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Prévention et créativité - CSST

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la <strong>CSST</strong>Photo : Meunerie de la Société coopérative agricole des Bois-FrancsMauricie <strong>et</strong> Centre-du-QuébecMeunerie de la Sociétécoopérative agricoledes Bois-FrancsSéparer le bon grain…Pour trouver la bonne solution, il fautbien poser le problème. En l’occurrence,le problème, à la meunerie de la Sociétécoopérative agricole des Bois-Francs,consistait à empêcher les travailleursde tomber d’une passerelle. La solutionévidente : installer un quelconque dispositifpour prévenir la chute, pensezvous? Erreur ! Il y avait plus simple.Mais reprenons plutôt l’histoire depuisle début.La meunerie de la Société coopérativeagricole des Bois-Francs, à Victoriaville,produit 60 000 à 65 000 tonnesde moulée par année pour les vaches,les poules <strong>et</strong> les porcs. Les moulées sontchargées dans des camions munis d’unréservoir à douze compartiments. Auc<strong>et</strong>te tâche, observe Chantal Ruel. Maintenant,on tire presque à la courte paillepour savoir qui va le faire, parce qu’onest vraiment emballés par l’appareil !Même moi, je peux sortir toute seuleune truie morte. Plus personne ne s’estblessé depuis qu’on a le Bras Hercule. »Le surprenant appareil, d’une complexitémécanique certaine, est fabriqué<strong>et</strong> distribué par Conception Ro-Main.« La semaine dernière, on en a expédié 15aux États-Unis, pour le même éleveur »,confie son président Serge Labrecque.Hé oui, un autre frère Labrecque. Lap<strong>et</strong>ite firme, fondée en 1999, m<strong>et</strong> aupoint des produits à vocation agricole,conçus par l’entreprenante famille.« Les besoins viennent de la ferme,explique Serge Labrecque. Robert <strong>et</strong>Ghyslain, sans posséder une formationd’ingénieur, ont une très grandecapacité à créer des produits de typeindustriel, bien faits. Ils le font dansleurs moments perdus. C’est ce qu’onappelle des inventeurs — ou encore despatenteux. »Des patenteux inspirés par la prévention.moment du remplissage, le responsabledu transport, qui contrôle l’opérationdepuis un p<strong>et</strong>it bureau vitré, doit préleverdes échantillons de chaque typede moulée. Il les enverra au laboratoirede la meunerie, où on pratiquera uncontrôle de qualité.C’est ici que ça se corse. Pour faireses prélèvements, le travailleur doitmonter sur le réservoir du camion,où il puise les échantillons à l’aided’une longue louche. Pour y parvenir, ilgrimpe l’escalier menant à la passerellede l’aire de chargement, qui courtparallèlement au camion. De celle-ci,il saute sur l’étroite plateforme du réservoir,franchissant au passage unvide de plus de 60 cm, à quelque 3 mau-dessus du sol. La pluie, la glace,la neige accumulée sur le réservoirajoutent au péril de la manœuvre. Pourcompliquer encore les choses, ce travailleurdoit souvent revenir en courantjusqu’à son bureau, pour stopperle remplissage du camion, qui s’estpoursuivi entre-temps.Alain Plourde, responsable du transport,a signalé le problème au directeurde production François Garneau. « L<strong>et</strong>ravailleur, 12 fois par camion, plusde 150 fois par jour, devait prendre cerisque, constate ce dernier. On a voulul’éliminer. La question a été soumiseau comité de qualité. J’ai ensuite demandéà mes mécaniciens d’entr<strong>et</strong>iende trouver une solution, une innovationqui perm<strong>et</strong>trait defaciliter le travail del’ouvrier qui chargele camion. »Pour empêcher l<strong>et</strong>ravailleur de tomber,la meilleure solutionconsistait à l’empêcherd’abord de monter.Le moyen : faireles prélèvements àdistance. Le mécanicienJacques-AndréCroteau a créé le dispositifad hoc.Un tube percéd’ouvertures a étéinséré au travers dela trémie — un dispositifen forme d’entonnoirqui dirige le flot de grainsvers les bouches ménagées au somm<strong>et</strong>du camion. C<strong>et</strong>te sonde a été branchéeà un tuyau. Les grains prélevés sontaspirés par une pompe à vide <strong>et</strong> acheminéspar le tuyau jusque dans unep<strong>et</strong>ite boîte de réception vitrée, placéedans le bureau de l’utilisateur.Pour prélever l’échantillon, celui-ci,bien à l’abri, n’a qu’à appuyer sur unbouton, qu’il relâche dès que la boîte deréception est suffisamment pleine. Iltire ensuite la trappe de c<strong>et</strong>te boîte pourdéverser l’échantillon dans un contenantqu’il enverra au laboratoire.« Le gars qui charge son camioncourt beaucoup moins de risques, constateNormand Tardif, mécanicien à lamaintenance. Il n’a plus à monter sur laboîte du camion, ce qui réduit le risquede chute. »L’installation du dispositif n’a coûtéque 1 500 $. « C<strong>et</strong>te invention pourraitservir à beaucoup d’entreprises qui fontde l’expédition en vrac », fait valoirJacques-André Croteau.Au surplus, le nouveau dispositifaméliore le contrôle de la qualité. « Notreéchantillon est plus représentatif, affirmeAlain Plourde. Auparavant, si jedéchargeais une même moulée danstrois compartiments, je ne prenais qu’unseul échantillon. Maintenant, je peuxprélever un échantillon pour chaquecompartiment. » Souvent, la préventionnourrit la production. PTAutomne 2006Prévention au travailPhoto : Conception Ro-Main inc.35

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