collectivités territorialesL’amortissement concerne les comptes de bilan <strong>et</strong> traduit unedépréciation définitive d’un élément de l’actif immobilisé del’entité publique. L’amortissement contribue à la sincérité descomptes dans la mesure où il perm<strong>et</strong> de constater la dépréciationdes biens <strong>et</strong> de dégager des ressources d’autofinancement pourleur renouvellement. Il concourt au respect du principe comptablede prudence. Pour qu’un bien soit amortissable, il faut :– qu’il soit la propriété de l’établissement, quel qu’en soit le moded’acquisition ou qu’il lui ait été affecté ;– qu’il s’agisse d’un bien immobilisé ;– qu’il soit suj<strong>et</strong> à dépréciation par usage, vétusté, en raison del’évolution technologique ou de toute autre cause.<strong>La</strong> pratique de l’amortissement s’applique obligatoirement à :– tous les départements <strong>et</strong> régions ;– toutes les communes <strong>et</strong> groupements dont la population estsupérieure à 3 500 habitants ;– tous les établissements publics locaux : établissements publicsde santé, établissements publics sociaux <strong>et</strong> médico-sociaux <strong>et</strong>offices publics de l’habitat ;– tous les services publics industriels <strong>et</strong> commerciauxConformément au Code général des collectivités territoriales,constituent des dépenses obligatoires, les dotations aux amortissementssuivantes :– l’ensemble des immobilisations incorporelles : les frais d’études,les frais de RD, les frais d’insertion, les subventions d’équipementversées, les concessions, brev<strong>et</strong>s, <strong>et</strong>c. <strong>et</strong> les autres immobilisationsincorporelles ;– certaines immobilisations corporelles : les matériels, outillages,mobiliers, <strong>et</strong>c. ;– les biens immeubles productifs de revenus.Dans tous les cas les collectivités ont la faculté de déciderd’amortir des immobilisations qui ne figurent pas dans le champde l’amortissement obligatoire. Les exceptions à l’obligationd’amortir sont les suivantes :– exceptions tenant aux modalités d’entrée en vigueur desnormes :• pour les communes : l’obligation ne concerne que les biensacquis à compter du 1 er janvier 1996,• pour les départements <strong>et</strong> les services départementauxd’incendie <strong>et</strong> de secours : l’obligation ne concerne que les biensacquis depuis le 1 er janvier 2004,• pour les régions : l’obligation ne concerne que les biens acquisà compter du 1 er janvier 2005,• pour le Centre national de la fonction publique territoriale <strong>et</strong>les centres de gestion : l’obligation ne concerne que les biensacquis à compter du 1 er janvier 1999 ;– exceptions tenant à la nature des immobilisations :• les voiries (les routes, qui font l’obj<strong>et</strong> d’un entr<strong>et</strong>ien très important<strong>et</strong> régulier de la part des entités publiques qui les possèdent,ne sont pas obligatoirement amorties),• les œuvres d’art (comme dans le PCG),• les terrains (comme dans le PCG).L’amortissement est évalué de deux façons. L’amortissement estcalculé sur la valeur d’origine du bien qui apparaît à l’actif dubilan de l’entité publique. L’amortissement s’applique sur unebase amortissable « déconnectée » du montant brut <strong>et</strong> tenantcompte des dépréciations lorsque celles-ci sont significatives. Cedernier schéma s’applique pour toutes les entités relevant desnomenclatures M 4, M 21, M 22 <strong>et</strong> M 31. Dans tous les cas, lesconditions d’amortissement des immobilisations doivent êtreexposées dans l’annexe relative aux amortissements.L’article 311-2 du plan comptable général rappelle que « lorsquedes éléments constitutifs d’un actif sont exploités de façon indissociable,un plan d’amortissement unique est r<strong>et</strong>enu pourl’ensemble de ces éléments. Cependant, si dès l’origine, un ouplusieurs de ces éléments ont chacun des utilisations différentes,chaque élément est comptabilisé séparément <strong>et</strong> un plan d’amortissementpropre à chacun de ces éléments est r<strong>et</strong>enu ».C<strong>et</strong>te ventilation par composant peut être appliquée par certainsétablissements (M 4, M 21, M 31). Elle implique des durées d’utilisationdifférentes pour chacun des éléments composant uneimmobilisation <strong>et</strong> donc des plans d’amortissement différents.Du fait de la généralisation de l’obligation d’amortir à l’ensembledes collectivités <strong>et</strong> établissements publics <strong>et</strong> des conséquencesen résultant, notamment s’agissant du financement par l’impôt,un dispositif de « neutralisation » budgétaire a été mis en place.C<strong>et</strong>te neutralisation est limitée à certains types d’immobilisations,à savoir les bâtiments publics en raison de leur fort impact budgétaire(départements <strong>et</strong> régions).<strong>La</strong> constatation obligatoire <strong>et</strong> intégrale des amortissements pourraitentraîner dans certains cas les collectivités concernées à augmenterleurs ressources <strong>et</strong> donc les prélèvements fiscaux. Ce dispositifconsiste comptablement à :– constater l’amortissement ;– reprendre la subvention transférable au même rythme quel’amortissement ;– neutraliser le solde entre la dotation <strong>et</strong> la reprise de la subventionpar une reprise sur le haut de bilan.Tableau comparatif synthétique du champ de l’amortissement obligatoire <strong>et</strong> de la neutralisation possibleM 14 (communesde 3 500 habitants <strong>et</strong> plus)M 52 (départements) M 71 (régions) M 4 (SPIC)Champde l’amortissementobligatoireChampde la neutralisationpossibleToutes les immobilisations corporelles<strong>et</strong> incorporelles, sauf :– œuvres d’art ;– terrains ;– voirie ;– bâtiments publics non productifsde revenus.Toutes les immobilisations corporelles<strong>et</strong> incorporelles, sauf :– œuvres d’art ;– terrains ;– voirie.Aucune neutralisation Uniquement :– bâtiments publics (scolaires<strong>et</strong> administratifs).Toutes les immobilisations corporelles<strong>et</strong> incorporelles, sauf :– œuvres d’art ;– terrains ;– voirie (ne concerne quel’outre-mer).Uniquement :– bâtiments publics (scolaires<strong>et</strong> administratifs) ;– subventions d’équipementversées (compte 204).Toutes les immobilisations corporelles<strong>et</strong> incorporelles, sauf :– œuvres d’art ;– terrains.Note : règles identiques à cellesfixées par le PCG.Aucune neutralisationConformément à la définition de l’amortissement, ce dernier concerne des immobilisations dont la collectivité ou l’établissement estpropriétaire. L’utilisation de telle ou telle immobilisation n’emporte pas systématiquement propriété du bien, mais l’amortissement peutnéanmoins être constaté par l’utilisateur du bien si les droits <strong>et</strong> obligations du bien concerné sont transférés à l’utilisateur (cas de l’affectation<strong>et</strong> de la mise à disposition).-N o 8-9 - Août-Septembre 2010 639
collectivités territorialesMode d’utilisation Régime de propriété Conséquences AmortissementLocation à un tiers Pleine propriété conservée à la collectivité loueuse. Droits <strong>et</strong> obligations conservés à la collectivitéloueuse.Location-vente à un tiersMise à dispositionAffectationMise en concessionPleine propriété conservée à la collectivité loueusedans un premier temps, puis à la collectivité acquéranteà expiration du contrat de louage.<strong>La</strong> collectivité conserve la propriété du bien, maisle transfert de jouissance est fait au profit de la collectivitédestinataire. Les droits <strong>et</strong> obligations sontégalement transférés.<strong>La</strong> collectivité conserve la propriété du bien, maisle transfert de jouissance est fait au profit de la collectivitédestinataire. Les droits <strong>et</strong> obligations sontégalement transférés.<strong>La</strong> collectivité conserve la propriété du bien, maisle transfert de jouissance est fait au profit du bénéficiaire.Les droits <strong>et</strong> obligations sont égalementtransférés.Droits <strong>et</strong> obligations conservés à la collectivitéloueuse, puis transfert à la collectivitéacquérante.Droits <strong>et</strong> obligations transférés.Droits <strong>et</strong> obligations transférés.Droits <strong>et</strong> obligations transférés.Par la collectivité propriétairedu bien (loueuse).Par la collectivité propriétairedu bien (loueuse, puisacquérante).Par la collectivité bénéficiairede la mise àdisposition.Par la collectivité bénéficiairede l’affectation.Par le bénéficiaire de lamise en concession.<strong>La</strong> dépréciation temporaire consiste à constater un amoindrissementde la valeur d’un élément de l’actif résultant de causesdont les eff<strong>et</strong>s ne sont pas nécessairement irréversibles. Elles peuventporter sur :– des immobilisations non amortissables en général. Elles peuventnéanmoins concerner également des dépréciations exceptionnellessubies par des immobilisations amortissables lorsqu’en raisonde leur caractère non définitif, ces dépréciations ne peuvent êtreraisonnablement inscrites à un compte d’amortissement ;– des stocks ;– des créances, dont le recouvrement est compromis, doiventdonner lieu à constitution d’une dépréciation. Il s’agit d’une obligationpour toutes les communes de plus de 3 500 habitants.<strong>La</strong> dépréciation d’un actif immobilisé consiste en une perte devaleur qui n’est pas produite par le plan d’amortissement. A noterque pour les entités appliquant les « nouvelles normes comptables», la dépréciation doit être constatée quand la valeuractuelle d’un actif est inférieure à sa valeur n<strong>et</strong>te comptable. <strong>La</strong>valeur actuelle étant la valeur la plus élevée entre la valeurvénale (montant obtenu de la vente d’un actif) <strong>et</strong> la valeurd’usage (valeur des avantages économiques attendus).Les immobilisations financières Définition <strong>et</strong> champ d’applicationC<strong>et</strong>te catégorie d’immobilisations est constituée par certainescréances <strong>et</strong> certains titres en nombre limité <strong>et</strong> strictementencadré réglementairement :– prise de participations dans des sociétés d’économie mixtes ;– parts <strong>et</strong> actions dans des sociétés ;– titres <strong>et</strong> actions. ComptabilisationL’origine des fonds n’est désormais plus le critère qui déterminela comptabilisation en actif immobilisé ou circulant. <strong>La</strong> duréedevient le critère premier : inférieur ou non à une année. Le choixde la durée des placements est laissé à la libre appréciation dela collectivité territoriale ou de l’établissement public local, àl’exception des placements en compte à terme qui ne peuventexcéder douze mois.Dans les placements à long terme, on distingue :– les titres immobilisés conférant un droit de propriété, c’est-à-direessentiellement les actions ou un droit de créance, bons du Trésor,obligations ;– les participations matérialisées par des titres. Elles peuvent sefaire sous la forme de :640• versements en numéraire,• apport en nature ;– les prêts : il s’agit de fonds versés à des tiers en vertu de dispositionscontractuelles, autorisées par un texte législatif ou réglementaire(exemple : avances au personnel pour acquisition devéhicules) ;– les dépôts <strong>et</strong> cautionnements versés ;– les autres créances immobilisées (entre collectivités, transfertdes droits à déduction de TVA). EvaluationLes immobilisations financières sont évaluées à leur valeurd’acquisition. Lorsqu’il apparaît, en cas de prise de participations,que la société fait l’obj<strong>et</strong> d’une procédure collective, lacommune doit prévoir l’inscription d’une provision pour dépréciationde ses immobilisations financières. A la dissolution de lasociété, après reprise des provisions, la prise de participation estextraite de l’actif (cession à titre onéreux).Les comptes de passif : les capitaux, subventions <strong>et</strong> provisions Définition <strong>et</strong> champ d’applicationConformément à l’article 434-1 du plan comptable général, lescapitaux propres regroupent la somme algébrique :– des dotations <strong>et</strong> fonds globalisés d’investissement ;– des réserves ;– du report à nouveau ;– du résultat de l’exercice ;– des subventions d’investissement reçues ;– des provisions réglementées (spécifiques à certains organismespublics) ;– des différences sur réalisations d’immobilisations.<strong>La</strong> situation n<strong>et</strong>te, établie après affectation du résultat de l’exercice,est égale au montant des capitaux propres à l’exclusion dessubventions d’investissement <strong>et</strong> des provisions.L’ensemble des capitaux propres participe au financement del’organisme au même titre que les éléments du passif « externe »(d<strong>et</strong>tes). Hormis les écritures de mise à disposition qui ne sont quela traduction d’opérations de « transfert » d’immobilisation, lesécritures comptables relatives à ce type d’opérations s’inscriventdans une optique qui peut être budgétaire ou pour financer lesinvestissements de la collectivité ou de l’établissement public.Les capitaux propres sont enregistrés, selon leur nature :N o 8-9 - Août-Septembre 2010 -