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FRANZ LISZT - nca - new classical adventure

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Pendant ses années en tant que maître de chapelle<br />

à la cour de Weimar, il eut l’occasion d’approfondir<br />

sa connaissance du métier orchestral surtout de<br />

par la pratique de direction, comme il l’avoua lui-<br />

même dans une lettre à Johann Christian Lobe de<br />

1856 : « [Quant à l’orchestre], je lui suis redevable<br />

de mainte expérience non pas inutile, grâce aux<br />

épreuves répétées auxquelles j’ai soumis mes<br />

partitions pendant les deux dernières années. Sans<br />

vouloir me vanter de ma méticulosité, je peux bien<br />

dire que je n’ai épargné ni peine ni diligence pour<br />

façonner mes travaux de sorte qu’ils présentent,<br />

quant à la disposition et à l’instrumentation, des<br />

proportions qui me paraîssent équilibrées. Les<br />

52 53<br />

diverses modifications, retouches et réécritures<br />

et notamment le nuancement du coloris qui m’est<br />

devenu un besoin de plus en plus urgent m’ont<br />

amené […] à élaborer de 3 à 4 versions d’une<br />

même partition et de les essayer avec l’orchestre.<br />

Grâce à ma situation ici, je pus me permettre ce<br />

procédé un peu laborieux et coûteux. »<br />

Ce sont surtout les œuvres de Beethoven, Berlioz<br />

et Wagner qui eurent une influence décisive sur<br />

la conception lisztienne de l’instrumentation.<br />

Richard Strauss qui voyait en Berlioz le « créateur<br />

de l’orchestre moderne » et en Wagner celui qui<br />

l’avait porté à son achèvement n’hésita pas à placer<br />

Liszt dans la même lignée en le saluant, en 1904,<br />

comme « poète instrumental et hernéneute de la<br />

couleur ». À l’instar de Berlioz, Liszt compose son<br />

orchestre autour de la section des bois « standard »<br />

de Beethoven, constituée de deux instruments<br />

de chaque espèce. L’effectif de base sera enrichi<br />

d’instruments empruntés à l’orchestre d‘opéra qui,<br />

il est vrai, firent souvent défaut aux orchestres plus<br />

petits d’Allemagne jusqu’au milieu du XIXe siècle. Là,<br />

il faut nommer en premier lieu les trois trombones<br />

auxquels Liszt fait appel sans exception et qui<br />

avaient été détâchés de leur lien traditionnel à la<br />

musique vocale dès les deux symphonies tardives de<br />

Franz Schubert. Une autre configuration standard<br />

au sein de l’orchestre lisztien est le quatuor de cors<br />

que Liszt emprunte à l’orchestre de la 9e Symphonie<br />

de Beethoven, à cette différence près qu’il fait déjà<br />

appel aux modernes cors à pistons qui cependant,<br />

autour de 1850, étaient loin de s’être imposés<br />

partout en Allemagne. Même Richard Wagner ne<br />

commence à les préscrire explicitement qu’après<br />

le milieu des années 1850, soit, dans L’or du Rhin,<br />

La Walkyrie et Tristan et Isolde. Pour les trompettes<br />

de même, Liszt favorise les nouveaux instruments<br />

à pistons. Souvent, il en emploie trois, au lieu des<br />

deux habituelles. Cas unique parmis ses poèmes<br />

symphoniques, Tasso fait même appel à quatre<br />

trompettes. Construit par Wieprecht en 1835 et<br />

devenu directement un « instrument symbole »<br />

de l’orchestre wagnérien et de la « Neudeutsche<br />

Schule », le basse-tuba dont les notes « aqcuièrent<br />

une rondeur et une force de vibration incroyables »<br />

(Berlioz) représente enfin un autre composant<br />

incontournable de l’orchestre lisztien.<br />

Au groupe des instruments à vent en bois, composé<br />

normalement de 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes<br />

et 2 bassons, vient s’ajouter fréquemment la<br />

petite flûte (employée souvent alternativement<br />

comme 3ème grande flûte), moins fréquemment<br />

le cor anglais et encore plus rarement la clarinette<br />

basse qui avait subi des modifications techniques<br />

décisives après le milieu des années 1830. Ce n’est<br />

que dans Mazeppa et dans la « Symphonie Dante »<br />

(dédiée à Richard Wagner !) que l’on retrouve le<br />

triple quatuor de bois augmenté de tous les trois<br />

instruments « secondaires » introduit par Wagner<br />

dans son Lohengrin (créé par Liszt en1850 !). Par<br />

contre, le quadruplement des bois auquel Wagner<br />

procède dans l’orchestration de sa tétralogie de<br />

L’Anneau n’allait produire ses conséquences que<br />

chez Richard Strauss. Liszt partage d’ailleurs le<br />

scepticisme de Wagner à l’égard du contre-basson<br />

qui présentait alors encore de graves imperfections,<br />

d’où le fait qu’il ne le prévoit nulle part (exception<br />

faite pour une troisième partie de basson dans<br />

Mazeppa). En revanche, il attache beaucoup<br />

d’importance à la harpe, instrument emprunté à<br />

l’orchestre d’opéra dont l’étude, selon Berlioz, fut<br />

alors négligée en Allemagne « d’une façon ridicule<br />

et même barbare », et à une section de percussions<br />

élargie qui comprend le plus souvent des cymbales,<br />

un triangle et une grosse caisse, moins souvent aussi<br />

une caisse claire, un tam-tam et des cloches. Parmi<br />

les poèmes symphoniques, Orpheus, Prometheus et<br />

Hamlet se bornent cependant aux seules timbales<br />

où l’influence de Berlioz se manifeste avec le plus de<br />

netteté. En témoignent non seulement l’emploi d’un<br />

nombre plus élevé d’instruments (de 2 à 4) et de<br />

joueurs (comme dans la « Symphonie Dante »), mais<br />

français

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