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INFORMER<br />
L’HOMME,<br />
UN ANIMAL … MAIS<br />
CARNIVORE & DIFFÉRENT ?<br />
L’idée de véganisme renvoie à celle d’une égalité<br />
entre les espèces animales. Seulement, cette<br />
dernière pose souvent problème, car elle induit<br />
que l’être humain n’est aucunement supérieur<br />
aux autres animaux.<br />
par Nirimitsu<br />
Pourtant, l’être humain est un être anodin,<br />
selon l’évolution. Mais en plus,<br />
être végane, c’est aussi prouver que<br />
l’humain actuel est un être pouvant<br />
se nourrir exclusivement de végétaux.<br />
C’est contrer l’argument du prédateur-né.<br />
Quand je parle de véganisme à des<br />
gens qui ne me connaissent pas encore,<br />
beaucoup de réactions se font<br />
entendre. Il y a une réflexion qui retient<br />
particulièrement mon attention,<br />
car elle pose la question de qui nous<br />
sommes : « Ce ne sont que des animaux<br />
»… Oui, en effet. Mais ne le<br />
sommes-nous donc pas aussi ? Peu de<br />
gens diront le contraire, les humains,<br />
homo sapiens, sont des animaux issus<br />
de l’évolution, et forment la dernière<br />
espèce d’hominidés vivant sur Terre.<br />
Nous sommes effectivement les seuls<br />
de cette sous-famille, les autres étant<br />
éteints. C’est peut-être bien pour cela<br />
que nous avons du mal à nous rattacher<br />
à l’arbre phylogénétique, classement<br />
des êtres vivants en fonction des<br />
parentés. Pourtant nous en faisons<br />
partie, et c’est un fait. Ce qui dérange<br />
vraiment, c’est que nous puissions être<br />
des animaux comme les autres.<br />
L’Homme est un animal, c’est<br />
pas si grave !<br />
Autant de capacités qu’il y a d’espèces !<br />
En premier lieu, il faudrait pouvoir<br />
définir ce qui est propre aux « autres<br />
» pour savoir si l’Homme peut se fondre<br />
dans la masse ou non. Or, toutes<br />
les espèces sont différentes et leurs<br />
caractéristiques peuvent être ressemblantes<br />
tout comme radicalement opposées.<br />
On ne peut donc pas donner<br />
une série d’éléments catégorisant les<br />
animaux en général, de par des critères<br />
morphologiques ou des capacités. Si ce<br />
n’est que les animaux respirent. Mais<br />
c’est loin d’être suffisant.<br />
Chaque espèce possède ce dont elle a<br />
besoin pour sa survie, c’est-à-dire pour<br />
se nourrir, pour se reproduire et pour<br />
se défendre. Elles peuvent développer<br />
des capacités impressionnantes pour<br />
subvenir à leurs besoins. Impressionnantes,<br />
selon un point de vue humain<br />
uniquement. Parmi ce que l’on peut<br />
décrire comme étant exceptionnel, on<br />
peut évoquer les capacités sensorielles<br />
des requins, qui grâce à des récepteurs<br />
se trouvant autour de leurs museaux,<br />
peuvent détecter les interactions électromagnétiques.<br />
Ainsi, ils augmentent<br />
leurs chances d’attraper une proie<br />
et repèrent les dorsales océaniques et<br />
les courants marins afin de migrer.<br />
On peut citer une infinité d’autres<br />
choses, comme les différents venins<br />
et les moyens d’injection, les griffes<br />
rétractables, les animaux capables de<br />
voler en faisant du sur-place, ceux<br />
qui peuvent capter les variations de la<br />
lumière avec leur peau, etc. Bien que<br />
cela nous paraisse intéressant et que<br />
nous puissions éventuellement envier<br />
de telles capacités, qu’en ferions-nous,<br />
concrètement ? Nous avons déjà notre<br />
capacité propre.<br />
Quelle serait celle de l’Homme?<br />
Souvent, on entend dire qu’il s’agit de<br />
notre intelligence. Mais en soit, l’intelligence,<br />
qui est la capacité à résoudre<br />
des problèmes, appartient à toutes<br />
les espèces car chacune d’entre elles<br />
se verra confrontée à des problématiques.<br />
Celles-ci ne sont tout simplement<br />
pas les mêmes selon les êtres<br />
vivants. En effet, même si certaines<br />
problématiques peuvent être résolues<br />
par la majorité des espèces, d’autres ne<br />
peuvent l’être que par l’espèce qu’elles<br />
concernent, car elles ne sont posées<br />
qu’à cette dernière. À quoi nous servirait-il<br />
de savoir comment s’orienter<br />
sous l’eau en fonction d’une dorsale<br />
océanique ? La question peut être intéressante,<br />
mais dans le fond, ce serait<br />
impossible, et surtout inutile, pour<br />
un humain. Nous n’avons pas de récepteurs<br />
sensoriels spécialisés. Mais<br />
si jamais il en venait l’utilité pour<br />
l’Homme de devoir s’orienter sous l’eau<br />
grâce aux dorsales, il pourra fabriquer<br />
un outil. Voilà donc notre capacité.<br />
Les humains ont un cerveau leur permettant<br />
de travailler des matériaux<br />
pour résoudre un problème posé. Le<br />
fait de vivre dans une société complexe<br />
nous pousse forcément à être<br />
confronté à beaucoup de problèmes,<br />
et donc à générer tout autant d’objets<br />
ou de machines. Ceux-ci nécessitant<br />
parfois un long temps de réflexion et<br />
d’échanges d’idées, ils ont logiquement<br />
permis le développement d’un langage<br />
articulé complexe. Une multitude de<br />
caractéristiques humaines découlent<br />
du simple fait que nous ne pouvons<br />
survivre qu’en modifiant des éléments<br />
de notre environnement.<br />
De la même façon, des caractéristiques<br />
sont spécifiques aux serpents à cause<br />
de leur corps sans pattes : ils rampent,<br />
ont une mâchoire qui peut se déboîter<br />
pour avaler leurs proies, certains utilisent<br />
du venin pour tuer, d’autres les<br />
étouffent, ils ont une vision infrarouge,<br />
etc. Les capacités humaines<br />
sont équivalentes à celles des autres<br />
animaux. Nous voyons ce qui est utile<br />
à l’Homme comme étant « supérieur<br />
», mais cela signifie donc que les serpents<br />
devraient nous mépriser car<br />
nous ne voyons pas les infrarouges.<br />
Nous mépriser, ce qui justifierait notre<br />
exploitation. Vous ne trouvez pas<br />
que c’est insensé, dans un sens comme<br />
dans l’autre ?<br />
REF<strong>LE</strong>XIONS<br />
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