À l’agendaPar Josée-Anne Paradis et Alice MéthotNoces de bois et livres de pochepour HéliotropeEn 2011, les éditions Héliotrope célèbrent leurs noces de bois. En effet, voilà déjà cinq ansque cette maison nous offre des romans, des essais et des beaux livres de qualité et debelle facture, faisant la part belle à des auteurs du Québec, mais également étrangers. Àla barre de cette maison, Olga Duhamel et Florence Noyer peuvent se réjouir du succèsgrandissant de leur entreprise. Des titres comme Vu d’ici tout est petit et Sacré dépanneur!contribuent à leur rayonnement. L’année 2011 est également pour Héliotrope l’occasionde sortir une nouvelle collection, de format poche cette fois. <strong>Le</strong>s deux premiers titresannoncés sont les rééditions des remarquables <strong>Le</strong> ciel de Bay City de Catherine Mavrikakiset C’est quand le bonheur? de Martine Delvaux. À vous de les découvrir!Une chance qu’elles s’ont<strong>Le</strong> collectif d’artistes Triad réunit trois femmesexceptionnelles, Sylvie Dagenais, France <strong>Le</strong>blanc etAndrée Bastien, trois sœurs de cœur et d’esprit liées parles difficiles épreuves de la vie. Ensemble, elles ont choiside transcender leurs expériences personnelles à traversl’art, et de ce projet est née une série d’œuvresépoustouflantes. Dans Une chance qu’on s’a, livre publiéaux Éditions du passage, elles accompagnent leurs toilesdes paroles de Jean-Pierre Ferland, un auteur dont leschansons sont porteuses d’espoir. Et si ce n’était pas suffisant pour convaincre lesamateurs de beaux-arts et de poésie, sachez qu’une partie des fonds recueillis par la ventede cet ouvrage sera remise à trois associations chères aux artistes, Suicide Action, laSociété canadienne de la sclérose en plaques et la Société canadienne du cancer. Quellebelle façon de joindre l’utile à l’agréable! (104 p., 32,95$)La promenade des écrivains (divers thèmes proposés)Tous les samedis et dimanches du 1 er mai au 30 octobre 2011Départ de la Bibliothèque du Vieux-Québec (37, rue Sainte-Angèle)promenade-ecrivains.qc.ca12 e Carrefour international de théâtreDu 24 mai au 11 juin 2011Différents lieux et théâtres à Québeccarrefourtheatre.qc.caFestival de la poésie de Montréal(anciennement Marché de la poésie)Du 24 au 29 mai 2011Place Gérald-Godin et autres lieuxmaisondelapoesie.qc.caFestival TransAmériquesDu 26 mai au 11 juin 2011Place des Arts et autres salles à Montréalfta.qc.caBazar de livres28 et 29 mai 2011Diverses bibliothèques de la Ville de Québecbibliothequesdequebec.qc.caClubs de lectureDu 7 juin au 20 août 2011Diverses bibliothèques de la Ville de Québecbibliothequesdequebec.qc.ca<strong>Le</strong>s Correspondances d’EastmanDu 4 au 7 août 2011À Eastman (Estrie)lescorrespondances.ca68 • LE LIBRAIRE • JUIN-JUILLET 2011ERRATUMUne erreur d’impression s’est glissée dans la publicité deséditions La Caboche de notre précédent numéro. <strong>Le</strong> titre dutémoignage de Francyne Nadeau aurait dû se lire comme suit :<strong>Le</strong> cancer a donné un sens à ma vie. Cet ouvrage, récit d’espoiret de courage, est relaté par une femme qui a dû surmonternon pas un, mais deux cancers. Par ses mots, FrancyneNadeau cherche ainsi à montrer à ceux qui partagent soncombat l’importance de s’accrocher à la vie, et de se battrecorps et âme pour elle.L’équilibre sacré, de David Suzuki, suggestion de notre <strong>libraire</strong>d’un jour Laure Waridel, dans le numéro précédent, a étéréédité, revu et augmenté par le Boréal en novembre 2007.C’est sous cette bannière qu’il est maintenant disponible, etnon chez Fides.Une erreur d’impression a chamboulé les couleurs de lacouverture de L’escapade sans retour de Sophie Parent (VLBéditeur). Voici ce à quoi aurait dû ressembler l’illustration!Une étude alarmante sur les revenus des écrivainsL’Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ) publiait récemmentles résultats d’une étude portant sur les revenus des écrivains québécois. <strong>Le</strong>s statistiquesqu’ils en ont tirées sont pour le moins désolantes. L’enquête fait la distinction importanteentre les revenus provenant de la pratique littéraire et les revenus provenant la plupart dutemps d’un emploi « de jour ». En effet, 78% des écrivains tirent leurs revenus d’activitésprofessionnelles n’ayant aucun rapport avec l’écriture, même s’ils consacrent 43% de leurtemps de travail à la création. Ceux pour qui écrire représente plus des deux tiers du tempsalloué au travail auraient les revenus les plus faibles de tous. Plus alarmant encore, <strong>65</strong>%des écrivains québécois ont gagné moins de 5000$ grâce à leur production littéraire en2008. Seulement 13% des écrivains gagneraient au-delà de 20 000$ par année, ce qui nese situe pas très loin du seuil de la pauvreté. Pourtant, 81% d’entre eux possèdent undiplôme universitaire.Décès d’un <strong>libraire</strong> de la librairie du SoleilLibraire originaire de Montréal, Richard <strong>Le</strong>gault est décédé le 17 avril dernier. Ce derniera commencé sa carrière en 1979 à la Librairie Garneau. Devenue en 1982 la LibrairieTrillium, elle est rachetée par la Librairie du Soleil en 1995, où il poursuivit son travailjusqu’en 2009. Parallèlement, il fit partie de l’équipe de Québec Édition, de 2001 à 2007,et fut ainsi amené à pratiquer son métier de <strong>libraire</strong> dans différents salons du livreinternationaux. En 2010, il mit son expérience au service de la Librairie du Centre àOttawa. Libraire dévoué et apprécié de tous, il sera longtemps regretté dans le monde dulivre au Québec.
DANS LA POCHEDUMA KEYStephen King, <strong>Le</strong> Livre de Poche, 864 p., 14,95$Edgar Freemantle, travailleur de la construction, perd son bras etsubit des blessures sévères à la tête lors d’un accident de travail.Suivant les conseils d’un psychiatre, il s’isole en Floride afin des’adonner à la peinture, une activité censée l’aider à récupérer. À sasurprise, critiques et amis sont troublés par ses œuvres, de plus enplus violentes. Comme dans la plupart de ses écrits récents, StephenKing s’inspire de l’accident de la route qui a failli lui coûter la vie en 1999. Si lapremière partie du roman concerne la douleur physique et la frustration, le récitprend rapidement une tournure surnaturelle lorsque le personnage principal découvreles pouvoirs de son art.JULIET, NAKEDNick Hornby, 10/18, 384 p., 15,95$« Personne n’écrit sur la musique, ni sur sa place affective dans nosvies, comme Hornby », prétend The Observer. On est tenté de luidonner raison à la lecture du plus récent roman de l’auteur de Hautefidélité. Dans Juliet, Naked, un couple de quarantenaires fait unpèlerinage à Minneapolis sur les traces de Tucker Crowe, une rock starà la retraite. Duncan, l’éternel ado qui refuse de tourner la page desannées « sexe, drogue et rock’n’roll », entretient une véritableobsession pour le vieux musicien reclus, tandis qu’Annie se demande ce qu’elle fabriqueavec lui. Quand Crowe sort enfin de son mutisme après vingt ans, leurs vies volenten éclat.MAUVAISE FILLEJustine Lévy, <strong>Le</strong> Livre de Poche, 192 p., 12,95$La fille aînée de Bernard-Henri Lévy et du mannequin IsabelleDoutreluigne est une habituée des autofictions impudiques. Aprèsavoir exposé son douloureux divorce d’avec Raphaël Enthoven(l’ancien amant de Carla Bruni) dans Rien de grave (Stock) et sarelation tordue avec sa mère dans <strong>Le</strong> rendez-vous (Plon), continue salancée avec Mauvaise fille. Dans ce dernier récit familial, elle met enscène un papa Lévy en rock-star et une maman agonisante, alors quela « mauvaise fille » à son chevet attend elle-même un enfant. <strong>Le</strong> livre, qui deviendrasous peu un film réalisé par le compagnon de l’écrivaine, Patrick Mille, est comme lesprécédents : aussi beau qu’affligeant.LES OS DU DIABLEKathy Reichs, Pocket, 408 p., 13,95$<strong>Le</strong> docteur Temperance Brennan est une anthropologue judiciaire quicollabore avec le détective Slidell en cas d’enquête criminelleparticulièrement difficile à mener. Lorsqu’elle est appelée sur le terrainà identifier un crâne humain, elle découvre ce qui ressemble à unescène de sacrifice. Mais avant même qu’elle ait eu l’occasion decommencer son travail, un cadavre sans tête, sur lequel on a tracédes symboles sataniques, est retrouvé au fond d’un lac. Simplecoïncidence? <strong>Le</strong>s aventures de la sympathique Brennan, qui ont inspiré la populairetélésérie « Bones », se révèlent toujours un bon moment de lecture.LA VIE SEXUELLE D’UN AMÉRICAIN SANS REPROCHEJed Mercurio, Points, 382 p., 15,95$C’est connu : la grande faiblesse de John F. Kennedy était le sexe.Dans ce roman, Jed Mercurio a choisi d’exposer cette faiblesse sansménagement. On y croise donc deux secrétaires de la Maison-Blanche,noms de code Fiddle et Faddle, une riche héritière de Wall Streetsurnommée Fuddle, Ellen, une prostituée allemande, et, bienentendu, la pauvre Marilyn. Mais où est la Première dame dans toutça? Heureusement, la plupart des historiens réfutent les théories deMercurio, soulignant que Kennedy n’aurait jamais trouvé le temps d’avoir toutes cesmaîtresses, mais peu importe. La fascination qu’exerce la vie privée des chefs d’Étatcoureurs de jupons n’est pas prête de se tarir!ONZE PETITES TRAHISONSAgnès Gruda, Boréal, 296 p., 14,95$La trahison, arme ultime pour atteindre l’âme de certains individus?Pour les personnages d’Agnès Gruda, c’est le cas. Ces derniersincarnent parfaitement le rôle du fourbe, de façon pourtantinvolontaire. L’auteure, journaliste à La Presse depuis plus de vingtans, nous transporte avec brio, grâce une écriture libérée descontraintes journalistiques, dans des univers qui ne nous sont pasinconnus. Poussés par les contradictions qu’ils ont créées tout au longde leur vie, les protagonistes devront tous sombrer dans l’abysse de la tromperie poursurvivre à l’inattendu.MADMAN BOVARYClaro, Babel, 176 p., 12,95$L’original Claro pratique la mise en abyme façon schizophrène dansMadman Bovary, sorte d’hommage déjanté à l’inventeur du romanmoderne Gustave Flaubert. Lorsqu’une certaine Estée rompt avec notrenarrateur, celui-ci se jette à corps perdu dans la relecture de MadameBovary, s’y promène et s’y vautre jusqu’à se croire l’avatar tyranniquedu grand écrivain français. Emma devient alors sous sa plume unegarce imbuvable tandis que son Charles, lui, se fait cocaïnomanevicieux. Pourquoi pas? La prose de Claro, reconnu pour ses traductions d’auteurs difficiles(Thomas Pynchon, William T. Vollmann), est toujours audacieuse et explosive. Un régal.QUI ES-TU ALASKA?John Green, Gallimard, 416 p., 11,95$À 16 ans, Miles quitte sa Floride natale pour aller étudier au campusde Culver Creek, en Alabama. Mais il ne cadrera pas immédiatementavec son nouvel environnement. Lui, il lit des biographies pourapprendre quelles furent les dernières paroles des gens célèbres, ilporte des shorts trop grands, ne fume pas encore, ne boit pas encoreet n’a pas l’arrogance de son compagnon de chambre. Mais Alaskal’adoptera. Alaska, c’est cette jolie fille énigmatique, qui se moquedes conventions, aime le sexe et a un fier désir de liberté. Pour ce roman d’apprentissagehaut en rebondissements, John Green a reçu le Prix Michael L. Printz. Mentionnonsqu’on attend l’adaptation cinématographique pour 2013. Dès 13 ansLE CIEL DE BAY CITYCatherine Mavrikakis, Héliotrope, 294 p., 14,95$Grand Prix du livre de Montréal, Prix des collégiens et Prix des<strong>libraire</strong>s : en 2009, Catherine Mavrikakis tombait sur le Québeccomme une bombe. « Une œuvre dont on sort secoué, courbaturé,épuisé, mais franchement ébloui », pouvait-on lire alors dans LaPresse. <strong>Le</strong> roman met en scène deux sœurs, Denise et Babette,venues s’installer à Bay City dans les années 60, à la recherche deleur part du rêve américain. L’une d’elle donnera naissance à Amy,qui deviendra à son tour une jeune femme sexy, moderne, mais prisonnière d’un passéqu’elle n’a pas vécu, victime d’un immense sentiment de culpabilité. C’est son histoirequ’on suivra, alors qu’elle tentera de s’affranchir de son héritage.LE PARADOXE AMOUREUXPascal Bruckner, <strong>Le</strong> Livre de Poche, 288 p., 12,95$Comment l’amour, qui attache, peut-il s’accommoder de la liberté,qui sépare? <strong>Le</strong> voici, ce fameux paradoxe, auquel Pascal Brucknertente de trouver une solution depuis <strong>Le</strong> nouveau désordre amoureux,paru en 1977. Des Lumières, qui cherchaient à réconcilier l’amour etla vertu, au mouvement du Flower Power des années 60 et 70, lesentiment amoureux est-il demeuré le même? Invoquant divers« spécialistes des affaires du cœur », Casanova, Beauvoir, Freud, etc.,Bruckner passe en revue le désir et ses contraintes à travers les époques et lesrévolutions. Sa conclusion? « Il n’y a pas de progrès en amour. Il restera toujours del’ordre de la surprise. » Quelle bonne nouvelle!LE LIBRAIRE • JUIN-JUILLET 2011 • 69