12 <strong>LG</strong> FÉVRIER 2018 COVERSTORY Pour bénéficier d’une notoriété à l’échelle internationale, il faut au préalable pouvoir atteindre une certaine taille critique. Aujourd’hui, la place financière reste le moteur de l’économie nationale – c’est un atout – et il bénéficie à d’autres secteurs comme l’ICT avec les FinTechs, celui des services et même la construction et la logistique. Si l’avenir verra l’échiquier bouger, il serait pourtant utopique d’imaginer que d’autres secteurs puissent atteindre une taille équivalente à brève échéance; l’équilibre des forces s’installera avec le temps. “Les investissements dans la recherche et le développement sont une priorité” Quels sont les secteurs d’avenir qui devront être soutenus afin d’assurer notre compétitivité? Nous le savons, les économies européennes se développent toujours plus autour des services et de nombreux économistes tiennent les technologies disruptives comme fondamentales. Je prends pour exemples les FinTechs, la Blockchain, Internet of Things (IoT), Open Data ou l’Intelligence Artificielle (AI) qui apportent une valeur ajoutée dans de nombreux domaines et qui sont aujourd’hui devenues des technologies tangibles et exploitables. De nombreuses entreprises ont par exemple déjà intégré à leurs processus de fonctionnement l’intelligence artificielle; tout le défi pour le Luxembourg est de capter ces technologies novatrices dès leur conception afin de les exploiter dans l’économie réelle, et de les mettre aux services des entreprises et citoyens luxembourgeois. Bien évidemment, il faudra aussi se poser la question du financement du capital-risque qui ne pourra pas être uniquement soutenu par le secteur privé. Ce n’est pas dans la culture d’une entité publique que de mettre des fonds à disposition d’innovations émergentes considérées comme trop risquées mais il en va pourtant de notre capacité à développer les technologies, applications et services de demain. Aujourd’hui les investissements dans la recherche et le développement sont une priorité car ce sont aussi des facteurs d’attractivité. Qu’en est-il de la digitalisation de l’administration? En comparaison avec certains pays membres de l’UE, force est de constater que l’on peut mieux faire même s’il y a eu des progrès en la matière ces dernières années. Au regard des services aux citoyens qui ne sont pas encore suffisamment digitalisés (et je pense tout particulièrement à la collecte des impôts ou à de nombreux services dans la sécurité sociale), nous ne sommes pas vraiment en avance sur notre temps. Le point positif est que nous sommes dotés d’infrastructures de connectivité très performantes avec des réseaux de télécommunications, de fibres optiques et des centres de données de classe mondiale. Ces forces relèvent d’investissements directs ou indirects de l’Etat avec de grands groupes comme POST, RTL ou LuxConnect qui se sont beaucoup développés ces dernières années. Vous partagez donc l’avis du prospectiviste Jeremy Rifkin, selon lequel la Troisième Révolution Industrielle reste un objectif à atteindre… Je pense en effet qu’il s’agit d’un projet à réaliser et ce qui m’interpelle le plus, ce sont les changements fondamentaux que cette révolution nécessite. Les acteurs économiques d’aujourd’hui vont devoir mettre en œuvre des disruptions technologiques et conceptuelles de grande ampleur pour réussir le pari d’une économie circulaire et collaborative. La Troisième Révolution Industrielle est le travail d’une génération entière et si beaucoup reste à faire, la vitesse de son avènement dépendra de notre capacité à anticiper les compétences techniques, entrepreneuriales et intellectuelles de demain, et tout cela grâce à des politiques publiques et investissements le permettant. Je pense que l’Etat a son rôle à jouer dans l’innovation ainsi que le développement et l’adoption de technologies de rupture: elles constituent en grande partie le moteur de notre croissance économique à long terme! n Journée de l’Economie – 22 mars 2018: innovation, croissance et prospérité dans un monde en mutation Le gouvernement luxembourgeois (ministère de l’Economie) en partenariat avec la Chambre de Commerce et la FEDIL et en collaboration avec PwC Luxembourg, organise le 22 mars prochain sa douzième Journée de l’Economie (conférence en anglais). Ce rendez-vous annuel sera l’occasion d’échanger sur les enjeux qui affectent la croissance économique à l’échelle mondiale et au Luxembourg, si et comment nous pouvons atteindre une croissance économique continue, quels seront les moteurs de cette croissance et le rôle joué par les nouvelles technologies. Plusieurs intervenants de renom partageront leur vision sur ce sujet, dont Mariana Mazzucato (Professeur en Economie de l’Innovation et directrice de l’Institut Innovation and Public Purpose, University College London (UCL), et auteur du livre The Entrepreneurial State) et Marcel Fratzscher (Président du DIW Berlin (Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung), Professeur de macroéconomie et de finance à l’université Humboldt de Berlin). PwC Luxembourg 2 Rue Gerhard Mercator L-1014 Luxembourg www.pwc.lu
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