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Biographies langagières et mobilités professionnelles - Délégation ...

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Personne ne se pose véritablement la question du choix d’une langue ou d’une autre. Lalangue utilisée dépend, dans chaque situation, des interlocuteurs en présence, de la raison deleur échange <strong>et</strong> du résultat qu’ils doivent obtenir. Les options prises ne seraient pasréellement rationalisées. L’usage d’une autre langue est lié aux besoins d’adaptabilité <strong>et</strong> deréactivité. La langue est considérée comme un outil. C’est cependant l’usage de l’anglais,admis comme langue des affaires, qui domine.2.3 Une perspective sociologique <strong>et</strong> sociolinguistique de l’acteur socialplurilingueNous proposons à présent de brosser un tableau plus large afin de contextualiser l’ensemblede nos réflexions <strong>et</strong> discussions par rapport à une pluralité sociale de plus en plus complex<strong>et</strong>elle qu’elle émerge à travers les travaux du Conseil de l’Europe <strong>et</strong> telle qu’elle est dépeintede manière détaillée dans un article récent de Coste & Simon (2009) intitulée en anglais : Theplurilingual social actor. Language, Citizenship, Education. Comme le titre de c<strong>et</strong> article lesuggère, les travaux mentionnés accordent une place centrale à l’acteur social. Le migrantcadre en mobilité est à la fois le lieu où se rencontrent <strong>et</strong> se construisent les contacts delangues <strong>et</strong> de cultures, <strong>et</strong> l’agent (au sens où l’entend Giddens 1984 <strong>et</strong> 1996), appelé à agir ensociété grâce à une implication <strong>et</strong> prise de responsabilités m<strong>et</strong>tant en jeu ses compétences<strong>langagières</strong> <strong>et</strong> provoquant simultanément des reconfigurations identitaires.À la lumière des travaux de sociologues comme Lahire (1998) dans L’homme pluriel. Lesressorts de l’action, Kaufmann (2004) avec L’invention de soi. Une théorie de l’identité, ouencore Dubar (2000) dans La crise des identités. L’interprétation d’une mutation, le migrantcadre en mobilité peut être appréhendé comme acteur social par excellence de c<strong>et</strong>te pluralitécomplexe (Coste & Simon 2009).C<strong>et</strong>te perspective sociologique est à croiser avec une perspective sociolinguistique duplurilinguisme inspirée par les travaux de Labov, Hymes <strong>et</strong> Gumperz, par exemple, <strong>et</strong> qui aenfin abouti à un déplacement paradigmatique vers le plurilinguisme. Compte tenu d’uneattention plus particulière portée à la dynamique <strong>et</strong> à la valeur symbolique des usages deslangues dans les interactions sociales, une vision holistique du bilinguisme (Grosjean 2008 :13) a supplanté une vision monolingue du bilinguisme. C’est ainsi que la personne bilingue aété considérée comme un locuteur-récepteur efficace doté de compétences diversifiéesconstitutives de son répertoire global (Grosjean 1989).Un p<strong>et</strong>it flash-back historique montre en eff<strong>et</strong> que, depuis les années 80, le phénomènemigratoire a déclenché de nombreuses études sur l’usage des langues par les suj<strong>et</strong>s dans descontextes <strong>et</strong> circonstances variés (Lüdi & Py 1986 ; Dabène 1994). P<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it s’est forgé unmodèle plus dynamique de « langage en action » qui accorde une importance primordiale à ladiversité des pratiques en relation avec les conditions de production aboutissant à unedéfinition (Coste, Moore & Zarate 1997, Cadre européen de référence pour les langues,2001 ; Moore & Castellotti 2008) plus large, plus souple <strong>et</strong> plus ancrée par rapport àl’évolution pour le suj<strong>et</strong> de sa biographie langagière (Thamin & Simon 2009, Gohard-Radencovic & Rachedi 2009), au gré de sa trajectoire de vie.Le locuteur plurilingue est ainsi perçu comme un acteur social doté d’un répertoire (Gumperz1964 ; Gumperz & Hymes 1972/1986) composé de plusieurs langues <strong>et</strong> variétés de languesainsi que de savoirs divers à sa disposition. Ces ressources constituent un capital linguistique<strong>et</strong> culturel à m<strong>et</strong>tre au service de son engagement, de ses actions, de son implication12

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