Monde du travail et emploi: bref tour d'horizon - SP Schweiz
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En général, les entreprises investissent aussi davantage pour la formation continue <strong>et</strong><br />
le perfectionnement des <strong>travail</strong>leurs qualifiés. Pour ceux-ci, c<strong>et</strong> avantage est encore<br />
renforcé par la sûr<strong>et</strong>é relative de leur place de <strong>travail</strong>. Au contraire, les personnes mal<br />
qualifiées ne sont pas seulement davantage exposées au chômage : elles risquent en<br />
plus de se déqualifier encore <strong>du</strong>rant leur chômage. Il s’agit d’un sérieux problème,<br />
qui touche surtout les chômeurs de longue <strong>du</strong>rée, ceux qui n’ont plus droit aux<br />
prestations, les <strong>travail</strong>leurs d’un certain âge, ainsi que les jeunes se trouvant au seuil<br />
de leur vie professionnelle, qui connaissent un taux de chômage n<strong>et</strong>tement audessus<br />
de la moyenne <strong>et</strong> se voient ainsi dépossédés de leurs perspectives d’avenir,<br />
en n’ayant pas l’occasion d’acquérir une expérience professionnelle.<br />
Dans les entreprises, la nouvelle organisation <strong>du</strong> <strong>travail</strong> (îlots de pro<strong>du</strong>ction, groupes<br />
de <strong>travail</strong> autonomes, rotation des tâches, contrôles de qualité globaux, <strong>et</strong>c.), qui est<br />
souvent liée à un <strong>travail</strong> requérant des connaissances importantes, entraîne des<br />
exigences nouvelles en matière de qualification. Les <strong>travail</strong>leurs doivent être qualifiés<br />
dans les domaines-clés, polyvalents <strong>et</strong> plus indépendants qu’auparavant. Aux États-<br />
Unis, plus de la moitié des entreprises <strong>et</strong> des personnes actives <strong>travail</strong>lent déjà<br />
d’une façon ou d’une autre dans le cadre de c<strong>et</strong>te nouvelle organisation <strong>du</strong> <strong>travail</strong>.<br />
Les États membres de l’OCDE ont donc entrepris de transformer <strong>et</strong> de développer<br />
massivement leurs systèmes nationaux de formation. 50 L’OCDE observe que depuis<br />
1990 la demande de formation va croissant. Le temps moyen de formation s’est<br />
élevé de deux ans. En parallèle, l’enseignement supérieur gagne en importance :<br />
dans la moitié des pays de l’OCDE, le nombre des étudiants inscrits dans une haute<br />
école ou dans une haute école spécialisée s’est accru de plus d’un tiers entre 1990<br />
<strong>et</strong> 1996. Par ailleurs, la plupart des États ont augmenté leurs investissements dans<br />
le système de formation ; la part des dépenses de formation par rapport au PIB est<br />
en croissance.<br />
Mais, en Suisse, une telle dynamique est en grande partie absente. Certes, notre<br />
situation de départ est bonne : les 80 % de la population ont au moins fait un<br />
apprentissage ou terminé une école secondaire supérieure. En 1996, la Suisse a<br />
dépensé 6,76 % de son PIB pour la formation, se plaçant ainsi à la 3 ème position<br />
derrière le Canada <strong>et</strong> le Danemark. Pourtant, le temps moyen de formation est<br />
stagnant <strong>et</strong>, pour ce qui est des diplômes de l’enseignement supérieur, la Suisse se<br />
situe en comparaison internationale en milieu de peloton. Dans les conditions<br />
actuelles, ni les hautes écoles, ni les hautes écoles spécialisées ne seront en<br />
mesure d’augmenter substantiellement le nombre de leurs étudiants. Les dépenses<br />
réelles consenties par la Confédération pour la formation <strong>et</strong> la science sont en eff<strong>et</strong><br />
depuis quelques années pratiquement stagnantes. Ceci est d’autant plus<br />
incompréhensible que, depuis des décennies, les spécialistes suisses de la politique<br />
de la formation ne cessent d’insister sur le fait que pour notre pays– qui possède peu<br />
de richesses naturelles – la formation est la « matière première » la plus importante.<br />
Certes, quelques réformes sont en cours ou en préparation (réforme des hautes<br />
écoles, réforme de la formation professionnelle, réformes dans le domaine<br />
scientifique 51 ), mais on est en droit de se demander si, avec l’actuelle obsession des<br />
économies, elles pourront apporter les innovations nécessaires.<br />
On constate aussi dans le domaine de la formation professionnelle à quel point la<br />
situation est explosive. Il y a actuellement chaque année entre 8000 <strong>et</strong> 9000 jeunes<br />
qui ne commencent pas un apprentissage ou une autre formation postscolaire <strong>et</strong> la<br />
50 Cf. à ce suj<strong>et</strong> le communiqué de presse de l’Office fédéral de la statistique <strong>du</strong> 23.11.1998.<br />
51 Cf. aussi le Message <strong>du</strong> Conseil fédéral relatif à l’encouragement de la formation, de la recherche <strong>et</strong><br />
de la technologie pendant les années 2000 à 2003, <strong>du</strong> 25.11.1998. On prévoit jusqu’en 2001 une<br />
croissance réelle de niveau zéro.<br />
Parti socialiste suisse – Congrès <strong>du</strong> 29 mai 1999 ?? <strong>Monde</strong> <strong>du</strong> <strong>travail</strong> <strong>et</strong> <strong>emploi</strong> : <strong>bref</strong> <strong>tour</strong> d’horizon