12.07.2015 Views

Marie-Christine BARANGER - Gestion et Finances Publiques La revue

Marie-Christine BARANGER - Gestion et Finances Publiques La revue

Marie-Christine BARANGER - Gestion et Finances Publiques La revue

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

collectivités territorialesD’ailleurs, depuis 1999, la réglementation française de la comptabilitéprivée a connu des évolutions significatives afin d’intégrerprogressivement les normes internationales. <strong>La</strong> réécriture du PCGen 1999, sous forme de code, favorise sa mise à jour en continu<strong>et</strong> témoigne de la volonté de voir émerger un droit comptableévolutif.<strong>La</strong> convergence avec les normes internationales soulève ungrand nombre de questions car le référentiel international fait dela comptabilité un outil d’information destiné essentiellement àtranscrire une réalité économique alors que le PCG, dans saconception originelle, s’attache à décrire une situation juridique :– dans le système juridique français, il existe une articulationétroite entre le droit <strong>et</strong> les règles comptables alors que les normesIRFS sont plutôt fondées sur une approche financière. A uneconception patrimoniale du bilan, le référentiel international substitueune approche dans laquelle le bilan décrit une situationéconomique à un moment donné. Une évolution vers le référentielinternational a, dès lors, de nombreuses implications sur le droitpositif notamment le droit des sociétés <strong>et</strong> le droit social ;– notre système se caractérise également par une connexionforte entre comptabilité <strong>et</strong> fiscalité. Or, les règles IFRS ignorent lafiscalité. S’approprier les normes IFRS conduit nécessairement àune expertise fine des impacts fiscaux de ces évolutions. L’administrationfiscale a indiqué que les travaux d’appropriation desnouvelles normes ne devraient pas rem<strong>et</strong>tre en cause laconnexion fiscalité / comptabilité <strong>et</strong> que ces travaux devaient sefaire en limitant les r<strong>et</strong>raitements pour ne pas alourdir le coûtadministratif de confection des documents fiscaux (principe desimplicité) <strong>et</strong> tout en maintenant une neutralité financière desopérations tant pour les entreprises que pour l’Etat.Ces éléments de contexte perm<strong>et</strong>tent de comprendre que lecheminement vers les normes IFRS s’inscrit nécessairement dansune démarche progressive.L’édiction par l’Etat des normesapplicables au secteur public localAu-delà de ces normes encadrant la comptabilité privée, le droitcomptable spécifique au secteur public local procède de la loi,de décr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> de divers arrêtés interministériels prenant la formed’instructions budgétaires <strong>et</strong> comptables (M 14 pour lescommunes, M 21 pour les établissements publics de santé, M 31pour les offices publics de l’habitat, M 4 pour les services publicsindustriels <strong>et</strong> commerciaux, M 52 pour les départements, M 71pour les régions...).L’élaboration de ces dernières, publiées au Bull<strong>et</strong>in officiel de laDirection générale des <strong>Finances</strong> publiques, se déroule en troisétapes :– phase de concertation préalable avec les administrations del’Etat <strong>et</strong> les représentants des organismes publics concernés(c<strong>et</strong>te phase peut durer plusieurs années). Dans ce domaine, leComité des finances locales constitue un lieu privilégiéd’échange sur les implications budgétaires, même si les proj<strong>et</strong>sde nouvelles normes comptables sont dispensés de transmissionà la commission consultative d’évaluation des normes (CCEN),placée au sein du Comité des finances locales. Des représentantsdes collectivités territoriales étant membres du conseil de normalisationdes comptes publics, la soumission de ces textes à c<strong>et</strong>teautre instance consultative est, en eff<strong>et</strong>, apparue redondante ;– phase de consultation pour avis du normalisateur comptablequi était le Conseil national de la comptabilité (CNC) <strong>et</strong> désormaisle Conseil de normalisation des comptes publics (CNoCP) depuisla loi de finances rectificative pour 2008. <strong>La</strong> distinction désormaisdu normalisateur public (CNoCP) <strong>et</strong> du normalisateur privé (autoritédes normes comptables) illustre la nécessité de bien appréhenderles particularités des comptes publics. Le CNoCP conserveun rôle consultatif, similaire à celui du CNC <strong>et</strong> du Comité desnormes de la comptabilité publique auparavant. Sur la base dec<strong>et</strong> avis préalable, le ministre chargé du Budg<strong>et</strong> <strong>et</strong> le ministrecompétent (variable selon les organismes publics locaux : Collectivitésterritoriales, Santé, Logement...) édictent la norme réglementaireen aménageant, le cas échéant, les règles du plancomptable général pour prendre en compte les spécificitésessentiellement liées à l’équilibre budgétaire (ex. : subventionsd’investissement versées par les collectivités territoriales, étalementbudgétaire de charges accidentelles non prévisibles...) ;– publication des textes pour assurer leur entrée en vigueur.Est ainsi assurée la convergence de la comptabilité générale dusecteur public local avec celle des entités privées, les seuls aménagementsmis en œuvre faisant l’obj<strong>et</strong> d’avis du CNoCP chargéde favoriser c<strong>et</strong>te convergence. Ces spécificités sont identifiéesen comptabilité ainsi que dans les documents de synthèse (étatsfinanciers).En conséquence, les instructions budgétaires <strong>et</strong> comptables servantde normes aux organismes du secteur public local sont enpermanente évolution pour tenir compte des nouvelles normesdéfinies par le PCG, tout en gardant à l’esprit la spécificité de cesecteur.Le secteur public local n’est pas resté à l’écartdes vastes chantiers de réforme comptableces dernières annéesDepuis plus de dix ans, les directions générales des collectivitéslocales <strong>et</strong> des finances publiques (ex-comptabilité publique) ontmené conjointement la rénovation des procédures budgétaires<strong>et</strong> comptables des collectivités <strong>et</strong> établissements publics locaux.<strong>La</strong> valeur constitutionnelle, depuis juill<strong>et</strong> 2008, des notions de régularité<strong>et</strong> de sincérité des comptes des administrations publiques,légitime ces évolutions.L’application de principes partagés avec la comptabilité privéese combine avec le maintien de spécificitésliées à l’articulation budgétaro-comptableLes principes comptables de base appliqués par le secteur publiclocal sont les mêmes que ceux des autres entités privées oupubliques : Image fidèle : le PCG ne donne aucune définition de l’imagefidèle mais l’associe étroitement aux notions de régularité <strong>et</strong> desincérité. En eff<strong>et</strong>, selon l’article 120-1 du PCG, « la comptabilitéest un système d’organisation de l’information financière perm<strong>et</strong>tantde saisir, classer, enregistrer des données de base chiffrées<strong>et</strong> présenter des états reflétant une image fidèle du patrimoine,de la situation financière <strong>et</strong> du résultat de l’entité à la date declôture ». L’article 120-2 précise quant à lui que « la comptabilitéest conforme aux règles <strong>et</strong> procédures en vigueur qui sont appliquéesavec sincérité afin de traduire la connaissance que lesresponsables de l’établissement des comptes ont de la réalité <strong>et</strong>de l’importance relative des événements enregistrés ». Le principed’image fidèle est essentiel. En eff<strong>et</strong>, il est à la fois un objectif <strong>et</strong>résume l’ensemble des principes comptables. <strong>La</strong> qualité comptablerépond à c<strong>et</strong> objectif de produire des comptes fidèles quireflètent réellement le patrimoine <strong>et</strong> la situation financière, dansla mesure où ces comptes doivent apporter aux destinataires uneinformation fiable <strong>et</strong> pertinente. Continuité de l’exploitation : selon ce principe, l’organismepublic continuera d’exercer ses activités dans un avenir prévisible.Toutes les évaluations des éléments du patrimoine sont liées àl’hypothèse de continuité d’exploitation.-N o 8-9 - Août-Septembre 2010 631

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!