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Prévention et créativité - CSST

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Illustration : Guylaine Régimbaldbiomarqueurs d’inflammation au niveaupulmonaire. Des granulomes ontété détectés dans les poumons d’animauxde laboratoire à la suite d’expositionsà certaines nanoparticules, parvoie pulmonaire. Par ailleurs, les étudesactuelles ne suggèrent pas une grandecapacité d’absorption cutanée.Aujourd’hui, au Québec,environ 2 000 personnessont potentiellementà risque d’expositionaux nanoparticules.Les risques potentiels pourraient êtrereliés aux très p<strong>et</strong>ites dimensions desnanoparticules <strong>et</strong> à leur biopersistance,c’est-à-dire à la durée de leur présencedans le corps humain. Certaines particulessont partiellement arrêtées par lesmuqueuses du nez, car elles se diffusentcomme des gaz, <strong>et</strong> seront captées dèsqu’elles toucheront à une paroi nasale.Par contre, à partir du nez, une partiede ces fines particules pourront emprunterles nerfs sensitifs <strong>et</strong> se rendredirectement au cerveau. Une autre partiedes nanoparticules qui réussiront àfranchir le nez pourront se déposer surles parois de la trachée <strong>et</strong> des bronches.Un ballon de soccerfuturiste ? Non.Il s’agit d’unfullerène, soitune moléculeen formede cagefermée,composéed’atomesdecarboneregroupésdansunestructureconstituéede pentagones<strong>et</strong>d’hexagones.Heureusement, à ce niveau, le mécanismed’ascenseur mucociliaire perm<strong>et</strong>de les éliminer efficacement <strong>et</strong>de les envoyer vers le système digestif.Une fois rendues dans le système digestif,une partie des nanoparticulesseront absorbées par l’intestin <strong>et</strong> pourrontainsi se rendre, toujours sousforme solide, au système sanguin, puiscirculer dans tout l’organisme. Notonsfinalement qu’à la suite d’une expositionpulmonaire, une partie des nanoparticulespeuvent se rendre aux alvéolespulmonaires. Trop p<strong>et</strong>ites pour êtreprises en charge par notre système dedéfense naturel au niveau alvéolaire— les macrophages les ignorent —,une fraction d’entre elles franchirontl’épithélium alvéolaire pour se rendreaux ganglions <strong>et</strong> au système sanguin.Une exposition répétée perm<strong>et</strong>traitd’accumuler des nanoparticules dansles alvéoles, augmentant de la sorte laquantité qui pourrait passer l’épithéliumpulmonaire. Plusieurs études ontégalement démontré que des nanoparticulesempruntant le système sanguinont été r<strong>et</strong>rouvées dans divers organes(foie, rate, rein…). Les fullerènes, uneclasse de nanoparticules, peuventfranchir la barrière placentaire d’animauxde laboratoire <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>rouverdans le fœtus.Il a été clairement démontré queles phénomènes toxiques mesurés sontreliés à la surface de ces particules <strong>et</strong>non à leur masse. C’est donc dire que,pour une même masse de produit,plus la particule sera p<strong>et</strong>ite, plus ellerisque d’être toxique. Ainsi, plusieursétudes ont établi que la silice nanométriquedémontre un potentiel inflammatoirede 10 à 25 fois plus élevéque la silice plus grosse, de dimensionmicrométrique. Il faut bien comprendreque les risques pour la santéne sont que très partiellement connus.De très nombreuses recherches sonten cours partout dans le monde <strong>et</strong>l’étendue des nouvelles connaissancescroît rapidement. C’est d’ailleurs pourc<strong>et</strong>te raison que nous préparons actuellementune version révisée de notrerevue de littérature sur les risques pourla santé, laquelle devrait paraître trèsbientôt.Mais attention, les nanotechnologiesne comportent pas que des risques, loinde là. Par exemple, plusieurs étudesont clairement démontré qu’en plus deleurs propriétés exceptionnelles pourles usages industriels, certaines ont un<strong>et</strong>endance à s’accumuler autour des cellulescancéreuses, ce qui pourrait offrirun important potentiel thérapeutique« Le développement de nouvellesconnaissances perm<strong>et</strong>tra éventuellementde raffiner lesapproches de l’évaluation durisque <strong>et</strong> de stratégies visant àles gérer efficacement », affirmeClaude Ostiguy, directeur duService soutien à la recherche <strong>et</strong>à l’expertise de l’IRSST.Photo : Dominique Desjardins / IRSSTAutomne 2006Prévention au travail19

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