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Spécial été - JDS.fr

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P Ê L E - m Ê L E > Juillet-août 2011La rencontreUn baryton plein d’avenirJean Gabriel Saint Martin, baryton qui vient de finir sa formation de deux ans à l'Opéra Studio à Colmar, vientd'être élu révélation classique 2011 par l'Adami. De quoi commencer sa carrière lyrique sous les meilleurs auspices.Les habitués de l'Opéra nationaldu Rhin mettront enfinun visage sur sa voix : Jean-Gabriel Saint-Martin, barytonau sein de l'Opéra Studio,cet artiste en devenir, vientd'être élu révélation classique2011 par l'Adami (Administrationdes droits des artisteset des musiciens interprètes).Une reconnaissance professionnellequi va lui ouvrirquelques portes : celle du festivalde musique de chambrede Prades et du festivallyrique d'Aix-en-Provencecet été. « J'espère que celadébouchera dans un an oudeux à une nomination auxVictoires de la musique classique», indique sans sourcillerce Parisien d'origine, Alsaciend’adoption. A raison, tant sonparcours l'a amené sur les plusgrandes scènes, avec des artisteschevronnés et réputés.Jean-Gabriel Saint-Martin au maquillage avant Hamlet.Car Jean-Gabriel Saint-Martinest un enfant de l'opéra.Non que ses parents soientissus du sérail, mais ils l'ontencouragé à faire de la musiquedès le plus jeune âge :cours de piano et de solfègeau conservatoire. A 10 ans, ilpasse sa première auditionet entre au Chœur d'enfantsde l'Opéra de Paris : « Je suistombé amoureux du mondede l'opéra : rentrer dans ununivers féerique, chanter avecles copains, avoir l'adrénalinedu spectacle, être faceà un grand vide. » Il donnedéjà des concerts en Franceet à l'étranger, se produit àl'Opéra Bastille ou au Festivald'Aix-en-Provence :« C'était vraiment très entraînant,j'avais l'impressiond'avoir deux vies en une. »Une nouvelle voixMais bientôt cette vies'achève et le Chœur s'arrête.Jean Gabriel fait sa mue : « Ons'est construit une identité autourde sa voix, c'est quelquechose de très intime. On aappris à la maîtriser pendant6 ans et d'un seul coup onperd le contrôle. Il faut fairele deuil de sa première voix dechanteur et partir à la découverted'un nouvel instrument,comme si on passait du violonà la contrebasse… » En 1998,il se tourne vers un professeurde chant, Nicole Fallien,avec qui il travaille encoreaujourd'hui, pour trouver sanouvelle identité vocale. « Audébut, je chantais encorecomme un enfant. Elle m'adit : vas-y, tu peux chanterplus fort ! Et puis un jour, c'est© Sandrine Bavardsorti d'un coup ! Elle m'a dit :tu es un baryton aigu. C'étaitune découverte très brutale. »Ayant trouvé sa nouvelle voie,il débute comme soliste ausein du Jeune Chœur d'Ilede France sous la directionde Francis Bardot, et pousseses études jusqu'à une maîtrisede droit. Il entre auConservatoire national supérieurde Paris et enchaîne lesrôles. Il interprète Guglielmodans Cosi fan tutte, Bastiendans l'opérette Ta bouche,Papageno dans Die Zauberflöte…Il participe à desproductions au théâtre duChâtelet et sera dirigé pardes personnalités aussi divergentesque Fanny Ardant,David Cronenberg et PlacidoDomingo… « Placido Domingo,c'était irréel, quelqu'un detrès humble et abordable. Enen même temps, un monstre :il laisse tout de suite uneempreinte et l'on comprendpourquoi il a fait une longuecarrière. C'est un tel niveaud'exigence et d'implication ! »L'Opéra Studiocomme tremplinEn 2009, Jean-Gabriel entre àl'Opéra Studio, tremplin avantles grandes maisons : « Cetype de structure nous met lepied à l'étrier et nous apprendbeaucoup, en nous confiantun rôle de l'apprentissagejusqu'au spectacle, en nousintégrant dans une équipede travail très exigeante, enétant en contact avec tous lescorps de métier (maquillage,costume, régisseur…) ». Sesrôles dans Aladin et la lampemerveilleuse, Ali Baba et lesquarante voleurs, Don Pasqualelui auront permis de sefaire remarquer. Désormais,il devra courir d'auditions enauditions pour décrocher desrôles, mener une vie nomaded'opéra en opéra, avec l'enviede prolonger la découvertede la région : « En Alsacienconvaincu, je vais sans doutem'installer à Strasbourg etprofiter de la proximité avecl'Allemagne et la Suisse. Lavie culturelle ici est très importante,avec un niveaud'exigence internationale,mais sans le snobisme parisien.Il y a une vraie liberté deton. » La suite de sa carrières'annonce prometteuse : ilsera Lesbo dans Agrippinad'Haendel à l'Opéra de Lilleet Dijon à la fin de l'année.Le spectacleChaque saison, l’OpéraStudio présente deux nouvellesproductions lyriquespour permettre aux jeunesartistes de jouer les premiersrôles. Après Ali Babaou les quarante voleurs,c’est Don Pasquale, l’opérabouffe de Donizetti qui aété choisi cette année. Sil’histoire de base est bienconnue - un vieux et richebarbon qui veut se marierpour éviter de léguer safortune à son neveu - lametteuse en scène NicolaGlück en donne une visiondépoussiérée avec un DonPasquale homosexuel, auxmœurs très libérées… Jean-Gabriel Saint-Martin y interprètele Docteur Malatesta :« J’ai particulièrement aimél’interprétation très libre deNicola Glück avec une miseen scène très colorée et trèsinventive. Pendant les répétitions,elle s’amusait avecnous, nous titillait. L’opéraest un art codifié, et ellenous a poussé, en tant quejeunes chanteurs, à repousserune vision archaïquede l’opéra et d’envisagerune œuvre plus contemporaine», explique le baryton.Déjà représenté àMulhouse et Colmar, DonPasquale sera visible les 3,5 et 7 juillet à Strasbourg.Des goûts et des couleursEn boucle sur votre iPod ?J’écoute du pop rock (Jamiroquai,Red Hot Chili Peppers...)mais aussi des classiques<strong>fr</strong>ançais (Barbara,Brel...)Votre livre de chevet ?Beau rôle, de Nicolas Fargues.Le titre m’a interpellé,c’est un parallèle entre lesrôles qu’on joue dans lavraie vie, et les rôles que l’onpeut interpréter sur scène.Un spectacle à ne pasmanquer ? La Bohèmela saison prochaine àl’ONR, très facile d’accès.Une personnalité quevous admirez ? Jean PaulII, pour son dialogue interreligieux,pour son influencesur la sphère publique.Un endroit où vousvous sentez bien ? Surscène ou seul au piano.Votre resto préféré dansle coin ? Le restaurantSchwendi Bier U Winstub àColmarLe truc qui vous énervechez les autres ? Les gensqui se prennent trop auxsérieux.Le truc que vous appréciezchez les autres ? L’humilitéet la générosité.123

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