6La létre de l'Enstitut Biarnés e GascoûLangue béarnaise au 14 ème sièclePar Joseph RebenneLes « Récits d’Histoire Sainte » en béarnais, publiés en1876 par Lespy et Raymond d’après un manuscrit du débutdu Roger XVème siècle, sont Lapassadeà mon avis l’œuvre médiévalemajeure en langue béarnaise. Et je ne comprends pas lequasi silence des poète amoureux béarnaisde notre langue relatif à cedocument de notreParlittérature.MarilisSaOrionaalangue, contrairementà celle des documents juridiques, est riche et souple, trèsbéarnaise bien qu’en partie artificielle et différente probablementde celle que parlait à cette époque le peuplede la partie romanisée de notre région. Lespy et Raymondla datent du début du 14ème siècle, c’est-à-dire àpeine plus récente que celle des « Boucheries d’Orthez »,1270, la plus ancienne dont nous avons un texte, ou cellede la Herrère, 1278. Et pourtant quelle différence entrecelles-ci et celle-là !J’ai Cet ouvrage rencontré possède Roger trois niveaux Lapassade d’intérêt en majeur 1989. :tout d’abord J’étais le professeur travail remarquable de lettres de et Lespy je voulais et de Raymondvenirensuite chanteuse la très belle béarnaise. langue béarnaise Il avait que publié nous un dé-decouvronsseul recueil et enfin de poésie le fond, presque les « Récits vingt » eux-mêmes. ans auparavant,et Le j’avais travail appris de Lespy par et cœur, Raymond à l’âge est notable de quinze pourson ans, époque. un de La ses démarche poèmes est les scientifique, plus émouvants, donnant tous Loles crit. détails Je me des suis corrections occupée des des nombreuses trois recueils fautes qui du ont copistesuivi, médiéval. choisissant L’original les textes, de l’ouvrage, leur agencement,Paris au et 12jusqu’au ème siècle, titre sera traduit des ouvrages, un siècle plus tard enrédigé en latinàfrançais, puisqu’il en me espagnol, faisait confiance. en béarnais, en languedocien et encatalan et nos deux béarnais auront la riche idée de nousdonner Une œuvre en partie mince, la version donc, languedocienne, mais intense. en partie lacatalane, Roger Lapassade nous permettant était de la bonté comparer même, l’état de ces troisidiomes la bonté il faite y a sept homme, cents une ans. bonté Les mauvais lucide. esprits pourrontNoussoulignernous épaulions,le fait quemoisi celatextechanteusedestiné à être lu enchaireprofessionnellea été traduitdébutante,dans les troisluilanguesle vieuxméridionalesc’estpoètequefragile.l’intercompréhensionJe me souviensn’allaitsurtoutpasdedéjà de soi àcettesa fantaisiehaute époque.incroyable, de son humourextravagant.Nous avons là la chance exceptionnelle de découvrirnotre idiome dans la situation d’un long récit nécessitantla mobilisation de toutes ses ressources. Celui-ci estRoger Lapassade était charmeur et drôle.J’ai beaucoup ri avec lui. Je l’ai entendu à plusieursreprises faire la cour en béarnais, les jourscertes encombré d’archaïsmes, mais très béarnais, bienque certains adverbes ne soient plus les nôtres tels unde marché à Orthez, à de vieilles dames de sapetit et trops en lieu et place de drin et hère. Nous avonsconnaissance rencontrées au coin de la rue, etlà, sous les yeux, dans sa plénitude, notre langue écritequi lui récitaient la litanie de leurs douleurs. Il lesavant qu’elle ne dégénère à la chancellerie de la Vicomtéréconfortait d’un compliment: « Mais Germainepuis de Navarre jusqu’à devenir l’ombre d’elle-même.[ou Antoinette, ou Augustine…], que me ditesvousLe béarnaislà ? Pourmédiévalmoi,étaitvousfortêtesprobablementtoujours lamoinsmême,unifiéaussiqu’aujourd’huifraîche et vermeilleet celui desque«leRécitsbouton» étaitdejela rosepenseceluimusquéede la vallée». Ellesduéclataientgave de Pau.deDisons,rire et retournaientpour rassurerceuxà leurquitrain-train,craindraientrequinquées.une trop grande difficulté à sa lecture,que Lespy nous en donne en regard une traductionfrançaise qui facilite grandement l’accès à l’original.En ço qui éy lou countiengut, à sabé l’istòri sénte, e àmaugrat que nou sìẹ pas toustém hère catolique permoudeus ebanyèlis apocrifes, qu’éy dap ûe grane emoucioûqui leyém û tèxtẹ qui lous noùstẹs antepassats escoutabenà la glèyse sèt sèglẹs a. E que-ns sémble de bédẹ loucurè, lou manuscrit plapat de ditades à la mâ, brasseyata-n embia la boune paraule de la predicadére enla dinque-uhouns de la glèyse, per darrè deus pialas oun mantûparrouquiâ mieyancè hart de coéntes e-s estuyabe, autaplâyé coum oéy, ta poudé sena drin tranquìlẹ. E aquétmanuscrit que-s escadou de poùdẹ droumi ûs quoàndẹscentenats d’anades, plapat més au soubac en quàuquẹ libiède la bat d’Aussau. Dinque Lespy. Tau noùstẹ gay.La partide qui à you lou méy e-m tagn qu’éy la dela Passioû.Jusqu’àAudarrèsa mortde—laneCène,serait-celou Cristquequeparparleadmirationpour lui et parce qu’il était un rempart — jeausapòstous. Aquéstẹs, drin embrumats.me suis efforcée de croire à l’occitanisme tel qu’il« No sabetz or (on) jo bau mes la via sabetz. »le concevait, une sorte d’humanisme du Sud, un« Senher, no sabem tu hont vas, et quin sabem laSud aux frontières indifférentes, du reste. Maisvie ? »dix ans plus tard, sa disparition ayant laissé lechampE que parlelibredeuàPaytousquilese-u n’embièappétits,tausl’occitanismeòmis e decapà qui e se-nsubventionnétourne, « car baus’estau Paytellement», e de l’amoudéconsidérédits, qu’at que tourne le mot dìsẹ, occitan en engoè, lui-même e engoè ! est EndeuPay. Qu’atét, Diu que devenu sap ço détestable qui-u ba apari, : nationalisme més l’Òmi qu’a infect, l’engoèchdessus. endoctrinement E aquéste paraule des enfants, tan d’actualitat embrigadementcutara des serbir jeunes Diu gens, ! » E dénigrement à la fî que-s at de a dap la: « Quivos aucideralou Pay : langue « Et ama française, los que jo sectarisme, ame, et mes te éviction pregui et (ou temani que récupération hont jo siey, egs pour sien recyclage) ab mi ; e begen de tous la mie lesclaretat qui poètes, m dis écrivains, tants de la chercheurs, constitution deu chanteurs, mon…Etlos fas conexer conteurs lo to de nom, Béarn et encoère et Gascogne los hy faré qui conexer, refusentamor de qui se agust prosterner en mi, sie devant encoere la en croix lor, et oc-joper que lasiey en lor citane, ». (Aime au ceux pied que de j’aime, laquelle et, se de bousculent plus, je te demande, désormais je te cuistrerie, prie que, là pédanterie, où je serai, ils goinfrerie, soient avec moi, opportunisme,qu’ils voient carriérisme, la gloire que cynisme, tu m’as donnée et autres avant mal-queafinle faisances monde fût… totalement Je leur ai fait étrangères connaître à ton la nom, personnalité et le leurferai de Roger connaître, Lapassade, afin que l’amour toute que de simplicité tu as eu pour et moi desoit grandeur en eux, et d’âme. que je sois Tant en et eux.) si bien qu’aujourd’hui,paradoxalement,Aquéres paraules quela seulelas counechémmanièreded’êtremaynatsfidèleenla,àbouridesla mémoiree arrebouridesdu poètehénsoccitanlou toupîRogerfranchiman,Lapassade,méset à son œuvre, c’est de s’opposer à l’avancéeaquiu que las abém en la loéngue noùstẹ d’û cop ère, ede l’Église d’Occitanologie en refusant catégoriquementd’employer le mot occitan pour dési-que cambie tout.gner le béarnais et le gascon._____________P.S. Aquét lìbẹ n’estou pas soùnquẹ tirat à cinquanteedzemplàris, més que-s pot counsulta au Libiè Naciounau,sus Gallica BNF.
La létre de l'Enstitut Biarnés e Gascoû7Signalétique : le feuilleton continueRoger Lapassade (1912-1999) Par Goalhart d’Eslayooa publié ses premiers textesen graphie béarnaise dansla Le revue crime Reclams. paierait-il Il les signait dans du le monde merveilleux des occitans du Béarn ?pseudonyme À l’occasion Lou du Cardinou carnaval (le« chardonneret).et Mouts diffusée de par nouste les est organisateurs paru et, sous couvert du ton pour le moins licencieux de Saint Pansard, malme-béarnais » de cette année, une chanson vigoureusement revendicative a été composée,chantéenait dans vertement un numéro Madame de 1961. la Ce Députée-maire petit de Pau et son « suppléant de Siros ».poèmeVoustrèspourrezpur concentrele constatersesparthèmesde prédilection : l’attachementvous-mêmes en lisant ci-dessous un court extrait de la chanson du carnaval 2011,visible sur le site officiel* de l’association organisatrice si bien nommée « Carnaval Pantalonada » et, bien entendu,à la langue béarnaise, le goût de lagavéesimplicité,de subventionsla communion:avec146 500€la nature,la à foi. l’égard de la « Dauneta » et de son suppléant. Cracher dans la garbure ou plutôt mordre la main de celle quien 2010 de la mairie de Pau**. Vous pourrez apprécier la vulgarité des propostenusles nourrit semble être le sport national des occitans.Dab la « Dauneta » nat esperAvec la « petite dame » aucun espoirD’aver un dia quauquarren.De faire quelque chose un jour.La nosta lenga ne l’aima pasNotre langue elle ne l’aime pasLavetz ne l’ajudarà pas.Alors elle ne l’aidera pas.Lo Biarn que la hè cagar Tout cela la fait « chier »E qu’arrefusa de’n parlar.Elle refuse de’n parler.Nosauts l’entenem pas atau.Nous ne l’entendons pas de cette oreilleSi non cambia, la cambiaram.Si elle ne change pas, nous la changerons.Lo son supleant de SiròsSon suppléant de SirosQue’ns voleré croishir los òsVoudrait nous éclater les osQu’ei de la sècta deus « vrais » Biarnés C’est le chef des « vrais » béarnaisQui son d’abòrd de « bons » francés.Qui sont d’abord de « bons » français.Eh bien, croyez-vous que M me la Maire ait pris ombrage d’être ainsi publiquement mise en cause par une associationqu’elle subventionne si généreusement ? Que nenni ! Les promoteurs de ces propos agressifs ont été bien aucontraire largement récompensés pour leur malveillante grossièreté et ce, au delà de leurs espérances puisqu’ils vontavoir droit, « rien que pour eux tout seuls », à une signalétique directionnelle en occitan, imposée à la hussarde àtoute la collectivité, bien évidemment sans la moindre consultation du « Béarn d’en bas ».Mais il reste cependant une question importante, les communes dont le nom sera ainsi publiquement occitanisépar les panneaux directionnels palois (Juranson, Morencs, Gant, Nai, Ossa, Visanòs, Morlans, Lenveja, Somolon,Salias…) auront-elles les moyens de protester et surtout d’agir si elles estiment légitimement que leur image estdéformée, travestie voire ridiculisée par cette nouvelle mascarade signalétique ?La langue qui va être affichée dans Pau n’est malheureusement pas la langue historique du Béarn, notamment dansla forme écrite choisie par les autorités occitanes locales. C’est une graphie qui n’est pas du tout traditionnelle enBéarn puisqu’elle a été directement parachutée du Languedoc en 1952 en s’appuyant sans honte, 7 ans à peine aprèsla Libération, sur les travaux de normalisation linguistique du pharmacien audois, Louis Alibert, tristement célèbrepour son fervent engagement pro-nazi durant l’occupation.___________________________________________________________* http://www.carnavalbiarnes.com/2011/02/27/cancon-pantalonada-2011/**Sans compter ce que doivent verser les communes qui ont l’imprudence d’accueillir le carnaval de Pau, les 2 500€ du fonds commund’Aquitaine en 2008, les 1 300€ du Conseil Général des P.A. en 2010…