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Institut Béarnais Institut Béarnais - Institut Béarnais Gascon

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Sabrous de GascougneLA REBÉNCHE DOUCOURBACHPourquoi je suis devenu linguiste et… béarniste.Souvenirs d’un exilé PUBLICATIONde l’intérieurParoles de linguistes D’UNE : André JOLY ÉTUDESURAndré Joly, professeur Par émérite P. Abadie de linguistique (bigourdâ) à l‘universitéde Paris-Sorbonne (Paris IV), auteur d’un dictionnaire qu’on peut appelersition de tortionnaires sadiques. La dérision heurtait ceJEAN-BAPTISTEmon intuition précoce du sacré ende linguistique, de nombreux articles et ouvrages en linguistiquegénérale, française et anglaise, sur l’histoire de la lin-ma vie, je ne me suis jamais moqué des étrangers quimatière de langage. Depuis BÉGARIEcette lointaine période deguistique, Lou renard, ainsi en banta que de deu plusieurs courbach études lou sur ramàdyẹ le béarnais et le faisaient l’effort Le Professeur d’apprendre Daniel une autre Aranjo langue. de l’Universitéimiter, de Toulon mais uniquement nous communique pour bien une cerner ex-Il m’estgascon. À l’ausèt badautas qu’arrapè lou roumàdyẹ.arrivé de lesPuch, enta-s trufa d’éth, per dessus lou marcat, leurs défauts cellente de prononciation étude sur Jean-Baptiste en les répétant. Bégarie À cetteÇa a commencé comme ça. Ma mère, née Subervielleaquiu dans n’éy une pas famille fenide, paysanne de « scène primitive », d’une certaine manière traumati-Que-u hasou, b’at sabét, û predic plâ toucat.et son œuvre. Ce document d’une grandeLa farce l’Entredeux-gaves,avait poussé son exil vers le nordsante, remonte qualité probablement passionnera une tous sorte les de amateurs fascination deQue-b bau counda lou darrè yoc de la partide.pour le langage littérature. et pour Compte les langues tenu — de fascination son importance,rien de nous névrotique. ne sommes Ce fut, pas en tous en mesure cas, maqui,plus loin que ses nombreuses sœurs qui, elles, n’avaientLou courbach que-s disèue en se gratan lou cap : je pense, n’apas dépassé Bordeaux. Elle était allée jusqu’à Paris, le« Que soy û gran pourrot » (pouloy) ! S’aquéste auhèrte e-s première sap, leçon de le sur publier le bilinguisme, dans nos sur colonnes, le choc des nous « languesen contact vitons » donc et sur tous les difficultés ceux qui d’apprentissages’intéressent àin-Paris des « années folles », où elle avait rencontré monPer segu, déns lou bosc, que y aura gran hourbàri ;père, un vrai Parisien qui parlait avec l’accent d’Arletty*,née comme lui à Courbevoie. Un accent avec desLous mèrlous, trufandès, que-m haran calhauàri ! d’une langue J.B. étrangère. Bégarie à prendre connaissance deMon intérêt ce texte ancien sur pour le site l’anglais de l’IBG repose : sur un malentendu.À la même époque, tout jeune que j’étais,r … très Labéts grasseyés, mèstẹ Courbach, qui paraissait deu si càssou étrange que aux debare <strong>Béarnais</strong>et E que-s les faisait pause rire. tout Dans dous les dauan années lou trente, noùstẹ nous gus : descendionsSegnou en Béarn Renard, tous ci-u les dits, étés. en Dès hè la l’âge reberénce, de deux ans, j’yet naïf, je croyais www.languegasconne.comque ce qu’on parlait autour de moi«en Béarn et qu’on traduisait pour mon père, c’était…Que restais soy trois esmiraglat et quatre de mois, la boste parfois sapiénce. davantage. Je m’imbibaisde l’esprit béarnais. puntut coume lou bòstẹ mus,de l’anglais ! Je comprenais donc et parlais anglaisQu’auétsans l’avoir Rappelons appris ! À que ma décharge, J.B. Bégarie, il faut enfant dire qu’à deE Histoire bòstẹs coumpliméns de s’amuser, que-m les hommes toquen. de Quin la famille, doumàdyẹ taquinsN’àyi, ta et bous moqueurs paga, comme qu’aquéth peuvent petit l’être roumàdyẹ les <strong>Béarnais</strong>, ! de Munich disparu et de Chamberlain. en 1915 dans Quand l’enfer je me des suis rendu tran-la veille de Bénéjacq, la guerre, « on Prince parlait de beaucoup l’Esprit des » est Anglais, portéSi-b apprenaient agrade toutû, des bouts de boû de phrase co que-u à mon be dau père. ; Une des compte de chées mon erreur, du Nord et qu’on à tout s’est juste gentiment 23 ans. moquéQu’auri scènes d’« boulut, apprentissage Segnou, hè-b » est û presén restée gravée reyau. dans ma de moi (« Rappelons Mais non ! également C’est du béarnais, sur le même gros bêta, thème, duPermou, mémoire. d’aquéstẹs On lui faisait boscs, répéter (ci dit, : « chéns En anan brique entau arrìs bousquétme lou réy desboutoèy, dous herums, me desboutoèy, aquiu y a pas en à anan dìse . ! entau à cet ancien Baptiste malentendu Bégarie que (1892-1915) remonte, histoire - La de vie, meẹ ) pa-tois ! »), le j’ai récent été ouvrage horriblement de J.A. vexé. Trouilhet C’est peut-être « Jean-Qu’ètBòstẹ bousquét cos me agradiu desboutoèy qu’éy amoullat ta caga tout au tour, drét.» (“En allant venger, ma l’œuvre première et vocation le destin d’angliciste. d’un poète Une gascon, sorteEauDiupetitquebois,l’ajebestitme suisde sédedéboutonné,e de belourje me;suis déboutonné,en allant au petit bois, je me suis déboutonnéd’expiation combattant pour cette de humiliante la Grande erreur Guerre de ma ». primeBòstẹ esquie lusénte éy sénsẹ plécs ni baches, jeunesse.pour chier tout droit”). Mon père ne faisait aucun effortpour bien prononcer, il pensait qu’il n’y arriveraitQu’auét , debat lou nas, dues bères moustaches, Vint la guerre. Nous étions rentrés à Paris. Mes parentsdécidèrent très vite de me renvoyer en Béarn pourTau coum û fièr guerriè, balén e plâ quilhat.jamais, mais il collaborait de manière sympathique, leToutu que-b manque quauqu’arré : b’éy dounc pecatla durée du conflit. Le problème était le passage de laJurançon aidant. Imaginez Gabin dans La Belle équipe ligne de démarcation. C’était à Orthez, à quelque vingtQue, coume l’esquiròu, n’ayat pas ue coue,à la même époque. Outre la qualité vocalique de ses kilomètres de Mourenx, ma destination finale. Le passagede la ligne était compliqué, et les Allemands pi-essaisDab û—granparflocexemple,plantat, auil n’entendaitsoum, coumpasà lalasoue.distinctionentre «You, è, n’èy é et pas la nasale nade coue correspondante, ! espie drin, Moussu entre hè »(que hè, naillaient, il fallait des laissez-passer, des Ausweise en“il Ce fait”), clame hé lou (que renard, hé, il en fit”) se biran et, dans de certains cu. parsâs, hê bonne et due forme. Par chance, nous avions de la familleà Orthez, de lointains cousins, à une époque où la(pour Picat en hé, soun le “foin”) ourgulh, — sa e fièr plus de grosse soun difficulté panache, était leplacement Que-u de s’arissaue l’accent la tonique. moustache, C’était catastrophique. famille, même très étendue, la « tribu », avait encore unÀ E trois nou pensè ou quatre labéts ans, qu’à j’en avais mucha parfaitement soun plumét. conscience.Mes Tout l’arrouat le monde courbach, s’esclaffait, proumpt lui coume le premier, l’eslamprét, et moi m’avait amené en train à Orthez. Il fut décidé que lesens. C’étaient des marchands de chaussures. Ma mèreavec Qu’arrape les autres, lou roumàdyẹ pour faire e que-s comme en eux ba tout sans drét, doute. Mais cousin qui, en tant que commerçant, avait un Ausweis,Dab en même la prése temps au soû je me bèc, souviens sus la més très haute bien branque. d’avoir été me conduirait en carriole à Mourenx. On m’avait habilléen paysan, béret et blouse noire, un vrai Caddetoû.furieux Quoan — furieux lou renard contre e-s moi-même rebirè, pour avoir ri, furieuxQue contre pensè lui pour càyẹ s’être à l’endarrè prêté : à ce jeu que je sentais Entrée symbolique en Béarn, nouvelle Jérusalem, pasLou humiliant, roumàdyẹ furieux e l’ausèt contre que-s les autres troubauen que je voyais de manque en po-! sur un âne comme le Christ, mais presque. Âgé d’un9

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