Enfin, <strong>la</strong> synthèse réalisée montrera les différentes catégories de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, leur proportions re<strong>la</strong>tiveset surtout les critères permettant de les identifier.Ces critères, et <strong>la</strong> capacité de changement entre les groupes de vulnérabilité, aideront <strong>à</strong> constituer<strong>la</strong> référence initiale pour surveiller l’évolution de <strong>la</strong> situation. Ils serviront également <strong>à</strong> l’identificationfinale des bénéficiaires (cib<strong>la</strong>ge) pour une intervention future éventuelle, sur base des besoins misen évidence.n II.2.2.3 La prise en compte du temps dans l’évaluation de <strong>la</strong> sécurité alimentaireLa dimension temporelle est illustrée en comparant les années (bonne, moyenne, mauvaise), lesvariations de saisons (séries de calendriers) et <strong>la</strong> situation avant et après <strong>la</strong> crise.Comme il a déj<strong>à</strong> été mentionné, l’évaluation de <strong>la</strong> sécurité alimentaire donne une représentationd’une situation donnée, <strong>à</strong> un temps donné. Il est donc nécessaire de p<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> situation en coursdans le temps, de <strong>la</strong> dater, pour mieux appréhender les risques et les niveaux de vulnérabilité. Cetexercice peut s’effectuer en utilisant une variété d’outils, notamment les calendriers saisonniers, lescalendriers d’événements et les entretiens avec les anciens du vil<strong>la</strong>ge.Le point de départ est d’abord de déterminer <strong>la</strong> situation actuelle avec <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et ensuite dedemander si cette situation est constante toute l’année ou s’il y a des mois ou des saisons qui sontplus ou moins difficiles en matière de sécurité alimentaire. Après avoir déterminé les saisons les plusstables et les saisons d’insécurité alimentaire, le même procédé peut être utilisé pour déterminerl’année actuelle comparée aux années passées. Il faut demander <strong>à</strong> <strong>la</strong> communauté si <strong>la</strong> situationactuelle est « normale », « meilleure » ou « pire » qu’une année moyenne. Si <strong>la</strong> réponse est meilleureou pire, il faut alors demander <strong>à</strong> <strong>la</strong> communauté en quoi <strong>la</strong> situation diffère et identifier les facteursdéterminants pour définir les années moyennes, bonnes et mauvaises.III. Conclusion d’une évaluation de <strong>la</strong> sécurité alimentaireLes différents éléments recueillis au niveau des zones socio-économiques et au niveau du groupefournissent un bi<strong>la</strong>n général de <strong>la</strong> situation au moment de l’évaluation et identifient les points forts etles points faibles affectant <strong>la</strong> sécurité alimentaire de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.Ú Ce<strong>la</strong> nous permet d’établir un ordre de c<strong>la</strong>ssement parmi les zones ; une courbe du risque estréalisée en prenant en considération <strong>la</strong> situation politique, les ressources naturelles et les activitéséconomiques ainsi que les aspects démographiques qui peuvent limiter l’accessibilité de <strong>la</strong> nourritureaux popu<strong>la</strong>tions.Ú De <strong>la</strong> même manière, le c<strong>la</strong>ssement des groupes de vulnérabilité résidant dans chaque zone esteffectué en faisant l’inventaire des ressources (capital, main d’œuvre) disponibles et des facteurs derisque (absence de capital, forte dépendance/faible autonomie) chez les différents groupes identifiés.Ú Nous considérons <strong>la</strong> dimension temporelle :- <strong>à</strong> l’échelle de <strong>la</strong> crise : du temps t=0, avant <strong>la</strong> crise, lorsque les différents indicateurs sont au niveaude référence ;- <strong>à</strong> l’échelle des saisons, prenant en compte les variations de ces indicateurs pendant toute l’année.Ú L’information peut finalement être illustrée dans une matrice, avec les différents types de ménagesen ligne et les différentes zones socio-économiques en colonne, représentant ainsi le c<strong>la</strong>ssementselon une échelle de vulnérabilité différentielle. Ce schéma nous permet d’avoir une vue d’ensemblerapide de l’analyse de <strong>la</strong> situation.32Introduction <strong>à</strong> <strong>la</strong> sécurité alimentaire - principes d’intervention
Figure 7 : C<strong>la</strong>ssification de <strong>la</strong> vulnérabilité selon les zones socioéconomiqueset <strong>la</strong> typologie de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion (Grünewald, 2000)Typologie de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionT1 (catégorie <strong>la</strong> plus vulnérable)T2 (catégorie intermédiaire)Z1(zone <strong>la</strong> plusvulnérable)Zones socio-économiquesPrioritéZ2 Z3 Z4T3 (catégorie en situationde sécurité alimentaire)(Grünewald, 2000)Le livre Évaluation et surveil<strong>la</strong>nce de <strong>la</strong> sécurité alimentaire présente les détails des méthodes et desoutils qui peuvent être utilisés pour développer le c<strong>la</strong>ssement de <strong>la</strong> vulnérabilité et donne égalementdes exemples concrets.Le degré d’analyse réalisé au terme de l’évaluation initiale dépend bien entendu du temps disponible,du contexte et des objectifs initiaux. Il est évident que dans de nombreuses situations, l’urgence desbesoins, les conditions d’accès aux popu<strong>la</strong>tions et l’insécurité ne permettent pas de faire des évaluationsaussi approfondies que nous le souhaiterions. Par conséquent, il est nécessaire de construireun certain nombre d’hypothèses de travail qui seront confirmées ou non par <strong>la</strong> suite par le systèmede surveil<strong>la</strong>nce de <strong>la</strong> sécurité alimentaire.Les résultats du système de surveil<strong>la</strong>nce tout comme le suivi du programme doivent permettre deréviser les hypothèses, les choix correspondants, et d’adapter les actions en conséquence.Par conséquent, il n’existe pas de méthodes universelles. C’est seulement <strong>à</strong> travers <strong>la</strong> synthèse et<strong>la</strong> comparaison des différentes évaluations que nous pouvons estimer <strong>la</strong> pertinence et <strong>la</strong> faisabilitéd’une action et décider de sa mise en œuvre.IV. Recommandations –propositions d’actions suite <strong>à</strong> l’évaluation de <strong>la</strong> sécurité alimentaireLe processus d’évaluation / de diagnostic est mené pour aboutir <strong>à</strong> des recommandations d’actionspertinentes.Une fois l’analyse complétée, plusieurs types d’actions sont possibles, il est donc nécessaire de :Ú Choisir les zones où auront lieu les actions, selon les niveaux de vulnérabilité identifiés, en considérantles besoins couverts par les autres acteurs et/ou en vérifiant qu’ACF-IN est en mesure d’assurercette action partout.Ú Faire une hiérarchie des thèmes selon une stratégie opérationnelle, basée sur les connaissancesinstitutionnelles et selon les besoins couverts par d’autres acteurs.Ú Identifier les alternatives possibles d’actions : quel type d’intervention ? Pour quels groupes depopu<strong>la</strong>tion ? Comment sont-ils identifiables ?Introduction <strong>à</strong> <strong>la</strong> sécurité alimentaire - principes d’intervention 33