LE TOFU TE PARLE

DENONCER
d’améliorer la qualité du cycle de production
laitière suivant en augmentant
la valeur du pic de lactation.
Lorsqu’une vache ne devient plus assez
rentable en terme de quantité de lait
produit, elle est tuée pour sa chair. On
appelle cela « la viande de réforme ».
Son âge à cet instant peut varier entre
1 an et 10 ans selon si c’est une vache
laitière ou une vache allaitante.
LAIT
Le veau est séparé de sa mère peu de temps après la naissance.
Photo : Jo-Anne McArthur
En définitif, une vache laitière subit
durant toute sa vie la mise au
monde forcée d’un être qu’elle se verra
régulièrement retirer, en plus d’une
exploitation sans relâche de son corps
pour la production de lait jusqu’à
l’épuisement de son organisme, et elle
connaîtra enfin la mort pour finir en
viande lorsque sa production ne sera
plus assez rentable. L’industrie du lait
est le secteur le plus cruel que peuvent
connaître les animaux d’élevage.
LA VACHE
UNE MÈRE OUBLIÉE
En 2015, la consommation de lait en France était
de 53 litres par an et par habitant 1 . Ce qui fait une
moyenne de 4,4 litres de lait par mois par personne
(soit près de 14 cannettes de 33 centilitres par
mois). Mais d’où viennent ces quantités impressionnantes
de lait ? Avant de répondre à cette question,
interrogeons-nous sur la façon dont ces animaux
viennent au monde.
Hermann Bursa
Le lait :
une vie de souffrance
Dans la nature, pour qu’une vache
donne naissance à son petit, il faut un
taureau. L’industrie de la filière laitière
n’ayant pas le temps d’attendre que les
animaux s’accouplent naturellement,
l’être humain intervient pour inséminer
de force une vache afin de la mettre
enceinte. En langage commun, on appellerait
cela un viol.
Il existe des institutions spécialisées
dans les semences de taureaux. Des
catalogues permettent de choisir l’animal
ayant le meilleur patrimoine
génétique pour donner naissance à des
lignées de veaux toujours plus productifs
(si ce sont des femelles).
La vache a un temps de gestation
équivalant à un être humain, soit environ
9 mois. Une fois le veau venu au
monde, une première sélection se fait.
S’il s’agit d’un mâle, il sera séparé de
sa mère, nourri avec des aliments déficients
en fer afin que sa viande reste
blanche, puis tué avant ses 8 mois pour
pouvoir prétendre à l’appellation « viande
de veau ». Si la viande de veau est
labellisée (Label Rouge par exemple),
cela signifie que l’animal a pu profiter
du lait de sa mère et a aussi pu
brouter de l’herbe. Au Royaume-Uni,
il arrive même que dans certaines exploitations,
les veaux soient tués dans
les premiers jours après leur venue au
monde. Cette mise à mort se fait avec
une arme à feu et une balle dans la
tête. S’il s’agit d’une femelle, elle suivra
le parcours de sa mère pour devenir
une vache laitière et subir à son tour
les mêmes souffrances.
Production, traite et fin de vie
Pour qu’une vache produise du lait,
comme tous les mammifères femelles,
il lui faut « tomber enceinte ». Donc
avoir un petit. Une fois sa lactation
enclenchée par l’arrivée du veau, on la
trait chaque jour pendant une dizaine
de mois. Une vache « libre » produit
normalement 4 litres de lait en moyenne
par jour.
Dans la filière laitière,
les races de vache ont été sélectionnées
et optimisées afin d’arriver à des
rendements allant de 30 litres à près
de 60 litres de lait par jour. Ce qui
représente environ 12.000 litres de
lait produits sur 10 mois.
Arrivées au cap des10 mois, elles subissent
ce qu’on appelle la période de
tarissement ; c’est-à-dire que la sécrétion
laitière est interrompue. Pendant
cette phase, l’éleveur soigne les mamelles
de la vache qui auraient subi
des infections (mammites) à cause
de traites répétées et des quantités
phénoménales de lait prélevées. Le
soin des mamelles se fait bien souvent
par l’usage d’antibiotiques intra-mammaires.
Il prépare ainsi les mamelles
pour la prochaine mise bas et permet
Lait de vache :
une exception humaine
Depuis notre enfance, nos parents
nous ont rabâché les oreilles avec le
fait qu’il fallait manger nos produits
laitiers pour avoir des os costauds.
Car les produits laitiers (lait, fromage,
yaourt...) contiennent du calcium.
Aidés par une vaste propagande des
lobbies laitiers ainsi que par les institutions
gouvernementales, comme
par exemple le PNNS (Programme
National Nutrition Santé), nous avons
accepté l’idée que sans consommer de
lait d’origine animale, nos os finiraient
par se briser.
Il faut d’abord prendre en compte deux
éléments : l’être humain est le seul animal
qui consomme le lait d’une autre
espèce, et c’est le seul à continuer à le
faire à l’âge adulte après avoir été sevré.
Il existe cependant des cas de figure
exceptionnels dans la nature dans
lesquels des animaux sauvages prennent
en charge des bébés qui auraient
perdu leur mère. Mais cela ne justifie
en rien l’exploitation faite sur les vaches
par l’être humain. Dans le cas des
mères ne voulant pas ou ne pouvant
pas allaiter, il existe des alternatives
sans lait de vache pour 1er et 2ème
âge (lait maternisé végétal). Lorsque
1 Le Figaro
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