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Numéro 65 - Le libraire

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LE LIBRAIRE CRAQUE!bande dessinéeMONTEFIORINO. LA MANO (T. 1) Paris, 2010. Dans un hôpital, un médecin sesouvient de ses années de jeunesse où lui etses amis avaient créé un groupe d’extrême gauche, La Mano. C’est son récit quenous suivrons. La couleur et le graphisme suggèrent une certaine nostalgie del’Italie d’hier, notamment grâce à l’utilisation de teintes marron et beige, presquedélavées, qui permettent de circonscrire une époque. Bienque le scénario et les dessins racontent une fiction, le dossierplacé à la fin de l’album met en contexte les « années deplomb » en Italie et retrace les événements liés aux Brigadesrouges : un sujet rarement traité en bande dessinée. Ces« années de plomb » permettent donc aux auteurs d’aborderles tribulations de cinq amis que l’Histoire et les actionssépareront. Au final, l’album présente une facette plushumaine, souvent effacée, de l’activisme.Éric Gougeon ImagineLA PROMESSE : NEW YORK.SHERMAN (T. 1)Philippe Thirault et Alberto Pagliaro, Dargaud, 52 p., 24,95$Dans le premier tome de la série « Sherman », ilest question d’une vengeance savammentorchestrée. Cette vengeance s’abat sur le fils deSherman, candidat à la Maison-Blanche, qui semble lié au passé sulfureux de sonpère. Un album où le jeu de reconstitution du puzzle est savoureux, autant dupoint de vue de la narration que de celui du dessin. À ceteffet, les couleurs nous projettent dans l’Amérique desannées 30 et 60. À la lecture, on ne peut échapper à latentation de tisser des liens avec l’histoire de la familleKennedy. Puis, d’autres comparaisons, plus cinématographiques,nous viennent à l’esprit. Dès les premièrespages, j’ai adhéré à la proposition de Desberg et Griffo. Sixalbums sont prévus. Notons que les deux premiers tomes ontété publiés simultanément. Éric Gougeon ImagineStephen Desberg (texte) et Griffo (ill.), <strong>Le</strong> Lombard, 48 p., 19,95$OKLAHOMA BOY (T. 1)<strong>Le</strong> premier tome des aventuresd’Oklahoma Boy nous plonge, dès lespremières planches, dans un univers délirant de religion. De ses premièresmeurtrissures à ses hallucinations où anges et démons luiapparaissent, Oklahoma Boy nous offre une fenêtre sur cettenaïveté extrémiste tellement d’actualité aujourd’hui. <strong>Le</strong>dessin peu orthodoxe, tout en courbes et délires de ThomasGilbert, dont il s’agit de la première bande dessinée, rendavec fidélité ce Sud des États-Unis, tel qu’il était au débutdu XX e siècle. Ravage d’ignorance du monde, de connaissancede la foi : Oklahoma commettra l’irréparable d’abord ici, puis,là-bas, dans cette Europe en guerre, lors de la deuxièmepartie de ce triptyque. Des planches dérangeantes, à dévorer.Jean-Philip Guy Du SoleilThomas Gilbert, Manolosanctis, 64 p., 29,95$LE DRAGON BLEU Pierre Lamontagne tient à Shanghai une galerie d’artoù sont exposées les œuvres de Xiao Ling, sa jeuneamante et protégée. De passage en Chine pour y conclure une démarched’adoption, Claire Forêt — ancienne compagne de Pierre — trouve chez lui unendroit où loger. De ce triangle amoureux, fait deretrouvailles et de confrontations, découleront deschangements inattendus et définitifs pour chacun. À l’instardes protagonistes et de la Chine qu’elles mettent en scène,les illustrations oscillent constamment entre la tradition etla modernité. Ainsi certaines planches évoquent-elles lesestampes chinoises de jadis, bien qu’elles donnent à voir unpanorama résolument contemporain. Il en résulte un romangraphique bouleversant et d’une rare beauté, à l’image de lapièce mythique de Robert <strong>Le</strong>page et Marie Michaud dont ilest la fidèle adaptation. François Martin Clément MorinRobert <strong>Le</strong>page, Marie Michaud (texte) et Fred Jourdain (ill.), Alto/Ex Machina, 176 p., 34,95$LE CHANTEUR SANS NOM Avec cet album, Arnaud <strong>Le</strong> Gouëfflec et le génialdessinateur Olivier Balez ressuscitent avec brio unegloire d’avant-guerre que le temps qui passe avait laissée sur le quai de la gare.<strong>Le</strong> chanteur sans nom, c’est Roland Avellis, chanteur de romances et de bluettesdans les années 30, masqué d’un loup noir et prisonnier d’unconcept publicitaire à l’époque de sa gloire. Ami de Piaf etd’Aznavour, bambocheur insatiable, au péril de sa santé etde sa réputation, Avellis a laissé dans la mémoire de ceuxqui l’ont connu un souvenir plein d’ambiguïté. Transforméen fantôme, il assiste et commente l’enquête que mène à sonsujet l’auteur de l’album, remettant en place, au fil desentrevues, les morceaux d’une vie dont le triste destinévoque celui d’une époque révolue.Christian Girard PantouteArnaud <strong>Le</strong> Gouëfflec (texte) et Olivier Balez (ill.), Glénat, 116 p., 34,95$APNÉEMon coup de cœur de l’année en BD québécoise! <strong>Le</strong> dessinsobre et l’écriture subtile de Zviane (La plus jolie fin dumonde) nous happent, nous plongeant dans les profondeursdépressives d’une jeune musicienne. <strong>Le</strong> thème explorépourrait paraître noir, mais la jeune auteure s’en sort trèsbien et arrive, grâce à sa sensibilité toute féminine, à noustoucher sans nous alourdir. Des cases tout en longueur,comme des paysages, s’ouvrent sur un dessin minimalistetout en rondeur qui vient s’opposer avec le thème principal.Voilà une belle parution pour Pow Pow, une maison d’éditionqui en est encore à ses débuts. J’ai hâte d’en voir plus!Anne Gosselin PantouteZviane, Pow Pow, 82 p., 16,99$BRUME. PETITES HISTOIRES POURL’ENVIRONNEMENTLa maison d’édition CFSL Ink a pourhabitude de sortir des sentiers battus afind’explorer d’autres façons d’exploiter labande dessinée. Cette fois encore, elle nous fait cadeau d’un ovni, avec Brume,qui comprend dix-neuf histoires que l’on pourrait qualifier de nouvelles, si l’onconsidère leur format et leur chute souvent inattendue. C’estl’occasion de découvrir des dessinateurs, scénaristes, coloristesplus ou moins connus qui abordent le thème del’environnement. <strong>Le</strong> constat est, vous vous en doutez,alarmant, et le talent du collectif permet de lever le voile surdes réalités que l’on a trop tendance à oublier : la disparitionde certaines mers, la consommation galopante de viande, lenombre d’espèces en voie d’extinction... Oui, la BD peutconscientiser sans faire la morale, et on s’en réjouit!Tania Massault PantouteCollectif, CFSL Ink, 272 p., 47,95$BYE BYE BABYLONE. BEYROUTH 1975-1979 <strong>Le</strong> 13 avril 1975, Lamia Ziadé etsa famille sont allés déjeuner à lacampagne. Quelques heures plus tard, alors qu’ils étaient de retour à Beyrouth,la guerre a éclaté. L’insouciance fit place à la peur et aux longues nuits sanssommeil. Ce roman graphique raconte les premières annéesdu conflit libanais telles qu’elles ont été vécues par unepetite fille de 7 ans. <strong>Le</strong>s images du bonheur y côtoient cellesde la dévastation de la guerre. <strong>Le</strong>s planches portant sur lesdifférentes armes utilisées sont particulièrement frappantes,surtout qu’elles sont précédées par des illustrations d’uneboîte de céréales et d’une bouteille de ketchup, symboles dela vie d’avant. Un récit troublant par son texte et par laforce d’évocation de ses dessins.Marie-Hélène Vaugeois VaugeoisLamia Ziadé, Denoël, 240 p., 44,95$LE LIBRAIRE • JUIN-JUILLET 2011 • <strong>65</strong>

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