12.07.2015 Views

Prévention et créativité - CSST

Prévention et créativité - CSST

Prévention et créativité - CSST

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Dossierpour n<strong>et</strong>toyer les séchoirs. Un confrèrel’a aidé à peaufiner sa trouvaille. « L’idéeest venue très vite, explique le tuyauteurinventeur. Je trouvais cela triste,ce qui venait d’arriver. Je me disais quel’on entre le matin à l’ouvrage <strong>et</strong> on nesait pas ce qui va arriver au cours dela journée. » L’inspecteur de la <strong>CSST</strong> aévalué le dispositif <strong>et</strong> jugé qu’il tenait laroute. La solution n’était ni compliquéeni très coûteuse, <strong>et</strong> son efficacité sur leplan de la sécurité était indiscutable.Non seulement le proj<strong>et</strong> a-t-il été primépar une association du secteur des pâtes<strong>et</strong> papiers, mais la <strong>CSST</strong> a jugé indispensablede prévenir les autres usines dumême secteur de l’existence du nouveaudispositif.Un autre exemple. Sylvain Leroux,travailleur dans le secteur de la construction,s’est blessé au dos en transportantune pilonneuse (aussi appeléedameuse ou dame mécanique) pesantdans les 120 kg. Une fois remis de sesblessures, M. Leroux n’a eu qu’une idéeen tête : trouver le moyen de manipulerce lourd outil en toute sécurité. Uncollègue mécanicien l’a aidé à concrétiserson proj<strong>et</strong>. Au bout d’un an <strong>et</strong> demid’essais <strong>et</strong> d’erreurs, un premier prototypede transporteur pour pilonneuse,aussi facile à manier qu’une voitur<strong>et</strong>ted’enfant, a vu le jour <strong>et</strong> passé avec succèsles essais sur le terrain 8 .En sst, le désir peut aussi talonnerla créativité lorsqu’un travailleur est« tanné de forcer », comme le dit si bienDaniel Néron, du Centre de servicesTurcot <strong>et</strong> du tunnel Ville-Marie, gérépar le ministère des Transports duQuébec. Ce travailleur a inventé uneenfileuse qui perm<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en placeles glissières pesant 43 kilos sur lesblocs d’enfoncement, le long des routes.Avant, les travailleurs souffraient fréquemmentde maux de dos, de blessuresaux mains <strong>et</strong> de fatigue consécutive auxefforts déployés pour accomplir c<strong>et</strong>tebesogne. Quotidiennement, ils réussissaientà installer 30 à 40 glissières. Avecl’enfileuse, ils en m<strong>et</strong>tent 150 à 200 enplace, sans effort. « Maintenant, ontravaille de façon plus concentrée, expliqueMarcel Dumoulin, ouvrier devoirie. On se sent moins fatigué à lafin de la journée, <strong>et</strong> les travailleusespeuvent maintenant se joindre à notre8. Prévenir aussi, vol. 20, n o 3, automne 2005, p. 5.équipe. Tout ça sans qu’il en coûteun sou, puisqu’on recycle de vieuxmatériaux 9 . »« Tanné de forcer », Gilles Lelièvrel’était, lui aussi. Il y a quelques années,son travail, à la Compagnieminière Québec Cartier du secteurMont-Wright, consistait, entre autres,à dévisser les boulons du gigantesquebroyeur d’une mine à cielouvert. « L’outil était lourd, 20 kg,la position très inconfortable, avecla face dans le moulin. À la fin de lajournée, on avait mal au dos <strong>et</strong> auxépaules. » Un jour, M. Lelièvre estpassé à un autre service… avantd’être rappelé au poste où se trouvaitle fameux broyeur. Il a réagi. Plusquestion de se coll<strong>et</strong>er avec c<strong>et</strong> engin.Son désir de résoudre le problèmea abouti à la création d’un ingénieuxposte de travail sur roues comportantun siège <strong>et</strong> une déboulonneusedotée d’un marteau pneumatique.M. Lelièvre a commencé par fairedes plans pour vérifier la faisabilitéde la chose. Bernard Larocque, uncollègue, lui a prêté main-forte. Tousdeux ont utilisé des matériaux recycléspour fabriquer le nouveau poste.« Depuis, rapporte Karine Blanch<strong>et</strong>,conseillère en prévention, les travailleursne tarissent pas d’éloges. Poureux, pas question de revenir en arrière.L’outil est trop parfait ! 10 »Bienvenue, le chaos !Il arrive que l’ampoule Eurêka ! nes’allume pas. Aucune idée ne vient oubien celles qui surgissent ne valent pastrip<strong>et</strong>te. Dans les deux cas, le chaoss’installe. C<strong>et</strong>te période n’est pourtantpas stérile… à la condition de tolérerla noirceur temporaire, la sensationde vide ! En fait, les chercheurs soutiennentqu’il faut absolument accepterde couler si on veut pouvoir remonterà la surface, laisser les hémisphèrescérébraux se concerter <strong>et</strong> travailler.Comment surmonter le chaos lorsqu’ilse manifeste ? En décrochant ! Onpeut faire une pause, une promenade,écouter de la musique, bref se m<strong>et</strong>treaux abonnés absents <strong>et</strong> laisser l’inconscientgérer la crise. Il travaille pournous, à notre insu, même pendant notresommeil. Jean-Guy Ouell<strong>et</strong>, 52 ans,9. Prévention au travail, été 2006, vol. 19, n o 3,p. 38.10. Lauréat, Prix innovation 2005 décerné parla <strong>CSST</strong>, catégorie Grandes entreprises.Photo : Service aérien gouvernementalRelever un défi, trouver unesolution, Jean-Guy Ouell<strong>et</strong>, quipose avec le robot R2-D2, l’unede ses inventions, adore !technicien en fabrication au Serviceaérien gouvernemental, est un intuitiftoujours à l’affût. Des inventions, il enpond sans arrêt. « Quand tu planchessur un proj<strong>et</strong>, l’idée ne sort pas d’uneboîte de céréales ! Le proj<strong>et</strong>, tu couchesavec. Il t’habite ! » Inventeur d’un p<strong>et</strong>itrobot baptisé R2-D2 11 , destiné à guider<strong>et</strong> à m<strong>et</strong>tre dans leur logement lesbatteries des hélicoptères, le travailleuravoue avoir porté ce proj<strong>et</strong> pendantdeux ans avant qu’il soit fin mûr.« Mener un proj<strong>et</strong> à terme, expliqu<strong>et</strong>-il,c’est accepter de passer par deshauts <strong>et</strong> des bas. Quand je bloque, ehbien je décroche purement <strong>et</strong> simplement.Parce que c’est ainsi que jevais pouvoir raccrocher. Je pars dansCharlevoix, je vais observer les baleines.Tout en marchant dans un p<strong>et</strong>it sentiertranquille, le silence aidant, tout à coup,ça raccroche ! Et telle partie du problèmeest résolue ! »Depuis quelques années, JacquesGoldstyn signe la majorité des illustrationsqui soutiennent les articles dumagazine Convergence, publication du11. « Prix reconnaissance 2004 de la <strong>CSST</strong> —Une moisson d’innovations », Prévention autravail, automne 2005, p. 42.10 Prévention au travail Automne 2006

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!