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Biographies langagières et mobilités professionnelles - Délégation ...

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qui s’en sortent complètement sans, comme certains anglophones natifs, sûrement aussicertains Asiatiques, Indiens <strong>et</strong> Chinois qui communiquent beaucoup en anglais <strong>et</strong> dans leurlangue première dans l’entreprise <strong>et</strong> tout le temps en dehors. Le français a donc le statut delangue « seconde » environnementale, omniprésente à l’extérieur tout en étant non nécessaireà certains, <strong>et</strong> dominée à l’intérieur de l’entreprise au plan pratique. L’anglais est la languevéhiculaire, <strong>et</strong> au plan symbolique des relations de pouvoir ; la maison mère est aux États-Unis <strong>et</strong> le « top management » plutôt anglo-saxon.Ces alternances codiques fonctionnent car l’expression est connue <strong>et</strong> consacrée dans ledomaine professionnel quotidien. Ici, les obj<strong>et</strong>s informatiques dénommés en anglais sont à lafois outils de travail <strong>et</strong> produits de l’entreprise. L’anglais est donc d’autant plus omniprésentdans la terminologie car doublement lié au secteur d’activités.C<strong>et</strong>te pratique surtout bilingue (même s’il y a d’autres pratiques mêlées observables) est parconséquent répandue dans la communication de l’entreprise internationale enquêtée <strong>et</strong> estl’obj<strong>et</strong> de justifications <strong>et</strong> de jugements. Elle n’est évidemment pas l’apanage de c<strong>et</strong>teentreprise qui la partage avec les autres entreprises internationales, quelle que soit leurorigine (Truchot 1990), ainsi qu’avec d’autres lieux professionnels (les institutionsinternationales par exemple), à partir du moment, finalement, où présence <strong>et</strong> interactionsentre locuteurs bilingues sont observées.C’est une langue normale, efficace, inévitable mais…Les justifications données à la création <strong>et</strong> à l’utilisation du jargon interne peuvent êtreconnotées positivement ou négativement.Pour le positif, on invoque l’efficacité <strong>et</strong> la facilité ; c’est plus rapide que de trouver le motdans l’autre langue, le choix de se faire comprendre en mobilisant toutes les ressourcesdisponibles, en résumé le pragmatisme « car on sait que tout le monde comprend » :(…) L’anglais <strong>et</strong> le français se mélangent parfois car on travaille dans une sociétépluri-culturelle <strong>et</strong> les mots anglais viennent plus facilement à l’esprit. Franglais estplutôt courant ! (…). (Q12- Britannique)C’est normal. A HP Grenoble, on parle beaucoup franglais. D’abord parce qu’il y ades mots spécifiques à HP qui ne se traduisent pas facilement. Et aussi, parce quec’est plus facile pour tout le monde. Pour moi, c’est plus difficile à apprendre lefrançais officiel. (Q16- Hollandais)C’est une question de convenance [convenience = practicité/commodité] – souventc’est plus vite à trouver un mot dans l’autre langue – si tout le monde parle les deuxlangue ça marche très bien (…). (Q9-Britannique)On revendique la normalité de ce mode de communication avec un zeste d’idéologie :C’est devenu culture de l’entreprise. (Q14-Italo-Equatorienne)Ça ne me dérange pas, c’est la réalité. (Q20-Allemande)C’est une pratique ordinaire dans une entreprise internationale. (Q19-Russe)C’est une pratique très répandue voire normale dans le contexte d’une entrepriseinternationale avec l’anglais comme langue officielle de travail. (Q19-Russe)C’est une sorte d’espéranto. (Ent-Ute-Allemande)34

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