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Prévention et créativité - CSST

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DossierGilles Lessard eut une idée : pourquoi nepas équiper la surfaceuse à glace d’unebrosse latérale munie de ressorts à pression<strong>et</strong> mue par un moteur hydraulique? Depuis, c’est la surfaceuse qui faitle boulot. Le bras maintient une pressionconstante <strong>et</strong> le résultat est supérieur àcelui obtenu auparavant. La beauté del’affaire, outre que les six travailleursaffectés à la tâche ne se plaignent plusde maux de dos ou de bras, c’est que l<strong>et</strong>ravail se fait en deux heures. Auparavant,il fallait quatre travailleurs <strong>et</strong> dehuit à dix heures de boulot 13 .Créatif au travail…Dans plusieurs entreprises, une personneest souvent reconnue par sescollègues pour sa débrouillardise.On dit d’elle : « C’est un patenteux, unp<strong>et</strong>it génie ! » C<strong>et</strong>te travailleuse ou c<strong>et</strong>ravailleur est un vrai cadeau pourl’entreprise, qui a tout intérêt à laisserla créativité s’exprimer, voire à l’encourager.Car elle stimulera les collègues<strong>et</strong> réveillera les potentiels en friche. Témoignaged’un créatif : Serge Brassard,préposé à l’entr<strong>et</strong>ien à l’Aréna Mario-Tremblay de la Ville d’Alma, devait, unefois par semaine, remplacer la lamede la surfaceuse. « La manœuvre étaitdangereuse pour les doigts <strong>et</strong>… c’étaitlourd, près de 25 kilos ! Je me disaissouvent “ ça n’a pas de bon sens, travaillercomme ça, il doit bien y avoirmoyen de faire autrement ! ” L’idéem’est venue, un vrai flash !, pendant queje visitais une exposition de roulottes.J’ai allumé en voyant le cric utilisé pourles immobiliser. C’était au printemps.L’été a passé <strong>et</strong> l’automne est arrivé.J’avais oublié mon idée, mais en septembre,elle m’est revenue. J’en ai parléau patron qui a été d’accord. Noussommes allés dans un dépotoir d’automobiles<strong>et</strong> nous avons ach<strong>et</strong>é un cricque j’ai mis sur roues. J’ai demandéà mes collègues de le tester <strong>et</strong> de mefaire part de leurs commentaires, cequi a permis de fignoler l’outil. Encorerécemment, la suggestion d’un collèguem’a permis d’améliorer la trouvaille.Le boss est plus que content de notreinitiative. Quant à nous, eh bien, onn’a plus besoin de se pencher, on nerisque plus de se couper en manipulantla lame 14 . »13. Ibid.14. Ibid.En cas de panne d’idées, on peut appelerà la rescousse des animateursd’ateliers de créativité, qui utilisent destechniques reconnues pour galvaniserles hémisphères cérébraux : utopiesconcrètes, brassage d’idées, jeu de sable,de rôle, improvisation, analogies instantanées,<strong>et</strong>c. L’idéal consiste à privilégierune technique compatible avecle problème à résoudre.Oser sans imposer !Utiliser sa créativité pour résoudre unproblème de sst, c’est successivementcerner le problème, faire appel à desconnaissances, des expériences, favoriserles échanges d’idées. Si la solutionne s’impose pas d’emblée, il fautaccepter de quitter les rives du rationnel<strong>et</strong> oser s’aventurer en eaux étrangères.Cela veut dire virer le problème debord, l’aborder de façon différente,voire absurde. William J. J. Gordon,perçu comme l’un des pères de la créativité,estime qu’en rendant le familierinsolite <strong>et</strong> vice-versa, on peut changerla façon de voir un problème en apparenceinsoluble.Au cours d’une réunion de brassaged’idées, on a tout intérêt à faire preuved’ouverture d’esprit <strong>et</strong> de bonne volonté.Il ne s’agit pas de briller, d’imposer safaçon de voir, de gagner la partie, decritiquer systématiquement les idéesdes autres dans le but de les faire éliminer.Il faut savoir écouter, relancer lesballes reçues en ne se censurant pas. CeGrâce à la brosse latérale de lasurfaceuse, le travail se fait plusvite, <strong>et</strong> en toute sécurité.faisant, on crée un climat propice àl’émergence d’idées, à leur croisement,bref au jaillissement d’étincelles.Dans le feu d’une discussion, desparticipants peuvent ressentir le besoinde s’isoler pour mieux cogiter. Une foisun bout de chemin parcouru, ils reviennentau groupe. Dans les instantssuivant le début d’une discussion, legroupe de réflexion peut avoir l’impressionde s’être fourvoyé dans un culde-sac.Plutôt que de tourner en rond,pourquoi ne pas convier une personneétrangère au problème, qui abordera laquestion autrement <strong>et</strong>, du même coup,fournira peut-être une vision touteneuve, ce qui perm<strong>et</strong>tra au groupe deredémarrer ?On ne le dira jamais assez. L’employeurn’a rien à perdre <strong>et</strong> tout à gagneren faisant confiance à la créativitéde ses travailleurs <strong>et</strong> en l’encourageant.Après tout, ne sont-ils pas les mieuxplacés pour résoudre le problème quiles touche ? « Oui, mais ça risque de mecoûter cher ! », protesteront certains. Laréponse est toute trouvée : la mort d’untravailleur ou une blessure grave coûteraencore plus cher ! La revue Psychologiesl’a affirmé : « Une créativité biennourrie peut se traduire par des gainsfinanciers, des dépôts de brev<strong>et</strong>s, par unrenforcement de la puissance d’agir. »Dans tous les exemples évoqués dansc<strong>et</strong> article, l’employeur a constaté quePhoto : Aréna Mario-Tremblay, Ville d’Alma12 Prévention au travail Automne 2006

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