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INFORMER<br />
Ecole et véganisme<br />
QUE PENSER DES DISSECTIONS<br />
D’ANIMAUX POUR L’APPRENTISSAGE ?<br />
Melvin Faussot<br />
Que se passe-t-il dans nos<br />
écoles et dans nos universités ?<br />
Les dissections d’animaux, vertébrés<br />
ou non, sont pratiquées dans le secondaire,<br />
en université, et plus rarement,<br />
au collège. Ainsi, de nombreuses filières<br />
incluent dans leur programme<br />
éducatif des dissections d’animaux.<br />
Bien souvent, il s’agit de petits mammifères<br />
comme des souris, ou encore<br />
des grenouilles, des poussins, des<br />
moules et de petits poissons. Parfois<br />
même, des organes venant d’animaux,<br />
comme un cœur de cochon, un œil ou<br />
des entrailles de bœuf, ou un cerveau<br />
de roussette sont disséqués.<br />
Mais d’où viennent ces animaux destinés<br />
à l’éducation ? La plupart du<br />
temps, ils proviennent d’élevages spécialisés<br />
et sont ensuite fournis aux<br />
écoles par des entreprises spécialisées<br />
dans le matériel scientifique. Les animaux<br />
sont congelés puis envoyés dans<br />
les différents établissements où les dissections<br />
auront lieu. Il est très difficile<br />
d’obtenir des informations précises<br />
sur ces élevages et leurs conditions.<br />
Cependant, la loi française prévoit<br />
de nombreuses restrictions et obligations<br />
concernant l’élevage d’animaux<br />
sensibles qui seront disséqués : l’animal<br />
doit disposer d’un espace de vie<br />
répondant aux impératifs biologiques<br />
de son espèce, sans que sa captivité soit<br />
insupportable. L’animal doit être dans<br />
un milieu de vie proche d’un cadre<br />
naturel, et ne doit en aucun cas subir<br />
de souffrances et/ou de maltraitance<br />
durant sa captivité et sa mise à mort.<br />
Ceci est la théorie, mais il est difficile<br />
de savoir si ces règles sont respectées<br />
ou non. On peut trouver ces élevages<br />
dans certains laboratoires, au sein<br />
même d’établissements scolaires. Pour<br />
certains animaux et organes, les écoles<br />
peuvent se fournir dans des boucheries<br />
ou des poissonneries, là encore, sous<br />
des législations strictes.<br />
Quels problèmes ces dissections<br />
posent-elles ?<br />
Le principal problème est bien<br />
évidemment le fait d’élever et de tuer<br />
un animal, quel qu’il soit. Tout animal<br />
ressent la douleur, ainsi que différentes<br />
émotions comme la joie ou la peur. Il<br />
est donc immoral d’élever un animal<br />
en captivité et de le tuer pour en faire<br />
un sujet d’expérience, contre son gré,<br />
tout du moins sans savoir s’il aurait été<br />
d’accord. De nombreux animaux sont<br />
privés de vie et meurent ainsi chaque<br />
année, dans le seul but d’être disséqués.<br />
Cela va à l’encontre du droit fondamental<br />
à la vie que devraient avoir<br />
tous les animaux, humains et non-humains.<br />
Outre la question de la souffrance et de<br />
l’exploitation animale, qui reste la plus<br />
importante, ces dissections véhiculent<br />
l’idée que les animaux ne sont que des<br />
objets qui ne ressentent pas la douleur<br />
et ne sont là que pour nous servir. En<br />
rabaissant un animal à l’état d’un simple<br />
cobaye scientifique, on s’éloigne<br />
très nettement du côté vivant et sentient<br />
des animaux, bel et bien présent.<br />
Les dissections dénaturent complètement<br />
l’idée qu’un animal puisse avoir<br />
des sentiments, une raison et une envie<br />
de vivre qui lui sont propres. De<br />
plus, les élèves sont bien souvent contraints<br />
de participer à ces dissections,<br />
sous peine d’obtenir la note de zéro.<br />
Mais alors, quelles sont les<br />
solutions et alternatives ?<br />
Il faut savoir qu’en France, les dissections<br />
ont, depuis quelques années, été<br />
peu à peu interdites dans nos écoles,<br />
lesquelles jugeaient cette pratique barbare<br />
et inutile. Mais, au mois d’avril<br />
2016, ces lois réduisant drastiquement<br />
les dissections ont tout simplement été<br />
supprimées, et aujourd’hui les dissections<br />
sont tout à fait légales et tolérées.<br />
Les spécialistes s’accordent à dire qu’il<br />
s’agit d’une pratique utile et obligatoire<br />
dans le cursus scolaire, et que cela fait<br />
partie de la formation scientifique<br />
nécessaire. Les arguments en faveur<br />
des dissections reposent donc principalement<br />
sur un apprentissage facilité,<br />
les expériences de ce genre étant vues<br />
comme un moyen plus simple et direct<br />
pour assimiler des connaissances<br />
et obtenir de la pratique, notamment<br />
chez les vétérinaires.<br />
Cependant, il a été prouvé que les alternatives<br />
pédagogiques à ces dissections<br />
fonctionnent très bien auprès des élèves,<br />
et qu’il n’y a aucune différence notable<br />
entre une classe ayant pratiqué des dissections,<br />
et une autre qui n’aurait pas eu<br />
à en faire. L’efficacité dans l’apprentissage<br />
reste donc la même dans les deux<br />
cas. Ces alternatives permettent de ne<br />
plus utiliser d’animaux pour les étudier,<br />
au profit d’outils plus éthiques, et ce<br />
dans n’importe quel niveau d’étude, du<br />
lycée jusqu’aux études de médecine ou<br />
de vétérinaire. De plus, ces alternatives<br />
sont moins coûteuses à mettre en place<br />
(le matériel de dissection et les animaux<br />
utilisés à ces fins étant plus onéreux), et<br />
évitent par la même occasion de heurter<br />
la sensibilité de certains élèves, leur<br />
évitant ainsi d’être pénalisés. Et les alternatives<br />
sont nombreuses : pour comprendre<br />
l’anatomie d’un animal, il existe<br />
des films-documentaires, des supports<br />
vidéos, des schémas et des livres, des<br />
simulations via des logiciels, de «fausses<br />
dissections» avec des éléments en plastique,<br />
etc. Nous pouvons enseigner sans<br />
faire aucun mal aux animaux !<br />
Il est donc aujourd’hui possible d’étudier<br />
sans tuer et exploiter des êtres innocents,<br />
et qui plus est avec la même efficacité,<br />
peu importe le niveau d’études. Les alternatives<br />
sans cruauté offrent même<br />
la possibilité aux professeurs d’ouvrir le<br />
débat concernant la cause animale, et<br />
d’éveiller les jeunes consciences aux notions<br />
d’éthique et d’empathie, pour nos<br />
amis les animaux.<br />
SOCIÉTÉ<br />
Source :<br />
https://blogs.mediapart.fr/elisa13/blog/120416/dissection-danimaux-de-nouveau-autorisee-dans-les-colleges-et-lycees-houhou-mdp<br />
http://www.dissectie.be/fr/home-fr.html<br />
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