CU/PE1/SN/10/002Formulation d’un document de politique sectorielle sur la pêche et l’aquaculture au TogoRAPPORT TECHNIQUE DEFINITIF (Mai 2011) - Annexe1.2. Le cadre juridiqueLe cadre légal du secteur de la pêche repose principalement sur la Loi régissant le Code dePêche de 1964. Cette loi a été abrogée et remplacée par la Loi No 98-012 du 11 Juin 1998,portant réglementation de la pêche.Ces dernières années l’Etat a élaboré sous forme d’arrêtés ministériels un certain nombre detextes réglementaires destinés à assurer la mise en œuvre des grands principes édictés dans letexte de loi Ces arrêtés organisent la pêche dans ses différents domaines géographiquesd’activité. Ainsi, les pêches maritimes sont régies par l’arrêté No 68/10 du 4 août 2010 fixant lesmodalités d’exploitation des ressources halieutiques dans les eaux marines sous juridictiontogolaise. La pêche continentale, incluant les pêches lagunaires, est réglementée par l’arrêtéN°018/MAEP/CAB/SG/DEP du 22 janvier 2007 et dans le cas plus spécifique du lac Nangbetopar l’arrêté N°25/MAEP/CAB/SG/DEP du 18 mai 2006 et par l’arrêté N° 18/MAEP/CAB/SG/DEPdu 1 er mars 2006.Cependant, la loi et les textes légaux plus récents restent en grand partie inopérante puisquenon ou faiblement appliqués, créant une situation d’exploitation des ressources anarchiques.Concernant la délimitation de la Zone Economique Exclusive (ZEE) du Togo, aucun texterèglementaire ne fixe les frontières maritimes avec le Bénin et le Ghana. Des commissionsmixtes se réunissent périodiquement, mais sans succès à ce jour. De même, les limitesextérieures de la ZEE ne sont pas officiellement déterminées.Au niveau international, à ce jour, seule la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer,1982 (CNUDM) a été ratifiée par le Togo. En revanche, il semblerait que d’autres conventionsinternationales comme l’accord de la FAO visant à favoriser le respect par les navires de pêcheen haute mer des mesures internationales de conservation et de gestion (CA - AA, 1993) etl’accord des Nations Unies relatif aux stocks de poissons chevauchants et des stocks depoissons grands migrateurs (UNFSA - ANUSP, 1995) n’aient toujours pas été adoptées.Au niveau régional, le Togo fait partie de diverses organisations. Leur vocation d’institutionsd’intégration régionale les dote néanmoins de prérogatives supra nationales:• l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ;• la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ;• le Comité des Pêches du Centre Ouest du Golfe de Guinée (CPCO).La pêche maritime artisanale est réglementée par l’interdiction de certains engins, un maillageminimum, tailles et poids minimum de certaines espèces etc. L’obligation de déclarer lescaptures n’est pas appliquée (sauf au Port de Pêche de Lomé), ainsi que l’obligationd’immatriculer et enregistrer les embarcations.D’après les textes, la fonction de surveillance et de contrôle de l’espace maritime est assuréepar la Marine Nationale, mais ses moyens sont très limités. Les navires ne respecteraient pas lezonage imposé (articles 23, 24 et 25 de l’arrêté 68/10 du 4 aout 2010 : les bateaux de longueurinférieure à 20 m doivent pêcher au-delà des 6 milles nautiques, de longueurs entre 20 et 30 mau-delà des 10 milles et pour les plus de 30 m au-delà des 12 milles nautiques).Il semblerait enoutre que les incursions de navires étrangers non autorisés à pêcher dans les eaux togolaisessoient très fréquentes.Les navires de la pêche maritime industrielle (nationale ou étrangère) peuvent être autoriséspar l’autorité de la pêche à travers une licence à battre le pavillon togolais. L’autorité, la DPA nedispose toutefois pas de dispositifs de surveillance de la pêche (suivi des débarquements,contrôle à travers les livres de bord, inspections en mer).Ce projet est financé par l’Union européenne Un projet mis en œuvre par SOFRECO pg. 14
CU/PE1/SN/10/002Formulation d’un document de politique sectorielle sur la pêche et l’aquaculture au TogoRAPPORT TECHNIQUE DEFINITIF (Mai 2011) - AnnexeLa pêche lagunaire est réglementée par l’arrêté portant réglementation de la pêche dans leseaux continentales (arrêté N°018/MAEP/CAB/SG/DEP du 22 janvier 2007 cité ci-dessus).L’effort de pêche est réglementé pour les engins utilisés (article 9) et à travers l’article 11 pourles acadjas 2 . Néanmoins, cette réglementation est largement ignorée.Deux facteurs caractérisent l’exploitation en lagune :• une pression démographique s’intensifiant et qui a progressivement érodé les systèmesd’aménagement et d’allocation traditionnels de la ressource aquatique (et, dans unemoindre mesure, terrestre). Une partie de la pression sur la ressource est due à laprésence de pêcheurs de nationalités non togolaises ;• une absence quasi-totale de sources de revenus et d’emplois alternatifs par manque depossibilités de diversification de bases productives. Les pêcheurs pratiquent leur activitécomme moyen d’existence de dernier recourt.Dans le lac Togo, l’expropriation/privatisation d’un espace lagunaire considérable parl’installation illégale d’engins de pêche fixes et d’acadjas, réalisée à partir d’investissementsétrangers, se traduit par l’expression bien connue « amedokpo konou » (une seule personne neva rire). Ces pratiques ignorent le Code de l’Environnement qui interdit la destruction deshabitats critiques comme les mangroves et qui demande obligatoirement une étude d’impactpour toutes les activités susceptibles d’avoir un effet environnemental négatif, posant un graveproblème de gouvernance.La pêche continentale est réglementée par l’arrêté n° 18 3 , et dans le cas du lac Nangbeto parl’arrêté n° 25 4 . Comme dans le domaine de la pêche lagunaire, les lois coutumières se sontérodées, peut être plus rapidement encore au niveau des lacs et retenues artificielles où lescommunautés ont dû quitter les terres ancestrales sur lesquelles elles disposaient de droitsfonciers.Pour le sous-secteur de l’aquaculture, une réglementation globale est donnée dans la loi de1998, de manière implicite dans le Code de l’Environnement 5 , et dans les conventionsinternationales, comme la CITES, concernant l’introduction des espèces allochtones.2 Parc de branchages de différents modèles traditionnellement utilisé dans la région (Togo, Bénin) pourl'aménagement de l'habitat en lagunes côtières peu profondes (source : glossaire FAO).3 Arrêté n°018/MAEP/CAB/SG/DEP du 22 janvier 2007 portant réglementation de la pêche dans les eauxcontinentales.4 Arrêté n°25/MAEP/CAB/SG/DEP du 18 mai 2006 portant réglementation de la pêche sur le lac artificiel du barragede Nangbeto.5 Loi cadre sur l’environnement au Togo n° 2008-005 du 30 mai 2008.Ce projet est financé par l’Union européenne Un projet mis en œuvre par SOFRECO pg. 15