Monde du travail et emploi: bref tour d'horizon - SP Schweiz
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2. Les principales tendances<br />
4<br />
La globalisation de l’économie entraîne aussi de nouvelles tendances, refl<strong>et</strong>s<br />
d’évolutions qui vont en se renforçant. Mais ces évolutions ne sont généralement pas<br />
universelles, pas plus que ne l’est la globalisation elle-même.<br />
Le secteur des services gagne <strong>du</strong> terrain : Lorsque l’on parle aujourd’hui de la<br />
marche vers la société de l’information, il faut demeurer conscient <strong>du</strong> fait que la<br />
structure de l’<strong>emploi</strong> au niveau mondial ne recouvre pas <strong>du</strong> tout celle des pays<br />
in<strong>du</strong>strialisés. À l’échelle <strong>du</strong> globe, on trouvait encore, en 1995, 46 % des <strong>travail</strong>leurs<br />
dans l’agriculture, alors que 21 % d’entre eux étaient actifs dans l’in<strong>du</strong>strie <strong>et</strong> 33 %<br />
dans le secteur des services. Dans l’UE, en revanche, on ne compte plus, en 1996,<br />
que 5,1 % de <strong>travail</strong>leurs (CH : 4,7 %) dans l’agriculture, pour 64,9 % (CH : 68,7 %)<br />
dans les services. C’est surtout dans les pays à faibles revenus que le secteur<br />
agricole domine. On note aussi des disparités importantes dans la répartition des<br />
<strong>travail</strong>leurs entre secteur formel <strong>et</strong> informel : alors que dans les pays les plus<br />
pauvres, seuls 15 % des personnes actives <strong>travail</strong>lent dans le secteur formel, elles<br />
sont quelque 46 % dans les pays à revenus moyens <strong>et</strong> 90 % environ dans les pays<br />
riches (1994).<br />
Les marchés financiers sont dominants : Les marchés financiers sont dans de<br />
nombreux domaines le principal moteur de la globalisation. Les transferts financiers<br />
<strong>et</strong> la d<strong>et</strong>te internationale augmentent plus rapidement que le commerce mondial <strong>et</strong><br />
celui-ci se développe plus vite que la pro<strong>du</strong>ction mondiale. Rien n’est aussi mobile<br />
que le capital <strong>et</strong> rien n’est aussi globalement interdépendant que les marchés<br />
financiers. Ceux-ci se m<strong>et</strong>tent pour ainsi dire à vivre d’une vie propre, ils se détachent<br />
de l’économie réelle <strong>et</strong> cessent pratiquement d’être contrôlables. La domination des<br />
marchés financiers con<strong>du</strong>it aussi à un alignement unilatéral des stratégies<br />
d’entreprise sur la maximalisation de la cotation des actions, en général aux dépens<br />
des <strong>travail</strong>leurs. Dans ce capitalisme de casino, les placements en bourse à court<br />
terme sont plus prom<strong>et</strong>teurs que les investissements à moyen <strong>et</strong> à long terme dans<br />
l’économie réelle qui, eux, sont créateurs de places de <strong>travail</strong>.<br />
Les entreprises multinationales : Depuis 1970, le nombre des multinationales est<br />
passé de 7000 à plus de 40’000 <strong>et</strong> leur chiffre d’affaire dépasse désormais le<br />
volume <strong>du</strong> commerce mondial. Elles représentent le deuxième moteur de la<br />
globalisation. Leur puissance financière <strong>et</strong> leur capitaux ne cessent de croître : à<br />
elles seules, les 100 plus grosses multinationales possédaient au milieu des années<br />
90 une fortune totale de 3500 milliards de dollars. Difficiles à contrôler, elles<br />
détiennent de fait, face aux États, aux forces politiques <strong>et</strong> aux syndicats, une marge<br />
de négociation <strong>et</strong> un pouvoir de pression qui vont toujours croissant. Au niveau<br />
international, il n’existe toujours pas d’autorités compétentes en matière de<br />
concurrence, ni de législation sur les cartels. C’est pourquoi les méga-fusions, qui ont<br />
atteint l’an dernier un volume de 2500 milliards de dollars, ne rencontrent<br />
pratiquement aucune résistance. 7<br />
Déréglementation <strong>et</strong> flexibilisation des conditions de <strong>travail</strong> : La réorganisation des<br />
entreprises, la nouvelle division internationale <strong>du</strong> <strong>travail</strong> <strong>et</strong> les nouvelles technologies<br />
7 En 1998, le volume mondial des transactions liées à des fusions <strong>et</strong> à des reprises d’entreprises a<br />
augmenté de 55 %, pour atteindre 2500 milliards de dollars ; le volume correspondant pour les<br />
entreprises européennes s’est élevé de 45 %, atteignant 524,8 milliards de dollars. Ce sont surtout le<br />
secteur financier, la branche des télécommunications, l’in<strong>du</strong>strie automobile <strong>et</strong> celle <strong>du</strong> pétrole qui ont<br />
été touchés. (cf. NZZ <strong>du</strong> 14.1.1999)<br />
Parti socialiste suisse – Congrès <strong>du</strong> 29 mai 1999 ?? <strong>Monde</strong> <strong>du</strong> <strong>travail</strong> <strong>et</strong> <strong>emploi</strong> : <strong>bref</strong> <strong>tour</strong> d’horizon