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Monde du travail et emploi: bref tour d'horizon - SP Schweiz

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différents lieux d’implantation. C’est ainsi que de nombreux obstacles contre lesquels<br />

il serait en principe possible de lutter au niveau syndical, mais aussi politique,<br />

prennent l’apparence d’une contrainte objective. Les idéologues néolibéraux ne se<br />

lassent en eff<strong>et</strong> jamais de faire passer leurs credos économiques pour des lois<br />

naturelles immuables. Une nouvelle régulation de l’économie demeure donc à juste<br />

titre la revendication centrale des syndicats.<br />

Les ONG, qui dans leurs campagnes font désormais d’un outil comme Intern<strong>et</strong> une<br />

utilisation professionnelle, ont rencontré jusqu’à présent un peu plus de succès.<br />

L’exemple <strong>et</strong> le plus marquant en est leur combat contre l’Accord multilatéral sur<br />

l’investissement (AMI) de l’OCDE.<br />

3. La Suisse comme place économique<br />

Le « mythe » de la concurrence entre les sites d’implantation : Aujourd’hui, toute<br />

occasion est bonne pour tirer argument de la globalisation <strong>et</strong> de la concurrence<br />

croissante entre les sites d’implantation, afin de justifier des mesures de<br />

libéralisation <strong>et</strong> de déréglementation. D’un point de vue strictement économique, il<br />

n’y a pourtant de concurrence qu’entre les entreprises. Les conditions-cadres établies<br />

par l’État jouent naturellement un rôle important pour le développement de<br />

l’économie. Mais c’est une multiplicité de facteurs qui constituent ces conditions <strong>et</strong><br />

ces différents facteurs peuvent varier considérablement, même d’un pays<br />

in<strong>du</strong>strialisé à l’autre, de même que dans la façon dont ils se combinent. Souvent les<br />

entreprises dirigent le feu de leur critique contre le niveau des salaires <strong>et</strong> des impôts<br />

en Suisse <strong>et</strong> elles brandissent la menace de transférer des places de <strong>travail</strong> à<br />

l’étranger. Mais, malgré leurs lamentations permanentes, les entreprises suisses<br />

d’exportation se placent tout en haut des palmarès internationaux. L’économie<br />

suisse est donc bien concurrentielle. On le constate par exemple en observant le fait<br />

que, dans ces dernières années, notre pays a toujours eu, face aux « Tigres » de<br />

l’Asie <strong>du</strong> Sud-Est un excédent élevé de sa balance commerciale, malgré les salaires<br />

n<strong>et</strong>tement plus bas de ces pays. 9<br />

Les investissements : Pour expliquer le fait que les entreprises helvétiques créent<br />

plus de places de <strong>travail</strong> à l’étranger qu’en Suisse, on se borne à renvoyer aux<br />

mauvaises conditions-cadres qu’offrirait notre pays. Mais ce phénomène n’a que peu<br />

de choses à voir avec les conditions-cadres : une telle explication s’appliquerait tout<br />

au plus au cas des scientifiques, auxquels un pays comme les USA offre souvent des<br />

possibilités <strong>et</strong> des perspectives de <strong>travail</strong> plus attrayantes que la Suisse. Pourtant,<br />

l’effectif <strong>du</strong> personnel des entreprises suisses à l’étranger augmente en eff<strong>et</strong><br />

constamment : en 1997, il s’est accru de 130’000 unités, pour atteindre 1,59 million<br />

de <strong>travail</strong>leurs, les 2/3 de c<strong>et</strong>te augmentation étant le fait <strong>du</strong> groupe des holdings <strong>et</strong><br />

des sociétés financières. Cela tient principalement à trois facteurs : premièrement, la<br />

Suisse réalise chaque année, <strong>et</strong> depuis des années, un excédent considérable de sa<br />

balance commerciale (de 33,1 milliards de francs en 1997) 10 , qui ne peut être<br />

réinvesti seulement en Suisse.<br />

9 En 1997, face aux nouveaux pays in<strong>du</strong>strialisés d’Asie, les importations se montaient à 2366,6<br />

millions de francs, les exportations à 7599,5 millions <strong>et</strong> l’excédent de la balance commerciale à<br />

5232,9 millions. Ces chiffres ont quelque peu diminué en 1998, à la suite de la « crise asiatique » :<br />

les importations s’élevaient à 2404,5 millions; les exportations à 5586,4 millions <strong>et</strong> l’excédent de la<br />

balance commerciale à 3181,9 millions.<br />

10 1993 : 28,8 ; 1994 : 23,9 ; 1995 : 25,2 ; 1996 : 27,2 milliards<br />

Parti socialiste suisse – Congrès <strong>du</strong> 29 mai 1999 ?? <strong>Monde</strong> <strong>du</strong> <strong>travail</strong> <strong>et</strong> <strong>emploi</strong> : <strong>bref</strong> <strong>tour</strong> d’horizon

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