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Numéro 65 - Le libraire

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LE LIBRAIRE CRAQUE!littérature québécoiseLES ENFANTS MOROSES Ces trente et une petites histoires m’ont faitpenser aux petites boules de Noël en cristal qui,lorsqu’elles sont secouées, recouvrent d’une belle neige blanche le petitpersonnage ou le village représenté. On observe leur petit monde intérieur siréconfortant. Accompagnés par l’illustration magnifique deDilka Bear qui orne la page couverture, nous ouvrons le livrede Fannie Loiselle où quelques personnages, le temps d’un brefmoment, bouleversent leur quotidien par un geste anodin ouune pensée enfantine : manger un bonbon, trouver uncoquillage, dormir avec un animal de compagnie… Parfois, ànous, adultes, ces gestes peuvent paraître insouciants, tristes,inquiétants, mais la candeur libérée par ses pages nous fait unbien immense. Ma miniature préférée : « Léanne dans lalumière ». Isabelle Prévost Lamoureux La Maison de l’ÉducationFannie Loiselle, Marchand de feuilles, 156 p., 19,95$LA TÊTE DE MON PÈRE Ce livre est une lettre, écrite à un fils au Canada.Une lettre sur son père, à lui, le narrateur. Commentexpliquer à ce fils ce pays inconnu qu’est l’Union soviétiquede ses souvenirs? <strong>Le</strong>s batailles qui y ont été menées, lesdanses, les chants, les artistes… Comment raconter larencontre de ses parents, les douleurs, les chicanes, les cris,mais aussi l’amour, la nostalgie, les fêtes? <strong>Le</strong> narrateur nousraconte sa relation avec son père avant la mort de ce dernier,et se rappelle cet être si souvent incompris, mais si près. Sonfils lui a demandé de lui parler de son enfance, et les souvenirsqui refont surface nous font prendre conscience de lavieillesse. Une lettre intimiste et très touchante.Caroline Larouche <strong>Le</strong>s BouquinistesElena Botchorichvili, Boréal, 80 p., 15,95$LE SEUL INSTANT Chaque mot, chaque phrase, chaque paragraphe dudernier livre de Robert Lalonde, qui se veut le récitd’un été d’observation de la nature à Sainte-Cécile-de-Milton, contient unquestionnement, un frémissement, un étonnement, une admiration, un abandon,une inspiration, une révélation, une peur, une impuissance, un drame, unpsychodrame, un déchirement, une incompréhension, uneindignation, une tristesse. Et derrière chaque mot, chaquephrase, chaque paragraphe, entre les lignes, les alinéas et lessauts de pages, se cache cette volonté et cette passionlancinantes et poignantes pour tenter d’exprimer l’indicible,l’indescriptible et l’inexprimable. C’est là tout le paradoxe deRobert Lalonde : aimer les mots à la folie, et toujours enmanquer pour réussir à tout dire. Moi, il m’est allé droit aucœur, cette partie du cœur qui n’appartient à aucun monde,ni ne parle aucun langage d’ici.Jocelyne Vachon La Maison de l’ÉducationRobert Lalonde, Boréal, 120 p., 17,95$POLYNIEAmbroise habite le Nord, le vrai, celui des ourspolaires et des journées qui durent 24 heures.Cuisinier à la mine locale, il coule des jours à peu près tranquilles et en pincepour une belle glaciologue, mais est trop timide pour le lui avouer. À l’annoncede l’assassinat de son frère Rosaire, avocat travaillant lui aussi au Nunavut,Ambroise décide de mener l’enquête. Mélanie Vincelette nouspropose ici un roman qui aura le chic de plaire aux étrangersen mal d’exotisme polaire. En effet, l’auteure nous plonge aucœur d’une réalité que bien peu connaissent, nous présenteses habitants, leurs mœurs, leur quotidien. Ambroise, lenarrateur, nous amène, au fil de ses observations tranquilleset teintées d’un humour que l’on doit principalement à soninsécurité, à en connaître un peu plus sur cet univers quidevient presque obsédant. Un roman qui nous donne envie departir à l’aventure au pays du froid.Anne-Marie Genest PantouteMélanie Vincelette, Robert Laffont, 216 p., 24,95$LA MARCHE EN FORÊT La famille et tout ce qui en découle sont au cœurde ce roman. Et si la fratrie lie, rassemble,soutient, elle a aussi son lot de secrets inavoués. En sondant la part la plus intimede soi, on le rencontre toujours, ce clan dont on est issu etqu’on ne peut jamais renier, puisqu’il contient l’origine de nosvies. Si l’on considère l’arbre généalogique comme un symbole,l’auteure, en nous présentant chacun des personnages, nousmontre que la marche en forêt peut s’avérer aventureuse. Sousles obstacles comme sur les sentiers dégagés cohabitentamour, pardon, maladies, unions controversées, deuils, liensindéfectibles. Chaque membre est uni à l’histoire de l’autre,de l’aïeule au nouveau-né qui engendre à son tour la suite dumonde. Un premier roman d’une force humaine imparable.Isabelle Beaulieu PantouteCatherine <strong>Le</strong>roux, Alto, 312 p., 23,95$LA DERNIÈRE PEINE <strong>Le</strong>s années cinquante, dans la ville d’Alma au Lac-Saint-Jean. Émilien débarque toutjuste. En voyant ce petit village, il est pris d’un immensepressentiment : c’est là qu’il implantera sa boutique.Technicien visionnaire, il veut poser des antennes detélévision. Mais la maison qu’il veut acheter a été le théâtred’un terrible drame… qui n’est pas terminé. C’est d’ailleursgrâce à cette maison qu’il fera la rencontre de Jocelyne, safuture femme, et de sa famille, sur qui le destin s’acharne. Unroman poignant, rempli d’émotions où toute une époque estrecréée avec justesse. Une auteure à découvrir!Caroline Larouche <strong>Le</strong>s BouquinistesLine Gaudreault, VLB éditeur, 304 p., 29,95$DE L’IMPROVISATION ETDE LA TACTIQUE DU JEUC’est limpide avec Marc Doré. C’est fugitif, mais préciscomme un couteau. Dans les termes, bien sûr, cardans l’atmosphère ludique qui se dégage de cetouvrage mi-documentaire, mi-biographique, on sent qu’il jongle avec les mots etles métaphores par pur plaisir. C’est sur un ton à la fois très personnel etenveloppé d’un humour vif et pétillant que l’auteur-professeur nous conte sarencontre avec l’art de l’improvisation, nous le transmet grâceaux vingt-cinq règles qu’il a forgées au cours de ses nombreusesannées d’enseignement au Conservatoire d’art dramatique deQuébec et nous permet même d’entrevoir les taches plussombres de sa vie d’homme de théâtre. On se sent privilégiésd’être si intimes avec l’auteur et on est partagés entre l’enviede suspendre notre lecture pour se mettre à jouer et celle decontinuer à tout prix. Et pas besoin d’être un improvisateurchevronné pour savourer ces pages. L’intérêt suffit!Guylaine Jacob PantouteMarc Doré, Dramaturges éditeur, 204 p., 14,95$littérature canadienneAMINATA Aminata est encore une enfant lorsqu’elle est arrachée à safamille et à son pays. Elle survit à la grande traversée de l’océangrâce au médecin qui la prend sous son aile. Arrivée en Amérique, elle est venduecomme esclave en Caroline du Sud. Elle apprendra à ses dépensce que signifie être esclave lorsqu’on lui enlèvera son fils pourle vendre à son tour. Elle est alors elle-même revendue et partpour Charles Town, où elle aura un propriétaire respectueux.Mais sa soif de liberté la convaincra de fuir et de vivre sa viecomme elle l’entend. C’est d’ailleurs la raison pour laquelleelle se retrouvera en Nouvelle-Écosse après la guerred’indépendance américaine. Libre, mais à quel prix? Basé surdes faits vécus, Aminata nous fait vivre le destin bouleversantde cette femme qui retrouvera l’Afrique pour défendre la causedes esclaves. Caroline Larouche <strong>Le</strong>s BouquinistesLawrence Hill, Pleine Lune, 568 p., 32,95$LE LIBRAIRE • JUIN-JUILLET 2011 • 15

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