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VENDREDI 14 décembre 2012 LA TRIBUNEL’enquête 13Pas facile de savoir qui fait quoi dans un équipage pour le moins disparate.es pour un paqueboten faut, certes – qui ne développepas une vision industrielle de longterme. <strong>La</strong> politique économique,qui passe aussi par la politiqueindustrielle, elle se conçoit ausixième étage du bâtiment desministres, chez Pierre Moscovici,et non au troisième, chez ArnaudMontebourg, estime le ministrede l’Économie.crate, sur laquelle il emmène laplupart des ministres de Bercy,qu’il s’agisse de Benoît Hamon,Nicole Bricq, Sylvia Pinel… Mais ilpeine à exister vraiment, sur cettebase, médiatiquement et politiquement.Même s’il est capable deréunir au débotté 70 députéssocialistes à Bercy, et s’il a suplacer des proches au secrétariatnational du PS. Ses conseillersmettent en avant les nombreuxdossiers dont il a la charge :Banque publique d’investissement,réforme bancaire, etc., sans parlerdes dossiers internationaux. Ce quin’empêche pas le ministre de l’Économied’avoir du mal à convaincrede l’ampleur de la tâche accomplie.Il avait d’ailleurs récemmentprogrammé une conférence depresse, finalement annulée, destinéeà mettre en valeur six mois debilan. Le signe que celui-ci ne sautepas aux yeux de tout le monde.montebourg « agaceparfois » moscoviciEt surtout, il y a l’autre… l’autreministre qui compte, politiquement.Arnaud Montebourg, biensûr. Les relations entre les deuxapparaissent pour le moins complexes.« Arnaud l’agace parfois »,ont pu dire des collaborateurs duministre de l’Économie. Il est vraiLes cinq bâtiments qui abritent le ministère de l’Économie et des Financesportent tous des noms de serviteurs de la royauté française : Colbert, Vauban,Turgot, Sully et Necker… Ici, le bâtiment Colbert. [BERTRAND GUAY / AFP]ur <strong>La</strong> bosseuse <strong>La</strong> diplomate Le bon élève L’indépendanteuzac Grand sportif, leau Budget a su imposerautres ministres.hui contre Médiapart.© ERIC PIERMONT / AFPNicole Bricq <strong>La</strong> ministre du Commerceextérieur se consacre pleinement à sa tâche.Si elle soutient Pierre Moscovici, elle évitede se mêler aux affrontements.© ERIC FEFERBERG / POOL / AFPFleur Pellerin <strong>La</strong> ministre des PMEparvient à bien s’entendre avec son ministrede tutelle, Arnaud Montebourg, mêmesi elle est plus proche de Pierre Moscovici.© FRED DUFOUR / AFPBenoit Hamon Venu de l’aile gauchedu PS, le ministre délégué à l’Économiesociale et solidaire s’entend pourtantbien avec Pierre Moscovici.que Pierre Moscovici a été particulièrement« agacé » par la communicationd’Arnaud Montebourgautour du plan compétitivité. Leministre du Redressement productif,le MRP comme on l’appelleà Bercy, a vendu l’idée qu’il avaitgagné les arbitrages, qu’il avaitdonc inspiré le plan et obtenu descontreparties au crédit d’impôt.Cette communication a fonctionnéquelques jours, mais lavérité a fini par apparaître : decontrepartie, il n’y en avait pasvraiment. D’où la sortie de PierreMoscovici, dans Le Figaro : « Je netiens pas à polémiquer, mais je vaisêtre très clair : j’ai été, dans ma© ERIC PIERMONT / AFPSylvia Pinel <strong>La</strong> ministre de l’Artisanat,du Commerce et du Tourisme est l’unedes trois représentantes du Parti radicalde gauche au sein du gouvernement.fonction, au cœur de la préparationde ce dispositif. […] Je me consacreà mon travail à Bercy en pleineconfiance avec le président de laRépublique et le Premier ministre.Cela suppose une certaine discrétion.Pour plus d’efficacité. »Les mots sont choisis, l’attaquen’en est pas moins rude : discrétionmoscovicienne contre médiatisationéchevelée côté Montebourg.Efficacité contre agitationimproductive. Quand il se veut untout petit peu plus aimable – àpeine –, Pierre Moscovici fait passerun autre message. Il voit enArnaud Montebourg un ministrespécialiste des canards boiteux – il« on fonctionne commeune équipe de campagne »Qu’importe si cela n’est pas toutà fait exact, l’argument faitmouche. Car Arnaud Montebourgse consacre de fait aux secteursd’avenir, avec sa ministredéléguée aux PME et au numérique,Fleur Pellerin. Il multiplieles visites sur ce thème. Mais,d’un point de vue médiatique,cela ne percute pas. Les attributionsdu ministre, qui ne disposecomme administration que d’unmorceau de feu le ministère del’Industrie, n’aident pas au développementd’une vision stratégiquede l’entreprise d’avenir :« Un ministre de l’entreprise quin’a compétence ni sur leur financement,ni sur le développementde leurs ventes à l’export, quelleest la logique, que peut-il faire ? »s’interroge un haut fonctionnaire.En outre, contrairement àla plupart des ministres de l’Industrie,qui peuvent le caséchéant s’appuyer sur le Medef,Arnaud Montebourg ne disposepas du soutien des grandspatrons.« Le problème », poursuit l’un deses collègues, « c’est que Bercyfonctionne un peu comme l’équipede campagne de François Hollande.Plusieurs groupes travaillentparfois en même tempssur des sujets similaires, sans lesavoir, et c’est le chef qui s’assurede rassembler le tout, de faire letri. Ça marche dans un parti, unpeu moins au niveau d’un pôleministériel. »Et si le vrai ministre de l’Économieet des Finances avait sonbureau à l’Élysée et s’appelaitFrançois Hollande ? À l’écouterlors de sa conférence de pressedu 13 novembre, c’est l’impressionqui se dégageait. « Ministrede l’Économie ? Surtout ministrede la Fiscalité », répond un hautfonctionnaire, soulignant le goûtdu chef de l’État pour les sujetséconomiques, mais surtout fiscaux.« Toujours est-il que FrançoisHollande a tout fait pour queBercy puisse se constituer en forteresse.» De ce point de vue, il aplutôt réussi. q

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