong>de</strong> servir, dans lecadre <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> l'article 18 <strong>de</strong> l'ordonnancedu 4 octobre 1945, <strong>de</strong>s prestationscomplémentaires <strong>de</strong> celles du régime général<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale. Les difficultés rencontréespar <strong>la</strong> caisse susvisée, qui fonctionne"en marge du régime général <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale, sont dues: 1® à <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>sressources exceptionnelles dont cet organismea bénéficié jusqu'en 1943 sur les fonds <strong>de</strong> <strong>la</strong>loterie nationale ou du sweepstake; 2° aufait qu'aucune ressource, sous forme notamment<strong>de</strong> contribution <strong>de</strong>s employeurs, n'a puencore être dégagée au profit du régime <strong>de</strong>prévoyance complémentaire du régime général<strong>de</strong>s assurances sociales, institué par l'ordonnanceoctobre 1945 pour les travailleurs<strong>de</strong> <strong>la</strong> presse./•ijh)199, — M. Bernard Paumîer expj.se à M. le !^ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale 1të cas d'un certain nombre <strong>de</strong> filles-mères, !ayant reconnu leur, enfant, qui, n'étant pasaajarées et pas inscrite« aux assurances so-, émeuvent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s dKiflcàiités àlottcto l allocation prénatale et l'allocation 1troisième naissance, et sans condition <strong>de</strong>dé<strong>la</strong>is pour les naissances suivantes, en application<strong>de</strong> l'article 5 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 22 août 1modifié par <strong>la</strong> loi du 1 juillet 19i8. En ce quiconcerne les allocations prénatales, unefemme seule, en état <strong>de</strong> grossesse pour <strong>la</strong>première fois, ne peut bénéficier <strong>de</strong> ces allocationsque si elle exerce une activité professionnelleou justifie' <strong>de</strong> l'impossibilitéd'exercer une telle activité. En eiret, l'ar-. tlCie 2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi ou 22 août 1*946 dispose que« ne peuvent prétendre aux prestations familialesautres que les primes <strong>de</strong> malerni-é,les personnes, autres que les veuves d'allocataires,n'exerçant aucune activité professionnelleet ne justifiant d'aucune impossibilitéd'exercer une telle activité. Serontconsidérées comme se trouvant dans cetteimpossibilité les femmes seules ayant <strong>la</strong>charge <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux enfants ou davantage ». L'article5 i décret du 10 décembre 1946 préciseque « les femmes en état <strong>de</strong> grossesse quiont un enfant à leur charge sont assimilée«aux femmes ayant <strong>de</strong>ux enfants à charge ».Le droit aux allocations prénatales est toutefoissubordonné, en application <strong>de</strong>s articles 1<strong>4e</strong>t 15 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 22 août 1946, à <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration<strong>de</strong> <strong>la</strong> grossesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère, à <strong>la</strong> caissed'allocations familiales dont ehe relève età l'observation <strong>de</strong>s prescriptions édictées parl'ordonnance p. 100 par heure supplémentaire elIeeMiée~ partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> quarantième en vertu <strong>de</strong> <strong>la</strong> loidu 25 février I9i6; et elle satisfait en mêmetemps une clientèle à caractère éminemment'instaib' , puisque ses comman<strong>de</strong>s sont satisfaitesplus rapi<strong>de</strong>ment. ¡Mais, d'au.tre part,cette solution n'est pas favorable pour lesouvrières qui ont été mises en ah&mage,puisque ces heures supplémentaires ronstitueraientpour elles une compensât! m partielle¡pour les pertes subies. 11 lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s'il ne pense pas que, pour ,es proféronsessentiellement sa son ni ères, les petits entrepreneurset art'sans pourraient être autoriséspendant les péri-o<strong>de</strong>s <strong>de</strong> plein v n dénienf, à-faire travailler leur personnel s'ilP^eejptait, pendant qûmnte-toit heures <strong>de</strong>'travail m lieu <strong>de</strong> quarante heures, h titre<strong>de</strong> compensation, sans pour ce<strong>la</strong> être te au<strong>de</strong> verser 25 p. 100 par heure supplémentaire.{Question du 18 février 1949.Réponse. — La récupération <strong>de</strong>s heures co4-leclivemenî perdues par <strong>de</strong>s ouvrières couturièrespar suite <strong>de</strong> baisses saisonnières <strong>de</strong>travail peut être elfectué-e dans les .*ondltUuisprévues, soit par le décret du 13 m rs 1937,déterminant les modalités d'appli-at on <strong>de</strong> <strong>la</strong>loi du 21 juin 1936 s-ur <strong>la</strong> semiine <strong>de</strong> rO he ¡ esdans les industries du vêtement, sût par ledécret général du mai 19:B fixant les mudalités<strong>de</strong> récupération <strong>de</strong>s heures perdues.Aux termes du décret du 13 mirs 1937, le.*'industries qui établiront qu'elles sutr-^ni<strong>de</strong>s baisser saisonnières <strong>de</strong> travail A ce;ta nésépoques <strong>de</strong> l'année, en rahon <strong>de</strong>s conditmisspéciales <strong>de</strong> trava'l dans lesquelles elles fonctionnent,pourront être autoris es, par arrêtém'nistérieî, à récupérer 1rs heure* ainsi perdues,dans ta limite <strong>de</strong> cent -heures par anet d'une heure par jour. L'arrêté qui a -tépris, te 27 novembre 1937. en application <strong>de</strong>cette disposit'on, vise, notamment, .a toiture.il prévoit que les chefs d'étabiis-ementintéressés <strong>de</strong>vront, à l'ouverture <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s.<strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> travail, afficher un hnra're réduitet en adresser eopi* à l'inspecteur dutravail. La récupération ne p-m ra être autoriséepar ledit inspecteur que jusqu'à conurrencedu nombre <strong>de</strong>s heures effectivementperdues dont le contrôle sera assuré au moyen<strong>de</strong>s horaires réduits et dans <strong>la</strong> limi'e <strong>de</strong>cent heure* par an et d'ur » heure par jour.D'autre part, aux termes du décret du 2i mai1938, les heures perdues par su te d'interruptioncollective <strong>de</strong> trava 1, dans un établissementou dan* une partie d'éta.bHss-ement,peuvent être récupérées dans les douze moissuivants; elles ne peuvent augmenter <strong>la</strong> duréegénérale du travail <strong>de</strong> plus d'une heurepar jour. L'inspecteur du travail doit êtrepréa<strong>la</strong>blement informé, par le chef d'*'!»bassement,<strong>de</strong>s Interruptions collectives <strong>de</strong> travailet <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> récupération. Lesheures <strong>de</strong> récupération effectuées en application,soit du décret du 13 mars Î937, soitdu décret du 2i mai 1938, sont considéréescomme <strong>de</strong>s heures normales <strong>de</strong> travail etdoivent être rémunérées au taux normal.9270. — M, Jean-Louis Tinaud rappelle aM. te ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale <strong>la</strong> situation créée par <strong>la</strong> conventionnationale signée le ii mars 1947, instituantun régime <strong>de</strong> prévoyance au profit <strong>de</strong>s cadres<strong>de</strong>s entreprises industrielles et commerciales.Cette convention, créée au profit <strong>de</strong>scadres, le droit notamment à <strong>de</strong>s reirai.esdans un système par répartition tiont lesprincipes d'attribution sont fixés par cetteconvention nationale. L'article 6 <strong>de</strong> <strong>la</strong> conventionpose comme règle que les cot nationsversées « seront obligatoirement ailectéesà un. régime <strong>de</strong> retraité" par répartitionlc -y-rrenembre 1918, ta commission paritairenationale qui a é<strong>la</strong>boré cette eonvmtion adécidé notamment: que, dans chaque caisse,il serait créé un « fonds soc.al » a mer»tépar un prélèvement maximum dp 3 p. 10:> surtes cotisations versées; que ce fonds socialserait <strong>la</strong>issé à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s caisses «leretraite qui pourront accor<strong>de</strong>r, à titre individuel,<strong>de</strong>s allocations except.onnelles et éventuellementrenouve<strong>la</strong>bles à certains retraitésou à <strong>de</strong>s personnes â leur charge; que léchoix ces bénéficiaires <strong>de</strong> ces al ocalions exceptionnellesest <strong>la</strong>issé à l'apprécialion <strong>de</strong>chaque caisse sous <strong>la</strong> réserve «pie « <strong>la</strong> situationmatérielle <strong>de</strong>s intéresses justifie Paiiribution<strong>de</strong> secours ». 11 lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> 1° si <strong>la</strong>création <strong>de</strong> ce fonds social est compatibleavec les dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> conversion nat : o-nale du li mars 19j7; 2°. si les intéressésdu régime 'bénéficiaires <strong>de</strong> retraits >'î membresactifs cotisants) ne sont .pas fondés a'•onîes 1er cette mesure, part.eu ièivmentquand ils n'appartiennent à aucun <strong>de</strong>s groupementsilisant partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> comrn:?-mn paritairenoiionale; 3° si ia commission pn ni a irequi prend <strong>de</strong> telles décisions n'onirepaiepas son pouvoir en oér dam <strong>de</strong> teU pré'^\p.menN siir les cotisations pour le< air-'tor autremcni(sauf, le cas <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> galion et<strong>de</strong> ré.ifrves <strong>de</strong> prévoyance) qu'aux retraites<strong>de</strong>s âjaats droit au régime et dans une oro?


1744 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE BU 22 MARS 1949 1744portion <strong>de</strong> droits i<strong>de</strong>ntiques; 4° si, cette mo-,dification étant soumise à son approbation,JI aurait l'intention <strong>de</strong> ratifier cette mesure(Question du 22 février 1949.)Réponse. — La création d'un fonds, socia<strong>la</strong>u sein <strong>de</strong>s caisses gérant le régime <strong>de</strong> retraites<strong>de</strong>s cadres ne résulte pas d'une oécigion<strong>de</strong> .a commission nationale paritaire prévueà .'article 15 <strong>de</strong> <strong>la</strong> convention nationaledu 14 mars 1947, mais d'un avenant à cetteconvent.on signé par les représentants duconseil national du patronat français, d unepart, et <strong>de</strong>s organisations syndicales représentatives<strong>de</strong>s cadres, C.G.T., C.F.T.C., C.G.T.,C.G.T.F.O., d'autre part. Cet avenant, régulièrementconclu suivant <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong>sconventions collectives, n'ayant soulevé aucuneobjection <strong>de</strong> ta part <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionsupérieure oes conventions collectives et necontenant aucune disposition contraire a jm.texte légal ou réglementaire, a fait 1 objet«l'un agrément par; arrêté du 15 février 1949.— M. Joseph Deiachenai <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ôM. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité socialesi un menuisier qui n'utilise pas d ouvriersest obligé d'acheter le dispositif <strong>de</strong>protection réc<strong>la</strong>mé par le comité <strong>de</strong> sécuritépour ceux qui occupent <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>riés Ce dispositiîa l'inconvénient d'être très onéreuxet gênant pour le travail. Il ne serait pasd'une gran<strong>de</strong> utilité et beaucoup <strong>de</strong> ceuxqir l'ont acheté ne l'utiliseraient pas. (Questiondu 1 er mars 1949.)Réponse. — M. le ministre du travail et <strong>de</strong><strong>la</strong> sécurité sociale fait connaître à M. JosephDeiachenai qu'aux termes <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong>l'article 65, alinéa 2, du livre 11 du co<strong>de</strong> dutravail. « les établissements où ne sont employésque les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, sousl'autorité soit du père, soit <strong>de</strong> <strong>la</strong> mère, soitdu tuteur » sont soumis, au même titre queles autres établissements, aux règlements <strong>de</strong>sécuri'é pris en application <strong>de</strong> l'article 67 dulive II du co<strong>de</strong> du travail. Or, le décret du10 juillet 1913 modifié, pris en application <strong>de</strong>l'article 67 susvisé, stipule à l'article 12 queles machines-outils à instruments tranchantsdoivent être protégées. EU ce qui concerne <strong>la</strong>question <strong>de</strong> l'utilité et <strong>de</strong> l'utilisation d'undispositif <strong>de</strong> protection, il est h remarquerque '.es nomhreux acci<strong>de</strong>nts provoqués par 'esmachines utilisées dans les industries se rattiihant au *ravaiî du bois, seraient évités siles utilisateur« <strong>de</strong> ces machines les équipaient<strong>de</strong> dispositifs protecteurs et <strong>la</strong>issaientces protecteurs en p<strong>la</strong>ce.9351. — M. Maurice Schumann <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ôM. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale,en application <strong>de</strong> l'article 105 du décretn® tV2959, h qui incombe, <strong>de</strong> l'employeurou <strong>de</strong> <strong>la</strong> caisse primaire, le soin <strong>de</strong>calculer le sa<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l'ouvrier absent au travail,en application du paragraphe 2 duditarticle 105. [Question du 1 er mars 1949.)Réponse. — C'est à <strong>la</strong> caisse <strong>de</strong> sécuritésociale qu'incombe le soin <strong>de</strong> calculer, ainsiqu'ii est dit à l'article 105 ;2 e alinéa) du décretn» 46-2959 du ai décembre 1946, le sa<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> l'ouvrier qui, pour, les motifs énumérésaudit article, n'a pas travaillé durjmttoute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> référence. • L'employeurest tenu <strong>de</strong> fournir à l'organisme <strong>de</strong> sécuritésociale, outre l'attestation <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ire indiquant notamment <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail, lenombre <strong>de</strong> journées et d'heures auxquelless'appliquent <strong>la</strong> ou les payes <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 1eréférence, le montant et <strong>la</strong> date <strong>de</strong> ces payes,tous renseignements complémentaires que cetorganisme juge utile <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r 'article40 du décret n 46-2959 du 31 décembre 1946susvisé). En cas <strong>de</strong> doute, <strong>la</strong> caisse doit prendsl'avis <strong>de</strong> l'inspecteur du travail.TRAVAUX PUBLICS, TRANSPORTSET TOURISME8890. — M. Virgile Barel expose à M. leministre <strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>s transportset du tourisme que <strong>la</strong> presse parle <strong>de</strong> perspectivesd'investissements <strong>de</strong> capitaux américainsdans l'industrie touristique française,et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>: 1° confirmation ou intimation<strong>de</strong> cette information;2 le montant total <strong>de</strong>scapitaux p<strong>la</strong>cés antérieurement à <strong>la</strong> mise enapplication du p<strong>la</strong>n Marshall dans cette industrie;3° les investissements prévus soumisà l'aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s investissementsétrangers dite commission Baumgartner enexécution île <strong>la</strong> c<strong>la</strong>use <strong>de</strong> convertibilité; a)dans l'hôtellerie; b) dans les transports touristiques;c) dans les stations thermales;d) dans les casinos, spectacles; e) dansquélle région sont réalisés ces , investissements;f) les njesures qu'il compte prendrepour garantir l'indépendance <strong>de</strong> l'ensemble<strong>de</strong> cette profession. (Question du 27 janvier1949)Réponse. — 1 Les services du ministère<strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>s transports et «du tourismen'ont encore à cette date été saisisd'aucune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'investissements <strong>de</strong> capitauxaméricains dans l'industrie touristiquefrançaise; 2° le montant total <strong>de</strong>s capitauxInvestis dans les industries touristiques françaisesen 1939 était d'environ 100 milliards ;3° <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s investissements .étrangersn'ayant pas saisi les services du tourismed'aucune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> particulière, il n'y a paseu lieu jusqu'à présent d'envisager <strong>de</strong>s mesuresspéciales pour sauvegar<strong>de</strong>r l'indépendance<strong>de</strong>s industries touristiques françaises.L^s questions posées par l'honorable <strong>parlementaires</strong>ne se rapportent donc à aucun faitprécis mais semblent fondées sur <strong>de</strong>s bruitstendancieux tendant; à faire croire à l'opinionpublique que l'indépendance <strong>de</strong> l'industrietouristique française est menacée. Le ministre<strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>s transports et dutourisme »désireux <strong>de</strong> mettre fin à cette campagne,se porte garant <strong>de</strong> l'inexistence d'uneteUe menace.Erratumau compte rendu in extenso <strong>de</strong> fa 8® tétncê. du 9 mars 1949.QUESTIONS ÉCRITESPage 1462, 3® colonne, rétablir ainsi le teitê<strong>de</strong> <strong>la</strong> question n° 9445: « M. Edouard Moisamsignale à M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong>sécurité sociale que son arrêté du 12 janvie?abaissant <strong>de</strong> 3,5 p. 100 le taux réservé a«fonds d'action sanitaire et sociale portera gravementatteinte aux réalisations sociales <strong>de</strong>acaisses d'allocations familiales» et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>les raisons qui l'ont amené à prendre cettedécision, qui ne manquera pas d'avoir lesplus regrettables conséquences ».Errata, I. — Au compte rendu in extenso. <strong>de</strong> <strong>la</strong> 3® séance du 25 février 1949,(Réponses <strong>de</strong>s ministres aux questions écrite*.!Page 1019, ,2« colonne, question n° 8699, 4® ligne<strong>de</strong> <strong>la</strong> question, au lieu <strong>de</strong>: « mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>«rémunérations <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins du travail », lire:« mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> rémunération <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins du tra*vail »II. — Au compte rendu in extenso<strong>de</strong> <strong>la</strong> 3 9 séance au I e * mars 1949.(Réponses <strong>de</strong>s ministres aux questions écrites.!Page 1099, 3« colonne, question n 8181, ÍK4® ligne <strong>de</strong> <strong>la</strong> question, au lieu ue": « Coup ».ire: « Coupy 2°, 9® ligne <strong>de</strong> h réponse, aitlieu <strong>de</strong>: « Coup », lire: « CoupvRectificationsau compte rendu tn extenso <strong>de</strong> ia séance3du 15 mars 194Î).(Journal officiel du 16 marsDans le scrutin (nocensure <strong>de</strong> M, €¡ytage) : gitani ^itc (rèiM. tTi. iwu^iai Bon glu* *M.*A«pouf», dér.i mT[f, comme ayant voieM. mtsa'e avoir voulu • s'abstenir ».« pour ».(-M ryorté comme ayant voté• déËm ® voulu < s'abstenir »,Paris — Imprimerie <strong>de</strong>s Journaux officiels, 31, quai Voltaire.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!