WaterAidconcernant l'approvisionnement en eau collectif dans les villes de Kayes, Ségou et Mopti 2 , ila été montré que dans cette dernière ville, la revente de voisinage fournit de l'eau potable à80% de la population car elle pallie l’absence de service de distribution collective par bornesfontaines: tous les ménages non raccordés qui ne peuvent accéder aux quelques bornesfontainesde la ville (4 seulement en état de marche en 1996 pour une population de 40 000habitants environ) achètent de l’eau à leurs voisins raccordés.La densité des bornes-fontaines étant très variable selon les villes, les distances à parcourirpour les usagers ainsi que les temps d'attente qu'ils doivent y subir avant d'être servis sontégalement très disparates : la même étude sur les trois villes maliennes révèle ainsi que lesusagers des bornes-fontaines de Ségou parcourent en moyenne une centaine de mètrespour se rendre au point d'eau alors que ceux d'un quartier de Mopti sous-équipé (mais leseul doté de bornes-fontaines) doivent se déplacer sur des distances deux fois plus longues.Ces derniers doivent aussi attendre en moyenne plus d'une demi-heure avant de pouvoirremplir leurs récipients à la borne, alors que ceux de Ségou n'attendent qu'une dizaine deminutes et ceux de Kayes un quart d'heure environ.Comme il n'y a pas de mode de gestion unique pour les bornes-fontaines maliennes ni deprix imposé officiellement pour la vente de l'eau à ces points d'eau collectifs, les usagers desbornes-fontaines maliennes paient des tarifs éminemment variables au récipient. Certes,dans les trois villes étudiées comme partout ailleurs en Afrique de l’Ouest, le prix le pluscouramment pratiqué aux bornes-fontaines correspond à la plus petite valeur des pièces demonnaie, soit 5 Frs CFA le seau, mais la contenance de celui-ci est très variable, allant d’unedouzaine de litres à 30 litres au maximum. Les gérants ou les fontainiers appliquent parfoisdes tarifs plus élevés aux récipients de plus grande contenance mais il en résulte néammoinsdes prix unitaires de vente disparates. Ainsi, d’après les enquêtes menées dans les trois villesauprès des usagers des bornes-fontaines, c’est à Mopti que ces derniers bénéficient du prix devente unitaire le moins élevé et à Kayes qu’ils doivent payer le plus cher : pour la plus petitepièce de monnaie, soit 5 Frs CFA, les habitants de Mopti obtiennent en moyenne 20 litres,ceux de Kayes 13 litres seulement.Les efforts financiers et physiques que les usagers des bornes-fontaines doivent fournir pours'approvisionner en eau potable les conduisent généralement à ne recourir à ce moded'approvisionnement pour les seuls usages réclamant une eau effectivement de bonnequalité, c'est-à-dire essentiellement pour la boisson et la préparation des repas. C'est ce quiexplique les faibles consommations unitaires aux bornes-fontaines, qui s'élèvent enmoyenne à une dizaine de litres par jour et par personne dans l'ensemble des villesmaliennes équipées d'un réseau d'AEP.Partout où cela est possible, les populations non raccordées recourent donc aux modesd'approvisionnement traditionnels, qu'ils soient publics (fleuve, marigots, sources…) ouprivés (puits sur parcelle, récupération d'eau de pluie). La disponibilité de ces ressourcestraditionnelles varie considérablement dans l'espace, c'est-à-dire d'une ville à l'autre selonles régions climatiques et les conditions physio- et hydrographiques (présence ou non d'unfleuve, profondeur de la nappe, etc.) ou même d'un quartier à l'autre (dans les quartiers lesplus récents de Kayes par exemple, éloignés du fleuve Sénégal et se situant sur desplateaux, le recours aux ressources en eau superficielles ou souterraines est quasiinexistant).Elle varie aussi bien sûr au cours de l'année : en saison des pluies, les bornesfontainessont très peu utilisées alors que la fin de la saison sèche, associée parfois àl'assèchement des puits ou de certains cours d'eau, correspond à une période de pointepour la demande aux points d'eau collectifs des réseaux.2 Voir en annexe, des extraits de "MOREL A L’HUISSIER A., VERDEIL V. Gestion des bornesfontaines: Etude comparative et évaluation de projets réalisés ou en cours de réalisation – Villes deMopti, Ségou et Kayes (<strong>Mali</strong>) ; Centre d'Enseignement et de Recherche sur la Gestion desRessources Naturelles et de l'Environnement ; Programme Solidarité Eau ; novembre 1996"Etude sectorielle Eau et assainissement - <strong>Mali</strong> - B.Collignon, A.morel à l’Huissier, M.W.Cissé - 16/11/2009 - page 38
WaterAidOn trouvera en annexe des développements sur la demande des usagers des bornesfontainesmaliennes ainsi qu'une analyse de leurs opinions concernant les différentescomposantes du niveau de service aux points d'eau collectifs et leurs souhaitsd'amélioration. Ces développements peuvent être utiles pour guider l'approche d'un projetd'amélioration de la desserte en eau dans des quartiers défavorisés.Etude sectorielle Eau et assainissement - <strong>Mali</strong> - B.Collignon, A.morel à l’Huissier, M.W.Cissé - 16/11/2009 - page 39