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LE TOFU TE PARLE

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Être végane<br />

ÊTRE À LA MODE ?<br />

Même si les véganes sont de plus en plus représentés, et qu’on<br />

parle de mode végane, la mode est contraire au concept<br />

même du véganisme. En définissant le terme de « mode », on<br />

se rend compte que les deux idées ne sont pas compatibles,<br />

tant sur la durabilité du phénomène que sur la raison qui<br />

pousse le consommateur à acheter.<br />

On entend très souvent dire que le véganisme (ou le<br />

végétarisme) est une mode. Mais cela pose un problème de<br />

fond. On ne devrait pas pouvoir comparer une mode à un<br />

acte de résistance. Bien que les deux concepts se brouillent<br />

du fait que certaines personnes célèbres profitent du véganisme<br />

pour se faire de la pub, il faut néanmoins pouvoir<br />

les séparer à nouveau. Alors j’ai décidé de m’y intéresser.<br />

Pas de la mode vestimentaire uniquement, mais de ce qui<br />

caractérise une mode. Pour faire simple, qu’est-ce qu’une<br />

mode ? Peut-on réellement y associer le véganisme ?<br />

Le sens de la mode<br />

Raisonnons logiquement, en commençant par définir<br />

ce qui nous intéresse. Les dictionnaires s’accordent sur le<br />

sens de la mode. L’idée de temporalité est systématique.<br />

Une mode ne dure pas, même si certaines peuvent exister<br />

longtemps. Par exemple, on peut reprocher à nos anciens<br />

de ne pas être très modernes. Mais leurs manies et leurs<br />

achats ont un jour été à la mode. En bref, la mode passe,<br />

parce qu’elle est facile à suivre. Elle est irréfléchie, spontanée.<br />

Tous ceux qui ont les moyens de se la procurer se la<br />

procurent. Cela sous-entend que l’autre idée qui définit la<br />

mode est la collectivité. Le besoin de faire comme les autres<br />

pour être accepté est présent en chaque être humain.<br />

Il l’est aussi chez plusieurs autres espèces d’ailleurs. Ceux<br />

qui ne sont pas conformes sont exclus, ce qui renvoie plus<br />

au concept d’illégalité, de rejet par le gouvernement et les<br />

citoyens. C’est plutôt valable pour ce qui nuit au bon fonctionnement<br />

de la société, et de la vie en général : l’exclusion<br />

des individus dangereux. Soit plus subtilement, par leurs<br />

contemporains, dans le sens où une personne qui n’est<br />

pas à la mode n’aura jamais sa place dans la société, sans<br />

pour autant être physiquement atteinte ni jugée par l’État.<br />

Ce genre de marginalisation est due à des différences bien<br />

moindres qu’un comportement meurtrier face à un autre<br />

philanthrope. Une façon de s’habiller, de se nourrir, de<br />

danser, de se coiffer, qui ne rentre pas dans le moule formé<br />

par… Par qui d’ailleurs ? Parce qu’il est évident qu’en ce qui<br />

concerne l’illégalité, il s’agit de la justice et du gouvernement.<br />

Mais la mode ? Qui la dicte ?<br />

L’origine d’une mode<br />

De nos jours, elle est souvent lancée par une célébrité, mais<br />

si elle est démocratisée, ce n’est pas que de son fait. Une<br />

mode ne peut se lancer que si elle est commercialisable.<br />

***<br />

Elle profite à l’économie, se basant sur les besoins des êtres<br />

humains à se comporter uniformément. Elle doit respecter<br />

certains critères de facilité d’utilisation, avoir une esthétique<br />

et un côté novateur. Cela suffit à rendre attractif<br />

un produit, alors si en plus, il est utilisé par une personne<br />

d’influence, il marchera à coup sûr. On préfère s’identifier<br />

à une personne aux airs riches et puissants, ou dont on admire<br />

l’art. On peut penser que c’est très réducteur, que c’est<br />

dire qu’on achète ce qui nous paraît le plus simple à utiliser<br />

et beau. Mais peut-on dire pourquoi on porte ou pourquoi<br />

on utilise tel objet ? Peut-on aller au-delà du « c’est joli », «<br />

c’est pratique » ou « c’est bon » ? En fin de compte, personne<br />

ne nous dit de consommer la mode. On ne ressent aucune<br />

pression par rapport à ça. Cela va comme si c’était naturel.<br />

Elle dicte nos vies inconsciemment.<br />

Le véganisme n’est pas une mode<br />

Je dois maintenant introduire l’idée du véganisme. Comme<br />

tous les moyens de consommation éthique, le véganisme<br />

existe pour une raison (et même plusieurs). Les véganes<br />

pensent leurs achats. Et ce n’est certainement pas parce que<br />

ça leur facilite la vie. Il y a un but, une finalité, qu’ils veulent<br />

à tout prix atteindre, et ils veulent contribuer à ce changement<br />

vers un monde moins violent. Et la chose la plus<br />

simple que nous puissions faire dans un pays développé,<br />

c’est choisir ce que nous consommons. L’économie guide le<br />

monde, les produits en sont les facteurs mais les consommateurs<br />

restent ceux qui décident d’acheter ou non. C’est<br />

de cette réflexion qu’est issue la vie végane que je prône. Et<br />

contrairement à ce qui se dit, le véganisme n’est pas tout<br />

récent. C’est Pythagore, grand philosophe grec, qui l’aurait<br />

initié ; c’est-à-dire aux alentours de 530 avant J.C. Vous en<br />

déduisez immédiatement que le véganisme est loin d’être<br />

une mode, et qu’il en est même l’inverse. Toutes les consommations<br />

non-éthiques en sont, en revanche. Manger<br />

de la viande, parce que tout le monde le fait. Parce que c’est<br />

comme ça. Cette mode a duré beaucoup trop longtemps,<br />

il est temps d’y mettre fin. Car en plus, le carnisme reflète<br />

la mode luxueuse que seuls certains peuvent se permettre.<br />

La viande est un luxe. Et le luxe divise les gens, il crée des<br />

inégalités et des élites.<br />

Le véganisme n’est pas une mode. C’est un comportement<br />

réfléchi et justifiable, qui en plus de cela, existe depuis bien<br />

longtemps. Il ne se base pas sur des croyances ou sur l’envie<br />

de se sentir puissant. On n’a pas à se culpabiliser de quoi<br />

que ce soit, car nos actes coïncident avec nos idéaux. L’idée<br />

d’en faire une mode n’est n’est qu’une inversion de rôle mise<br />

en scène par celles et ceux qui consomment de la viande<br />

sans raison. Sans autre raison que « c’est bon ».<br />

par Nirimitsu<br />

REF<strong>LE</strong>XIONS<br />

Source : http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/menu-vegetarien-le-vegetarisme-remonte-a-pythagore-7780019081 47

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