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LG 192

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Société<br />

L’animal n’est plus un objet<br />

Descartes disait du cri de l’animal qu’il était comme le bruit d’une horloge. Il comparait<br />

son corps à une machine dénuée de conscience et de pensée. L’Homme au centre des<br />

choses, pouvait alors en disposer selon son gré. L’«animal-machine» bercé de<br />

l’anthropocentrisme occidental a depuis le 17 e siècle, fortement influencé notre droit.<br />

Rencontre avec Fernand Etgen, ministre de l’Agriculture qui nous présente le projet de loi qui<br />

entend «assurer la dignité, la protection de la vie, la sécurité et le bien-être des animaux».<br />

(Un) Être vivant<br />

non humain doué de sensibilité<br />

en ce qu'il est doté<br />

d'un système nerveux le<br />

rendant scientifiquement<br />

apte à ressentir la douleur<br />

et à éprouver d'autres<br />

émotions<br />

“<br />

”<br />

Un projet de loi plébiscité<br />

Si dans un premier temps, le gouvernement<br />

voulait apporter des modifications à la législation<br />

de 1983 toujours en vigueur, «il lui est<br />

très vite apparu qu’une nouvelle loi était la<br />

meilleure des solutions», explique le ministre<br />

et d’ajouter que «l’ancienne sera abrogée».<br />

Même si le projet de loi est déjà applaudi par<br />

nombre d’organisations internationales de<br />

protection animalière, «il est plus porté par<br />

les données scientifiques que par les attentes<br />

de la société». L’évolution technologique et<br />

les recherches scientifiques permettent en<br />

effet d’apporter des résultats clairs et précis<br />

sur lesquels se base le texte pour intégrer la<br />

notion de dignité.<br />

Le ministreEtgen insiste sur le fait que ce projet<br />

de loi résulte de plusieurs collaborations.<br />

Les deux groupes pétitionnaires et plusieurs<br />

associations de protection des animaux ont<br />

émis leurs suggestions et l’avis du parquet<br />

était indispensable à l’établissement de sanctions<br />

adéquates. Si la Chambre de<br />

l’Agriculture doit encore remettre ses opinions,<br />

il est déjà possible d’affirmer que le<br />

projet de loi trouve une large approbation qui<br />

s’étend jusque sur les bancs de l’opposition.<br />

De nombreuses associations critiquaient<br />

la légèreté des sanctions de la loi de 1983<br />

qui prévoyait une peine de «huit jours à<br />

six mois et d'une amende de 2.501 à<br />

200.000 (anciens) francs ou d’une de ces<br />

peines seulement». En catégorisant les<br />

délits, la nouvelle législation est beaucoup<br />

plus détaillée et les sanctions y sont plus<br />

sévères. Les animaux détenus dans de<br />

mauvaises conditions pourront désormais<br />

être retirés à leurs propriétaires et les actes<br />

de cruautés, punis de trois ans d’emprisonnement<br />

et de 200.000 euros d’amende qui<br />

pourront même être doublés en cas de<br />

récidive.<br />

Métamorphoses sociétales<br />

L’anthropocentrisme, considérant l’Homme<br />

comme entité centrale de l’univers et dont<br />

Aristote fut le premier à en faire la théorie,<br />

fut ébranlé maintes fois depuis Copernic et<br />

Galilée. Ce n’est pourtant qu’en 1822 par<br />

le “Martin’s Act“ - qui interdisait alors les<br />

châtiments cruels envers le bétail anglais -<br />

que le bien-être animalier est pour la<br />

première fois pris en compte par une<br />

législation.<br />

8<br />

<strong>LG</strong> - Novembre 2016

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